Discussions-digressions autour des retours sur les formations à la réforme du collège

Pat B a écrit:
Bref... c'est pire que dans le public, si si, je vous assure !

Il y a toute une mystique de l'imbécile heureux, qui est très présente dans la pensée catholique. Le savoir doit s'effacer devant la bonté naturelle des cœurs purs et enfantins. Si j'écoutais les chefs de l'enseignement catholique, je passerais mes heures à danser en rond avec mes élèves en tapant dans les mains.

Je préfère écouter les parents, qui mettent leurs enfants chez les frères pour qu'ils bossent, et demandent des vrais cours de vrai français.

Il y a de tout dans le privé. Une voisine vient de me demander un bilan pour son fils qui est dans une petite école privée dont le niveau est désastreux. Je suis déjà certaine à 90% que son enfant aura un retard d'apprentissage de la lecture et qu'ils auront prévenu trop tard. Je n'avais pas trop envie de le prendre d'ailleurs mais comme elle ne trouve personne et que je suis sympa. Et je me demande pourquoi elle a fait cela (le mettre dans cette école ) alors qu'elle était sectorisée sur la meilleure école publique du secteur, juste en face de notre immeuble en plus, penser qu'elle paye et va plus loin pour ça... Mais il y a d'autres établissements privés de bon niveau (mes enfants sont allés dans l'école publique en face mais dans du bon privé au collège/lycée), tout dépend aussi de la politique de l'établissement.

Dans le privé, tout dépend de la personnalité et des priorités du chef d'établissement. Comme cela fait boule de neige (les établissements les plus rigoureux attirent les meilleurs élèves et les meilleurs professeurs), c'est souvent tout ou rien.

De retour de formation, plutôt étonnée (pour une fois favorablement) par les propos de l'IPR qui rappelle que nous sommes avant tout des spécialistes de littérature et qu'il faut arrêter avec les délires de productions d'EPI qui seraient des maquettes en carton de villas romaines et autres bricolages en pâte à modelé, qu'en tant que professeur de lettres, nous devons demander comme production de l'EPI une rédaction (moi, ça me va !).
Pour lui, les EPI ne doivent surtout pas être fléchés dans les EDT, pas plus que l'AP, qui doit être disciplinaire (ça, mon CDE et certains de mes collègues, qui verraient bien que je fasse une pré-explication de leur texte de physique pendant mon cours de français d'AP, ne sont pas d'accord).

Il nous a affirmé que si les programmes de lettres étaient un peu plus centrés sur le contenu disciplinaire que la 1re ébauche le prévoyait, c'était grâce à l'IG de Lettres qui était intervenue (là, je ne sais pas trop dans quelle mesure il affabule).

Mais beaucoup de questions sans réponse : il faut dire que clairement, il ne connaissait pas bien les programmes, encore moins les intitulés d'EPI, encore moins la forme du futur bulletin de l'an prochain, et pas du tout les annales zéro ... Dans un sens, c'était pratique car nous avons bossé tout l'aprèm sur une progression pluri-annuelle pour la littérature (histoire de ne pas faire le même roman d'aventure 4 ans de suite) et qu'il n'était contrariant sur rien : "oui, oui, ce que vous proposez est tout à fait possible" / " tout à fait, on peut tout à fait l'envisager ainsi" ...

Plus une anecdote qu'un témoignage et de seconde main en plus, donc je le mets ici : l'IPR de SVT a dit aux collègues qu'ils devaient faire acheter un seul cahier pour l'EIST en 6e et le diviser en trois ; l'IPR de physique et celui de techno, qui ne devaient pas être au courant, n'en ont rien dit aux collègues concernés, qui ont donc déjà transmis leurs listes de fournitures. La collègue de SVT est en panique, la collègue de physique roule des yeux à n'en plus finir, le collègue de techno est résigné. Tout est très bien organisé...

Sphinx a écrit:Plus une anecdote qu'un témoignage et de seconde main en plus, donc je le mets ici : l'IPR de SVT a dit aux collègues qu'ils devaient faire acheter un seul cahier pour l'EIST en 6e et le diviser en trois ; l'IPR de physique et celui de techno, qui ne devaient pas être au courant, n'en ont rien dit aux collègues concernés, qui ont donc déjà transmis leurs listes de fournitures. La collègue de SVT est en panique, la collègue de physique roule des yeux à n'en plus finir, le collègue de techno est résigné. Tout est très bien organisé...

