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- A TuinVénérable
C'est un personnage ambigu car il évolue au fil de l'histoire. C'est pour ça que je trouve peu évident de le classer comme héros absurde. Il faut que les élèves puissent expliquer facilement ce que cette expression est sensée recouvrir : c'est un homme révolté ? Un homme qui fait prendre conscience de la vacuité/vanité de l'existence ? Un homme passif ? Un marginal ? Un héros parce qu'il accepte de mourir dignement ?
J'ai trouvé ce document sur internet, qui peut peut-être aider pour faire une synthèse : www.iasj.net/iasj?func=fulltext&aId=34005
J'ai trouvé ce document sur internet, qui peut peut-être aider pour faire une synthèse : www.iasj.net/iasj?func=fulltext&aId=34005
- IsidoriaDoyen
Peut-on dire que bel ami est un anti-héros?
La question revient souvent chez mes élèves. Et pour ma part je réponds que Georges Duroy accomplit l'objectif fixé. Les moyens qu'il utilise ne sont pas moraux mais dans un certain sens il est quand même héroïque. Je me plante en disant ça?
Pour l'anti-heros je cite généralement Bardamu, qui refuse d'endosser un rôle de héros.
La question revient souvent chez mes élèves. Et pour ma part je réponds que Georges Duroy accomplit l'objectif fixé. Les moyens qu'il utilise ne sont pas moraux mais dans un certain sens il est quand même héroïque. Je me plante en disant ça?
Pour l'anti-heros je cite généralement Bardamu, qui refuse d'endosser un rôle de héros.
- NLM76Grand Maître
Pfff... Le lycéen lambda n'a pas besoin de ces étiquettes-là ; il a besoin de comprendre le sens des mots "blême, évêque, galant, défaillir..." il a besoin du vocabulaire qui importe : celui de la littérature, et non celui de l'analyse littéraire.Petitfils a écrit:Je comprends la réaction d'elpénor et je serai heureux de retrouver le fil dont il parle. Les étiquettes sont simplistes, c'est bien évident. Mais elles sont simplistes pour les universitaires desquels on attend leur dépassement, pas pour le lycéen lambda. Il ne s'agit pas de mépriser les élèves mais tout dépend du niveau de la classe. Ces étiquettes simplettes ont au moins le mérite de donner des repères. Ce débat est aussi complexe qu'est la gageure de faire cours face aux élèves d'une classe dont le niveau est aussi hétérogène qu'il peut l'être aujourd'hui. Comment voulez-vous faire progresser le "bon" sans perdre totalement le "mauvais" en cours de route ? Comment voulez-vous faire progresser le "mauvais" sans que le "bon" ait la sensation de s'ennuyer ? Les deux cas de figure sont à prendre à compte.
Nonobstant les dispositions de l'examinateur à l'épreuve orale de français du bac où, là aussi d'ailleurs, l'hétérogénéité s'installe, je pose ces questions à tout le monde.
Quant à L'étranger, ce que je voudrais entrevoir, quand j'en parle avec un élève, c'est ce que ce roman dit sur l'homme, le bonheur, la justice, et pas si le héros entre dans telle ou telle catégorie. Idem pour Bel-Ami, pour le Voyage. Ces catégories sont d'excellents outils pour apprendre... à ne pas lire les textes.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- User5899Demi-dieu
Meursault est un personnage qui sent que certains moments de la vie qu'il raconte sont reliés non par le raisonnement, mais par le soleil, la sensation du soleil. De ce point de vue, on peut, me semble-t-l, parler d'absurde. Dans la seconde partie, en revanche, la société lui montre ce qu'est la construction intellectuelle du sens.
- Invité ElExpert spécialisé
Camus dit lui-même que l'Etranger se comprend dans la trilogie théorique (il insiste): Le Mythe de Sisyphe - L'Etranger - Caligula. Je comprends que l'on veuille faire des liens avec d'autres oeuvres (et c'est légitime), mais du point de vue de la compréhension du texte, dans une démarche critique, je m'en tiens à l'organisation voulue par Camus.Iphigénie a écrit:Oui mais si tu prends la totalité Étranger+ La peste?On ne peut pas isoler les toutes dernières lignes de l'ensemble du texte. L'Etranger, dit Camus, est un texte théorique: il se comprend dans sa totalité.
Je suis bien d'accord: en cours, mon souci est de montrer, sans cesse, l'intérêt existentiel du roman pour les élèves.nlm76 a écrit:Pfff... Le lycéen lambda n'a pas besoin de ces étiquettes-là ; il a besoin de comprendre le sens des mots "blême, évêque, galant, défaillir..." il a besoin du vocabulaire qui importe : celui de la littérature, et non celui de l'analyse littéraire.Petitfils a écrit:Je comprends la réaction d'elpénor et je serai heureux de retrouver le fil dont il parle. Les étiquettes sont simplistes, c'est bien évident. Mais elles sont simplistes pour les universitaires desquels on attend leur dépassement, pas pour le lycéen lambda. Il ne s'agit pas de mépriser les élèves mais tout dépend du niveau de la classe. Ces étiquettes simplettes ont au moins le mérite de donner des repères. Ce débat est aussi complexe qu'est la gageure de faire cours face aux élèves d'une classe dont le niveau est aussi hétérogène qu'il peut l'être aujourd'hui. Comment voulez-vous faire progresser le "bon" sans perdre totalement le "mauvais" en cours de route ? Comment voulez-vous faire progresser le "mauvais" sans que le "bon" ait la sensation de s'ennuyer ? Les deux cas de figure sont à prendre à compte.
Nonobstant les dispositions de l'examinateur à l'épreuve orale de français du bac où, là aussi d'ailleurs, l'hétérogénéité s'installe, je pose ces questions à tout le monde.
Quant à L'étranger, ce que je voudrais entrevoir, quand j'en parle avec un élève, c'est ce que ce roman dit sur l'homme, le bonheur, la justice, et pas si le héros entre dans telle ou telle catégorie. Idem pour Bel-Ami, pour le Voyage. Ces catégories sont d'excellents outils pour apprendre... à ne pas lire les textes.
Cependant, puisqu'ils passent un examen à la fin de l'année et que leurs correcteurs, dans l'ensemble, attendent qu'ils puissent caractériser le texte (idem pour l'écrit d'ailleurs), quoi que j'en pense, je les y prépare et la question de savoir si Meursault est absurde, et en quel sens on peut le dire, me paraît tout à fait légitime. Simplement, elle est secondaire.
- Tem-toGrand sage
elpenor a écrit:Camus dit lui-même que l'Etranger se comprend dans la trilogie théorique (il insiste): Le Mythe de Sisyphe - L'Etranger - Caligula. Je comprends que l'on veuille faire des liens avec d'autres oeuvres (et c'est légitime), mais du point de vue de la compréhension du texte, dans une démarche critique, je m'en tiens à l'organisation voulue par Camus.Iphigénie a écrit:Oui mais si tu prends la totalité Étranger+ La peste?On ne peut pas isoler les toutes dernières lignes de l'ensemble du texte. L'Etranger, dit Camus, est un texte théorique: il se comprend dans sa totalité.Je suis bien d'accord: en cours, mon souci est de montrer, sans cesse, l'intérêt existentiel du roman pour les élèves.nlm76 a écrit:Pfff... Le lycéen lambda n'a pas besoin de ces étiquettes-là ; il a besoin de comprendre le sens des mots "blême, évêque, galant, défaillir..." il a besoin du vocabulaire qui importe : celui de la littérature, et non celui de l'analyse littéraire.Petitfils a écrit:Je comprends la réaction d'elpénor et je serai heureux de retrouver le fil dont il parle. Les étiquettes sont simplistes, c'est bien évident. Mais elles sont simplistes pour les universitaires desquels on attend leur dépassement, pas pour le lycéen lambda. Il ne s'agit pas de mépriser les élèves mais tout dépend du niveau de la classe. Ces étiquettes simplettes ont au moins le mérite de donner des repères. Ce débat est aussi complexe qu'est la gageure de faire cours face aux élèves d'une classe dont le niveau est aussi hétérogène qu'il peut l'être aujourd'hui. Comment voulez-vous faire progresser le "bon" sans perdre totalement le "mauvais" en cours de route ? Comment voulez-vous faire progresser le "mauvais" sans que le "bon" ait la sensation de s'ennuyer ? Les deux cas de figure sont à prendre à compte.
Nonobstant les dispositions de l'examinateur à l'épreuve orale de français du bac où, là aussi d'ailleurs, l'hétérogénéité s'installe, je pose ces questions à tout le monde.
Quant à L'étranger, ce que je voudrais entrevoir, quand j'en parle avec un élève, c'est ce que ce roman dit sur l'homme, le bonheur, la justice, et pas si le héros entre dans telle ou telle catégorie. Idem pour Bel-Ami, pour le Voyage. Ces catégories sont d'excellents outils pour apprendre... à ne pas lire les textes.
Cependant, puisqu'ils passent un examen à la fin de l'année et que leurs correcteurs, dans l'ensemble, attendent qu'ils puissent caractériser le texte (idem pour l'écrit d'ailleurs), quoi que j'en pense, je les y prépare et la question de savoir si Meursault est absurde, et en quel sens on peut le dire, me paraît tout à fait légitime. Simplement, elle est secondaire.
Bravo, je vous ai suivi et je crois que tous ensemble, nous (surtout vous) sommes arrivés à une conclusion intelligente.
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