Qui a déjà testé l'Evaluation Par Contrat de Confiance (EPCC) ?

Bonjour,

Hier en concertation notre CDE nous "propose" de mette en place l'évaluation par contrat de confiance, en plus de la réforme ... Comme si nous n'avions que cela à faire
Il a même réussi à faire venir André Antibi, en personne, pour nous en parler ...

J'aimerais savoir si certains d'entre-vous avaient déjà expérimenté cette méthode.
Quels sont les points positifs, négatifs ?
Est-ce chronophage ?
À quel public s'adresse cette méthode ?  
Enfin bref, toutes vos remarques sont les bienvenues !

Merci !

Qu'est-ce?

Comme à Darty.

C'est le dada de ma hiérarchie, et c'est complètement bidon. Ce type est à la limite de l'imposture. D'ailleurs, il se déplace avec sa valise de bouquins et les fourgue pendant la pause.

J'ai trouvé un truc sur la question, qui commence assez mal :

Cette démarche s’insert tout naturellement dans le cadre de notre mission
d’enseignant : former et non sélectionner.

Source : http://mclcm.free.fr/documents/060124_EPCC.pdf






Si je comprends bien, c'est en fait ni plus ni moins que les fiches de révision que j'ai pris l'habitude de donner à mes élèves, et qu'ils réclament à cor et à cri. Sauf que dans les fiches en question, je mets tout. Tous les termes qu'il faut savoir "orthographier, définir et utiliser" (40 mots pour le contrôle à venir pour mes secondes ), les concepts, etc; C'est simplement une check-list, je ne vois pas l'intérêt du titre ronflant

Ha, je trouve ça plus loin :

Lorsque l’on passe du système d’évaluation usuel à ce système, on peut
inconsciemment, au début en tout cas, donner un programme de révision trop volumineux

Okeyyy  


Je préfère mon système : pour les classes qu'il faut secouer, une interro à chaque cours, cinq questions/cinq minutes/cinq points.
1ere interro, lundi : 13 élèves ont zéro, seulement cinq ont la moyenne, aucun n'a 5.
2e contrôle, jeudi : 15 ont 5, seuls cinq n'ont pas la moyenne.
3e contrôle, vendredi : tous ont la moyenne, 17 ont 5.

Ils seront au point pour la rentrée

Et comme mes 5^e en leur temps, mes 2^ndes découvrent avec émerveillement qu'apprendre son cours, c'est quand même vachement bien

On est en présence d’une forme de crainte chez l’enseignant d’échapper à la constante
macabre.

:shock:

Espèce de zorcharte.

Il convient donc de préciser aux élèves en début d’année scolaire, quelques règles
essentielles de rédaction et de les rappeler si besoin avant chaque contrôle.

Ho ben on n'y avait pas pensé

Ça consiste à donner à l'avance le contenu de l'évaluation.

Cath a écrit:Ça consiste à donner à l'avance le contenu de l'évaluation.

Hihi, c'est ce que j'ai dit aux secondes jeudi :

"Dans mon infinie bonté, je vous ai déjà donné les sujets possibles du DS de la rentrée, et les réponses avec.
- Oussa M'sieur?!
- ...ça s'appelle le cours."

Rendash a écrit:Qu'est-ce?

C'est pour éviter la fameuse "constante macabre".

En gros trois étapes:
- donner les objectifs des séquences et les points sur lesquels l'élève va être évalué
( tu parles d'une nouveauté !)
- faire une pré-évaluation pour voir les points non compris
- faire l'évaluation, tout en gardant bien dans l'idée de ne pas avoir de trop bonnes notes ni de très faibles

Ce qui me gêne, c'est de partir du postulat que nous voulons absolument faire échouer nos élèves en les piégeant lors des évaluations. Une fois de plus, nous sommes toujours vus comme des affreux Jojos qui ne veulent que faire le mal autour d'eux !

( Je ne remets pas le lien pdf car Rendash l'a déjà fait, merci au passage ! )

Je me rappelle de posts assez anciens parlant d'Antibi et de ce "contrat de confiance".
Ce monsieur partait du principe que les enseignants sont de gros vicieux quand ils évaluent et cherchent forcément a piéger les élèves où à faire des contrôles irréalisables dans le temps demandé.

Rendash a écrit:J'ai trouvé un truc sur la question, qui commence assez mal :

Cette démarche s’insert tout naturellement dans le cadre de notre mission
d’enseignant : former et non sélectionner.

Source : http://mclcm.free.fr/documents/060124_EPCC.pdf

J'aime bien la question réservée à "l'élève Musclor" dans "les 10 pièges à neutraliser".
Je ne reviendrai pas sur la notion de constante macabre qui m’insupporte au plus haut point!

titus06 a écrit:Je me rappelle de posts assez anciens parlant d'Antibi et de ce "contrat de confiance".
Ce monsieur partait du principe que les enseignants sont de gros vicieux quand ils évaluent et cherchent forcément a piéger les élèves où à faire des contrôles irréalisables dans le temps demandé.

Rendash a écrit:J'ai trouvé un truc sur la question, qui commence assez mal :

Cette démarche s’insert tout naturellement dans le cadre de notre mission
d’enseignant : former et non sélectionner.

Source : http://mclcm.free.fr/documents/060124_EPCC.pdf

J'aime bien la question réservée à "l'élève Musclor" dans "les 10 pièges à neutraliser".
Je ne reviendrai pas sur la notion de constante macabre qui m’insupporte au plus haut point!

Sa conférence assommante ne consiste qu'en ça. C'est à la limite du supportable, surtout quand les collègues opinent.

L'expression "contrat de confiance" n'a aucun sens. La confiance, c'est justement ce qui ne peux exister que sans contrat.

C'est pas faux a écrit:

titus06 a écrit:Je me rappelle de posts assez anciens parlant d'Antibi et de ce "contrat de confiance".
Ce monsieur partait du principe que les enseignants sont de gros vicieux quand ils évaluent et cherchent forcément a piéger les élèves où à faire des contrôles irréalisables dans le temps demandé.

Rendash a écrit:J'ai trouvé un truc sur la question, qui commence assez mal :

Cette démarche s’insert tout naturellement dans le cadre de notre mission
d’enseignant : former et non sélectionner.

Source : http://mclcm.free.fr/documents/060124_EPCC.pdf

J'aime bien la question réservée à "l'élève Musclor" dans "les 10 pièges à neutraliser".
Je ne reviendrai pas sur la notion de constante macabre qui m’insupporte au plus haut point!

Sa conférence assommante ne consiste qu'en ça. C'est à la limite du supportable, surtout quand les collègues opinent.

Peux-tu résumer, sans nous assommer, l'essentiel de ses propos    ?

Laotzi a écrit:L'expression "contrat de confiance" n'a aucun sens. La confiance, c'est justement ce qui ne peux exister que sans contrat.

Vilain prof qui ne fait rien qu'à vouloir piéger les malheureux chercheurs-sociologues-révolutionnaires-défenseurs de lintérédézenfants

À mon avis, Antibi n'a jamais enseigné dans le secondaire ou alors il y a 30 ans.
Aujourd'hui, lorsque mon paquet de copies atteint péniblement la moyenne je suis contente. Je n'ai pas l'impression de piéger mes élèves lors des évaluations et je ne vois pas pourquoi je gratifierai d'une bonne note l'élève qui n'a pas bossé son cours sous prétexte qu'un gugusse a décidé un jour que tous les profs étaient des s*****

- Je conteste cette constante macabre qu'il condamne avec tant de malice.
- J'ai essayé sans tout reprendre mais en m'en approchant le plus possible. Je trouve l'idée intéressante mais les élèves n'ont pas été réceptifs.

Le principe des EPCC est de récompenser l'élève méritant qui a appris par coeur les formules, les méthodes, j'ose dire les incantations rituelles. Comme si la compréhension d'une matière se résumait à quelques recettes...

André Antibi a dirigé un certain temps les épreuves orale de maths de la filière MP du "concours commun polytechnique", une banque d'une trentaine d'écoles d'ingénieurs (les anciennes "ENSI").

Les oraux de maths fonctionnent depuis son passage sur le principe des EPCC. Chaque élève tire une planche comportant 2 exercices :
- 1 exo sur 8 points, issu d'un poly largement diffusé par les CCP, comportant de l'ordre de 120 exos corrigés hyper classiques ;
- 1 exo sur 12 points, original.
Ainsi un élève qui aura bien potassé son poly est à peu près sûr d'avoir 8/20, car il est assuré d'avoir un des fameux 120 exercices (verbatim, mêmes applications numériques, etc.).

Sur le principe, récompenser le brave gars sans imagination mais studieux, j'adhère.

Après... Je croyais que nous les profs, à tous les niveaux, on avait déjà l'habitude de donner des sujets variés, de difficulté croissante, permettant d'obtenir un bon gradient de notes avec une amplitude maximale... Fichtre, encore un qui affirme qu'on fait mal notre taf' ?

Une EPCC c'est bien gentil, mais on ne va pas non plus vérifier toute l'année si nos élèves sont capables de sauter un obstacle de 30cm... Si on ne monte pas un peu la barre alors ils resteront à se contenter de ces 30cm.

Il me semble que le terme "contrat de confiance" est surtout censé regagner celle des parents (et des élèves), qui croient que nous sommes d'immondes tortionnaires de leurs petits génies incompris. Du genre "ouf il a eu son 8/20, son avenir est assuré".

J'ai testé l'EPCC une année durant, puis arrêté. Redonner une 2e fois le même exercice, ou prévenir du sujet à l'avance, c'est contraire à la formation d'un esprit curieux, c'est du bachotage stérile.

Bien sûr il faut tester les connaissances élémentaires, mais n'oublions pas de former nos élèves à s'attendre à tout (dans la limite du programme et du raisonnable, bien sûr). C'est la clé de la formation de futurs adultes éclairés.

Merci pour vos contributions, je vais travailler mes arguments !

7 pages de réflexions sur la question:
https://www.neoprofs.org/t76949-les-notes-precipitent-elles-les-eleves-dans-lechec-scolaire-girard-vs-antibi

La constante macabre, ce n'est pas son invitation à venir pontifier, lancée par un ancien cancre devenu cancre en chef ?

Un de mes souvenirs d'hilarité : une conférence de Philippe Watrelot sur l'évaluation, donnée aux doctorants contractuels de Paris IV il y a quelques années. Trois heures (si si) sur Antibi, le contrat de confiance, les vilains contrôles auxquels on ne peut avoir 20 et qui piègent les élèves.
On a bien rigolé, il l'a assez mal pris.

Le dessin qui illustre la couverture de son livre dit tout le respect que Monsieur Antibi a pour nous, petits professeurs :



Remercions-le, car il condescend à parler aux sadiques minables, aigris et ratés que nous sommes, afin de nous guider sur la voie du Bien.