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- maikreeeesseGrand sage
Je ne sais pas non plus Celadon, mais cette peur est là. Je crois aussi qu'on ne croit plus à la grève, tout simplement. Je suis peut-être une dame patronnesse, une couarde, une pleutre, une dinde docile, mais je ne crois plus à la grève, c'est tout. Je vais y aller parce que l'ensemble de l'école est fermée, mais c'est à ce moment aussi que j'ai l'impression d'être un mouton. Je fait mon petit tour dans la ville jusqu'à la préfecture et après ?
Le lendemain je reprends mon cartable et hop, c'est oublié dans les médias et chez les parents.
Ce qui me désespère, c'est que je n'ai aucune solution à proposer ( à part bloquer la route des vacances,) je suis coincée. Je me sens seule, et ce n'est pas seulement la faute des syndicats et des collègues.
Le lendemain je reprends mon cartable et hop, c'est oublié dans les médias et chez les parents.
Ce qui me désespère, c'est que je n'ai aucune solution à proposer ( à part bloquer la route des vacances,) je suis coincée. Je me sens seule, et ce n'est pas seulement la faute des syndicats et des collègues.
- Ma'amÉrudit
J'ai l'impression que c'est pire qu'avant. Chez les vieux instits, il y avait de vrais syndicalistes.
Maintenant c'est presque mal vu d'être syndiqué, sauf qu'on est bien contents de les trouver quand on a un problème.
80 % de la profession est composée de mères de famille, pour qui ce salaire est un salaire d'appoint. C'est monsieur qui fait bouillir la marmite. D'où un certain nombre de jours d'arrêt pour enfants malades, mais également, une très grande docilité.
Par contre, si on commence à toucher aux vacances et si elles doivent faire garder leurs enfants, ces dames vont peut-être se réveiller...
Maintenant c'est presque mal vu d'être syndiqué, sauf qu'on est bien contents de les trouver quand on a un problème.
80 % de la profession est composée de mères de famille, pour qui ce salaire est un salaire d'appoint. C'est monsieur qui fait bouillir la marmite. D'où un certain nombre de jours d'arrêt pour enfants malades, mais également, une très grande docilité.
Par contre, si on commence à toucher aux vacances et si elles doivent faire garder leurs enfants, ces dames vont peut-être se réveiller...
- CeladonDemi-dieu
Mais pas sur ton compte en banque. C'est bien là le seul effet qu'elle a encore, la grève.maikreeeesse a écrit:Je ne sais pas non plus Celadon, mais cette peur est là. Je crois aussi qu'on ne croit plus à la grève, tout simplement. Je suis peut-être une dame patronnesse, une couarde, une pleutre, une dinde docile, mais je ne crois plus à la grève, c'est tout. Je vais y aller parce que l'ensemble de l'école est fermée, mais c'est à ce moment aussi que j'ai l'impression d'être un mouton. Je fait mon petit tour dans la ville jusqu'à la préfecture et après ?
Le lendemain je reprends mon cartable et hop, c'est oublié dans les médias et chez les parents.
Ce qui me désespère, c'est que je n'ai aucune solution à proposer ( à part bloquer la route des vacances,) je suis coincée. Je me sens seule, et ce n'est pas seulement la faute des syndicats et des collègues.
- Ma'amÉrudit
Une grève ponctuelle est inefficace, comme le dit maikreeeesse. Il faudrait un vrai blocage, mais depuis l'échec des grèves de 2003, ce n'est plus possible.
De toute façon, si les syndicats majoritaires signent le texte c'est mort.
Après la réforme des rythmes, je pensais que les élections professionnelles seraient sanglantes. Pas du tout. C'est à désespérer.
De toute façon, si les syndicats majoritaires signent le texte c'est mort.
Après la réforme des rythmes, je pensais que les élections professionnelles seraient sanglantes. Pas du tout. C'est à désespérer.
