- hugo64Niveau 6
La question peut paraître stupide (l'est-elle?), mais mon malaise est tel depuis que j'ai muté (après une quinzaine d'années en collège) que je préfère la poser. Je crains de ne pas faire ce qu'il faut, comme il faut: j'aimerais savoir comment vous faites cours, quelles sont parmi vos pratiques pédagogiques, celles que vous trouvez les plus efficaces, les plus enrichissantes...
Pour l'instant, je tâtonne, et je ne prends pas de plaisir (à moins que ce ne soit lié au mépris des Instances et à l'ambiance délétère... auquel cas, il me faut réfléchir à une reconversion, car ça ne risque pas de s'améliorer - mais c'est un autre sujet). Vous, comment faites-vous avec vos élèves?
Pour l'instant, je tâtonne, et je ne prends pas de plaisir (à moins que ce ne soit lié au mépris des Instances et à l'ambiance délétère... auquel cas, il me faut réfléchir à une reconversion, car ça ne risque pas de s'améliorer - mais c'est un autre sujet). Vous, comment faites-vous avec vos élèves?
- sansaraModérateur
Du haut de ma très grande expérience du lycée (1 an et demi :lol: ), voici ce que je peux répondre : pour les lectures analytiques, je demande en général aux élèves de préparer les textes à la maison avec un tableau citation / procédé / interprétation.
En classe, on prend le texte phrase par phrase, et on met en commun. Parfois, quand il manque des remarques sur une citation, j'entoure un mot ou deux, et j'essaie de les amener à identifier un nouveau procédé. Si ça ne vient pas, je donne la réponse et j'explique.
Une fois que tout le texte a été étudié, je leur demande de reprendre toutes les remarques et de les regrouper pour former les parties et sous-parties, et à partir de là, d'élaborer une problématique. C'est le point dont je ne suis pas encore vraiment satisfaite, parce que je pense que certains bloquent sur cette étape et vont chercher des solutions toutes faites sur internet.
Ensuite, on met une nouvelle fois en commun les problématiques et les plans (j'en note 3 ou 4 au tableau), on en choisit un qui tient la route et soit on le complète de façon très détaillée (en impro, donc), soit je leur "dicte" le commentaire, en partie ou en intégralité.
Voilà, en gros. Pour les 2des, je commence l'année par des textes avec des questions, comme au collège, mais chacune fait l'objet d'une réponse sous forme de paragraphe argumenté, avec analyse des procédés stylistiques. Peu à peu, je donne des titres aux questions, ce qui fait émerger une sorte de plan.
C'est encore en rodage, vu que je n'ai pas beaucoup d'expérience, mais j'aime bien, ça permet d'alterner les moments d'interaction et les moments plus calmes où ils écoutent et notent. Le seul gros point négatif, à mon sens, c'est le temps : il me faut environ 4h pour étudier un texte, et en 1re, je trouve que c'est trop. Il va donc falloir que j'arrive à affiner cette méthode pour qu'elle soit moins chronophage.
En classe, on prend le texte phrase par phrase, et on met en commun. Parfois, quand il manque des remarques sur une citation, j'entoure un mot ou deux, et j'essaie de les amener à identifier un nouveau procédé. Si ça ne vient pas, je donne la réponse et j'explique.
Une fois que tout le texte a été étudié, je leur demande de reprendre toutes les remarques et de les regrouper pour former les parties et sous-parties, et à partir de là, d'élaborer une problématique. C'est le point dont je ne suis pas encore vraiment satisfaite, parce que je pense que certains bloquent sur cette étape et vont chercher des solutions toutes faites sur internet.
Ensuite, on met une nouvelle fois en commun les problématiques et les plans (j'en note 3 ou 4 au tableau), on en choisit un qui tient la route et soit on le complète de façon très détaillée (en impro, donc), soit je leur "dicte" le commentaire, en partie ou en intégralité.
Voilà, en gros. Pour les 2des, je commence l'année par des textes avec des questions, comme au collège, mais chacune fait l'objet d'une réponse sous forme de paragraphe argumenté, avec analyse des procédés stylistiques. Peu à peu, je donne des titres aux questions, ce qui fait émerger une sorte de plan.
