Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- OrlandaFidèle du forum
Ici, une semaine est banalisée pour tous les professeurs du lycée. Les secondes sont en stage en entreprise et les premières et les terminales ont des épreuves calquées sur le bac. Nous faisons passer les oraux durant cette semaine.
- GaranceNeoprof expérimenté
tradition ? établissement privé ?ysabel a écrit:Garance a écrit:2 oraux blancs. Un en janvier/février, un autre en mai.
On le place sur notre temps libre ou sur nos heures de cours, de toute façon, on n'est pas payé pour...
Je fais passer mes élèves la semaine prochaine dans les conditions de l'examen (30 mn de préparation, 20mn de passage) et j'ajoute un temps de conseils pratiques. Je compte donc 1h. Par élève.
Pourquoi accepter ce bénévolat ?
????
- IphigénieProphète
C'est tout l'enjeu pour les autres: ne pas laisser créer une tradition là où il n'y en a pas encore!Garance a écrit:tradition ? établissement privé ?ysabel a écrit:Garance a écrit:2 oraux blancs. Un en janvier/février, un autre en mai.
On le place sur notre temps libre ou sur nos heures de cours, de toute façon, on n'est pas payé pour...
Je fais passer mes élèves la semaine prochaine dans les conditions de l'examen (30 mn de préparation, 20mn de passage) et j'ajoute un temps de conseils pratiques. Je compte donc 1h. Par élève.
Pourquoi accepter ce bénévolat ?
????
- User5899Demi-dieu
J'ai 48 élèves de première. Comment pourrais-je faire ?Garance a écrit:2 oraux blancs. Un en janvier/février, un autre en mai.
On le place sur notre temps libre ou sur nos heures de cours, de toute façon, on n'est pas payé pour...
Je fais passer mes élèves la semaine prochaine dans les conditions de l'examen (30 mn de préparation, 20mn de passage) et j'ajoute un temps de conseils pratiques. Je compte donc 1h. Par élève.
En outre, dans mon lycée, les notes d'oral sont les mêmes qu'ailleurs. Or, aucun oral blanc, au moins depuis mon arrivée en 90. Qu'en conclure ?
Perso, j'ai conclu. Je fais cours.
- User5899Demi-dieu
C'est incompréhensible. Et pourquoi accepter une organisation qu'on semble découvrir (et donc qu'on n'a pas mise sur pied) ? Vraiment, j'aimerais comprendre. Travailler gratuitement, c'est proclamer que ce qu'on fait ne vaut rien.ysabel a écrit:Garance a écrit:2 oraux blancs. Un en janvier/février, un autre en mai.
On le place sur notre temps libre ou sur nos heures de cours, de toute façon, on n'est pas payé pour...
Je fais passer mes élèves la semaine prochaine dans les conditions de l'examen (30 mn de préparation, 20mn de passage) et j'ajoute un temps de conseils pratiques. Je compte donc 1h. Par élève.
Pourquoi accepter ce bénévolat ?
Je connais un jeune homme marseillais qui a fréquenté un lycée privé de la banlieue sud. Son père, vieux pote à moi, m'a vanté cet établissement en ces termes : "Ils sont vraiment bien, pendant les vacances de Pâques, ils organisent des oraux blancs en 1re, ça ne nous coûte que 50 euros"
- IsidoriaDoyen
50 euros par enfant, ça commence à être pas mal comme rétribution, si on compte deux élèves par heure... Je vote pour!
- NLM76Grand Maître
C'est marrant ça. Cripure énonce un fait, établi. Or personne n'en a rien à cirer. Parce que les faits, on s'en tape. L'idéologie en revanche... «Les bacs blancs, c'est bien !», ça c'est du tenace.Cripure a écrit:En outre, dans mon lycée, les notes d'oral sont les mêmes qu'ailleurs. Or, aucun oral blanc, au moins depuis mon arrivée en 90. Qu'en conclure ?
Perso, j'ai conclu. Je fais cours.
Faites sauter ces bacs blancs, à la fois crétins et masochistes !
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- roxanneOracle
Chez nous, il n'y en a pas à l'oral. Je ferai des passages pendant mes cours en groupe. Ce qui importe en plus, me semble-t-il n'est pas tellement l'oral en soi que la synthèse derrière de la performance, or, c'est du temps en plus.
- User5899Demi-dieu
Et attention, hein : au moins deuxnlm76 a écrit:C'est marrant ça. Cripure énonce un fait, établi. Or personne n'en a rien à cirer. Parce que les faits, on s'en tape. L'idéologie en revanche... «Les bacs blancs, c'est bien !», ça c'est du tenace.Cripure a écrit:En outre, dans mon lycée, les notes d'oral sont les mêmes qu'ailleurs. Or, aucun oral blanc, au moins depuis mon arrivée en 90. Qu'en conclure ?
Perso, j'ai conclu. Je fais cours.
On a tellement de temps en rab pour faire cours et tenter d'enseigner quelque chose...
Et c'est la même chose pour les devoirs : j'avais dit que je ne fais faire que deux ou trois devoirs écrits par trimestre, parce que sinon, je n'ai pas le temps d'avancer. Pareil : silence. Laissons l'ours
Bon, ce n'est pas grave. Le grave, c'est la masse de travail, gratuit en outre, qu'on se laisse imposer en pure perte, la fatigue consécutive et donc, au bout du bout, le travail de moins bonne qualité. Qui supporterait aujourd'hui une année scolaire avec seulement trois jours de "vacances" à la Toussaint et sept en février ? Or, c'était la norme, jadis.
- BoubouleDoyen
Cripure a écrit:Et attention, hein : au moins deuxnlm76 a écrit:C'est marrant ça. Cripure énonce un fait, établi. Or personne n'en a rien à cirer. Parce que les faits, on s'en tape. L'idéologie en revanche... «Les bacs blancs, c'est bien !», ça c'est du tenace.Cripure a écrit:En outre, dans mon lycée, les notes d'oral sont les mêmes qu'ailleurs. Or, aucun oral blanc, au moins depuis mon arrivée en 90. Qu'en conclure ?
Perso, j'ai conclu. Je fais cours.
On a tellement de temps en rab pour faire cours et tenter d'enseigner quelque chose...
Et c'est la même chose pour les devoirs : j'avais dit que je ne fais faire que deux ou trois devoirs écrits par trimestre, parce que sinon, je n'ai pas le temps d'avancer. Pareil : silence. Laissons l'ours
Bon, ce n'est pas grave. Le grave, c'est la masse de travail, gratuit en outre, qu'on se laisse imposer en pure perte, la fatigue consécutive et donc, au bout du bout, le travail de moins bonne qualité. Qui supporterait aujourd'hui une année scolaire avec seulement trois jours de "vacances" à la Toussaint et sept en février ? Or, c'était la norme, jadis.
Jadis, il y avait plus que les saintes 36 semaines ?
Sinon, je trouve aussi les bacs blancs, etc. énergivores et chronophages et les collègues font trop d'évaluations...
- ysabelDevin
Je remonte ce topic...
En ce moment, bras de fer avec la direction et l'équipe de LV pour les oraux du bac. La direction veut que les collègues fassent passer 50 % sur le temps de cours et 50% sur le temps libre (sans compensation aucune). Evidemment, ça ne passe pas (enfin, certains collègues sont "carpettes") surtout pour certains qui ont 4 Terminales...
Dans la foulée, la direction a lancé - discrètement - un ballon d'essai vers nous pour proposer la même chose pour les oraux blancs de l'EAF... Chez nous, c'est clairement niet. Et on dégaine immédiatement l'arme atomique : plus de semaine banalisée, plus d'oraux blancs.
En ce moment, bras de fer avec la direction et l'équipe de LV pour les oraux du bac. La direction veut que les collègues fassent passer 50 % sur le temps de cours et 50% sur le temps libre (sans compensation aucune). Evidemment, ça ne passe pas (enfin, certains collègues sont "carpettes") surtout pour certains qui ont 4 Terminales...
Dans la foulée, la direction a lancé - discrètement - un ballon d'essai vers nous pour proposer la même chose pour les oraux blancs de l'EAF... Chez nous, c'est clairement niet. Et on dégaine immédiatement l'arme atomique : plus de semaine banalisée, plus d'oraux blancs.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Marguerite VNiveau 6
nlm76 a écrit:C'est marrant ça. Cripure énonce un fait, établi. Or personne n'en a rien à cirer. Parce que les faits, on s'en tape. L'idéologie en revanche... «Les bacs blancs, c'est bien !», ça c'est du tenace.Cripure a écrit:En outre, dans mon lycée, les notes d'oral sont les mêmes qu'ailleurs. Or, aucun oral blanc, au moins depuis mon arrivée en 90. Qu'en conclure ?
Perso, j'ai conclu. Je fais cours.
Faites sauter ces bacs blancs, à la fois crétins et masochistes !
Peut-être que dans l'établissement de Cripure, l'absence d'oraux blancs et des bienfaits qui (peut-être...) en découlent est compensée par l'excellence de l'enseignement dispensé...
Blague à part... Je ne crois pas qu'on puisse conclure du fait que les notes sont aussi bonnes dans le lycée de Cripure qui ne propose pas d'oraux blancs, qu'ailleurs, dont d'autres lycées qui en proposent, soit suffisant pour conclure à l'inutilité des oraux blancs. (J'ai toujours entendu les mathématiciens dire qu'on ne faisait pas de statistique sur le chiffre 1). C'est comme si je concluais du fait que notre lycée est toujours un peu au-dessus des moyennes académiques que c'est grâce aux oraux que nous organisons... alors que je sais très bien que c'est surtout parce que nous travaillons dans des conditions avantageuses, avec un public rural facile...
- NLM76Grand Maître
Pour faire un travail supplémentaire, il me faut la preuve positive que ce travail est utile. Il n'y a pas de preuve que ce travail est utile.
Je développe un peu ce qu'on peut raisonnablement supposer en l'espèce : oui, l'absence d'oraux blancs chez tonton Crip' est compensée par l'excellence de l'enseignement dispensé. Cette excellence est liée au fait que les enseignants perdent moins de temps (d'heures de cours, de préparation de cours, de fatigue) à faire des oraux blancs, et passent plus de temps à enseigner.
Je développe un peu ce qu'on peut raisonnablement supposer en l'espèce : oui, l'absence d'oraux blancs chez tonton Crip' est compensée par l'excellence de l'enseignement dispensé. Cette excellence est liée au fait que les enseignants perdent moins de temps (d'heures de cours, de préparation de cours, de fatigue) à faire des oraux blancs, et passent plus de temps à enseigner.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- User5899Demi-dieu
Par ailleurs, je confirme qu'on n'établit pas de statistiques sur des chiffres, ni 1 ni les neuf autresnlm76 a écrit:Pour faire un travail supplémentaire, il me faut la preuve positive que ce travail est utile. Il n'y a pas de preuve que ce travail est utile.
Je développe un peu ce qu'on peut raisonnablement supposer en l'espèce : oui, l'absence d'oraux blancs chez tonton Crip' est compensée par l'excellence de l'enseignement dispensé. Cette excellence est liée au fait que les enseignants perdent moins de temps (d'heures de cours, de préparation de cours, de fatigue) à faire des oraux blancs, et passent plus de temps à enseigner.
- doctor whoDoyen
Mais Cripure, vous disiez que vous faisiez s'enregistrer les élèves. Il y a donc un entraînement à l'oral, pas blanc, mais un entraînement tout de même.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- doctor whoDoyen
D'ailleurs, je serais très intéressé par quelques renseignements pratiques sur cette histoire d'enregistrements.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- User5899Demi-dieu
Mais oui, je suis professeur, je dispense des cours et je conçois des évaluations, dont des devoirs de 4h et des reprises orales de textes (sans entretien). En revanche, comme nous tous, je pense, je n'ai que 4h/sem pour travailler avec de gentils élèves ruraux que des programmes stupides ont rendus aussi habiles sur les textes qu'un écolier du primaire jadis, ce qui fait qu'en seconde et en première, je (puis nous) me suis toujours attaché à refuser que les heures de cours soient excessivement utilisées pour des entraînements "à la chaîne", qui plus est assurés par d'autres (je veux entendre les erreurs de mes élèves et concevoir des séances de remédiation). J'ai donc mis au point un système d'oral enregistré sur un fichier son que l'on m'envoie et qui sert plus à l'élève (il éprouve la difficulté à présenter oralement ce qu'il sait ou croit savoir) qu'à moi pour une évaluation. Chacun fait bien ce qu'il veut, mais comme en plus, on ne veut pas nous payer en plus, en général, j'ai bidouillé ça. Et je garde mes heures de cours.doctor who a écrit:Mais Cripure, vous disiez que vous faisiez s'enregistrer les élèves. Il y a donc un entraînement à l'oral, pas blanc, mais un entraînement tout de même.
Les élèves choisissent un texte sur la liste provisoire dont ils disposent, ils traitent la question standard "Quel est selon vous l'intérêt de ce texte ?" et ils s'enregistrent soit sur leur smartphone, soit sur l'enregistreur MP3 que chaque élève reçoit pour les langues vivantes avec ses manuels à l'entrée au lycée. Ils m'envoient le fichier son, enregistré d'un seul tenant, sans action sur pause ou sur arrêt (ils peuvent truander avec la technique, mais quelqu'un qui reprend, ça s'entend) par mail. J'écoute et j'établis par mail également une fiche de compte-rendu. Rien de très fatigant. Pour les entretiens, à l'occasion de la fin de l'étude d'une œuvre ou d'un GT, ou préalablement à l'étude (mais après lecture imposée), je fais une session d'entretiens en classe : un élève choisi par moi, 4 questions notées chacune sur 5 (alternance entre questions de simple lecture/observation, d'interprétation ou de situation par rapport au cours, à d'autres textes lus). Si un silence de plus d'une minute s'établit, j'arrête la note là où on en est et je prends un autre élève. Ca fait un peu mitrailleuse, ça me va.
- Invité ElExpert spécialisé
Ça alors: je fais exactement la même chose, y compris en langues anciennes (après m'être rendu compte à mes débuts que certains butaient encore sur les mots en terminale!).Cripure a écrit:Mais oui, je suis professeur, je dispense des cours et je conçois des évaluations, dont des devoirs de 4h et des reprises orales de textes (sans entretien). En revanche, comme nous tous, je pense, je n'ai que 4h/sem pour travailler avec de gentils élèves ruraux que des programmes stupides ont rendus aussi habiles sur les textes qu'un écolier du primaire jadis, ce qui fait qu'en seconde et en première, je (puis nous) me suis toujours attaché à refuser que les heures de cours soient excessivement utilisées pour des entraînements "à la chaîne", qui plus est assurés par d'autres (je veux entendre les erreurs de mes élèves et concevoir des séances de remédiation). J'ai donc mis au point un système d'oral enregistré sur un fichier son que l'on m'envoie et qui sert plus à l'élève (il éprouve la difficulté à présenter oralement ce qu'il sait ou croit savoir) qu'à moi pour une évaluation. Chacun fait bien ce qu'il veut, mais comme en plus, on ne veut pas nous payer en plus, en général, j'ai bidouillé ça. Et je garde mes heures de cours.doctor who a écrit:Mais Cripure, vous disiez que vous faisiez s'enregistrer les élèves. Il y a donc un entraînement à l'oral, pas blanc, mais un entraînement tout de même.
Les élèves choisissent un texte sur la liste provisoire dont ils disposent, ils traitent la question standard "Quel est selon vous l'intérêt de ce texte ?" et ils s'enregistrent soit sur leur smartphone, soit sur l'enregistreur MP3 que chaque élève reçoit pour les langues vivantes avec ses manuels à l'entrée au lycée. Ils m'envoient le fichier son, enregistré d'un seul tenant, sans action sur pause ou sur arrêt (ils peuvent truander avec la technique, mais quelqu'un qui reprend, ça s'entend) par mail. J'écoute et j'établis par mail également une fiche de compte-rendu. Rien de très fatigant. Pour les entretiens, à l'occasion de la fin de l'étude d'une œuvre ou d'un GT, ou préalablement à l'étude (mais après lecture imposée), je fais une session d'entretiens en classe : un élève choisi par moi, 4 questions notées chacune sur 5 (alternance entre questions de simple lecture/observation, d'interprétation ou de situation par rapport au cours, à d'autres textes lus). Si un silence de plus d'une minute s'établit, j'arrête la note là où on en est et je prends un autre élève. Ca fait un peu mitrailleuse, ça me va.
Le matériel des LV étant peu pratique à mon goût, ils s'enregistrent sur smartphone (les rares élèves qui n'en possèdent pas trouvent toujours quelqu'un pour le leur prêter), et ils me l'envoient. Ils enregistrent soit la lecture du texte (et alors je note assez sévèrement), soit le commentaire.
En revanche, au moins une fois dans l'année, je m'arrange pour qu'ils soient obligés, a posteriori, de s'écouter eux-mêmes, en salle informatique par exemple (je mets leurs enregistrements sur l'ENT): c'est infiniment plus clair et formateur pour eux que de subir une avalanche de remarques et d'appréciations (que je donne après, évidemment). Et s'ils trouvent que ce qu'ils font est mauvais, moi, je n'y suis pour rien!
Certes, ils ne s'entraînent pas à la préparation d'une demi-heure, mais ils sont libres de se donner la contrainte (et je les y encourage), et de toute façon l'essentiel n'est pas là.
- User5899Demi-dieu
Exactement. L'examen blanc où l'on joue à tout faire comme à l'examen me semble tout à fait inutile, il faut intégrer cela à l'apprentissage.elpenor a écrit:Ça alors: je fais exactement la même chose, y compris en langues anciennes (après m'être rendu compte à mes débuts que certains butaient encore sur les mots en terminale!).Cripure a écrit:Mais oui, je suis professeur, je dispense des cours et je conçois des évaluations, dont des devoirs de 4h et des reprises orales de textes (sans entretien). En revanche, comme nous tous, je pense, je n'ai que 4h/sem pour travailler avec de gentils élèves ruraux que des programmes stupides ont rendus aussi habiles sur les textes qu'un écolier du primaire jadis, ce qui fait qu'en seconde et en première, je (puis nous) me suis toujours attaché à refuser que les heures de cours soient excessivement utilisées pour des entraînements "à la chaîne", qui plus est assurés par d'autres (je veux entendre les erreurs de mes élèves et concevoir des séances de remédiation). J'ai donc mis au point un système d'oral enregistré sur un fichier son que l'on m'envoie et qui sert plus à l'élève (il éprouve la difficulté à présenter oralement ce qu'il sait ou croit savoir) qu'à moi pour une évaluation. Chacun fait bien ce qu'il veut, mais comme en plus, on ne veut pas nous payer en plus, en général, j'ai bidouillé ça. Et je garde mes heures de cours.doctor who a écrit:Mais Cripure, vous disiez que vous faisiez s'enregistrer les élèves. Il y a donc un entraînement à l'oral, pas blanc, mais un entraînement tout de même.
Les élèves choisissent un texte sur la liste provisoire dont ils disposent, ils traitent la question standard "Quel est selon vous l'intérêt de ce texte ?" et ils s'enregistrent soit sur leur smartphone, soit sur l'enregistreur MP3 que chaque élève reçoit pour les langues vivantes avec ses manuels à l'entrée au lycée. Ils m'envoient le fichier son, enregistré d'un seul tenant, sans action sur pause ou sur arrêt (ils peuvent truander avec la technique, mais quelqu'un qui reprend, ça s'entend) par mail. J'écoute et j'établis par mail également une fiche de compte-rendu. Rien de très fatigant. Pour les entretiens, à l'occasion de la fin de l'étude d'une œuvre ou d'un GT, ou préalablement à l'étude (mais après lecture imposée), je fais une session d'entretiens en classe : un élève choisi par moi, 4 questions notées chacune sur 5 (alternance entre questions de simple lecture/observation, d'interprétation ou de situation par rapport au cours, à d'autres textes lus). Si un silence de plus d'une minute s'établit, j'arrête la note là où on en est et je prends un autre élève. Ca fait un peu mitrailleuse, ça me va.
Le matériel des LV étant peu pratique à mon goût, ils s'enregistrent sur smartphone (les rares élèves qui n'en possèdent pas trouvent toujours quelqu'un pour le leur prêter), et ils me l'envoient. Ils enregistrent soit la lecture du texte (et alors je note assez sévèrement), soit le commentaire.
En revanche, au moins une fois dans l'année, je m'arrange pour qu'ils soient obligés, a posteriori, de s'écouter eux-mêmes, en salle informatique par exemple (je mets leurs enregistrements sur l'ENT): c'est infiniment plus clair et formateur pour eux que de subir une avalanche de remarques et d'appréciations (que je donne après, évidemment). Et s'ils trouvent que ce qu'ils font est mauvais, moi, je n'y suis pour rien!
Certes, ils ne s'entraînent pas à la préparation d'une demi-heure, mais ils sont libres de se donner la contrainte (et je les y encourage), et de toute façon l'essentiel n'est pas là.
- Invité ElExpert spécialisé
Quelque chose en moi résiste encore concernant l'examen blanc. Je n'ai aucune preuve que, du point de vue des compétences nécessaires, il soit décisif. Mais il me semble que pour la plupart l'examen blanc est pris suffisamment au sérieux (ils tremblent comme des feuilles de la même manière que si c'était le vrai), et qu'il leur est alors utile pour gérer un peu le stress de l'oral décisif. Si c'est le cas, ça ne me paraît pas tout à fait inutile.
- Marguerite VNiveau 6
Je trouve ce système d'enregistrement très astucieux et intéressant. À mon avis, ce n'est pas loin de prendre autant de temps qu'un oral blanc et ça n'est pas mieux payé... Sauf qu'on est tranquille à la maison et qu'on travaille à son rythme. En ce qui me concerne, je pratique aussi le tirage au sort en classe entière. On réalise en amont une étude linéaire (en classe ou demandée à la maison). Je pose une question et laisse 30 minutes de préparation (si je suis en retard, je fais préparer à la maison), tout le monde met son petit nom dans ma trousse, je tire au sort et l'élève passe devant la classe, avec ou sans entretien ensuite.Cripure a écrit:Mais oui, je suis professeur, je dispense des cours et je conçois des évaluations, dont des devoirs de 4h et des reprises orales de textes (sans entretien). En revanche, comme nous tous, je pense, je n'ai que 4h/sem pour travailler avec de gentils élèves ruraux que des programmes stupides ont rendus aussi habiles sur les textes qu'un écolier du primaire jadis, ce qui fait qu'en seconde et en première, je (puis nous) me suis toujours attaché à refuser que les heures de cours soient excessivement utilisées pour des entraînements "à la chaîne", qui plus est assurés par d'autres (je veux entendre les erreurs de mes élèves et concevoir des séances de remédiation). J'ai donc mis au point un système d'oral enregistré sur un fichier son que l'on m'envoie et qui sert plus à l'élève (il éprouve la difficulté à présenter oralement ce qu'il sait ou croit savoir) qu'à moi pour une évaluation. Chacun fait bien ce qu'il veut, mais comme en plus, on ne veut pas nous payer en plus, en général, j'ai bidouillé ça. Et je garde mes heures de cours.doctor who a écrit:Mais Cripure, vous disiez que vous faisiez s'enregistrer les élèves. Il y a donc un entraînement à l'oral, pas blanc, mais un entraînement tout de même.
Les élèves choisissent un texte sur la liste provisoire dont ils disposent, ils traitent la question standard "Quel est selon vous l'intérêt de ce texte ?" et ils s'enregistrent soit sur leur smartphone, soit sur l'enregistreur MP3 que chaque élève reçoit pour les langues vivantes avec ses manuels à l'entrée au lycée. Ils m'envoient le fichier son, enregistré d'un seul tenant, sans action sur pause ou sur arrêt (ils peuvent truander avec la technique, mais quelqu'un qui reprend, ça s'entend) par mail. J'écoute et j'établis par mail également une fiche de compte-rendu. Rien de très fatigant. Pour les entretiens, à l'occasion de la fin de l'étude d'une œuvre ou d'un GT, ou préalablement à l'étude (mais après lecture imposée), je fais une session d'entretiens en classe : un élève choisi par moi, 4 questions notées chacune sur 5 (alternance entre questions de simple lecture/observation, d'interprétation ou de situation par rapport au cours, à d'autres textes lus). Si un silence de plus d'une minute s'établit, j'arrête la note là où on en est et je prends un autre élève. Ca fait un peu mitrailleuse, ça me va.
Pour préparer l'entretien, il m'arrive parfois de faire des équipes qui préparent des batteries de questions qu'ils soumettent ensuite aux autres équipes. Je trouve intéressant de demander aux élèves de réfléchir aux questions pertinentes à poser...
- User5899Demi-dieu
Pfff... C'est juste un élément de plus dans leur mythologie selon laquelle l'examen se passe partout sauf en eux, j'en suis convaincu. Et ils me détestent parfois de me voir si détendu quand je leur dis que moi, je ne passe rien et que c'est leur travail qu'on évaluera, raison pour laquelle polycopiés nada, non, no way, nope !elpenor a écrit:Quelque chose en moi résiste encore concernant l'examen blanc. Je n'ai aucune preuve que, du point de vue des compétences nécessaires, il soit décisif. Mais il me semble que pour la plupart l'examen blanc est pris suffisamment au sérieux (ils tremblent comme des feuilles de la même manière que si c'était le vrai), et qu'il leur est alors utile pour gérer un peu le stress de l'oral décisif. Si c'est le cas, ça ne me paraît pas tout à fait inutile.
- Marguerite VNiveau 6
Je trouve que l'intérêt d'un oral est blanc est aussi qu'il impose aux élèves de reprendre et réviser leurs textes. Certains se rendent alors compte de la nécessité de le faire. En même temps, je n'ai jamais passé un seul oral blanc de toute ma vie de lycéenne et nous ne nous en sortions pas si mal le jour J...elpenor a écrit:Quelque chose en moi résiste encore concernant l'examen blanc. Je n'ai aucune preuve que, du point de vue des compétences nécessaires, il soit décisif. Mais il me semble que pour la plupart l'examen blanc est pris suffisamment au sérieux (ils tremblent comme des feuilles de la même manière que si c'était le vrai), et qu'il leur est alors utile pour gérer un peu le stress de l'oral décisif. Si c'est le cas, ça ne me paraît pas tout à fait inutile.
- Invité ElExpert spécialisé
@ Cripure J'y réfléchirai, sans aucun doute
Ce que tu fais est sans doute formateur pour eux. Mais, très mal à l'aise à leur âge, j'ai trop le souvenir de ces moments horribles d'incertitude et je n'arrive pas à me résoudre à être aussi direct. Pourtant, c'est vrai, un jour il a bien fallu sauter dans le vide, et tout seul.
@Marguerite V C'est un bon argument aussi. Tout ce qui a été révisé pour l'oral blanc est mieux assimilé après les révisions finales.
Ce que tu fais est sans doute formateur pour eux. Mais, très mal à l'aise à leur âge, j'ai trop le souvenir de ces moments horribles d'incertitude et je n'arrive pas à me résoudre à être aussi direct. Pourtant, c'est vrai, un jour il a bien fallu sauter dans le vide, et tout seul.
@Marguerite V C'est un bon argument aussi. Tout ce qui a été révisé pour l'oral blanc est mieux assimilé après les révisions finales.
- User5899Demi-dieu
Je me retrouve dans ce que dit Marguerite : jamais de bac blanc quand j'étais lycéen, et j'ai séché les Capes blancs et les agregs blanches.
Je n'ai eu de blanc que des concours, en khâgne. Et je n'ai raté que les ENS
Je n'ai eu de blanc que des concours, en khâgne. Et je n'ai raté que les ENS
- NLM76Grand Maître
Bon, sur la question des examens blancs, on progresse.
D'autre part, à propos des prestations enregistrées. Je suis très réticent. Probablement est-ce par flemme. Je n'aime pas corriger des copies; mais ça me va quand même, en m'installant au café, et en écoutant la rumeur de la ville, en causant avec les copains qui vaguent par là, et en voyant passer les jolies femmes. En revanche, écouter des élèves par le biais d'une machine, moi qui n'aime pas le téléphone, n'apprécie que très peu la musique enregistrée, ce serait l'horreur. J'ai le sentiment assez certain que faire cela me rendrait TRÈS malheureux. Ce serait pour moi un pas de plus vers la déshumanisation (que décrit assez bien Houellebecq dans La possibilité d'une île). Vraiment, l'idée que vous évoquez m'angoisse profondément, au point que j'en ai des palpitations.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum