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PostMeridiem
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Le SNALC abroge la réforme du collège - Page 8 Empty Re: Le SNALC abroge la réforme du collège

par PostMeridiem Sam 21 Nov 2015 - 12:19
Sowana a écrit:
. Ensuite, si tu as lu le doc du SNALC, il n'est pas question de ne pas respecter les horaires réglementaires, mais d'utiliser la marge non pas pour faire du dédoublement en AP ou de la co-animation en EPI mais des options basées sur le volontariat avec l'accord des parents, options qui permettraient de continuer, sous un autre nom, l'euro, la DP3, le grec...

Précisément et c'est bien ça qui n'est pas réglementaire.
Ce que dit l’arrêté, c'est que les moyens en marges profs doivent se retrouver dans les 26h élèves (+les EC). Si ce n'est pas le cas, la répartition n'est pas conforme.

A la limite - et encore -, ça pourrait se discuter pour les marges qui existeront au delà des 3h réglementaires. A croire que le Snalc anticipe une très forte augmentation des moyens en collège.

Je sais bien que certains responsables du Snalc ne sont pas idiots - j'en connais quelques'uns - mais ils prennent un peu leurs désirs pour des réalités.

Cela dit que l'on puisse vraiment débattre des choix pédagogiques dans les établissements, je trouve que c'est une très bonne nouvelle !
JPhMM
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Le SNALC abroge la réforme du collège - Page 8 Empty Re: Le SNALC abroge la réforme du collège

par JPhMM Sam 21 Nov 2015 - 12:28
Osmie a écrit:
JPhMM a écrit:
Osmie a écrit:La seule question qui vaille au sujet de la proposition du SNALC est la légalité.
Celeborn l'expliquera lundi ; pour ma part, je suivrai la discussion avec intérêt, mais je reste convaincue que nous devons agir en intersyndicale. Que voulons-nous ? L'abrogation de la réforme ; c'était aussi la ligne du SNALC. Là, il n'est plus question d'abrogation, ni même d'une "abrogation de l'intérieur", mais d'un accommodement : on prend la DHG que l'on nous donne, et on fait avec. On laisse donc tomber l'abrogation. Ce manque de suivi dans la ligne commune est très emmerdant, notamment pour les militants.
Non Osmie, je crois que les deux sont mêlés.

1. 75% des enseignants (professionnels compétents de l'enseignement, et fonctionnaires intègres de l’État, est-il nécessaire de le rappeler ?) sont opposés à la réforme (chiffres juin 2015).
2. 60% des Français soutiennent la lutte contre la réforme (chiffres mai 2015).
3. Même les fédérations de parents d'élèves sont majoritairement opposées (80% de la PEEP sont opposés à la suppression des classes européennes, et 50% sont opposés aux EPI quand seulement 25% sont favorables, chiffres juin 2015).

D'où une double question :
(*) comment les porteurs de la réforme peuvent-ils justifier que la majorité des professionnels de l'éducation, des parents, et des Français pourraient avoir tort face à une très petite minorité ? je veux dire par là, il ne s'agit pas d'une dictature, on n'impose pas ainsi une réforme en opposition avec les avis de telles majorités, car ça ne marche pas, car c'est une insulte, et car souvent c'est illégal. Il faut convaincre, si la réforme est légitime, elle convainc, sinon elle ne convainc pas. Or elle ne convainc pas. Vraiment pas, même une majorité de professionnels qui font autorité dans leur domaine par décision de L’État français (les enseignants).
(*) Que faire face à ce constat ? Et là, la proposition du SNALC prend tout son sens. Et bien, nous ne sommes pas en dictature. Si quelque chose est possible légalement, alors il faut le faire.

Le vote au CSE du 10 avril a été fait dans les règles, en toute légalité, et c'est un problème :51 voix pour (SGEN, UNSA, FCPE, MEDEF...), 25 contre. Se pose la question de la représentativité des syndicats de professeurs au CSE. Dans leur majorité, les professeurs sont opposés à la réforme, mais leurs syndicats ne pèsent pas si lourd au CSE.
Imposer à la population ce à quoi elle s'oppose est notre quotidien ; depuis le référendum de 2005, on l'a compris définitivement. C'est une insulte, comme de faire passer des lois en force avec le 49-3. Notre gouvernement nous impose des lois sans nous convaincre, et nous les subissons (je pense à l'ANI, aux mutuelles, à la loi Macron, etc.).
J'ai du mal m'exprimer.
Tel n'est pas le problème.

Le CSE pourrait décider à l'unanimité que pi=3, resterait à justifier scientifiquement que cette proposition serait valide. On nous annonce que la réforme est une avancée dans les apprentissages (en contenu et en méthode) des élèves. C'est bien beau de l'imposer, mais ce n'est pas la Corée du Nord ici, pour que des professionnels acceptent une telle affirmation, il faut les convaincre. Quand les 3/4 des professionnels experts ne sont pas d'accord avec une affirmation touchant une compétence relevant de leur domaine d'expertise, alors il y a un problème, majeur. Un problème déontologique. Quand les Français ne sont pas d'accord avec une orientation dans l'enseignement fait à leurs enfants (ce qu'ils ont de plus précieux dans leur existence, pour ceux qui en ont), alors il y a un problème, non moins majeur. Un problème qui touche le socle de leur confiance en l’État. Beaucoup (peut-être la majorité) se sentent trahis, à un niveau que peu de responsables semblent réaliser.


Dernière édition par JPhMM le Sam 21 Nov 2015 - 12:33, édité 1 fois

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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
fanette
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par fanette Sam 21 Nov 2015 - 12:32
Pour l'aspect légal de la proposition du Snalc, j'imagine que des juristes ont participé à la réflexion.
N'avions-nous pas sur néo quelques spécialistes ? Apices Juris (je ne suis pas sûre du pseudo) est-il toujours parmi nous ?
Sowana
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par Sowana Sam 21 Nov 2015 - 12:34
PostMeridiem a écrit:
Sowana a écrit:
. Ensuite, si tu as lu le doc du SNALC, il n'est pas question de ne pas respecter les horaires réglementaires, mais d'utiliser la marge non pas pour faire du dédoublement en AP ou de la co-animation en EPI mais des options basées sur le volontariat avec l'accord des parents, options qui permettraient de continuer, sous un autre nom, l'euro, la DP3, le grec...

Précisément et c'est bien ça qui n'est pas réglementaire.
Ce que dit l’arrêté, c'est que les moyens en marges profs doivent se retrouver dans les 26h élèves (+les EC). Si ce n'est pas le cas, la répartition n'est pas conforme.

A la limite - et encore -, ça pourrait se discuter pour les marges qui existeront au delà des 3h réglementaires. A croire que le Snalc anticipe une très forte augmentation des moyens en collège.

Je sais bien que certains responsables du Snalc ne sont pas idiots - j'en connais quelques'uns - mais ils prennent un peu leurs désirs pour des réalités.

Cela dit que l'on puisse vraiment débattre des choix pédagogiques dans les établissements, je trouve que c'est une très bonne nouvelle !

Oui, je comprends ce que tu veux dire. Mais je ne serais pas aussi catégorique, franchement, j'attends davantage d'explications venant de ceux qui ont pensé à cette solution.
Pour reprendre l'arrêté du 19 mai, je vois bien :

Article 2
 
 Le volume horaire et les programmes des enseignements communs d’un cycle sont identiques pour tous les élèves. 


Donc, en l'occurrence, 26h, mais les options ne feraient pas parties des enseignements communs et à aucun endroit je ne vois dans l'arrêté qu'il est interdit de dispenser plus de 26h de cours par semaine à un élève. L'enseignement commun ne doit pas excéder 26h, mais le reste ? Comme beaucoup (trop!) de textes concernant cette réforme c'est loin d'être clair.

Après, effectivement, cela permettrait de discuter au sein des établissements de choix pédagogiques.
Osmie
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par Osmie Sam 21 Nov 2015 - 12:42
JPhMM a écrit:
Osmie a écrit:
JPhMM a écrit:
Osmie a écrit:La seule question qui vaille au sujet de la proposition du SNALC est la légalité.
Celeborn l'expliquera lundi ; pour ma part, je suivrai la discussion avec intérêt, mais je reste convaincue que nous devons agir en intersyndicale. Que voulons-nous ? L'abrogation de la réforme ; c'était aussi la ligne du SNALC. Là, il n'est plus question d'abrogation, ni même d'une "abrogation de l'intérieur", mais d'un accommodement : on prend la DHG que l'on nous donne, et on fait avec. On laisse donc tomber l'abrogation. Ce manque de suivi dans la ligne commune est très emmerdant, notamment pour les militants.
Non Osmie, je crois que les deux sont mêlés.

1. 75% des enseignants (professionnels compétents de l'enseignement, et fonctionnaires intègres de l’État, est-il nécessaire de le rappeler ?) sont opposés à la réforme (chiffres juin 2015).
2. 60% des Français soutiennent la lutte contre la réforme (chiffres mai 2015).
3. Même les fédérations de parents d'élèves sont majoritairement opposées (80% de la PEEP sont opposés à la suppression des classes européennes, et 50% sont opposés aux EPI quand seulement 25% sont favorables, chiffres juin 2015).

D'où une double question :
(*) comment les porteurs de la réforme peuvent-ils justifier que la majorité des professionnels de l'éducation, des parents, et des Français pourraient avoir tort face à une très petite minorité ? je veux dire par là, il ne s'agit pas d'une dictature, on n'impose pas ainsi une réforme en opposition avec les avis de telles majorités, car ça ne marche pas, car c'est une insulte, et car souvent c'est illégal. Il faut convaincre, si la réforme est légitime, elle convainc, sinon elle ne convainc pas. Or elle ne convainc pas. Vraiment pas, même une majorité de professionnels qui font autorité dans leur domaine par décision de L’État français (les enseignants).
(*) Que faire face à ce constat ? Et là, la proposition du SNALC prend tout son sens. Et bien, nous ne sommes pas en dictature. Si quelque chose est possible légalement, alors il faut le faire.

Le vote au CSE du 10 avril a été fait dans les règles, en toute légalité, et c'est un problème :51 voix pour (SGEN, UNSA, FCPE, MEDEF...), 25 contre. Se pose la question de la représentativité des syndicats de professeurs au CSE. Dans leur majorité, les professeurs sont opposés à la réforme, mais leurs syndicats ne pèsent pas si lourd au CSE.
Imposer à la population ce à quoi elle s'oppose est notre quotidien ; depuis le référendum de 2005, on l'a compris définitivement. C'est une insulte, comme de faire passer des lois en force avec le 49-3. Notre gouvernement nous impose des lois sans nous convaincre, et nous les subissons (je pense à l'ANI, aux mutuelles, à la loi Macron, etc.).
J'ai du mal m'exprimer.
Tel n'est pas le problème.

