Question sur la reconversion en prof de maths

Bonsoir à tous,

Je m'excuse par avance, le sujet a surement été traité à plusieurs reprise. Mais il est difficile de synthétiser la masse d'informations!
Voilà, je suis chargée d'études statistiques junior et je réfléchis à une reconversion en professeur de mathématiques.
Beaucoup de questions sans réponses ne me permettent pas de prendre ma décisions.

J'ai toujours été attirée par ce métier mais le manque de confiance en moi, l'idée de faire des études totalement "théorique" ainsi que mon vécu en tant qu'élève m'ont poussé à ne pas m'orienter dans cette voie. Etant élève en ZEP, notamment dans des classes très difficiles, je voyais le métier de prof plus comme un métier de "flic"...(peut-être est-ce toujours le cas).

Mon parcours universitaire est le suivant : DUT en Statistique et Informatique décisionnelle + Master en Statistique et Informatique Décisionnelle.
Je précise le DUT car depuis le début de mon parcours universitaire, j'ai principalement fait des maths appliquées et de l'informatique (BDD).

Aujourd'hui, je me rends de plus en plus compte que je n'arrive pas à me projeter dans l'avenir (Pro et Perso).
Avenir Pro car une fois que j'aurai vu le "tour" de mon poste en Stat, je ne me vois pas faire autre chose que formatrice en entreprise (dans le domaine des Stat ou sur le logiciel Stat que j'utilise) ou alors tenter le concours d'actuaire : On en revient à l'enseignent-formation et aux Maths.
Avenir Perso, car je suis constamment dans le doute d'une éventuelle reconversion. Ce qui m'empêche d'envisager un achat immobilier par exemple.
Je commence donc à sérieusement envisager une reconversion professionnelle (CAPES de maths) pour un horizon de 3-4ans max (je suis prévoyante). Et ce, malgré un léger blocage notamment par rapport à l'éventuelle perte de salaire et les nombreux avantages que je risque de perdre (participation/interessement, nombreux jours de congés).



Mes questions sont les suivantes :
- Est-ce envisageable pour une personne de mon profil d'espérer avoir le concours du CAPES (avec du travail bien évidemment) ?
- Quelle est la différence entre les concours du 1er/2eme et 3eme degré ? Je ne saisi pas bien la différence.
- En supposant que je réussisse le concours d'admissibilité, faudra-t-il que je réintègre un M2 ? Est-ce pendant ce M2 qu'il y a le stage ?
- Est-il possible d'avoir le concours et passer être directement affecté à un poste de PRCE en IUT ? Faut-il faire une démarche spécifique pour cela ?
- A quelle salaire puis-je m'attendre ? Sachant que je suis à 35ke, hors avantages.
- Serai-je forcement affectée à une zone sensible ? Déménager avant de passer le concours ne change rien à cela ?

Merci d'avance pour ceux qui auront pris le temps de me répondre.

Titine a écrit:1) Est-ce envisageable pour une personne de mon profil d'espérer avoir le concours du CAPES (avec du travail bien évidemment) ?

2) Quelle est la différence entre les concours du 1er/2eme et 3eme degré ? Je ne saisi pas bien la différence.

3) En supposant que je réussisse le concours d'admissibilité, faudra-t-il que je réintègre un M2 ? Est-ce pendant ce M2 qu'il y a le stage ?

4) Est-il possible d'avoir le concours et passer être directement affecté à un poste de PRCE en IUT ? Faut-il faire une démarche spécifique pour cela ?

5) A quelle salaire puis-je m'attendre ? Sachant que je suis à 35ke, hors avantages.

6) Serai-je forcement affectée à une zone sensible ? Déménager avant de passer le concours ne change rien à cela ?

Bonjour !

1) Tu peux déjà jeter un œil sur les écrits du CAPES de ces dernières années (sur capes-math.org par exemple), ainsi que lire les rapports du jury (sur le même lien). Le plus important sera de travailler les épreuves orales, avoir une bonne idée de ce qui est attendu (le mieux est d'assister à des oraux).

2) Le 1er degré, c'est le primaire, le 2d degré, le secondaire (collège et lycée, donc le CAPES).

3) En effet c'est pendant le M2 que se déroule le stage depuis la réforme (de la réforme) du concours il y a peu. D'autres pourront mieux te détailler que moi.

4) J'en doute et mieux vaut ne pas compter sur ça (j'imagine qu'il y a de la demande).

5) Tu peux t'attendre à 1400/1500 euros par mois (nets !) la première année, 1700 pendant la deuxième. Si tu souhaites un jour arriver à 2000 euros nets par mois, tu auras le choix d'attendre de longues années ou bien te gaver d'heures supplémentaires.

6) Tu indiques Île-de-France sur ton profil, tu ne devrais pas avoir de soucis à obtenir cette zone. Quant au poste que tu auras, un déménagement n'y fera rien.

Merci Hobbit.

Si je comprends bien, je dois donc m'attendre à passer une année en tant que stagiaire, en supposant que je réussisse.

Du coup le salaire tourne bien autour de 1700 euros ? Je demande plus pour me préparer et anticiper cette éventuelle baisse de salaire.

Pour ceux qui ont tenter une reconversion en tant que prof, y'a-t-il forcement besoin de suivre une "formation de préparation au concours" ?

Pour ce qui concerne le salaire, je pense que des pages comme celles-ci devraient t'aider :
http://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-etat.php
http://blog.juliendelmas.com/?calculer-son-salaire-de-prof
http://www.education.gouv.fr/cid1058/professeur-certifie.html#Carri%C3%A8re%20et%20r%C3%A9mun%C3%A9ration%20du%20professeur%20certifi%C3%A9
Tu peux également trouver des informations sur les sites des syndicats.

Pour ce qui concerne le M2 : en principe on passe le concours durant l'année de M1 et on est stagiaire durant l'année de M2. Toutefois, il me semble qu'il y a des dispositions particulières pour les candidats qui ont déjà un M2 (par exemple, candidats dispensés de mémoire ou bien qui n'ont à s'inscrire qu'à certaines UE du master MEEF) : ces conditions dépendent des ESPE de chaque académie, je crois, mais c'est à vérifier.

Bonjour
J'ai un DEUG MIAS, une maîtrise maths appliquées et informatique et un DESS marketing. J'ai bossé 15 ans dans l'informatique décisionnelle et les stats et il y a 2 ans et demi, j'ai tout quitté. J'ai fait une rupture conventionnelle avec mon employeur qui m'a encouragée dans mon projet. J'ai fait un remplacement sur l'année en 2013-2014 , ça m'a beaucoup aidée pour le CAPES, notamment les oraux. J'ai passé les épreuves en préparant avec le CNED.
J'ai fait mon stage dans un bon lycée et j'y suis restée cette année. J'ai eu la bonne surprise que la loi unedic avait changé, du coup, j'ai eu un complément Assedic jusqu'à épuisement de mes droits. Cette année, j'ai 1,35 HSA et une IMP, ce qui fait que mon salaire est pas si mal.
Je ne regrette pas mon choix et mon expérience pro joue beaucoup dans mes cours (à quoi ça sert ???).
Bonne chance.

Merci pour les liens Laverdure.
Dans ce cas, je vais me renseigner sur les conditions de l'ESPE de mon académie alors.

Sallyt44, vous avez beaucoup plus d'expérience que moi pour le coup! Je me laisse le temps de bien réfléchir avant de partir dans cette voie.
le retour aux cours n'était pas trop difficile ? J'avoue que c'est aussi, ce qui me motive à ne pas rester trop longtemps (pas plus de 10 ans) en poste. Peur de vraiment tout oublié et rendre la tache plus compliquée.

Pour le remplacement, que demandaient-il comme "expérience" ?
Mon entourage ne m'aide pas beaucoup : classe difficile, environnement de travail hostile.
Qu'entendez-vous par bon lycée ?

Je pense que tu n'auras pas de mal à passer le CAPES, vu ton parcours et le manque de candidats.

Toutefois, quelles sont tes motivations pour devenir professeur de maths? Qu'espères-tu y trouver?

En réalité, j'ai surtout pris le temps de réfléchir à ma condition actuelle (d'un point de vue professionnel)

L'ambiance n'est pas forcément top avec ma hierarchie, et je sais pertinemment que je ne vais pas prendre plaisir à faire ce métier toute ma vie. Ni même à travailler dans une entreprise.

Quand bien même je travaille dans un domaine porteur qui n'est pas impacté par le chômage (pour le moment du moins).
Il m'arrive souvent de me demander si je n'ai pas fait le mauvais choix en partant du principe que tenter de devenir prof n'était pas la peine, étant donné les conditions de travail.



1) Je constate que le fait de vouloir travailler dans le domaine de l'enseignement/formation est une aspiration toujours présente (si je reste en entreprise, je pense me tourner vers les métiers de formateur en entreprise).

2) J'essaie tant bien que mal de consacrer à ce que j'aime faire pendant mes week-end ou jours de congés.

- J'aide des enfants (nièce/neveux, enfants de voisin) en math ou en français.
- J'aide un couple de refugiés dans l'apprentissage du français (grammaire, conjugaison,coutumes françaises, etc)
- Je vais partir 3 semaines à l'étanger via un organisme, en tant qu'"aide/formateur" en outil bureautique (surtout Excel).



Je sais bien que je ne connais pas tous les aspects du métier (savoir gérer une classe, faire face aux élèves,composer avec les contraintes du programme scolaire, le temps qui nous est imparti, etc).
Mais j'ai fini par me dire que si c'est vraiment le métier que je souhaite exercer, il faut que je tente. Maintenant que je travaille, j'ai la conviction de ne pas avoir fait le bon choix.

Vous pensez peut-etre que mes motivations ne sont pas assez...solides ?

J'entends par bon lycée que c'est un lycée à la fois calme, dans un bon quartier, pas en REP, avec des élèves plutôt sérieux et motivés. J'y ai découvert également une équipe éducative au top.
Pour mon remplacement, il suffisait d'une licence et de motivation j'y suis restée l'année entière.
Pour le retour aux cours, c'était un plaisir, mais j'ai eu mon DESS en formation continue, je savais donc déjà ce que ça impliquait de reprendre des études... Je suis également habituée à travailler dur, j'ai monté ma boite en 2008 et je bossais seule les premiers mois, sans pouvoir demander de l'aide à qui que ce soit..
C'est toutefois maintenant que je ressens la fatigue due à cette reconversion, je n'aurais pas du attendre si longtemps.

Bonjour, j'envisage une reconversion en tant que profs . Je pense à m'inscrire en master , le responsable du master où je me suis renseignée me dit quand même qu'en ce moment le capes externe est plus facile à avoir .
Sallyt44, vous vous êtes lancée dans le remplacement pour commencer mais aviez-vous déjà une expérience d'enseignement quelconque ? N'est ce pas difficile de se retrouver face à une classe sans jamais avoir été formée à cela ? Avez vous trouvé des aides pour préparer les cours ?

Tu ne choisiras pas :tu pourras enseigner en collège et en lycée.
Tu dis que ton métier est prenant et exigeant : celui de prof est prenant et exigeant.
Enseigner à 30 élèves qui n'ont pas choisi d’être là et donner un cours particulier à ses enfants est totalement différent!
Réfléchis bien!

Préparer le concours en travaillant ça risque d'être compliqué à gérer .
D'où l'idée de préparer un master avant de postuler pour remettre mes connaissances à niveau et avoir une formation à l'enseignement même si j'ai le niveau requis sur le papier pour postuler. A l'académie on m'a proposé de postuler comme contractuelle mais le manque d'expérience ne m'incite pas à aller me présenter devant une classe sans formation complémentaire pour moi comme pour les élèves . Un master en espe peut-il être une bonne aide ?

VicomteDeValmont a écrit:Je pense que tu n'auras pas de mal à passer le CAPES, vu ton parcours et le manque de candidats.
(...)

Le pâté d'alouettes.

rqthmaths a écrit:Quand je dis que mon métier est prenant et exigeant je ne prétends pas que celui de prof ne l'est pas  . Je veux dire que c'est difficile de travailler à côté pour reprendre des études ou préparer un concours  en étant en poste  . Ma charge de travail est souvent lourde et imprévisible , donc c'est difficile de s'organiser en dehors du travail pour étudier .
D'où l'idée de préparer un master avant de postuler pour remettre mes connaissances  à niveau et avoir une formation à l'enseignement même si j'ai le niveau requis sur le papier pour postuler. A l'académie on m'a proposé de postuler comme contractuelle mais le manque d'expérience ne m'incite pas à aller me présenter devant une classe sans formation complémentaire pour moi comme pour les élèves . Un master en espe peut-il être une bonne aide ?

Tu n'auras aucune formation pour savoir comment te présenter face à une classe ou comment la tenir. Le master ne te préparera qu'au contenu disciplinaire, et tu feras de la "didactique", c'est-à-dire imaginer ce que ferait le prof à la point de la mode ESPE devant une classe parfaite et totalement imaginaire. La seule façon de savoir si ce métier te conviendrait est de faire des remplacements. Tu seras vite fixée.

Le master ne prévoit donc aucun stage ?

