Que faire avec un élève qui refuse même d'être exclu ?

Bonjour

La situation est très simple, une élève fait la loi dans la classe, elle me traite vraiment comme une merde, et elle refuse de se lever quand elle est exclue.
le dernière fois, impossible d'aller faire chercher quelqu'un pour la sortir, CPE présente que 2 jours, la VS était en pause...

La plupart du temps je suis obligé d'essayer de faire cours avec elle dans la classe...

Je ne suis pas là pour ramasser l’incompétence des parents qui ne savent pas éduquer leur gamins, je suis là pour faire cours à des élèves

Que puis-je faire quand je ne peux même pas la virer de cours ?
je ne comprend pas que de tels élèves puissent être dans un collège... une vrai plaie pour la société

merci

Un jour, à un collègue qui racontait les problèmes récurrents de concours de pets auxquels il était confrontés en BTS (oui, oui), Mme le proviseur avait déclaré : « moi, on me fait ça, je me lève et je quitte la salle ».
Ce n'est pas forcément transposable à ton cas, mais je crois qu'on devrait avoir ce genre de comportement plus souvent, on n'est pas pas là pour garder les chèvres (et encore, les chèvres se tiennent mieux).

L'année dernière, j'ai refusé de prendre en cours une élève de ce genre tant qu'elle ne m'aurait pas présenté d'excuses publiques. Je ne l'ai pas eu pendant trois semaines (je l'empêchais d'entrer dans la salle). Elle a fini par bredouiller des excuses. Je l'ai acceptée mais je lui ai mis une telle pression qu'elle est sortie de ses gonds très rapidement et qu'elle a fini par m'insulter, me menacer et sortir de la salle en claquant la porte. Elle n'est plus jamais revenue, ni dans mes cours, ni au collège !

PS: S'il n'y a ni CPE, ni surveillant, l'élève que tu as envoyé doit aller chercher le CDE ou l'adjoint.

VinzT, j'ai testé le "je me lève et je quitte la salle" avec une classe profondément impossible, en collège REP+. Nous avons été plusieurs collègues à le faire face à une "classe poubelle" (ils avaient réuni, dans la même classe, tous les cas de l'année précédente et l'avait confié aux nouveaux venus et aux TZR...).
Les élèves ne pensaient pas que nous le ferions véritablement, mais par la suite ça a permis de canaliser les choses et de forcer la direction à réagir. Je considère que je suis pas payée pour me faire insulter et que chacun doit prendre ses responsabilités.
Lonesome33, rédiges systématiquement un rapport après chaque incident. Si c'est déjà le cas et que rien ne change, refuse de prendre la classe tant que l'élève n'est pas sortie de ton cours.

Saphyr a écrit:VinzT, j'ai testé le "je me lève et je quitte la salle" avec une classe profondément impossible, en collège REP+. Nous avons été plusieurs collègues à le faire face à une "classe poubelle" (ils avaient réuni, dans la même classe, tous les cas de l'année précédente et l'avait confié aux nouveaux venus et aux TZR...).
Les élèves ne pensaient pas que nous le ferions véritablement, mais par la suite ça a permis de canaliser les choses et de forcer la direction à réagir. Je considère que je suis pas payée pour me faire insulter et que chacun doit prendre ses responsabilités.
Lonesome33, rédiges systématiquement un rapport après chaque incident. Si c'est déjà le cas et que rien ne change, refuse de prendre la classe tant que l'élève n'est pas sortie de ton cours.

Exactement !

les rapports ne changent jamais rien, et ici, qu'un élève me manque de respect, parle plus fort que moins sans cesses, m'empêchant de faire un cours, n'est pas une chose suffisante pour faire un rapport, "ça doit être réserver au cas grave" comme m'a dit une collègue (sa fille à aussi fait l'objet d'un rapport, ça ne lui à pas plu...), "par exemple, quelqu'un qui lance une chaise"

Je suis persuadé que si je lui dit que je ne l'accepte pas elle va dire "ouais c'est ça" et forcer pour entrer en classe. elle fait tout ce qu'elle peut pour me provoquer, pour le moment je suis rester calme, poli et courtois avec elle, mais jusqu'à quand...

donc que faire si elle force le passage ?

lonesome33 a écrit:les rapports ne changent jamais rien, et ici, qu'un élève me manque de respect, parle plus fort que moins sans cesses, m'empêchant de faire un cours, n'est pas une chose suffisante pour faire un rapport, "ça doit être réserver au cas grave" comme m'a dit une collègue (sa fille à aussi fait l'objet d'un rapport, ça ne lui à pas plu...), "par exemple, quelqu'un qui lance une chaise"

Je suis persuadé que si je lui dit que je ne l'accepte pas elle va dire "ouais c'est ça" et forcer pour entrer en classe. elle fait tout ce qu'elle peut pour me provoquer, pour le moment je suis rester calme, poli et courtois avec elle, mais jusqu'à quand...

donc que faire si elle force le passage ?

Quelqu'un qui lance une chaise ne doit pas faire l'objet d'un rapport mais d'un conseil de discipline ! C'est ce qui se passe dans mon établissement où une élève a lancé une chaise en direction du proviseur adjoint. Il parait qu'elle viendra accompagnée d'un avocat la semaine prochaine...

Saphyr a écrit:VinzT, j'ai testé le "je me lève et je quitte la salle" avec une classe profondément impossible, en collège REP+. Nous avons été plusieurs collègues à le faire face à une "classe poubelle" (ils avaient réuni, dans la même classe, tous les cas de l'année précédente et l'avait confié aux nouveaux venus et aux TZR...).
Les élèves ne pensaient pas que nous le ferions véritablement, mais par la suite ça a permis de canaliser les choses et de forcer la direction à réagir. Je considère que je suis pas payée pour me faire insulter et que chacun doit prendre ses responsabilités.
Lonesome33, rédiges systématiquement un rapport après chaque incident. Si c'est déjà le cas et que rien ne change, refuse de prendre la classe tant que l'élève n'est pas sortie de ton cours.

Je l'ai fait avec des 3ème particulièrement affreux "okay, vous ne voulez pas écouter et travailler? Ciao!!" et de me barrer dans le labo pour téléphoner à la VS. Je me suis bien évidemment fait engueuler par la Chef, mais quand elle a compris que je le ferais autant de fois que nécessaire et qu'à la longue j'allais finir par aller me plaindre au-dessus d'elle, elle est enfin intervenue!

Saphyr a écrit:VinzT, j'ai testé le "je me lève et je quitte la salle" avec une classe profondément impossible, en collège REP+.

Je déconseille fortement. Tu te mets en faute en quittant la classe dont tu as la responsabilité à cette heure-là. S'il arrive quoi que ce soit en ton absence, tu en seras tenu pour directement responsable.

Moi j'appellerai la vie scolaire pour que le CPE vienne ou le surveillant. Si l'élève refuse toujours , ben je demanderai au CDE, en tout cas je refuserai de continuer à faire dans ces conditions tant qu'il y aura sa présence.

miss sophie a écrit:

Saphyr a écrit:VinzT, j'ai testé le "je me lève et je quitte la salle" avec une classe profondément impossible, en collège REP+.

Je déconseille fortement. Tu te mets en faute en quittant la classe dont tu as la responsabilité à cette heure-là. S'il arrive quoi que ce soit en ton absence, tu en seras tenu pour directement responsable.

En effet, nous n'avons pas le droit de faire cela. C'est à l'élève de partir, pas à nous.

gauvain31 a écrit:Moi j'appellerai la vie scolaire pour que le CPE vienne ou le surveillant. Si l'élève refuse toujours , ben je demanderai au CDE, en tout cas je refuserai de continuer à faire dans ces conditions tant qu'il y aura sa présence.

