Harcèlement au primaire : quelle procédure ?

En tout cas, merci à tous, vraiment, beaucoup, à ceux qui sont intervenus ici et à celui qui m'a envoyé des messages et conseils.
Je sens que G est mieux déjà, libéré d'un poids, juste parce qu'on s'en occupe vraiment.

Tu tiens le bon bout , et c'est rassurant en fait de voir que le problème a déjà été repéré. Le coup des gamins qui racontent à leurs parents, c'est précieux à savoir si jamais il fallait aller plus loin, mais avec quelques menaces précises un bon entretien cela pourrait se régler rapidement. M. a réussi à se retenir beaucoup, eh bien maintenant il va se retenir complètement, voilà tout.
Tu as raison d'encourager G. à aller voir un psychologue : cela ne pourra que contribuer à lui redonner confiance en soi, il faut aussi qu'il puisse déballer un peu son sac.

Je repense à une chose, Dalva. Si les difficultés ont lieu sur le périscolaire, qui n'est pas obligatoire contrairement à l'école, et qui n'est pas un dû pour les familles, il devrait être possible de menacer les parents de ne plus l'accepter à la cantine s'ils ne font pas le nécessaire pour que leur gamin cesse ses agissements.
Nous l'avons fait avec un gamin qui n'était pas un harceleur mais qui était insupportable, et comme ça gênait les parents de devoir venir le chercher tous les jours à midi et à 16 h 30, là, ils ont été capables de le faire tenir à carreau, (alors que pour l'école, ils savaient pertinemment que nous ne pouvions pas l'exclure).

Dalva, je découvre seulement ce soir, je n'ai rien à ajouter, si ce n'est que le dernier message de Verdurette ouvre une piste intéressante pour compléter ce qui a déjà été fait.
Ça ne m'étonne pas que tu t'investisses autant pour protéger G., mais ça me désole que ce soit nécessaire. C'est un petit garçon qui me semble bien courageux et gentil.
à toute ta famille.

Merci Oudemia.

Verdurette, je pense que le maire a déjà pensé à cette possibilité. Je verrai effectivement si ça continue.

Dalva a écrit:Et mon mari me dit déjà "Tu comptes vraiment porter plainte contre un gamin de 10 ans ?"

Ma mère a déjà déposé une main courante (c'était l'année dernière) contre un gamin qui harcelait mon petit frère. Ca a bien fait réagir la direction qui n'avaient pas eu d'autre choix que de les prendre au sérieux (bon après, les agissements de ce harceleur étaient de notoriété publique)

Courage

Dalva a écrit:Merci Oudemia.

Verdurette, je pense que le maire a déjà pensé à cette possibilité. Je verrai effectivement si ça continue.

Je découvre à peine... Ca daille franchement et je compatis d'autant plus que le mien y a eu droit petit (le drame des non footeux je pense).
Ici ce qui avait marché c'est la menace de retirer le gamin de l'école avec appel de l'IEN puis du maire pour expliquer pourquoi il devait changer d'école.
Côté boulot l'ancien maire avait mis en place un système tout basique mais efficace: au bout de trois avertissements, exclusion de la cantine et des TAP pour une semaine, exclusion à l'année en cas de récidive.
Plein de bisous à ton fils en tout cas (et à toi car je sais ce que ça peut être de mettre son gosse à l'école avec la boule au ventre)

Merci Pablo, je retiens ces possibilités aussi !

Ce soir : "Le pauvre M., il va se faire disputer par tout le monde (et ça va me retomber dessus)."

Dalva, c'est bien que tu aies été entendue, c'est important pour ton fils et pour toi ! Explique lui que non, ce n'est pas de SA faute si cet enfant a une attitude qui doit être sanctionnée, tu peux lui donner un exemple simple : quand ton fils fait une bêtise, tu n'es pas coupable à sa place, eh bien c'est la même chose pour lui et cet autre enfant.

Merci Eloah. Je ne lui ai pas dit comme cela mais à peu près, et je lui ai aussi redit qu'un enfant qui harcèle, c'est un enfant qui ne va pas bien, et qu'il ne sera pas forcément disputé mais pris en charge lui aussi par un psychologue. Je l'espère vraiment parce que le disputer ne sert pas à grand chose.

Je suis pleinement d'accord avec toi. Courage !

Je ne me suis pas connectée hier, et je suis très contente de lire que la situation progresse.
Le harceleur n'est pas un "pauvre" enfant, qui va se faire disputer.... Tu peux dire ça à G. de ma part, c'est une personne qui a pris la mauvaise décision en toute connaissance de cause, et qui doit faire face aux conséquences de cette décision. C'est comme ça, dans la vie. Et ce qu'il y a de bien pour M. , c'est qu'on pourra peut-être l'aider.

Bises généralisées à la famille.

Avec Jim, on insiste aussi auprès de tout le monde (maîtresses, mairie et dame de cantine) sur le fait qu'il y a aussi un effet de groupe, qu'il ne faut pas s'occuper que du meneur parce que si les autres ne suivaient pas (pour de protéger, pour que la cible ne change pas), M. ne pourrait pas faire grand chose et ce serait beaucoup moins dur pour Gabriel.

Oui, la lâcheté générale aide bien. Iil faut dire que la plupart des gamins sont assez peureux -- et puis quand ils voient l'effet sur le harcelé, ils ont d'autant plus la trouille.
Une petite intervention des instits sur le courage ne serait pas malvenue.

Bonsoir à tous. Je vous donne les nouvelles au fur et à mesure.
M était malade hier mais de retour aujourd'hui. Le maire et Mme J (affaires scolaires) sont intervenus dans la classe pour parler aux enfants. Je n'ai que les mots de Gabriel pour l'instant donc :
"Ils sont venus pour parler avec nous mais ils nous ont pas disputés. Mais on n'avait rien fait, aujourd'hui."
Si je veux savoir de quoi il a été question, il va falloir que je m'accroche, parce qu'il n'a pas l'air de vouloir entrer dans les détails.

En tout cas M ne l'a pas du tout embêté aujourd'hui, ni les autres.

Bon. À suivre.

Bon. Je suis furieuse.
Mon mari, à force de questions (et ce fut compliqué !) a obtenu des détails. J'ai enfin compris pourquoi Gabriel m'a dit "On n'avait rien fait."
Le maire et Mme J. sont bien intervenus aujourd'hui, mais pas devant la classe : ils ont pris les deux garçons à part pour leur parler. Et M. n'est pas le dernier pour présenter les choses : Gabriel ceci, Gabriel cela, et en fait je ne voulais pas le taper, juste m'amuser, donc quand Gabriel s'est défendu, eh ben il n'aurait pas dû...
Et Gabriel qui déjà se dit qu'il n'avait rien compris, qui croit que M. dit ce qui est... Quasiment, il pourrait en être à se sentir coupable.

Conclusion de l'entretien par Mme J., suite à une proposition de M. lui-même pour "résoudre le problème" (je suppose qu'elle a demandé ce qu'ils pourraient faire pour que ça n'arrive plus) : ils doivent s'ignorer l'un l'autre s'ils ne peuvent pas s'entendre.

Ce soir, Gabriel : "C'est M. qui l'a dit, et pourtant il le fait pas."

Bref, on en revient à un niveau "histoires de gamins qui se disputent". Mais ils n'ont rien compris ou quoi !?

Demain matin, je n'ai pas cours, j'appelle le maire et Mme J. et je gueule. Et j'exige qu'ils y retournent et qu'ils prononcent le mot harcèlement, qu'ils convoquent les parents, qu'ils tiennent compte du fait que M. est mythomane (même ses parents le savent et le disent).

Il est menteur au point de venir un jour devant moi se plaindre à sa mère, pendant une réunion à l'école : "Gabriel a lancé ma chaussure sur le toit." alors que tous les enfants de la cour sont témoins qu'il a lui-même balancé sa chaussure sur le toit. Dans quel but ? Faire disputer Gabriel ou, plus simplement, décrédibiliser sa parole, parce qu'il ne serait pas seulement victime mais aussi agresseur. Ça c'était l'an dernier. J'ai été fort surprise que Gabriel ait pu faire une chose pareille, mais je n'ai pas pour habitude de nier que mes enfants puissent faire des bêtises, donc quand elle m'a vue m'apprêter à sortir pour régler le problème, sa mère m'a dit de ne pas m'inquiéter, que M. passe son temps à mentir et qu'elle ne croyait pas une minute que Gabriel avait fait ça (on est quand même allées vérifier, on ne sait jamais).
J'en ai profité pour discuter avec elle de ce qui se passait, mais elle ne peut pas faire grand chose de plus que ce qu'elle fait, elle emmenait son fils chez un psychologue mais quand c'était son ex-mari qui avait la garde le jour du rendez-vous, il ne reprenait pas le rendez-vous suivant et ne voulait plus l'emmener.

