Leïla Slimani a obtenu le prix Goncourt

http://bibliobs.nouvelobs.com/sur-le-sentier-des-prix/20161103.OBS0671/10-choses-a-savoir-sur-leila-slimani-prix-goncourt-2016.html

Libération a écrit:
1. Bulle protégée

Leïla Slimani, née en 1981, a grandi à Rabat, au Maroc, dans une famille aisée. «Une bulle protégée», dit-elle, «une existence un peu marginale par rapport au reste de la société marocaine». Son père, né à Fès, était banquier. Il a étudié en France, puis est retourné au pays natal pour devenir secrétaire d’Etat, dans les années 1970. Il a ensuite dirigé une banque, jusqu’à ce qu’un scandale financier lui vaille de tomber en disgrâce. Il est mort en 2004. Sa mère, d’origine alsacienne et algérienne, a été une des premières femmes médecins du pays.

L'attribution de ces prix me donne envie de relire La littérature à l'estomac.
Du fait divers pour le Goncourt et le Médicis, Yasmina Reza pour le Renaudot...
On a même évité Catherine Cusset!

Rien de m'enthousiasme.

Cette attribution est une horreur... c'est le comble de la caricature, avec une intention politique idiote.

Le roman est mauvais ? Je ne l'ai pas lu, mais ce que j'en ai entendu dire à la radio me faisait plutôt envie.

Je ne sais pas pourquoi, j'ai tout de suite pensé à l'intention politique.
Tu l'as lu, Léo ?

Je m'aperçois que je n'ai lu aucun Goncourt des 25 dernières années environ. Il fait à ce point tache dans la liste ? (Question qui s'adresse à ceux qui les ont lus, sinon en totalité évidemment, du moins en grande partie.)

Je ne l'ai pas lu, ni ne le lirai, mais j'en entends beaucoup de bien, et de lecteurs que j'estime. 
Mais bon, c'est à la mode de dire du mal des prix littéraires

De Slimani, j'ai lu Dans le jardin de l'ogre. Je n'avais pas aimé. Je vais tenter celui-là mais avant, d'autres de la rentrée littéraire me font davantage de l'oeil.
- Aquarium, de David Vann (un auteur que j'adore)
- L'archipel d'une autre vie, que je viens de commencer et qui est incroyable.
Je me rends compte que, généralement, je suis rarement séduite par les romans primés au prix Goncourt. Je suis plus sensible au prix Médicis. J'ai beaucoup aimé, par exemple, Là où les tigres sont chez eux, Sukkwan Island, En mer.

Bon, je débarque avec mes gros sabots, vu que je suis à peu près autant au courant de l'actualité littéraire que de l'actualité footballistique et que je n'avais jamais rencontré avant aujourd'hui le nom de Leïla Slimani.

Mais c'est pas un peu bizarre de tout de suite penser à une intention politique parce qu'un écrivain se voit goncourtiser pour son deuxième roman ?

Et d'abord quel serait l'indice d'une intention politique ? Le fait que c'est une femme ? Le fait qu'elle a un nom arabe ? Les deux ? Autre chose encore ?

Le A. Makine me tente bien aussi. J'ai adoré le Marcus Malte, Le garçon et Désorientale de Négar Djavadi pour l'instant.

Je n'ai pas d'avis sur le Leïla Slimani, car je ne l'ai pas lu. Je ne comprends pas comment on peut critiquer l'attribution de ce prix sans avoir lu le livre. Certains sous-entendus me mettent mal à l'aise. Edit : PY, on est d'accord. Jeune, sinon ?

Dans les derniers Goncourt, il y a quand même eu des livres intéressants : 

Le sermon sur la chute de Rome, il y a deux ans.
Un livre de Marie Ndiaye il y a quelques années - c'est toujours bien, Marie Ndiaye.
Les Bienveillantes, il y a plus de dix ans, un livre vraiment étonnant.
Echenoz aussi.

Bon, à côté de ça, on n'est pas obligé de se farcir Mathias Enard, Atiq Rahimi ou Laurent Gaudé (notez que je ne dis du mal que de ceux que j'ai lus ).

PauvreYorick a écrit:Bon, je débarque avec mes gros sabots, vu que je suis à peu près autant au courant de l'actualité littéraire que de l'actualité footballistique et que je n'avais jamais rencontré avant aujourd'hui le nom de Leïla Slimani.

Mais c'est pas un peu bizarre de tout de suite penser à une intention politique parce qu'un écrivain se voit goncourtiser pour son deuxième roman ?

Et d'abord quel serait l'indice d'une intention politique ? Le fait que c'est une femme ? Le fait qu'elle a un nom arabe ? Les deux ? Autre chose encore ?

Il est évident que c'est un complot des islamophiles féministes.

Tout ceci m'est totalement indifférent. Peut-être que je ne devrais pas mais bon. Le Goncourt, le prix Nobel, je m'en tamponne. Si les personnes citées et leurs oeuvres ont de la valeur, c'est totalement indépendant de ces sôteries entre potes.

T'es dur, Anaxagore. Cela donne l'occasion de s'étriper un peu sur autre chose que le recrutement du PSG ou la primaire de l'UMP, c'est précieux.

Il y a 2 ans, "Le royaume" d'E Carrère n'avait pas été sélectionné et pourtant c'était un vrai régal, je recommande.

DesolationRow a écrit:T'es dur, Anaxagore. Cela donne l'occasion de s'étriper un peu sur autre chose que le recrutement du PSG ou la primaire de l'UMP, c'est précieux.

Reine Margot a écrit:Il y a 2 ans, "Le royaume" d'E Carrère n'avait pas été sélectionné et pourtant c'était un vrai régal, je recommande.

Comme quasiment tout ce qu'écrit Carrère, c'était brillant, effectivement.
Mais bon, à partir du moment où il ne l'a pas eu pour D'autres vie que la mienne, on voit pas pourquoi le jury se serait soudainement réveillé.

cannelle21 a écrit:De Slimani, j'ai lu Dans le jardin de l'ogre. Je n'avais pas aimé. Je vais tenter celui-là mais avant, d'autres de la rentrée littéraire me font davantage de l'oeil.
- Aquarium, de David Vann (un auteur que j'adore)
- L'archipel d'une autre vie, que je viens de commencer et qui est incroyable.
Je me rends compte que, généralement, je suis rarement séduite par les romans primés au prix Goncourt. Je suis plus sensible au prix Médicis. J'ai beaucoup aimé, par exemple, Là où les tigres sont chez eux, Sukkwan Island, En mer.

Idem. Je fais lire Sukwann Island à des élèves qui soi-disant n'aiment pas lire, et...ils accrochent évidemment (même si j'avoue que la dernière partie du roman me convainc moins). En mer est très fort aussi !

Tout ceci m'est totalement indifférent. Peut-être que je ne devrais pas mais bon. Le Goncourt, le prix Nobel, je m'en tamponne. Si les personnes citées et leurs oeuvres ont de la valeur, c'est totalement indépendant de ces sôteries entre potes.

Je me moque également des prix littéraires. Mais il y a pire que les prix: les commentaires funestes de la journalisterie à prétention culturelle, qui dure des mois. L'article du Nouvel Obs' regorge de niaiseries mi-hagiographiques, mi-racoleuses, qui trahissent l'objet de cette attribution.

Enfin il y a pire, on aurait pu donner le Goncourt à Bob Dylan. 

Spoiler:

cléo a écrit:Le roman est mauvais ? Je ne l'ai pas lu, mais ce que j'en ai entendu dire à la radio me faisait plutôt envie.

C'est un très bon roman, très bien écrit. Reste que c'est une histoire très sombre (double infanticide) et déstabilisante.

Je l'ai lu en septembre. Ça fait de bien nombreuses années que je n'avais pas lu de Goncourt

DesolationRow a écrit:Dans les derniers Goncourt, il y a quand même eu des livres intéressants : 

Le sermon sur la chute de Rome, il y a deux ans.

C' était pas en 2013, Ferrari ?
J'ai aimé Au revoir là haut, moi... c'était drôle.
Mais me fader Enard qui se regarde écrire, merci bien...
Le royaume de Carrère était assez jubilatoire.

J'ai lu le roman de Slimani hier soir.
J'ai aimé.
Le premier chapitre est d'une force incroyable. Il vous coupe les jambes, vous saisit dès les premiers mots et il est impossible d'oublier cette violence initiale qui vous poursuit sourdement au fil des pages.
On peut tenter de présenter ce roman comme le récit d'un double infanticide, mais c'est très réducteur, et à mon sens, impropre. D'ailleurs l'infanticide en lui-même n'occupe même pas 5 pages sur la totalité du bouquin.
Ce récit, c'est celui de la difficulté des femmes à exister, dans leur rôle de mère, de femme au foyer, de femme active, d'épouse, et toujours ou presque dans l'ombre des hommes. C'est aussi celui de l'explosion d'arrogance néo-bourgeoise d'un couple en route vers le succès, qui aspire à en imposer socialement sans pour autant arriver à oublier l'humilité de la vie de labeur qui était la leur jusque là.
L'écriture est dense et sensible, sans grandiloquence mais tendue. On voit la noirceur poindre dans le soleil grec, dans les promenades au square, dans les gestes de tendresse qui deviennent des marques d'attachement cruelles.

Je pense lire Dans le jardin de l'ogre, du coup... ;-)

Bon, ben aucune librairie de mon bled n'avait le premier roman de Slimani, je suis dépitée... va falloir que j'attende d'aller à Lyon. Pffff...

Sur Amazon il est en rupture de stock mais il y a des vendeurs qui le proposent.