Le CSE pourrait décider à l'unanimité que pi=3, resterait à justifier scientifiquement que cette proposition serait valide. On nous annonce que la réforme est une avancée dans les apprentissages (en contenu et en méthode) des élèves. C'est bien beau de l'imposer, mais ce n'est pas la Corée du Nord ici, pour que des professionnels acceptent une telle affirmation, il faut les convaincre. Quand les 3/4 des professionnels experts ne sont pas d'accord avec une affirmation touchant une compétence relevant de leur domaine d'expertise, alors il y a un problème, majeur. Un problème déontologique. Quand les Français ne sont pas d'accord avec une orientation dans l'enseignement fait à leurs enfants (ce qu'ils ont de plus précieux dans leur existence, pour ceux qui en ont), alors il y a un problème, non moins majeur. Un problème qui touche le socle de leur confiance en l’État. Beaucoup (peut-être la majorité) se sentent trahis, à un niveau que peu de responsables semblent réaliser.

Tu étais très clair, mais ce qui arrive à l'école a déjà frappé d'autres secteurs ; beaucoup se sentent trahis, mais cela passe quand même, de guerre lasse. Les Français ne sont pas d'accord non plus avec l'orientation de la Sécurité sociale. Les parents se battront-ils pour l'instruction publique et l'instruction de leurs enfants ? Ou bien, comme cela a déjà été évoqué sur le forum, mettront-ils leurs enfants dans le privé, feront-ils l'école à la maison ? Sauveront-ils les leurs, coûte que coûte ? Détruire les services publics tout en persuadant les gens que c'est pour leur bien, ou qu'on les renforce ces mêmes services publics, c'est la ligne du PS. Et dans les collèges, malgré le refus de la réforme, il y a aussi une acceptation, un renoncement à résister.
Ce n'est pas la Corée du Nord, mais passer en force avec le 49-3 existe bel et bien.
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par JPhMM Sam 21 Nov 2015 - 12:50
Pour se battre avec des moyens "habituels", il faut avoir confiance dans un réponse possible du gouvernement. Les Français sont réalistes. Fussent-ils quatre millions dans les rues, il n'y aura aucun changement, telle est la méthode des gouvernements depuis pas mal de temps : l'autruche. Il faut casser, c'est la seule méthode qu'ils comprennent. Mais les enseignants et la majorité des Français s'y refusent, alors reste le problème. Si je suis un enseignant intègre et un citoyen qui refuse d'utiliser la méthode de la casse, si on veut m'obliger à utiliser des moyens nuisibles à ma mission, alors que dois-je faire pour être en adéquation avec ma déontologie ? Je crois que le SNALC a raison : il faut utiliser les moyens de la République elle-même, les moyens de la loi.

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Osmie
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par Osmie Sam 21 Nov 2015 - 13:08
JPhMM a écrit:Pour se battre avec des moyens "habituels", il faut avoir confiance dans un réponse possible du gouvernement. Les Français sont réalistes. Fussent-ils quatre millions dans les rues, il n'y aura aucun changement, telle est la méthode des gouvernements depuis pas mal de temps : l'autruche. Il faut casser, c'est la seule méthode qu'ils comprennent. Mais les enseignants et la majorité des Français s'y refusent, alors reste le problème. Si je suis un enseignant intègre et un citoyen qui refuse d'utiliser la méthode de la casse, si on veut m'obliger à utiliser des moyens nuisibles à ma mission, alors que dois-je faire pour être en adéquation avec ma déontologie ? Je crois que le SNALC a raison : il faut utiliser les moyens de la République elle-même, les moyens de la loi.

Je me pose vraiment la question.
La proposition du SNALC aurait autrement plus de force si elle était intersyndicale ; cela reviendrait à reconnaître collectivement qu'il n'y a aucun changement à attendre du gouvernement, quelque puissante soit l'opposition de la profession, des parents et des élus à la réforme. Je souhaite que l'on cesse les querelles de clocher entre syndicats d'accord sur les dangers de cette réforme. Il nous faut une ligne commune ; le SNALC peut d'autant moins faire cavalier seul qu'il n'est pas très représentatif. Je serais curieuse de savoir combien de collègues ont adhéré à ce syndicat en raison de la présence médiatique de Celeborn. La réalité du terrain est là : chez moi, la section SNALC n'est vraiment pas dynamique. Rien sur son site sur la proposition nationale, et à ma connaissance, les adhérents ne vont pas dans les établissements faire des heures d'info. La proposition du SNALC aurait pourtant besoin d'être menée par des collègues, défendue par les militants de ce syndicat (d'où l'intérêt de l'intersyndicale). Faire une répartition des moyens sur la base proposée par le SNALC, pourquoi pas ? Mais n'oublions pas la réalité du terrain : une profession qui ne s'intéresse pas aux textes, qui a peur du chef, etc. J'ai fait des heures syndicales dans des collèges où personne ne défendrait l'idée du SNALC au CA, où les collègues ont d'ores et déjà travaillé sur les EPI.
Le grincheux
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par Le grincheux Sam 21 Nov 2015 - 13:16
Osmie a écrit:
Tu étais très clair, mais ce qui arrive à l'école a déjà frappé d'autres secteurs ; beaucoup se sentent trahis, mais cela passe quand même, de guerre lasse. Les Français ne sont pas d'accord non plus avec l'orientation de la Sécurité sociale. Les parents se battront-ils pour l'instruction publique et l'instruction de leurs enfants ? Ou bien, comme cela a déjà été évoqué sur le forum, mettront-ils leurs enfants dans le privé, feront-ils l'école à la maison ? Sauveront-ils les leurs, coûte que coûte ? Détruire les services publics tout en persuadant les gens que c'est pour leur bien, ou qu'on les renforce ces mêmes services publics, c'est la ligne du PS. Et dans les collèges, malgré le refus de la réforme, il y a aussi une acceptation, un renoncement à résister.
Ce n'est pas la Corée du Nord, mais passer en force avec le 49-3 existe bel et bien.

