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- User17706Bon génie
Je serais curieux de lire la 2e meilleure copie.
En lisant les consignes puis le poème puis les consignes à nouveau etc., je me dis aussi ─ y compris pour la 2e strophe, que chacun s'accorde, moi y compris, à trouver bien plus intéressante que la première ─ que nous assistons ici à une démonstration de la relative fécondité des règles.
En lisant les consignes puis le poème puis les consignes à nouveau etc., je me dis aussi ─ y compris pour la 2e strophe, que chacun s'accorde, moi y compris, à trouver bien plus intéressante que la première ─ que nous assistons ici à une démonstration de la relative fécondité des règles.
- TangledingGrand Maître
Je suis tout à fait d'accord, je donne des sujets de rédaction extrêmement cadrés, avec des contraintes sévères, et j'ai constaté que cela aidait les élèves en délicatesse avec l'écriture tout en poussant les élèves doués dans leurs retranchements avec des résultats tout à fait impressionnants.PauvreYorick a écrit:Je serais curieux de lire la 2e meilleure copie.
En lisant les consignes puis le poème puis les consignes à nouveau etc., je me dis aussi ─ y compris pour la 2e strophe, que chacun s'accorde, moi y compris, à trouver bien plus intéressante que la première ─ que nous assistons ici à une démonstration de la relative fécondité des règles.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- yranohHabitué du forum
Je suis désolé, mais, je vais laisser mon 19 (pour la raison déjà donnée). Par contre, je veux bien que vous m'éclaircissiez un peu sur les défauts que vous trouvez à la première strophe, pour que je lui fasse part de ces remarques.
Je l'aime beaucoup, moi, cette première strophe. Je ne trouve pas qu'il y ait étalage de vocabulaire. Par contre je trouve que ce sont les expressions très simples, parfaitement placées, qui en font tout le charme ("là-haut, là-bas, quelque part" ; les adverbes en -ment, par exemple.) Je ne trouve pas cela platement descriptif, puisque, d'une part, c'est le sujet (et donc de ma faute dans ce cas), et que, d'autre part, j'ai l'impression d'y être, et avec plaisir.
Comme vous avez tous l'air d'accord, je veux bien votre avis sur la première strophe (n'est pas Izambard qui veut )
Je l'aime beaucoup, moi, cette première strophe. Je ne trouve pas qu'il y ait étalage de vocabulaire. Par contre je trouve que ce sont les expressions très simples, parfaitement placées, qui en font tout le charme ("là-haut, là-bas, quelque part" ; les adverbes en -ment, par exemple.) Je ne trouve pas cela platement descriptif, puisque, d'une part, c'est le sujet (et donc de ma faute dans ce cas), et que, d'autre part, j'ai l'impression d'y être, et avec plaisir.
Comme vous avez tous l'air d'accord, je veux bien votre avis sur la première strophe (n'est pas Izambard qui veut )
- yranohHabitué du forum
PauvreYorick a écrit:Je serais curieux de lire la 2e meilleure copie.
En lisant les consignes puis le poème puis les consignes à nouveau etc., je me dis aussi ─ y compris pour la 2e strophe, que chacun s'accorde, moi y compris, à trouver bien plus intéressante que la première ─ que nous assistons ici à une démonstration de la relative fécondité des règles.
Je les ai encore. Je la copie (mais je vous l'ai dit, c'est une bonne classe, et donc les premières copies sont excellentes).
- AudreyOracle
yranoh a écrit:Je suis désolé, mais, je vais laisser mon 19 (pour la raison déjà donnée). Par contre, je veux bien que vous m'éclaircissiez un peu sur les défauts que vous trouvez à la première strophe, pour que je lui fasse part de ces remarques.
Je l'aime beaucoup, moi, cette première strophe. Je ne trouve pas qu'il y ait étalage de vocabulaire. Par contre je trouve que ce sont les expressions très simples, parfaitement placées, qui en font tout le charme ("là-haut, là-bas, quelque part" ; les adverbes en -ment, par exemple.) Je ne trouve pas cela platement descriptif, puisque, d'une part, c'est le sujet (et donc de ma faute dans ce cas), et que, d'autre part, j'ai l'impression d'y être, et avec plaisir.
Comme vous avez tous l'air d'accord, je veux bien votre avis sur la première strophe (n'est pas Izambard qui veut )
En te lisant, on comprend donc que tu ne lui mets 19 que parce qu'il y a un vers de trop...
(Et moi aussi, j'aime cette première strophe. J'aime tout ce poème, moi.)
- Invité ElExpert spécialisé
Tangleding a écrit:Je suis tout à fait d'accord, je donne des sujets de rédaction extrêmement cadrés, avec des contraintes sévères, et j'ai constaté que cela aidait les élèves en délicatesse avec l'écriture tout en poussant les élèves doués dans leurs retranchements avec des résultats tout à fait impressionnants.PauvreYorick a écrit:Je serais curieux de lire la 2e meilleure copie.
En lisant les consignes puis le poème puis les consignes à nouveau etc., je me dis aussi ─ y compris pour la 2e strophe, que chacun s'accorde, moi y compris, à trouver bien plus intéressante que la première ─ que nous assistons ici à une démonstration de la relative fécondité des règles.
J'ai la même expérience. Plus les contraintes sont fermes, plus ils travaillent avec précision. Je sais que ce n'est pas très à la mode, mais je trouve les travaux d'écriture d'imitation souvent très intéressants, enrichissants et formateurs pour les élèves.
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs.", dit Montaigne. Je préfère les laisser en compagnie de Racine quelques heures plutôt que de savoir ce qui passe par leurs têtes, rarement aussi bien éclairées qu'avec les poètes.
- TangledingGrand Maître
Je ne prétends pas être Izambard (même si je dois reconnaître que j'ai toujours eu des velléités d'écrire...).
Toutefois je détaille mes griefs à l’encontre de la 1ere strophe :
La seconde strophe allie parfaitement simplicité et lyrisme élégiaque :
Toutefois je détaille mes griefs à l’encontre de la 1ere strophe :
- Spoiler:
- Le soleil scintille de mille feux sur l'eau claire.
--> cliché manifeste : "scintiller de mille feux"
Une douce brise siffle joliment sur les cimes.
--> "douce brise" : léger pléonasme, acceptable toutefois. / l'adverbe "joliment" fait en revanche figure de cliché
La rivière glacée murmure sa joie et les cailloux roulent comme des billes.
--> Va pour le murmure de joie, mais les billes quelque peu enfantines ne me paraissent pas à leur place...
Quelques herbes sont emportées par le courant et les roseaux ondulent au gré du vent.
--> "roseaux ondulant au gré du vent" : cliché manifeste
Les neiges éternelles là-haut scintillent sous le zénith.
--> Image peu originale, le zénith convenu contribue en outre à l'affadir...
Un chamois là-bas se promène tranquillement sur les pierres grises parsemées de lichen. Le bruissement des arbres résonne doucement.
--> Je te rejoins sur l'intérêt de "là-bas". La première phrase est plutôt charmante. La suivante avec "le bruissement des arbres qui résonne" allie le cliché à l'inadéquation (résonner...)
Des rhododendrons frétillent d'allégresse. Une tourterelle roucoule quelque part.
--> Les rhododendrons arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. Plus regrettables sont les deux clichés : "frétiller d'allégresse" et la "tourterelle qui roucoule". Je te rejoins sur le charme ici du complément circonstanciel de lieu "quelque part"...
Les sapins vert foncé sont majestueux et dans la clairière recouverte de mousse se pavane un cerf brun magnifique.
--> les sapins majestueux, énième cliché. J'aime assez par contre le pavanement du cerf, mais l’adjectif "magnifique" est des plus superfétatoires... Flaubert nous invite à proscrire ces adjectifs...
Le glacier blanc est éblouissant mais c'est un géant dangereux qui se cache sous ces dehors immaculés et merveilleux.
--> "éblouissant", cliché à nouveau. Dommage car le "géant dangereux" inattendu est séduisant. Dommage d'en rajouter inutilement avec les "dehors immaculés et merveilleux"
La seconde strophe allie parfaitement simplicité et lyrisme élégiaque :
- Spoiler:
- Et toi, ô ma Joie, reste avec moi, sur la pierre où je suis assis.
Tu ressembles à Eurydice, lorsqu'elle me donnait la main.
Ne me quittes pas, ma chère Joie.
Tu es si belle, si rayonnante dans ta robe nacrée pleine de soleil.
Et ton parfum de rose fraîche remplit mon coeur d'allégresse.
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- yranohHabitué du forum
Parce qu'il y a un vers de trop, oui, c'est-à-dire que toutes les consignes ne sont pas respectées. Cela me semble un critère indiscutable. Je ne manquerai pas de lui dire tout le bien que je pense de son poème.
Un autre poème, qui a obtenu la même note.
La nature d'Orphée
C'est le début du printemps.
Et pourtant la nature me semble triste comme un petit enfant qui pleure dans les jupes de sa maman.
Les oiseaux ne chantent pas sur les arbres fatigués de les porter à bout de bras.
N'apparaissent pas les fleurs si jolies pourtant en petits habits multicolores.
Les arbres dénudés ne font pas de jolis petits fruits délicieux.
Le vent, tel un géant, emporte les feuilles qui gisent sur le sol et
Les transforment en confettis. Par moment, je vois des petites plaques de neige.
Comme moi, la vie ne semble pas avoir envie de danser ou de rire.
ô ma Tristesse, je t'en prie, pars rejoindre l'horrible hiver,
Pars ! Et toi, ô ma Joie, viens me rendre visite !
C'est toi, Eurydice, ma Joie,
Viens ! Je t'attends patiemment avec Tristesse, qui t'a remplacé dans mon coeur.
Un autre poème, qui a obtenu la même note.
La nature d'Orphée
C'est le début du printemps.
Et pourtant la nature me semble triste comme un petit enfant qui pleure dans les jupes de sa maman.
Les oiseaux ne chantent pas sur les arbres fatigués de les porter à bout de bras.
N'apparaissent pas les fleurs si jolies pourtant en petits habits multicolores.
Les arbres dénudés ne font pas de jolis petits fruits délicieux.
Le vent, tel un géant, emporte les feuilles qui gisent sur le sol et
Les transforment en confettis. Par moment, je vois des petites plaques de neige.
Comme moi, la vie ne semble pas avoir envie de danser ou de rire.
ô ma Tristesse, je t'en prie, pars rejoindre l'horrible hiver,
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- TangledingGrand Maître
Le même élève de 6e a réalisé les deux strophes.DesolationRow a écrit:Oui mais c'est-à-dire qu'il est en 6e, cet élève.
Il maîtrise parfaitement l'apostrophe lyrique... Il doit encore se perfectionner dans la description car il se laisse alors griser d'adjectifs, d'expressions, d'adverbes inutiles.
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- DesolationRowEmpereur
yranoh a écrit:Parce qu'il y a un vers de trop, oui, c'est-à-dire que toutes les consignes ne sont pas respectées. Cela me semble un critère indiscutable. Je ne manquerai pas de lui dire tout le bien que je pense de son poème.
Un autre poème, qui a obtenu la même note.
La nature d'Orphée
C'est le début du printemps.
Et pourtant la nature me semble triste comme un petit enfant qui pleure dans les jupes de sa maman.
Les oiseaux ne chantent pas sur les arbres fatigués de les porter à bout de bras.
N'apparaissent pas les fleurs si jolies pourtant en petits habits multicolores.
Les arbres dénudés ne font pas de jolis petits fruits délicieux.
Le vent, tel un géant, emporte les feuilles qui gisent sur le sol et
Les transforment en confettis. Par moment, je vois des petites plaques de neige.
Comme moi, la vie ne semble pas avoir envie de danser ou de rire.
ô ma Tristesse, je t'en prie, pars rejoindre l'horrible hiver,
Pars ! Et toi, ô ma Joie, viens me rendre visite !
C'est toi, Eurydice, ma Joie,
Viens ! Je t'attends patiemment avec Tristesse, qui t'a remplacé dans mon coeur.
Ils sont pas mal du tout, tes élèves
C'est un peu rude pour le première poème, d'avoir la même note que le deuxième, je trouve. Mais c'est un détail, visiblement tu sais ce que tu fais avec eux, pour obtenir des résultats pareils.
- OrlandaFidèle du forum
Les élèves régressent terriblement en matière poétique, au fil des ans. Si je vous montrais les poèmes qu'ont osé me donner à lire mes élèves de Premières! C'est l'équivalent littéraire du bonhomme têtard.
Bravo aux élèves et au professeur, en tout cas!
Bravo aux élèves et au professeur, en tout cas!
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- DimkaVénérable
Bonsoir,
Rimbaud rencontre Georges Izambard en 1870, d’après Wikipédia. Il a donc environ 16 ans (arrêtez moi si je dis une connerie). Le tout dans un milieu où la poésie est, il me semble, bien plus présente que maintenant. Du coup, ça me semble un peu excessif de considérer un sixième, d’aujourd’hui qui plus est, avec des exigences similaires.
Rimbaud rencontre Georges Izambard en 1870, d’après Wikipédia. Il a donc environ 16 ans (arrêtez moi si je dis une connerie). Le tout dans un milieu où la poésie est, il me semble, bien plus présente que maintenant. Du coup, ça me semble un peu excessif de considérer un sixième, d’aujourd’hui qui plus est, avec des exigences similaires.
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- Spoiler:
- pamplemousses4Expert
Le travail de ces élèves est impressionnant, félicitations à toi, Yranoh, et à eux bien sûr.
- AudreyOracle
DesolationRow a écrit:yranoh a écrit:Parce qu'il y a un vers de trop, oui, c'est-à-dire que toutes les consignes ne sont pas respectées. Cela me semble un critère indiscutable. Je ne manquerai pas de lui dire tout le bien que je pense de son poème.
Un autre poème, qui a obtenu la même note.
La nature d'Orphée
C'est le début du printemps.
Et pourtant la nature me semble triste comme un petit enfant qui pleure dans les jupes de sa maman.
Les oiseaux ne chantent pas sur les arbres fatigués de les porter à bout de bras.
N'apparaissent pas les fleurs si jolies pourtant en petits habits multicolores.
Les arbres dénudés ne font pas de jolis petits fruits délicieux.
Le vent, tel un géant, emporte les feuilles qui gisent sur le sol et
Les transforment en confettis. Par moment, je vois des petites plaques de neige.
Comme moi, la vie ne semble pas avoir envie de danser ou de rire.
ô ma Tristesse, je t'en prie, pars rejoindre l'horrible hiver,
Pars ! Et toi, ô ma Joie, viens me rendre visite !
C'est toi, Eurydice, ma Joie,
Viens ! Je t'attends patiemment avec Tristesse, qui t'a remplacé dans mon coeur.
Ils sont pas mal du tout, tes élèves
C'est un peu rude pour le première poème, d'avoir la même note que le deuxième, je trouve. Mais c'est un détail, visiblement tu sais ce que tu fais avec eux, pour obtenir des résultats pareils.
Même remarque...
- User17706Bon génie
Oui, il y a malgré tout un important dénivelé entre ces deux productions, les règles ne font pas tout on dirait
- DimkaVénérable
Est-ce que l’école est supposée juger du génie littéraire (donc l’exiger implicitement) ? (sans que ça ne soit injuste)
De toute façon, si tu mets 19 à celui qui fait son job selon les attentes, et 19,5 (ou même 20) a celui qui explose les attentes, ça reste un peu mesquin. Puis si celui qui a parfaitement respecté les consignes n’a pas 20 uniquement parce qu’il y a un génie dans la classe et qu’on veut absolument les distinguer, c’est injuste aussi. À mon avis, ce qui peut être valorisant pour tous, c’est de noter strictement le job en fonction des attentes liées au niveau de l’élève − j’ai toujours été agacé par les profs qui notaient sur 14 (avec un gouffre entre le 13,5 du bon élève et le 14 du super génie centennal) parce que tu comprends, c’est du français, c’est littéraire et tu peux pas être parfait − : du coup, un génie peut même avoir une note inférieure à un élève strictement scolaire, s’il ne respecte pas génialement les consignes, puisque la note est scolaire. Et rattraper le coup dans les commentaires.
De toute façon, si tu mets 19 à celui qui fait son job selon les attentes, et 19,5 (ou même 20) a celui qui explose les attentes, ça reste un peu mesquin. Puis si celui qui a parfaitement respecté les consignes n’a pas 20 uniquement parce qu’il y a un génie dans la classe et qu’on veut absolument les distinguer, c’est injuste aussi. À mon avis, ce qui peut être valorisant pour tous, c’est de noter strictement le job en fonction des attentes liées au niveau de l’élève − j’ai toujours été agacé par les profs qui notaient sur 14 (avec un gouffre entre le 13,5 du bon élève et le 14 du super génie centennal) parce que tu comprends, c’est du français, c’est littéraire et tu peux pas être parfait − : du coup, un génie peut même avoir une note inférieure à un élève strictement scolaire, s’il ne respecte pas génialement les consignes, puisque la note est scolaire. Et rattraper le coup dans les commentaires.
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- Spoiler:
- AudreyOracle
Tangleding a écrit:Je ne prétends pas être Izambard (même si je dois reconnaître que j'ai toujours eu des velléités d'écrire...).
Toutefois je détaille mes griefs à l’encontre de la 1ere strophe : Et j'en commente quelques-uns...
- Spoiler:
Le soleil scintille de mille feux sur l'eau claire.
--> cliché manifeste : "scintiller de mille feux"
Une douce brise siffle joliment sur les cimes.
--> "douce brise" : léger pléonasme, acceptable toutefois. / l'adverbe "joliment" fait en revanche figure de cliché
Eh bien non, la brise est un vent léger, certes, mais l'adjectif apporte une sensation qui n'est pas inhérente au sens du mot "brise". Quant à l'adverbe "joliment" que tu vois comme un cliché ici... désolée, mais je n'ai jamais croisé de vers associant une brise qui siffle (le cliché veut qu'elle souffle non?) et cet adverbe, qui à mon sens donne au verbe "siffler" le sens non de "souffler", mais de "produire de la musique", qui serait donc, ici, jolie. Je trouve justement que là, tu passes à côté du travail de l'élève, qui renouvelle le sens des clichés.
La rivière glacée murmure sa joie et les cailloux roulent comme des billes.
--> Va pour le murmure de joie, mais les billes quelque peu enfantines ne me paraissent pas à leur place... Pourquoi donc? moi, les billes, ça m'évoque de la transparence, un léger tintement, des reflets... tu es sûr que tu as vraiment joué aux billes étant petit? ;-)
Quelques herbes sont emportées par le courant et les roseaux ondulent au gré du vent.
--> "roseaux ondulant au gré du vent" : cliché manifeste Là, ok. Cliché.
Les neiges éternelles là-haut scintillent sous le zénith.
--> Image peu originale, le zénith convenu contribue en outre à l'affadir... Ben moi je trouve que la place de l'adverbe "là-haut" est intéressante...et les sonorités du "zénith" s'accordent bien avec celles du verbe "scintillent".
Un chamois là-bas se promène tranquillement sur les pierres grises parsemées de lichen. Le bruissement des arbres résonne doucement.
--> Je te rejoins sur l'intérêt de "là-bas". La première phrase est plutôt charmante.Piur le coup, je la trouve lourde. Le "parsemées de lichens" rend la phrase pesante. La suivante avec "le bruissement des arbres qui résonne" allie le cliché à l'inadéquation (résonner...) Et pourquoi pas? Après tout? On peut bien imaginer une impression de résonance, non? Ça ne me choque pas.
Des rhododendrons frétillent d'allégresse. Une tourterelle roucoule quelque part.
--> Les rhododendrons arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. Ben pourquoi? Y en a plein là où grimpent les chamois!Plus regrettables sont les deux clichés : "frétiller d'allégresse" et la "tourterelle qui roucoule". Ok, ce sont des clichés. Mais regrettables? Pardi, si tous mes élèves pouvaient me donner l'occasion de tels regrets...Je te rejoins sur le charme ici du complément circonstanciel de lieu "quelque part"...
Les sapins vert foncé sont majestueux et dans la clairière recouverte de mousse se pavane un cerf brun magnifique.
--> les sapins majestueux, énième cliché. J'aime assez par contre le pavanement du cerf, mais l’adjectif "magnifique" est des plus superfétatoires... Flaubert nous invite à proscrire ces adjectifs... Et nous le savons, bien, tous les 6e connaissent leur petit Flaubert sur le bout des doigts...
Le glacier blanc est éblouissant mais c'est un géant dangereux qui se cache sous ces dehors immaculés et merveilleux.
--> "éblouissant", cliché à nouveau. Dommage car le "géant dangereux" inattendu est séduisant. Dommage d'en rajouter inutilement avec les "dehors immaculés et merveilleux" Le souci, c'est qu'en général, les élèves ne savent absolument pas utiliser les adjectifs pour enrichir leur texte. Reprocher le fait qu'un élève le fasse de façon un peu pesante alors qu'il sait qu'il sera en partie évalué sur ses enrichissements de GN me paraît presque paradoxal...et vachard.
La seconde strophe allie parfaitement simplicité et lyrisme élégiaque :
- Spoiler:
Et toi, ô ma Joie, reste avec moi, sur la pierre où je suis assis.
Tu ressembles à Eurydice, lorsqu'elle me donnait la main.
Ne me quittes pas, ma chère Joie.
Tu es si belle, si rayonnante dans ta robe nacrée pleine de soleil.
Et ton parfum de rose fraîche remplit mon coeur d'allégresse.
- yranohHabitué du forum
C'est parce que le premier poème m'a stupéfait que je l'ai posté ici. Mais je trouve que ce deuxième poème est excellent, et tient compte de toutes les consignes. Le paragraphe d'explication sur les effets sonores, que je n'ai pas copié, est remarquable Je pense que le 19 est justifié (à la limite, c'est pour celui-là que je pourrais hésiter entre 19 et 20). Vous ne pensez pas ?
Je ne classe pas les copies des élèves. Je pense que ce n'est pas rendre service que de mettre 20 à un devoir qui ne respecte pas toutes les consignes. Après, en rédaction, on note autre chose aussi que le respect des consignes, mais c'est le premier point, et le plus important à l'école.
Je ne classe pas les copies des élèves. Je pense que ce n'est pas rendre service que de mettre 20 à un devoir qui ne respecte pas toutes les consignes. Après, en rédaction, on note autre chose aussi que le respect des consignes, mais c'est le premier point, et le plus important à l'école.
- AudreyOracle
Dimka a écrit:Est-ce que l’école est supposée juger du génie littéraire (donc l’exiger implicitement) ? (sans que ça ne soit injuste)
De toute façon, si tu mets 19 à celui qui fait son job selon les attentes, et 19,5 (ou même 20) a celui qui explose les attentes, ça reste un peu mesquin. Puis si celui qui a parfaitement respecté les consignes n’a pas 20 uniquement parce qu’il y a un génie dans la classe et qu’on veut absolument les distinguer, c’est injuste aussi. À mon avis, ce qui peut être valorisant pour tous, c’est de noter strictement le job en fonction des attentes liées au niveau de l’élève − j’ai toujours été agacé par les profs qui notaient sur 14 (avec un gouffre entre le 13,5 du bon élève et le 14 du super génie centennal) parce que tu comprends, c’est du français, c’est littéraire et tu peux pas être parfait − : du coup, un génie peut même avoir une note inférieure à un élève strictement scolaire, s’il ne respecte pas génialement les consignes, puisque la note est scolaire. Et rattraper le coup dans les commentaires.
C'est exactement ce que je répète depuis l'ouverture de ce fil...
Quand un élève remplit les critères d'évaluation (et je ne parle pas de faire un vers en trop, hein... on ne peut pas dire que la forme du texte ici compte beaucoup, vu que les mètres sont irréguliers et que rien n'est demandé à ce propos...), que la langue est belle, que mon imagination est provoquée par ses mots et que, critère ultime, je pose mon stylo rouge pour profiter du simple plaisir de lire, je me fais grande joie de lui mettre un 20.
- yranohHabitué du forum
Merci pour les commentaires et les contre-commentaires.
Je m'en vais de ce pas lui préparer une petite fiche, rien que pour elle.
Je m'en vais de ce pas lui préparer une petite fiche, rien que pour elle.
- yranohHabitué du forum
Audrey a écrit:
C'est exactement ce que je répète depuis l'ouverture de ce fil...
Quand un élève remplit les critères d'évaluation (et je ne parle pas de faire un vers en trop, hein... on ne peut pas dire que la forme du texte ici compte beaucoup, vu que les mètres sont irréguliers et que rien n'est demandé à ce propos...), que la langue est belle, que mon imagination est provoquée par ses mots et que, critère ultime, je pose mon stylo rouge pour profiter du simple plaisir de lire, je me fais grande joie de lui mettre un 20.
Dans la consigne, il est très clairement demandé une strophe de quatre vers.
Et tu penses que le deuxième poème est surnoté ?
- AudreyOracle
yranoh a écrit:Audrey a écrit:
C'est exactement ce que je répète depuis l'ouverture de ce fil...
Quand un élève remplit les critères d'évaluation (et je ne parle pas de faire un vers en trop, hein... on ne peut pas dire que la forme du texte ici compte beaucoup, vu que les mètres sont irréguliers et que rien n'est demandé à ce propos...), que la langue est belle, que mon imagination est provoquée par ses mots et que, critère ultime, je pose mon stylo rouge pour profiter du simple plaisir de lire, je me fais grande joie de lui mettre un 20.
Dans la consigne, il est très clairement demandé une strophe de quatre vers.
J'ai mal formulé ma phrase: tu ne demandes rien sur la longueur des vers, à part le fait qu'ils soient "assez longs". Cela me fait conclure que la forme n'avait pas grande importance et que tu voulais surtout créer des unités de sens sous la forme des strophes et laisser suffisamment d'espace dans le vers "assez long" pour développer les descriptions. Je veux simplement dire que le fait que la seconde strophe compte 4 ou 5 vers n'a, au fond, aucun intérêt, et en a d'autant moins que tu préconises "au moins 8 vers" pour la première strophe...Si la structure du texte t'importait réellement, tu aurais été bien plus contraignant, non?
- AudreyOracle
Bon, sinon, c'est le moment où je dis qu'en 6e, ma prof de français m'a mis un 20 pour une description de tombeau égyptien librement inspirée de ma lecture du Roman de la momie de Gautier...
Ce n'était pas parfait, évidemment que non, mais encore aujourd'hui, je repense à ce moment incroyable où mon travail a été reconnu... et où mon petit talent d'alors a été remarqué. J'étais, pour la première fois de ma vie, fière de moi... j'ai vécu, avec ce professeur, une année de 6e incroyable, motivante, enrichissante, parce que cette note avait débloqué en moi un potentiel dont je n'avais pas conscience. Dans les années qui ont suivi... la musique fut bien différente. Plus personne n'a réussi à me mener au-delà de moi-même, à entretenir ce bourgeon de confiance en moi... ben c'est triste, je trouve. Depuis, je ronronne. Sans éclat et sans souffle porteur.
Ce n'était pas parfait, évidemment que non, mais encore aujourd'hui, je repense à ce moment incroyable où mon travail a été reconnu... et où mon petit talent d'alors a été remarqué. J'étais, pour la première fois de ma vie, fière de moi... j'ai vécu, avec ce professeur, une année de 6e incroyable, motivante, enrichissante, parce que cette note avait débloqué en moi un potentiel dont je n'avais pas conscience. Dans les années qui ont suivi... la musique fut bien différente. Plus personne n'a réussi à me mener au-delà de moi-même, à entretenir ce bourgeon de confiance en moi... ben c'est triste, je trouve. Depuis, je ronronne. Sans éclat et sans souffle porteur.
- yranohHabitué du forum
Tu as raison. Cette consigne formelle n'est pas assez motivée. Si on a bien entendu travaillé le rythme des vers et des strophes en lecture, on ne l'a pas vraiment fait en rédaction (par manque de temps, mais j'aurais sans doute pu m'y prendre autrement). Et mon sujet s'en ressent.
J'ai vécu une expérience similaire à la tienne. Il s'agissait d'écrire un sonnet, en quatrième. J'avais eu 19, si je me souviens bien. Je me souviens qu'il y était question de voix et de Kazakhstan. Mais le professeur l'avait lu devant toute la classe et m'avait demandé si on pouvait le publier dans le journal du collège. La note n'avait pas vraiment d'importance.
Et tu ne ronronnes pas sans éclat et sans souffle porteur. Même si c'est joliment dit.
J'ai vécu une expérience similaire à la tienne. Il s'agissait d'écrire un sonnet, en quatrième. J'avais eu 19, si je me souviens bien. Je me souviens qu'il y était question de voix et de Kazakhstan. Mais le professeur l'avait lu devant toute la classe et m'avait demandé si on pouvait le publier dans le journal du collège. La note n'avait pas vraiment d'importance.
Et tu ne ronronnes pas sans éclat et sans souffle porteur. Même si c'est joliment dit.
- DimkaVénérable
J’ai des souvenirs totalement à l’opposé, d’une prof de cinquième qui ne m’a jamais mis au-dessus de quatorze/quinze, avec pour justifications qu’il ne fallait pas que je prenne la grosse tête, et qu’en plus, ma graphie était un peu pourrie. À l’époque, j’étais vexé par le second argument (on n’enlevait pas cinq points pour la graphie à ceux qui étaient à 8 ou 10… en fait, j’étais le seul à avoir cinq points en moins pour ça !), mais maintenant, c’est aussi le premier qui me gêne : quand on met 20 en maths à un élève, on ne présuppose pas qu’il va prendre la grosse tête et se croire l’égal Grothendieck.
Je verrais bien ça, tiens… « oui, alors tu as juste partout, tu as répondu aux attentes de l’exercice, mais bon, tel mathématicien faisait de plus jolies démonstrations, donc je te mets 19 ou 15 et pas 20 ».
Je verrais bien ça, tiens… « oui, alors tu as juste partout, tu as répondu aux attentes de l’exercice, mais bon, tel mathématicien faisait de plus jolies démonstrations, donc je te mets 19 ou 15 et pas 20 ».
Non. Parce que je pense que ça ne serait pas fondamentalement choquant qu’un devoir génial ait 19 ou 19,5 et un simplement très bon ait 20, si le critère est que « scolairement parlant », le premier ne respecte pas tout à fait les consignes au contraire du second. Mais avec, pour le premier, un commentaire qui souligne un peu lourdement que niveau sensibilité littéraire, c’est très bon (et qu’il y aurait éventuellement un talent à creuser, hors école), et que le texte produit provoque de l’émotion.Audrey a écrit:C'est exactement ce que je répète depuis l'ouverture de ce fil...
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