- Eladia56Niveau 4
Bonjour,
Y-a-t-il parmi vous des personnes qui travaillaient dans des entreprises privées et qui se sont reconverties dans l'enseignement public ou privé?
Quel retour feriez-vous sur votre reconversion? Quelles sont les différences? Etes-vous contents de votre choix?...
Je m'apprête à sauter le pas, et j'ai besoin de vos récits...
Merci d'avance,
Bien Cordialement,
E. Kérignard
Y-a-t-il parmi vous des personnes qui travaillaient dans des entreprises privées et qui se sont reconverties dans l'enseignement public ou privé?
Quel retour feriez-vous sur votre reconversion? Quelles sont les différences? Etes-vous contents de votre choix?...
Je m'apprête à sauter le pas, et j'ai besoin de vos récits...
Merci d'avance,
Bien Cordialement,
E. Kérignard
- InvitéeS3Niveau 7
Bonjour Eladia,
Je suis dans ce cas mais je suis actuellement doctorante avec mission d'enseignement. En gros, je donne des cours à la fac en parallèle de ma thèse (donc peu d'heures d'enseignement et un public d'étudiants adultes et motivés).
J'ai aussi passé des concours : CAPES et agrégation.
Avant je travaillais dans le recrutement. Est-ce que mon témoignage est susceptible de t'intéresser ?
Je suis dans ce cas mais je suis actuellement doctorante avec mission d'enseignement. En gros, je donne des cours à la fac en parallèle de ma thèse (donc peu d'heures d'enseignement et un public d'étudiants adultes et motivés).
J'ai aussi passé des concours : CAPES et agrégation.
Avant je travaillais dans le recrutement. Est-ce que mon témoignage est susceptible de t'intéresser ?
- Eladia56Niveau 4
Bonjour Saoirse,
Oui bien sûr, ton retour m'intéresse. Quelle matière enseignes-tu? Pourquoi avoir fait le choix de cette reconversion?
Merci!
Oui bien sûr, ton retour m'intéresse. Quelle matière enseignes-tu? Pourquoi avoir fait le choix de cette reconversion?
Merci!
- InvitéeS3Niveau 7
J'enseigne l'anglais. Matière que j'adore ! Et je fais une thèse en linguistique anglaise.
J'ai fait ce choix car je n'étais pas heureuse lorsque je travaillais en entreprise et que je ne voyais aucune perspective pour moi.
De plus, je n'ai pas choisi le domaine dans lequel je travaillais, ou plutôt c'était un choix pas défaut. J'ai envoyé des quantités de CV et j'ai pris là où j'ai été acceptée.
Donc bloquée dans un domaine qui ne m'intéressait pas car se reconvertir sur le marché du travail en France, ce n'est pas chose simple... à moins de reprendre des études.
Un poste pas intéressant, un salaire faible (je me suis dit que quitte à être mal payée, autant faire quelque chose qui me plait) et des petits chefs m'ont poussée à claquer la porte non seulement de cette entreprise mais aussi du privé.
J'ai quand même passé d'autres entretiens avant de me décider vraiment à faire le grand saut.
Rien de concluant de ce côté-là ! Et puis partir pour me faire embaucher sur le même genre de poste, je n'en voyais pas l'intérêt.
Les différences sont énormes. J'ai sauté le pas il y a 6 ans : pas un jour sans que je ne me réjouisse de l'avoir fait !
Si tu as d'autres questions, n'hésite pas!
J'ai fait ce choix car je n'étais pas heureuse lorsque je travaillais en entreprise et que je ne voyais aucune perspective pour moi.
De plus, je n'ai pas choisi le domaine dans lequel je travaillais, ou plutôt c'était un choix pas défaut. J'ai envoyé des quantités de CV et j'ai pris là où j'ai été acceptée.
Donc bloquée dans un domaine qui ne m'intéressait pas car se reconvertir sur le marché du travail en France, ce n'est pas chose simple... à moins de reprendre des études.
