- CòchoNiveau 5
Bonjour,
Titulaire d’une licence de philosophie et d’un master d’histoire, j’aimerais m’atteler à la préparation du concours du Capes de philosophie (session 2017 et/ou suivantes). J’ai d’ailleurs déjà commencé, mais j’avance lentement, et je ne suis pas sûr du tout de procéder au mieux. C’est pourquoi je vous demande ici un certain nombre de conseils et avis, en vous remerciant par avance !
Je ne m’étends pas sur mes lacunes, en histoire de la philosophie et en méthodologie : j’ai beaucoup de travail devant moi !
C’est vrai qu’il y a déjà des topics contenant un peu des réponses à mon genre de questions : j’en ai lu plusieurs. J’espère qu’on ne m’en voudra pas trop d'exposer mon cas précis.
METHODE GENERALE
Je compte (ordre non-chronologique évidemment, puisque plusieurs choses doivent se faire en parallèle) :
- Dresser comme un index et une table des matières de tous mes cours (notes de cours) de philosophie de terminale et de licence afin de pouvoir les exploiter efficacement,
- Lire de manière approfondie des grandes œuvres classiques de la philosophie avant tout,
- En dehors de cela, les usuels classiques en soutien, quelques commentaires, et surtout des monographies portant sur sujets ou domaines « para-philosophiques » (sciences, arts, etc.),
- Dresser des fiches de lectures fiables pour chaque livre lu, pour chaque notion au programme, pour chaque sous-notion ou thème pertinent, ainsi qu’un petit répertoire des notions par catégorie (vocabulaire grec, vocabulaire des sciences, vocabulaire de métaphysique, etc.)
- Dans un second temps, et petit à petit, m’entraîner à l’explication de texte et à la dissertation (je n’en suis pas là mais je pense que je ferai en sorte d’avoir des corrections).
Que pensez-vous de ces principes généraux ?
MA BIBLIOGRAPHIE
Je ne suis pas exhaustif ici d’autant que rien n’est fixé. Par ailleurs, j’ai choisi un ordre de lecture chronologique (pensez-vous que c’est une bonne idée ?). Je précise que plusieurs livres ont été lus parmi ceux-là, mais pas toujours, et rarement à fond, et jamais traduits en fiches... :
- Platon : l’Apologie et les Hippias pour y rentrer doucement, puis Protagoras, Sophiste, Gorgias, Ménon, Ion, Théétête, et République (mais n’est-ce pas trop ?...).
- Aristote : Métaphysique, Éthique à Nicomaque, Politique ; quant aux traités de l’Organon, ils m’effraient, je n’ose même pas dire que je serais capable de les lire ! (je reviens sur la question de la logique plus bas).
- Autres antiques : Je pensais me contenter du Manuel d’Épictète et des Lettres à Lucilius de Sénèque.
Puis passer directement (honte à moi) à :
- Descartes : Regulae, Méthode, Méditations, les Passions.
- Modernes britanniques : Hobbes (Léviathan), Locke (Essai), Hume (Enquête)
Puis passer directement (honte à moi bis) à :
- Kant : les trois Critiques (au secours), et éventuellement textes secondaires.
- Autres contemporains : peut-être un peu de Hegel et de Bergson (?)
- Husserl (le maximum), un peu de Heidegger.
(Je ne mentionne que les œuvres et non les commentaires et autres évidemment...)
A la fois c’est très léger... A la fois c’est énorme ! Est-ce que je tiendrai ce programe ?...
QUESTIONS DIVERSES
- Comment vaut-il mieux que je m’organise pour la lecture et le fichage ?
Suivant l’œuvre, j’ai tendance à lire un livre en entier de manière lente et attentive une première fois (sur plusieurs jours, semaines en fait, vu le temps que j’ai pour l’instant...), puis à revenir dessus un crayon à la main pour le travailler (si le crayon n’a pas été utilisé en première lecture), puis à le décortiquer au brouillon pour dresser une fiche (mais je maîtrise fort mal cette opération...).
J’aurais tendance à préférer une fiche de lecture très détaillée, ne voyant pas l’intérêt d’en rester à des généralités (ex. en « ismes »...), mais en même temps il faut rester dans la synthèse.. Pas évident !
Je crois malgré mes difficultés que les fiches me sont indispensables : hélas, j’ai une mémoire disons... très sélective.
- Serait-il pertinent d’inclure Saint Augustin à ma bibliographie ? Cet auteur m’est agréable, si je puis dire, et je me dis qu’il peut être intéressant, voire décisif, pour comprendre par exemple Descartes, ou Husserl. Mais serait-ce stratégiquement intelligent ? Ou est-ce accessoire ?
- Ma bibliographie ne compte aucun auteur médiéval : est-ce un problème ? En soi, certainement... Mais en même temps les programmes de terminale ignorent largement les auteurs médiévaux, il me semble, non ?
- Le temps passe si vite quand on s’adonne à ce genre de choses, alors qu’il est interminable quand on fait des choses (vraiment) ingrates... Et puis la fatigue qui empêche d’être productif au bout d’un certain temps et à certaines heures... Si bien qu’on remet le travail à plus tard, aux Heures Idéales ! Prenons une journée vide qui me laisse tout loisir (bientôt il n’y en aura plus) : je vais travailler quatre ou cinq heures en tout en ayant l’impression d’avoir travaillé toute la journée... C’est intenable, n’est-ce pas, avec un tel programme ? Comment donc organiser son temps ? Ses journées ? Être productif ? Avez-vous des conseils ?
LE PROBLEME DE LA LOGIQUE ET DES SCIENCES POSITIVES
Il y a un vrai problème : j’ai toujours été très mauvais en logique, et par ailleurs je ne connais à peu près rien de solide en sciences de la nature (au contraire des sciences humaines). Un peu normal puisque je suis un « littéraire » (bac L)... Mais tout à fait regrettable pour un apprenti philosophe.
En effet, plus je vais, plus je me rends compte qu’on ne fait pas de philosophie sans connaissances positives solides, aujourd’hui moins que jamais. N’est-ce pas vrai ? A chaque fois que je discute avec des amis « scientifiques » de questions qui engagent plus ou moins l’épistémologie ou la métaphysique (et toutes l’engage dès qu’on veut creuser !... enfin, il me semble), je me rends compte que je suis largué... je ne peux tout simplement pas discuter avec eux, parce que je ne comprends rien à ce qu'ils disent. J’ai le sentiment d’être un ignorant total. Bien sûr je peux parler trois heures d’épistémologie générale avec plein de jolis concepts... mais c’est une blague : je ne connais rien aux sciences ! J’aurais trop peur d’être un prof « sophiste » ! Et par ailleurs pour le concours il me paraît indispensable de combler ce retard.
Il y a même plus que cela. Quand je parcours ceci par exemple, ça me saute aux yeux : https://www.neoprofs.org/t83670-le-dernier-livre-de-stanislas-dehaene-propose-une-explication-materialiste-de-la-conscience : non seulement on ne peut être ignorant en sciences de la nature pour philosopher, mais plus encore, en dirait bien que « la philosophie » n’est plus qu’une discussion sur les propositions des sciences de la nature (à moins qu'il ne faille dire "de la science"), que ce soit une tentative d’harmonisation de ces sciences entre elles ou des différentes théories (mais non, même pas, ceci serait sans doute une hérésie pour tout le monde ? à moins que cette philosophie-ci soit le fait des savants eux-mêmes), ou plutôt une tentative d’harmonisation entre les données positives et le vieil héritage de tant de siècles de pseudo-science... Du coup, je me dis qu’un « littéraire » est bien mal parti, qu’il a beaucoup de « retard » à rattraper.
Que faire ?
- Je me demandais s’il ne serais pas nécessaire que je m’exerce aux mathématiques, élémentaires évidemment, à la fois pour muscler un peu mieux mon cerveau de mauvais dialecticien, et pour pourvoir comprendre quelque chose à la logique formelle (ou alors je me trompe : rien ne sert cet intermédiaire, il faut commencer par la logique ?). D’autant que cela m’« excite » a priori... Mais comment faire ? Les mathématiques sont pour moi un autre monde, je n’en ai pas fait depuis la seconde (une blague en 1ère L)... j’ai honte, mais je ne maîtrise absolument pas le vocabulaire et je crois bien que je serais incapable de résoudre une division, telle qu’on les pose à l’école primaire... Existe-t-il des manuels ou que sais-je ? De maths, et de logique ? Ou bien comme des cahiers d’exercice ? Je ne vois que des livres scolaires, mais pour un adulte qui ne sait pas où commencer... Et puis je suis peut-être trop vieux pour ça (qu'en disent ces chères neurosciences ?) ? Me conseilleriez-vous de les pratiquer à petites doses quotidiennement, ou comment ?
- Concernant les sciences de la nature, lire des ouvrages d’histoire et de philosophie des sciences (Koyré, Bachelard classiquement ?) est indispensable. Mais faut-il commencer par-là ? De plus, est-ce suffisant pour connaître les contenus positifs, aux moins élémentaires, et quelques théories (je pense à la biologie et à la physique, évidemment), des sciences elles-mêmes ? Faut-il passer par des livres de vulgarisation, comme ceux d’Étienne Klein par exemple ? Ou quoi ?
Pardon pour la longueur, les probables coquilles, et merci beaucoup par avance.
Titulaire d’une licence de philosophie et d’un master d’histoire, j’aimerais m’atteler à la préparation du concours du Capes de philosophie (session 2017 et/ou suivantes). J’ai d’ailleurs déjà commencé, mais j’avance lentement, et je ne suis pas sûr du tout de procéder au mieux. C’est pourquoi je vous demande ici un certain nombre de conseils et avis, en vous remerciant par avance !
Je ne m’étends pas sur mes lacunes, en histoire de la philosophie et en méthodologie : j’ai beaucoup de travail devant moi !
C’est vrai qu’il y a déjà des topics contenant un peu des réponses à mon genre de questions : j’en ai lu plusieurs. J’espère qu’on ne m’en voudra pas trop d'exposer mon cas précis.
METHODE GENERALE
Je compte (ordre non-chronologique évidemment, puisque plusieurs choses doivent se faire en parallèle) :
- Dresser comme un index et une table des matières de tous mes cours (notes de cours) de philosophie de terminale et de licence afin de pouvoir les exploiter efficacement,
- Lire de manière approfondie des grandes œuvres classiques de la philosophie avant tout,
- En dehors de cela, les usuels classiques en soutien, quelques commentaires, et surtout des monographies portant sur sujets ou domaines « para-philosophiques » (sciences, arts, etc.),
- Dresser des fiches de lectures fiables pour chaque livre lu, pour chaque notion au programme, pour chaque sous-notion ou thème pertinent, ainsi qu’un petit répertoire des notions par catégorie (vocabulaire grec, vocabulaire des sciences, vocabulaire de métaphysique, etc.)
- Dans un second temps, et petit à petit, m’entraîner à l’explication de texte et à la dissertation (je n’en suis pas là mais je pense que je ferai en sorte d’avoir des corrections).
Que pensez-vous de ces principes généraux ?
MA BIBLIOGRAPHIE
Je ne suis pas exhaustif ici d’autant que rien n’est fixé. Par ailleurs, j’ai choisi un ordre de lecture chronologique (pensez-vous que c’est une bonne idée ?). Je précise que plusieurs livres ont été lus parmi ceux-là, mais pas toujours, et rarement à fond, et jamais traduits en fiches... :
- Platon : l’Apologie et les Hippias pour y rentrer doucement, puis Protagoras, Sophiste, Gorgias, Ménon, Ion, Théétête, et République (mais n’est-ce pas trop ?...).
- Aristote : Métaphysique, Éthique à Nicomaque, Politique ; quant aux traités de l’Organon, ils m’effraient, je n’ose même pas dire que je serais capable de les lire ! (je reviens sur la question de la logique plus bas).
- Autres antiques : Je pensais me contenter du Manuel d’Épictète et des Lettres à Lucilius de Sénèque.
Puis passer directement (honte à moi) à :
- Descartes : Regulae, Méthode, Méditations, les Passions.
- Modernes britanniques : Hobbes (Léviathan), Locke (Essai), Hume (Enquête)
Puis passer directement (honte à moi bis) à :
- Kant : les trois Critiques (au secours), et éventuellement textes secondaires.
- Autres contemporains : peut-être un peu de Hegel et de Bergson (?)
- Husserl (le maximum), un peu de Heidegger.
(Je ne mentionne que les œuvres et non les commentaires et autres évidemment...)
A la fois c’est très léger... A la fois c’est énorme ! Est-ce que je tiendrai ce programe ?...
QUESTIONS DIVERSES
- Comment vaut-il mieux que je m’organise pour la lecture et le fichage ?
Suivant l’œuvre, j’ai tendance à lire un livre en entier de manière lente et attentive une première fois (sur plusieurs jours, semaines en fait, vu le temps que j’ai pour l’instant...), puis à revenir dessus un crayon à la main pour le travailler (si le crayon n’a pas été utilisé en première lecture), puis à le décortiquer au brouillon pour dresser une fiche (mais je maîtrise fort mal cette opération...).
J’aurais tendance à préférer une fiche de lecture très détaillée, ne voyant pas l’intérêt d’en rester à des généralités (ex. en « ismes »...), mais en même temps il faut rester dans la synthèse.. Pas évident !
Je crois malgré mes difficultés que les fiches me sont indispensables : hélas, j’ai une mémoire disons... très sélective.
- Serait-il pertinent d’inclure Saint Augustin à ma bibliographie ? Cet auteur m’est agréable, si je puis dire, et je me dis qu’il peut être intéressant, voire décisif, pour comprendre par exemple Descartes, ou Husserl. Mais serait-ce stratégiquement intelligent ? Ou est-ce accessoire ?
- Ma bibliographie ne compte aucun auteur médiéval : est-ce un problème ? En soi, certainement... Mais en même temps les programmes de terminale ignorent largement les auteurs médiévaux, il me semble, non ?
- Le temps passe si vite quand on s’adonne à ce genre de choses, alors qu’il est interminable quand on fait des choses (vraiment) ingrates... Et puis la fatigue qui empêche d’être productif au bout d’un certain temps et à certaines heures... Si bien qu’on remet le travail à plus tard, aux Heures Idéales ! Prenons une journée vide qui me laisse tout loisir (bientôt il n’y en aura plus) : je vais travailler quatre ou cinq heures en tout en ayant l’impression d’avoir travaillé toute la journée... C’est intenable, n’est-ce pas, avec un tel programme ? Comment donc organiser son temps ? Ses journées ? Être productif ? Avez-vous des conseils ?
LE PROBLEME DE LA LOGIQUE ET DES SCIENCES POSITIVES
Il y a un vrai problème : j’ai toujours été très mauvais en logique, et par ailleurs je ne connais à peu près rien de solide en sciences de la nature (au contraire des sciences humaines). Un peu normal puisque je suis un « littéraire » (bac L)... Mais tout à fait regrettable pour un apprenti philosophe.
En effet, plus je vais, plus je me rends compte qu’on ne fait pas de philosophie sans connaissances positives solides, aujourd’hui moins que jamais. N’est-ce pas vrai ? A chaque fois que je discute avec des amis « scientifiques » de questions qui engagent plus ou moins l’épistémologie ou la métaphysique (et toutes l’engage dès qu’on veut creuser !... enfin, il me semble), je me rends compte que je suis largué... je ne peux tout simplement pas discuter avec eux, parce que je ne comprends rien à ce qu'ils disent. J’ai le sentiment d’être un ignorant total. Bien sûr je peux parler trois heures d’épistémologie générale avec plein de jolis concepts... mais c’est une blague : je ne connais rien aux sciences ! J’aurais trop peur d’être un prof « sophiste » ! Et par ailleurs pour le concours il me paraît indispensable de combler ce retard.
Il y a même plus que cela. Quand je parcours ceci par exemple, ça me saute aux yeux : https://www.neoprofs.org/t83670-le-dernier-livre-de-stanislas-dehaene-propose-une-explication-materialiste-de-la-conscience : non seulement on ne peut être ignorant en sciences de la nature pour philosopher, mais plus encore, en dirait bien que « la philosophie » n’est plus qu’une discussion sur les propositions des sciences de la nature (à moins qu'il ne faille dire "de la science"), que ce soit une tentative d’harmonisation de ces sciences entre elles ou des différentes théories (mais non, même pas, ceci serait sans doute une hérésie pour tout le monde ? à moins que cette philosophie-ci soit le fait des savants eux-mêmes), ou plutôt une tentative d’harmonisation entre les données positives et le vieil héritage de tant de siècles de pseudo-science... Du coup, je me dis qu’un « littéraire » est bien mal parti, qu’il a beaucoup de « retard » à rattraper.
Que faire ?
- Je me demandais s’il ne serais pas nécessaire que je m’exerce aux mathématiques, élémentaires évidemment, à la fois pour muscler un peu mieux mon cerveau de mauvais dialecticien, et pour pourvoir comprendre quelque chose à la logique formelle (ou alors je me trompe : rien ne sert cet intermédiaire, il faut commencer par la logique ?). D’autant que cela m’« excite » a priori... Mais comment faire ? Les mathématiques sont pour moi un autre monde, je n’en ai pas fait depuis la seconde (une blague en 1ère L)... j’ai honte, mais je ne maîtrise absolument pas le vocabulaire et je crois bien que je serais incapable de résoudre une division, telle qu’on les pose à l’école primaire... Existe-t-il des manuels ou que sais-je ? De maths, et de logique ? Ou bien comme des cahiers d’exercice ? Je ne vois que des livres scolaires, mais pour un adulte qui ne sait pas où commencer... Et puis je suis peut-être trop vieux pour ça (qu'en disent ces chères neurosciences ?) ? Me conseilleriez-vous de les pratiquer à petites doses quotidiennement, ou comment ?
- Concernant les sciences de la nature, lire des ouvrages d’histoire et de philosophie des sciences (Koyré, Bachelard classiquement ?) est indispensable. Mais faut-il commencer par-là ? De plus, est-ce suffisant pour connaître les contenus positifs, aux moins élémentaires, et quelques théories (je pense à la biologie et à la physique, évidemment), des sciences elles-mêmes ? Faut-il passer par des livres de vulgarisation, comme ceux d’Étienne Klein par exemple ? Ou quoi ?
Pardon pour la longueur, les probables coquilles, et merci beaucoup par avance.
- LevincentNiveau 9
Bonjour, et bienvenue.
Tout d'abord, le fait de venir poster ici témoigne d'un vrai souci d'organiser au mieux ta préparation, et d'un sérieux qui te pousse à vouloir combler tes lacunes. C'est déjà un bon point de départ. Il faut ensuite avoir conscience que ces éléments qui constituent ta motivation doivent rester à peu près constants au cours de l'année à venir. La préparation d'un concours est une course de fond, qui réclame de l'endurance et une détermination durable. On traverse certaines phases assez ingrates où on a l'impression de faire du sur-place pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui est très décourageant, mais c'est particulièrement dans ces moments-là qu'il faut aller de l'avant car au bout du tunnel on se rend compte qu'on a franchi un palier.
Je pense que personne ici ne va vraiment contester ta bibliographie. De toute façon, on ne peut pas tout lire et on est obligé de faire une sélection. Et puis autant te le dire franchement : tu risques de ne pas arriver au bout de ta liste avant le concours. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'une connaissance approfondie d'au moins quelques uns des classiques de la philosophie est un vrai plus pour les épreuves, mais aussi que c'est moins une connaissance scolaire de la doctrine qu'une réelle familiarité avec les œuvres qui est appréciée. Il ne s'agit pas de débiter tout ce qu'on sait sur ce qu'un auteur a dit à propos de tel ou tel sujet, mais d'être capable de se servir adéquatement de la pensée d'un philosophe, parfois en citant seulement un exemple, parfois en résumant une argumentation complexe. Pour cela il faut développer une certaine aisance avec les philosophes, ce qui implique non seulement de lire in extenso des oeuvres, de faire des fiches sur lesquelles on revient souvent, mais aussi de feuilleter de temps en temps les livres déjà lus, d'approfondir certains passages, de les méditer.
Il ne faut pas non plus négliger la partie entraînement dans la préparation. Les connaissances ne sont rien au concours si on ne maîtrise pas l'aspect formel de la dissertation et de l'explication de texte. Il faut faire des devoirs corrigés régulièrement, et en temps limité pour s'entraîner à gérer son temps. Lire des devoirs corrigés, ainsi que les rapports de jury des concours, est aussi une vraie aide pour comprendre ce qui est attendu.
Pour la partie science positive, il est certain que plus on en sait, mieux c'est, mais il n'est pas nécessaire selon moi de se remettre aux maths. Savoir résoudre des équations ou faire des intégrales ne t'apportera rien pour la philosophie, car on ne te demande pas un savoir-faire technique, mais une connaissance globale de ce que sont les outils et concepts scientifiques existants. Il faut par exemple savoir ce que sont les différentes classes de nombres (entiers, rationnels, irrationnels, etc.), connaître les principes de la théorie de l'évolution, savoir la différence entre la mécanique classique et la relativiste, etc. (liste non-exhaustive). Il y a sûrement des livres à lire, mais je ne saurais dire lesquels. Et puis il y a internet aussi, c'est bien pratique si on sait bien l'utiliser.
Tout d'abord, le fait de venir poster ici témoigne d'un vrai souci d'organiser au mieux ta préparation, et d'un sérieux qui te pousse à vouloir combler tes lacunes. C'est déjà un bon point de départ. Il faut ensuite avoir conscience que ces éléments qui constituent ta motivation doivent rester à peu près constants au cours de l'année à venir. La préparation d'un concours est une course de fond, qui réclame de l'endurance et une détermination durable. On traverse certaines phases assez ingrates où on a l'impression de faire du sur-place pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui est très décourageant, mais c'est particulièrement dans ces moments-là qu'il faut aller de l'avant car au bout du tunnel on se rend compte qu'on a franchi un palier.
Je pense que personne ici ne va vraiment contester ta bibliographie. De toute façon, on ne peut pas tout lire et on est obligé de faire une sélection. Et puis autant te le dire franchement : tu risques de ne pas arriver au bout de ta liste avant le concours. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'une connaissance approfondie d'au moins quelques uns des classiques de la philosophie est un vrai plus pour les épreuves, mais aussi que c'est moins une connaissance scolaire de la doctrine qu'une réelle familiarité avec les œuvres qui est appréciée. Il ne s'agit pas de débiter tout ce qu'on sait sur ce qu'un auteur a dit à propos de tel ou tel sujet, mais d'être capable de se servir adéquatement de la pensée d'un philosophe, parfois en citant seulement un exemple, parfois en résumant une argumentation complexe. Pour cela il faut développer une certaine aisance avec les philosophes, ce qui implique non seulement de lire in extenso des oeuvres, de faire des fiches sur lesquelles on revient souvent, mais aussi de feuilleter de temps en temps les livres déjà lus, d'approfondir certains passages, de les méditer.
Il ne faut pas non plus négliger la partie entraînement dans la préparation. Les connaissances ne sont rien au concours si on ne maîtrise pas l'aspect formel de la dissertation et de l'explication de texte. Il faut faire des devoirs corrigés régulièrement, et en temps limité pour s'entraîner à gérer son temps. Lire des devoirs corrigés, ainsi que les rapports de jury des concours, est aussi une vraie aide pour comprendre ce qui est attendu.
Pour la partie science positive, il est certain que plus on en sait, mieux c'est, mais il n'est pas nécessaire selon moi de se remettre aux maths. Savoir résoudre des équations ou faire des intégrales ne t'apportera rien pour la philosophie, car on ne te demande pas un savoir-faire technique, mais une connaissance globale de ce que sont les outils et concepts scientifiques existants. Il faut par exemple savoir ce que sont les différentes classes de nombres (entiers, rationnels, irrationnels, etc.), connaître les principes de la théorie de l'évolution, savoir la différence entre la mécanique classique et la relativiste, etc. (liste non-exhaustive). Il y a sûrement des livres à lire, mais je ne saurais dire lesquels. Et puis il y a internet aussi, c'est bien pratique si on sait bien l'utiliser.
- SirgabNiveau 4
Bonjour,
Il est bien sûr indispensable de se constituer une solide culture générale et philosophique ; lire les grands auteurs dans le détail, apprendre par coeur des citations, connaitre l'histoire des sciences et des arts, etc.
Mais je dirais surtout qu'il ne faut pas prendre les choses à l'envers. Il ne faut pas envisager l'apprentissage de la philosophie comme l'acquisition de connaissances, qui sont en fait titanesques, mais d'abord et avant tout comme la compréhension d'un ensemble de problèmes, qui se posent dans les choses mêmes. En terminale, ce n'est pas grave si vous ne savez pas expliquer la logique de l'essence chez Hegel. Mais par contre, il faut être capable de faire comprendre ce qu'est "l'essence", ainsi que les problèmes qui se rattachent à ce concept. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas lire Hegel, mais qu'il ne faut rien lire "à vide", sans un axe personnel de réflexion.
Ainsi, je pense que si vous vous donnez des problèmes philosophiques plutôt que des programmes culturels, votre travail sera plus efficace et fécond.
Il est bien sûr indispensable de se constituer une solide culture générale et philosophique ; lire les grands auteurs dans le détail, apprendre par coeur des citations, connaitre l'histoire des sciences et des arts, etc.
Mais je dirais surtout qu'il ne faut pas prendre les choses à l'envers. Il ne faut pas envisager l'apprentissage de la philosophie comme l'acquisition de connaissances, qui sont en fait titanesques, mais d'abord et avant tout comme la compréhension d'un ensemble de problèmes, qui se posent dans les choses mêmes. En terminale, ce n'est pas grave si vous ne savez pas expliquer la logique de l'essence chez Hegel. Mais par contre, il faut être capable de faire comprendre ce qu'est "l'essence", ainsi que les problèmes qui se rattachent à ce concept. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas lire Hegel, mais qu'il ne faut rien lire "à vide", sans un axe personnel de réflexion.
Ainsi, je pense que si vous vous donnez des problèmes philosophiques plutôt que des programmes culturels, votre travail sera plus efficace et fécond.
- MénonNiveau 1
Bonjour
En regardant votre biblio, je me dis que Rousseau, Nietzsche et Hegel seraient peut-être plus utiles que Husserl ou Heidegger (à choisir), surtout pour le Capes. Mais ce n'est que mon avis...
En regardant votre biblio, je me dis que Rousseau, Nietzsche et Hegel seraient peut-être plus utiles que Husserl ou Heidegger (à choisir), surtout pour le Capes. Mais ce n'est que mon avis...
- jésusFidèle du forum
Sauf que l'an dernier au capes , on a eu un texte de Husserl pour l'explication...
J'ai envie de dire autant essayer d'avoir une connaissance minimale de certains auteurs que d'en faire l'impasse sous prétexte qu'ils seraient mineur.
Il faut se faire un background mobilisable le jour J , connaître des choses...( mais on ne peut pas tout connaître) sans avoir le jeu des impasses.
J'ai envie de dire autant essayer d'avoir une connaissance minimale de certains auteurs que d'en faire l'impasse sous prétexte qu'ils seraient mineur.
Il faut se faire un background mobilisable le jour J , connaître des choses...( mais on ne peut pas tout connaître) sans avoir le jeu des impasses.
- huvNiveau 2
Bonjour,
Husserl et Heidegger mineurs... comme vous y allez.
Si je puis me permettre, s'il est vrai qu'il y a des auteurs au programme des classes de terminale, et que ceux que vous mentionnez s'y trouvent (y compris Heidegger et Husserl), il me semble que le programme est avant tout un programme de thèmes et de notions et que le texte, par exemple n'est pas à étudier en tant que texte de Husserl ou de Spinoza ou de qui vous voudrez, mais en tant qu'il explore et analyse une notion au programme. Une approche par auteur est utile et philosophiquement incontestable, mais pour le CAPES ce sont les thèmes et les notions en jeu qui compte, non les auteurs (ce qui correspond davantage à l'approche de l'agrégation externe).
Pour cette raison, je me permets de vous signaler des synthèses très utiles :
Notions de philosophie sous la direction de Denis Kambouchner (Folio / Essais) qui ne couvrent pas systématiquement tout le programme mais qui constitue une très solide approche et bien plus stimulante que les petites choses (parfois très utiles au demeurant) que l'on trouve chez Ellipse.
Et pour la science qui inquiète toujours les étudiants qui n'ont pas de formation scientifique, le monumental Les philosophes et la science sous la direction de Pierre Wagner, toujours chez Folio/Essais.
S'il s'agissait de discuter des textes, il est bon d'en connaître et d'en avoir fréquenté le maximum, mais il est des priorités à établir :
République, Banquet, Protagoras, Phédon, Phédre, avant tout pour Platon.
Ethique à Nicomaque, Politique (pas tout) avant le reste pour Aristote.
Ajoutez Epicure et Marc Aurèle (très utiles en terminale)
Le discours de Descartes, les Méditations, plus les lettres à Elisabeth que le traité des passions.
Il me semble qu'on ne puisse pas faire l'économie de Pascal, pour certains Spinoza est essentiel, pas pour d'autres.
Rousseau est quand même très utile et utilisé (Discours, Contrat)
La CRP sans aucun doute (et encore pas tout), mais préférez l'introduction à la métaphysique des moeurs, le projet de paix perpétuelle, Qu'est-ce que les lumières ? aux autres critiques.
Leçons sur la philosophie de l'histoire, leçons sur l'esthétique de Hegel.
Ne pas être ignorant à propos de Freud.
Bergson : Les deux sources.
Ne pas ignorer tout de Foucault.
Husserl et Heidegger mineurs... comme vous y allez.
Si je puis me permettre, s'il est vrai qu'il y a des auteurs au programme des classes de terminale, et que ceux que vous mentionnez s'y trouvent (y compris Heidegger et Husserl), il me semble que le programme est avant tout un programme de thèmes et de notions et que le texte, par exemple n'est pas à étudier en tant que texte de Husserl ou de Spinoza ou de qui vous voudrez, mais en tant qu'il explore et analyse une notion au programme. Une approche par auteur est utile et philosophiquement incontestable, mais pour le CAPES ce sont les thèmes et les notions en jeu qui compte, non les auteurs (ce qui correspond davantage à l'approche de l'agrégation externe).
Pour cette raison, je me permets de vous signaler des synthèses très utiles :
Notions de philosophie sous la direction de Denis Kambouchner (Folio / Essais) qui ne couvrent pas systématiquement tout le programme mais qui constitue une très solide approche et bien plus stimulante que les petites choses (parfois très utiles au demeurant) que l'on trouve chez Ellipse.
Et pour la science qui inquiète toujours les étudiants qui n'ont pas de formation scientifique, le monumental Les philosophes et la science sous la direction de Pierre Wagner, toujours chez Folio/Essais.
S'il s'agissait de discuter des textes, il est bon d'en connaître et d'en avoir fréquenté le maximum, mais il est des priorités à établir :
République, Banquet, Protagoras, Phédon, Phédre, avant tout pour Platon.
Ethique à Nicomaque, Politique (pas tout) avant le reste pour Aristote.
Ajoutez Epicure et Marc Aurèle (très utiles en terminale)
Le discours de Descartes, les Méditations, plus les lettres à Elisabeth que le traité des passions.
Il me semble qu'on ne puisse pas faire l'économie de Pascal, pour certains Spinoza est essentiel, pas pour d'autres.
Rousseau est quand même très utile et utilisé (Discours, Contrat)
La CRP sans aucun doute (et encore pas tout), mais préférez l'introduction à la métaphysique des moeurs, le projet de paix perpétuelle, Qu'est-ce que les lumières ? aux autres critiques.
Leçons sur la philosophie de l'histoire, leçons sur l'esthétique de Hegel.
Ne pas être ignorant à propos de Freud.
Bergson : Les deux sources.
Ne pas ignorer tout de Foucault.
- SirgabNiveau 4
En fait, ce débat n'a pas foncièrement de sens. Si on compte présenter le CAPES de philosophie, c'est qu'on a déjà une bonne culture philosophique et que tous les classiques cités sont, sinon lus, au moins déjà connus. Si on compte devenir enseignant et qu'on se demande si il est plus stratégique d'étudier Bergson, Husserl, ou Foucault, et si on peut s'abstenir de lire le Gorgias de Platon... je trouve que ça ne part pas très bien. Sans doute peut-on réussir à décrocher le Capes ou même l'agreg avec une "stratégie", des plans de bachotage et des fiches synthétiques, mais franchement, on risque d'être bien malheureux dans son métier par la suite.
Ou bien il s'agit de savoir ce qu'il faut approfondir (parce qu'on a jamais fini de lire un classique bien sûr), et en ce cas il faut dire que l'essentiel est de bien approfondir des problèmes plus que des auteurs, et de lire des auteurs en fonction de ces problèmes.
Ou bien il s'agit de savoir ce qu'il faut approfondir (parce qu'on a jamais fini de lire un classique bien sûr), et en ce cas il faut dire que l'essentiel est de bien approfondir des problèmes plus que des auteurs, et de lire des auteurs en fonction de ces problèmes.
- huvNiveau 2
Je ne pense pas qu'il soit infamant d'établir une stratégie. Par ailleurs, un professeur de philosophie de terminale doit être un stratège, établir des priorités, savoir à quel moment proposer telle notion, tel travail. Préparer un concours comme préparer une classe à passer le bac c'est toujours travailler dans l'urgence donc faire passer tel texte avant tel autre. Il ne s'agit pas d'être philosophe, mais d'être plus modestement professeur de philosophie (ce qui n'est déjà pas si mal après tout). Une stratégie n'est pas une fin mais un moyen, juste un moyen et le professeur de philosophie, comme ses collègues, est payé pour donner des moyens aux élèves ; qu'il ait donc, lui-même à se poser la question des moyens et de leur mise en oeuvre ne me semble pas être un faux débat.
- SirgabNiveau 4
Il n'y a rien d'infamant à établir une stratégie, c'est vrai. Et c'est sans doute indispensable pour réussir ces concours.
Et tu as raison de dire que les profs font pareil avec les élèves, en les préparant au bac, aux concours, etc.
Mais par contre le prof de philo doit aussi être philosophe, je pense, sans que cela signifie être un philosophe original et célèbre, bien sûr. Apres tout, un prof d'histoire est un historien, tt comme un prof de musique est musicien. sans cela, comment les élèves pourront-ils accrocher à une pensée qui demeure extérieure à son sujet ?
C'est en ce sens que j'invitais, dans la préparation des concours, et surtout du métier, à mettre au premier plan l'approche des problèmes et ne lire les auteurs que dans cette perspective.
Et tu as raison de dire que les profs font pareil avec les élèves, en les préparant au bac, aux concours, etc.
Mais par contre le prof de philo doit aussi être philosophe, je pense, sans que cela signifie être un philosophe original et célèbre, bien sûr. Apres tout, un prof d'histoire est un historien, tt comme un prof de musique est musicien. sans cela, comment les élèves pourront-ils accrocher à une pensée qui demeure extérieure à son sujet ?
C'est en ce sens que j'invitais, dans la préparation des concours, et surtout du métier, à mettre au premier plan l'approche des problèmes et ne lire les auteurs que dans cette perspective.
- MénonNiveau 1
@ huv : mais je n'ai pas dit qu'ils étaient mineurs !!
Je remarquais juste qu'il dit vouloir y aller de manière chronologique, en évoquant la possibilité de le faire en deux ans, et qu'il passe direct de Kant à Husserl et sans mentionner Rousseau !
Et je disais "à choisir", c'est-à-dire dans le cas où il y aurait vraiment un choix à faire pour une première année de préparation.
Par ailleurs, j'ai des terminales et je leur parle quand même plus souvent de Rousseau que de Heidegger.
Enfin, je suis d'accord, c'est évidemment plus par les notions et les problèmes qu'il faut aborder les choses.
Je remarquais juste qu'il dit vouloir y aller de manière chronologique, en évoquant la possibilité de le faire en deux ans, et qu'il passe direct de Kant à Husserl et sans mentionner Rousseau !
Et je disais "à choisir", c'est-à-dire dans le cas où il y aurait vraiment un choix à faire pour une première année de préparation.
Par ailleurs, j'ai des terminales et je leur parle quand même plus souvent de Rousseau que de Heidegger.
Enfin, je suis d'accord, c'est évidemment plus par les notions et les problèmes qu'il faut aborder les choses.
- CòchoNiveau 5
Oh, merci beaucoup pour ces conseils précieux !
Je n'ai pas le temps hélas de répondre comme il se doit pour l'instant...
Bien sûr, il ne s'agit pas de dresser la liste des ouvrages qui doivent être lus par un professeur de philosophie (celle-ci est infinie !), mais celle qui est pertinente pour préparer le concours en un an ou deux et avec un emploi du temps délicat à gérer !
Je reviens dès que possible ici.
Encore merci
Je n'ai pas le temps hélas de répondre comme il se doit pour l'instant...
Bien sûr, il ne s'agit pas de dresser la liste des ouvrages qui doivent être lus par un professeur de philosophie (celle-ci est infinie !), mais celle qui est pertinente pour préparer le concours en un an ou deux et avec un emploi du temps délicat à gérer !
Je reviens dès que possible ici.
Encore merci
- CòchoNiveau 5
Levincent a écrit:Bonjour, et bienvenue.
Tout d'abord, le fait de venir poster ici témoigne d'un vrai souci d'organiser au mieux ta préparation, et d'un sérieux qui te pousse à vouloir combler tes lacunes. C'est déjà un bon point de départ. Il faut ensuite avoir conscience que ces éléments qui constituent ta motivation doivent rester à peu près constants au cours de l'année à venir. La préparation d'un concours est une course de fond, qui réclame de l'endurance et une détermination durable. On traverse certaines phases assez ingrates où on a l'impression de faire du sur-place pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui est très décourageant, mais c'est particulièrement dans ces moments-là qu'il faut aller de l'avant car au bout du tunnel on se rend compte qu'on a franchi un palier.
Je pense que personne ici ne va vraiment contester ta bibliographie. De toute façon, on ne peut pas tout lire et on est obligé de faire une sélection. Et puis autant te le dire franchement : tu risques de ne pas arriver au bout de ta liste avant le concours. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'une connaissance approfondie d'au moins quelques uns des classiques de la philosophie est un vrai plus pour les épreuves, mais aussi que c'est moins une connaissance scolaire de la doctrine qu'une réelle familiarité avec les œuvres qui est appréciée. Il ne s'agit pas de débiter tout ce qu'on sait sur ce qu'un auteur a dit à propos de tel ou tel sujet, mais d'être capable de se servir adéquatement de la pensée d'un philosophe, parfois en citant seulement un exemple, parfois en résumant une argumentation complexe. Pour cela il faut développer une certaine aisance avec les philosophes, ce qui implique non seulement de lire in extenso des oeuvres, de faire des fiches sur lesquelles on revient souvent, mais aussi de feuilleter de temps en temps les livres déjà lus, d'approfondir certains passages, de les méditer.
Il ne faut pas non plus négliger la partie entraînement dans la préparation. Les connaissances ne sont rien au concours si on ne maîtrise pas l'aspect formel de la dissertation et de l'explication de texte. Il faut faire des devoirs corrigés régulièrement, et en temps limité pour s'entraîner à gérer son temps. Lire des devoirs corrigés, ainsi que les rapports de jury des concours, est aussi une vraie aide pour comprendre ce qui est attendu.
Pour la partie science positive, il est certain que plus on en sait, mieux c'est, mais il n'est pas nécessaire selon moi de se remettre aux maths. Savoir résoudre des équations ou faire des intégrales ne t'apportera rien pour la philosophie, car on ne te demande pas un savoir-faire technique, mais une connaissance globale de ce que sont les outils et concepts scientifiques existants. Il faut par exemple savoir ce que sont les différentes classes de nombres (entiers, rationnels, irrationnels, etc.), connaître les principes de la théorie de l'évolution, savoir la différence entre la mécanique classique et la relativiste, etc. (liste non-exhaustive). Il y a sûrement des livres à lire, mais je ne saurais dire lesquels. Et puis il y a internet aussi, c'est bien pratique si on sait bien l'utiliser.
Merci
La constance... c'est le plus dur en effet. Et le temps passe si vite !
L'entraînement : c'est ce qui me fait le plus peur... cela suppose que j'ai réactivé mes connaissances et beaucoup lu (sans quoi je vais disserter dans le vide... ou pas du tout)... et en même temps il faut avoir du temps, si on veut être corrigé... avec un poste de pion c'est délicat. Ca me fait peur.
Une question : Il se dit que le nombre de postes offerts va prochainement baisser et retrouver le niveau habituel... qu'en penser ? Ce sera pour 2017, 1018, 2019 ?...
Je comprends. Oui c'est très important.Sirgab a écrit:Bonjour,
Il est bien sûr indispensable de se constituer une solide culture générale et philosophique ; lire les grands auteurs dans le détail, apprendre par coeur des citations, connaitre l'histoire des sciences et des arts, etc.
Mais je dirais surtout qu'il ne faut pas prendre les choses à l'envers. Il ne faut pas envisager l'apprentissage de la philosophie comme l'acquisition de connaissances, qui sont en fait titanesques, mais d'abord et avant tout comme la compréhension d'un ensemble de problèmes, qui se posent dans les choses mêmes. En terminale, ce n'est pas grave si vous ne savez pas expliquer la logique de l'essence chez Hegel. Mais par contre, il faut être capable de faire comprendre ce qu'est "l'essence", ainsi que les problèmes qui se rattachent à ce concept. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas lire Hegel, mais qu'il ne faut rien lire "à vide", sans un axe personnel de réflexion.
Ainsi, je pense que si vous vous donnez des problèmes philosophiques plutôt que des programmes culturels, votre travail sera plus efficace et fécond.
Eh bien vos messages m'aident et m'aideront beaucoup !
J'en profite quand même :
- Saint Augustin, stratégiquement pertinent ou non ?
- Pour les sciences, lire Koyré, Darwin, le "Courant et Robbins" pour les maths, Le Hasard et la N de J. Monod... c'est utile et pertinent ou non ?
- Merci pour Freud, je n'y avais pas pensé du tout...
- Husserl et Heidegger me paraissent indispensables non ? Rousseau certes. C'est que je visais surtout des auteurs de "philosophie générale".
Obliger de se concentrer sur quelques piliers sinon... Cela ne veut pas dire que le travail s'arrête là pour toujours, cela va de soi.
Encore merci (pardon pour les éventuelles fautes, je suis malade et je vais vite )
- jésusFidèle du forum
le CAPES de 1018 risque d'être très féodal....j'en ai bien peur. Il faudra de surcroît trouver une machine à remonter le temps.
- CòchoNiveau 5
jésus a écrit:le CAPES de 1018 risque d'être très féodal....j'en ai bien peur. Il faudra de surcroît trouver une machine à remonter le temps.
Remarque la disputatio scolastique n'est pas si éloignée de notre dissertation
Mais 1018 c'est encore un peu loin même pour la scolastique je crois bien...
- huvNiveau 2
Pour bien se préparer en philosophie médiévale : Alain de Libera. Voyez ses excellents cours sur le site du Collège de France.
Les références que vous proposez en philo. des sciences me semble "un peu dépassées", peut-être faudrait-il préférer des auteurs qui travaillent à partir de découvertes scientifiques plus récentes (notamment du côté des sciences du vivant).
Husserl et Heidegger utiles pour la critique des sciences et de la technique et parce que ce serait idiot de passer à côté de la phénoménologie.
Mais une fois encore l'essentiel demeure la méthode : dissertation + explication. La connaissance des auteurs est indispensable mais elle ne vaudra rien sans la maîtrise des méthodes. Si vous avez un poste de surveillant dans un lycée, essayez de vous rapprocher d'un prof. de philo. certains sont sympathiques mais peu ont beaucoup de temps puisqu'ils passent leur temps à essayer de préparer leurs élèves au bac.
H.
Les références que vous proposez en philo. des sciences me semble "un peu dépassées", peut-être faudrait-il préférer des auteurs qui travaillent à partir de découvertes scientifiques plus récentes (notamment du côté des sciences du vivant).
Husserl et Heidegger utiles pour la critique des sciences et de la technique et parce que ce serait idiot de passer à côté de la phénoménologie.
Mais une fois encore l'essentiel demeure la méthode : dissertation + explication. La connaissance des auteurs est indispensable mais elle ne vaudra rien sans la maîtrise des méthodes. Si vous avez un poste de surveillant dans un lycée, essayez de vous rapprocher d'un prof. de philo. certains sont sympathiques mais peu ont beaucoup de temps puisqu'ils passent leur temps à essayer de préparer leurs élèves au bac.
H.
- lene75Prophète
Sans avoir le temps de tout lire en détail, je dirais que quand on a peu de temps pour préparer, il est plus efficace de maîtriser très bien des extraits de texte (c'est-à-dire d'être capable d'en faire une explication de texte détaillée) que grossièrement des oeuvres complètes, car ce qui est demandé aux concours, ce sont des analyses précises et pas des exposés doctrinaux. Et comme cela a été dit, c'est à la lumière de problèmes qu'il faut aborder les textes.
Le Capes, en particulier, est plus un concours de problématisation que d'érudition.
Le Capes, en particulier, est plus un concours de problématisation que d'érudition.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- jésusFidèle du forum
A l'inverse de l'agrégation...
C'est vrai que l'écrit peut se réussir avec les "réserves" de connaissance que l'on a en tête, et une maîtrise méthodologique. Je suis allé deux fois à l'oral sans bosser...mais j'ai foiré deux fois l'oral ( en travaillant mais sans m'entraîner faute de partenaires.
Et j'ai l'impression que d'avoir un contexte, des personnes pour vous entraîner, des supports type CNED ou des cours de fac sont déterminants pour transformer l'essai.
Avec du recul, il faudrait ou il aurait fallu se préparer tôt à l'oral, et travailler par la même occasion le contenu de l'écrit.. ( Bizarrement, personne ne raisonne comme ça...Parce que la capacité à problématiser une dissertation ou un texte sont les mêmes qu'à l'écrit) Plutôt que de se retrouver dans l'urgence avec un mois pour travailler l'oral...
C'est vrai que l'écrit peut se réussir avec les "réserves" de connaissance que l'on a en tête, et une maîtrise méthodologique. Je suis allé deux fois à l'oral sans bosser...mais j'ai foiré deux fois l'oral ( en travaillant mais sans m'entraîner faute de partenaires.
Et j'ai l'impression que d'avoir un contexte, des personnes pour vous entraîner, des supports type CNED ou des cours de fac sont déterminants pour transformer l'essai.
Avec du recul, il faudrait ou il aurait fallu se préparer tôt à l'oral, et travailler par la même occasion le contenu de l'écrit.. ( Bizarrement, personne ne raisonne comme ça...Parce que la capacité à problématiser une dissertation ou un texte sont les mêmes qu'à l'écrit) Plutôt que de se retrouver dans l'urgence avec un mois pour travailler l'oral...
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Pour répondre à une des questions de l'auteur (un peu tard) : oui Saint-Augustin est un auteur qu'il ne faut pas négliger (même pour le CAPES) à mon sens. Ses influences dans la philosophie sont considérables.
Mais je rejoins certains intervenants : c'est avant tout une question de méthode et c'est à partir de l'entraînement sur des exercices type concours qu'il faut petit à petit "harponner" les auteurs et s'approprier leurs principaux textes et théories.
De ce fait l'axiologie entre les auteurs (même en terme d'utilité) a peu d'intérêt. Tout dépend l'usage qu'on est capable d'en faire le jour J.
Par exemple, une personne disait ici qu'il valait mieux étudier Hegel que Husserl...ça dépend.
Pendant mon année de préparation j'ai beaucoup lu Husserl et j'ai pu faire un usage pertinent et précis d'un de ses textes relativement peu connu le jour de la leçon, c'est ça qui m'a valu une très bonne note.
En fait, les lectures précises sont très profitables...donc lire peu (enfin..."peu", tout est relatif...) mais lire bien.
De plus, cette méthode de travail permet de ne pas s'épuiser et savoir où on en est.
Franchement, au niveau des textes à l'oral, il y a même Occam qui tombe! Alors essayer de hiérarchiser en terme de priorité me paraît assez vain et pour le moins hasardeux...
Mais je rejoins certains intervenants : c'est avant tout une question de méthode et c'est à partir de l'entraînement sur des exercices type concours qu'il faut petit à petit "harponner" les auteurs et s'approprier leurs principaux textes et théories.
De ce fait l'axiologie entre les auteurs (même en terme d'utilité) a peu d'intérêt. Tout dépend l'usage qu'on est capable d'en faire le jour J.
Par exemple, une personne disait ici qu'il valait mieux étudier Hegel que Husserl...ça dépend.
Pendant mon année de préparation j'ai beaucoup lu Husserl et j'ai pu faire un usage pertinent et précis d'un de ses textes relativement peu connu le jour de la leçon, c'est ça qui m'a valu une très bonne note.
En fait, les lectures précises sont très profitables...donc lire peu (enfin..."peu", tout est relatif...) mais lire bien.
De plus, cette méthode de travail permet de ne pas s'épuiser et savoir où on en est.
Franchement, au niveau des textes à l'oral, il y a même Occam qui tombe! Alors essayer de hiérarchiser en terme de priorité me paraît assez vain et pour le moins hasardeux...
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- huvNiveau 2
Sur Ockham, voir aussi De Libera, comme pour Averroès, et les autres.
- lene75Prophète
Je suis toujours épatée de tout ce que connaissent les autres...
Pour l'oral, il n'est nullement nécessaire de maîtriser l'auteur sur lequel on tombe, surtout, justement, si ce n'est pas un auteur central (c'est d'ailleurs également vrai de l'écrit du Capes - pour l'agreg externe c'est effectivement différent puisqu'il y a un programme). Il faut avant tout se battre avec l'extrait donné. Le jury me l'a clairement dit lors de mon entretien d'agreg interne : on m'a demandé "au cas où" si je connaissais le contexte, et devant ma réponse négative, on m'a dit clairement que ça n'avait aucune importance et que le jury n'attendait pas ça de moi. Après je suppose que le candidat qui serait mal vu serait celui qui essaierait de faire croire qu'il sait sans avoir l'honnêteté de dire franchement qu'il ne sait pas.
Ce qui me fait d'ailleurs penser que la lecture des rapports de jury est loin d'être superflue : beaucoup de ces infos y sont données.
Pour l'oral, il n'est nullement nécessaire de maîtriser l'auteur sur lequel on tombe, surtout, justement, si ce n'est pas un auteur central (c'est d'ailleurs également vrai de l'écrit du Capes - pour l'agreg externe c'est effectivement différent puisqu'il y a un programme). Il faut avant tout se battre avec l'extrait donné. Le jury me l'a clairement dit lors de mon entretien d'agreg interne : on m'a demandé "au cas où" si je connaissais le contexte, et devant ma réponse négative, on m'a dit clairement que ça n'avait aucune importance et que le jury n'attendait pas ça de moi. Après je suppose que le candidat qui serait mal vu serait celui qui essaierait de faire croire qu'il sait sans avoir l'honnêteté de dire franchement qu'il ne sait pas.
Ce qui me fait d'ailleurs penser que la lecture des rapports de jury est loin d'être superflue : beaucoup de ces infos y sont données.
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