Dalva a écrit:et en fait je ne voulais pas le taper, juste m'amuser, donc quand Gabriel s'est défendu, eh ben il n'aurait pas dû...

Ben tiens, un grand classique, ça

Bon courage pour faire rectifier le tir, Dalva

Franchement, Dalva, je crois que je serais aussi furieuse que toi, et compte tenu de la patience que tu as eue jusqu'ici, j'annoncerais clairement que si des mesures énergiques ne sont pas prises, je laisserais à la justice le soin de le faire en portant plainte; Tu seras sans doute étonnée de la diligence avec laquelle ils vont empoigner le problème.

J'espère...

Le naturel revient au galop, je culpabilise de n'avoir pas fait davantage plus tôt, plus vite. J'aurais simplement dû lui en coller une bonne, à ce gamin, et laisser ensuite mon mari régler le problème avec son père. (Oui, c'est lâche.)
Je suis furieuse contre moi-même.

Et pourtant, le maire avait pris soin de me demander mon numéro de téléphone pour m'appeler après avoir discuter de ce qu'ils pourraient faire. Je croyais qu'il m'appellerait avant d'intervenir.

Culpabilisation de la victime, et renvoi vers un "oh, les enfants se chamaillent, c'est normal, ça forge le caractère". J'ai connu tout ça il y a 20 ans. J'espérais que les temps avaient changé…
Courage Dalva et vu ce que tu nous dit, tu as l'air de tout faire bien comme il faut. Et ça, c'est déjà énorme pour ton fiston.
Courage à toute la famille, car ce genre de choses impacte tout le monde.

Merci Cicyle.
Les temps ont changé quand même, parce qu'il y a une réponse rapide (trop rapide, j'aurais préféré pouvoir en parler avec eux avant qu'ils n'interviennent) et parce que je vais pouvoir en reparler.

La CPE à qui j'ai demandé conseil m'a dit qu'il se pourrait que les gendarmes refusent de prendre ma plainte si jamais j'en viens là, qu'ils répondent souvent aux parents que c'est à l'école / au collège de régler le problème. Sauf que je sais qu'on ne peut pas refuser de prendre ma plainte.

Oh, zut...
La bienveillance a des limites, merde.

(Une plainte directement au procureur de la République ? Tu peux aussi dire que, bon, tu vas finir par en parler à un de tes amis qui bosse à France 3, parce que là, ça commence à bien faire...)

Courage, Dalva, ne lâche rien et, surtout, ne culpabilise pas, tu fais tout ce que tu peux.

Courage Dalva, tu fais ce tu peux, et franchement tous ces c...lles molles c'est effarant.
Est-ce que tu as tenté le coup de fil au 3020 ? Ils pourraient peut-être te donner des billes pour aller à nouveau gueuler auprès de la mairie, ils savent exactement comment lancer les procédures de plainte. Une de mes connaissances les a appelés récemment, elle m'a dit qu'elle avait eu tous les tuyaux pour porter plainte.

Nita a écrit:Oh, zut...
La bienveillance a des limites, merde.

(Une plainte directement au procureur de la République ? Tu peux aussi dire que, bon, tu vas finir par en parler à un de tes amis qui bosse à France 3, parce que là, ça commence à bien faire...)

On n'en est pas à ce point-là de harcèlement. Gabriel en souffre, c'est pénible, mais il n'est pas tabassé tous les jours ni racketté ni exclu totalement. Il peut jouer avec un ou des enfants... Une gifle un jour, des embrouilles, des moqueries, parfois la solitude, et puis une espèce de tension insidieuse qui pèse chaque jour. C'est déjà trop, mais je ne veux pas donner l'impression qu'il est brutalement et quotidiennement agressé physiquement chaque jour. Il continue à souhaiter aller à l'école, jamais à reculons, et il aime même rester à la garderie, car M. n'y est jamais le soir.

Eloah a écrit:Courage, Dalva, ne lâche rien et, surtout, ne culpabilise pas, tu fais tout ce que tu peux.

Merci beaucoup Eloah.
Je te lis sur un autre fil mais je n'ose pas y intervenir trop souvent. Ce que tu traverses est très dur, je peux imaginer ce que tu as vécu au moment de partir au travail, car j'ai dû le faire sur une courte période avec ma fille aînée, c'est terrible.