- Reine MargotDemi-dieu
En ce moment, à l’initiative d’enseignants, de parents et de syndicalistes, circule un Manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise1 . Ce texte pointe le lien entre démantèlement de l’école républicaine et destruction de tout travail digne ; il montre également que cette double attaque contre l’esprit et le travail se déroule sur fond d’une guerre économique inavouée, guerre dont l’un des belligérants est cette Europe du négoce qui, loin d’avoir besoin de citoyens éclairés et de travailleurs protégés par des droits forts, ne cherche qu’une main d’œuvre corvéable et devant rester à la marge de l’humanité, une masse méprisée.
Instruire et éduquer
De plus en plus le verbe « instruire » et le nom « école » ne sont plus utilisés de concert. Du reste, il n’est qu’à lire l’intitulé du ministère qui a charge de l’enseignement dans notre République alanguie.
« Éduquer », étymologiquement, c’est mener hors de. Le mot donne ainsi à penser que « éduquer » c’est faire passer d’un état à un autre ; ce qui, dans le cadre scolaire, est passer de l’ignorance à la connaissance. Il arrive aussi que l’on emploie ce verbe dans le même sens que « polir » : quand on dit de quelqu’un qu’il n’a pas reçu d’éducation, c’est qu’il manque de sociabilité, qu’il manque de politesse, d’aménité, qu’il n’a pas su polir les aspérités de son tempérament pour faire société avec ses contemporains. Et l’on en arrive peu à peu à l’idée contemporaine de socialisation : l’école de l’éducation nationale peut alors être entendue comme une école où l’on polit à ce point l’esprit des élèves qu’il n’en reste plus rien d’aigu.
http://www.mezetulle.fr/lecole-du-negoce/
Instruire et éduquer
De plus en plus le verbe « instruire » et le nom « école » ne sont plus utilisés de concert. Du reste, il n’est qu’à lire l’intitulé du ministère qui a charge de l’enseignement dans notre République alanguie.
« Éduquer », étymologiquement, c’est mener hors de. Le mot donne ainsi à penser que « éduquer » c’est faire passer d’un état à un autre ; ce qui, dans le cadre scolaire, est passer de l’ignorance à la connaissance. Il arrive aussi que l’on emploie ce verbe dans le même sens que « polir » : quand on dit de quelqu’un qu’il n’a pas reçu d’éducation, c’est qu’il manque de sociabilité, qu’il manque de politesse, d’aménité, qu’il n’a pas su polir les aspérités de son tempérament pour faire société avec ses contemporains. Et l’on en arrive peu à peu à l’idée contemporaine de socialisation : l’école de l’éducation nationale peut alors être entendue comme une école où l’on polit à ce point l’esprit des élèves qu’il n’en reste plus rien d’aigu.
http://www.mezetulle.fr/lecole-du-negoce/
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- évolutionsNiveau 6
Merci Reine Margot. C'est très intéressant et il me semble être de la plus haute importance que ce manifeste puisse être lu par l'ensemble de la profession ainsi que par l'ensemble des citoyens.
- LefterisEsprit sacré
Manifeste qui a le mérite de rappeler de manière très précise et factuelle, références à l'appui , que les "réformes" sont au service du monde marchand. Extrait :
" Huit compétences clés ont été retenues par l’Union européenne : « - Communication dans la langue maternelle- Communication dans une langue étrangère - Culture mathématique et compétences de base en sciences et technologies - Culture numérique - Apprendre à apprendre -Compétences interpersonnelles, interculturelles et compétences sociales et civiques - Sensibilité culturelle - Esprit d’entreprise. »
Balayée la transmission des connaissances, balayée l’école qui instruit, celle-ci serait réduite à insuffler à la jeunesse « l’esprit d’entreprise » !
C’est dire, on ne peut plus clairement, qu’il est inutile de transmettre de véritables connaissances, validées par des diplômes nationaux. C’est dire que l’enseignement n’aurait pour seul but que son utilité économique immédiate, plus exactement son utilité pour les entreprises."
" Huit compétences clés ont été retenues par l’Union européenne : « - Communication dans la langue maternelle- Communication dans une langue étrangère - Culture mathématique et compétences de base en sciences et technologies - Culture numérique - Apprendre à apprendre -Compétences interpersonnelles, interculturelles et compétences sociales et civiques - Sensibilité culturelle - Esprit d’entreprise. »
Balayée la transmission des connaissances, balayée l’école qui instruit, celle-ci serait réduite à insuffler à la jeunesse « l’esprit d’entreprise » !
C’est dire, on ne peut plus clairement, qu’il est inutile de transmettre de véritables connaissances, validées par des diplômes nationaux. C’est dire que l’enseignement n’aurait pour seul but que son utilité économique immédiate, plus exactement son utilité pour les entreprises."
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- surfeuseNiveau 8
Excellent site, Mezetulle.
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"L'école est faite pour libérer les enfants de l'amour de leurs parents. C'est une machine de guerre contre la famille "
" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." (Alain).
- Manifeste pour la reconquête d'une école qui instruise
- Le Parti de Gauche : Manifeste pour l’école de la sixième République
- Les régions lancent leur manifeste pour l'avenir des lycées.
- Un "manifeste contre le dépouillement de l'école" (étonnamment non signé)
- Après McKinsey: l'Institut Montaigne et les subventions ("Agir pour l'école"+"Le Choix de l'école")
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