C'est encore en rodage, vu que je n'ai pas beaucoup d'expérience, mais j'aime bien, ça permet d'alterner les moments d'interaction et les moments plus calmes où ils écoutent et notent. Le seul gros point négatif, à mon sens, c'est le temps : il me faut environ 4h pour étudier un texte, et en 1re, je trouve que c'est trop. Il va donc falloir que j'arrive à affiner cette méthode pour qu'elle soit moins chronophage.
- doctor whoDoyen
Je commence juste le commentaire composé avec les 2des.
Mais je leur ai fait faire de gros efforts pour établir systématiquement le plan des textes, et l'on est arrivé avant Noël à une sorte d'explication linéaire plutôt encourageante. Sur ces bases là, j'espère que le plan de commentaire sera plus facile à trouver.
J'ajoute que j'ai aborder la dissertation (sur oeuvre, bien sûr) AVANT le commentaire, afin de donner des réflexes de problématisation, de construction et d'énonciation du plan. Intro de disserte puis intro d'explication.
Sinon, j'essaie d'expliciter au maximum les différentes opérations de l'analyse littéraire, que je formalise tôt dans l'année pour pouvoir y revenir le plus souvent possible :
- situer/décrire/analyser/interpréter quand on explique texte,
- énoncer/expliquer/justifier quand on rédige un texte de réflexion
- citer/paraphraser/résumer quand on fait référence au texte
J'ajoute à cela quelques phases de travail en groupe : récolte de détails mémorables, plan de travail sur un texte à étudier, travail biographique sur un auteur à partir de documents...
Ça se sent peut-être, mais je suis content de ce que je fais cette année. C'est perfectible, et largement, mais j'ai l'impression d'avoir compris deux ou trois trucs et que les élèves progressent.
Mais je leur ai fait faire de gros efforts pour établir systématiquement le plan des textes, et l'on est arrivé avant Noël à une sorte d'explication linéaire plutôt encourageante. Sur ces bases là, j'espère que le plan de commentaire sera plus facile à trouver.
J'ajoute que j'ai aborder la dissertation (sur oeuvre, bien sûr) AVANT le commentaire, afin de donner des réflexes de problématisation, de construction et d'énonciation du plan. Intro de disserte puis intro d'explication.
Sinon, j'essaie d'expliciter au maximum les différentes opérations de l'analyse littéraire, que je formalise tôt dans l'année pour pouvoir y revenir le plus souvent possible :
- situer/décrire/analyser/interpréter quand on explique texte,
- énoncer/expliquer/justifier quand on rédige un texte de réflexion
- citer/paraphraser/résumer quand on fait référence au texte
J'ajoute à cela quelques phases de travail en groupe : récolte de détails mémorables, plan de travail sur un texte à étudier, travail biographique sur un auteur à partir de documents...
Ça se sent peut-être, mais je suis content de ce que je fais cette année. C'est perfectible, et largement, mais j'ai l'impression d'avoir compris deux ou trois trucs et que les élèves progressent.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- IsidoriaDoyen
Cette année, en 1ère, pour travailler les axes de commentaire et de dissertation, j'ai utilisé la carte heuristique. A partir de l'analyse détaillée du texte ou de la question de dissertation, les élèves organisent leurs idées en "fils". Au départ, on est parti avec autant de fils qu'ils me proposaient, et on se retrouvait avec huit idées, mais les élèves ont vite remarqué que les idées se recoupaient.
Cette présentation par carte heuristique permet de faire un plan détaillé sous une forme visuelle. Certains ont bien accroché et m'ont dit que ça les avait aidé à concevoir un plan.
Par ailleurs, j'ai aussi testé cette année la méthode Philips, http://www.iaat.org/telechargement/guide_methodo/5_5_philips_66.pdf
C'est assez peu clair ici, je vais essayer de développer un peu:
- faire six ilots sur lesquels se trouve une grande feuille avec une question.
- faire six groupes d'élèves, chacun étant muni d'une couleur de stylo différente
- faire passer chaque groupe pendant six minutes à chaque ilot
=> lors des six minutes, les élèves complètent la feuille qu'ils ont sous leurs yeux. Lors de la première "session" rien n'est encore écrit sur la feuille, mais peu à peu, ils doivent compléter, ajouter, justifier ce qui est écrit.
