entretien individuel avec CDE obligatoire?

Dans mon établissement REP, chaque collègue vient de recevoir un mail évoquant un futur entretien individuel avec l'équipe de direction:
"Ce sera l’occasion d’échanger sur l’accompagnement et la gestion du public hétérogène, vos actions, vos besoins en formation ou sur tout autre point que vous souhaiterez aborder."

On se croirait dans une boîte privée
J'y avais eu droit en arrivant au collège il y a 4 ans, je n'ai pas du tout envie de m'y coller à nouveau.

Certains d'entre vous ont-ils ce genre d'entretien?

Quelle réponse apporter si l'on refuse?

Je l'ai fait il y a 3 ans avec le nouveau principal et c'était très sympa. Ce n'est pas une inspection, juste une façon de se connaître - au moins si le CDE est bien, sinon je ne sais pas...

Ce n'est pas une obligation.

"L'entretien préparatoire peut être un instrument et un moment privilégié pour conseiller, guider et développer une réflexion individuelle et collective sur les pratiques pédagogiques et éducatives afin de les faire évoluer positivement." (c'est moi qui souligne).

Ici: http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-type/outils-pour-agir/le-film-annuel-des-personnels-de-direction/detail-d-une-fiche/?a=27&cHash=ff2f5770f7

Tu peux également y aller accompagnée de ton délégué syndical.

Chez nous, avec ce nouveau CDE c'est tous les deux ans mais avec l'ancienne , c'était tous les ans

Je n'en ai jamais eu un en dix-huit ans de carrière. Les rares fois où l'on avait essayé de nous les imposer, nous avions collectivement refusé les entretiens individuels.

Tous les ans chez nous à l'occasion de la remise de la note administrative.

En même temps, on est plus de 120 chez nous, le temps manque pour recevoir tout le monde un quart d'heure j'imagine.

Jamais entendu parler de ça... En revanche il était question d'un entretien de carrière, à 15 ans et 5 ans (plus tout à fait sûre). On ne m'a rien proposé non plus...

Néo management, dans sa splendeur... notre nouvelle CDE a repris ce système inauguré par son prédécesseur, en y adjoignant le référentiel de compétence des enseignants. A nous de le lire et de préparer une synthèse de notre "ressenti" par rapport à ce cahier des charges. Elle fixe des rdv pour chacun. Une heure de son précieux temps, tandis que je suppose que pour nous ça fait partie de nos missions? Il semblerait que rien ne s'oppose à cette lubie, le référentiel ayant été signé par la plupart des organisations syndicales et ayant donc une valeur administrative?

Dans ma boite (établissement public), c'est obligatoire. D'expérience, datant du temps où ce n'était pas obligatoire, la notation et la relation au chef sont meilleures si on accepte l'invitation que si on la refuse.

Certains pourront dire qu'en acceptant individuellement, on va finir par rendre cet entretien obligatoire, mais je ne pense pas que cet entretien individuel soit une mauvaise chose, ni pour chacun, ni pour le groupe. Au contraire, cela peut inciter à aller plus souvent voir votre chef, y compris en groupe.  
Cela risque-t-il d'alourdir la charge des enseignants ? Dites-vous que si 60 enseignants arrivent chacun à occuper le chef pendant deux heures, cela fait 120 heures en moins au chef pour faire des réunions auxquelles il voudrait que vous assistiez tous.

Plusieurs choses :
- N'acceptez l'entretien qu'avec votre supérieur hiérarchique ou son adjoint, un seul des deux, et si l'entretien se fait avec l'adjoint et se passe mal, demandez un entretien personnel avec le chef. Refusez un entretien seul face à deux personnes, face à un CPE ou un autre enseignant. De même, si, en cours de discussion, le chef fait venir quelqu'un qui n'était pas prévu, mettez un terme poliment à la discussion.
- Faites inscrire à l'agenda du chef les deux heures de cet entretien. Si le chef a plus d'un quart d'heure de retard, prenez un autre rendez-vous avec le secrétariat, et partez.
- La théorie de ce genre d'entretien, c'est que vous vous exposez face au chef. En contre partie, vous devez avoir le chef tout à vous, et porte fermée : seul l’incendie du collège devrait autoriser le chef à se distraire de la réunion. Donc n'hésitez pas, au début de l'entretien, et avant de vous asseoir, à fermer toutes les portes du bureau. Pour que cela ait l'air naturel, si le bureau du chef communique avec le secrétariat, entrez chez le chef par le secrétariat, et fermez la porte en entrant, avant de fermer l'autre accès. Si le chef est dérangé par des coups de fil, proposez-lui de faire l'entretien à un moment plus tranquille.
- Essayez d'obtenir du secrétariat les documents d'accompagnement de cet entretien. Je pense qu'il y en a (Gryphe : les RH du rectorat laissent-ils les CDE se dépatouiller tous seuls ?). Avec un peu de chance, vous aurez même les documents des encadrants.
- Préparez cet entretien : faites la liste de toutes les difficultés que vous rencontrez dans votre travail. Faites mousser vos bons résultats, sans cacher que vous n'êtes pas dupe de la fausse mousse. Si vous estimez avoir souffert d'une notation injuste l'année précédente, dites-le sans complexe.
- Si l'entretien donne lieu à un CR (ce qui devrait être le cas), vous devez le relire : n'hésitez pas à demander des modifications, et si elles vous sont refusées, porter-les dans la zone de commentaire prévue à cet effet. Appuyez vous sur ces commentaires pour contester le CR, et sur cette contestation pour obtenir une révision de votre note. Cela sert aussi à cela.