Un poste pas intéressant, un salaire faible (je me suis dit que quitte à être mal payée, autant faire quelque chose qui me plait) et des petits chefs m'ont poussée à claquer la porte non seulement de cette entreprise mais aussi du privé.
J'ai quand même passé d'autres entretiens avant de me décider vraiment à faire le grand saut.
Rien de concluant de ce côté-là ! Et puis partir pour me faire embaucher sur le même genre de poste, je n'en voyais pas l'intérêt.
Les différences sont énormes. J'ai sauté le pas il y a 6 ans : pas un jour sans que je ne me réjouisse de l'avoir fait !
Si tu as d'autres questions, n'hésite pas!
- InvitéeS3Niveau 7
Quelques avantages en vrac :
J'apprécie l'ambiance de travail à la fac, mes collègues profs et/ou chercheurs. Ce ne sont pas les mêmes relations de travail.
J'adore faire cours. Mais comme j'enseigne à des élèves de Master, je ne peux pas dire que j'ai les classes les plus difficiles qui soient! Bon, j'ai aussi des étudiants de L1 : certains sympas et sérieux et d'autres un peu moins.
Renouer avec une activité intellectuelle c'est super gratifiant.
J'apprécie l'ambiance de travail à la fac, mes collègues profs et/ou chercheurs. Ce ne sont pas les mêmes relations de travail.
J'adore faire cours. Mais comme j'enseigne à des élèves de Master, je ne peux pas dire que j'ai les classes les plus difficiles qui soient! Bon, j'ai aussi des étudiants de L1 : certains sympas et sérieux et d'autres un peu moins.
Renouer avec une activité intellectuelle c'est super gratifiant.
- brebisnoireNiveau 5
Je ne suis pas dans ce cas mais un des collègues de mon mari vient de démissionner pour devenir prof d'informatique dans un lycée privé, il est hyper motivé et enthousiaste mais pour l'instant pas de retour possible...
Sinon, je connais un autre exemple : quelqu'un qui est devenu professeur des écoles en maternelle cette année. Il s'éclate, il a vraiment trouvé sa voie et ne regrette pas son choix.
Par contre, mon collègue de techno me disait que c'était courant de voir des personnes du privé faire un essai en collège dans sa matière et là les retours sont très mitigés : durée de vie 2 ans, il en ressort qu'ils n'ont jamais autant travaillé depuis leur prépa, moyenne d'âge des concernés 45 ans.
Il ne faut pas minimiser la charge de travail annexe, surtout les premières années et prendre en compte également que l'on a tendance à ne pas compter ses heures : on corrige le soir, le WE, on fait pas attention mais on reste payé sur 35h pas sur 50.... Je suis prof de musique, j'ai l'impression d'être tout le temps au boulot : préparation des cours, apprentissages des chants, préparation des enregistrements à cela s'ajoute que dès que j'entends une chanson je réfléchis à son utilisation possible dans mes cours....bref difficile de décrocher. Je vois la même chose chez mes collègues, les consciencieux ont tendance à se faire bouffer.
Humainement parlant, c'est très prenant également et parfois stressant, surtout au début : la gestion des classes est à prendre au sérieux et peut remuer beaucoup de choses en soi (voir les nombreux posts de profs en mal-être).
J'aime mon métier mais j'ai eu une vie avant et je compare avec mes proches : il n'y a pas photo je n'ai jamais autant bossé et j'envie ceux qui rentrent chez eux libérés de leur travail, qui partent en vacances sans se dire qu'ils vont payer cher la semaine suivante d'avoir passé une semaine sans préparer ses cours...je préférerais avoir 5 vraies semaines de vacances comme mon mari plutôt que toutes les semaines que nous avons mais dont aucune n'est réellement exempte de travail (mais c'est peut-être du à mon inexpérience, je ne désespère pas)
Tout dépend du métier que tu quittes : métier à 35h ou au forfait, à responsabilité ou pas .... de la matière que tu envisages : c'est très différent d'enseigner en collège ou au lycée...et de ton lieu d'habitation : les premiers postes sont en général en zep
Sinon, je connais un autre exemple : quelqu'un qui est devenu professeur des écoles en maternelle cette année. Il s'éclate, il a vraiment trouvé sa voie et ne regrette pas son choix.
