"Un tiers des instits en grève mardi (syndicat), 13% selon le ministère"

Ronin a écrit:Le Snalc a proposé en juin 2015 la grève du brevet. Et notre profession a hurlé d'effroi devant la possibilité de, peut-être, une fois, rien qu'une fois, faire un truc qui ne soit pas bienséant. A force de tendre l'autre joue comme des c*ns, on se fait marcher sur la gueule. Et c'est marrant, le PS fait ça maintenant aussi bien si ce n'est mieux que la droite.

Mais continuons mes frères et sœurs, continuons dans l'intérêt-des-zenfants :abe:  

On est des pigeons effectivement. Fort malheureusement, ce gouvernement de couards ne comprend que le rapport de force où, malgré ses coups de menton, il passe son temps à reculer. Mais non, nous on en reste aux grèves ponctuelles qui font moins de 20 sec (moins de 20 sec !) dans les JT avec zéro explications concernant nos revendications. C'est franchement inutile/peu utile. Alors oui, peut-être qu'il faut en effet passer par des solutions plus radicales.
On m'a rétorqué qu'en cas de blocage des examens, l'opinion serait contre nous. C'est un faux problème car une bonne partie de l'opinion est déjà contre nous. Au moins là, notre message serait clair et assumé.


*Déprimé*

CamilleDumoulin a écrit:On m'a rétorqué qu'en cas de blocage des examens, l'opinion serait contre nous. C'est un faux problème car une bonne partie de l'opinion est déjà contre nous. Au moins là, notre message serait clair et assumé.

Faut savoir ce qu'on veut. On ne fait pas grève pour se faire bien voir. On fait grève pour défendre une revendication dans le cadre d'un rapport de force.

Oui, mais si on se fâche trop, peut-être que Not'Bon Maître nous fera les gros yeux. On sait jamais s'il lui venait à l'idée de nous augmenter d'1 euro mensuel en 2018...

JPhMM a écrit:Tu as déjà essayé de faire grève dans une boîte privée ?

Je ne fréquente pas ces lieux interlopes !

kero a écrit: On ne fait pas grève pour se faire bien voir.

Certes.
Mais il y a l'intérèdézenfants.

@Kero : je suis désormais en accord complet avec toi. Maintenant, c'est aux syndicats de durcir les mots d'ordre de mobilisation...

Les taxis sont-ils "bien vus" à votre avis?

CamilleDumoulin a écrit:@Kero : je suis désormais en accord complet avec toi. Maintenant, c'est aux syndicats de durcir les mots d'ordre de mobilisation...

Est-ce que la mobilisation a été assez forte pour ça ? Je demande ça sans ironie .

CamilleDumoulin a écrit: Maintenant, c'est aux syndicats de durcir les mots d'ordre de mobilisation...

L'intersyndicale y réfléchit...

may68 a écrit:

CamilleDumoulin a écrit:@Kero : je suis désormais en accord complet avec toi. Maintenant, c'est aux syndicats de durcir les mots d'ordre de mobilisation...

Est-ce que la mobilisation a été assez forte pour ça ? Je demande ça sans ironie .

Je pense que la question n'est pas bonne. Les mobilisations comme celles d'aujourd'hui, de moins en moins de personnes (presque plus personne?) y croient. Dans mon établissement, nombre de collègues ont argué - et je peux les comprendre - que ces journées étaient inefficaces et coûteuses pour les résultats qu'elles produisaient. Du coup, de mon point de vue, le taux de grévistes n'est absolument pas représentatif du rejet de cette réforme dans la profession et plus encore du malaise (le mot est beaucoup trop faible...) qui nous touche de plus en plus.

Il y a eu la manif du 10 octobre un samedi, mais d'une part il fallait aller à Paris, d'autre part à ce moment là nombre de collègues n'avaient pas conscience des conséquences diverses de la réforme.

Mais pourquoi le gouvernement cèderait-il après une journée de grève? A leur place, vous vous coucheriez ou vous vous diriez "cause toujours, tu m'intéresses" ?

C'est une vraie question.

C'est sûr qu'il faudrait s'interroger sur les moyens et les buts.

Je ne savais pas où poster ça, mais je viens de voir un "magnifique" reportage sur la réforme du collège sur le JT de TF1. On nous emmène dans un collège de Creil, qui "applique déjà la réforme". En vrac:
_ Un EPI avec trois profs dans la classe, sur le niveau 6e
_ C'est sur les fables de La Fontaine, le professeur d'HG a travaillé sur le contexte historique
_ L'AP c'est génial, tous les collèges en font déjà en plus c'est en ptit groupe !
_ La bilangue du collège est sauvée, comme 70% d'entre elles
_ Pour le latin, pas de problème, on va faire un EPI LCA

Quand on vous dit que tout va bien, et que les journalistes font leur travail !

atrium a écrit:Mais pourquoi le gouvernement cèderait-il après une journée de grève? A leur place, vous vous coucheriez ou vous vous diriez "cause toujours, tu m'intéresses" ?

C'est une vraie question.

On peut même pousser le vice en disant que ça fait une journée de salaire en moins à verser...

CamilleDumoulin a écrit:

may68 a écrit:

CamilleDumoulin a écrit:@Kero : je suis désormais en accord complet avec toi. Maintenant, c'est aux syndicats de durcir les mots d'ordre de mobilisation...

Est-ce que la mobilisation a été assez forte pour ça ? Je demande ça sans ironie .

Je pense que la question n'est pas bonne. Les mobilisations comme celles d'aujourd'hui, de moins en moins de personnes (presque plus personne?) y croient. Dans mon établissement, nombre de collègues ont argué - et je peux les comprendre - que ces journées étaient inefficaces et coûteuses pour les résultats qu'elles produisaient. Du coup, de mon point de vue, le taux de grévistes n'est absolument pas représentatif du rejet de cette réforme dans la profession et plus encore du malaise (le mot est beaucoup trop faible...) qui nous touche de plus en plus.

on peut aussi se dire que chaque fois la mobilisation est très moyenne , elle dépasse rarement les 35 % de grévistes ...

arth75 a écrit:Je ne savais pas où poster ça, mais je viens de voir un "magnifique" reportage sur la réforme du collège sur le JT de TF1. On nous emmène dans un collège de Creil, qui "applique déjà la réforme". En vrac:
_ Un EPI avec trois profs dans la classe, sur le niveau 6e
_ C'est sur les fables de La Fontaine, le professeur d'HG a travaillé sur le contexte historique
_ L'AP c'est génial, tous les collèges en font déjà en plus c'est en ptit groupe !
_ La bilangue du collège est sauvée, comme 70% d'entre elles
_ Pour le latin, pas de problème, on va faire un EPI LCA

Quand on vous dit que tout va bien, et que les journalistes font leur travail !

Tiens, je suis curieuse de voir ça quand le JT sera en ligne. Tu te rappelles le nom du collège ?

Ergo a écrit:

arth75 a écrit:Je ne savais pas où poster ça, mais je viens de voir un "magnifique" reportage sur la réforme du collège sur le JT de TF1. On nous emmène dans un collège de Creil, qui "applique déjà la réforme". En vrac:
_ Un EPI avec trois profs dans la classe, sur le niveau 6e
_ C'est sur les fables de La Fontaine, le professeur d'HG a travaillé sur le contexte historique
_ L'AP c'est génial, tous les collèges en font déjà en plus c'est en ptit groupe !
_ La bilangue du collège est sauvée, comme 70% d'entre elles
_ Pour le latin, pas de problème, on va faire un EPI LCA

Quand on vous dit que tout va bien, et que les journalistes font leur travail !

Tiens, je suis curieuse de voir ça quand le JT sera en ligne. Tu te rappelles le nom du collège ?

Voir aussi celui de M6 de ce midi, un collège d'Argenteuil.

http://lci.tf1.fr/jt-20h/videos/2016/le-20-heures-du-26-janvier-2016-8708774.html
A 7'40

Oui micaschiste, mais j'étais curieuse de voir si c'était mon ancien établissement, ce qui m'étonnait car si on faisait déjà de l'AP en 5e (en plus des heures de cours), il n'y avait pas d'EPI. Mais non, c'est l'autre. ^^

Je n'ai pas trouvé le reportage complètement pro-réforme.
Les incohérences du travail interdisciplinaire sont visibles (instrumentalisation d'une matière pour une autre), ainsi qu'un discours de défense du latin et l'aveu par le CDE que ce qu'il fait n'est pas applicable à grande échelle et que pour le latin... c'est mort.
Le reportage qui précédait laissait la parole aux professeurs anti-réforme et aux dégradations des conditions de travail (notamment avec l'interview du chercheur de l'OCDE).

may68 a écrit:

CamilleDumoulin a écrit:@Kero : je suis désormais en accord complet avec toi. Maintenant, c'est aux syndicats de durcir les mots d'ordre de mobilisation...

Est-ce que la mobilisation a été assez forte pour ça ? Je demande ça sans ironie .

La réponse est "non". J'ai eu des échos rapidement. Les syndicats ont noté une présence meilleure que prévue , mais pas suffisante  pour compter sur les enseignants. Le majoritaire de mon académie commence   à gérer les pertes de postes, et donc mobilise faiblement . Ca joue beaucoup.
Cela étant, il est vrai que de nombreux enseignants anti-réfome ne sont pas venus, pour ne pas perdre une  énième journée de salaire.

arth75 a écrit:Je ne savais pas où poster ça, mais je viens de voir un "magnifique" reportage sur la réforme du collège sur le JT de TF1. On nous emmène dans un collège de Creil, qui "applique déjà la réforme". En vrac:
_ Un EPI avec trois profs dans la classe, sur le niveau 6e
_ C'est sur les fables de La Fontaine, le professeur d'HG a travaillé sur le contexte historique
_ L'AP c'est génial, tous les collèges en font déjà en plus c'est en ptit groupe !
_ La bilangue du collège est sauvée, comme 70% d'entre elles
_ Pour le latin, pas de problème, on va faire un EPI LCA

Quand on vous dit que tout va bien, et que les journalistes font leur travail !

Ca ne vient à l'esprit de personne d'expliquer qu'un professeur de lettres connaît très bien l'époque qu'il enseigne, et qu'un professeur d'histoire qui étudie un document littéraire n'a pas besoin d’appeler d'urgence un professeur de lettres ? Que l'interdisciplinarité existe de fait depuis longtemps ?
Que le latin n'a pas besoin d'EPI,, puisque lesn anciens programmes ne séparent pas la civilisation des textes ?

Qui pourra enfin dire ces évidences à la presse ?

Il ne s'agissait pas pour moi de critiquer l'aspect "proréforme" du reportage mais de souligner les erreurs factuelles. Il n'y a pas d'EPI en 6e, un professeur d'histoire qui travaillerait en 6e sur un EPI sur les fables de La Fontaine, tel que décrit dans le reportage (cad "le contexte historique") serait en fait dans l'illégalité, puisque le 18e n'est pas au programme de 6e. Enfin dire que "70% des bilangues sont sauvées" me paraît  -au mieux- imprudent, puisqu'on a pas les chiffres pour l'académie la plus importante (en nombre).

Pour moi, il y a très clairement un choix éditorial subjectif pour la réforme et plus généralement contre les enseignants. Les petites critiques que vous pointez du doigt ne sont qu'un passage obligé. Placer ce collège "modèle" (qui ne respecte d'ailleurs pas la réforme en faisant travailler plus d'un prof par heure en EPI et en faisant de l'AP avec moins de 10 élèves) juste après un court encart sur la grève est proprement scandaleux. Puis sujet suivant : Gilles Bouleau qui annonce qu'on est moins payé qu'ailleurs mais parce qu'on bosse moins et qu'on a plus de vacances...Je trouve ça abject...

VanGogh59 a écrit:Pour moi, il y a très clairement un choix éditorial subjectif pour la réforme et plus généralement contre les enseignants. Les petites critiques que vous pointez du doigt ne sont qu'un passage obligé. Placer ce collège "modèle" (qui ne respecte d'ailleurs pas la réforme en faisant travailler plus d'un prof par heure en EPI et en faisant de l'AP avec moins de 10 élèves) juste après un court encart sur la grève est proprement scandaleux. Puis sujet suivant : Gilles Bouleau qui annonce qu'on est moins payé qu'ailleurs mais parce qu'on bosse moins et qu'on a plus de vacances...Je trouve ça abject...

Et faux, ce que Bouleau pouvait vérifier en 2 clics, pour le premier degré par exemple (page 6):http://www.oecd.org/fr/edu/scolaire/1840237.pdf

Radio Paris ment...

atrium a écrit:

VanGogh59 a écrit:Pour moi, il y a très clairement un choix éditorial subjectif pour la réforme et plus généralement contre les enseignants. Les petites critiques que vous pointez du doigt ne sont qu'un passage obligé. Placer ce collège "modèle" (qui ne respecte d'ailleurs pas la réforme en faisant travailler plus d'un prof par heure en EPI et en faisant de l'AP avec moins de 10 élèves) juste après un court encart sur la grève est proprement scandaleux. Puis sujet suivant : Gilles Bouleau qui annonce qu'on est moins payé qu'ailleurs mais parce qu'on bosse moins et qu'on a plus de vacances...Je trouve ça abject...

Et faux, ce que Bouleau pouvait vérifier en 2 clics, pour le premier degré par exemple (page 6):http://www.oecd.org/fr/edu/scolaire/1840237.pdf

Radio Paris ment...

Quand je dis abject, je voulais sous-entendre ton affirmation... Abject dans le sens où TF1 manipule l'actualité à sa sauce... Oui, on n'est pas loi de Radio-Paris de la belle époque !

Ce serait peut-être un peu injuste de traiter Bouleau de propagandiste poujadiste.

Si ça se trouve, il est simplement paresseux et ne bosse pas suffisamment pour se documenter sur ses sujets. Lui sucrer ses RTT et assouplir son temps de travail pourrait lui permettre d'approfondir plus ses sujets.

Ou bien il est totalement dépassé par la révolution internet et il n'a pas encore compris qu'au XIXème siècle, il fallait maîtriser cet outil. Une formation EPI "journalisme, éditorialisme et révolution numérique" lui permettront de mieux apréhender le nouveau monde dans lequel il vit et de sortir de ses méthodes de documentation d'un autre âge.
Ou bien, il est honnête et il a commis une erreur (ça arrive à tout le monde). En ce cas, en nous lisant, Gilles Bouleau aura reçu une leçon d'EMC, il prendra conscience de son erreur et saura faire publiquement amende honorable.

Nous sommes enseignants: nous croyons en l'éducabilité de tous, même celle des journalistes et éditorialistes de droite.
Si c'est pas être bienveillant, ça?