J'ai essayé cette technique après avoir étudié en détail un texte, bien sûr. Les élèves avaient leur propre texte sous les yeux.
Je l'ai aussi testée en introduction d'étude d'oeuvre intégrale. Après une lecture personnelle de l'oeuvre, j'avais formulé six questions auxquelles il fallait réagir. Cela nous a servi de point de départ.
Je précise que je n'ai pas utilisé ces deux méthodes en début d'année, mais seulement après une certaine maîtrise de l'exercice par les élèves. De plus, je ne l'utilise pas à chaque fois.
Cette présentation par carte heuristique permet de faire un plan détaillé sous une forme visuelle. Certains ont bien accroché et m'ont dit que ça les avait aidé à concevoir un plan.
Par ailleurs, j'ai aussi testé cette année la méthode Philips, http://www.iaat.org/telechargement/guide_methodo/5_5_philips_66.pdf
C'est assez peu clair ici, je vais essayer de développer un peu:
- faire six ilots sur lesquels se trouve une grande feuille avec une question.
- faire six groupes d'élèves, chacun étant muni d'une couleur de stylo différente
- faire passer chaque groupe pendant six minutes à chaque ilot
=> lors des six minutes, les élèves complètent la feuille qu'ils ont sous leurs yeux. Lors de la première "session" rien n'est encore écrit sur la feuille, mais peu à peu, ils doivent compléter, ajouter, justifier ce qui est écrit.
J'ai essayé cette technique après avoir étudié en détail un texte, bien sûr. Les élèves avaient leur propre texte sous les yeux.
Je l'ai aussi testée en introduction d'étude d'oeuvre intégrale. Après une lecture personnelle de l'oeuvre, j'avais formulé six questions auxquelles il fallait réagir. Cela nous a servi de point de départ.
Je précise que je n'ai pas utilisé ces deux méthodes en début d'année, mais seulement après une certaine maîtrise de l'exercice par les élèves. De plus, je ne l'utilise pas à chaque fois.
- IzambardFidèle du forum
Isidoria je suis intéressée par cette dernière méthode.
Tu dis que tu as tenté l'expérience "après avoir étudié un texte en détail". C'est à dire? Après une étude linéaire? Une préparation des élèves chez eux?
Quel genre de questions as-tu ecrit sur les feuilles?
Et enfin qu'est ce que les élèves ont retiré de ce dispositif ?
J'ai une classe de première S qui fonctionne très bien en groupe.
Merci!
Tu dis que tu as tenté l'expérience "après avoir étudié un texte en détail". C'est à dire? Après une étude linéaire? Une préparation des élèves chez eux?
Quel genre de questions as-tu ecrit sur les feuilles?
Et enfin qu'est ce que les élèves ont retiré de ce dispositif ?
J'ai une classe de première S qui fonctionne très bien en groupe.
Merci!
- hugo64Niveau 6
Merci pour ces premiers aperçus, c'est très intéressant. Je fonctionne assez souvent en travail en groupe (pas si souvent tout de même!), mais mes 1S sont très bavards, et le résultat est parfois bien décevant.
Pour les LA, faites-vous systématiquement une étude linéaire détaillée avec eux?
J'avais essayé, mais je suis en effet prise par le temps (moi aussi, dans les 4h par texte!)
J'ai expérimenté l'analyse linéaire en classe entière, avec vidéo-projection de leur document de travail (je laisse une marge importante sur le côté et un interligne suffisant pour qu'ils puissent inscrire quelques mots...): j'avais commencé l'étude linéaire (poussée), puis chez eux, ils devaient terminer le travail. J'ai interrogé plusieurs élèves qui sont venus au tableau poursuivre notre étude linéaire (les autres complétaient à l'oral si nécessaire - et ce le fut parfois). Ensuite, chacun a dû proposer une problématique, sur sa feuille: nous avons réussi à en obtenir 11 différentes (quoique...). Je les ai alors mis par groupes de 3 (ils sont 33 élèves) et chaque groupe devait proposer un plan très détaillé pour répondre à la problématique qui leur avait été désignée. Passage à l'oral de 3 ou 3 élèves pour finir (partie "exposé, le développement uniquement, 6 ou 7 minutes donc). J'étais contente de moi sur ce coup, mais ce fut chronophage: je ne peux pas reconduire cela à chaque fois. :|
Par ailleurs, les laissez-vous prendre des notes, ou leur "dictez"-vous ce que vous jugez indispensable?J'ai l'impression que certains de mes élèves ne complètent pas avec tous les compléments que donnent leurs camarades ou moi-même.
Je continue avec mes questions: comment "entraînez-vous" les élèves à l'écrit? Leur faites-vous rédiger des parties d'exercices chaque semaine (introduction du commentaire + 1 axe; sujet d'invention; un axe de dissertation)? j'ai l'impression que j'équilibre mal tout ce qui me semble à leur faire maîtriser et que je passe trop de temps sur les LA ou le commentaire...
Pour les LA, faites-vous systématiquement une étude linéaire détaillée avec eux?
J'avais essayé, mais je suis en effet prise par le temps (moi aussi, dans les 4h par texte!)
J'ai expérimenté l'analyse linéaire en classe entière, avec vidéo-projection de leur document de travail (je laisse une marge importante sur le côté et un interligne suffisant pour qu'ils puissent inscrire quelques mots...): j'avais commencé l'étude linéaire (poussée), puis chez eux, ils devaient terminer le travail. J'ai interrogé plusieurs élèves qui sont venus au tableau poursuivre notre étude linéaire (les autres complétaient à l'oral si nécessaire - et ce le fut parfois). Ensuite, chacun a dû proposer une problématique, sur sa feuille: nous avons réussi à en obtenir 11 différentes (quoique...). Je les ai alors mis par groupes de 3 (ils sont 33 élèves) et chaque groupe devait proposer un plan très détaillé pour répondre à la problématique qui leur avait été désignée. Passage à l'oral de 3 ou 3 élèves pour finir (partie "exposé, le développement uniquement, 6 ou 7 minutes donc). J'étais contente de moi sur ce coup, mais ce fut chronophage: je ne peux pas reconduire cela à chaque fois. :|
Par ailleurs, les laissez-vous prendre des notes, ou leur "dictez"-vous ce que vous jugez indispensable?J'ai l'impression que certains de mes élèves ne complètent pas avec tous les compléments que donnent leurs camarades ou moi-même.
Je continue avec mes questions: comment "entraînez-vous" les élèves à l'écrit? Leur faites-vous rédiger des parties d'exercices chaque semaine (introduction du commentaire + 1 axe; sujet d'invention; un axe de dissertation)? j'ai l'impression que j'équilibre mal tout ce qui me semble à leur faire maîtriser et que je passe trop de temps sur les LA ou le commentaire...
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Première année aussi, peu de plaisir, sentiment de ne pas être efficace et de ne rien comprendre aux élèves. Bon.
J'aime aussi étudier le texte de façon linéaire, je trouve cela rassurant. Mais j'ai cru remarquer que bien des élèves s'y perdaient et ne trouvaient pas cela rassurant du tout (je ne comprends pas). Je pense avoir amélioré les choses en passant plus de temps, avant de m'y plonger, à leur faire cracher des hypothèses sur l'intérêt, l'originalité du texte. Avant, je préférais faire cela à la fin (pour la bonne raison que j'ai toujours fait ainsi). Dégager le plan du texte au préalable et donner des titres qui en paraphrasent les parties apportent une aide considérable pour répondre à cette question (NLM, merci encore). Elle permet ensuite de dégager quelques fils qui éviteront à l'analyse linéaire d'être ou du moins de passer pour une suite incohérente de remarques.
Une heure bien menée pour moi se termine par un exercice de rédaction. J'en ramasse quelques uns à la fin ou au début de la fois d'après. Certains élèves progressent. Certains se sont comment "réveillés" il y a peu. Beaucoup stagnent et répètent sans cesse, sans cesse les mêmes erreurs, et semblent n'avoir jamais la moindre idée sur rien.
