Page 2 sur 2 • 1, 2
- Marie LaetitiaBon génie
Reine Margot a écrit:Je n'arrive pas à retrouver l'article de l'Obs où une historienne spécialiste de l'Islam au Moyen-Âge expliquait que seule une analyse historique (et non théologique) pouvait prémunir les jeunes contre la radicalisation (musulmans ou pas). Elle regrettait l'absence d'une chaire d'études médiévales islamiques et aussi l'indigence des programmes scolaires en la matière (on fait les 5 piliers de l'Islam et les débuts de Mahomet et guère plus).
C'est en donnant aux jeunes les clés historiques et sociologiques pour comprendre qu'ils pourront se détacher du discours des fanatiques, en remettant les textes dans leur contexte, et en montrant que leur interprétation peut évoluer avec les siècles (art persan avec images de Mahomet par ex)
On ne fait PAS les cinq piliers. Mais on fait étudier la culture islamique, dont l'iconographie par exemple. Mais l'efficacité est nulle, même les gamins musulmans pénibles (bizarrement les mêmes qui ne savent rien sur leur propre religion à par que le vendredi on va à la mosquée et qu'au bled (du Kossovo) on coupe la main des voleurs) n'apprennent pas ces cours-là. Cinq mois après, ils sont capables de râler parce qu'on étudie le christianisme et qu'on n'étudie pas l'islam. J'ai déjà été obligée de rappeler à certains que si, l'Islam, on l'a fait, c'est même le premier chapitre...
- MoonchildSage
Anecdote édifiante qui montre bien les limites du pouvoir de l'école. Pour ma part je suis toujours un peu étonné de voir le nombre d'experts en divers domaines qui prennent leur plus belle plume pour réclamer qu'on fasse le pari de l'intelligence ; quelle naïveté...Marie Laetitia a écrit:Reine Margot a écrit:Je n'arrive pas à retrouver l'article de l'Obs où une historienne spécialiste de l'Islam au Moyen-Âge expliquait que seule une analyse historique (et non théologique) pouvait prémunir les jeunes contre la radicalisation (musulmans ou pas). Elle regrettait l'absence d'une chaire d'études médiévales islamiques et aussi l'indigence des programmes scolaires en la matière (on fait les 5 piliers de l'Islam et les débuts de Mahomet et guère plus).
C'est en donnant aux jeunes les clés historiques et sociologiques pour comprendre qu'ils pourront se détacher du discours des fanatiques, en remettant les textes dans leur contexte, et en montrant que leur interprétation peut évoluer avec les siècles (art persan avec images de Mahomet par ex)
On ne fait PAS les cinq piliers. Mais on fait étudier la culture islamique, dont l'iconographie par exemple. Mais l'efficacité est nulle, même les gamins musulmans pénibles (bizarrement les mêmes qui ne savent rien sur leur propre religion à par que le vendredi on va à la mosquée et qu'au bled (du Kossovo) on coupe la main des voleurs) n'apprennent pas ces cours-là. Cinq mois après, ils sont capables de râler parce qu'on étudie le christianisme et qu'on n'étudie pas l'islam. J'ai déjà été obligée de rappeler à certains que si, l'Islam, on l'a fait, c'est même le premier chapitre...
:diable:
- Marie LaetitiaBon génie
Moonchild a écrit:Anecdote édifiante qui montre bien les limites du pouvoir de l'école. Pour ma part je suis toujours un peu étonné de voir le nombre d'experts en divers domaines qui prennent leur plus belle plume pour réclamer qu'on fasse le pari de l'intelligence ; quelle naïveté...Marie Laetitia a écrit:Reine Margot a écrit:Je n'arrive pas à retrouver l'article de l'Obs où une historienne spécialiste de l'Islam au Moyen-Âge expliquait que seule une analyse historique (et non théologique) pouvait prémunir les jeunes contre la radicalisation (musulmans ou pas). Elle regrettait l'absence d'une chaire d'études médiévales islamiques et aussi l'indigence des programmes scolaires en la matière (on fait les 5 piliers de l'Islam et les débuts de Mahomet et guère plus).
C'est en donnant aux jeunes les clés historiques et sociologiques pour comprendre qu'ils pourront se détacher du discours des fanatiques, en remettant les textes dans leur contexte, et en montrant que leur interprétation peut évoluer avec les siècles (art persan avec images de Mahomet par ex)
On ne fait PAS les cinq piliers. Mais on fait étudier la culture islamique, dont l'iconographie par exemple. Mais l'efficacité est nulle, même les gamins musulmans pénibles (bizarrement les mêmes qui ne savent rien sur leur propre religion à par que le vendredi on va à la mosquée et qu'au bled (du Kossovo) on coupe la main des voleurs) n'apprennent pas ces cours-là. Cinq mois après, ils sont capables de râler parce qu'on étudie le christianisme et qu'on n'étudie pas l'islam. J'ai déjà été obligée de rappeler à certains que si, l'Islam, on l'a fait, c'est même le premier chapitre...
:diable:
Tu ne comprends pas, c'est parce que je suis un mauvais professeur...
Faut-il demander à l'enseignement historique d'un fait culturel de faire des miracles? :| Ceux qui retiennent quelque chose sur ce sujet sont les mêmes évidemment que ceux qui travaillent sérieusement les autres chapitres.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Moonchild a écrit:Anecdote édifiante qui montre bien les limites du pouvoir de l'école. Pour ma part je suis toujours un peu étonné de voir le nombre d'experts en divers domaines qui prennent leur plus belle plume pour réclamer qu'on fasse le pari de l'intelligence ; quelle naïveté...Marie Laetitia a écrit:Reine Margot a écrit:Je n'arrive pas à retrouver l'article de l'Obs où une historienne spécialiste de l'Islam au Moyen-Âge expliquait que seule une analyse historique (et non théologique) pouvait prémunir les jeunes contre la radicalisation (musulmans ou pas). Elle regrettait l'absence d'une chaire d'études médiévales islamiques et aussi l'indigence des programmes scolaires en la matière (on fait les 5 piliers de l'Islam et les débuts de Mahomet et guère plus).
C'est en donnant aux jeunes les clés historiques et sociologiques pour comprendre qu'ils pourront se détacher du discours des fanatiques, en remettant les textes dans leur contexte, et en montrant que leur interprétation peut évoluer avec les siècles (art persan avec images de Mahomet par ex)
On ne fait PAS les cinq piliers. Mais on fait étudier la culture islamique, dont l'iconographie par exemple. Mais l'efficacité est nulle, même les gamins musulmans pénibles (bizarrement les mêmes qui ne savent rien sur leur propre religion à par que le vendredi on va à la mosquée et qu'au bled (du Kossovo) on coupe la main des voleurs) n'apprennent pas ces cours-là. Cinq mois après, ils sont capables de râler parce qu'on étudie le christianisme et qu'on n'étudie pas l'islam. J'ai déjà été obligée de rappeler à certains que si, l'Islam, on l'a fait, c'est même le premier chapitre...
:diable:
Alors là, on est bien d'accord! Ceux qui en appellent à l'intelligence des Français semblent vivre sur une autre planète, mais pas au milieu de ceux à qui ils s'adressent.
- yranohHabitué du forum
Eh bien moi je trouve que Philippus Magister parle remarquablement bien latin.
Edit. J'ai confondu avec un autre pseudo, désolé.
Edit. J'ai confondu avec un autre pseudo, désolé.
- LeodaganFidèle du forum
La loi de l'abrogeant et de l'abrogé est régie par le coran:
"Nous n'annulerons aucun verset de ce livre, ni n'en ferons effacer un seul de ta mémoire sans le remplacer par un autre, meilleur ou pareil." (2/106)
Quant à la loi "chronologique", encore faut-il s'accorder sur la succession des sourates dans le temps, imprécise quoique documentée par les écoles juridiques. Une tentative de restitution bilingue a d'ailleurs été faite par le juriste Sami Al-deeb (éditions de l'Aire).
"Nous n'annulerons aucun verset de ce livre, ni n'en ferons effacer un seul de ta mémoire sans le remplacer par un autre, meilleur ou pareil." (2/106)
Quant à la loi "chronologique", encore faut-il s'accorder sur la succession des sourates dans le temps, imprécise quoique documentée par les écoles juridiques. Une tentative de restitution bilingue a d'ailleurs été faite par le juriste Sami Al-deeb (éditions de l'Aire).
- LeodaganFidèle du forum
L'édition chronologique du texte fait ressortir l'opposition entre le coran mecquois et le coran médinois.
Le reste de la question est de connaître la doctrine de l'"innovation" en islam, concentrée dans le coran et dans les hadith de la tradition reconnus comme authentiques. L'innovation est découragée par le verset "J'ai parachevé pour vous votre religion" (5/3).
Détails : http://www.hadithdujour.com/hadiths/hadith-sur-Aujourd-hui--J-ai-paracheve-pour-vous-votre-religion_386.asp
L'innovation est louable si elle est conforme à la loi, mauvaise si elle s'en écarte.
« Quiconque introduit dans l’Islam une pratique (sunna) louable en retirera une double récompense : la première pour l’avoir introduite, la seconde constituée par la somme des récompenses acquises par ceux qui l’auront imité(fait) après lui sans que cela ne diminue en rien leur propre récompense. Mais quiconque introduit dans l’Islam une pratique mauvaise se verra pénalisé d’une double faute : la première pour avoir introduit cette pratique et la seconde constituée par l’ensemble des fautes commises par ceux qui l’auront imité(fait) après lui sans que cela ne diminue en rien leurs propres fautes. »
Source: http://www.doctrine-malikite.fr/l-Innovation-Bid-a_a102.html
Risques liés à l'innovation :
"D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit
: "Celui qui innovera dans notre religion des choses qui n'en font pas partie est un apostat"."
Source : Sahih Muslim (n° 3242).
Le reste de la question est de connaître la doctrine de l'"innovation" en islam, concentrée dans le coran et dans les hadith de la tradition reconnus comme authentiques. L'innovation est découragée par le verset "J'ai parachevé pour vous votre religion" (5/3).
Détails : http://www.hadithdujour.com/hadiths/hadith-sur-Aujourd-hui--J-ai-paracheve-pour-vous-votre-religion_386.asp
L'innovation est louable si elle est conforme à la loi, mauvaise si elle s'en écarte.
« Quiconque introduit dans l’Islam une pratique (sunna) louable en retirera une double récompense : la première pour l’avoir introduite, la seconde constituée par la somme des récompenses acquises par ceux qui l’auront imité(fait) après lui sans que cela ne diminue en rien leur propre récompense. Mais quiconque introduit dans l’Islam une pratique mauvaise se verra pénalisé d’une double faute : la première pour avoir introduit cette pratique et la seconde constituée par l’ensemble des fautes commises par ceux qui l’auront imité(fait) après lui sans que cela ne diminue en rien leurs propres fautes. »
Source: http://www.doctrine-malikite.fr/l-Innovation-Bid-a_a102.html
Risques liés à l'innovation :
"D'après 'Aïcha (que Dieu l'agrée), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit
: "Celui qui innovera dans notre religion des choses qui n'en font pas partie est un apostat"."
Source : Sahih Muslim (n° 3242).
- LeodaganFidèle du forum
Tamerlan a écrit:surfeuse a écrit:Par exemple : est-ce aussi simple qu'il le formule ?
Mais bien sûr que non étant donné qu'il n'y a pas de lecture unique de l'Islam. C'est dur de se faire une idée sur ce bref extrait mais je pense qu'il récupère simplement une interprétation qui s'inscrit dans la justification de son propre combat.
Sur quelle base penses-tu "qu'il récupère simplement une interprétation qui s'inscrit dans la justification de son propre combat" ?
Il retranscrit simplement dans les grandes lignes une loi d'exégèse fort bien connue en islam.
- MoonchildSage
Pourquoi limiter ce constat à la France ? Pour une fois que nous sommes d'accord, n'ayons pas peur d'assumer la dimension internationaliste du propos.Marcel Khrouchtchev a écrit:Alors là, on est bien d'accord! Ceux qui en appellent à l'intelligence des Français semblent vivre sur une autre planète, mais pas au milieu de ceux à qui ils s'adressent.
- InvitéInvité
Leodagan a écrit:Tamerlan a écrit:surfeuse a écrit:Par exemple : est-ce aussi simple qu'il le formule ?
Mais bien sûr que non étant donné qu'il n'y a pas de lecture unique de l'Islam. C'est dur de se faire une idée sur ce bref extrait mais je pense qu'il récupère simplement une interprétation qui s'inscrit dans la justification de son propre combat.
Sur quelle base penses-tu "qu'il récupère simplement une interprétation qui s'inscrit dans la justification de son propre combat" ?
Il retranscrit simplement dans les grandes lignes une loi d'exégèse fort bien connue en islam.
C'est bien ce que je dit, il n'invente pas, mais votre formulation me gène. Employer le terme de "loi" revient à en faire une constante. Or même si cela peut être "bien connue" ce n'est pas le cas. D'autre part la formulation "en islam" mérite aussi d'être discutée. Je préférerais dire que c'est un principe d’exégèse que l'on peut trouver chez des musulmans. Le simple fait de parler d’exégèse d'ailleurs éloigne du principe du fondamentaliste me semble-t-il. L’exégèse est forcément un processus d’interprétation. La présence d'un corpus d’interprétation ne me paraît pas être un frein absolu à l'évolution d'une pratique et d'une théologie. Le simple fait qu'il y ait aujourd'hui des théologiens musulmans qui réfléchissent et écrivent sur l'Islam et la modernité le prouve non? Peut-on dire qu'il s'agit de "mauvais musulmans" ou qu'ils ne sont pas de fins connaisseurs de leur religion? Et d'autre part pour l'auteur il est bien dans un combat, c'est quand même important à signaler, qu'il ait raison ou pas.
- LeodaganFidèle du forum
Une loi n'est une constante que pour ceux qui la produisent et la respectent. La mesure de sa constance, c'est sa recevabilité et son usage réel. En l'occurrence le principe de l'abrogeant/abrogé est assez répandu, reconnu et observé pour que l'on parle de loi.
Les fondamentalistes font de l'exégèse, bien sûr ! le terme traduit couramment le terme tafsir. Bien entendu, il y a ensuite différents niveaux de liberté. Reste à établir quel est le standard actuel de liberté reconnu par les autorités sunnites dans leur ensemble.
Bien sûr, l'évolution du discours existe, mais pèse-t-elle tant que ça ? C'est toute la question. Il y a certes beaucoup de théologiens, connaisseurs, intellectuels... qui tentent de faire évoluer l'interprétation des lois, à leurs risques et périls le plus souvent. Les réformateurs suffisamment en vue, du moins pour ce qui est des pays membres de l'OCI (57), sont le plus souvent en prison -- en vertu des lois "civiles" de ces Etats, en résidence surveillée, en exil ou... au cimetière (lynchage, pendaison, etc.).
Ce triste phénomène ayant une certaine "constante" dans les pays de l'OCI (et ailleurs), j'oserais presque, à contrecœur, sous caution de l'acception que vous citiez, parler de "loi" ! autrement dit, il ne fait pas bon être réformateur/progressiste/réformiste en pays majoritairement musulman.
Les fondamentalistes font de l'exégèse, bien sûr ! le terme traduit couramment le terme tafsir. Bien entendu, il y a ensuite différents niveaux de liberté. Reste à établir quel est le standard actuel de liberté reconnu par les autorités sunnites dans leur ensemble.
Bien sûr, l'évolution du discours existe, mais pèse-t-elle tant que ça ? C'est toute la question. Il y a certes beaucoup de théologiens, connaisseurs, intellectuels... qui tentent de faire évoluer l'interprétation des lois, à leurs risques et périls le plus souvent. Les réformateurs suffisamment en vue, du moins pour ce qui est des pays membres de l'OCI (57), sont le plus souvent en prison -- en vertu des lois "civiles" de ces Etats, en résidence surveillée, en exil ou... au cimetière (lynchage, pendaison, etc.).
Ce triste phénomène ayant une certaine "constante" dans les pays de l'OCI (et ailleurs), j'oserais presque, à contrecœur, sous caution de l'acception que vous citiez, parler de "loi" ! autrement dit, il ne fait pas bon être réformateur/progressiste/réformiste en pays majoritairement musulman.
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum