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- SaloumHabitué du forum
Quelles activités proposez-vous à vos élèves en classe autre que le traditionnel "questions-réponses" dont je suis fatiguée ? A l'oral comme à l'écrit, j'ai l'impression de perdre la moitié de mes élèves : les plus scolaires participent, écrivent, prennent la correction, les autres attendent le bilan écrit. Et moi je mouline.
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe", "questions ouvertes" mais j'avoue avoir bien du mal à adapter cela en français. Les manuels sont tous sur le même modèle : texte + questions, leçon de langue + exercices d'application.
Avez-vous des idées ?
Il y a peut-être déjà un fil sur ce thème, mais je ne l'ai pas trouvé.
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe", "questions ouvertes" mais j'avoue avoir bien du mal à adapter cela en français. Les manuels sont tous sur le même modèle : texte + questions, leçon de langue + exercices d'application.
Avez-vous des idées ?
Il y a peut-être déjà un fil sur ce thème, mais je ne l'ai pas trouvé.
- egometDoyen
Un cours magistral et structuré?
Très original par les temps qui courent.
Ou bien présentation de la notion, leçon, exercices.
Très original par les temps qui courent.
Ou bien présentation de la notion, leçon, exercices.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- InvitéeC9Niveau 8
Saloum a écrit:
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe"
- doctor whoDoyen
T'inquiètes, faire des tâches complexes n'empêche pas de perdre la moitié des élèves. En revanche, varier ce qu'on fait en classe permet certainement de faire un cours plus plaisant. Diversité est ma devise, disait La Fontaine.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- tannatHabitué du forum
Il me semble qu'en français une dictée, une rédaction (expression écrite), une lecture analytique ou bien encore la réalisation d'un débat argumentatif (procès du loup, par exemple) sont autant de tâches complexes...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- User5899Demi-dieu
Oui, surtout qu'à la fin, le texte sera toujours aussi hermétiquetannat a écrit:Il me semble qu'en français une dictée, une rédaction (expression écrite), une lecture analytique ou bien encore la réalisation d'un débat argumentatif (procès du loup, par exemple) sont autant de tâches complexes...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
- pamplemousses4Expert
doctor who a écrit:T'inquiètes, faire des tâches complexes n'empêche pas de perdre la moitié des élèves. En revanche, varier ce qu'on fait en classe permet certainement de faire un cours plus plaisant. Diversité est ma devise, disait La Fontaine.
Et qui n'a pas déjà dispatché, éclaté, morcelé, déconnecté a moins besoin d'ensuite recomposer, complexifier, que sais-je, comme si c'était un tour de force.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Je me poserai la question de sortir du cours dialogué le jour où mes 3èmes seront capables
- de répondre de façon correcte à une question et de passer correctement de l'observation à l'interprétation
- de construire par là-même un dialogue constructif autour d'un texte.
C'est déjà une tâche bien assez complexe pour eux...
- de répondre de façon correcte à une question et de passer correctement de l'observation à l'interprétation
- de construire par là-même un dialogue constructif autour d'un texte.
C'est déjà une tâche bien assez complexe pour eux...