Tu parlais d'achat immobilier: avec un salaire de prof, si tu empruntes seule, laise tomber tu ne pourras pas. Ou alors dans une campagne éloignée. Les stagiaires commencent à 1300 ou 1400e net (pas de 13 ème mois, ni autres avantages).
Et il y a les mutations à prendre en compte! Même si mes academies de Versailles et Créteil sont plus faciles à obtenir.
C'est un métier de patience et de contrôle de soi...
Sinon en maths il y a pas mal de postes aux concours en ce moment.
Pour le master, je ne sais pas si tu vas être obligée d'en faire un. Mais rassure-toi on peut commencer sans y être allé. Les "formations" ne forment en réalité pas à grand chose, pour la plupart nous commençons et apprenons "sur le tas" (malgré le master).
Donner des cours particuliers ou en  très petit groupe n'a rien à voir avec une classe entière et qui s'en fout royalement.

+1 pour Melisandre. Le meilleur moyen de savoir si ce métier plaît et d'apprendre c'est de faire des remplacements.

Et bien le master me permettra au moins de refaire des maths . C est de la prepa concours

perdre tes moyens devant les élèves je ne sais pas mais perdre des moyens, c'est sûr.
Comme le souligne Tango, les salaires des enseignants ne sont pas très attractifs, c'est le moins que l'on puisse dire... ma copine qui n'a pas fait d'études gagne plus que moi avec ses primes (intéressement, participation, treizième mois, épargne abondée, tickets restau, prime ancienneté etc etc). Es-tu prête à faire de gros sacrifices sur ce point ?

Deuxième chose : tu as l'air de t'intéresser beaucoup à la formation. En soi, je trouve ça très bien mais en réalité, il ne faut pas non plus idéaliser. Avec ce que j'ai connu des formations proposées par l'Educ Nat, j'ai peur que tu sois déçue sur ce point...

Après si tu sens vraiment que tu as envie de tenter, alors tente, rien de pire que d'avoir des regrets ! tu as l'avantage de vouloir enseigner une discipline qui manque de candidats et dans une région qui n'attire pas.

PS : concernant le conseil de dire que le meilleur moyen de savoir si ce métier plaît est de faire des remplacements, je ne suis pas vraiment d'accord sur ce point.
Faire des remplacements = être appelé la veille pour le lendemain, être devant les élèves sans aucune formation, courir après les infos dans un établissement dans lequel on ne connaît rien ni personne, risquer de faire face à des élèves qui savent pertinemment que vous ne resterez pas et faire face à une gestion de classe bien plus compliquée que les autres collègues... tout ça pour 1200 euros !
je doute que ce soit le meilleur moyen de vérifier si on souhaite vraiment faire ce métier même si cela apporte quand même des choses je le reconnais...

Je rejoins votre  point de vue  sur les remplacements .  Pour les sacrifices financiers j'en  ai conscience.
.  Merci pour ces avis constructifs

Renseigne-toi quand même sur la teneur exacte des stages dont tu sembles attendre beaucoup. Le stage, cela peut être 30h réparties sur 2 semaines à observer un professeur du fond de sa classe, et c'est tout. Cela donne un petit aperçu d'une ambiance de classe et des capacités du professeur formateur, cela ne t'apportera rien sur tes propres capacités.

ce n'est pas tant que j'en attends beaucoup mais plutôt que je cherche à savoir s'ils me seront utiles, d'où mes interrogations avant de décider si oui ou non je tente l'inscription au master.



Même si à vous lire , il semblerait que l'enseignement soit à fuir ...

Non, ce n'est pas un métier à fuir.

Il a des avantages comme des inconvénients, à chacun de savoir si les avantages outrepassent les inconvénients et vice-versa.

Mais on rencontre tant de néo-titulaires ou de remplaçants qui pensent VRAIMENT que le métier est tel que les médias en font le portrait depuis une dizaine d'années (= métier de planqués, de faignasses, que 18h par semaines et plein de vacances), et qui tombent de très haut en étant débordés dans leurs préparations de cours, dans leurs corrections, qui n'auraient jamais imaginé le nombre de réunions qui nous bouffent nos débuts de soirée (et donc notre temps dévolu aux corrections, qui se retrouvent catapultés le week-end, par exemple).
En bref, on rencontre tant de gens qui ont une vision idyllique et totalement erronée de ce qu'est le métier de prof, qu'on a tendance à bien prévenir quand quelqu'un annonce une reconversion, et surtout à inciter à faire des remplacements car c'est vraiment cela qui permet de se faire une idée du métier.

J'ai bien conscience que le métier ne consiste pas qu'à passer 18 h devant les élèves et être en vacances toutes les 6 semaines. Et je me pose encore beaucoup de questions.

Peut-être pourrais-tu aller vois un enseignant en cours ? Lui poser directement des questions ?
J'ai regretté de ne pas avoir fait des remplacements avant d'enseigner.