- LefterisEsprit sacré
Le problème est justement que les PE ont reconduit des syndicats qui signent tout. S'ils s'étaient réveillés aux élections suivant la réforme des rythmes, la donne aurait peut- être été meilleure. Là, ils ont fait un chèque en blanc aux amis du gouvernement, de l'administration en général. Les PE me rappellent un fable d'Esope, où les moutons font confiance aux loups.maîtresse a écrit:Une grève ponctuelle est inefficace, comme le dit maikreeeesse. Il faudrait un vrai blocage, mais depuis l'échec des grèves de 2003, ce n'est plus possible.
De toute façon, si les syndicats majoritaires signent le texte c'est mort.
Après la réforme des rythmes, je pensais que les élections professionnelles seraient sanglantes. Pas du tout. C'est à désespérer.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Ma'amÉrudit
C'est exactement ça.
C'est triste à dire, mais nous méritons amplement tout ce qui nous arrive.
C'est triste à dire, mais nous méritons amplement tout ce qui nous arrive.
- RoninMonarque
+1
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- Ma'amÉrudit
J'ajouterais que la plupart des PE que je connais croient VRAIMENT que le SNUIPP a toujours été contre la réforme des rythmes.
- maikreeeesseGrand sage
maîtresse a écrit:Une grève ponctuelle est inefficace, comme le dit maikreeeesse. Il faudrait un vrai blocage, mais depuis l'échec des grèves de 2003, ce n'est plus possible.
De toute façon, si les syndicats majoritaires signent le texte c'est mort.
Après la réforme des rythmes, je pensais que les élections professionnelles seraient sanglantes. Pas du tout. C'est à désespérer.
Et oui !
Ce que je constate, c'est que lorsque j'ai débuté (il y a 16 ans) , j'allais à différentes journées syndicales bannalisées, de syndicats différents. Malgré des différences politiques, les syndicalistes de base à l'époque étaient des gens frappés de bon sens, qui n'avaient pas peur de réagir (et souvent des hommes...), qu'ils soient à FO, SE ou SnuiPP. Ces journées étaient formidables car permettaient de nous aider à lire entre les lignes, à rencontrer de très nombreux collègues, à pointer des problèmes à venir. De plus, les syndicalistes présents prenaient la mesure de l'assistance, les remarques, les réactions de la foule. Certains venaient pour s'informer, d'autres pour éviter un samedi matin travaillé, d'autres pour râler ou discuter et il y avait foule. Cela n'existe pratiquement plus, les journées sont disséminées sur l'année et accueillent peu de personnes à chaque fois.
Maintenant notre opposition est passive, se voit peu, est peu efficace et nous broit solitairement.
- Ma'amÉrudit
C'est devenu une profession de nanas.
- YazilikayaNeoprof expérimenté
maîtresse a écrit:J'ai l'impression que c'est pire qu'avant. Chez les vieux instits, il y avait de vrais syndicalistes.
Maintenant c'est presque mal vu d'être syndiqué, sauf qu'on est bien contents de les trouver quand on a un problème.
80 % de la profession est composée de mères de famille, pour qui ce salaire est un salaire d'appoint. C'est monsieur qui fait bouillir la marmite. D'où un certain nombre de jours d'arrêt pour enfants malades, mais également, une très grande docilité.
Par contre, si on commence à toucher aux vacances et si elles doivent faire garder leurs enfants, ces dames vont peut-être se réveiller...
Bon là, je ne suis pas d'accord. Pour la plupart des PE, c'est un salaire vital.
Non, si nous ne réagissons pas, c'est que nous sommes trop cons et trop dociles.
- RoninMonarque
Les PE se comportent instinctivement comme des larbins. Ça tombe bien c'est comme cela que nous voit le ministère.
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- XIIINeoprof expérimenté
Le syndrome du larbin: http://reseauinternational.net/le-syndrome-du-larbin/
- OsmieSage
maîtresse a écrit:C'est devenu une profession de nanas.
J'espère quand même que ce n'est pas une question de sexe ! Les femmes seraient-elles plus impressionnables que les hommes ? Moins impliquées ? Comblées parce qu'elles ont fait des bébés ? A mes yeux, le problème vient d'un manque cruel de mobilisation collective dans la profession (hommes et femmes confondus) ; syndicalement, du moins dans mon académie, il y a énormément de travail de terrain à faire, des collègues à informer pour qu'ils s'intéressent au fonctionnement de leur métier puis fassent vivre une section localement. Cela demande beaucoup de temps, la transmission ne s'étant pas faite entre les générations.
