- Pomme76Niveau 2
Ma bivalence, mon envie de partager avec les élèves m'ont amené à m'investir dans de nombreuses activités dans mon établissement.
De l'animation de club photo, d'atelier cinéma ou scientifique aux IDD, j'ai cotoyé de nombreuses expérimentations : les 10% des années 70, puis les PActes et PAE des années 80 en passant par les travaux croisés et les parcours diversifiés des années 90.
Seul souci : ces dispositifs ont vécu de manière plus ou moins éphémère sans que jamais un bilan officiel en soit communiqué à l'ensemble des acteurs et principalement des enseignants.
Ayant pris goût à cette forme de "travail pédagogique", j'ai décidé de proposer à mes collègues de monter des projets interdisciplinaires ou d'adhérer à ceux proposés par d'autres. Depuis dix ans, il y a donc un projet annuel pour une classe de cinquième et depuis deux ans un projet pour une classe de quatrième.
Evidemment depuis la rentrée, notre nouvelle adjointe n'arrête pas de me faire remarquer que je suis prêt pour la réforme, ce qui me gêne à plusieurs titres.
D'abord parce que je ne suis pas convaincu par le bien fondé pédagogique de cette réforme. L'élève s'ennuie, mais pour moi l'école n'est pas la cause de cet ennui. Les causes en sont sociétales. Notre société évolue à une vitesse qui n'est pas celle de la construction des savoirs. Beaucoup de nos élèves pensent que cette construction est inutile car la société leur donne accès à une "connaissance" de manière plus rapide et plus "active". Des parents d'élèves ne voient plus en l'école l'ascenseur social qu'elle pouvait être avant ! Et pour cause !
Ensuite parce que je vois ce qui va se produire dans bon nombre d'établissements. Nous allons répartir les thématiques par niveau et dès qu'un projet pour une classe pourra être qualifié d'E.P.I. il sera "photocopiable" à d'autres classes. Ce qui va à l'encontre du "bien-fondé" de cette réforme .
Sans oublier la dimension humaine du travail interdisciplinaire : il faut construire une équipe et cela a des limites !!!!!
Alors je suis dubitatif : coincé entre mes envies de ce travail interdisciplinaire qui peut être très riche et une réforme qui semble correspondre, mais de très loin, à mes aspirations, j'attends les réunions sur la DHG avec circonspection. Dévoiler tout de suite ce que je veux faire l'an prochain ou rester sur l'attitude des années précédentes, à savoir remplir ma fiche de voeux annuelle avec nos projets en juin !!!!
De l'animation de club photo, d'atelier cinéma ou scientifique aux IDD, j'ai cotoyé de nombreuses expérimentations : les 10% des années 70, puis les PActes et PAE des années 80 en passant par les travaux croisés et les parcours diversifiés des années 90.
Seul souci : ces dispositifs ont vécu de manière plus ou moins éphémère sans que jamais un bilan officiel en soit communiqué à l'ensemble des acteurs et principalement des enseignants.
Ayant pris goût à cette forme de "travail pédagogique", j'ai décidé de proposer à mes collègues de monter des projets interdisciplinaires ou d'adhérer à ceux proposés par d'autres. Depuis dix ans, il y a donc un projet annuel pour une classe de cinquième et depuis deux ans un projet pour une classe de quatrième.
Evidemment depuis la rentrée, notre nouvelle adjointe n'arrête pas de me faire remarquer que je suis prêt pour la réforme, ce qui me gêne à plusieurs titres.
D'abord parce que je ne suis pas convaincu par le bien fondé pédagogique de cette réforme. L'élève s'ennuie, mais pour moi l'école n'est pas la cause de cet ennui. Les causes en sont sociétales. Notre société évolue à une vitesse qui n'est pas celle de la construction des savoirs. Beaucoup de nos élèves pensent que cette construction est inutile car la société leur donne accès à une "connaissance" de manière plus rapide et plus "active". Des parents d'élèves ne voient plus en l'école l'ascenseur social qu'elle pouvait être avant ! Et pour cause !
Ensuite parce que je vois ce qui va se produire dans bon nombre d'établissements. Nous allons répartir les thématiques par niveau et dès qu'un projet pour une classe pourra être qualifié d'E.P.I. il sera "photocopiable" à d'autres classes. Ce qui va à l'encontre du "bien-fondé" de cette réforme .
Sans oublier la dimension humaine du travail interdisciplinaire : il faut construire une équipe et cela a des limites !!!!!
Alors je suis dubitatif : coincé entre mes envies de ce travail interdisciplinaire qui peut être très riche et une réforme qui semble correspondre, mais de très loin, à mes aspirations, j'attends les réunions sur la DHG avec circonspection. Dévoiler tout de suite ce que je veux faire l'an prochain ou rester sur l'attitude des années précédentes, à savoir remplir ma fiche de voeux annuelle avec nos projets en juin !!!!
- sebisebNiveau 9
Il y a 30 ans, et même plus, moi aussi je m'ennuyais à l'école et il n'y avait pas internet et cette facilitation d'accès "aux connaissances" ... Dans notre société que l'on veut toujours plus utilitariste et efficace (au sens productiviste) on voudrait nous faire croire que les temps de rêveries, d'abandon de soi, ... n'est pas nécessaire ?Pomme76 a écrit:
D'abord parce que je ne suis pas convaincu par le bien fondé pédagogique de cette réforme. L'élève s'ennuie, mais pour moi l'école n'est pas la cause de cet ennui. Les causes en sont sociétales. Notre société évolue à une vitesse qui n'est pas celle de la construction des savoirs. Beaucoup de nos élèves pensent que cette construction est inutile car la société leur donne accès à une "connaissance" de manière plus rapide et plus "active". Des parents d'élèves ne voient plus en l'école l'ascenseur social qu'elle pouvait être avant ! Et pour cause !
Oui, on s'ennuie à l'école, on continuera à s'ennuyer et c'est tant mieux ! Nul besoin de faire culpabiliser, les profs, les parents ou la société, c'est l'enfant, l'ado, l'homme qui par nature a besoin de s'évader même pendant des moments importants ! D'ailleurs, ne t'arrive-t-il pas de t'ennuyer dans des réunions que tu estimes a priori pourtant utiles ?
Je pense d'une part que si tu as l'habitude de faire des projets interdisciplinaires alors essaie de voir comment ajuster les choses pour que cela aille dans le sens de la réforme (cela fera plaisir à l'inspecteur) mais ne change rien sur le fond je pense que l'année prochaine sera "une mise en route" qui assurera une dose de mise au point ! Mes collègues du collège (je suis en LP) qui sont un peu dans le même questionnement que toi m'ont dit que la réforme permettait de structurer un peu leurs pratiques.Pomme76 a écrit:
Ensuite parce que je vois ce qui va se produire dans bon nombre d'établissements. Nous allons répartir les thématiques par niveau et dès qu'un projet pour une classe pourra être qualifié d'E.P.I. il sera "photocopiable" à d'autres classes. Ce qui va à l'encontre du "bien-fondé" de cette réforme .
Sans oublier la dimension humaine du travail interdisciplinaire : il faut construire une équipe et cela a des limites !!!!!
Alors je suis dubitatif : coincé entre mes envies de ce travail interdisciplinaire qui peut être très riche et une réforme qui semble correspondre, mais de très loin, à mes aspirations, j'attends les réunions sur la DHG avec circonspection. Dévoiler tout de suite ce que je veux faire l'an prochain ou rester sur l'attitude des années précédentes, à savoir remplir ma fiche de voeux annuelle avec nos projets en juin !!!!
Il est clair que les choses fonctionneront également si le travail est fait en équipe, et avec des collègues qui souhaitent travailler ensemble. Au chef d'établissement de mettre cela correctement en place, c'est pourquoi il est recommandé de mettre en place des conseils pédagogiques.
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sebiseb ...pour une école "vraiment" libre !
- Presse-puréeGrand sage
L'attitude doit être simple: éviter les suppressions de poste.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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