Ça m'est arrivé pour la première fois la semaine dernière: un élève qui empêchait totalement le cours de se dérouler a refusé l'exclusion; j'ai fait intervenir un surveillant qui n'a pas non plus obtenu gain de cause. Le surveillant a donc appelé le proviseur-adjoint, et c'est seulement à ce moment-là que l'élève a daigné quitter le cours. Depuis il se comporte beaucoup mieux! (je crois qu'il s'est sacrément fait remonter les bretelles...)

lonesome33 a écrit:Bonjour

La situation est très simple, une élève fait la loi dans la classe, elle me traite vraiment comme une merde, et elle refuse de se lever quand elle est exclue.
le dernière fois, impossible d'aller faire chercher quelqu'un pour la sortir, CPE présente que 2 jours, la VS était en pause...

La plupart du temps je suis obligé d'essayer de faire cours avec elle dans la classe...

Je ne suis pas là pour ramasser l’incompétence des parents qui ne savent pas éduquer leur gamins, je suis là pour faire cours à des élèves

Que puis-je faire quand je ne peux même pas la virer de cours ?
Je ne comprends pas que de tels élèves puissent être dans un collège... une vraie plaie pour la société

merci

Je comprends la colère mais attention quand même aux paroles qui dépassent la pensée.

lonesome33 a écrit:le dernière fois, impossible d'aller faire chercher quelqu'un pour la sortir, CPE présente que 2 jours, la VS était en pause...

Pardon ? :shock: En pause quelques minutes ou toute l'heure ?
Quand le CPE n'est pas là, je les envoie chez le CDE, mais évidemment s'il n'y a pas non plus de surveillants, ça se complique. Je pense que j'enverrai un élève à l'administration chercher le CDE ou l'adjoint.

Saphyr a écrit:Nous avons été plusieurs collègues à le faire face à une "classe poubelle" (ils avaient réuni, dans la même classe, tous les cas de l'année précédente et l'avait confié aux nouveaux venus et aux TZR...).

(et quand on la partage entre deux néo-tits, c'est encore plus drôle... )

Un truc qui marche bien face à un élève qui refuse d'obtempérer, c'est de ne rien dire, d'allumer le vidéoprojecteur, et de montrer à toute la classe qu'on coche l'élève exclu sur pronote.
Ce n'est possible donc que si vous faite l'appel informatiquement.
Ca permet de ne pas perdre la face, et l'élève se trouve dans une situation qui le gêne.

De par mon expérience: je suis d'accord, les rapports ne servent à rien dans ce cas
également, la stratégie de ne pas prendre l'élève dans le cours d'après peut s'avérer risquée, car
- on n'a pas le droit
- l'élève peut forcer le passage ou mettre des coups de pompe dans la porte.
Dans ce cas on fait quoi? C'est une situation qui peut dégénérer. C'est à voir au cas par cas.

Il m'est arrivé non pas de quitter une classe ultra pénible, mais tout simplement de m'arrêter de parler, de m'asseoir et de prendre un livre. Dans ces moments là j'annonçais sur un ton neutre "Vous ne voulez pas travailler? Soit. Dans ce cas moi non plus je ne travaille plus. Vous expliquerez à vos parents pourquoi on n'a pas terminé le programme..."
En général c'était assez efficace.
Lorsqu'un élève refusait de quitter la salle si je l'avais exclu, je faisais en effet appeler la VS. En cas de refus on remonte la hiérarchie.
Une fois j'ai même appelé un papa d'élève perturbateur en plein cours! Je lui ai expliqué la raison de mon appel et lui ai passé son fils. La classe était médusée.
Je suis consciente que ces mesures sont extrêmes, mais c'était du temps où j'étais en ZEP en région parisienne. (Je ne le ferais certainement pas aujourd'hui dans mon petit collège sans histoire.)
Aujourd'hui je me demande encore comment j'ai tenu toutes ces années...

cac39 a écrit:

De par mon expérience: je suis d'accord, les rapports ne servent à rien dans ce cas
également, la stratégie de ne pas prendre l'élève dans le cours d'après peut s'avérer risquée, car
- on n'a pas le droit
- l'élève peut forcer le passage ou mettre des coups de pompe dans la porte.
Dans ce cas on fait quoi? C'est une situation qui peut dégénérer. C'est à voir au cas par cas.

Sur une situation bien problématique, il faut anticiper le refus de l'éleve en cours ( sur le cours suivant dans ce cas ) en ayant les gens qui le prendront en charge dès la non-entrée en classe.