- RoninMonarque
Ben le côté maman faut reconnaître qu'il est sacrément présent.
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- Ma'amÉrudit
Yazilikaya a écrit:maîtresse a écrit:J'ai l'impression que c'est pire qu'avant. Chez les vieux instits, il y avait de vrais syndicalistes.
Maintenant c'est presque mal vu d'être syndiqué, sauf qu'on est bien contents de les trouver quand on a un problème.
80 % de la profession est composée de mères de famille, pour qui ce salaire est un salaire d'appoint. C'est monsieur qui fait bouillir la marmite. D'où un certain nombre de jours d'arrêt pour enfants malades, mais également, une très grande docilité.
Par contre, si on commence à toucher aux vacances et si elles doivent faire garder leurs enfants, ces dames vont peut-être se réveiller...
Bon là, je ne suis pas d'accord. Pour la plupart des PE, c'est un salaire vital.
Non, si nous ne réagissons pas, c'est que nous sommes trop cons et trop dociles.
Je me suis mal exprimée. Ce que je voulais dire par là, c'est que les PE sont souvent mariées à des hommes qui gagnent largement plus qu'elles, même s'ils ont un diplôme inférieur d'ailleurs...
- évolutionsNiveau 6
Merci Roumégueur Premier. J'attendais le communiqué de FO concernant cette réunion en vue du projet de décret remettant en cause notre statut. Elle fait suite à la réunion du 05 novembre dernier. Les choses semblent donc se confirmer sur la destruction de notre statut particulier dans la fonction publique d’État.
Les syndicats que certains appellent les syndicats jaunes : SNUIP"I"P"O", SE-UNSA et SGEN CFDT sont réellement les courroies de transmission du gouvernement. Lorsque je rencontre leurs représentants, qui n'hésitent pas à tracter pour leur syndicat même lors d'une animation type "Grand messe", je ne leur adresse même pas la parole. Ils font souvent mine de n'être pas concernés par mon dédain et ils n'ont pas tort. En effet, les trop nombreux moutons individualistes qui peuplent les écoles primaires de France se métamorphosent facilement en veaux au moment des élections professionnelles. Ils les ont majoritairement réélus et cela leur donne un chèque en blanc pour endormir les enseignants.
Le gouvernement peut alors avancer, comme je l'ai déjà dit, ses pions sur l'échiquier. Leur plan machiavélique est mis en œuvre et il s'appelle : la décentralisation et le transfert des charges d’État en matière d'instruction vers les collectivités locales. Ils veulent absolument se débarrasser des salaires et des pensions des enseignants et cela a été annoncé par Agnès Verdier Molinié il y a un peu plus de 3 ans.
On commence doucement en créant un cadre juridique qui permet ce transfert : Il s'appelle le PET (Projet Éducatif Territorial) et, par un bidouillage abracadabrantesque, on crée une tambouille infâme dont les effets étaient prévisibles : les rythmes scolaires, les Temps A Perdre (TAP). Aujourd'hui, on entend les petits instits se plaindre de la fatigue pour eux et pour leurs élèves. Nos gouvernants n'en ont cure parce que la grande garderie gratuite est ouverte (et même une demi-journée de plus par semaine) et que leur réserve d'électeurs est contente.
Le hic pour le gouvernement, c'est que la mayonnaise ne prend pas. Il essaye d'imposer sa flatuosité en faisant du chantage aux mairies : "Vous savez, si vous voulez des sousous pour organiser les TAP, il faut faire un PET". Malgré cela, toutes les communes n'ont pas accepté et beaucoup sont obligées de rendre les activités périscolaires payantes.
Pour résoudre ce problème, le gouvernement tente-t-il de modifier les Obligations Réglementaires de Service des enseignants du primaire pour fournir une main d’œuvre abondante et gratuite aux communes ? Si tel était le cas, j'espère que nous serions dotés de pointeuses dans les écoles afin de comptabiliser les heures puisque c'est ce qu'ils veulent. En dehors des 1607 heures, pas une minutes de travail en plus. On verrait qui serait les perdants car j'ai comme l'impression qu'ils considèrent qu'en dehors des heures effectuées devant les élèves, nous nous la coulons douce. C'est vraiment pathétique.
Les syndicats que certains appellent les syndicats jaunes : SNUIP"I"P"O", SE-UNSA et SGEN CFDT sont réellement les courroies de transmission du gouvernement. Lorsque je rencontre leurs représentants, qui n'hésitent pas à tracter pour leur syndicat même lors d'une animation type "Grand messe", je ne leur adresse même pas la parole. Ils font souvent mine de n'être pas concernés par mon dédain et ils n'ont pas tort. En effet, les trop nombreux moutons individualistes qui peuplent les écoles primaires de France se métamorphosent facilement en veaux au moment des élections professionnelles. Ils les ont majoritairement réélus et cela leur donne un chèque en blanc pour endormir les enseignants.
Le gouvernement peut alors avancer, comme je l'ai déjà dit, ses pions sur l'échiquier. Leur plan machiavélique est mis en œuvre et il s'appelle : la décentralisation et le transfert des charges d’État en matière d'instruction vers les collectivités locales. Ils veulent absolument se débarrasser des salaires et des pensions des enseignants et cela a été annoncé par Agnès Verdier Molinié il y a un peu plus de 3 ans.
On commence doucement en créant un cadre juridique qui permet ce transfert : Il s'appelle le PET (Projet Éducatif Territorial) et, par un bidouillage abracadabrantesque, on crée une tambouille infâme dont les effets étaient prévisibles : les rythmes scolaires, les Temps A Perdre (TAP). Aujourd'hui, on entend les petits instits se plaindre de la fatigue pour eux et pour leurs élèves. Nos gouvernants n'en ont cure parce que la grande garderie gratuite est ouverte (et même une demi-journée de plus par semaine) et que leur réserve d'électeurs est contente.
Le hic pour le gouvernement, c'est que la mayonnaise ne prend pas. Il essaye d'imposer sa flatuosité en faisant du chantage aux mairies : "Vous savez, si vous voulez des sousous pour organiser les TAP, il faut faire un PET". Malgré cela, toutes les communes n'ont pas accepté et beaucoup sont obligées de rendre les activités périscolaires payantes.
Pour résoudre ce problème, le gouvernement tente-t-il de modifier les Obligations Réglementaires de Service des enseignants du primaire pour fournir une main d’œuvre abondante et gratuite aux communes ? Si tel était le cas, j'espère que nous serions dotés de pointeuses dans les écoles afin de comptabiliser les heures puisque c'est ce qu'ils veulent. En dehors des 1607 heures, pas une minutes de travail en plus. On verrait qui serait les perdants car j'ai comme l'impression qu'ils considèrent qu'en dehors des heures effectuées devant les élèves, nous nous la coulons douce. C'est vraiment pathétique.
- Pat BÉrudit
Malheureusement, tout le monde les dépasserait, les heures... et en plus vous en feriez encore à la maison... et "ils" trouveraient ça normal, salueraient ce beau dévouement, sans comprendre qu'on n'a pas d'autre choix que de préparer sérieusement sa journée si on veut que ça se passe bien, et qu'on s'y épuise si on nous rajoute trop de choses à côté...
Ah mais j'oubliais que le principe est aussi de "tayloriser" l'enseignement pour qu'il perde le côté artisanal et se fasse à la chaîne en prenant tous des cours tout faits... gain de temps, hop, on rajoute des heures...
Ah mais j'oubliais que le principe est aussi de "tayloriser" l'enseignement pour qu'il perde le côté artisanal et se fasse à la chaîne en prenant tous des cours tout faits... gain de temps, hop, on rajoute des heures...
- XIIINeoprof expérimenté
Le rêve des libéraux étaient de déconnecter le temps des élèves du temps des enseignants (dans un 1er TEMPS). Le Ps l'a fait!
- CeladonDemi-dieu
Je ne sais pas ce qui se passait en France en 86 mais je sais que mon fiston en CM1, dans l'école française d'une capitale étrangère, avait affaire à un maître expat (ils l'étaient à peu près tous à cette époque-là et la loi Jospin de 89 s'expérimentait...) qui faisait passer les contrôles (notés en lettres de A à D, révolutionnaire, s'pas ?) en même temps que ses collègues du même niveau, à la virgule près et à la seconde près. J'étais déjà horrifiée, la porte était ouverte à tout ce qui allait suivre. Maîtres dociles et pire, enthousiastes, pour expérimenter ces horreurs qui nous ont menés où nous sommes aujourd'hui et parfaitement incapables d'en analyser les conséquences. De toute façon l'enseignement français à l'étranger a toujours servi de labo ET de vitrine à l'EN.Pat B a écrit:Malheureusement, tout le monde les dépasserait, les heures... et en plus vous en feriez encore à la maison... et "ils" trouveraient ça normal, salueraient ce beau dévouement, sans comprendre qu'on n'a pas d'autre choix que de préparer sérieusement sa journée si on veut que ça se passe bien, et qu'on s'y épuise si on nous rajoute trop de choses à côté...
Ah mais j'oubliais que le principe est aussi de "tayloriser" l'enseignement pour qu'il perde le côté artisanal et se fasse à la chaîne en prenant tous des cours tout faits... gain de temps, hop, on rajoute des heures...
- LefterisEsprit sacré
C'est ça qu'il faut rappeler : toutes les réformes vont dans ce sens , que ça soit celle des rythmes, celle de l'autonomie des EPLE , la dislocation des programmes nationaux, et de l'évaluation , le début du transfert de certains personnels aux régions. Tout est comptable, tout va dans le sens de l'éclatement de la Nation (gênante dans une optique libérale, avec ses lois, ses protections) pour l'"Europe des régions", qui est dans l'agenda des hommes de Bruxelles, sous la poussée des théories de l'OCDE. Le pédagogisme est l'habillage idéologique tout ça.évolutions a écrit:
Le gouvernement peut alors avancer, comme je l'ai déjà dit, ses pions sur l'échiquier. Leur plan machiavélique est mis en œuvre et il s'appelle : la décentralisation et le transfert des charges d’État en matière d'instruction vers les collectivités locales. Ils veulent absolument se débarrasser des salaires et des pensions des enseignants et cela a été annoncé par Agnès Verdier Molinié il y a un peu plus de 3 ans.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CeladonDemi-dieu
Ca met du temps mais c'est en train de s'accélérer, là.
- évolutionsNiveau 6
Oui Celadon, c'est très inquiétant et je déplore cette situation mais j'ai quelques explications qui n'engagent que moi bien sûr.Celadon a écrit:C'est là qu'on s'aperçoit que quel que soit le nombre d'années d'études, le diplôme obtenu, la difficulté du concours, le primaire était, est et hélas on peut le soupçonner, restera primaire. Je ne sais pas d'où vient cette trouille de la hiérarchie chevillée au corps de ce corps. C'est inquiétant de n'y voir aucune évolution.
D'abord, cette crainte est pyramidale : une déléguée syndicale que j'ai rencontrée lors d'une manifestation contre la réforme des rythmes m'a affirmé que les inspecteurs regardaient leurs pompes lorsque le DASEN s'adressait à eux lors des différents conseils ou commissions. Donc quand nos chefs se font enguirlandés par leurs supérieurs, ils nous enguirlandent à leur tour. Le problème est de savoir qui enguirlande celui qui est tout en haut de la pyramide. Nous en avons bien une petite idée.
Ensuite, le gouvernement tient absolument à ce que la grande garderie reste opérationnelle quoi qu'il advienne. Les grèves et les manifestations des enseignants ne rassurent pas les élus tant que cela car alors pourquoi avoir cette volonté farouche de minimiser le nombre de grévistes et pourquoi avoir instauré un service minimum d'accueil. Ce dernier a été rendu obligatoire par Sarkozy mais n'a pas été remis en cause par le gouvernement actuel.
Pour tenter de tuer dans l’œuf toute velléité d'affirmer sa désapprobation, ils ont recours à toute une batterie de mesures coercitives dont voici quelques exemples :
- les inspections : elles sont très souvent ressenties comme anxiogènes et inutiles car elles ne font pas évoluer véritablement les pratiques de classes ;
- les notations qui en découlent et qui déterminent l'avancement dans la carrière. Les notations sont distribuées selon une procédure académique qui ne permet qu'à quelques-uns de profiter d'un avancement à vitesse un peu supérieure, contrairement à la grille des inspecteurs ;
- les blâmes qui peuvent être prononcés contre tel ou tel enseignant ; cette façon de nuire à un enseignant en particulier, pour l'exemple, est censé faire peur au reste du troupeau.
- les injonctions de toutes sortes dans les notes de service, les circulaires, les animations type "grand messe" ;
- la multiplication de missions toujours plus chronophages : Quand on est très occupé, on n'a pas le temps de protester même si cette arme me semble être à double tranchant car lorsque l'on est à bout, on peut commencer à se rebiffer ;
- Le serpent de mer sur notre devoir de réserve.
La hiérarchie intermédiaire a le devoir de faire tenir cette maison de fous qui s'écroule de partout. Si l'on paraît trop sympathique ou compréhensif, on a le sentiment de n'être pas crédible. La gestion des ressources humaines dans l'éducation nationale est calquée sur l'organisation militaire. J'imagine ce qui peut se passer dans la tête d'un IEN qui doit faire face aux 300 instits de sa circonscription lors d'une réunion. Je n'aimerais pas être à sa place lorsqu'il doit vendre la camelote du ministère. Alors il suffit de voir comment les instits ne protestent que très rarement mais qui n'en pensent pas moins. Ils entrent en papotage avec leurs voisins qui sont souvent les collègues de leur école (Les instits sont une espèce très grégaire également. C'est leur façon de protester très mollement et de façon passive.
Je suis conscient que je dépeins un tableau peut ragoûtant de la profession mais hélas, depuis mon début de carrière, j'ai toujours eu les sentiments paradoxaux : de fierté d’œuvrer pour la collectivité avec le plaisir de transmettre à la génération suivante et de dégoût de la tournure que prennent les choses dans l'éducation nationale. A ce propos, j'aimerais bien avoir l'avis de Jacques Risso sur ce qu'il a enduré lors de ses confrontations avec la hiérarchie.
- johelNiveau 9
Juste une question pour nos collègues du 2 nd degré : n'y a-t-il pas eu pour vos ORS un décret modificatif en 2014 au sujet de ces fameuses 1607 h annualisées ?
Le Snudi FO en parle ici : http://86.fo-snudi.fr/spip.php?article217
Le SNUDI-FO demande le respect des 36 semaines de classe…
L’article 2 du projet prévoit de répartir les obligations de service des PE «sur l’ensemble de l’année scolaire» qui ne serait plus bornée, par les 36 semaines actuelles. Conjointement au ministère, le SE-Unsa a souligné qu’il s’agit d’inscrire dans la réglementation ce que permet déjà, à titre dérogatoire, la réforme des rythmes scolaires : une année scolaire pouvant aller jusqu’à 38 semaines. Il s’agit donc d’allonger l’année scolaire et réduire les congés d’été.
D’autre part, le représentant du ministère a évoqué un «alignement sur des formulations» du décret du 20 août 2014 qui, dans le second degré, ajoute aux heures d’enseignement hebdomadaire des «missions liées» obligatoires et non rémunérées dans le cadre de 1607 heures annualisées.
Le SNUipp-FSU a demandé que ces missions soient précisées «comme dans le décret du 20 août 2014».
Dans ce processus, selon l’article 4 du projet, les enseignants en milieu pénitentiaire se verraient immédiatement imposer 216 heures annualisées, alors qu’ils n’en ont aucune actuellement.
Je sens que le prochain quinquennat (qui est "bien" préparé par le gouvernement actuel) va être terrible pour l'Ecole avec un grand E, tout degré confondu et nous enseignants (avec une mention spéciale pour nous PE, profession ultraféminisée qui ne moufte pas devant la hiérarchie...Je suis dépitée de voir la "peur" de mes collègues dès qu'il faut contredire ou aller contre l'IEN et ses injonctions incohérentes...).
Mais que faire individuellement ????
Le Snudi FO en parle ici : http://86.fo-snudi.fr/spip.php?article217
Le SNUDI-FO demande le respect des 36 semaines de classe…
L’article 2 du projet prévoit de répartir les obligations de service des PE «sur l’ensemble de l’année scolaire» qui ne serait plus bornée, par les 36 semaines actuelles. Conjointement au ministère, le SE-Unsa a souligné qu’il s’agit d’inscrire dans la réglementation ce que permet déjà, à titre dérogatoire, la réforme des rythmes scolaires : une année scolaire pouvant aller jusqu’à 38 semaines. Il s’agit donc d’allonger l’année scolaire et réduire les congés d’été.
D’autre part, le représentant du ministère a évoqué un «alignement sur des formulations» du décret du 20 août 2014 qui, dans le second degré, ajoute aux heures d’enseignement hebdomadaire des «missions liées» obligatoires et non rémunérées dans le cadre de 1607 heures annualisées.
Le SNUipp-FSU a demandé que ces missions soient précisées «comme dans le décret du 20 août 2014».
Dans ce processus, selon l’article 4 du projet, les enseignants en milieu pénitentiaire se verraient immédiatement imposer 216 heures annualisées, alors qu’ils n’en ont aucune actuellement.
Je sens que le prochain quinquennat (qui est "bien" préparé par le gouvernement actuel) va être terrible pour l'Ecole avec un grand E, tout degré confondu et nous enseignants (avec une mention spéciale pour nous PE, profession ultraféminisée qui ne moufte pas devant la hiérarchie...Je suis dépitée de voir la "peur" de mes collègues dès qu'il faut contredire ou aller contre l'IEN et ses injonctions incohérentes...).
Mais que faire individuellement ????
- HermionyGuide spirituel
Ronin a écrit:Les PE se comportent instinctivement comme des larbins. Ça tombe bien c'est comme cela que nous voit le ministère.
Et certains IEN. Le nôtre a doctement expliqué à un collègue que l'avantage des PE par rapport aux professeurs du secondaire, c'est qu'ils étaient "serviles", parce qu'on n'avait qu'à les appeler pour qu'ils viennent aux réunions...
Je crois quand même que les PE sont drôlement plus fliqués que nous. Une collègue PE a donné 10 pages à lire l'an dernier à ses CM2 avec 5 questions pendant des vacances, elle a eu un courrier de l'IEN à la rentrée lui rappelant que c'était interdit (remontées de parents en prime).
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- OsmieSage
Hermiony a écrit:Ronin a écrit:Les PE se comportent instinctivement comme des larbins. Ça tombe bien c'est comme cela que nous voit le ministère.
Et certains IEN. Le nôtre a doctement expliqué à un collègue que l'avantage des PE par rapport aux professeurs du secondaire, c'est qu'ils étaient "serviles", parce qu'on n'avait qu'à les appeler pour qu'ils viennent aux réunions...
Je crois quand même que les PE sont drôlement plus fliqués que nous. Une collègue PE a donné 10 pages à lire l'an dernier à ses CM2 avec 5 questions pendant des vacances, elle a eu un courrier de l'IEN à la rentrée lui rappelant que c'était interdit (remontées de parents en prime).
Quel vocabulaire, c'est honteux.
Je confirme que certains PE ont des IEN-tyrans sur le dos, et les collègues PE de ce forum abordent régulièrement ce problème.
Par ailleurs, je suis consternée par la lecture de ton anecdote ; cet IEN devrait aller se cacher dans un trou et y rester pour toujours.
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- Réforme des statuts : le mammouth déchaîné met en ligne les documents de travail ministériel : rased (2), formateurs, conseillers pdégogiques, enseignants premier et second degré.
- Créer un groupe de travail / entraide pour le CAFFA ?
- Groupe de travail pour l'agrégation interne histoire-géo
- Pour qui allez-vous voter pour le Comité Technique Ministériel ?
- [latin] Comment traduiriez-vous "groupe" pour groupe d'élèves ?
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