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Presse-puréeGrand sage
Saloum a écrit:
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe"
Rappel, le principe de la tâche complexe (un oubli de tannat) est OBLIGATOIREMENT de parvenir à résoudre un problème qui se pose dans le quotidien ou une situation qui peut se transposer dans le quotidien. Si on garde ce principe en tête, cela réduit son champ d'application pour notre discipline.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- tannatHabitué du forum
Mouais enfin pas toujours, mais effectivement cela peut arriver...Cripure a écrit:Oui, surtout qu'à la fin, le texte sera toujours aussi hermétiquetannat a écrit:Il me semble qu'en français une dictée, une rédaction (expression écrite), une lecture analytique ou bien encore la réalisation d'un débat argumentatif (procès du loup, par exemple) sont autant de tâches complexes...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
Mais encore une fois, nous n'avons pas tous les mêmes élèves...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- tannatHabitué du forum
Effectivement, mais les exemples suivants : dictée, expression écrite ou débat peuvent être transposables à des situations du "quotidien", non ?Presse-purée a écrit:Rappel, le principe de la tâche complexe (un oubli de tannat) est OBLIGATOIREMENT de parvenir à résoudre un problème qui se pose dans le quotidien ou une situation qui peut se transposer dans le quotidien. Si on garde ce principe en tête, cela réduit son champ d'application pour notre discipline.Saloum a écrit:
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe"
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« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- Presse-puréeGrand sage
tannat a écrit:Effectivement, mais les exemples suivants : dictée, expression écrite ou débat peuvent être transposables à des situations du "quotidien", non ?Presse-purée a écrit:Rappel, le principe de la tâche complexe (un oubli de tannat) est OBLIGATOIREMENT de parvenir à résoudre un problème qui se pose dans le quotidien ou une situation qui peut se transposer dans le quotidien. Si on garde ce principe en tête, cela réduit son champ d'application pour notre discipline.Saloum a écrit:
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe"
Les procédures oui, pas les contenus. C'est tout le problème du rapport entre "tâche complexe" et littérature, si tant est qu'il est toujours attendu que les élèves étudient la littérature au collège.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- charlygpNiveau 9
L'idée de la lecture analytique par groupe de 3 ou 4 est plaisante. Mais qu'est-ce que des collégiens en tirent ? Comment se débrouillent-ils face au texte ? Comment sont-ils guidés ?
Comme egomet, je fais du cours magistral parfois. Ils aiment car ils apprennent, voient une méthode et entendent des choses intéressantes avec des mots de plus de trois syllabes.
Les questions guidées, je pratique aussi. J'ai l'impression d'un ennui avec les 3e mais après une petite période de remise en question, je trouve que ce sont eux qui m'ennuient.
Quant aux 6e et 5e, je pratique le dialogue qui fonctionne très bien. Nous évoquons ce que disent les textes, les valeurs transmises, les symboles, les idées véhiculées, etc. J'explique, je donne des bases de culture et j'oriente les réponses par des questions. Je ne vois pas comment un 6e pourrait réaliser une lecture analytique seul.
Récemment, j'ai étudié un lai de Marie de France avec les 5e. Celui-ci a été étudié pendant deux semaines. J'ai souvent orienté les questions, parfois à partir de leurs remarques. Mais j'aime donner un intitulé, une question ouverte (merci Cripure pour les formulations de vraies problématiques) qui permettent un débat. S'ils n'ont rien à dire, j'explique, je raconte. Après plusieurs séances avec notamment des questions guidées, les élèves ont pu construire plusieurs niveaux d'interprétation. J'étudiais le Bisclavret, certains ont émis l'hypothèse de l'homosexualité et d'autres avaient cerné avec plus ou moins de facilité le regard que portait Marie de France sur la société médiéval, son fonctionnement. Mais je pense que cela n'est possible qu'après les explications du professeur.
Quand je vais en formation, je suis heureux car j'aime écouter des universitaires, des professionnels parler de ce qu'ils connaissent. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut comprendre, apprendre puis échanger.
Tannat souligne quelque chose d'intéressant : en français, on ne peut pas s'ennuyer (surtout au collège). Outre les lectures analytiques, nous pratiquons l'écriture, nous étudions du vocabulaire, nous expliquons des œuvres, nous faisons de l'histoire littéraire et de l'histoire des arts, nous étudions notre langue (grammaire, conjugaison, orthographe), nous dictons des textes, etc. Avec tout cela, le français ne peut être répétitif.
Comme egomet, je fais du cours magistral parfois. Ils aiment car ils apprennent, voient une méthode et entendent des choses intéressantes avec des mots de plus de trois syllabes.
Les questions guidées, je pratique aussi. J'ai l'impression d'un ennui avec les 3e mais après une petite période de remise en question, je trouve que ce sont eux qui m'ennuient.
Quant aux 6e et 5e, je pratique le dialogue qui fonctionne très bien. Nous évoquons ce que disent les textes, les valeurs transmises, les symboles, les idées véhiculées, etc. J'explique, je donne des bases de culture et j'oriente les réponses par des questions. Je ne vois pas comment un 6e pourrait réaliser une lecture analytique seul.
Récemment, j'ai étudié un lai de Marie de France avec les 5e. Celui-ci a été étudié pendant deux semaines. J'ai souvent orienté les questions, parfois à partir de leurs remarques. Mais j'aime donner un intitulé, une question ouverte (merci Cripure pour les formulations de vraies problématiques) qui permettent un débat. S'ils n'ont rien à dire, j'explique, je raconte. Après plusieurs séances avec notamment des questions guidées, les élèves ont pu construire plusieurs niveaux d'interprétation. J'étudiais le Bisclavret, certains ont émis l'hypothèse de l'homosexualité et d'autres avaient cerné avec plus ou moins de facilité le regard que portait Marie de France sur la société médiéval, son fonctionnement. Mais je pense que cela n'est possible qu'après les explications du professeur.
Quand je vais en formation, je suis heureux car j'aime écouter des universitaires, des professionnels parler de ce qu'ils connaissent. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut comprendre, apprendre puis échanger.
Tannat souligne quelque chose d'intéressant : en français, on ne peut pas s'ennuyer (surtout au collège). Outre les lectures analytiques, nous pratiquons l'écriture, nous étudions du vocabulaire, nous expliquons des œuvres, nous faisons de l'histoire littéraire et de l'histoire des arts, nous étudions notre langue (grammaire, conjugaison, orthographe), nous dictons des textes, etc. Avec tout cela, le français ne peut être répétitif.
- User5899Demi-dieu
Quand les formateurs seront des charlygp, nous aurons fait un sacré pas en avant
Oui, pour 6e-4e, je pense que guider l'étude et faire parler sont deux pratiques primordiales, et cela permet, à un âge où c'est utile, de parfois paraphraser, parfois s'interroger, parfois discuter, etc., le prof sait bien ce dont il a besoin. La lecture analytique sera d'autant mieux abordable qu'elle n'aura pas été introduite trop tôt, chaque âge a ses plaisirs.
J'ai bien compris pour les questions ouvertes, mais comme vous me mentionnez juste après, je précise que quand j'ai à problématiser, je ne formule que des questions fermées
Oui, pour 6e-4e, je pense que guider l'étude et faire parler sont deux pratiques primordiales, et cela permet, à un âge où c'est utile, de parfois paraphraser, parfois s'interroger, parfois discuter, etc., le prof sait bien ce dont il a besoin. La lecture analytique sera d'autant mieux abordable qu'elle n'aura pas été introduite trop tôt, chaque âge a ses plaisirs.
J'ai bien compris pour les questions ouvertes, mais comme vous me mentionnez juste après, je précise que quand j'ai à problématiser, je ne formule que des questions fermées
- Fires of PompeiiGuide spirituel
charlygp a écrit:L'idée de la lecture analytique par groupe de 3 ou 4 est plaisante. Mais qu'est-ce que des collégiens en tirent ? Comment se débrouillent-ils face au texte ? Comment sont-ils guidés ?
Comme egomet, je fais du cours magistral parfois. Ils aiment car ils apprennent, voient une méthode et entendent des choses intéressantes avec des mots de plus de trois syllabes.
Les questions guidées, je pratique aussi. J'ai l'impression d'un ennui avec les 3e mais après une petite période de remise en question, je trouve que ce sont eux qui m'ennuient.
Quant aux 6e et 5e, je pratique le dialogue qui fonctionne très bien. Nous évoquons ce que disent les textes, les valeurs transmises, les symboles, les idées véhiculées, etc. J'explique, je donne des bases de culture et j'oriente les réponses par des questions. Je ne vois pas comment un 6e pourrait réaliser une lecture analytique seul.
