- Mysterious-skyNiveau 1
Bonjour à tous,
J'ai obtenu ma licence LLCE Anglais avec mention quand j'avais 21 ans. J'ai toujours voulu être prof depuis le lycée, mais je n'ai pas poursuivi dans le master car je ne me sentais pas "capable". Par cela j'entends que je suis quelqu'un d'assez réservé, que j'ai le trac pour l'oral, que je stresse souvent outre mesure pour pas grand chose, et enfin par dessus tout : je n'ai pas confiance en moi.
Aujourd'hui, je vais sur mes 25 ans et quand je vois mes anciens camarades qui ont fait leur première rentrée, je sens réellement que je suis passée à côté de là où je devrais être. Je pense que j'ai eu peur, de ne pas être à la hauteur, d'échouer, de ne pas être assez compétente.
Je me pose la question de reprendre le master.. Mais est-ce qu'il n'est pas trop tard après avoir effectué la licence il y a 4 ans?
Est-ce qu'on peut être un bon professeur en étant comme moi, et si non, comment faire pour changer mon comportement?
L'anglais me tient tellement à coeur que je me sens totalement désemparée car le seul problème est moi-même..
Merci d'avance pour vos avis et conseils..
J'ai obtenu ma licence LLCE Anglais avec mention quand j'avais 21 ans. J'ai toujours voulu être prof depuis le lycée, mais je n'ai pas poursuivi dans le master car je ne me sentais pas "capable". Par cela j'entends que je suis quelqu'un d'assez réservé, que j'ai le trac pour l'oral, que je stresse souvent outre mesure pour pas grand chose, et enfin par dessus tout : je n'ai pas confiance en moi.
Aujourd'hui, je vais sur mes 25 ans et quand je vois mes anciens camarades qui ont fait leur première rentrée, je sens réellement que je suis passée à côté de là où je devrais être. Je pense que j'ai eu peur, de ne pas être à la hauteur, d'échouer, de ne pas être assez compétente.
Je me pose la question de reprendre le master.. Mais est-ce qu'il n'est pas trop tard après avoir effectué la licence il y a 4 ans?
Est-ce qu'on peut être un bon professeur en étant comme moi, et si non, comment faire pour changer mon comportement?
L'anglais me tient tellement à coeur que je me sens totalement désemparée car le seul problème est moi-même..
Merci d'avance pour vos avis et conseils..
- MariouskaNiveau 1
Bonjour Mysterous sky,
Pour ce qui est des études, il n'est jamais trop tard, surtout avec le nouveau Capes car tu passeras ton M2 en faisant ton stage. Cela permet de gagner un peu de temps. Même si cela complique le stage (mais c'est une autre histoire )
Pour ce qui est du ton autre questionnement, il est plus difficile de répondre. J'ai moi aussi une personnalité timide et je manquais d assurance. J'ai suivi une thérapie pendant quelques années et cela m'a permis d'être plus assurée, d'avoir confiance en moi. C'est un processus long qui demande des efforts mais qui pour moi a été payant.
Devenir prof m'a aidé à sortir de ma coquille mais cela aussi m'a demandé des efforts et a causé pas mal de souffrances au début. J'en suis à ma 4e année et je me sens beaucoup plus en confiance. J'ai toujours un certain trac mais je pense que cela n'est pas rare chez les collègues. C'est normal. Une fois le cours lancé, on y pense plus
Il faut être bien conscient cependant que pour quelqu'un de sensible ou fragile, ce métier peut etre extenuant et destructeur. Les élèves ne sont pas des anges, ils cherchent à nous déstabiliser. Il faut savoir ne rien prendre personnellement et mettre beaucoup de distance entre soi même et sa fonction de professeur. C'est d'autant plus compliqué quand on est un peu bancal dans ses baskets...
Je ne cherche pas à te décourager. Devenir professeur peut-être l'occasion pour toi d'évoluer. Mais cela peut aussi ne pas du tout te convenir.
Pour ce qui est des études, il n'est jamais trop tard, surtout avec le nouveau Capes car tu passeras ton M2 en faisant ton stage. Cela permet de gagner un peu de temps. Même si cela complique le stage (mais c'est une autre histoire )
Pour ce qui est du ton autre questionnement, il est plus difficile de répondre. J'ai moi aussi une personnalité timide et je manquais d assurance. J'ai suivi une thérapie pendant quelques années et cela m'a permis d'être plus assurée, d'avoir confiance en moi. C'est un processus long qui demande des efforts mais qui pour moi a été payant.
Devenir prof m'a aidé à sortir de ma coquille mais cela aussi m'a demandé des efforts et a causé pas mal de souffrances au début. J'en suis à ma 4e année et je me sens beaucoup plus en confiance. J'ai toujours un certain trac mais je pense que cela n'est pas rare chez les collègues. C'est normal. Une fois le cours lancé, on y pense plus
Il faut être bien conscient cependant que pour quelqu'un de sensible ou fragile, ce métier peut etre extenuant et destructeur. Les élèves ne sont pas des anges, ils cherchent à nous déstabiliser. Il faut savoir ne rien prendre personnellement et mettre beaucoup de distance entre soi même et sa fonction de professeur. C'est d'autant plus compliqué quand on est un peu bancal dans ses baskets...
Je ne cherche pas à te décourager. Devenir professeur peut-être l'occasion pour toi d'évoluer. Mais cela peut aussi ne pas du tout te convenir.
- Dragonfly_profNiveau 2
Bonjour Mysterious-sky
En te lisant je me retrouve dans ton parcours. Je vais t'expliquer comment j'ai avancé jusqu'au métier d'enseignante si cela peut t'aider (ou pas ..)
Très tard j'ai décidé de faire prof d'anglais (après le bac, lors de ma première année de LLCE voire même au cours de la deuxième ..) Il était hors de question que je fasse un master car comme toi je ne m'en sentais pas capable du tout.
Je vais raccourcir le récit ;-)
Après avoir lamentablement échoué 2 fois au CAPES externe ( jamais admissible à l'oral), je me suis demandée si le métier d'enseignant me correspondrait. Je suis aussi très stressée de tout, pas timide pour autant. J'ai décidé du coup de devenir surveillante, ça me rapprochait des élèves dans un premier temps. Au bout de deux ans et demi, je me suis dit qu'il fallait que je me lance dans l'enseignement, ça me démangeait de ne pas être à la place des profs, j'ai eu envie de plus que de surveiller les élèves.
J'ai donc commencé les remplacements, et malgré une première année "mouvementé", les élèves m'ayant testée une bonne partie de l'année, j'ai adoré enseigner. Puis est venu le moment où le gouvernement a décidé de changer les conditions du concours: il faut un master pour passer le CAPES. Génial ! J'étais ravie ( *** total ironie***, bien sur !)
Pas le choix, 6 ans après avoir quitté la fac, j'y suis retournée, pour deux années de Master Pro. Et aujourd'hui, me voilà depuis juin diplômée d'un Master, (avec mention, alors que je n'en ai jamais eu ni au bac, ni en Licence. Ce n'est pas pour me jeter des fleurs, juste pour te dire que tout est possible).
Il n'y a pas de parcours parfait, ni d'erreurs de parcours. Il ne faut pas non plus se comparer aux autres. Je viens de faire un remplacement de 3 semaines en lycée pro où j'ai croisé de jeunes professeurs de 23 / 24 ans. Je me suis dit qu'à leur âge je n'étais nullement capable de savoir si j'avais la force ou l'envie d'enseigner et encore moins dans un lycée où l'écart d'âge est réduit entre toi et les élèves. Je trouvais ça courageux de leur part.
Je pense que tester un remplacement ou deux (si c'est possible sans Master) serait un bon moyen pour toi de savoir si c'est le métier qu'il te faut. (car si j'ai bien compris tu n'as pas encore enseigné?) On ne peut pas savoir tant qu'on a pas essayé. Et si les débuts peuvent être difficiles, il faut aussi persévérer car les lèves te le rendent bien, même les plus "coriaces" chaque petite victoire d'apprentissage compte.
Je rejoins Mariouska dans le sens où il faut avoir un bon recul entre soi même et l'enseignante que tu seras et ne rien prendre personnellement. Ca s'apprend.
Voilà, je pourrais continuer mais j'arrête mon roman là. Si tu as besoin, n'hésite pas. Entre prof on se sert les coudes et surtout sur ce forum !
En te lisant je me retrouve dans ton parcours. Je vais t'expliquer comment j'ai avancé jusqu'au métier d'enseignante si cela peut t'aider (ou pas ..)
Très tard j'ai décidé de faire prof d'anglais (après le bac, lors de ma première année de LLCE voire même au cours de la deuxième ..) Il était hors de question que je fasse un master car comme toi je ne m'en sentais pas capable du tout.
Je vais raccourcir le récit ;-)
Après avoir lamentablement échoué 2 fois au CAPES externe ( jamais admissible à l'oral), je me suis demandée si le métier d'enseignant me correspondrait. Je suis aussi très stressée de tout, pas timide pour autant. J'ai décidé du coup de devenir surveillante, ça me rapprochait des élèves dans un premier temps. Au bout de deux ans et demi, je me suis dit qu'il fallait que je me lance dans l'enseignement, ça me démangeait de ne pas être à la place des profs, j'ai eu envie de plus que de surveiller les élèves.
J'ai donc commencé les remplacements, et malgré une première année "mouvementé", les élèves m'ayant testée une bonne partie de l'année, j'ai adoré enseigner. Puis est venu le moment où le gouvernement a décidé de changer les conditions du concours: il faut un master pour passer le CAPES. Génial ! J'étais ravie ( *** total ironie***, bien sur !)
Pas le choix, 6 ans après avoir quitté la fac, j'y suis retournée, pour deux années de Master Pro. Et aujourd'hui, me voilà depuis juin diplômée d'un Master, (avec mention, alors que je n'en ai jamais eu ni au bac, ni en Licence. Ce n'est pas pour me jeter des fleurs, juste pour te dire que tout est possible).
Il n'y a pas de parcours parfait, ni d'erreurs de parcours. Il ne faut pas non plus se comparer aux autres. Je viens de faire un remplacement de 3 semaines en lycée pro où j'ai croisé de jeunes professeurs de 23 / 24 ans. Je me suis dit qu'à leur âge je n'étais nullement capable de savoir si j'avais la force ou l'envie d'enseigner et encore moins dans un lycée où l'écart d'âge est réduit entre toi et les élèves. Je trouvais ça courageux de leur part.
Je pense que tester un remplacement ou deux (si c'est possible sans Master) serait un bon moyen pour toi de savoir si c'est le métier qu'il te faut. (car si j'ai bien compris tu n'as pas encore enseigné?) On ne peut pas savoir tant qu'on a pas essayé. Et si les débuts peuvent être difficiles, il faut aussi persévérer car les lèves te le rendent bien, même les plus "coriaces" chaque petite victoire d'apprentissage compte.
Je rejoins Mariouska dans le sens où il faut avoir un bon recul entre soi même et l'enseignante que tu seras et ne rien prendre personnellement. Ca s'apprend.
Voilà, je pourrais continuer mais j'arrête mon roman là. Si tu as besoin, n'hésite pas. Entre prof on se sert les coudes et surtout sur ce forum !
- aanjaliNiveau 4
Dragonfly_prof a écrit:Il n'y a pas de parcours parfait, ni d'erreurs de parcours. Il ne faut pas non plus se comparer aux autres. Je viens de faire un remplacement de 3 semaines en lycée pro où j'ai croisé de jeunes professeurs de 23 / 24 ans. Je me suis dit qu'à leur âge je n'étais nullement capable de savoir si j'avais la force ou l'envie d'enseigner et encore moins dans un lycée où l'écart d'âge est réduit entre toi et les élèves. Je trouvais ça courageux de leur part.
Je pense que tester un remplacement ou deux (si c'est possible sans Master) serait un bon moyen pour toi de savoir si c'est le métier qu'il te faut. (car si j'ai bien compris tu n'as pas encore enseigné?) On ne peut pas savoir tant qu'on a pas essayé. Et si les débuts peuvent être difficiles, il faut aussi persévérer car les lèves te le rendent bien, même les plus "coriaces" chaque petite victoire d'apprentissage compte.
Bonjour ! Je ne peux qu'aller dans le sens de Dragonfly_prof, surtout pour ce qui est de se tester en remplacement pour voir si le métier d'enseignant est vraiment fait pour toi. Se confronter à la réalité t'aidera probablement à faire ton choix, voir comment s'organiser... j'apprends encore beaucoup chaque année comme cela.
Il n'y a pas qu'un seul chemin pour devenir prof, j'ai des collègues qui sont arrivés dans la profession de façons toutes différentes. Pour ma part, je ne suis pas titulaire et je souhaite passer le concours interne dans quelques années.
Bonne chance !
- ErgoDevin
Quand j'ai passé certains oraux d'entraînement au CAPES, mes profs ont un peu paniqué: le contenu était correct mais alors ma posture était catastrophique (contact visuel quasiment inexistant, voix très basse etc.). Or, le jour de l'oral, je n'ai pas eu ces problèmes-là parce que ce sont des problèmes que j'ai face aux gens que je connais et que j'ai peur de décevoir -- face à un jury que je ne revois jamais de ma vie, je m'en fiche.Mysterious-sky a écrit:Bonjour à tous,
J'ai obtenu ma licence LLCE Anglais avec mention quand j'avais 21 ans. J'ai toujours voulu être prof depuis le lycée, mais je n'ai pas poursuivi dans le master car je ne me sentais pas "capable". Par cela j'entends que je suis quelqu'un d'assez réservé, que j'ai le trac pour l'oral, que je stresse souvent outre mesure pour pas grand chose, et enfin par dessus tout : je n'ai pas confiance en moi.
L'année de T1, ma principale-adjointe s'est inquiétée car elle me trouvait très réservée et elle craignait que je sois isolée (dans un établissement où il ne fallait pas l'être) mais j'ai rapidement trouvé une interlocutrice (une des CPE) et me suis petit à petit ouverte aux autres également. En classe, le problème ne s'est jamais posé face aux élèves -- ç'a même été une découverte pour moi de voir qu'il y avait un endroit où je me sentais sûre de moi (et un vrai plaisir, du coup !).
Bien sûr, c'est un témoignage personnel qui n'a pas valeur de généralité -- mais on peut avoir des surprises.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- klaus2Habitué du forum
Une min-psychothérapie peut aider, parce que le manque de confiance en soi, la timidité, être réservé, se stresser, ce n'est pas héréditaire, c'est dû à la confiance insuffisante et à l'affection peu marquée témoignée (donc mal) par les parents, cela n'a rien à voir avec les capacités. On ne naît pas ainsi. Et les parents peuvent avoir été bons, si notre ressenti a été négatif, c'est pareil. Le problème, c'est qu'on ne se rend pas compte des causes et donc des solutions possibles. Osez voir un psy, cela peut être très bénéfique !
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Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- Mysterious-skyNiveau 1
Merci beaucoup pour vos messages qui sont pour moi très encourageants!
J'ai décidé de me lancer, l'année prochaine je m'inscris au Master MEEF. Je suis motivée, et je sais au fond de moi que c'est ma voie, donc je ferai tout pour y arriver.
Pour ce qui est de mon manque de confiance en moi, j'ai plusieurs mois avant de commencer le master pour essayer de minimiser ce problème! Alors je vais partir à l'étranger, voire tenter d'avoir une première expérience dans l'enseignement, et j'espère que ça portera ses fruits!
J'ai décidé de me lancer, l'année prochaine je m'inscris au Master MEEF. Je suis motivée, et je sais au fond de moi que c'est ma voie, donc je ferai tout pour y arriver.
Pour ce qui est de mon manque de confiance en moi, j'ai plusieurs mois avant de commencer le master pour essayer de minimiser ce problème! Alors je vais partir à l'étranger, voire tenter d'avoir une première expérience dans l'enseignement, et j'espère que ça portera ses fruits!
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