Pour ma part, les élèves que j'exclus du cours semblent manifester de la joie. Ils sont tellement fiers, qu'ils paradent devant leurs camarades pliés de rire. Ils oublient qu'il y aura un travail à rendre + une heure de colle mais... Comme certains parents refusent les punitions, ils les récupèrent et partent fièrement dans leurs grosses bagnoles. Voilà, en gros, l'ambiance chez nous, des fils et filles à papas et mamans, bourrés d'orgueil, et je vous épargne le jugement qu'ils portent sur les petits profs que nous sommes...

VinZT a écrit:Un jour, à un collègue qui racontait les problèmes récurrents de concours de pets auxquels il était confrontés en BTS (oui, oui), Mme le proviseur avait déclaré : « moi, on me fait ça, je me lève et je quitte la salle ».
Ce n'est pas forcément transposable à ton cas, mais je crois qu'on devrait avoir ce genre de comportement plus souvent, on n'est pas pas là pour garder les chèvres (et encore, les chèvres se tiennent mieux).

Je suis d'accord. Je procèderais de même.

Ignatius Reilly a écrit:

VinZT a écrit:Un jour, à un collègue qui racontait les problèmes récurrents de concours de pets auxquels il était confrontés en BTS (oui, oui), Mme le proviseur avait déclaré : « moi, on me fait ça, je me lève et je quitte la salle ».
Ce n'est pas forcément transposable à ton cas, mais je crois qu'on devrait avoir ce genre de comportement plus souvent, on n'est pas pas là pour garder les chèvres (et encore, les chèvres se tiennent mieux).

Je suis d'accord. Je procèderais de même.

J'imagine qu'on a tous déjà eu envie de procéder ainsi, mais la loi l'interdit!
Dura lex, sed lex...

J'ai effectivement quitté une salle de cours une fois, enceinte de sept mois et demi (oui oui, je suis restée jusqu'à 8 mois) mais il s'agissait de BTS, des étudiants majeurs, et je me suis rendue immédiatement à la VS pour régulariser autant que faire se peut, il faut préciser que dans mon établissement on peut compter sur la VS (pas toujours sur la direction...).

Il me semble que les solutions proposées par juniper starweb et cac39 sont réalistes et à tenter.

Tu peux aussi prévenir la VS que tu as la classe à telle heure et que quelqu'un doit être présent au bureau car tu risques fort d'avoir besoin d'un surveillant pour évacuer l'élève, quoi que dans ton cas c'est le CDE ou l'adjoint que je préviendrais puisque la situation est déjà en train de pourrir.

C'est une situation terrible qui nous renvoie à notre fragilité d'individu devant un groupe, toute la légitimité de notre savoir, de nos bonnes intentions sont niées et je crois comprendre ta détresse et le sentiment d'injustice qui doit être le tien, courage.

j'ai commencé dans l'enseignement il y a un an, après un changement de carrière... j'avais plein d'attente et je me disais que ce devait être un boulot, sympa, avec du partage... aujourd'hui je me dis que c'est vraiment un sale travail et que les gosses sont complètement insupportable, gâtés pourris... comme je regrette de m'être engagé dans cette galère!!!! bon courage à toi! on n'est pas des machines!

miss sophie a écrit:

Saphyr a écrit:VinzT, j'ai testé le "je me lève et je quitte la salle" avec une classe profondément impossible, en collège REP+.

Je déconseille fortement. Tu te mets en faute en quittant la classe dont tu as la responsabilité à cette heure-là. S'il arrive quoi que ce soit en ton absence, tu en seras tenu pour directement responsable.

J'aurais dû préciser que la permanence était à côté et que nous avions la présence quasi permanente de la BPDJ et des EMS.. Un endroit tout à fait charmant !
Je sais que les élèves sont sous ma responsabilité, mais je refuse catégoriquement de devoir me battre pour faire cours. En plus, je les laisse pour passer le relais à plus apte que moi...

ça m'est arrivé aujourd'hui avec un élève qui me cherche depuis longtemps. J'ai envoyé des élèves chercher le CPE qui est venu pour faire sortir l'élève.