Jamais connu ça. Chez nous, il faut le demander (si on veut contester la note).

Cripure a écrit:Jamais connu ça. Chez nous, il faut le demander (si on veut contester la note).

C'est courtois de le faire, mais est-ce une obligation légale ?

J’y ai eu droit comme 2-3 collègues, nous étions cobayes. Je n'ai pas été assez aimable en parlant de la réforme Chatel.
Avec 100 profs dans le lycée, j’espère que tous les profs y auront droit, le cde pourra dire qu’il fait quelque chose.

Norman Bates a écrit:Je n'en ai jamais eu un en dix-huit ans de carrière. Les rares fois où l'on avait essayé de nous les imposer, nous avions collectivement refusé les entretiens individuels.

Je n'ai pas connu non plus, mais je ne suis pas opposée a priori, pourquoi pas, ça peut être l'occasion  de faire le point plutôt que de dire les choses en douce ou d'être dans les sous -entendus . Évidemment , il faut un CDE ouvert et qui accepte le débat .

Refuser collectivement si la démarche semble s'inscrire dans un management à la pression pourquoi pas? Par contre individuellement refuser de rencontrer notre supérieur hiérarchique s'il nous convoque... Je ne vois pas trop comment c'est justifiable. Quitte bien sûr à se faire accompagner par un représentant syndical.

En 2011 notre CDE nous avait proposé de nous inscrire pour passer cet entretien. Comme j'avais apprécié le fait qu'il ne nous l'impose pas, je m'étais inscrit pour voir et surtout pour verbaliser ce que j'avais sur le cœur (réforme, toujours réforme !).
La veille, il a fait une TS et n'a jamais remis les pieds dans l'établissement...
Donc en 28 ans, je n'ai jamais connu d'entretien formel avec un CDE.

J'y vais ce matin, là, dans 1h, pour la note administrative, mais comme c'est la CDE de mon Rad dans lequel je n'enseigne pas... je ne sais pas bien ce que l'on va se dire...

Il y a cinq ou six ans, un chef tout nouveau tout beau a lancé l'idée dès la pré-rentrée. Pas d'opposition de principe de l'équipe, mais un gros soupir, genre " si vous n'avez que ça à faire..." Un ou deux collègues ont dû être invités et c'est tout. Le projet s'est évaporé de lui-même, peut-être par manque d'intérêt, d'efficacité, de temps... En tout cas, je n'ai jamais connu d'entretien formel de ce type (même au bout de 15 ans de carrière). D'un autre côté, le chef n'a pas besoin de ces entretiens pour savoir ce qu'on pense : dans un petit collège, on se voit suffisamment pour pouvoir s'exprimer.

Dans mon établissement (petit collège d'à peine 30 profs), le CDE nous reçoit chaque année dans son bureau au moment de la signature de la note administrative. On regarde ensemble l'appréciation et la note, on discute un peu. En 10/15 mn c'est bouclé, on ne peut pas vraiment parler d'entretien individuel.
Je rejoins entièrement Clélia, "pas besoin de ces entretiens individuels pour savoir ce qu'on pense : dans un petit collège, on se voit suffisamment pour pouvoir s'exprimer".

J'ai toujours connu ces entretiens, tous les ans, dans différents établissements.

J'y ai eu droit une fois, de façon formelle, lorsque j'étais stagiaire et la CDE d'alors m'avait dit que cet entretien de carrière (il me semble que c'était son expression) se reproduirait après 15 ou 20 ans de carrière. Pour le moment, je n'ai jamais été convoqué ou invité à ce genre de rendez-vous.

Merci pour vos réponses.

Dans mon collège, l'ambiance est plus que tendue depuis plusieurs années et le dialogue quasi impossible avec notre CDE qui clame pourtant sans cesse "ma porte est toujours ouverte".
Ces entretiens individuels, alors qu'on ne cesse d'aborder des problèmes et même de proposer des solutions, arrivent bien tard, dans un contexte de crise.
Il y avait d'abord une volonté d'imposer un management à la dure. Cela devient désormais un moyen pour notre chef de montrer qu'elle écoute ses enseignants. Or les collègues en souffrance sont ignorés ou enfoncés, ils n'attendent pas de miracle d'une telle démarche. Les autres en bavent aussi, et la réforme n'arrange rien...

Chez nous, cela a été instauré pour la première fois il y a deux ans, par la nouvelle CDE. Reconduit l'an dernier, nous ne savons pour l'instant pas ce qu'il en est pour cette année, mais les entretiens précédents ayant eu lieu en février, nous allons bientôt en entendre parler, je pense. Cela peut être l'occasion de faire le point sur certaines choses, dont on n'a pas forcément l'occasion de parler en d'autres circonstances, et puis le CDE en profite pour expliciter sa note administrative et son appréciation, mais je trouve que généralement, cela manque de sincérité, est un peu trop mielleux...
JE pensais que c'était obligatoire partout, maintenant, je suis étonnée des disparités...

Jamais vu.

Après cela dépend de l’atmosphère de l'établissement.

Spoiler:

Cela peut être convivial et courtois (avec une vraie liberté de parole dans un respect des deux parties). Cela peut être une occasion de nous fliquer ou de nous remettre dans le droit chemin (pédagogie, absence, projets, attitude face à la réforme,...) et c'est à condamner et à lutter contre (y aller à plusieurs, se faire représenter par un délégué syndical, ou surtout refuser).

En tout cas, ce n'est pas obligatoire et on ne peut pas te reprocher de ne pas y aller.
Il doit te convoquer par écrit officiel pour le rendre obligatoire.