Le Moyen âge en 5ème

Bonjour,

j'aimerais savoir comment vous débutez le "grand chapitre" du Moyen âge avec vos 5èmes?

Par quel genre commencez-vous (surtout s'ils n'ont pas encore vu le Moyen âge en histoire)? Les fabliaux, la farce, le roman de chevalerie ou une OI littérature de jeunesse (en classe ou en lecture cursive?) ? Renart pour finir?
J'aurai tendance à commencer par les fabliaux, (vu qu'on retrouve les trois ordres: chevaliers, paysan et clergé) puis à enchaîner par le roman de chevalerie!

Comment leur faites-vous comprendre ce qu'est le moyen âge et quelles sont ses spécificités dans le domaine littéraire? Commencez-vous par une OI littérature de jeunesse, par des exposés, par un rapide powerpoint, par des images ou un film ?

Je pense peut-être commencer par une courte séquence (ou grande séance?) sur le livre au Moyen âge... Pour ceux qui l'ont déjà fait, auriez-vous des piste?? Connaissez-vous des oeuvres de littérature de jeunesse (ou des films) qui auraient cette thématique?

Tout conseil sera le bienvenu!!

Merci!!! :lecteur:

Kate

je commence l'année par la poésie et la nouvelle
puis je commence le Moyen Age par un chapitre intitulé "lieux et objets du Moyen Age": c'est une sélection de textes documentaires et d'extraits de romans sur le château et les épées
puis un roman de chevalerie (un Chrétien de Troyes en abrégé)
puis Renart
ensuite on fait une pause avec un roman
ensuite les fabliaux et c'en est fini du Moyen Age

Moi je commence le Moyen Age avec le roman de chevalerie, puis la farce et enfin les fabliaux. Je ne fais pas de littérature de jeunesse en OI mais en lecture cursive.

Cette année j'ai fait trois séquence consacrée au Moyen-âge
- la première pour poser les bases était un groupement de textes sur l'univers des chevaliers
- puis en oeuvre intégrale: Le roi arthur de Morpurgo
- enfin et c'est la séquence que j'ai préféré cette année: une séquence d'écriture de nouvelles policières se déroulant au Moyen-âge... idéal pour revoir la description, pour travailler le vocabulaire... deux de mes élèves ont même gagné un concours de nouvelles départemental.

- Les fabliaux (+ évoluation de la langue) avec atelier d\'écriture
- Perceval qui rencontre toujours un franc succès
- lectures cursives : le roi arthur, double meurtre à l\'abbaye...

Je fais toujours une première séance dans laquelle on aborde un document iconographique qui permet de découvrir l\'époque. Les caractéristiques des genres littéraires étudiés sont développées au cours des séances.

Une séquence sur le roman de chevalerie d'abord, lecture cursive d'un roman historique jeunesse, et séquence sur le rire au Moyen Age (un ou deux fabliau(x), un extrait de farce et plusieurs extraits du Roman de Renart).

lola a écrit:- Les fabliaux (+ évoluation de la langue) avec atelier d\'écriture
- Perceval qui rencontre toujours un franc succès
- lectures cursives : le roi arthur, double meurtre à l\'abbaye...

Je fais toujours une première séance dans laquelle on aborde un document iconographique qui permet de découvrir l\'époque. Les caractéristiques des genres littéraires étudiés sont développées au cours des séances.

Tu as des exemples de documents?

Cette année, j'ai fait Tristan et Iseult (par extraits, mais je vais sans doute changer, de méthode ou même d'oeuvre, parce que ça n'a pas aussi bien marché que l'an dernier) et ensuite un GT sur le rire au MA et à la Renaissance avec 2 fabliaux, 2 extraits de Renart (donné par ailleurs en cursive, édition Bibliocollège) et 2 extraits de Gargantua : la farce passe à la trape mais la séquence a assez bien marché, mieux que ce que j'avais fait l'an passé.

L'année dernière, j'avais amorcé le MA par le biais de Double meurtre à l'abbaye et honnêtement, arrivés à la 3e séquence sur le MA, les élèves en avaient vraiment vraiment assez.

Je commence par faire une petite séquence sur "Magie et sorcellerie au Moyen Âge" (ils adorent!) en parlant beaucoup de Merlin, etc... ils ont une lecture cursive (Le roi Arthur) et après j'étudie le roman de chevalerie (Tristan et Iseut) avant d'enchaîner avec "Ruses et tromperies du Moyen Âge (j'en profite pour voir tout le reste dans cette séquence : fabliau, farce, roman de Renart) et après j'en ai fini!
Sinon tu passes ton année sur le Moyen Âge!

Je commence par une séquence sur le merveilleux dans la littérature médiévale (le lai du Bisclavret, Merlin, Méluisne, Morgane, Excalibur et la table ronde) ; les élèves ont adoré !
Ensuite un roman de chevalerie (présentation de la société médiévale, et on étudie aussi notamment l'adoubement, le combat, l'amour courtois, etc.)
Enfin séquence(s) sur le rire au moyen-âge

Tristan et Iseut en extraits sur un manuel de 5e, et en lecture cursive, Le chevalier Tristan de Cassabois: c'est un peu redondant mais la lecture cursive permet de mieux éclairer les extraits et d'établir aussi des différences.

Bonsoir,

Ce qui est difficile, avec la littérature médiévale, c'est qu'elle est pétrie de symboles, elle fonctionne souvent sur le mode allégorique, en particulier les romans de chevalerie, qui sont au cœur du programme, mais ce mode de pensée est fort éloigné de celui des élèves. Par ailleurs, ceux-ci ne se rendent absolument pas compte de la manière dont la religion imprègne toutes les sphères de l'existence, à commencer par l'art et la littérature : toutes les allusions à la Bible qui truffent les œuvres médiévales leur passent au-dessus de la tête. Ce sont donc des clés essentielles qui manquent aux élèves et qu'il convient de leur donner avant de les envoyer se frotter aux romans de Chrétien, par exemple - enfin, si l'on ne veut pas qu'ils passent à côté des enjeux de ces romans.
Pour donner ces clés, j'ai élaboré un chapitre sans prétention, construit essentiellement autour du motif du combat contre le dragon (on y trouve Yvain combattant contre le serpent, Saint Georges, Tristan) et du genre du bestiaire médiéval, pour mettre en évidence cette intertextualité omnisprésente et le fonctionnement symbolique du texte. Dis comme ça, ça en jette, mais c'est très simple (les élèves comprennent vite que le dragon est une figure du mal, avatar du serpent biblique, le lion une figure du bien, et que tout est très manichéen). Ce travail se trouve sur Dictame sous l'intitulé "le langage de l'Occident chrétien". Il facilite grandement, ensuite, le travail d'interprétation que l'on peut conduire sur les romans de chevalerie - l'identification d'Artus au Christ, la Passion de Lancelot, la fonction prophétique de Merlin...

Il est intéressant, ce post. J'y prends des idées, tiens.

J'ai commencé le MA cette année (1ère année entière), avec Le seigneur ss visage, OI de jeunesse, que j'apprécie et qui a été appréciée. On y a vu la description et l'enquête policière.
Puis un GT sur le roman de chevalerie et LC un roman au choix.
Puis Chrétien de Troyes (assez vite)
Puis théâtre (Molière) car sortie prévue
Puis Fabliaux/ Farce
LC Renart.

C'est vrai que ce post est assez riche d'idées... Pour ma part, je me demandais s'il était concevable de commencer l'année par le moyen âge et comment...

En effet, après avoir lu certains topics, je me demande si je ne vais pas adopter des progressions chronologiques (commencer par la mythologie gréco-romaine en 6è, etc). Qu'en est-il pour la 5è et le MA ?

Bonsoir,

Autant, en Sixième, on peut étudier les mythes et leur sens symbolique, profondément universel, sans faire appel à de grandes connaissances sur la société antique, autant, en Cinquième, il est difficile d'aborder les oeuvres du Moyen-âge sans un minimum de connaissance de la société médiévale (féodalité, trois ordres...). Et puis, c'est très dense, la littérature médiévale : un discours bourré de symboles, fonctionnant sur le mode allégorique. Ca peut effaroucher, en début d'année. En début de Cinquième, je trouve plus prudent de faire le lien avec la Sixième avec des oeuvres plus accessibles, qui vont permettre d'introduire des motifs que l'on retrouvera dans la littérature médiévale, comme le roman d'aventure et sa fonction initiatique. Ca permet de faire un tas de rappels sur la démarche littéraire avant d'attaquer le gros morceau - et de ne pas prendre trop d'avance sur le collègue d'Histoire. De toute façon, avant chaque chapitre littéraire portant sur des oeuvres médiévales, je ne saurai que conseiller une mise en contexte très soignée.

Cordialement,
Véronique.

V.Marchais a écrit:Bonsoir,

Autant, en Sixième, on peut étudier les mythes et leur sens symbolique, profondément universel, sans faire appel à de grandes connaissances sur la société antique, autant, en Cinquième, il est difficile d'aborder les oeuvres du Moyen-âge sans un minimum de connaissance de la société médiévale (féodalité, trois ordres...). Et puis, c'est très dense, la littérature médiévale : un discours bourré de symboles, fonctionnant sur le mode allégorique. Ca peut effaroucher, en début d'année. En début de Cinquième, je trouve plus prudent de faire le lien avec la Sixième avec des oeuvres plus accessibles, qui vont permettre d'introduire des motifs que l'on retrouvera dans la littérature médiévale, comme le roman d'aventure et sa fonction initiatique. Ca permet de faire un tas de rappels sur la démarche littéraire avant d'attaquer le gros morceau - et de ne pas prendre trop d'avance sur le collègue d'Histoire. De toute façon, avant chaque chapitre littéraire portant sur des oeuvres médiévales, je ne saurai que conseiller une mise en contexte très soignée.

Cordialement,
Véronique.

Quelle forme prendra cette mise en contexte? Un GT ou d'autres documents?

Une leçon interactive, c'est-à-dire dans laquelle on fournit aux élèves des documents iconographiques ou autres à partir desquels réfléchir, et on dégage ensemble l'essentiel, les principaux repères à avoir bien en mémoire, que l'on note sur le cahier. Pas le temps de développer - je vais faire mes valises mais vous pouvez jeter un coup d'oeil sur les doubles pages d'intro des chapitres de Terre des Lettres ou, si vous préférez, sur les remarquables fiches d'Histoire littéraire déposées par Claire-Hélène Pinon sur Dictame.

V.Marchais a écrit: je vais faire mes valises

Oh ! Bonnes vacances et bon voyage alors !

Merci !
Yabon ! Yabon !