Récemment, j'ai étudié un lai de Marie de France avec les 5e. Celui-ci a été étudié pendant deux semaines. J'ai souvent orienté les questions, parfois à partir de leurs remarques. Mais j'aime donner un intitulé, une question ouverte (merci Cripure pour les formulations de vraies problématiques) qui permettent un débat. S'ils n'ont pas de ressentis, j'explique, je raconte. Après plusieurs séances avec notamment des questions guidées, les élèves ont pu construire plusieurs niveaux d'interprétation. J'étudiais le Bisclavret, certains ont émis l'hypothèse de l'homosexualité et d'autres avaient cerné avec plus ou moins de facilité le regard que portait Marie de France sur la société médiéval, son fonctionnement. Mais je pense que cela n'est possible qu'après les explications du professeur.
Quand je vais en formation, je suis heureux car j'aime écouter des universitaires, des professionnels parler de ce qu'ils connaissent. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut comprendre, apprendre puis échanger.
Tannat souligne quelque chose d'intéressant : en français, on ne peut pas s'ennuyer (surtout au collège). Outre les lectures analytiques, nous pratiquons l'écriture, nous étudions du vocabulaire, nous expliquons des œuvres, nous faisons de l'histoire littéraire et de l'histoire des arts, nous étudions notre langue (grammaire, conjugaison, orthographe), nous dictons des textes, etc. Avec tout cela, le français ne peut être répétitif.
Je plussoie abondamment , et pas seulement ce que j'ai mis en gras !
- NLM76Grand Maître
grrr...charlygp a écrit:... S'ils n'ont pas de ressentis...
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- charlygpNiveau 9
nlm76 a écrit:grrr...charlygp a écrit:... S'ils n'ont pas de ressentis...
Je plussoie votre "grrrr..." et je m'autoflagelle.
J'ai modifié mon message initial.
Je n'arrive pas à trouver une expression correcte qui résume ce que disent les élèves : leurs analyses ? leurs dires ? Leurs interprétations ?
- SaloumHabitué du forum
Presse-purée a écrit:Saloum a écrit:
Mes collègues de math, histoire-géo, SVT me parlent "tâche complexe"
Rappel, le principe de la tâche complexe (un oubli de tannat) est OBLIGATOIREMENT de parvenir à résoudre un problème qui se pose dans le quotidien ou une situation qui peut se transposer dans le quotidien. Si on garde ce principe en tête, cela réduit son champ d'application pour notre discipline.
C'est ce que j'avais compris aussi, du coup, on est bien d'accord, c'est impossible de l'appliquer en français.
Merci Tannat, pour tes idées et à tous pour vos réponses. Je ne crois pas que mes élèves s'ennuient, c'est surtout moi qui aimerais varier davantage les activités.
- moonieNiveau 9
C'est bien ça ,le hic. On ne nous demande pas d'expliquer les textes mais de mettre en activité les élèves, pour prétendre construire des savoirs ex nihilo.Cripure a écrit:Oui, surtout qu'à la fin, le texte sera toujours aussi hermétiquetannat a écrit:Il me semble qu'en français une dictée, une rédaction (expression écrite), une lecture analytique ou bien encore la réalisation d'un débat argumentatif (procès du loup, par exemple) sont autant de tâches complexes...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
- User5899Demi-dieu
Leurs perceptions ?charlygp a écrit:nlm76 a écrit:grrr...charlygp a écrit:... S'ils n'ont pas de ressentis...
Je plussoie votre "grrrr..." et je m'autoflagelle.
J'ai modifié mon message initial.
Je n'arrive pas à trouver une expression correcte qui résume ce que disent les élèves : leurs analyses ? leurs dires ? Leurs interprétations ?
