Explication de texte "libre"

La suite de ma réflexion sur l'enseignement de la littérature au lycée.
Après l'importance du "détail", celle du "libre choix" des mots et des textes à commenter.

L'embarras du choix ; l'explication de texte "libre"

doctor who a écrit:La suite de ma réflexion sur l'enseignement de la littérature au lycée.
Après l'importance du "détail", celle du "libre choix" des mots et des textes à commenter.

L'embarras du choix ; l'explication de texte "libre"

Ne le prenez pas mal, hein, ce n'est pas du tout ironique. Mais n'ayant jamais posé de question préalable en classe et ayant toujours fonctionné ainsi, quelle qu'ait été la classe, je ne puis que vous encourager dans cette voie. Elle ne donne pas nécessairement de meilleurs résultats, mais au moins a-t-on la satisfaction de se dire qu'on travaille dans le bon sens.
Un écueil, tout de même, apparaît à l'usage. Celui du "garde-fou". On ne peut pas faire dire à un texte n'importe quoi, je pense que nous serons d'accord. Or si l'élève choisit les points à étudier, même s'il les justifie, il risque d'oublier tel ou te autre qui change considérablement le sens du texte. Un texte est un tout, et il faut que l'élève comprenne que l'expliquer, c'est faire un sort à tout. C'est lent, c'est patient, mais il n'y a pas d'alternative, selon moi.

Cripure a écrit:

doctor who a écrit:La suite de ma réflexion sur l'enseignement de la littérature au lycée.
Après l'importance du "détail", celle du "libre choix" des mots et des textes à commenter.

L'embarras du choix ; l'explication de texte "libre"

Ne le prenez pas mal, hein, ce n'est pas du tout ironique. Mais n'ayant jamais posé de question préalable en classe et ayant toujours fonctionné ainsi, quelle qu'ait été la classe, je ne puis que vous encourager dans cette voie. Elle ne donne pas nécessairement de meilleurs résultats, mais au moins a-t-on la satisfaction de se dire qu'on travaille dans le bon sens.
Un écueil, tout de même, apparaît à l'usage. Celui du "garde-fou". On ne peut pas faire dire à un texte n'importe quoi, je pense que nous serons d'accord. Or si l'élève choisit les points à étudier, même s'il les justifie, il risque d'oublier tel ou te autre qui change considérablement le sens du texte. Un texte est un tout, et il faut que l'élève comprenne que l'expliquer, c'est faire un sort à tout. C'est lent, c'est patient, mais il n'y a pas d'alternative, selon moi.

Peut-être aurais-dû préciser deux choses :
- je ne prétends pas inventer quoi que ce soit, seulement justifier (un peu) le principe du libre choix,
- ces exercices ne sont qu'une propédeutique et que le but est de mettre le pied à l'étrier, et non de remplacer les exercices canoniques.

D'où mes précautions oratoires

Cripure a écrit:D'où mes précautions oratoires

Précautions dûment notées et appréciées...

Ah! merci, merci, merci. A tous les deux d'ailleurs. Je lis clairement ce dont j'avais une vague intuition, et vous me confortez dans mes efforts pour me libérer des carcans méthodologiques.
Je pense faire comme vous pour une scène de théâtre ou un poème. J'ai considérablement plus de mal sur une page de roman ou de la prose argumentative.
Je vais continuer de tenter dans cette voie.

Cripure, est-ce bien vous ? Ce nouvel ours est... comment dire ???

Quoi ?

Ce n'est plus un ours, plutôt un bisounours...

J'ai eu des plaintes

Ha ha ha ! Et bien je me plains à mon tour...

Merci pour tes pistes de réflexion Doctor Who. La confrontation avec le texte me manque au collège. Je ne creuse pas assez pour me faire plaisir. De temps en temps je relis les explications de textes que mon professeur de prépa nous proposait et je sens mon cerveau exister de nouveau.
En prépa, nous examinions le texte sous toutes ses coutures avant d'en tirer une quelconque problématique et donc un plan.

Marguerite V a écrit:Ha ha ha ! Et bien je me plains à mon tour...

Laissons l'affaire se tasser

Article roboratif. Merci doctor who.

cannelle21 a écrit:En prépa, nous examinions le texte sous toutes ses coutures avant d'en tirer une quelconque problématique et donc un plan.

Je ne comprends pas comment faire autrement. Au fond je crois que je ne comprends le commentaire et son cheminement que comme un artifice, une sorte de fiction -- on commencerait par se poser une question et on tenterait d'y répondre -- qui permet d'organiser l'analyse et de faire scintiller la singularité du texte. Une mise en scène. Mais le metteur en scène intervient en dernier.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Article roboratif. Merci doctor who.

cannelle21 a écrit:En prépa, nous examinions le texte sous toutes ses coutures avant d'en tirer une quelconque problématique et donc un plan.

Je ne comprends pas comment faire autrement. Au fond je crois que je ne comprends le commentaire et son cheminement que comme un artifice, une sorte de fiction -- on commencerait par se poser une question et on tenterait d'y répondre -- qui permet d'organiser l'analyse et de faire scintiller la singularité du texte. Une mise en scène. Mais le metteur en scène intervient en dernier.

Notre professeur de prépa préférait analyser moins de textes et le faire vraiment. Je crois que ce qui nous limite, c'est la course au temps / efficacité / rentabilité.

cannelle21 a écrit:nous examinions le texte sous toutes ses coutures avant d'en tirer une quelconque problématique et donc un plan.

C'est ce que je m'efforce de faire avec les élèves. Mais c'est terriblement chronophage... Et pour l'instant, cela ne porte pas ses fruits, mais je ne désespère pas. Du coup, pour avancer un peu, malheureusement j'alterne entre "lecture libre" et "lecture (un peu) guidée"...

Merci pour tes articles toujours très stimulants, doctor who.

Merci pour tous ces retours positifs.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Article roboratif. Merci doctor who.

cannelle21 a écrit:En prépa, nous examinions le texte sous toutes ses coutures avant d'en tirer une quelconque problématique et donc un plan.

Je ne comprends pas comment faire autrement. Au fond je crois que je ne comprends le commentaire et son cheminement que comme un artifice, une sorte de fiction -- on commencerait par se poser une question et on tenterait d'y répondre -- qui permet d'organiser l'analyse et de faire scintiller la singularité du texte. Une mise en scène. Mais le metteur en scène intervient en dernier.

Oui, c'est ça, en effet. Il faut une analyse très précise, comme un scénario. Puis il y a le montage.

Cripure a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Article roboratif. Merci doctor who.

cannelle21 a écrit:En prépa, nous examinions le texte sous toutes ses coutures avant d'en tirer une quelconque problématique et donc un plan.

Je ne comprends pas comment faire autrement. Au fond je crois que je ne comprends le commentaire et son cheminement que comme un artifice, une sorte de fiction -- on commencerait par se poser une question et on tenterait d'y répondre -- qui permet d'organiser l'analyse et de faire scintiller la singularité du texte. Une mise en scène. Mais le metteur en scène intervient en dernier.

Oui, c'est ça, en effet. Il faut une analyse très précise, comme un scénario. Puis il y a le montage.

Je plussoie !

Et mes S commencent à capter

Article très riche en effet Docteur Who, j'ai enfin pris le temps de regarder ça en détail sur le site récemment .
Ce qui me plaît à la fois dans la démarche du détail et dans la démarche libre qui d'ailleurs sont complémentaires je pense, c'est de redonner du sens à la fois au texte et à ce que fait l'élève , au lieu d'être dans une dérive techniciste.
Ceci me conforte dans une démarche que je mène de manière intuitive, qui consiste à mettre les élèves en recherche le plus souvent possible, quitte à renoncer à certains aspects du texte lorsque l'exploration systématique serait trop chronophage au vu de nos programmes avec lesquels il faut bien composer tout de même. Mais ça va me permettre d'être plus explicite sur la question du choix: dans un texte qui comporte une infinité de possibilités, que choisir de commenter, quel élément de singularité va t-on mettre en valeur ?

Écusette de Noireuil a écrit:Article très riche en effet Docteur Who, j'ai enfin pris le temps de regarder ça en détail sur le site récemment .
Ce qui me plaît à la fois dans la démarche du détail et dans la démarche libre qui d'ailleurs sont complémentaires je pense, c'est de redonner du sens à la fois au texte et à ce que fait l'élève , au lieu d'être dans une dérive techniciste.
Ceci me conforte dans une démarche que je mène de manière intuitive, qui consiste à mettre les élèves en recherche le plus souvent possible, quitte à renoncer à certains aspects du texte lorsque l'exploration systématique serait trop chronophage au vu de nos programmes avec lesquels il faut bien composer tout de même. Mais ça va me permettre d'être plus explicite sur la question du choix: dans un texte qui comporte une infinité de possibilités, que choisir de commenter, quel élément de singularité va t-on mettre en valeur ?

Surtout qu'un détail contient un monde de développement à faire;
Le détail, le mot, sont des points d'entrée stimulants pour une compréhension globale, et non des résidus d'autopsie.

Tout à fait. Cela peut aussi dans l'idéal éviter le saupoudrage de relevés décollés du sens du texte...Mais diantre que cet exercice est complexe à faire travailler!

Oh: quel hasard! je me demandais si justement, car je fais trop de cours magistral, je ne devrais pas faire formuler à mes 3e une idée d'objectif (que je reprécise), je donne les axes et ils commentent. J'ai étudié 2 textes en parallèle pour commence rune séquence, avec quelques questions pour préciser le sens, puis juste "comment l'auteur fait-il pour dénoncer ?". ben au final, même guidés, ils ont sorti des trucs intéressants.

Merci !