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- MalicouNiveau 8
Mara-Jade a écrit:Bonjour,
Je déterre ce post car je suis à la recherche de collègues utilisant les échelles de maîtrise en français (après avoir parcouru la discussion, je vais éviter le mot "ceintures" sur le forum !). Je vais devoir évaluer par compétences l'année prochaine, alors autant que je trouve un système qui me convienne ! Je prends tous les conseils et, mieux, si vous avez des exemples de grilles pour les évaluations de grammaire, je prends ! Pour le reste (compréhension, rédaction), je vais partir des échelles de maîtrise qui se trouvent à la fin du TDL.
Salut, j'ai construit des ceintures (oui, j'utilise ce mot) pour mes élèves l'an passé. J'ai travaillé à partir du TDL et de blogs de collègues du primaire. Je présente mes ceintures dans cet article.
- DariaNiveau 6
Merci Malicou pour le partage.
- *Ombre*Grand sage
Merci à tous les intervenants pour le partage de pratiques et de documents.
Je trouve cela intéressant et, en même temps, quelque chose me chiffonne dans ce découpage du programme. Je manque sans doute d'étayage théorique car j'ai du mal à mettre des mots sur ce qui me fait tiquer, mais c'est sans doute quelque chose d'assez proche du discours de Doctor Who : cette démarche suppose une linéarité dans les apprentissages, alors qu'on sait que, même avec la progression la mieux pensée, les choses sont bien plus subtiles. Un élève peut toujours manquer de vigilance dans l'analyse des natures, achopper sur des écueils grossiers, être en difficulté sur ce gros noeud conceptuel que représente le COD, et réussir dans le repérage des CC qu'on verra après, ou dans le découpage et l'analyse des propositions, somme toute assez mécanique. Par ailleurs, ce système occulte totalement le degré de maîtrise des élèves (ce qui me paraît un comble pour une échelle de maîtrise), je veux dire qu'il ne fait aucune différence entre l'élève qui réussit seulement des exercices de bas niveau (application basique, du style de ce qu'on trouve dans les cahiers de TD), celui qui domine mieux la notion, et celui qui s'en est véritablement emparé dans des tâches complexes comme l'écriture.
Pour ma part, après avoir élaboré sans trop de difficulté des échelles de maîtrise en rédaction et en compréhension, j'ai beaucoup peiné sur la grammaire. Mais cela prend forme peu à peu, et j'arrive à quelque chose de finalement très simple.
1. Non acquis : L'élève ne parvient pas à faire un nombre suffisant d'exercices d'application simples.
2. Fragile : L'élève réussit des exercices d'application simples sur la notion étudiée.
3. Satisfaisant : L'élève réussit des exercices plus complexes, dans lesquels il a aussi à se préoccuper d'orthographe ou de syntaxe, ou à croiser les connaissances (transfert de compétences dans un environnement plus complexe).
4. Très satisfaisant : Guidé par des consignes, l'élève s'empare de la notion étudiée pour nourrir sa syntaxe, enrichir son écriture (transfert d'une maîtrise conceptuelle à une maîtrise langagière).
5. Nirvana grammatical : Spontanément, sans consignes spécifiques, l'élève réinvestit les structures étudiées dans ses rédactions. (Peut fusionner avec le 4 si on utilise les échelles officielles à 4 niveaux).
Ce que cela suppose de mon point de vue :
- On ne saucissonne pas le programme en points qui relèveraient de tel ou tel degré de maîtrise. La maîtrise de la langue (il faudrait préciser ici : grammaire de phrase en tant qu'outil de structuration de la syntaxe, la conjugaison et le lexique étant des dimensions évaluées à part) est perçue comme un tout indissociable (une maîtrise fragmentaire permettant moins l'émergence d'un système, d'une conscience claire de ce que l'on écrit), mais que l'on peut acquérir à différents niveaux (ce qui justifie le recours à une échelle de maîtrise).
- On évalue donc en permanence selon ce système tout ce qui a été étudié, avec ce que cela peut supposer de recul temporaire.
- On ne peut donc pas évaluer véritablement avant la fin de l'année, seulement indiquer à l'élève où il se situe à un moment M (ce qui éloigne ma conception de l'échelle de maîtrise du système de ceintures qui procède par capitalisation).
- Cela suppose de repenser l'organisation des exercices afin de permettre aux élèves de travailler le point qui pose le plus problème (en particulier le passage à un usage syntaxique du point étudié), mais aussi les évaluations.
Cette organisation tient sans doute à mon attachement au travail de l'écriture. Elle a ses avantages (notamment établir clairement un objectif en termes d'écriture) et ses inconvénients. Elyas parlait de la motivation de ses élèves à passer des brevets : je ne vois pas comment présenter, avec ce système, des points comme acquis avant d'arriver au terme du programme. J'y réfléchis toujours.
Je trouve cela intéressant et, en même temps, quelque chose me chiffonne dans ce découpage du programme. Je manque sans doute d'étayage théorique car j'ai du mal à mettre des mots sur ce qui me fait tiquer, mais c'est sans doute quelque chose d'assez proche du discours de Doctor Who : cette démarche suppose une linéarité dans les apprentissages, alors qu'on sait que, même avec la progression la mieux pensée, les choses sont bien plus subtiles. Un élève peut toujours manquer de vigilance dans l'analyse des natures, achopper sur des écueils grossiers, être en difficulté sur ce gros noeud conceptuel que représente le COD, et réussir dans le repérage des CC qu'on verra après, ou dans le découpage et l'analyse des propositions, somme toute assez mécanique. Par ailleurs, ce système occulte totalement le degré de maîtrise des élèves (ce qui me paraît un comble pour une échelle de maîtrise), je veux dire qu'il ne fait aucune différence entre l'élève qui réussit seulement des exercices de bas niveau (application basique, du style de ce qu'on trouve dans les cahiers de TD), celui qui domine mieux la notion, et celui qui s'en est véritablement emparé dans des tâches complexes comme l'écriture.
Pour ma part, après avoir élaboré sans trop de difficulté des échelles de maîtrise en rédaction et en compréhension, j'ai beaucoup peiné sur la grammaire. Mais cela prend forme peu à peu, et j'arrive à quelque chose de finalement très simple.
1. Non acquis : L'élève ne parvient pas à faire un nombre suffisant d'exercices d'application simples.
2. Fragile : L'élève réussit des exercices d'application simples sur la notion étudiée.
3. Satisfaisant : L'élève réussit des exercices plus complexes, dans lesquels il a aussi à se préoccuper d'orthographe ou de syntaxe, ou à croiser les connaissances (transfert de compétences dans un environnement plus complexe).
4. Très satisfaisant : Guidé par des consignes, l'élève s'empare de la notion étudiée pour nourrir sa syntaxe, enrichir son écriture (transfert d'une maîtrise conceptuelle à une maîtrise langagière).
5. Nirvana grammatical : Spontanément, sans consignes spécifiques, l'élève réinvestit les structures étudiées dans ses rédactions. (Peut fusionner avec le 4 si on utilise les échelles officielles à 4 niveaux).
Ce que cela suppose de mon point de vue :
- On ne saucissonne pas le programme en points qui relèveraient de tel ou tel degré de maîtrise. La maîtrise de la langue (il faudrait préciser ici : grammaire de phrase en tant qu'outil de structuration de la syntaxe, la conjugaison et le lexique étant des dimensions évaluées à part) est perçue comme un tout indissociable (une maîtrise fragmentaire permettant moins l'émergence d'un système, d'une conscience claire de ce que l'on écrit), mais que l'on peut acquérir à différents niveaux (ce qui justifie le recours à une échelle de maîtrise).
- On évalue donc en permanence selon ce système tout ce qui a été étudié, avec ce que cela peut supposer de recul temporaire.
- On ne peut donc pas évaluer véritablement avant la fin de l'année, seulement indiquer à l'élève où il se situe à un moment M (ce qui éloigne ma conception de l'échelle de maîtrise du système de ceintures qui procède par capitalisation).
- Cela suppose de repenser l'organisation des exercices afin de permettre aux élèves de travailler le point qui pose le plus problème (en particulier le passage à un usage syntaxique du point étudié), mais aussi les évaluations.
Cette organisation tient sans doute à mon attachement au travail de l'écriture. Elle a ses avantages (notamment établir clairement un objectif en termes d'écriture) et ses inconvénients. Elyas parlait de la motivation de ses élèves à passer des brevets : je ne vois pas comment présenter, avec ce système, des points comme acquis avant d'arriver au terme du programme. J'y réfléchis toujours.
- MalicouNiveau 8
Salut Ombre,
J'aime beaucoup ton approche des échelles de maîtrise en grammaire qui me semble vraiment pertinente. J'aimerais bien voir différents exercices selon les niveaux surtout 3 et 4. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à faire des transferts entre la grammaire (surtout les natures et les fonctions) et l'écriture.
Je comprends ton inquiétude de l'évaluation qu'en fin d'année mais finalement ce n'est peut-être pas un obstacle si tu le présentes bien aux élèves dès le début.
J'aime beaucoup ton approche des échelles de maîtrise en grammaire qui me semble vraiment pertinente. J'aimerais bien voir différents exercices selon les niveaux surtout 3 et 4. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à faire des transferts entre la grammaire (surtout les natures et les fonctions) et l'écriture.
Je comprends ton inquiétude de l'évaluation qu'en fin d'année mais finalement ce n'est peut-être pas un obstacle si tu le présentes bien aux élèves dès le début.
- *Ombre*Grand sage
Merci, Malicou. Je n'ai rien d'original à proposer. J'utilise les exercices des TDL qui proposent généralement une progression des exercices simples aux exercices plus complexes et aux exercices d'écriture. On peut s'inspirer de ce travail pour créer des ressources complémentaires.
- MalicouNiveau 8
Ce qui me semble manquer dans les exercices qu'on trouve dans les manuels et les TD, c'est (outre des exercices plus faciles pour les élèves en difficultés) la reprise des notions, la construction spiralaire, le renforcement des acquis d'une leçon à l'autre et la confrontation des notions (ex distinguer le COD de l'attribut).
- *Ombre*Grand sage
Eh bien, cette progression spiralaire avec réinvestissement systématique des notions, c'est justement la marque de fabrique des TDL. Regarde en détail leur partie grammaire si c'est ce que tu cherches.
- IrulanHabitué du forum
Je remonte le post !
Bonjour,
Je réfléchis à la mise en place d'un système similaire aux ceintures de compétences pour les élèves de 4e. J'aimerais proposer plusieurs niveaux de compétence, tels que "débutant," "intermédiaire," "avancé," et "expert." Voici où j’en suis de mes réflexions :
Tout d'abord, je proposerais des activités de découverte avec la leçon à distribuer progressivement (chaque activité amènerait à une réflexion sur la notion et déboucherait sur un pan de leçon).
Ensuite, je réaliserais une évaluation diagnostique pour évaluer le niveau de compétence de chaque élève avant de commencer à leur attribuer des plans de travail en fonction de leur niveau. J'envisage d'inclure entre 5 et 10 exercices par plan de travail. Je corrigerais moi-même les exos des élèves les moins avancés, tandis que les autres travailleraient en autonomie ou en binômes, avec accès à une correction écrite une fois tous les exos réalisés. Dans l’idéal, chaque plan de travail inclurait une variété d'activités, de la découverte à la maîtrise (exercice d’écriture à rendre, le même pour tout le monde mais adapté au niveau de l’élève).
Une fois que tous les exercices auront été réalisés et corrigés, je proposerais une évaluation commune pour tous les élèves, avec un exercice en plus pour les plus forts (autocorrigé, avec la correction à l’envers sous l’activité).
L'objectif est de créer un apprentissage différencié qui permettrait aux élèves de travailler à leur rythme. Je ne perçois pas les niveaux comme des points d'arrêt, mais plutôt comme des repères pour la progression. Actuellement, pour une classe moyenne, voire bonne, de 4e, j’ai par exemple deux élèves incapables de bien prendre la correction faute d’une concentration suffisante (et du niveau pour suivre).
Voilà, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Auriez-vous des ressources en ligne à me recommander ? Je n’en trouve pratiquement pas pour le français au niveau collège.
Merci d'avance pour vos suggestions !
Bonjour,
Je réfléchis à la mise en place d'un système similaire aux ceintures de compétences pour les élèves de 4e. J'aimerais proposer plusieurs niveaux de compétence, tels que "débutant," "intermédiaire," "avancé," et "expert." Voici où j’en suis de mes réflexions :
Tout d'abord, je proposerais des activités de découverte avec la leçon à distribuer progressivement (chaque activité amènerait à une réflexion sur la notion et déboucherait sur un pan de leçon).
Ensuite, je réaliserais une évaluation diagnostique pour évaluer le niveau de compétence de chaque élève avant de commencer à leur attribuer des plans de travail en fonction de leur niveau. J'envisage d'inclure entre 5 et 10 exercices par plan de travail. Je corrigerais moi-même les exos des élèves les moins avancés, tandis que les autres travailleraient en autonomie ou en binômes, avec accès à une correction écrite une fois tous les exos réalisés. Dans l’idéal, chaque plan de travail inclurait une variété d'activités, de la découverte à la maîtrise (exercice d’écriture à rendre, le même pour tout le monde mais adapté au niveau de l’élève).
Une fois que tous les exercices auront été réalisés et corrigés, je proposerais une évaluation commune pour tous les élèves, avec un exercice en plus pour les plus forts (autocorrigé, avec la correction à l’envers sous l’activité).
L'objectif est de créer un apprentissage différencié qui permettrait aux élèves de travailler à leur rythme. Je ne perçois pas les niveaux comme des points d'arrêt, mais plutôt comme des repères pour la progression. Actuellement, pour une classe moyenne, voire bonne, de 4e, j’ai par exemple deux élèves incapables de bien prendre la correction faute d’une concentration suffisante (et du niveau pour suivre).
Voilà, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Auriez-vous des ressources en ligne à me recommander ? Je n’en trouve pratiquement pas pour le français au niveau collège.
Merci d'avance pour vos suggestions !
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Ad augusta per angusta.
- DariaNiveau 6
Il y a des exemples sur un site de PE.
https://www.charivarialecole.fr/archives/category/ceintures-cm1-et-cm2
J'utilise celle de conjugaison en 6è (et pour mes élèves faibles des autres niveaux).
https://www.charivarialecole.fr/archives/category/ceintures-cm1-et-cm2
J'utilise celle de conjugaison en 6è (et pour mes élèves faibles des autres niveaux).
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