(Par parenthèse, "ressenti" pourrait être admis dans les termes autorisés ; il est largement employé et ne pose pas de vraie difficultés de compréhension.)
- User5899Demi-dieu
Vous savez ce qu'est la vie : les demandes ne sont pas toujours satisfaitesmoonie a écrit:C'est bien ça ,le hic. On ne nous demande pas d'expliquer les textes mais de mettre en activité les élèves, pour prétendre construire des savoirs ex nihilo.Cripure a écrit:Oui, surtout qu'à la fin, le texte sera toujours aussi hermétiquetannat a écrit:Il me semble qu'en français une dictée, une rédaction (expression écrite), une lecture analytique ou bien encore la réalisation d'un débat argumentatif (procès du loup, par exemple) sont autant de tâches complexes...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
Expliquez les textes : vous verrez, vous rendrez service et vous aurez un vrai rôle dans votre classe. Les gens de mon âge associent "activité" à "détente & loisir"
- NLM76Grand Maître
Oui, mais en général, "sentiment" est bien suffisant. En outre, quand on demande quel sentiment un texte suscite, on autorise l'intelligence, ce qui n'est pas plus mal.Cripure a écrit:Leurs perceptions ?charlygp a écrit:nlm76 a écrit:grrr...charlygp a écrit:... S'ils n'ont pas de ressentis...
Je plussoie votre "grrrr..." et je m'autoflagelle.
J'ai modifié mon message initial.
Je n'arrive pas à trouver une expression correcte qui résume ce que disent les élèves : leurs analyses ? leurs dires ? Leurs interprétations ?
(Par parenthèse, "ressenti" pourrait être admis dans les termes autorisés ; il est largement employé et ne pose pas de vraie difficultés de compréhension.)
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- tannatHabitué du forum
Cripure a écrit:Vous savez ce qu'est la vie : les demandes ne sont pas toujours satisfaitesmoonie a écrit:C'est bien ça, le hic. On ne nous demande pas d'expliquer les textes mais de mettre en activité les élèves, pour prétendre construire des savoirs ex nihilo.Cripure a écrit:Oui, surtout qu'à la fin, le texte sera toujours aussi hermétiquetannat a écrit:Il me semble qu'en français une dictée, une rédaction (expression écrite), une lecture analytique ou bien encore la réalisation d'un débat argumentatif (procès du loup, par exemple) sont autant de tâches complexes...
La tâche complexe est, mais je peux me tromper, la mobilisation et la mise en oeuvre d'un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de "compétences" et/ ou capacités pour une production donnée.
En ce qui concerne le changement de tes pratiques, il ne peut être envisagé, me semble-t-il, qu'en fonction de ce à quoi tu veux l'appliquer mais aussi en fonction de tes classes, de ta personnalité et que sais-je encore... Il me semble difficile de te conseiller.
Pour une "lecture analytique", tu peux, par exemple :
> mettre tes élèves par groupe de 3 ou 4,
> effectuer une lecture magistrale ou leur demander une lecture individuelle silencieuse ;
> demander à tes élèves de noter leurs impressions de lecture, qu'ont-ils ressenti à la lecture ? Pourquoi ? > > leur faire noter les explications qui auront été débattues et étayées par des citations du texte.
> leur demander de choisir une phrase qui les a touchés/ émus (ou pas), pourquoi ? Idem.
> enfin de relire leurs réponses et de se répartir des paragraphes ou des personnages
> leur demander de pratiquer une lecture expressive qui peut être enregistrée qui rende compte de ce qu'ils ont noté.
Attention cela peut être chronophage...
Expliquez les textes : vous verrez, vous rendrez service et vous aurez un vrai rôle dans votre classe.
Je passe beaucoup de temps sur les explications. J'en passe d'autant plus que mes élèves ne maîtrisent pas tous le français comme une langue maternelle. L'activité décrite ci-dessus permet de savoir où ils en sont de leur compréhension (elle n'arrive pas "ex nihilo"), de leur faire travailler l'expression des sensations, émotions et sentiments face à un texte ; ils apprennent aussi à développer leurs explications, à étayer l'expression de leurs "impressions", nous revenons sur ce qu'ils ont écrit, je m'assure qu'ils ont tous compris. Mais je me trompe certainement...
Vous avez tous bien de la chance de savoir si bien ce qui doit être fait ou pas avec tous les élèves, quand il me semble que d'une classe à l'autre, d'un élève à l'autre, sur un même texte les résultats, avec une même pratique (une qui ressemble* à ce que vous défendez), varient.
La lecture expressive ne permet-elle pas, selon vous, d'évaluer la compréhension ? Difficile de lire un texte de façon expressive lorsqu'il n'est pas compris, non ? Une scène des Fourberies de Scapin, si elle n'est pas comprise, peut difficilement être jouée convenablement, n'est-ce pas ?
* J'écris "ressemble" parce que je ne sais pas exactement ce que vous faites, mais ce que j'en lis ne me semble pas si différent de ce que je pratique (et bien entendu je ne parle pas de ce qui est décrit ci-dessus).
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- User5899Demi-dieu
Bah, les sentiments, ne serait-ce pas un autre infini à la portée des caniches ?nlm76 a écrit:Oui, mais en général, "sentiment" est bien suffisant. En outre, quand on demande quel sentiment un texte suscite, on autorise l'intelligence, ce qui n'est pas plus mal.Cripure a écrit:Leurs perceptions ?charlygp a écrit:Je plussoie votre "grrrr..." et je m'autoflagelle.nlm76 a écrit:grrr...
J'ai modifié mon message initial.
Je n'arrive pas à trouver une expression correcte qui résume ce que disent les élèves : leurs analyses ? leurs dires ? Leurs interprétations ?
(Par parenthèse, "ressenti" pourrait être admis dans les termes autorisés ; il est largement employé et ne pose pas de vraie difficultés de compréhension.)
Je ne pense pas qu'il y ait désaccord.tannat a écrit:Cripure a écrit:Vous savez ce qu'est la vie : les demandes ne sont pas toujours satisfaitesmoonie a écrit:C'est bien ça, le hic. On ne nous demande pas d'expliquer les textes mais de mettre en activité les élèves, pour prétendre construire des savoirs ex nihilo.Cripure a écrit:
Oui, surtout qu'à la fin, le texte sera toujours aussi hermétique
Expliquez les textes : vous verrez, vous rendrez service et vous aurez un vrai rôle dans votre classe.
Je passe beaucoup de temps sur les explications. J'en passe d'autant plus que mes élèves ne maîtrisent pas tous le français comme une langue maternelle. L'activité décrite ci-dessus permet de savoir où ils en sont de leur compréhension (elle n'arrive pas "ex nihilo"), de leur faire travailler l'expression des sensations, émotions et sentiments face à un texte ; ils apprennent aussi à développer leurs explications, à étayer l'expression de leurs "impressions", nous revenons sur ce qu'ils ont écrit, je m'assure qu'ils ont tous compris. Mais je me trompe certainement...
Vous avez tous bien de la chance de savoir si bien ce qui doit être fait ou pas avec tous les élèves, quand il me semble que d'une classe à l'autre, d'un élève à l'autre, sur un même texte les résultats, avec une même pratique (une qui ressemble* à ce que vous défendez), varient.
La lecture expressive ne permet-elle pas, selon vous, d'évaluer la compréhension ? Difficile de lire un texte de façon expressive lorsqu'il n'est pas compris, non ? Une scène des Fourberies de Scapin, si elle n'est pas comprise, peut difficilement être jouée convenablement, n'est-ce pas ?
* J'écris "ressemble" parce que je ne sais pas exactement ce que vous faites, mais ce que j'en lis ne me semble pas si différent de ce que je pratique (et bien entendu je ne parle pas de ce qui est décrit ci-dessus).
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