De Gaulle disait que les français étaient des veaux. Lamoureux, que la politique suivait le cours du veau. L'un comme l'autre n'avaient pas tort. Nous vivons depuis au moins quarante ans dans l'idée que nous nous faisons de la France d'il y a cinquante ou soixante ans, en maintenant notre niveau de vie en ponctionnant les générations future. Qui plus est sous le couvert d'un égalitarisme de bon aloi, tant qu'à faire... Je trouve fabuleux que les socialistes (parce que la droite étant turbolibérale mangeuse de chatons communistes, ça pourrait se justifier) se permettent d'engager la responsabilité des générations futures, mais visiblement, cela n'engage que moi.

Et les français sont capables de renoncements extraordinaires pour ne pas tomber de leur piédestal.

On ne finance plus l'armée ? Cela ne fait rien, on l'envoie aux quatre coins du monde pour faire croire que nous servons encore à quelque chose. Au Sahel, en Syrie (vingt bombes par nuit sur un bout de désert)...

On a le pire système social des pays industrialisés (je peux vous sortir des références de papiers effectuant des comparaisons), celui qui nous coûte le plus cher ? Ce n'est pas grave, on en fait l'apologie à l'école, on bourre le crâne de tout le monde et surtout, ce système qui était déjà en déficit en 1952 (voir pour cela le projet de loi de finance pour l'année 1952, c'est instructif) est maintenu à bout de souffle par l'état pour acheter la paix sociale. Ce n'est pas grave s'il nous coûte 50% plus cher (sans compter les emprunts) que celui de tous les autres pays comparables.

La loi santé de MST est passée sous couvert de l'état d'urgence interdisant aux praticiens de manifester leur opposition. Ce n'est pas grave, nous allons avoir une médecine digne des pays de l'est (avant la chute du mur). Une médecine pour ceux qui pourront payer le vrai prix et une médecine pour le manant. Bien pire que ce qui se passait au début des années 1990 au Royaume-Uni et qui a fait jaser entre autre en France.

Les services publics sont dans un état lamentables, mais ce n'est pas la faute de ne pas mettre de moyens. C'est avant tout une histoire d'organisation, de statut de la fonction publique et de syndicats. Le nombre de fonctionnaires est en hausse continuelle et considérable depuis 1981. Pourtant, les accueils du public, les traitements des dossiers sont de plus en plus difficiles.

Personne ne bouge. Pire, lorsque vous bougez, vous avez les honneurs de la BRDA !

Pour l'enseignement, c'est exactement la même chose. Et cela ne date pas d'hier. On met des moyens, mais pas au bon endroit. Ce n'est pas grave, on résout tous les problèmes en France en augmentant les budgets, quitte à ce que cet argent soit jeté par les fenêtres. Et lorsqu'on ne peut pas répondre aux problèmes par plus d'argent, on y répond par l'idéologie (collège unique, réformes à la noix parce que tous les élèves sont égaux et doivent y arriver...).

Ancien enseignant du CNAM (Paris), je sais pertinemment qu'il y a des élèves qui ont été délaissés par le circuit classique alors qu'ils avaient des capacités, étudiants qui arrivent à avoir un diplôme d'ingénieur à 40 ans en faisant toute leur scolarité, bac compris, en cours du soir. Mais je sais aussi parfaitement qu'il y a des élèves desquels on ne pourra jamais rien tirer. L'égalitarisme forcené est un leurre. Il est même totalement délétère. Mais tant que nous vivons dans une inaptocratie, rien ne changera.

Spoiler:

Mais le passage de la démocratie vers un régime autoritaire se fait à petites touches. Passage du septennat au quinquennat, idiotie suprême dans le contexte de la Ve république, articles 44.3 et 49.3, élections à corréler au système fiscal (regardez bien les courriers nominatifs envoyés aux électeurs récemment...), loi renseignement, clientélisme à tous les niveaux et j'en passe.

Nous ne sommes plus dans un régime démocratique, mais dans un régime ou trois partis politiques vont voler le pouvoir à tour de rôle sans changer de ligne sociale, économique ou même politique. Seules quelques différences à la marge permettent de faire la différence entre les PS, LR et FN. Nous frôlons donc le despotisme à tour de rôle.

Et tant que les français ne mangeront pas des cailloux, rien ne changera.


Dernière édition par Le grincheux le Sam 21 Nov 2015 - 13:36, édité 1 fois

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par barèges Sam 21 Nov 2015 - 13:16
Elyas a écrit:

Non, ça suit une logique que je constate pour une partie des anti-réforme. Désolé d'être trash mais pour moi, une partie des anti-réformes ne s'opposent à la réforme que pour leur propre confort personnel et aucunement pour la réussite de leurs élèves. Après, je respecte énormément d'anti-réforme qui ont d'autres arguments plus intelligents et plus intéressants.

Opposer confort des professeurs et réussite des élèves, c'est dans l'air du temps, et (navrée à mon tour) cela commence à sonner pour moi comme un mantra, un slogan, un élément de langage, bref une phrase figée à la quelle on ne réfléchit plus.

Rien n'empêche un professeur soucieux de son confort de travailler efficacement à la réussite des élèves (à définir, d'ailleurs, qu'est-ce qu'on entend par "réussite des élèves" ? Un niveau ? Du développement personnel ?).
Un professeur qui veut plus d'heures dans sa matière donc moins de classes et ne pas partager son service entre quatre établissements, pour moi, veut la réussite de ses élèves. Il en aura moins, les connaîtra mieux, aura plus le temps de les faire travailler.

Je ne peux pas dire qui veut le plus sincèrement la réussite des élèves, entre ces deux enseignants de lettres :
- celui qui se souvient du temps où un service de français de certifié, ça pouvait être deux sixièmes (six heures-élèves dont trois dédoublées)
- celui qui adopte le système EPI-AP, et tournera à quatre ou cinq classes.

Spoiler:
Balthamos
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par Balthamos Sam 21 Nov 2015 - 13:20
Question idiote :
pour l'application de cette "proposition", les heures en latin, bilangue, DP3, déboublement, etc. seraient donc en HSA pour l'enseignant?

Il faut faire des choix vu l'enveloppe entre les dédoublements, la DP3, etc. et cela va créer encore une division entre les profs puisque ces choix auront des répercutions sur les postes.

S'Accommoder des textes seraient entériner qu'on n'obtiendra pas l'abrogation officielle, ce qui reste l'objectif affiché.

La comparaison entre le snes et le sunipp est absurde, le snes n'a jamais caché sa volonté d'abrogation et sa lute contre la réforme.

le passage en CA pose problème. COmme on voit la lutte qu'il faut contre les autres représentants, parfois contre les autres listes pour faire comprendre nos positions (réforme, perte des postes, DHG, position sur les HSA, projets et voyages, informatique, etc.), cela est pire qu'un parcours du combattant.

Enfin, une action de sabotage de l'intérieur, qui me parait plus efficace et simple à mettre en place.

https://www.aix.snes.edu/Operation-grainS-de-sable
http://www.snes.edu/IMG/pdf/snes_vademecum_grains_de_sable.pdf

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par Pierre-Henri Sam 21 Nov 2015 - 13:23
Si notre "confort personnel" était notre préoccupation première, nous ne serions pas professeurs, et certainement pas au collège. En acceptant un métier aussi difficile, aussi mal rémunéré, aussi déconsidéré, nous avons déjà renoncé à beaucoup de notre "confort". Se prendre les leçons de morale par dessus le marché, cela commence à bien faire.
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souslapluie
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par souslapluie Sam 21 Nov 2015 - 13:25
Le snalc s'agite beaucoup, mais sur le terrain, agit peu contre la réforme.
Balthamos
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par Balthamos Sam 21 Nov 2015 - 13:27
Comme plusieurs réflexions ici, je trouve insupportable qu'on oppose le bien des élèves (ou prétendu) (avec des déclinaisons dans la formulation) à nos revendications sur notre vision du collège ou nos conditions de travail.

Une réforme idéale réfléchie à la réussite des élèves en alliant le confort des personnels.
Et même plus, par mon confort de vie, mon travail sera de meilleure qualité.


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Sowana
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par Sowana Sam 21 Nov 2015 - 13:28
Balthamos a écrit:
Il faut faire des choix vu l'enveloppe entre les dédoublements, la DP3, etc. et cela va créer encore une division entre les profs puisque ces choix auront des répercutions sur les postes.


je suis d'accord. Il y aurait, là aussi, forcément des choix à faire et des répercussions sur les postes. La différence serait que ce serait les choix de l'établissement et que cela pourrait permettre de maintenir des dispositifs qui fonctionnent. Mais effectivement, pour maintenir l'euro il faudrait supprimer quelques groupes en sciences, mais en même temps avec la réforme il faudra également supprimer des postes en sciences. Et cela pourrait peut être permettre, en étudiant bien la DHG, de faire en sorte que si CDS il doit y avoir, que le service soit partagé sur deux établissements, et pas sur trois ou quatre.
Cela peut être intéressant d'y réfléchir, mais la priorité reste l'abrogation.



Tiens, ça y est, chez moi il neige... humhum
Sowana
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par Sowana Sam 21 Nov 2015 - 13:31
Balthamos a écrit:Comme plusieurs réflexions ici, je trouve insupportable qu'on oppose le bien des élèves (ou prétendu) (avec des déclinaisons dans la formulation) à nos revendications sur notre vision du collège ou nos conditions de travail.

Une réforme idéale réfléchie à la réussite des élèves en alliant le confort des personnels.
Et même plus, par mon confort de vie, mon travail sera de meilleure qualité.


Et inversement, être fier de notre travail ne pourrait qu'améliorer notre vie quotidienne. Pour l'instant on n'en prend pas le chemin.
fanette
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par fanette Sam 21 Nov 2015 - 13:36
Balthamos a écrit:
Enfin, une action de sabotage de l'intérieur, qui me parait plus efficace et simple à mettre en place.
https://www.aix.snes.edu/Operation-grainS-de-sable
http://www.snes.edu/IMG/pdf/snes_vademecum_grains_de_sable.pdf
Pour moi, l'un n'empêche pas l'autre. Dans notre collège, les deux mercredis s'organisent dans notre établissement, sans venue d'IPR ou formateurs quelconques. Nous pensons organiser un "goûter " au lieu de travailler sur la réforme, mais qui s'en soucie ? Notre CDE connait déjà la position de chacun d'entre nous, notre refus (ou celui d'un certain nombre de profs, car je ne me fais aucune illusion) n'alertera ni la hiérarchie, ni les parents. Ce n'est pas suffisant.
Balthamos
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par Balthamos Sam 21 Nov 2015 - 13:39
fanette a écrit:
Balthamos a écrit:
Enfin, une action de sabotage de l'intérieur, qui me parait plus efficace et simple à mettre en place.
https://www.aix.snes.edu/Operation-grainS-de-sable
http://www.snes.edu/IMG/pdf/snes_vademecum_grains_de_sable.pdf
Pour moi, l'un n'empêche pas l'autre. Dans notre collège, les deux mercredis s'organisent dans notre établissement, sans venue d'IPR ou formateurs quelconques. Nous pensons organiser un "goûter " au lieu de travailler sur la réforme, mais qui s'en soucie ? Notre CDE connait déjà la position de chacun d'entre nous, notre refus (ou celui d'un certain nombre de profs, car je ne me fais aucune illusion) n'alertera ni la hiérarchie, ni les parents. Ce n'est pas suffisant.

Plusieurs actions ont été médiatisées.
Cf la PQR surtout.

Enfin pour cette opération, même si elle serait légale, est ce que le rectorat et le CDE laisseraient faire?
Après tout, on le sait bien, ils s'avent s'accommoder de la légalité dans certains cas (souvent d'ailleurs).
Tangleding
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Grand Maître

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par Tangleding Sam 21 Nov 2015 - 13:39
Il y a parfois confusion entre deux aspects différents (mais complémentaires) :
- les moyens d'action
- le calendrier de l'action

Je ne conteste pas forcément la proposition du SNALC en termes de moyens (ce serait à discuter, mais est-ce le moment de le faire ?).

Au regard du calendrier, je conteste par contre la pertinence du moyen.

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"Never complain, just fight." Le SNALC abroge la réforme du collège - Page 8 2490015017

Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Lefteris
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Esprit sacré

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par Lefteris Sam 21 Nov 2015 - 13:46
barèges a écrit:
Opposer confort des professeurs et réussite des élèves, c'est dans l'air du temps, et (navrée à mon tour) cela commence à sonner pour moi comme un mantra, un slogan, un élément de langage, bref une phrase figée à la quelle on ne réfléchit plus.
J'approuve totalement : ça commence à me hérisser. D'abord, cela supposerait qu'il y a une marge de confort, alors que celle-ci n'existe guère dans la plupart des établissements, les professeurs sont déprimés, démotivés au moins, et dans presque tous les cas épuisés.
Ensuite, c'st parfaitement insultant : cela laisse entendre qu'on ne peut qu'être d'accord avec des décisions prises en fait pour des raisons économico-politiques, sous peine d'être un crétin qui n'a rien compris.
Enfin, même s'il y avait ce seul argument, ce qui est, loin d'être le cas, il se suffirait à lui-même.

Rappelons les faits : 30 % de revenus de moins que les cadres équivalents, le point d'indice gelé, les rémunérations annexes un métier que plus grand monde ne veut exercer, pas un jour sans une insulte venant des politiques et de leurs valets (nulla dies sine injuria pourrait être la devise du MEN) , un métier de plus en plus épuisant avec des élèves de plus en plus mal élevés
Quel salarié voudrait participer à la dégradation de son travail, qualitativement, matériellement, ce qui est pourtant exactement ce qu'on nous demande de faire , et en chantant ?


_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Carnyx
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par Carnyx Sam 21 Nov 2015 - 14:02
Lefteris a écrit:
barèges a écrit:
Opposer confort des professeurs et réussite des élèves, c'est dans l'air du temps, et (navrée à mon tour) cela commence à sonner pour moi comme un mantra, un slogan, un élément de langage, bref une phrase figée à la quelle on ne réfléchit plus.
J'approuve totalement : ça commence  à me hérisser. D'abord, cela supposerait qu'il y a une marge de confort, alors que celle-ci n'existe guère  dans la plupart des établissements, les professeurs  sont déprimés, démotivés au moins, et dans presque  tous les cas épuisés.
Ensuite, c'st parfaitement insultant : cela laisse entendre qu'on ne peut qu'être d'accord avec des décisions prises en fait pour des  raisons économico-politiques, sous peine d'être un crétin qui n'a rien compris.
Enfin, même s'il y avait ce seul argument,  ce qui est, loin d'être le cas, il se suffirait à lui-même.

Rappelons les faits : 30 % de revenus de moins que les cadres équivalents, le point d'indice gelé, les rémunérations annexes  un métier que plus grand monde ne veut exercer, pas un jour sans une insulte venant  des politiques et de leurs valets (nulla dies sine injuria pourrait être la devise du MEN) , un métier de plus en plus épuisant avec des élèves de plus en plus mal élevés
Quel salarié voudrait participer à la dégradation de son travail, qualitativement, matériellement, ce qui est pourtant  exactement ce qu'on nous demande de faire , et en chantant ?
Et sur les réseaux sociaux, les pédagos en rajoutent, ils ont pour modèles les Meirieu et les sociologues d'Etat qui disent que nous faisons échouer les pauvres élèves (discours de notre cde !), que nous ne sommes pas des "professionnels", la phrase la plus débile : "les profs rentrent chez eux après avoir fait leurs heures"...
Tout ça pour se mettre en avant, pathologie que chacun peut voir dans son bahut.

Amateurs de dolorisme et même de martyre, arrivistes pour 300 € de plus, "pédagogues professionnels", tant mieux pour vous mais foutez-nous la paix !

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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
JPhMM
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par JPhMM Sam 21 Nov 2015 - 14:09
Carnyx a écrit:Et sur les réseaux sociaux, les pédagos en rajoutent, ils ont pour modèles les Meirieu et les sociologues d'Etat qui disent que nous faisons échouer les pauvres élèves (discours de notre cde !), que nous ne sommes pas des "professionnels", la phrase la plus débile : "les profs rentrent chez eux après avoir fait leurs heures"...
On peut en déduire que les pédagos rentrent donc chez eux avant d'avoir fait leurs heures.

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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

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par VanGogh59 Sam 21 Nov 2015 - 14:15
Lefteris a écrit:
barèges a écrit:
Opposer confort des professeurs et réussite des élèves, c'est dans l'air du temps, et (navrée à mon tour) cela commence à sonner pour moi comme un mantra, un slogan, un élément de langage, bref une phrase figée à la quelle on ne réfléchit plus.
J'approuve totalement : ça commence  à me hérisser. D'abord, cela supposerait qu'il y a une marge de confort, alors que celle-ci n'existe guère  dans la plupart des établissements, les professeurs  sont déprimés, démotivés au moins, et dans presque  tous les cas épuisés.
Ensuite, c'st parfaitement insultant : cela laisse entendre qu'on ne peut qu'être d'accord avec des décisions prises en fait pour des  raisons économico-politiques, sous peine d'être un crétin qui n'a rien compris.
Enfin, même s'il y avait ce seul argument,  ce qui est, loin d'être le cas, il se suffirait à lui-même.

Rappelons les faits : 30 % de revenus de moins que les cadres équivalents, le point d'indice gelé, les rémunérations annexes  un métier que plus grand monde ne veut exercer, pas un jour sans une insulte venant  des politiques et de leurs valets (nulla dies sine injuria pourrait être la devise du MEN) , un métier de plus en plus épuisant avec des élèves de plus en plus mal élevés
Quel salarié voudrait participer à la dégradation de son travail, qualitativement, matériellement, ce qui est pourtant  exactement ce qu'on nous demande de faire , et en chantant ?


Oui, il y a une conséquence nuisible directe de la réforme que pas même les pro-réformes ne peuvent contester, c'est une très nette dégradation des relations entre profs. Chez moi, des mots tendres ont déjà été échangés et les clans encore plus accentués qu'avant se sont créés. Désormais, la confiance n'est plus de mise et on a tendance à se méfier de tout le monde. Il est de plus en plus pesant d'aller en salle des profs. Le climat anxiogène amplifié par les attentats risquent de faire encore plus dégénérer l'ambiance... Evil or Very Mad

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par adrifab Sam 21 Nov 2015 - 14:35
Abroger la réforme, c'est très bien. Mais il faudrait aussi abroger ces nouveaux programmes de cycles très flous. Est-ce que le SNALC propose aussi de continuer à faire les anciens programmes l'année prochaine ? Ce n'est pas très clair.
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par JPhMM Sam 21 Nov 2015 - 14:37
adrifab a écrit:Abroger la réforme, c'est très bien. Mais il faudrait aussi abroger ces nouveaux programmes de cycles très flous. Est-ce que le SNALC propose aussi de continuer à faire les anciens programmes l'année prochaine ? Ce n'est pas très clair.
Rien n'interdit de faire plus que les programmes. Rolling Eyes

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par 34cruger Sam 21 Nov 2015 - 14:58
Mais quand on voit ce qui se passe dans les REP+, tous les problèmes de discipline, d'irrespect, de gamins qui n'ont rien à faire là, et qui ne font rien, qui sont incapables de débattre (ah pardon, on a dit que ça s'était bien passé), comment peut-on croire que c'est en mettant des EPI ou en modifiant les programmes qu'on va gérer ce problème?

Ce problème de la gestion de la population totalement larguée et déstabilisatrice est ce qui plombe tout le système, toutes les classes (au moins de REP+), ça me paraît, et de loin, le plus grand problème à affronter du système (la différence REP+ et étab. normal est considérable)... pourquoi les décideurs, beaucoup de gens, beaucoup de syndicats (pas celui-là semble-t-il), ne hiérarchisent-ils pas les problèmes, ne voient-ils pas ça?? CONNAISSENT ILS LA VRAIE SITUATION DES REP+? (pas celle que tout le monde à son niveau cache). Les EPI sont des EPInes inutiles dans nos corps déjà bien meurtris!
Gryphe
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Médiateur

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par Gryphe Sam 21 Nov 2015 - 15:30
Bonjour,

Quelques réactions à toutes les pages écrites depuis hier soir :

Sur la légalité et la faisabilité :
Le principe de base de ce document repose sur le fait de pouvoir faire sauter le verrou des 26h. Le décret qui le permet est bien au-dessus dans la hiérarchie des normes du texte qui dit que "la marge ne doit pas pouvoir à servir à rajouter des heures" (ce qui est un des points les plus idéologiques de cette réforme).
Il s'agit également de donner aux collègues des outils pour réfléchir avant la répartition de la DHG (et à l'échelle d'une année scolaire, c'est demain).
Comme expliqué dans le document, au moment de la répartition de la DHG, il est question uniquement de ventilation d'heures (heures poste et HSA) dans les différentes disciplines. Le TRMD remonté selon les principes évoqués ici serait parfaitement légal. La seule chose bloquante, ce sont les HSA (ce qui est un autre problème par ailleurs, évidemment).
DHG voté + TRMD bien dans les clous = ça fonctionne.
Aucun professeur ne peut se voir embêté pour cela.

La responsabilité incombe au CDE qui va, ou pas, être partant pour ce type de répartition de DHG.
Le soutien complètement inattendu et insolite du SNPDEN montre bien que tout ceci est légal (Philippe Tournier cité par le Café pédagogique : "dans le cadre de la réforme il y a plusieurs possibles. C'est ce qu'on dit depuis le début et c'est pour cela qu'on a protesté contre la circulaire qui risquait de rendre le consensus impossible").
Ça veut dire qu'il y a un possible, dans les établissements, pour préparer la rentrée sur cette base.

Sur l'intersyndicale :
Le Snalc est pour l'abrogation de cette réforme depuis le début. Il n'a pas changé d'avis.
Le Snalc est contre un accroissement de l'autonomie des établissements, il n'a pas changé d'avis (cf. note en bas à gauche de la page 2).
Maintenant, on a lutté par tous les moyens à notre disposition (et pour la grève de fin juin, on a été bien seuls, et pour la manifestation nationale, on a dû ramer longtemps pour l'obtenir), et on n'a, pour l'instant, pas été entendu ; après quoi, on prend nos responsabilités.
Ce que beaucoup de gens semblent n'avoir pas compris, c'est que la réforme est déjà là. Tous les textes sont en place (mal conçus, on est d'accord, même les pro-réforme le reconnaissent). La préparation de rentrée se fait maintenant. En tenir compte est une question de pur réalisme et de pur pragmatisme.
Demander l'abrogation de la réforme n'empêche pas de se battre sur le point précis de l'enjeu du moment, à savoir demain, les répartitions de DHG.
On n'a jamais dit qu'on était d'accord avec cette réforme, ça me paraît quand même clair.
Sur la question de savoir si cela pouvait être un document intersyndical, il faut quand même bien se rendre compte que l'intersyndicale appelle à écrire des cartes postales. C'est très bien, mais au Snalc, on avait envie d'aller plus loin.
Si d'autres veulent nous rejoindre, qu'ils le fassent, on n'empêche personne.
Mais en l'état actuel des positions des uns et des autres, il y a déjà des tas de syndicats qui ne peuvent pas s'associer à un projet de faire voter une répartition de DHG (rappel : beaucoup sont pour le vote contre ou le refus de vote, par principe).
Le point fort de ce projet est d'être faisable concrètement dans la vraie vie des établissements.
C'est peut-être là où il y a divergence. J'ai halluciné hier soir de voir un des reproches qui était fait au projet : "vous allez casser le sentiment de mécontentement des gens". Ben en fait, au Snalc, on ne travaille pas pour que les gens ne soient pas contents, mais pour qu'ils soient contents. Nos adhérents ont été authentiquement révoltés par le projet du collège 2016, on n'a pas eu besoin de les convaincre ou de construire une mobilisation pour cela, les réactions ont été immédiates.
Maintenant, on n'est pas contents, on a demandé l’abrogation, pour l'instant, il n'y a pas d'abrogation. Donc qu'est-ce qu'on fait ?
Ça ne veut pas dire qu'on se contente de la situation actuelle, ça veut dire qu'on travaille dans la vraie vie.
Demander l'abrogation (sans l'obtenir), au bout d'un moment, cela revient à ne rien faire du tout (Tang nous a expliqué hier qu'il fallait attendre, que c'était ça la stratégie). Au Snalc, la stratégie, c'est de se bouger pour proposer des choses concrètes et faisables aux collègues, et de leur donner des billes pour qu'ils puissent exercer leur métier correctement, dans leur propre intérêt et dans celui des élèves.
Après, si d'autres veulent faire autrement, il n'y a pas de souci.  Smile

Pour les pro-réforme qui se sont exprimés sur ce topic :
La proposition du Snalc n'empêche nullement les collègues qui veulent travailler en interdisciplinarité de le faire. On n'a jamais empêché personne de faire des projets et de la co-animation tant que c'est sur la base du volontariat. En revanche, la co-animation imposée, je regrette, mais c'est une perte de moyens sauf à considérer que les personnes sont payées moitié prix.
Construire des cours interdisciplinaires exigeants est évidemment parfaitement compatible avec le document envoyé hier par le Snalc. Pour le coup, on reste toujours favorable à la liberté pédagogique : que chacun fasse au mieux pour ses élèves.
Pour le reproche de confisquer les heures au profit des seuls élèves motivés, il suffit de lire nos propositions pour voir qu'on a intégré pas mal de groupes de sciences (avec deux modèles de groupes différents), de langues et même d'accompagnement. On a aussi mis de la découverte professionnelle. Sur inscription, certes, vu que c'est au-delà des 26h. On pense à tous nos publics d'élèves. Certains ont besoin de plus de ceci, d'autres de plus de cela. Certains sont volontaires pour faire des choses en plus, d'autres pas. On fait des propositions en fonction.  Wink

Bref, le Snalc a déposé un projet concret qui permet aux collègues de se battre, en établissement, pour pouvoir faire tourner leur collège correctement pour l'an prochain (ce qui se décide... maintenant). Ça n'empêche pas de demander l'abrogation de collège 2016, mais ça permet d'avancer concrètement, pour le plus grand bénéfice des collègues et des élèves.
Si d'autres veulent faire d'autres propositions, qu'ils n'hésitent pas, ça sert à ça, aussi, d'avoir des sensibilités syndicales différentes.  Le SNALC abroge la réforme du collège - Page 8 2252222100
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