Si ça peut te rassurer (mais vraiment je suis un cas...), je me suis "souvenu" cette semaine que mes 1re STMG avait aussi deux questions sur corpus à traiter. Et, heu... je n'ai pas encore abordé avec la dissertation avec eux, parce que j'ai le vertige rien que d'y penser. J'ai aussi cette sensation de ne pas forcément bien équilibrer, parce que les exercices que je donne, je les invente plus ou moins au moment où je les donne : je regarde ma montre, je vois qu'il est temps de les mettre à l'écrit, et j'invente un truc en fonction de ce qu'on a fait. Bon, après tout, est-il besoin que les choses soient plus organisées que cela ?
J'aime aussi étudier le texte de façon linéaire, je trouve cela rassurant. Mais j'ai cru remarquer que bien des élèves s'y perdaient et ne trouvaient pas cela rassurant du tout (je ne comprends pas). Je pense avoir amélioré les choses en passant plus de temps, avant de m'y plonger, à leur faire cracher des hypothèses sur l'intérêt, l'originalité du texte. Avant, je préférais faire cela à la fin (pour la bonne raison que j'ai toujours fait ainsi). Dégager le plan du texte au préalable et donner des titres qui en paraphrasent les parties apportent une aide considérable pour répondre à cette question (NLM, merci encore). Elle permet ensuite de dégager quelques fils qui éviteront à l'analyse linéaire d'être ou du moins de passer pour une suite incohérente de remarques.
Une heure bien menée pour moi se termine par un exercice de rédaction. J'en ramasse quelques uns à la fin ou au début de la fois d'après. Certains élèves progressent. Certains se sont comment "réveillés" il y a peu. Beaucoup stagnent et répètent sans cesse, sans cesse les mêmes erreurs, et semblent n'avoir jamais la moindre idée sur rien.
j'ai l'impression que j'équilibre mal tout ce qui me semble à leur faire maîtriser et que je passe trop de temps sur les LA ou le commentaire...
Si ça peut te rassurer (mais vraiment je suis un cas...), je me suis "souvenu" cette semaine que mes 1re STMG avait aussi deux questions sur corpus à traiter. Et, heu... je n'ai pas encore abordé avec la dissertation avec eux, parce que j'ai le vertige rien que d'y penser. J'ai aussi cette sensation de ne pas forcément bien équilibrer, parce que les exercices que je donne, je les invente plus ou moins au moment où je les donne : je regarde ma montre, je vois qu'il est temps de les mettre à l'écrit, et j'invente un truc en fonction de ce qu'on a fait. Bon, après tout, est-il besoin que les choses soient plus organisées que cela ?
- IsidoriaDoyen
Izambard a écrit:Isidoria je suis intéressée par cette dernière méthode.
Tu dis que tu as tenté l'expérience "après avoir étudié un texte en détail". C'est à dire? Après une étude linéaire? Une préparation des élèves chez eux?
Quel genre de questions as-tu ecrit sur les feuilles?
Et enfin qu'est ce que les élèves ont retiré de ce dispositif ?
J'ai une classe de première S qui fonctionne très bien en groupe.
Merci!
En effet, j'ai appliqué cette méthode après une lecture linéaire (qui tout comme vous dure bien longtemps, autant de temps qu'il le faut pour que le texte soit compris).
Pour l'introduction à l'OI Alcools, que les élèves devaient au moins avoir feuilleté au préalable, voici les questions que j'avais posées:
- Commentez le titre: quels rapport pouvez-vous établir avec les poèmes?
- Initialement, Apollinaire avait choisi d’intituler son recueil Eau de vie. Que pensez-vous du changement ?
- Comparez le premier et le dernier poèmes du recueil. Que pouvez-vous en conclure ?
- Quel constat peut on faire quant à la longueur des poèmes ?
- Y a-t-il des thèmes récurrents ? Lesquels ?
- Dans le recueil, il y a des ensembles de poèmes. A quoi correspondent-ils ?
Je crois que je n'avais pas exactement formulé ainsi au final, mais c'était l'idée. Ces six affiches sur le titre et la composition nous ont servi d'introduction à l'analyse de l'OI et à la séquence.
J'ai aussi appliqué cette méthode en L.A. sur le poème "1909", les six thèmes correspondaient aux six grandes idées qui s'étaient dégagées de la lecture linéaire. J'avoue ne plus les avoir bien en tête là, il y avait le lien entre ancien et nouveau, le portrait d'une femme mystérieuse, la recherche de musicalité et sur la forme, l'esthétique de l'esprit nouveau, et je ne sais plus...
Les élèves aiment cette pratique car ils trouvent intéressant de collaborer ensemble à l'élaboration d'un plan détaillé. Le côté collaboratif (avec les écritures des six groupes sur une feuille) permet de voir un véritable apport de la réflexion au fur et à mesure de l'exercice. Le temps contraint (six minutes, je mets une alarme pour qu'ils se déplacent) les frustre un peu mais l'idée est de faire jaillir la réflexion et que la fiche se construise de groupe en groupe.
- AuzNiveau 6
Bonjour à tous,
J'enseigne en lycée depuis quelques années et il est vrai que les lectures analytiques tournent vite à la routine. j'essaie de varier les approches mais on tourne vite en rond...
- En début d'année: après une découverte du texte, on part de leurs premières impressions puis je leur soumets un plan (qui correspond à leurs impressions) que nous complétons ensemble. Je leur propose ensuite plusieurs questions type oral de l'EAF pour qu'ils manipulent les idées et ne restent pas enfermés dans le plan du cours.
- Je m'éloigne petit à petit de cet enseignement trop prescriptif (selon mes inspecteurs): je leur donne le texte à l'avance et ils le préparent (ils peuvent faire toutes les recherches qu'ils veulent), le jour du cours, nous en parlons un peu, j'explique les points qui achoppent puis je leur propose plusieurs questions de type bac, ils en choisissent une et ils préparent 30 min (en individuel ou en groupe), l'un d'entre eux passe à l'oral, on fait une reprise. Si l'exposé est indigent (ce qui arrive rarement, je fais passer les volontaires) je leur donne ma préparation tapée (qu'ils peuvent compléter par leurs propres idées).
- Quand ils sont à l'aise sur l'objet d'étude, je ne leur donne pas le texte à l'avance (quand le texte est court surtout) et je fonctionne de la même manière.
A ce rythme, nous menons une lecture analytique en 2h, ce qui laisse du temps pour les lectures complémentaires et la méthode.
Ça suppose d'avoir des élèves réactifs à l'oral, en demande, ce qui est mon cas (en lycée éclair), je précise aussi que lors de la phase de découverte, je note tout ce qui se dit au vidéoprojecteur, je note aussi les différents plans retenus en fonction des questions et j'attache le document au cahier de texte de la classe sur pronote.
En tous cas merci pour les idées que vous avez suggérées, ça ouvre quelques perspectives!
J'enseigne en lycée depuis quelques années et il est vrai que les lectures analytiques tournent vite à la routine. j'essaie de varier les approches mais on tourne vite en rond...
- En début d'année: après une découverte du texte, on part de leurs premières impressions puis je leur soumets un plan (qui correspond à leurs impressions) que nous complétons ensemble. Je leur propose ensuite plusieurs questions type oral de l'EAF pour qu'ils manipulent les idées et ne restent pas enfermés dans le plan du cours.
- Je m'éloigne petit à petit de cet enseignement trop prescriptif (selon mes inspecteurs): je leur donne le texte à l'avance et ils le préparent (ils peuvent faire toutes les recherches qu'ils veulent), le jour du cours, nous en parlons un peu, j'explique les points qui achoppent puis je leur propose plusieurs questions de type bac, ils en choisissent une et ils préparent 30 min (en individuel ou en groupe), l'un d'entre eux passe à l'oral, on fait une reprise. Si l'exposé est indigent (ce qui arrive rarement, je fais passer les volontaires) je leur donne ma préparation tapée (qu'ils peuvent compléter par leurs propres idées).
- Quand ils sont à l'aise sur l'objet d'étude, je ne leur donne pas le texte à l'avance (quand le texte est court surtout) et je fonctionne de la même manière.
A ce rythme, nous menons une lecture analytique en 2h, ce qui laisse du temps pour les lectures complémentaires et la méthode.
Ça suppose d'avoir des élèves réactifs à l'oral, en demande, ce qui est mon cas (en lycée éclair), je précise aussi que lors de la phase de découverte, je note tout ce qui se dit au vidéoprojecteur, je note aussi les différents plans retenus en fonction des questions et j'attache le document au cahier de texte de la classe sur pronote.
En tous cas merci pour les idées que vous avez suggérées, ça ouvre quelques perspectives!
_________________
Boulet un jour, boulet toujours.
- IzambardFidèle du forum
J'ai testé ce matin le 6 / 6 / 6 sur une La en séance de deux heures.
Première heure, défrichage autonome et personnel du texte.
Puis la phase en groupe.
Puis retour en classe entière pour élaborer le plan.
Ça s'est très bien passé, tout le monde a joué le jeu et en effet les réponses se sont bien construites au fil des passages.
Au final, ils ont quasiment relevé tout ce que j'attendais.
De leur côté, ils ont apprécié le rythme.
Première heure, défrichage autonome et personnel du texte.
Puis la phase en groupe.
Puis retour en classe entière pour élaborer le plan.
Ça s'est très bien passé, tout le monde a joué le jeu et en effet les réponses se sont bien construites au fil des passages.
Au final, ils ont quasiment relevé tout ce que j'attendais.
De leur côté, ils ont apprécié le rythme.
- IsidoriaDoyen
Quelle efficacité! Super! Je trouve que cette modalité permet d'introduire un peu de dynamisme et variété, j'aime bien.
- IzambardFidèle du forum
Oui. Je n'aurais pas pensé à un chronométrage mais en fait c'est un facteur important: ça rythme, ça donne un petit enjeu, ça les force à l'efficacité.
Des élèves de secondes qui ont vu le cours en passant dans les couloirs m'ont demandé ce que j'avais fait, cela les a interpellés.
Des élèves de secondes qui ont vu le cours en passant dans les couloirs m'ont demandé ce que j'avais fait, cela les a interpellés.
- IzambardFidèle du forum
D'ailleurs j'ai oublié de te remercier pour tes explications claires
- VioletEmpereur
Le travail en îlots marche avec des classes de 35 ?
6 minutes me paraît un temps hyper court...
Les miens mettent du temps à se mettre au boulot...
6 minutes me paraît un temps hyper court...
Les miens mettent du temps à se mettre au boulot...
- beloteHabitué du forum
Violet a écrit:Le travail en îlots marche avec des classes de 35 ?
6 minutes me paraît un temps hyper court...
Les miens mettent du temps à se mettre au boulot...
Tu as de la chance. Les miens ne se mettent pas au boulot...
- IsidoriaDoyen
J'ai une classe de 27... et ça marche très bien, mais ce n'est pas 35! Je compatis.
Pour la mise au travail, je n'ai constaté aucun problème: la contrainte de temps (atelier chronométré, fiche "lue" par le groupe suivant et à la fin affichée devant toute la classe, chaque groupe ayant une couleur, on sait donc qui a écrit, quoi, s'il n'a pas écrit,...) permet au contraire au groupe de s'y mettre vite.
J'ai trouvé l'exercice stimulant, mais chacun voit midi à sa porte.
Pour la mise au travail, je n'ai constaté aucun problème: la contrainte de temps (atelier chronométré, fiche "lue" par le groupe suivant et à la fin affichée devant toute la classe, chaque groupe ayant une couleur, on sait donc qui a écrit, quoi, s'il n'a pas écrit,...) permet au contraire au groupe de s'y mettre vite.
J'ai trouvé l'exercice stimulant, mais chacun voit midi à sa porte.
- doctor whoDoyen
A tester. Mais je n'ai pas compris comment faire pour une explication de texte. Il faudrait autant de textes que d'ateliers, logiquement.
Sur une oeuvre, après lecture ou en fin de chapitre, avec autant de questions ou de "missions" que de groupes, c'est marrant à faire, àma.
Sur une oeuvre, après lecture ou en fin de chapitre, avec autant de questions ou de "missions" que de groupes, c'est marrant à faire, àma.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- hugo64Niveau 6
Moi non plus, je n'ai pas bien compris.doctor who a écrit:A tester. Mais je n'ai pas compris comment faire pour une explication de texte..
