- Madame MadoNiveau 8
Roumégueur Ier a écrit:Il y a quelques décennies, le système anglais nous faisait horreur : des écoles publiques en décrépitude, un secteur privé très fort. C'est très exactement ce qui arrive en France où le secteur privé peut se permettre de mieux gérer les inepties venant du ministère.
Il nous était absolument impensable qu'en France on arrive à une telle situation.
Les dernière réformes (lycée Chatel, rythmes Peillon, collège NVB) vont dans ce sens et affaiblissent d'autant la structure publique petit à petit.
Il y a fort à parier qu'à ce rythme, dans quelques années, la pensée dominante sera proche de celle relayée par Le Grincheux, on dira alors que cela ne pourra pas être pire de privatiser dans son ensemble l'éducation puisque rien ne fonctionne bien, à force de détruire l'édifice bien sûr, et de retirer le peu de crédibilité et de liberté qui subsiste aux enseignants.
Et il arrivera ce qu'il arrivera (bon, bien sûr, la sélection sera redoutable pour rentrer dans les 'meilleures écoles', et cette sélection se fera purement par l'argent).
C'est hélas exactement ce qui se passe et qui est, à mon avis, voulu.
Le texte ci-dessous provient de l'OCDE, il date de 1996, il a très souvent été critiqué positivement et édulcoré.
Il me semble cependant évident que l'on écrit pas de tels mots par hasard :
"« Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement et l'école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l'établissement voisin, de telle sorte que l'on évite un mécontentement général de la population. »
On fait tout ce qu'il faut pour que le système s'écroule et on ouvre grand les vannes pour la privatisation de l'éducation.
Nous sommes désignés comme coupables et comme ceux qu'ils faut abattre pour qu'enfin tout fonctionne mieux !
Tant pis pour les "dommages collatéraux", nous serons sacrifiés sur l'autel du libéralisme exacerbé.
Amen !
- JPhMMDemi-dieu
J'ai déjà fait la liste.egomet a écrit:Tu t'indignes de quoi?JPhMM a écrit:Quel rapport ?egomet a écrit:JPhMM a écrit:Payer des boites privées avec des deniers publics. Ben voyons... et qui fixerait le montant ?
Qu'on laisse les écoles indignes faire faillite... sympa pour les gosses qui les auront subies...
Je crois qu'on ne pourra pas se mettre d'accord, egomet. Ce qui n'est pas grave en soi.
Sympa surtout de laisser les écoles indignes et les mauvaises pédagogies perdurer, parce qu'on a construit une administration rigide.
Peu importe, il se fait tard, bonne nuit à toi.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Shere KhanNiveau 10
Non mais, sans rire, maintenant, vous y croyez vraiment, à ce que vous dites ??? :shock:Le grincheux a écrit:Je ne vois pas en quoi le problème de l'école proviendrait de l'économie. Que je sache, l'économie cherche plutôt des gens qui sachent lire et écrire et un minimum comprendre. Et sauf erreur de ma part, ni l'économie, ni le MEDEF (ou le CNPF), ni l'OCDE ne sont responsables des errements de l'éducation nationale au travers des méthodes globales, mathématiques modernes, j'en passe des vertes et des pas mûres.Shere Khan a écrit:Et quels sont les autres, selon vous ?Le grincheux a écrit:Si seulement c'était le seul problème...Cripure a écrit:Ce qui fait que ça ne fonctionne plus chez nous, ce sont les directives éducatives qui ne sont fondées depuis 20 ans que sur l'économie et l'OCDE.
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Les socialistes, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît..
Un éléphant (républicain…) ça Trump énormément (celle-là, j'en suis très fier)
- egometDoyen
JPhMM a écrit:Le mot "purge" n'est pas utilisé par hasard.Moonchild a écrit:Je suppose que sélectionner les élèves fait partie de ces initiatives. Non ?egomet a écrit:Quant à la concurrence, l'objectif est de permettre aux équipes éducatives de prendre des initiatives, tout en s'assurant que le système se purge de ses erreurs.
Ma remarque portait sur les écoles et les pédagogies.
Quant à la sélection des élèves, c'est un autre problème. Mais pour faire vite, il faut une sélection assumée. Elle doit se faire sur le talent et le travail. La refuser, c'est s'exposer à la voir se faire par la ruse, la violence ou l'argent. Faire passer automatiquement les élèves dans la classe supérieure, c'est la garantie que la sélection se fera à terme par un échec fracassant de ceux qu'on aura bercés d'illusions.
Par ailleurs et surtout, sélectionner les élèves ne signifie pas qu'on les abandonne sur le bord de la route. Même, exclure un élève d'une école ne signifie pas qu'on le vire du système scolaire. Et le fait d'arrêter sa scolarité ne veut pas forcément dire qu'on sort de la société, heureusement!
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- JPhMMDemi-dieu
:shock: :shock: :shock:egomet a écrit:Et le fait d'arrêter sa scolarité ne veut pas forcément dire qu'on sort de la société, heureusement!
Ok d'accord. Ça a le mérite de la clarté.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- egometDoyen
Ah? Parce que c'est libéral, un tel pilotage?Madame Mado a écrit:Roumégueur Ier a écrit:Il y a quelques décennies, le système anglais nous faisait horreur : des écoles publiques en décrépitude, un secteur privé très fort. C'est très exactement ce qui arrive en France où le secteur privé peut se permettre de mieux gérer les inepties venant du ministère.
Il nous était absolument impensable qu'en France on arrive à une telle situation.
Les dernière réformes (lycée Chatel, rythmes Peillon, collège NVB) vont dans ce sens et affaiblissent d'autant la structure publique petit à petit.
Il y a fort à parier qu'à ce rythme, dans quelques années, la pensée dominante sera proche de celle relayée par Le Grincheux, on dira alors que cela ne pourra pas être pire de privatiser dans son ensemble l'éducation puisque rien ne fonctionne bien, à force de détruire l'édifice bien sûr, et de retirer le peu de crédibilité et de liberté qui subsiste aux enseignants.
Et il arrivera ce qu'il arrivera (bon, bien sûr, la sélection sera redoutable pour rentrer dans les 'meilleures écoles', et cette sélection se fera purement par l'argent).
C'est hélas exactement ce qui se passe et qui est, à mon avis, voulu.
Le texte ci-dessous provient de l'OCDE, il date de 1996, il a très souvent été critiqué positivement et édulcoré.
Il me semble cependant évident que l'on écrit pas de tels mots par hasard :
"« Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement et l'école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l'établissement voisin, de telle sorte que l'on évite un mécontentement général de la population. »
On fait tout ce qu'il faut pour que le système s'écroule et on ouvre grand les vannes pour la privatisation de l'éducation.
Nous sommes désignés comme coupables et comme ceux qu'ils faut abattre pour qu'enfin tout fonctionne mieux !
Tant pis pour les "dommages collatéraux", nous serons sacrifiés sur l'autel du libéralisme exacerbé.
Amen !
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- MoonchildSage
Au niveau du secondaire (c'est moins évident dans le primaire où la caporalisation semble plus avancée), si le public avait comme le privé la possibilité de sélectionner ses élèves selon leur niveau et leur comportement, la très grande majorité des enseignants reviendrait certainement très vite à des méthodes aussi traditionnelles qu'efficaces. C'est principalement la dégradation des conditions de travail qui, en mettant les enseignants de collège et de lycée en situation d'échec professionnel face à des élèves qui à un niveau donné ne sont plus récupérables à force d'avoir accumulé les lacunes, les contraint à accepter de se plier aux fumisteries pédagogiques préconisées par le ministère faute de pouvoir défendre leur propre bilan. Dans une situation où les élèves seraient sélectionnés en fonction de leur niveau, un enseignant compétent serait efficace sur le terrain et le statut de fonctionnaire serait alors une excellente garantie d'indépendance face aux lubies de sa hiérarchie.egomet a écrit:JPhMM a écrit:Le mot "purge" n'est pas utilisé par hasard.Moonchild a écrit:Je suppose que sélectionner les élèves fait partie de ces initiatives. Non ?egomet a écrit:Quant à la concurrence, l'objectif est de permettre aux équipes éducatives de prendre des initiatives, tout en s'assurant que le système se purge de ses erreurs.
Ma remarque portait sur les écoles et les pédagogies.
Quant à la sélection des élèves, c'est un autre problème. Mais pour faire vite, il faut une sélection assumée. Elle doit se faire sur le talent et le travail. La refuser, c'est s'exposer à la voir se faire par la ruse, la violence ou l'argent. Faire passer automatiquement les élèves dans la classe supérieure, c'est la garantie que la sélection se fera à terme par un échec fracassant de ceux qu'on aura bercés d'illusions.
Par ailleurs et surtout, sélectionner les élèves ne signifie pas qu'on les abandonne sur le bord de la route. Même, exclure un élève d'une école ne signifie pas qu'on le vire du système scolaire. Et le fait d'arrêter sa scolarité ne veut pas forcément dire qu'on sort de la société, heureusement!
Je propose donc encore une fois qu'on conserve une offre d'enseignement public sélectif qui, même s'il est placé en concurrence avec le privé, se chargera très bien des bons élèves de tout niveau social ; pour les plus mauvais et les perturbateurs, le marché se chargera naturellement de répondre à leur besoin de scolarisation. Qu'en pensez-vous Egomet ?
- Handsome DevilNiveau 9
D'où l'idée du chèque-éducation, un forfait permettant le choix de l'établissement par les parents sans pénaliser les familles pauvres, puisque leur sont transférés le budget actuellement utilisé par l'institution. Rappelons le niveau actuel de dépenses par élève : 5000 EUR en pré-élémentaire, 5500 en élémentaire, 8000 en collège et 11000 en lycée.Roumégueur Ier a écrit:Pour revenir au sujet initial, je rappelle à toutes fins utiles que le salaire des enseignants travaillant en France dans le privé (sauf pour le hors-contrat) est réglé par l'Etat. J'ai donc du mal à comprendre que l'on dise 'privées' ces écoles finalement semi-publiques.
On regarde ce que cela donnerait en privatisant totalement les écoles privées et en leur demandant de régler les salaires des enseignants y travaillant?
On partirait pour une belle pagaille là.
- Handsome DevilNiveau 9
Évaluation très sélective et ne reflétant aucunement la variété des expériences à ce sujet. Est passée par exemple sous silence la forte progression de l'enseignement privé dans les pays en développement, justement par sa capacité à répondre aux besoins des plus pauvres :atrium a écrit:Peut-être parce que les charter schools américaines ont un bilan, tant financier que pédagogique, désastreux, particulièrement auprès des populations les plus fragiles, ou qu'une réforme un peu similaire en Suède a été récompensée du prix du plus gros gadin PISA depuis que cette enquête existe.Le grincheux a écrit:La question est surtout de savoir en quoi ce serait plus mauvais que ce qu'on a chez nous... et qui visiblement ne fonctionne plus.
Historiquement d'ailleurs, c'est un peu ce système qui existait avant que les nécessités de l'industrie ne conduisent la plupart des états à adopter un enseignement public plus ou moins étatisé.
N'ayons pas une mémoire de poisson rouge: le libéralisme scolaire a un bilan et même d'un point de vue économique (coût de l'enseignement supérieur aux Etats-Unis et en France en % du PIB par exemple), il n'est pas reluisant.
http://www.economist.com/news/briefing/21660063-where-governments-are-failing-provide-youngsters-decent-education-private-sector
http://www.economist.com/news/leaders/21660113-private-schools-are-booming-poor-countries-governments-should-either-help-them-or-get-out
- Handsome DevilNiveau 9
Ce qui transpire de ces réflexions c'est la confusion entre les ressources et les méthodes.JPhMM a écrit:C'est bien. Moi je me fiche tout aussi éperdument des motifs.
Celui qui n'a pas les moyens d'acheter du pain tous les jours n'en mange pas. Il peut toujours manger des pâtes. Voire ne pas manger.
Celui qui n'aura pas les moyens d'acheter (comme tu le dis si bien) une scolarité à ses enfants pourra toujours les envoyer dans une école pour pauvres. Voire les envoyer à l'usine, ou sur le trottoir.
Tu as raison, peu importe les motifs, pourvu que celui qui crève de faim crève loin du regard des autres.
Bref.
Stupéfaction.
Personne ne plaide pour laisser les gens payer la scolarité de leurs enfants sur leurs propres deniers, et donc de laisser les pauvres le plus mauvais choix.
Les libéraux défendent le chèque-éducation, c'est à dire de confier aux parents la part d'argent public jusqu'ici employé par l'institution, afin qu'ils choisissent le choix le plus approprié en fonctions de l'offre (performances passées, méthodes, considérations pratiques etc).
Une fois la question des ressources réglée, la concurrence doit pouvoir jouer afin que les meilleures offres émergent et que les formes inefficaces disparaissent, ce que ne permet pas e système rigide actuel, basé sur la domination d'une minorité de technocrates confisquant le pouvoir politique au profit de leurs lubies.
Pourrait-on imaginer les résultats de la concurrence entre des écoles adhérant aux méthodes GRIP face à des établissements résolument "pédagogistes" ?
- Handsome DevilNiveau 9
Je ressors des chiffres déjà postés ailleurs :Moonchild a écrit:La croyance dans la supériorité du marché pour apporter les services nécessaires à la population est comme la croyance dans la supériorité de l'Etat pour apporter les services nécessaires à la population : c'est une croyance.
Depuis 1800 (début approximatif de la Révolution Industrielle), la population mondiale a été multipliée par 6. Durant la même période, l'espérance de vie a plus que doublé et le revenu moyen réel par tête a été multiplié par 9.
Entre 1955 et 2005, le revenu moyen par tête (corrigé de l'inflation) dans le monde a triplé, la consommation de nourriture a augmenté de 33%, la mortalité infantile a été divisée par 3, et l'espérance de vie a augmenté d'un tiers. Alors que la population mondiale a doublé sur cette période de 50 ans, l'accès à l'instruction, au téléphone, aux sanitaires, au réfrigérateur et aux transports a augmenté pour chaque individu en moyenne. (chiffres cités dans The Rational Optimist, de Matt Ridley).
Toutes ces avancées sont essentiellement le résultat de l'innovation, du développement des échanges et de la libéralisation des modes de vie, des systèmes politiques et de l'économie. Et pour reprendre les propos récents de Garry Kasparov :
Please take Scandinavia as an example! Implementing some socialistic elements AFTER becoming a wealthy capitalist economy only works as long as you don't choke off what made you wealthy to begin with in the process. Again, it's a luxury item that shouldn't be confused with what is really doing the work, as many do. And do not forget that nearly all of the countless 20th-century innovations and industries that made the rest of the developed world so efficient and comfortable came from America, and it wasn't a coincidence. As long as Europe had America taking risks, investing ambitiously, and yes, being "inequal," it had the luxury of benefiting from the results without making the same sacrifices.
- MoonchildSage
Le marché est certainement très efficace pour créer des richesses (et aussi des bulles), mais il est beaucoup moins doué pour la répartition si on ne lui force pas la main.Handsome Devil a écrit:Je ressors des chiffres déjà postés ailleurs :Moonchild a écrit:La croyance dans la supériorité du marché pour apporter les services nécessaires à la population est comme la croyance dans la supériorité de l'Etat pour apporter les services nécessaires à la population : c'est une croyance.
Depuis 1800 (début approximatif de la Révolution Industrielle), la population mondiale a été multipliée par 6. Durant la même période, l'espérance de vie a plus que doublé et le revenu moyen réel par tête a été multiplié par 9.
Entre 1955 et 2005, le revenu moyen par tête (corrigé de l'inflation) dans le monde a triplé, la consommation de nourriture a augmenté de 33%, la mortalité infantile a été divisée par 3, et l'espérance de vie a augmenté d'un tiers. Alors que la population mondiale a doublé sur cette période de 50 ans, l'accès à l'instruction, au téléphone, aux sanitaires, au réfrigérateur et aux transports a augmenté pour chaque individu en moyenne. (chiffres cités dans The Rational Optimist, de Matt Ridley).
Toutes ces avancées sont essentiellement le résultat de l'innovation, du développement des échanges et de la libéralisation des modes de vie, des systèmes politiques et de l'économie. Et pour reprendre les propos récents de Garry Kasparov :
Please take Scandinavia as an example! Implementing some socialistic elements AFTER becoming a wealthy capitalist economy only works as long as you don't choke off what made you wealthy to begin with in the process. Again, it's a luxury item that shouldn't be confused with what is really doing the work, as many do. And do not forget that nearly all of the countless 20th-century innovations and industries that made the rest of the developed world so efficient and comfortable came from America, and it wasn't a coincidence. As long as Europe had America taking risks, investing ambitiously, and yes, being "inequal," it had the luxury of benefiting from the results without making the same sacrifices.
Mais alors il faut aller jusqu'au bout du raisonnement : la qualité de l'offre dépend en grande partie de celle de la matière première. En ce qui concerne l'éducation, les meilleures offres seront celles qui auront recruté les bons élèves (les grands lycées parisiens nous montrent que, lorsqu'il a les mêmes possibilités de sélection, le public ne succombe pas aux fumisteries pédagogistes des technocrates et fait jeu égal avec le privé) et que les formes inefficaces sont celles qui ont la charge des plus faibles et des perturbateurs...Handsome Devil a écrit:Ce qui transpire de ces réflexions c'est la confusion entre les ressources et les méthodes.JPhMM a écrit:C'est bien. Moi je me fiche tout aussi éperdument des motifs.
Celui qui n'a pas les moyens d'acheter du pain tous les jours n'en mange pas. Il peut toujours manger des pâtes. Voire ne pas manger.
Celui qui n'aura pas les moyens d'acheter (comme tu le dis si bien) une scolarité à ses enfants pourra toujours les envoyer dans une école pour pauvres. Voire les envoyer à l'usine, ou sur le trottoir.
Tu as raison, peu importe les motifs, pourvu que celui qui crève de faim crève loin du regard des autres.
Bref.
Stupéfaction.
Personne ne plaide pour laisser les gens payer la scolarité de leurs enfants sur leurs propres deniers, et donc de laisser les pauvres le plus mauvais choix.
Les libéraux défendent le chèque-éducation, c'est à dire de confier aux parents la part d'argent public jusqu'ici employé par l'institution, afin qu'ils choisissent le choix le plus approprié en fonctions de l'offre (performances passées, méthodes, considérations pratiques etc).
Une fois la question des ressources réglée, la concurrence doit pouvoir jouer afin que les meilleures offres émergent et que les formes inefficaces disparaissent, ce que ne permet pas e système rigide actuel, basé sur la domination d'une minorité de technocrates confisquant le pouvoir politique au profit de leurs lubies.
Pourrait-on imaginer les résultats de la concurrence entre des écoles adhérant aux méthodes GRIP face à des établissements résolument "pédagogistes" ?
- VerduretteModérateur
On parle souvent du modèle finlandais, mais on oublie la spécificité -qui semble bien fonctionner- du modèle suédois :
http://www.ifrap.org/education-et-culture/le-systeme-scolaire-en-suede-la-reussite-dune-responsabilisation-locale
Privé ou public, l'enseignement est gratuit en Suède. Le financement vient des impôts locaux : chaque commune détermine ses besoins par rapport à son public, crée son projet, recrute ses enseignants (parmi les personnels "labellisés" par le ministère), qui s'engagent à y participer, et selon une cooptation . L'aide aux élèves est faite au sein de l'école, sans qu'on doive faire des tonnes de paperasse et qu'on attende des mois que les parents veuillent bien (le rêve !)
L'allègement des structures ministérielles dégage aussi des crédits mieux utilisés (à mon sens).
Jamais les syndicats n'accepteront cela en France, et pourtant, cela mérite qu'on y réfléchisse. L'égalité, ce n'est pas la même cose pour tous, c'est à chacun selon ses besoins.
Personnellement, j'ai choisi d'aller dans des écoles où le niveau n'est pas terrible, je trouve que c'est là qu'on est le plus utile. Mais je voudrais qu'on puisse disposer de plus de liberté par rapport à l'institution et aux familles. Ce qui n'est pas le cas dans le public.
http://www.ifrap.org/education-et-culture/le-systeme-scolaire-en-suede-la-reussite-dune-responsabilisation-locale
Privé ou public, l'enseignement est gratuit en Suède. Le financement vient des impôts locaux : chaque commune détermine ses besoins par rapport à son public, crée son projet, recrute ses enseignants (parmi les personnels "labellisés" par le ministère), qui s'engagent à y participer, et selon une cooptation . L'aide aux élèves est faite au sein de l'école, sans qu'on doive faire des tonnes de paperasse et qu'on attende des mois que les parents veuillent bien (le rêve !)
L'allègement des structures ministérielles dégage aussi des crédits mieux utilisés (à mon sens).
Jamais les syndicats n'accepteront cela en France, et pourtant, cela mérite qu'on y réfléchisse. L'égalité, ce n'est pas la même cose pour tous, c'est à chacun selon ses besoins.
Personnellement, j'ai choisi d'aller dans des écoles où le niveau n'est pas terrible, je trouve que c'est là qu'on est le plus utile. Mais je voudrais qu'on puisse disposer de plus de liberté par rapport à l'institution et aux familles. Ce qui n'est pas le cas dans le public.
- XIIINeoprof expérimenté
La Suède? Ce n'est ce système éducatif qui a perdu 28 places au classement PISA? Suite notamment aux différentes réformes libérales (chèque éducation, école inclusive...)...
- Roumégueur IerÉrudit
egomet a écrit:Roumégueur Ier a écrit:Pour revenir au sujet initial, je rappelle à toutes fins utiles que le salaire des enseignants travaillant en France dans le privé (sauf pour le hors-contrat) est réglé par l'Etat. J'ai donc du mal à comprendre que l'on dise 'privées' ces écoles finalement semi-publiques.
On regarde ce que cela donnerait en privatisant totalement les écoles privées et en leur demandant de régler les salaires des enseignants y travaillant?
On partirait pour une belle pagaille là.
Pas plus que dans n'importe quel secteur soumis à la concurrence.
Il y aurait sans doute une certaine pagaille au moment même de la privatisation, puisque les salaires seraient enfin négociables. Puis les choses se tasseraient pour prendre leur rythme de croisière.
Lire ce type de réflexion de la part d'un professeur de LC, qui vient donc de vivre le plan social masqué le plus violent de toute l'histoire des réformes éducatives (les heures de latin perdues se chiffrent à plusieurs dizaines, voire centaines, de milliers sur le territoire), ça laisse vraiment pantois...
Avec votre salaire d'enseignant lambda, auriez-vous les moyens d'offrir à vos enfants la meilleure école du secteur en cas de totale privatisation? J'en doute fort camarade. Il faudra se contenter du tout venant, qui aura tout de même un sacré coût par année, bien loin de ce que vous payez en impôt en ce moment.
- Roumégueur IerÉrudit
Verdurette a écrit:On parle souvent du modèle finlandais, mais on oublie la spécificité -qui semble bien fonctionner- du modèle suédois :
http://www.ifrap.org/education-et-culture/le-systeme-scolaire-en-suede-la-reussite-dune-responsabilisation-locale
Privé ou public, l'enseignement est gratuit en Suède. Le financement vient des impôts locaux : chaque commune détermine ses besoins par rapport à son public, crée son projet, recrute ses enseignants (parmi les personnels "labellisés" par le ministère), qui s'engagent à y participer, et selon une cooptation . L'aide aux élèves est faite au sein de l'école, sans qu'on doive faire des tonnes de paperasse et qu'on attende des mois que les parents veuillent bien (le rêve !)
L'allègement des structures ministérielles dégage aussi des crédits mieux utilisés (à mon sens).
Jamais les syndicats n'accepteront cela en France, et pourtant, cela mérite qu'on y réfléchisse. L'égalité, ce n'est pas la même cose pour tous, c'est à chacun selon ses besoins.
Personnellement, j'ai choisi d'aller dans des écoles où le niveau n'est pas terrible, je trouve que c'est là qu'on est le plus utile. Mais je voudrais qu'on puisse disposer de plus de liberté par rapport à l'institution et aux familles. Ce qui n'est pas le cas dans le public.
Et ils auraient raison de s'y opposer, même si on prend déjà une voie dangereuse via les PEdt actuellement.
Quand on voit déjà combien les décisions d'un maire peuvent être délétères pour l'enseignement dans une commune, on se dit qu'il ne faut certainement pas leur laisser tout pouvoir, ce serait suicidaire.
Heureusement, certains édiles font de l'enseignement une priorité et financent les projets, achètent le matériel demandé par les PE, les soutiennent parfois contre des parents invasifs... ce n'est vraiment pas le cas partout.
- VerduretteModérateur
Effectivement. Mais la Finlande a le même système et arrive dans le peloton de tête. En raison, d'après mes sources, d'une sélection plus draconienne des enseignants.
Pour ce qui est du privé sous contrat, les parents des écoles privées participent au salaire versé par l'Etat via leurs impôts, et payent en plus pour un encadrement, des projets, des valeurs différentes qu'ils ont choisis. Et pour le bâtiment et le matériel, qui n'est pas à la charge d'une collectivité territoriale.
Sans compter que si , par une vue de l'esprit, on décidait de supprimer tous les établissements privés sous contrat, comme on l'avait envisagé en 1984, , je me demande bien comment l'Etat aurait suffisamment de profs, et comment les collectivités territoriales pourraient financer tout cela ...
Dans certains quartiers défavorisés, les parents se saignent aux quatre veines pour régler des frais de scolarité pour éviter le public du coin ... sans contrat, ils ne pourraient plus du tout le faire.
Pour ce qui est du privé sous contrat, les parents des écoles privées participent au salaire versé par l'Etat via leurs impôts, et payent en plus pour un encadrement, des projets, des valeurs différentes qu'ils ont choisis. Et pour le bâtiment et le matériel, qui n'est pas à la charge d'une collectivité territoriale.
Sans compter que si , par une vue de l'esprit, on décidait de supprimer tous les établissements privés sous contrat, comme on l'avait envisagé en 1984, , je me demande bien comment l'Etat aurait suffisamment de profs, et comment les collectivités territoriales pourraient financer tout cela ...
Dans certains quartiers défavorisés, les parents se saignent aux quatre veines pour régler des frais de scolarité pour éviter le public du coin ... sans contrat, ils ne pourraient plus du tout le faire.
- VerduretteModérateur
En Suède (et je pense en Finlande aussi), les communes sont obligées de prévoir un budget minimum pour l'école en fonction du nombre d'habitants, ils doivent aussi respecter une sorte de "charte" ministérielle, et ce sont les chefs d'établissement qui ont la main sur le versant pédagogique. Et ce budget est confortable puisqu'il prévoit notamment que toutes les remédiations ont lieu dans l'école.
Ce qui n'est pas le cas en France, où les maires ont un pouvoir discrétionnaire sur leurs priorités (les seniors ou les enfants, les écoles des beaux quartiers où ils ont des électeurs et les autres, le sport ou la culture etc...)
Ce qui n'est pas le cas en France, où les maires ont un pouvoir discrétionnaire sur leurs priorités (les seniors ou les enfants, les écoles des beaux quartiers où ils ont des électeurs et les autres, le sport ou la culture etc...)
- Roumégueur IerÉrudit
Merci pour toutes ces précisions Verdurette.
- wanaxFidèle du forum
La vieillesse est ( parfois ) un naufrage.Handsome Devil a écrit:(...) propos récents de Garry Kasparov :
Please take Scandinavia as an example! Implementing some socialistic elements AFTER becoming a wealthy capitalist economy only works as long as you don't choke off what made you wealthy to begin with in the process. Again, it's a luxury item that shouldn't be confused with what is really doing the work, as many do. And do not forget that nearly all of the countless 20th-century innovations and industries that made the rest of the developed world so efficient and comfortable came from America, and it wasn't a coincidence. As long as Europe had America taking risks, investing ambitiously, and yes, being "inequal," it had the luxury of benefiting from the results without making the same sacrifices.
- XIIINeoprof expérimenté
Verdurette a écrit:En Suède (et je pense en Finlande aussi), les communes sont obligées de prévoir un budget minimum pour l'école en fonction du nombre d'habitants, ils doivent aussi respecter une sorte de "charte" ministérielle, et ce sont les chefs d'établissement qui ont la main sur le versant pédagogique. Et ce budget est confortable puisqu'il prévoit notamment que toutes les remédiations ont lieu dans l'école.
Ce qui n'est pas le cas en France, où les maires ont un pouvoir discrétionnaire sur leurs priorités (les seniors ou les enfants, les écoles des beaux quartiers où ils ont des électeurs et les autres, le sport ou la culture etc...)
Sauf que nous ne somme pas en Finlande ou Corée du Sud (merci!!!). Dans ce dernier pays, 1er aux tests PISA le taux de suicide des jeunes est le plus élevé du monde! Quel beau modèle...
La France, comme les autres pays, possède un contexte social, culturel, linguistique ou économique qui lui est propre. Vouloir aller vers plus de libéralisme donc plus de caporalisme, de clientélisme et de pression ce sera sans moi. Tout le contraire de l'Ecole Républicaine que nos dirigeants mettent à genoux justement pour engendrer ce genre discussion qui remet en question notre modèle!
- Pat BÉrudit
Verdurette a écrit:En Suède (et je pense en Finlande aussi), les communes sont obligées de prévoir un budget minimum pour l'école en fonction du nombre d'habitants, ils doivent aussi respecter une sorte de "charte" ministérielle, et ce sont les chefs d'établissement qui ont la main sur le versant pédagogique. Et ce budget est confortable puisqu'il prévoit notamment que toutes les remédiations ont lieu dans l'école.
Ce qui n'est pas le cas en France, où les maires ont un pouvoir discrétionnaire sur leurs priorités (les seniors ou les enfants, les écoles des beaux quartiers où ils ont des électeurs et les autres, le sport ou la culture etc...)
Ca, ajouté à la sélection des "meilleurs" enseignants... tu vois, ça ne m'inspire que méfiance. Mon cde actuel est à fond pour les pédagogies de la réforme, éval par compétence et projets. Moi je suis contre et je le clame, donc dans un système libéral il me virerait pour trouver quelqu'un de plus malléable. Etant dans une campagne paumée, ça signifie déménager pour aller dans un collège qui applique des méthodes qui me correspondent ? Et quand le cde change et impose d'autres méthodes, on vire l'équipe ?
En tant qu'enseignante, je suis attachée à ma liberté pédagogique. J'ai déjà j'ai du mal avec les lubies de l'administration, mais si c'est à celles des cde que je dois me plier, c'est invivable !
Et c'est le gros risque de toutes ces tentations d'autonomie et décentralisation...
Et ça donne des scolarités différentes selon les écoles... Ce n'est pas juste pour les élèves.
Et non, tous les parents ne vont pas savoir choisir, d'abord parce qu'ils sont à la merci des comm' qui vont vanter telle ou telle méthode, ensuite parce que tout le monde n'a pas le choix entre plusieurs établissements :on ne vit pas tous en ville !
- JPhMMDemi-dieu
Finlande, Suède, Danemark ? qu'en est-il du nombre de fonctionnaires par habitant dans les pays du fameux modèle nordique ?
Étonnant...
Étonnant...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- VerduretteModérateur
Mon tort, ou ma naïveté, est sans doute de penser que ces écoles seraient conçues "d'en bas", au plus près de la réalité du terrain, par des enseignants libres de leurs choix, et non par des administratifs qui veulent imposer leur pensée théorique totalement déconnectée.
Mais si vos craintes s'avèrent fondées, XIII et Pat B, ça ne présente effectivement aucun intérêt et ce serait même contre-productif. Je n'avais pas vu les choses sous cet angle.
Mais si vos craintes s'avèrent fondées, XIII et Pat B, ça ne présente effectivement aucun intérêt et ce serait même contre-productif. Je n'avais pas vu les choses sous cet angle.
- egometDoyen
Non, révise le calendrier des réformes et des études Pisa. La chute ne peut pas être imputée au chèque éducation.XIII a écrit:La Suède? Ce n'est ce système éducatif qui a perdu 28 places au classement PISA? Suite notamment aux différentes réformes libérales (chèque éducation, école inclusive...)...
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Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- egometDoyen
Dans un système libéral, oui, ton cde aurait la possibilité de te choisir ou de te refuser en fonction de ton style de pédagogie. Mais l'inverse serait également vrai. Tu aurais la possibilité de chercher un établissement correspondant mieux à ton style et à ta doctrine, sans t'en remettre au hasard des affectations. Tu serais même libre de créer ton propre établissement, pour autant que tu parviennnes à convaincre suffisamment de familles. C'est comme tout, ta liberté ne supprime pas celle des autres. Elle ne te dispense pas d'être convaincant. Quant au cde, s'il n'arrive pas à constituer son équipe ou à convaincre suffisamment de familles du bien fondé de sa démarche, il dégage ou revoit sa copie.Pat B a écrit:Verdurette a écrit:En Suède (et je pense en Finlande aussi), les communes sont obligées de prévoir un budget minimum pour l'école en fonction du nombre d'habitants, ils doivent aussi respecter une sorte de "charte" ministérielle, et ce sont les chefs d'établissement qui ont la main sur le versant pédagogique. Et ce budget est confortable puisqu'il prévoit notamment que toutes les remédiations ont lieu dans l'école.
Ce qui n'est pas le cas en France, où les maires ont un pouvoir discrétionnaire sur leurs priorités (les seniors ou les enfants, les écoles des beaux quartiers où ils ont des électeurs et les autres, le sport ou la culture etc...)
Ca, ajouté à la sélection des "meilleurs" enseignants... tu vois, ça ne m'inspire que méfiance. Mon cde actuel est à fond pour les pédagogies de la réforme, éval par compétence et projets. Moi je suis contre et je le clame, donc dans un système libéral il me virerait pour trouver quelqu'un de plus malléable. Etant dans une campagne paumée, ça signifie déménager pour aller dans un collège qui applique des méthodes qui me correspondent ? Et quand le cde change et impose d'autres méthodes, on vire l'équipe ?
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- Education : le gouvernement se perd lui-même dans toutes ses réformes !
- Le gouvernement veut réduire de 40 % d'ici à 2015 le budget de l'enseignement supérieur. Les universités pourront tripler les frais de scolarité (heureusement, c'est en Angleterre !!!)
- Terrorisme, le plan du gouvernement pour les écoles
- Rythmes : "La réforme s'appliquera dans toutes les écoles".
- Les écoles anglaises devraient toutes, à terme, être privatisées.
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