Par contre, mon collègue de techno me disait que c'était courant de voir des personnes du privé faire un essai en collège dans sa matière et là les retours sont très mitigés : durée de vie 2 ans, il en ressort qu'ils n'ont jamais autant travaillé depuis leur prépa, moyenne d'âge des concernés 45 ans.
Il ne faut pas minimiser la charge de travail annexe, surtout les premières années et prendre en compte également que l'on a tendance à ne pas compter ses heures : on corrige le soir, le WE, on fait pas attention mais on reste payé sur 35h pas sur 50.... Je suis prof de musique, j'ai l'impression d'être tout le temps au boulot : préparation des cours, apprentissages des chants, préparation des enregistrements à cela s'ajoute que dès que j'entends une chanson je réfléchis à son utilisation possible dans mes cours....bref difficile de décrocher. Je vois la même chose chez mes collègues, les consciencieux ont tendance à se faire bouffer.
Humainement parlant, c'est très prenant également et parfois stressant, surtout au début : la gestion des classes est à prendre au sérieux et peut remuer beaucoup de choses en soi (voir les nombreux posts de profs en mal-être).
J'aime mon métier mais j'ai eu une vie avant et je compare avec mes proches : il n'y a pas photo je n'ai jamais autant bossé et j'envie ceux qui rentrent chez eux libérés de leur travail, qui partent en vacances sans se dire qu'ils vont payer cher la semaine suivante d'avoir passé une semaine sans préparer ses cours...je préférerais avoir 5 vraies semaines de vacances comme mon mari plutôt que toutes les semaines que nous avons mais dont aucune n'est réellement exempte de travail (mais c'est peut-être du à mon inexpérience, je ne désespère pas)
Tout dépend du métier que tu quittes : métier à 35h ou au forfait, à responsabilité ou pas .... de la matière que tu envisages : c'est très différent d'enseigner en collège ou au lycée...et de ton lieu d'habitation : les premiers postes sont en général en zep
- Eladia56Niveau 4
Merci pour ton retour brebisnoire.
Je n'ai pas de doute sur la difficulté du métier de prof et cela m'inquiète mais bon, quelque soit le métier il faut de l'implication. La gestion de classe est ce qui me fait le plus peur! Pour le reste, dans le privé j'ai parfois travaillé 50h par semaine, fait des déplacements... Donc j'ai su ce que c'était de donner, de ne jamais vraiment décrocher. Je ne veux plus de cela, dans tout métier il faut se fixer des limites je pense, je me suis souvent faite bouffer, de nature passionnée et perfectionniste j'ai été parfois un parfait pigeon...
J'aimerais enseigner l'espagnol ou le commerce (éco gestion)... L'espagnol me semble plus accessible et le collège m'attire beaucoup, j'aime l'idée de faire découvrir une langue, j'ai été assistante de français en Angleterre et j'avais beaucoup aimé le contact avec les 6e... Donc à voir si je franchis le pas de l'EN.
Je n'ai pas de doute sur la difficulté du métier de prof et cela m'inquiète mais bon, quelque soit le métier il faut de l'implication. La gestion de classe est ce qui me fait le plus peur! Pour le reste, dans le privé j'ai parfois travaillé 50h par semaine, fait des déplacements... Donc j'ai su ce que c'était de donner, de ne jamais vraiment décrocher. Je ne veux plus de cela, dans tout métier il faut se fixer des limites je pense, je me suis souvent faite bouffer, de nature passionnée et perfectionniste j'ai été parfois un parfait pigeon...
J'aimerais enseigner l'espagnol ou le commerce (éco gestion)... L'espagnol me semble plus accessible et le collège m'attire beaucoup, j'aime l'idée de faire découvrir une langue, j'ai été assistante de français en Angleterre et j'avais beaucoup aimé le contact avec les 6e... Donc à voir si je franchis le pas de l'EN.
- snoopÉrudit
Au vu de ce qui te déplaisait dans le privé, je ne suis pas sûre que devenir prof soit un bon choix. Tu auras les mêmes inconvénients avec un salaire misérable.
- ParaffinNiveau 9
Eladia, c'est ce que j'ai fait il y a 21 ans. Je travaillais dans le privé (en gros assistante commerciale) mais j'avais toujours voulu être prof d'anglais. Un jour j'ai décidé de prendre un congé formation et j'ai préparé le Capes. J'ai été dans les dernières admises, mais cela faisait bien 15 ans que j'avais quitté la fac.
Le seul gros inconvénient de la chose est que les deux systèmes de retraite ne sont pas similaires et en passant du privé au public tu accumules les handicaps.
Le seul gros inconvénient de la chose est que les deux systèmes de retraite ne sont pas similaires et en passant du privé au public tu accumules les handicaps.
_________________
If you want to go nowhere, you're sure to get there.
- VISSANNiveau 1
Bonjour Eladia, j'ai travaillé durant plus de dix ans dans différentes agences de communication, et enseigne le français depuis trois ans. J'aimais beaucoup mon travail, et j'apprécie aussi beaucoup l'enseignement. J'ai fait ce choix, réfléchi depuis longtemps, à la naissance de mes enfants. Quelques remarques en vrac, avec un peu de recul...
- Il y a beaucoup plus de réunions dans le collège que je ne le pensais ! Mais elles sont prévues à l'avance, au moins, et si ce n'est pas le cas, je me fais excuser. J'ai la possibilité de voir mes enfants tous les jours, on passe la plupart de nos soirées, et tous les week-ends ensemble, et toutes les vacances scolaires, c'est un luxe, un vrai. Je travaille beaucoup à la maison, mais je le fais avant le réveil de mes enfants le matin, j'ai la conscience tranquille et la journée pour nous.
- Je trouve le métier très enrichissant, c'est dur, mais il y a beaucoup d'entraide entre profs dans les collèges où je travaille ; ça permet d'avancer, de progresser, et (j'espère !) de s'améliorer d'une rentrée sur l'autre. Cela permet aussi de mieux comprendre les priorités ; quand on ne les connaît pas, on est vite débordé. Savoir ce qui est urgent, ce qui est facultatif ou ce qui peut attendre un peu, c'est indispensable dans ce métier. Tu as raison, la gestion de classe est toujours ma bête noire, c'est compliqué et nerveusement épuisant. Mais il faut prendre les choses du bon côté, et rester lucide sur ses progrès sans se décourager. Pas facile tous les jours.
- Le gros point négatif de ma reconversion, c'est le salaire. Je le savais et ne me plains pas, mais c'est vrai qu'il faut vraiment calculer ses besoins avant de se lancer. Pour ma part, je vois plusieurs de mes projets au point mort, par manque de financement, en premier lieu la fin de la rénovation de notre maison. Ce n'est pas dramatique, mais avec le temps, cela peut décourager de travailler beaucoup pour si peu.
J'espère que ces quelques réflexions pourront t'aider dans tes choix. J'aurais aimé, personnellement, qu'on ne sous-estime pas la quantité de travail d'un professeur en me présentant le métier, il y a quelques années. Je ne suis pas une prof chevronnée, loin de là, mais je ne compte pas mes heures de travail. C'est énorme, au moins autant que dans le privé. Alors je me permets d'insister sur ce point ici.
- Il y a beaucoup plus de réunions dans le collège que je ne le pensais ! Mais elles sont prévues à l'avance, au moins, et si ce n'est pas le cas, je me fais excuser. J'ai la possibilité de voir mes enfants tous les jours, on passe la plupart de nos soirées, et tous les week-ends ensemble, et toutes les vacances scolaires, c'est un luxe, un vrai. Je travaille beaucoup à la maison, mais je le fais avant le réveil de mes enfants le matin, j'ai la conscience tranquille et la journée pour nous.
- Je trouve le métier très enrichissant, c'est dur, mais il y a beaucoup d'entraide entre profs dans les collèges où je travaille ; ça permet d'avancer, de progresser, et (j'espère !) de s'améliorer d'une rentrée sur l'autre. Cela permet aussi de mieux comprendre les priorités ; quand on ne les connaît pas, on est vite débordé. Savoir ce qui est urgent, ce qui est facultatif ou ce qui peut attendre un peu, c'est indispensable dans ce métier. Tu as raison, la gestion de classe est toujours ma bête noire, c'est compliqué et nerveusement épuisant. Mais il faut prendre les choses du bon côté, et rester lucide sur ses progrès sans se décourager. Pas facile tous les jours.
- Le gros point négatif de ma reconversion, c'est le salaire. Je le savais et ne me plains pas, mais c'est vrai qu'il faut vraiment calculer ses besoins avant de se lancer. Pour ma part, je vois plusieurs de mes projets au point mort, par manque de financement, en premier lieu la fin de la rénovation de notre maison. Ce n'est pas dramatique, mais avec le temps, cela peut décourager de travailler beaucoup pour si peu.
J'espère que ces quelques réflexions pourront t'aider dans tes choix. J'aurais aimé, personnellement, qu'on ne sous-estime pas la quantité de travail d'un professeur en me présentant le métier, il y a quelques années. Je ne suis pas une prof chevronnée, loin de là, mais je ne compte pas mes heures de travail. C'est énorme, au moins autant que dans le privé. Alors je me permets d'insister sur ce point ici.
- AshtrakFidèle du forum
Moi aussi je suis passé de l'entreprise à l'enseignement. J'ai commencé en étant contrôleur de gestion puis je suis devenu consultant. Comme toi, je faisais des semaines de 50-60 heures avec une implication forte, un ulcère en formation, le tout compensé par une rémunération plutôt solide.
Mais je ne voyais pas comment éviter la crise cardiaque qui me tendait les bras. J'ai choisi l'enseignement pour avoir une vie différente, où je pouvais prendre une certaine distance. Si le stress existe aussi dans l'enseignement, il est d'une nature différente : la performance demandée n'est pas de court terme et ta vie ne dépend pas totalement de tes prochains indicateurs. De plus, en choisissant l'économie-gestion (compta-finance), je ne pouvais enseigner qu'en lycée, ce que je préférais (je ne me pensais pas capable d'enseigner en collège).
Une seule chose : le salaire. J'ai perdu des revenus mais j'ai limité la perte en obtenant l'agrégation. De plus, j'avais de l'argent de coté donc j'ai pu assurer la transition.
Aujourd'hui, je suis très content d'avoir franchi le Rubicon. Ma vie est certes moins aisée, mais j'ai retrouvé la santé et le goût de vivre. Mes élèves ne sont pas toujours faciles mais ils sont considérablement moins agressifs que les acteurs du monde dans lequel j'évoluais auparavant. Et si j'ai donné des cours à la fac avant de revenir au lycée, je suis très bien là où je suis.
Bref, c'est à tenter à la condition de ne pas avoir des besoins financiers énormes (remboursements élevés, contraintes diverses). De plus, il faut être conscient que le premier poste ne sera pas forcément situé géographiquement où tu le désires, ce qui peut poser problème avec une famille. D'un autre coté, surtout si tu as l'agrégation, ton profil (en économie-gestion surtout) intéressera forcément le supérieur et tu pourrais "assez facilement" obtenir un poste en IUT ou à la fac. Ne serait-ce que ce mois-ci, des postes à Bordeaux, Toulouse, Tahiti et La Réunion sont proposés.
Good luck
Mais je ne voyais pas comment éviter la crise cardiaque qui me tendait les bras. J'ai choisi l'enseignement pour avoir une vie différente, où je pouvais prendre une certaine distance. Si le stress existe aussi dans l'enseignement, il est d'une nature différente : la performance demandée n'est pas de court terme et ta vie ne dépend pas totalement de tes prochains indicateurs. De plus, en choisissant l'économie-gestion (compta-finance), je ne pouvais enseigner qu'en lycée, ce que je préférais (je ne me pensais pas capable d'enseigner en collège).
Une seule chose : le salaire. J'ai perdu des revenus mais j'ai limité la perte en obtenant l'agrégation. De plus, j'avais de l'argent de coté donc j'ai pu assurer la transition.
Aujourd'hui, je suis très content d'avoir franchi le Rubicon. Ma vie est certes moins aisée, mais j'ai retrouvé la santé et le goût de vivre. Mes élèves ne sont pas toujours faciles mais ils sont considérablement moins agressifs que les acteurs du monde dans lequel j'évoluais auparavant. Et si j'ai donné des cours à la fac avant de revenir au lycée, je suis très bien là où je suis.
Bref, c'est à tenter à la condition de ne pas avoir des besoins financiers énormes (remboursements élevés, contraintes diverses). De plus, il faut être conscient que le premier poste ne sera pas forcément situé géographiquement où tu le désires, ce qui peut poser problème avec une famille. D'un autre coté, surtout si tu as l'agrégation, ton profil (en économie-gestion surtout) intéressera forcément le supérieur et tu pourrais "assez facilement" obtenir un poste en IUT ou à la fac. Ne serait-ce que ce mois-ci, des postes à Bordeaux, Toulouse, Tahiti et La Réunion sont proposés.
Good luck
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- RendashBon génie
Eladia56 a écrit: La gestion de classe est ce qui me fait le plus peur! Pour le reste, dans le privé j'ai parfois travaillé 50h par semaine, fait des déplacements... Donc j'ai su ce que c'était de donner, de ne jamais vraiment décrocher. Je ne veux plus de cela, dans tout métier il faut se fixer des limites je pense, je me suis souvent faite bouffer, de nature passionnée et perfectionniste j'ai été parfois un parfait pigeon...
Attention, ce sera tout aussi vrai comme enseignante, peut-être même plus. C'est très prenant, en particulier les premières années, et il faut être très informé pour ne pas se faire entuber par une hiérarchie qui profite allègrement de la méconnaissance du boulot des jeunes profs pour leur filer un tombereau de tâches annexes. Ce risque existe donc aussi dans l'EN.
- ParaffinNiveau 9
Si c'est pour parler de ce qu'on perd en quittant le privé, on perd les 13ème mois, les primes exceptionnelles, le comité d'entreprise et ses bons plans.
Mais on perd également la trouille de se faire virer, et ça, c'est appréciable!
Mais on perd également la trouille de se faire virer, et ça, c'est appréciable!
_________________
If you want to go nowhere, you're sure to get there.
- MalacaEsprit éclairé
J'ai franchi le pas il y a ... presque 20 ans maintenant
Assistante de direction commerciale à l'export (études en LV) j'ai passé une bonne dizaine d'années en entreprise. J'ai adoré, les voyages, les contacts et les salons à l'étranger.
A l’époque je ne gagnais pas plus qu'un prof d'ailleurs, et je ne comptais pas mes heures non plus ...
Après la naissance de mes enfants c'est devenu plus difficile comme mode de vie.
Et puis - à l'occasion d'un congé parental - j'ai commencé à accompagner les sorties et activités scolaires : ferme péda, piscine ... et j'ai découvert que l'univers scolaire me plaisait.
A 35 ans, deux enfants, je me suis retrouvée sur les bancs de l'IUFM. Je n'ai jamais regretté. Instit, directrice d'école, maître d'accueil formatrice, concours du second degré (là par contre je n'ai pas aimé !) ...
J'ai en plus opté pour l'enseignement outre-mer, avec des conditions de vie sympas (si on aime le challenge et le changement).
Mon mari, commercial, directeur d'agence, a fini lui aussi par passer le CAPLP, à plus de 45 ans ... un âge où dans le privé on commence à vous pousser vers la sortie.
Nous avons maintenant des vacances communes, dont nous profitons, et plus d'épée de Damoclès du chômage à un âge avancé ... comme le dit Paraffin c'est appréciable !
Le plus difficile reste les mutations jointes ...
Assistante de direction commerciale à l'export (études en LV) j'ai passé une bonne dizaine d'années en entreprise. J'ai adoré, les voyages, les contacts et les salons à l'étranger.
A l’époque je ne gagnais pas plus qu'un prof d'ailleurs, et je ne comptais pas mes heures non plus ...
Après la naissance de mes enfants c'est devenu plus difficile comme mode de vie.
Et puis - à l'occasion d'un congé parental - j'ai commencé à accompagner les sorties et activités scolaires : ferme péda, piscine ... et j'ai découvert que l'univers scolaire me plaisait.
A 35 ans, deux enfants, je me suis retrouvée sur les bancs de l'IUFM. Je n'ai jamais regretté. Instit, directrice d'école, maître d'accueil formatrice, concours du second degré (là par contre je n'ai pas aimé !) ...
J'ai en plus opté pour l'enseignement outre-mer, avec des conditions de vie sympas (si on aime le challenge et le changement).
Mon mari, commercial, directeur d'agence, a fini lui aussi par passer le CAPLP, à plus de 45 ans ... un âge où dans le privé on commence à vous pousser vers la sortie.
Nous avons maintenant des vacances communes, dont nous profitons, et plus d'épée de Damoclès du chômage à un âge avancé ... comme le dit Paraffin c'est appréciable !
Le plus difficile reste les mutations jointes ...
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Ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie ...
"Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." A. de Saint-Exupéry
mes rêves, ma réalité ...
- Eladia56Niveau 4
Bonjour à tous! Un grand merci pour vos témoignages qui m'éclairent beaucoup!
Je suis passée à l'action la semaine dernière en frappant à la porte du collège privé de ma ville. J'ai pu rencontrer le directeur à qui j'ai demandé de faire un stage, ça devrait se faire après les vacances de Pâques.
Ce chef d'établissement m'à dit que mon profil est intéressant, venant du monde de l'entreprise et ayant un peu de "bouteille". Il m'a dit avoir 10h30 de cours à mettre au mouvement pour septembre (8h d'anglais et 2h30 d'espagnol), je me suis montrée intéressée, sous réserve d'un stage qui me donne envie de me lancer dans le métier. Pensez-vous qu'il soit possible pour un chef d'établissement dans le privé de "choisir" d'embaucher une personne pour des suppleances? Parce que je me dis que je pourrais peut-être trouver d'autres heures pour compléter dans un établissement aux alentours... Bref, un chef d'établissement a-t-il le "pouvoir" de choisir un suppléant?
Merci,
Eladia.
Je suis passée à l'action la semaine dernière en frappant à la porte du collège privé de ma ville. J'ai pu rencontrer le directeur à qui j'ai demandé de faire un stage, ça devrait se faire après les vacances de Pâques.
Ce chef d'établissement m'à dit que mon profil est intéressant, venant du monde de l'entreprise et ayant un peu de "bouteille". Il m'a dit avoir 10h30 de cours à mettre au mouvement pour septembre (8h d'anglais et 2h30 d'espagnol), je me suis montrée intéressée, sous réserve d'un stage qui me donne envie de me lancer dans le métier. Pensez-vous qu'il soit possible pour un chef d'établissement dans le privé de "choisir" d'embaucher une personne pour des suppleances? Parce que je me dis que je pourrais peut-être trouver d'autres heures pour compléter dans un établissement aux alentours... Bref, un chef d'établissement a-t-il le "pouvoir" de choisir un suppléant?
Merci,
Eladia.
- Eladia56Niveau 4
"Attention, ce sera tout aussi vrai comme enseignante, peut-être même plus. C'est très prenant, en particulier les premières années, et il faut être très informé pour ne pas se faire entuber par une hiérarchie qui profite allègrement de la méconnaissance du boulot des jeunes profs pour leur filer un tombereau de tâches annexes. Ce risque existe donc aussi dans l'EN."
Oui, quand on a un profil de "bonne poire naïve" on peut se faire avoir partout et tout le temps, mais à 35 ans, je crois que je me suis un peu endurcie 😉
Oui, quand on a un profil de "bonne poire naïve" on peut se faire avoir partout et tout le temps, mais à 35 ans, je crois que je me suis un peu endurcie 😉
- NitaEmpereur
La hiérarchie de l'E.N. est très portée sur la culpabilisation. On martèle facilement qu'il faut faire tout et n'importe quoi "dans l'intérêt des élèves".
_________________
A clean house is a sign of a broken computer.
- Eladia56Niveau 4
Bonjour,
Je reviens vers vous toutes et tous. J'avance dans mon parcours de reconversion (avec deux enfants en bas âge, j'avance doucement :-))
J'ai rencontré le CDE d'un collège privé près de chez moi, il a une dizaine d'heures à pourvoir à la rentrée en anglais et en espagnol. Je passe le préaccord collégial dans 15 jours, il manque de suppléants dans mon département et je me prépare au mieux à cet entretien donc je croise les doigts!
Rendash, qu'entends-tu par "un tombereau de tâches annexes"?
J'ai déjà lu qu'en tant que suppléant on peut vouloir bien faire pour ne pas déplaire et donc être repris... Mais à quoi faut-il faire attention pour ne pas être trop poire? J'ai rencontré des profs du collège où je suis allée, une prof m'a dit avoir été sensible au fait que je sois impliquée dans des associations (ça figure sur mon cv) parce que ça montre que je sais donner de mon temps, bon, faut-il être vigilant pour ne pas trop donner tout de même?
Merci de vos conseils!
Je reviens vers vous toutes et tous. J'avance dans mon parcours de reconversion (avec deux enfants en bas âge, j'avance doucement :-))
J'ai rencontré le CDE d'un collège privé près de chez moi, il a une dizaine d'heures à pourvoir à la rentrée en anglais et en espagnol. Je passe le préaccord collégial dans 15 jours, il manque de suppléants dans mon département et je me prépare au mieux à cet entretien donc je croise les doigts!
Rendash, qu'entends-tu par "un tombereau de tâches annexes"?
J'ai déjà lu qu'en tant que suppléant on peut vouloir bien faire pour ne pas déplaire et donc être repris... Mais à quoi faut-il faire attention pour ne pas être trop poire? J'ai rencontré des profs du collège où je suis allée, une prof m'a dit avoir été sensible au fait que je sois impliquée dans des associations (ça figure sur mon cv) parce que ça montre que je sais donner de mon temps, bon, faut-il être vigilant pour ne pas trop donner tout de même?
Merci de vos conseils!
- JaenelleHabitué du forum
Eladia, tu as fait le stage, finalement ?
- Eladia56Niveau 4
Bonjour Jaenelle,
J'ai fait trois stages: anglais et espagnol au collège et commerce en lycée technologique.
Après réflexion je souhaite commencer par le collège. En commerce il y a trop peu de poste, et je crois que j'ai définitivement envie de passer à autre chose, je préfère éveiller la curiosité grâce aux langues plutôt que de former de futurs commerciaux alors que je ne voudrais plus du tout exercer ce métier moi-même!
Et toi, quel est ton parcours?
J'ai fait trois stages: anglais et espagnol au collège et commerce en lycée technologique.
Après réflexion je souhaite commencer par le collège. En commerce il y a trop peu de poste, et je crois que j'ai définitivement envie de passer à autre chose, je préfère éveiller la curiosité grâce aux langues plutôt que de former de futurs commerciaux alors que je ne voudrais plus du tout exercer ce métier moi-même!
Et toi, quel est ton parcours?
- Eladia56Niveau 4
Ashtrak, ton retour est également très intéressant. Cela fait un an que j'ai quitté mon ancien job en entreprise (j'étais responsable marketing et communication) et je me rends compte que j'étais extrêmement angoissée au quotidien de part la disponibilité requise, la nécessité d'innoveret de prouver mon utilité (et oui, dans ce type de poste on est sur un siège éjectable), bref, je ne veux plus travailler dans ces conditions, d'après ce que je peux lire de ton expérience le stress est aussi présent quand on est prof mais il est différent c'est ça? L'obligation de moyens et non de résultat doit changer le quotidien aussi non?
Merci,
Eladia
Merci,
Eladia
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