Un de mes collègue de techno, formateur, qui ne prend pas de 6e, nous a dit qu'il fallait un classeur ou un cahier pour les 3 matières (que c'est les IPR qui l'ont dit, gnagnagna). Donc on a décidé, les trois collègues qui prendront des 6e, de prendre un cahier par matière. On l'a zutté.

Pour être de bonne foi, si nos élèves étaient capables d'utiliser un classeur, un classeur avec trois intercalaires aurait été envisageable mais ce n'est pas le cas, on est donc allé au plus pratique.

De quoi se mêle cet IPR ?
Il dit de quelle couleur écrire aussi ???

bigbang a écrit:De quoi se mêle cet IPR ?
Il dit de quelle couleur écrire aussi ???

Ces IPR : techno, SVT et SPC réunis. Ils auraient telllllllllllement voulu que toutes les équipes fassent de l'EIST. *regard de chat potté*

Ils se sont brossé pour l'EIST et se brosseront pour le cahier unique.

Trinity a écrit:

Sphinx a écrit:Plus une anecdote qu'un témoignage et de seconde main en plus, donc je le mets ici : l'IPR de SVT a dit aux collègues qu'ils devaient faire acheter un seul cahier pour l'EIST en 6e et le diviser en trois ; l'IPR de physique et celui de techno, qui ne devaient pas être au courant, n'en ont rien dit aux collègues concernés, qui ont donc déjà transmis leurs listes de fournitures. La collègue de SVT est en panique, la collègue de physique roule des yeux à n'en plus finir, le collègue de techno est résigné. Tout est très bien organisé...

Un de mes collègue de techno, formateur, qui ne prend pas de 6e, nous a dit qu'il fallait un classeur ou un cahier pour les 3 matières (que c'est les IPR qui l'ont dit, gnagnagna). Donc on a décidé, les trois collègues qui prendront des 6e, de prendre un cahier par matière. On l'a zutté.

Pour être de bonne foi, si nos élèves étaient capables d'utiliser un classeur, un classeur avec trois intercalaires aurait été envisageable mais ce n'est pas le cas, on est donc allé au plus pratique.

Apprécions la capacité de réflexion des collègues, la capacité d'être autonome et la prise de décision de certains collègues... Monseigneur l'IPR dit donc on fait et c'est tout. Voilà.

Ben il est formateur et donc dans le secret des dieux. Il nous transmet la bonne parole. Enfin, il essaye.

alprechac2 a écrit:
Il nous a affirmé que si les programmes de lettres étaient un peu plus centrés sur le contenu disciplinaire que la 1re ébauche le prévoyait, c'était grâce à l'IG de Lettres qui était intervenue (là, je ne sais pas trop dans quelle mesure il affabule). .

Il n'affabule pas. Il y a visiblement eu des versions de transition où les aspects littéraires du programme avaient tout simplement disparu au profit de thématiques qu'on qualifiera poliment d'à la mode.

Je confirme. Déjà, là, c'est pas terrible : eh bien vous avez échappé à pire encore, avec Séries TV et comics figurant textuellement dans les programmes.

Ah parce qu'il y avait pire ?!


Non parce que les thématiques bidon qu'on nous impose, j'ai vraiment du mal...

V.Marchais a écrit:Voyons, un effort, les collègues ! De quoi vous plaignez-vous ? On demande bien aux professeurs de LC de faire des EPI LCA sur des périodes tout autres que l'Antiquité. Pourquoi seriez-vous épargnés par l'absurdité générale ? À vous les joies du château fort victorien et du temple des Lumières.

On n'a pas attendu collège2016 pour perdre les élèves avec ce genre de sottise : j'ai déjà évoqué ici cette pauvre CE2 qui ne comprenait pas pourquoi on lui mettait des chevaliers à l'époque des gaulois.

V.Marchais a écrit:Je confirme. Déjà, là, c'est pas terrible : eh bien vous avez échappé à pire encore, avec Séries TV et comics figurant textuellement dans les programmes.

C'est vrai.
Cela dit, on en retrouve dans les suggestions de documents à utiliser (doc de mise en œuvre sur eduscol) : programmes courts comme Parents mode d'emploi, si mes souvenirs sont exacts.

laMiss a écrit:

V.Marchais a écrit:Je confirme. Déjà, là, c'est pas terrible : eh bien vous avez échappé à pire encore, avec Séries TV et comics figurant textuellement dans les programmes.

C'est vrai.
Cela dit, on en retrouve dans les suggestions de documents à utiliser (doc de mise en œuvre sur eduscol) : programmes courts comme Parents mode d'emploi, si mes souvenirs sont exacts.

Parents mode d'emploi ?

Sphinx a écrit:Plus une anecdote qu'un témoignage et de seconde main en plus, donc je le mets ici : l'IPR de SVT a dit aux collègues qu'ils devaient faire acheter un seul cahier pour l'EIST en 6e et le diviser en trois ; l'IPR de physique et celui de techno, qui ne devaient pas être au courant, n'en ont rien dit aux collègues concernés, qui ont donc déjà transmis leurs listes de fournitures. La collègue de SVT est en panique, la collègue de physique roule des yeux à n'en plus finir, le collègue de techno est résigné. Tout est très bien organisé...

Donc ça fait un gros classeur ou cahier pour les 3 matières - à se trimballer tous les jours - au lieu d'un cahier ou classeur plus léger par matière. Mathématiquement, c'est ajouter du poids inutile au cartable - sauf dans le cas exceptionnel où les élèves auraient SVT, physique et techno la même journée.
Même problème avec les manuels : ils mélangent les trois matières et pèsent environ un kilogramme, alors que ça aurait été plus léger de faire trois manuels différents (surtout que toutes les matières ne souhaitent pas de manuel, par ex ici les collègues de techno travaillent sans).

Trinity a écrit:

bigbang a écrit:De quoi se mêle cet IPR ?
Il dit de quelle couleur écrire aussi ???

Ces IPR : techno, SVT et SPC réunis. Ils auraient telllllllllllement voulu que toutes les équipes fassent de l'EIST. *regard de chat potté*

Ils se sont brossé pour l'EIST et se brosseront pour le cahier unique.

Luigi_B a écrit:Selon le recteur de l'académie de Nancy-Metz : http://www.republicain-lorrain.fr/education/2016/05/17/reforme-du-college-face-aux-inquietudes-la-pedagogie

Le recteur de l'académie de Nancy-Metz a écrit:
« Les disciplines qui travaillent ensemble sur un projet concret permettent de vaincre l’ennui du collégien, de faire dialoguer les disciplines entre elles et donc les cultures.»

Ah, cette rengaine sur « l'ennui » des élèves... Qu'elle est agaçante, agaçante, agaçante.

Le recteur de l'académie de Nancy-Metz a écrit:
« 80 % des professeurs croient aux EPI, mais il faut donner les moyens.»

« Croire » doit avoir ici son sens de « penser que quelque chose a une existence réelle », et non « avoir confiance en quelque chose ». Comment ça, non ?

J'ai de plus en plus l'impression d'avoir été happée par un programme de lavage de cerveau/formatage, c'est flippant !

Beniamino Massimo a écrit:

Le recteur de l'académie de Nancy-Metz a écrit:
« 80 % des professeurs croient aux EPI, mais il faut donner les moyens.»

« Croire » doit avoir ici son sens de « penser que quelque chose a une existence réelle », et non « avoir confiance en quelque chose ». Comment ça, non ?

Ah ah ah... 80% ? Selon quelle étude, quel sondage, effectué par qui, auprès de quel échantillon ? Soit il donne ces éléments, soit c'est du vent, de la com, des chiffres inventés, bref, un mensonge.

Pat B a écrit:

Beniamino Massimo a écrit:

Le recteur de l'académie de Nancy-Metz a écrit:
« 80 % des professeurs croient aux EPI, mais il faut donner les moyens.»

« Croire » doit avoir ici son sens de « penser que quelque chose a une existence réelle », et non « avoir confiance en quelque chose ». Comment ça, non ?

Ah ah ah... 80% ? Selon quelle étude, quel sondage, effectué par qui, auprès de quel échantillon ? Soit il donne ces éléments, soit c'est du vent, de la com, des chiffres inventés, bref, un mensonge.

je pensais à la même chose

https://i.servimg.com/u/f86/16/37/05/42/unname10.gif

Très bon ! En salle des profs demain.

Sapotille a écrit:https://i.servimg.com/u/f86/16/37/05/42/unname10.gif

Cette photo est effrayante ! :shock:

en effet...