- hugo64Niveau 6
J'aurais également besoin de conseils quant à l'écriture (sur un autre fil je crois, un néo disait qu'il estimait une heure de cours réussie s'il était parvenu à les faire écrire un peu avant la fin) et aux documents complémentaires (je pêche carrément, là!)
- IphigénieProphète
Moi ce que je ne comprends pas bien dans le travail par "atelier" c'est comment on construit à partir de là, la compréhension globale d'un texte: parce que les études "par axes" se prêtent peut-être à certains textes mais la plupart du temps, je n'arrive pas personnellement à séparer réellement les axes, car tout se tient dans l'approche d'un texte. Et que c'est justement dans l'aptitude à relier les observations que les élèves sont en difficulté.hugo64 a écrit:Moi non plus, je n'ai pas bien compris.doctor who a écrit:A tester. Mais je n'ai pas compris comment faire pour une explication de texte..
Bref je lis avec intérêt et questionnement ce fil, où je découvre ces nouvelles approches.
- BanouNiveau 2
Isidoria a écrit:Cette année, en 1ère, pour travailler les axes de commentaire et de dissertation, j'ai utilisé la carte heuristique. A partir de l'analyse détaillée du texte ou de la question de dissertation, les élèves organisent leurs idées en "fils". Au départ, on est parti avec autant de fils qu'ils me proposaient, et on se retrouvait avec huit idées, mais les élèves ont vite remarqué que les idées se recoupaient.
Cette présentation par carte heuristique permet de faire un plan détaillé sous une forme visuelle. Certains ont bien accroché et m'ont dit que ça les avait aidé à concevoir un plan.
Par ailleurs, j'ai aussi testé cette année la méthode Philips, http://www.iaat.org/telechargement/guide_methodo/5_5_philips_66.pdf
C'est assez peu clair ici, je vais essayer de développer un peu:
- faire six ilots sur lesquels se trouve une grande feuille avec une question.
- faire six groupes d'élèves, chacun étant muni d'une couleur de stylo différente
- faire passer chaque groupe pendant six minutes à chaque ilot
=> lors des six minutes, les élèves complètent la feuille qu'ils ont sous leurs yeux. Lors de la première "session" rien n'est encore écrit sur la feuille, mais peu à peu, ils doivent compléter, ajouter, justifier ce qui est écrit.
J'ai essayé cette technique après avoir étudié en détail un texte, bien sûr. Les élèves avaient leur propre texte sous les yeux.
Je l'ai aussi testée en introduction d'étude d'oeuvre intégrale. Après une lecture personnelle de l'oeuvre, j'avais formulé six questions auxquelles il fallait réagir. Cela nous a servi de point de départ.
Je précise que je n'ai pas utilisé ces deux méthodes en début d'année, mais seulement après une certaine maîtrise de l'exercice par les élèves. De plus, je ne l'utilise pas à chaque fois.
C'est très intéressant !
Je suis dans le même questionnement. J'étais dans le primaire jusqu'à cette rentrée et suis maintenant en lycée. Pour l'instant, comme la personne à l'origine de ce sujet, je ne m'éclate pas, je travaille de façon beaucoup trop frontale et ai du mal à adapter ma créativité pédagogique aux exigences du lycée.
J'aimerais mener plus de travail de groupe, qui soit également plus coopératif. Dans le primaire, je travaillais uniquement en îlots et beaucoup par plans de travail et ateliers.
Pourrais-tu me dire où tu as trouvé ce document ou si des ouvrages t'ont inspirée ?
Merci !
- IsidoriaDoyen
C'est lors d'une formation de formateurs qu'on nous a présenté la technique en nous la faisant pratiquer. J'ai fait des recherches depuis, mais honnêtement, je n'ai trouvé aucun document satisfaisant. Si je trouve je partagerai.
- Jean-Christophe Torrès, "Quelle image de l'élève, pour quelle pédagogie ?" sur Cap Education.
- [Lettres lycée] Remplacements courts en lycée : comment prendre le relais ?
- Quelle différence il y a-t-il entre pédagogie et didactique ?
- [HG] Varier sa pédagogie en lycée ?
- Pédagogie du sport : le jargon n'existe pas qu'en lettres !
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum