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- ernestinNiveau 2
Oui, je suis tout à fait d'accord. Le fond du problème ce sont les classes d'aujourd'hui, ou de maintenant, mais plutôt c'est que le contenu académique est la partie émergée de l'iceberg dans la façon de faire cours (voir même quotité négligeable).Dalva a écrit:J'ajoute quand même, au cas où cela n'aurait pas été clair dans mon précédent message, que je distingue la situation du professeur dont il est question ici de son choix d'enseigner.
1) Je m'insurge contre le fait que l'on recrute autant de contractuels, par tous les moyens imaginables, et sans se soucier de savoir s'ils auront la moindre capacité, non pas à enseigner, mais à faire face à une classe d'aujourd'hui.
Malheureusement c'est vrai. Mais cette histoire de charisme, c'est prendre des vessies pour des lanternes. 1) Règlement 2) se référer au point 2). Quand une classe a décidé de te foutre le bordel, que veux tu que le charisme vienne faire là dedans ? Être Brad Pitt n'y changera rien... C'est le professeur qui en général fixe mal ses limites (elles sont trop floues et comme les gosses s'engouffrent systématiquement dans n'importe quelle faille pour se démontrer qu'ils sont plus malins que le représentant de l'autorité en face... Comportement malheureusement imbécile mais trop répandu)
2) Je trouve tout à fait inacceptable le comportement de la classe qui, quel que soit l'adulte qu'elle a en face d'elle (ou presque), n'est aucune fondée à se comporter comme un troupeau d'animaux en rut.
Il faut bien reconnaître cependant qu'entre les désirs et la réalité, il y a un pas. Et c'est malheureusement vrai, sans une certaine part d'autorité (ou de charisme ? ou comme vous voudrez appeler ce qui fait qu'en classe, on travaille et on écoute le professeur), face à des ados, on a rarement le dernier mot.
Alors là par contre... C'est une contre-vérité... On connaît des agrégés de maths frais émoulus de l'ENS qui raccrochent les gants après une année en collège... Je ne pense pas que la qualité académique d'un candidat soit de nature à modifier le cours des choses. Les élèves d'aujourd'hui n'ont pas la capacité à apprécier le contenu qu'on leur fournit et de toutes façons ce n'est pas à eux de le faire, chacun à sa place. Tu ne peux pas me faire croire qu'une classe qui chahute et à même d'émettre le moindre avis critique fondé sur des notions qu'ils maîtrisent, pour la plupart, mal.D'un autre côté, plus le contenu est là, moins l'autorité semble nécessaire (enfin, pas la même autorité). D'où le retour au point numéro 1. Ça me semble couler de source, mais bon.
- keroGrand sage
Cripure a écrit:Oh ! Alors il y a des méthodes pour gérer une classe, quelle qu'elle soit ?kero a écrit:ça demeure quelqu'un qui manque des méthodes pour gérer ses classes
Évidemment, qu'il y a des méthodes (comment accueillir une classe, comment la mettre au travail, comment sanctionner, comment gérer une situation de conflit... Peu de personnes improvisent de la "bonne" manière. Moi, ce n'était pas le cas dès le tout début. Nous sommes nombreux. Particulièrement au collège). Ça ne veut pas dire que toute méthode fonctionne avec toutes les classes. Cela dit, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont quand même, dans 99% des cas, récurrents.
Cripure a écrit:Mais pourquoi son inventeur n'a-t-il pas publié sa découverte ? A cette heure, il se ferait des nouilles, et des nouilles, et des nouilles encore !
Il y a beaucoup de publications sur le sujet. Par exemple, le livre de Jean-Claude Richoz. (http://www.amazon.fr/Gestion-classes-d%C3%A9l%C3%A8ves-difficiles-Jean-claude/dp/2828911306). Livre tout à fait intéressant.
Personnellement, j'ai préféré développer mes propres méthodes d'abord (problème -> solution) avant d'aborder la littérature existante (ça a dû prendre 2/3 ans pour mettre en place ma manière de faire). La lecture du livre cité n'a fait qu'enrichir tout cela.
- User5899Demi-dieu
kero a écrit:Cripure a écrit:Oh ! Alors il y a des méthodes pour gérer une classe, quelle qu'elle soit ?kero a écrit:ça demeure quelqu'un qui manque des méthodes pour gérer ses classes
Évidemment, qu'il y a des méthodes (comment accueillir une classe, comment la mettre au travail, comment sanctionner, comment gérer une situation de conflit... Peu de personnes improvisent de la "bonne" manière. Moi, ce n'était pas le cas dès le tout début. Nous sommes nombreux. Particulièrement au collège). Ça ne veut pas dire que toute méthode fonctionne avec toutes les classes. Cela dit, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont quand même, dans 99% des cas, récurrents.Cripure a écrit:Mais pourquoi son inventeur n'a-t-il pas publié sa découverte ? A cette heure, il se ferait des nouilles, et des nouilles, et des nouilles encore !
Il y a beaucoup de publications sur le sujet. Par exemple, le livre de Jean-Claude Richoz. (http://www.amazon.fr/Gestion-classes-d%C3%A9l%C3%A8ves-difficiles-Jean-claude/dp/2828911306). Livre tout à fait intéressant.
Personnellement, j'ai préféré développer mes propres méthodes d'abord (problème -> solution) avant d'aborder la littérature existante (ça a dû prendre 2/3 ans pour mettre en place ma manière de faire). La lecture du livre cité n'a fait qu'enrichir tout cela.
Mais alors, comment se peut-il qu'il existe encore des enseignants en difficulté et des chahuts sporadiques ?
- keroGrand sage
ernestin a écrit:Une classe d'ado qu'on ne cadre pas déborde forcément
Si un élève est insolent avec son professeur c'est qu'il est mal élevé, non ? La situation décrite ressemble plus à une prise de pouvoir par des ados immatures et désagréables qu'à une vraie « faute » du professeur.
Les deux constatations ne sont pas nécessairement contradictoires.
Oui, il s'agit sans doute d'une classe pleine d'élèves qui ont un comportement déplacé.
Et oui, il s'agit sans doute d'un enseignant qui ne sait pas cadrer sa classe. Au vu de ce qui est raconté, ça me semble évident. En 5 ans d'enseignement au collège, et parfois dans des coins bien durs, je n'ai jamais permis qu'une situation dérape au point que des élèves sortent et rentrent comme ils veulent de mon cours.
ernestin a écrit:Le fait qu'il soit contractuel leur sert de blanc seing pour foutre le bazar. C'est toujours plus facile de marginaliser un contractuel dont on sait le statut précaire plutôt qu'un prof « de la maison ».
Boarf. Il se fait maltraiter par les élèves parce qu'il est contractuel. Bah voyons. Ils ne savent même pas ce que c'est, un contractuel, en général. Et on le leur expliquerait, ils verraient pas très bien la différence. J'ai connu des contractuels qui se font obéir au doigt et à l'oeil et d'autres, qui sont complètement paumés. C'est, en fait, hors sujet.
ernestin a écrit:Je pourrai développer mais j'ai la flemme. Je pense qu'il serait bien de faire un front commun, si le collègue en question ne reçoit pas une solidarité totale et indivisible de l'équipe (direction + enseignants) ce n'est pas, à mon sens, envisageable qu'il puisse retourner la situation.
Faire front commun impliquerait que le collègue demande de l'aide, ce qui - si j'ai bien suivi - n'est pas le cas. Ou au contraire, que l'on aille vers lui alors qu'il n'a rien demandé. Justement, c'est ce que le collègue se demandait se faire ou pas au début de cette discussion.
ernestin a écrit:Bon courage, à mon avis il faut faire front commun et avant tout réguler les excès et sanctionner les contrevenants.
Évidemment. Mais le premier qui doit sanctionner, c'est le premier intéressé, c'est-à-dire le collègue bordélisé. Vu la situation, ce n'est clairement pas le cas. Ce qui nous ramène à la question précédente. Aller vers lui ou aller qu'il vienne demander de l'aide ? Et s'il n'en demande pas ?
- keroGrand sage
Cripure a écrit:Mais alors, comment se peut-il qu'il existe encore des enseignants en difficulté et des chahuts sporadiques ?
Bonne question.
Il y a probablement plusieurs réponses possibles...
L'une d'entre elles est que tout le monde n'a pas l'énergie de chercher des méthodes (ce n'est pas une critique: face à certaines situations, il faut être sacrément motivé pour le faire. J'ai eu cette motivation - pour je ne sais quelle raison -, je comprends que certains ne l'aient pas), puisque même si elles existent, se forger une manière de gérer les situations ne se fait pas en 3 jours/2 lectures. Ne restent dans le système que ceux qui passent cette étape. D'ailleurs, les enseignants en difficultés sont - je pense, en tout cas - dans l'immense majorité des nouveaux arrivants dans le métier.
En clair: ce n'est pas parce que des méthodes existent qu'il est facile de les développer et de les mettre en œuvre.
Le tout est compliqué par certains présupposés qui guident, faussement, l'entrée dans le métier de tellement de personnes... Comme l'idée que faire cours, c'est juste se mettre devant une classe et expliquer des choses. Ou comme l'idée que punir, c'est le mal. Toutes les formations officielles martellent que si on a des difficultés avec les élèves, c'est que le cours n'est pas assez "motivant", pas assez "mobilisateur". Forcément, ceux qui entendent ça, sans se poser plus de questions, partent sur le mauvais pied, alors qu'ils auraient juste besoin de savoir comment recadrer un élève qui fait n'importe quoi...
Je suis dans ma 5eme année d'enseignement en collège et je ne commence que maintenant - ou disons, depuis l'année dernière - à avoir le sentiment d'être vraiment à l'aise avec mes méthodes. Le moment le plus difficile a été, probablement, il y a deux ans, lorsque - en tant que TZR dans le 93 - j'ai atterri dans les collèges ZEP les plus durs que j'ai jamais eu à voir. Dans l'un d'entre eux, l'ambiance dans les couloirs était tellement violente (une vraie zone de non-droit) que j'avais parfois quelques appréhensions à y passer. J'ai eu droit à mon lot d'heures bordélisées, j'ai eu droit aux heures pendant lesquelles mon cours n'a pas avancé d'un iota. Mais j'ai toujours été persuadé qu'en améliorant ma manière de gérer chaque aspect de l'heure de classe, je parviendrai à dépasser ça. Et avec le temps, j'ai fini par savoir comment m'y prendre. Mais ça a demandé du travail. Un sacré travail.
Bon, je dérive...
- TazonNiveau 9
Là Kéro je crois que tu caricatures. Il y a des classes avec lesquelles tout se passe bien, et d'autres, par un phénomène mystérieux de psychologie de groupe, à cause aussi sans doute d'erreurs de prise en main, mais que diable, nous sommes humains, avec lesquelles le courant ne passe pas.
Et puis il y a des élèves super pénibles, qui souvent ont d'excellentes raisons de l'être* et sur lesquelles nous n'avons aucune prise, quel que soit notre charisme j'en ai eu mon lot. J'ai eu aussi mon lot, comme tout le monde, d'élèves pénibles avec des collègues qui ne l'étaient pas avec moi, ça peut venir d'un mot qu'on leur a dit une fois sans faire attention, d'une ressemblance avec quelqu'un qu'ils ont à la bonne, de je ne sais quoi même pas identifié. En tout cas avec des petits être aussi sensibles et cyclothymiques que des adolescents de collège, je ne me risquerais pas à affirmer que tout vient de la méthode de prise en charge défaillante du collègue. je dirais qu'il y a un tiers responsabilité-personnalité du prof, un tiers de responsabilité de l'équipe éducative (un gros tiers dans le cas qui nous occupe, pourquoi personne ne l'a briefé, et ne cherche à vérifier qu'il fait bien les choses?), un tiers pas de chance.
* petite anecdote : un élève que je n'ai pas fait de grosses bêtises, je m'exclame théâtralement"mais il n'a pas de parents lui!", et les collègues de répondre "ah ben en fait non,, sa mère est partie, son père est mort et sa grand-mère de 80 ans est pas mal dépassée" Merde.
Et puis il y a des élèves super pénibles, qui souvent ont d'excellentes raisons de l'être* et sur lesquelles nous n'avons aucune prise, quel que soit notre charisme j'en ai eu mon lot. J'ai eu aussi mon lot, comme tout le monde, d'élèves pénibles avec des collègues qui ne l'étaient pas avec moi, ça peut venir d'un mot qu'on leur a dit une fois sans faire attention, d'une ressemblance avec quelqu'un qu'ils ont à la bonne, de je ne sais quoi même pas identifié. En tout cas avec des petits être aussi sensibles et cyclothymiques que des adolescents de collège, je ne me risquerais pas à affirmer que tout vient de la méthode de prise en charge défaillante du collègue. je dirais qu'il y a un tiers responsabilité-personnalité du prof, un tiers de responsabilité de l'équipe éducative (un gros tiers dans le cas qui nous occupe, pourquoi personne ne l'a briefé, et ne cherche à vérifier qu'il fait bien les choses?), un tiers pas de chance.
* petite anecdote : un élève que je n'ai pas fait de grosses bêtises, je m'exclame théâtralement"mais il n'a pas de parents lui!", et les collègues de répondre "ah ben en fait non,, sa mère est partie, son père est mort et sa grand-mère de 80 ans est pas mal dépassée" Merde.
- archebocEsprit éclairé
kero a écrit:ernestin a écrit:Le fait qu'il soit contractuel leur sert de blanc seing pour foutre le bazar. C'est toujours plus facile de marginaliser un contractuel dont on sait le statut précaire plutôt qu'un prof « de la maison ».
Boarf. Il se fait maltraiter par les élèves parce qu'il est contractuel. Bah voyons. Ils ne savent même pas ce que c'est, un contractuel, en général. Et on le leur expliquerait, ils verraient pas très bien la différence.
Sur ce point spécifiquement, les élèves comprennent très vite qu'un contractuel cumule les fragilité car sans statut et sans ancrage. Déjà, souvent, c'est le prof qui arrive après la rentrée.
Dans une classe cette année, un élève s'est pris un aller simple chez le CPE avant même de s’asseoir, il avait saluer l'enseignant en entrant en classe : "Bonjour Monsieur BMP".
- keroGrand sage
Tazon a écrit:Là Kéro je crois que tu caricatures. Il y a des classes avec lesquelles tout se passe bien, et d'autres, par un phénomène mystérieux de psychologie de groupe, à cause aussi sans doute d'erreurs de prise en main, mais que diable, nous sommes humains, avec lesquelles le courant ne passe pas.
Mais là, c'est un autre sujet. Le courant peut ne pas passer, ça n'a pas nécessairement pour conséquence que ce soit le boxon. L'année dernière j'ai eu une classe, que je n'aimais pas, et qui ne m'aimait pas. J'ai essayé de casser cette ambiance à couper au couteau, mais rien à faire. Ils jouaient la provoc sans arrêt et je devais prendre sur moi pour ne pas entrer en colère chaque fois. Malgré ça, on pouvait faire cours. Quitte à être super dur avec eux. Et ce n'était vraiment pas des enfants de coeur. Je ne dis pas ça pour me jeter des fleures (à la même époque j'avais du mal avec une autre classe, "sympathique", mais super bordélique), mais simplement pour faire remarquer que dissipation d'une classe et climat de confiance sont loin d'être systématiquement corrélés.
archeboc a écrit:kero a écrit:ernestin a écrit:Le fait qu'il soit contractuel leur sert de blanc seing pour foutre le bazar. C'est toujours plus facile de marginaliser un contractuel dont on sait le statut précaire plutôt qu'un prof « de la maison ».
Boarf. Il se fait maltraiter par les élèves parce qu'il est contractuel. Bah voyons. Ils ne savent même pas ce que c'est, un contractuel, en général. Et on le leur expliquerait, ils verraient pas très bien la différence.
Sur ce point spécifiquement, les élèves comprennent très vite qu'un contractuel cumule les fragilité car sans statut et sans ancrage. Déjà, souvent, c'est le prof qui arrive après la rentrée.
Dans une classe cette année, un élève s'est pris un aller simple chez le CPE avant même de s’asseoir, il avait saluer l'enseignant en entrant en classe : "Bonjour Monsieur BMP".
Il a refait le coup après le passage chez le CPE ?
Parce que si ce n'est pas le cas, ça montre bien que quelqu'un au statut particulier peut parfaitement se faire respecter.
un tiers de responsabilité de l'équipe éducative (un gros tiers dans le cas qui nous occupe, pourquoi personne ne l'a briefé, et ne cherche à vérifier qu'il fait bien les choses?)
Donc, là, t'es en train d'expliquer que les enseignants d'un établissement doivent surveiller comment travaillent les collègues ?
- CasparProphète
archeboc a écrit:kero a écrit:ernestin a écrit:Le fait qu'il soit contractuel leur sert de blanc seing pour foutre le bazar. C'est toujours plus facile de marginaliser un contractuel dont on sait le statut précaire plutôt qu'un prof « de la maison ».
Boarf. Il se fait maltraiter par les élèves parce qu'il est contractuel. Bah voyons. Ils ne savent même pas ce que c'est, un contractuel, en général. Et on le leur expliquerait, ils verraient pas très bien la différence.
Sur ce point spécifiquement, les élèves comprennent très vite qu'un contractuel cumule les fragilité car sans statut et sans ancrage. Déjà, souvent, c'est le prof qui arrive après la rentrée.
Dans une classe cette année, un élève s'est pris un aller simple chez le CPE avant même de s’asseoir, il avait saluer l'enseignant en entrant en classe : "Bonjour Monsieur BMP".
Il y a des élèves qui savent ce qu'est un BMP??
- DanskaProphète
Botchan a écrit:Il y a des élèves qui savent ce qu'est un BMP??
Exactement la question que je me posais ! Déjà, un contractuel, les trois quarts ne savent pas, alors un BMP ? :shock:
- CasparProphète
Certains collègues ne connaissent pas non plus ce sigle d'ailleurs.
- User5899Demi-dieu
Non, c'est intéressant.kero a écrit:Cripure a écrit:Mais alors, comment se peut-il qu'il existe encore des enseignants en difficulté et des chahuts sporadiques ?
Bonne question.
Il y a probablement plusieurs réponses possibles...
L'une d'entre elles est que tout le monde n'a pas l'énergie de chercher des méthodes (ce n'est pas une critique: face à certaines situations, il faut être sacrément motivé pour le faire. J'ai eu cette motivation - pour je ne sais quelle raison -, je comprends que certains ne l'aient pas), puisque même si elles existent, se forger une manière de gérer les situations ne se fait pas en 3 jours/2 lectures. Ne restent dans le système que ceux qui passent cette étape. D'ailleurs, les enseignants en difficultés sont - je pense, en tout cas - dans l'immense majorité des nouveaux arrivants dans le métier.
En clair: ce n'est pas parce que des méthodes existent qu'il est facile de les développer et de les mettre en œuvre.
Le tout est compliqué par certains présupposés qui guident, faussement, l'entrée dans le métier de tellement de personnes... Comme l'idée que faire cours, c'est juste se mettre devant une classe et expliquer des choses. Ou comme l'idée que punir, c'est le mal. Toutes les formations officielles martellent que si on a des difficultés avec les élèves, c'est que le cours n'est pas assez "motivant", pas assez "mobilisateur". Forcément, ceux qui entendent ça, sans se poser plus de questions, partent sur le mauvais pied, alors qu'ils auraient juste besoin de savoir comment recadrer un élève qui fait n'importe quoi...
Je suis dans ma 5eme année d'enseignement en collège et je ne commence que maintenant - ou disons, depuis l'année dernière - à avoir le sentiment d'être vraiment à l'aise avec mes méthodes. Le moment le plus difficile a été, probablement, il y a deux ans, lorsque - en tant que TZR dans le 93 - j'ai atterri dans les collèges ZEP les plus durs que j'ai jamais eu à voir. Dans l'un d'entre eux, l'ambiance dans les couloirs était tellement violente (une vraie zone de non-droit) que j'avais parfois quelques appréhensions à y passer. J'ai eu droit à mon lot d'heures bordélisées, j'ai eu droit aux heures pendant lesquelles mon cours n'a pas avancé d'un iota. Mais j'ai toujours été persuadé qu'en améliorant ma manière de gérer chaque aspect de l'heure de classe, je parviendrai à dépasser ça. Et avec le temps, j'ai fini par savoir comment m'y prendre. Mais ça a demandé du travail. Un sacré travail.
Bon, je dérive...
- User5899Demi-dieu
Mais il ne savait pas ce que ça signifie. C'était probablement ce qui était écrit sur son EdT...[/quote]archeboc a écrit:Dans une classe cette année, un élève s'est pris un aller simple chez le CPE avant même de s’asseoir, il avait saluer l'enseignant en entrant en classe : "Bonjour Monsieur BMP".
- CasparProphète
C'est donc une erreur de l'administration, et cet élève a cru faire de l'humour.
- alanneFidèle du forum
alors a titre personnel (désolée je raconte ma vie) mais je suis cette année stagiaire et cette année une "charmante" collègue a eu le plaisir d'en informer une classe. Les élèves ont commencé à bien m'en faire baver , c'est mes collègues qui m'ont défendu et ont indiqué que j'étais professeure , stagiaire ou non , ils devaient me respecté et que j enseignais depuis quelques années déjà (ce que je leurs avais dit). Deplus une collègue néo titulaire cette année leur a dit que lui aussi l'an passé, elle était stagiaire. Bien qu elle enseigne dans le même établissement depuis 5 ans. Ça les a calmé (pour combien de temps...) mais j’admets , je leurs en suis reconnaissante .
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Wait and see
- ditaNeoprof expérimenté
alanne a écrit:alors a titre personnel (désolée je raconte ma vie) mais je suis cette année stagiaire et cette année une "charmante" collègue a eu le plaisir d'en informer une classe. Les élèves ont commencé à bien m'en faire baver , c'est mes collègues qui m'ont défendu et ont indiqué que j'étais professeure , stagiaire ou non , ils devaient me respecté et que j enseignais depuis quelques années déjà (ce que je leurs avais dit). Deplus une collègue néo titulaire cette année leur a dit que lui aussi l'an passé, elle était stagiaire. Bien qu elle enseigne dans le même établissement depuis 5 ans. Ça les a calmé (pour combien de temps...) mais j’admets , je leurs en suis reconnaissante .
Je suis content pour toi. C'est dingue comme les élèves et leurs familles veulent des profs expérimentés, ayant déjà enseigné, et se méfient des professeurs stagiaires.
Quand ils bouffent des chips, sont-ils aussi pointilleux sur l'équilibre alimentaire de monchérimoncoeur ?
- CasparProphète
Il y aussi des collègues, peut-être que celui dont il est question en fait partie, qui ne veulent ou ne peuvent pas voir la réalité, il est difficile de communiquer avec eux sur ce point. Si on avoue avoir des problèmes, c'est déjà un grand pas vers la résolution de ces problèmes.
- ditaNeoprof expérimenté
Le déni, à ce qu'il paraît, est un mécanisme d'autoprotection face à des situations insupportables.
- CasparProphète
dita a écrit: Le déni, à ce qu'il paraît, est un mécanisme d'autoprotection face à des situations insupportables.
Sans doute. C'est le cas d'une stagiaire de mon établissement cette année, elle prétend ne pas se rendre compte de ce qui se passe dans sa classe (un gros bazar) malgré les questions et remarques de sa tutrice.
- TazonNiveau 9
kero a écrit:
tazon
un tiers de responsabilité de l'équipe éducative (un gros tiers dans le cas qui nous occupe, pourquoi personne ne l'a briefé, et ne cherche à vérifier qu'il fait bien les choses?)
Donc, là, t'es en train d'expliquer que les enseignants d'un établissement doivent surveiller comment travaillent les collègues ?
Ah non non non, le CDE plutôt c'est lui qui doit faire en sorte que la personne qu'il a choisi puisse effectuer le boulot pour lequel il l'a embauché. je ne crois pas beaucoup à la capacité d'un collègue d'en aider un autre dans ce cas, ou alors sous forme de réconfort moral. Le vrai pouvoir de sanctionner durement des élèves qui exagèrent, c'est le CDE qui l'a et quand il y a un gros problème comme il semble y en avoir un dans le cas qui nous occupe, c'est au CDE d'intervenir. Les parents dans mon etb l'ont bien compris, qui ne s'en sont pas pris aux profs de la dégradation du climat l'an passé, en CA ils s'en sont pris à lui.
- ernestinNiveau 2
Pas forcément... Vous parlez comme si vous étiez à la place de ce professeur. Que peut-il se passer concrètement ? C'est bien simple, le professeur n'a aucune expérience, donc aucune référence sur ce qu'il peut ou doit faire concrètement.dita a écrit: Le déni, à ce qu'il paraît, est un mécanisme d'autoprotection face à des situations insupportables.
Bref, je serai curieux de savoir comment la situation évolue.
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