J'ai vexé un élève sans faire exprès et j'ai peur d'avoir tué mon autorité...

Hélips a écrit:Les gamins en ont surtout bien profité. Franchement, le coup du "parce que je ne l'aime pas", ou au contraire du "aujourd'hui, c'est lui mon chouchou", je le fais sans arrêt, avec toutes mes classes, y compris certains secondes pas très fins....

Moi aussi j'utilise l'ironie tout le temps avec mes élèves. Ils sont plus jeunes que les vôtres et pourtant ils comprennent bien ce que je veux dire.

Je rejoins les collègues à propos de la PP. Pour qui se prend-elle??

L'élève qui s'est permis de quitter le cours devrait être sanctionné et même chose pour la gamine qui t'a mal parlé.

tiptop77 a écrit:

Hélips a écrit:Les gamins en ont surtout bien profité. Franchement, le coup du "parce que je ne l'aime pas", ou au contraire du "aujourd'hui, c'est lui mon chouchou", je le fais sans arrêt, avec toutes mes classes, y compris certains secondes pas très fins....

Moi aussi j'utilise l'ironie tout le temps avec mes élèves. Ils sont plus jeunes que les vôtres et pourtant ils comprennent bien ce que je veux dire.

Je rejoins les collègues à propos de la PP. Pour qui se prend-elle??

L'élève qui s'est permis de quitter le cours devrait être sanctionné et même chose pour la gamine qui t'a mal parlé.

Idem, le nombre de fois que je leur dis "parce que je ne vous aime pas", "parce que j'ai décidé qu'aujourd'hui je harcelais les élèves qui ont un pull rouge", "parce que vos couleurs ne sont pas assorties"... et des choses parfois plus trash si ça se passe bien avec la classe (du moins, si je sais qu'ils comprennent le second degré, sachant que je suis le premier à rire de moi-même).

De la même façon que si un élève m'accuse de ne pas l'aimer, je réponds "de toutes façons je n'aime personne, c'est d'ailleurs pour ça que je suis prof"

dans ton cas, ils comprennent l'ironie quand ça les arrange...

Cripure a écrit:

Mary Parapluies a écrit:Même dans les cours qui se passent bien, j'ai la terreur permanente d'être une mauvaise prof

Oui, mais voilà... Que faites-vous pour lutter contre cette terreur ? On ne peut pas travailler, et surtout pas chez nous, avec la terreur au ventre !

Je vois un psy, je prends des pilules, je m'auto-analyse pendant les pauses et je prépare mes cours le plus rigoureusement possible... malheureusement les pensées automatiques ne s'éliminent pas facilement :/

Mary Parapluies a écrit:

Cripure a écrit:

Mary Parapluies a écrit:Même dans les cours qui se passent bien, j'ai la terreur permanente d'être une mauvaise prof

Oui, mais voilà... Que faites-vous pour lutter contre cette terreur ? On ne peut pas travailler, et surtout pas chez nous, avec la terreur au ventre !

Je vois un psy, je prends des pilules, je m'auto-analyse pendant les pauses et je prépare mes cours le plus rigoureusement possible... malheureusement les pensées automatiques ne s'éliminent pas facilement :/

Ne t'inquiète pas, la confiance en soi peut mettre des années à venir (pendant tout ce temps j'ai pensé "démission" tous les mois mais, en même temps, j'avais besoin de becquetter...), ça n'empêche pas d'être un bon professeur.

Et si tu prenais aussi un peu de temps pour TE faire plaisir?

Je travaille à ça aussi ! Je me garde généralement mes soirées et je prends des cours de peinture tous les mercredis ^^ Bizarrement, j'ai l'impression j'équilibre mieux mon travail et mon temps personnel cette année, à plein temps, que l'an dernier à mi-temps. Mais même si tout se passe bien en-dehors de la classe, je me laisse vite déstabiliser en face des élèves... (J'ai à peine plus d'un an d'expérience dans le secondaire, précisons)

Quand j'ai débuté, les cinq premières années, chaque élève hantait mes pensées, tout le temps. Petit à petit, le long trajet de voiture aidant, on les oublie en rentrant à la maison. Et on arrive mieux à faire la part des choses entre le travail et les élèves. En revanche, la quantité de travail et un certain sentiment d'illégitimité devant l'assurance d'autres collègues a toujours existé chez moi. Mais ça va de mieux en mieux. J'ai appris à me mettre en colère et à m'éloigner des fâcheux.

La relation au travail de mon mari qui est totalement différente de la mienne m'a permis aussi de comprendre que tout n'était pas dans la reconnaissance par autrui et de ses supérieurs (même si c'est agréable). Mon mari se fiche radicalement de ce que l'on peut penser de lui.

En revanche, j'avoue que les cachets sont toujours dans ma poche au cas où.
On s'en échange parfois en sdp.

trompettemarine a écrit:

La relation au travail de mon mari qui est totalement différente de la mienne m'a permis aussi de comprendre que tout n'était pas dans la reconnaissance par autrui et de ses supérieurs (même si c'est agréable). Mon mari se fiche radicalement de ce que l'on peut penser de lui.

Il est dans l'enseignement ? (Je me demande si la quête de reconnaissance est la même dans d'autres métiers. )

Oui. Je pense qu'il s'agit plutôt d'un état d'esprit.

Je pense aussi.

Mary Parapluies a écrit:

Cripure a écrit:

Mary Parapluies a écrit:Même dans les cours qui se passent bien, j'ai la terreur permanente d'être une mauvaise prof

Oui, mais voilà... Que faites-vous pour lutter contre cette terreur ? On ne peut pas travailler, et surtout pas chez nous, avec la terreur au ventre !

Je vois un psy, je prends des pilules, je m'auto-analyse pendant les pauses et je prépare mes cours le plus rigoureusement possible... malheureusement les pensées automatiques ne s'éliminent pas facilement :/

Bon, c'est très bien C'est une démarche lente, mais vous allez y arriver. Faites attention aux pilules si elles interfèrent avec la vivacité d'esprit et le sens de la répartie, ce sont de précieux alliés dans une classe. Courage, si vous avez entrepris un dialogue sur vous, ça marchera à terme, j'en suis sûr. Je craignais que vous vous morfondiez seulement

Mary Parapluies a écrit:Je travaille à ça aussi ! Je me garde généralement mes soirées et je prends des cours de peinture tous les mercredis ^^ Bizarrement, j'ai l'impression j'équilibre mieux mon travail et mon temps personnel cette année, à plein temps, que l'an dernier à mi-temps. Mais même si tout se passe bien en-dehors de la classe, je me laisse vite déstabiliser en face des élèves... (J'ai à peine plus d'un an d'expérience dans le secondaire, précisons)

C'est un processus, ce n'est pas une situation figée. Je suis sûr que vous avez beaucoup à apporter à vos élèves et vos scrupules nous disent seulement à tous que oui, vous avez bien choisi votre voie. Laissez cette PP idiote et nocive dans son coin, ne la laissez plus vous parler ainsi (montrez les dents, vous verrez, parfois, il en faut peu) et ayez confiance en vous. Et le fait de vous garder du temps pour ce qui vous plait est important, ça aussi c'est un point positif que de vous en préoccuper.

Mary Parapluies a écrit:
A la fin du cours, les deux + une copine, "hors d'eux", sont allés se plaindre à leur prof principale,

Ce qui me fait surtout c'est ça.
Parce qu'à 15 ans, on va encore pleurer dans les jupes de la PP contre laméchanteprofpagentille.
Il y en a qui n'ont vraiment honte de rien...

Ils savent sans doute qu'ils vont trouver une oreille attentive...

Cactus29 a écrit:

Mary Parapluies a écrit:
A la fin du cours, les deux + une copine, "hors d'eux", sont allés se plaindre à leur prof principale,

Ce qui me fait surtout  c'est ça.
Parce qu'à 15 ans, on va encore pleurer dans les jupes de la PP contre laméchanteprofpagentille.
Il y en a qui n'ont vraiment honte de rien...

Les plus honteux devraient être ces PP qui font de la vie de classe chaque semaine ou presque et laissent les gosses dégouliner leurs pleurnichailleries en se pensant leurs amis, leurs thérapeutes, leurs parents, que sais-je ? des gens bien ?

J'ai une collègue comme ça; heure de vie de classe pour des 1ère alors que ce n'est pas prévu dans l'emploi du temps, et sinon elle est dans sa salle à disposition des élèves pour les problèmes individuels, et c'est elle qui voulait que je remplisse un tableau de compétences (quatre compétences par élèves dans une classe de 36 un mois après la rentrée, du genre "apporte ses affaires") et elle met aussi le logiciel SaCoche à notre disposition si jamais nous voulions doubler notre travail et mettre des points rouges et verts en plus de la correction de 36 copies.

Botchan a écrit:J'ai une collègue comme ça; heure de vie de classe pour des 1ère alors que ce n'est pas prévu dans l'emploi du temps, et sinon elle est dans sa salle à disposition des élèves pour les problèmes individuels, et c'est elle qui voulait que je remplisse un tableau de compétences (quatre compétences par élèves dans une classe de 36 un mois après la rentrée, du genre "apporte ses affaires") et elle met aussi le logiciel SaCoche à notre disposition si jamais nous voulions doubler notre travail et mettre des points rouges et verts en plus de la correction de 36 copies.

L'enseignant version SGUNSA, sacerdoce, sacrifice et prières communes ?

Je ne sais pas, je sais juste que c'est une vraie porte de prison.

N'ajoutons rien

Mais néanmoins une belle femme, beaucoup de classe et de prestance (il faut juste aimer les dominatrices ).

Botchan a écrit:Mais néanmoins une belle femme, beaucoup de classe et de prestance (il faut juste aimer les dominatrices ).

Eh oui mais non :lol!:

ta répartie "parce ce que je ne vous aime pas" ne prêtait tellement pas à confusion que l'ensemble de la classe a ri, d'après tes dires (sers-toi d'ailleurs de la réaction de la classe pour montrer que tes propos étaient forcément à prendre au second degré). Il m'arrive de dire cela, jamais un élève n'a cru que j'étais sérieuse quel que soit le ton ou le contexte. Et l'excuse que ce sont des enfants, c'est du grand n'importe quoi, ils ont 15/16 ans : ils comprennent le second degré et ils connaissent les règles depuis longtemps. C'est même scandaleux et dangereux pour eux de leur laisser croire qu'ils peuvent se comporter ainsi impunément, ça leur portera préjudice plus tard. Ils ont vu que tu perdais pied en t'excusant, et ils se sont engouffrés dans la brèche, c'est tout.
Je te conseille de faire un rapport factuel pour lundi matin qui rapporte les propos impertinents du début de cours, la sortie de l'élève sans ton autorisation ; demande que la vie scolaire prenne une décision pour une punition en rapport (il y a un réglement intérieur qui sanctionne ce genre de trucs, non ?). Sois sans pitié avec la PP qui aurait dû te soutenir quoiqu'elle en pense devant eux. Dis lui que tu te passes de ses conseils, qu'ils ont commis plusieurs manquements (bavardages, manque de respect, sortie de cours sans autorisation) et que ta seule erreur a été de t'excuser alors que tu n'en avais pas besoin. Dis lui aussi que tu lui souhaites bonne chance dans la gestion de la classe si elle les soutient ainsi lorsqu'ils sont en tort.
Bon courage j'ai connu ça, on s'en sort en invoquant les règles et en montrant les dents.

Botchan a écrit:J'ai une collègue comme ça; heure de vie de classe pour des 1ère alors que ce n'est pas prévu dans l'emploi du temps, et sinon elle est dans sa salle à disposition des élèves pour les problèmes individuels, et c'est elle qui voulait que je remplisse un tableau de compétences (quatre compétences par élèves dans une classe de 36 un mois après la rentrée, du genre "apporte ses affaires") et elle met aussi le logiciel SaCoche à notre disposition si jamais nous voulions doubler notre travail et mettre des points rouges et verts en plus de la correction de 36 copies.

qu'elle passe le concours de personnel de direction, je crois qu'ils recherchent ce genre de profil !

:lol:

Cripure a écrit:
Les plus honteux devraient être ces PP qui font de la vie de classe chaque semaine ou presque et laissent les gosses dégouliner leurs pleurnichailleries en se pensant leurs amis, leurs thérapeutes, leurs parents, que sais-je ? des gens bien ?

En même temps, c'est le principe de l'heure de vie de classe lui-même qui pose problème. Je ne suis plus PP depuis 5 ans et je ne m'en plains pas.
Mais la dernière fois que je l'ai été, première heure de vie de classe : les élèves (des 6e) m'ont demandé la démission de leur professeur de maths ! Toute une classe liguée contre un seul enseignant et ils étaient remontés comme des coucous avec toute une liste de doléances. J'ai essayé de calmer le jeu, ça a été une heure horrible.

Alors l'heure de vie de classe ? (Et puis même le nom est à vomir : ça signifie que les autres heures, c'est mort de classe ?)

Cripure a écrit:

Cactus29 a écrit:

Mary Parapluies a écrit:
A la fin du cours, les deux + une copine, "hors d'eux", sont allés se plaindre à leur prof principale,

Ce qui me fait surtout  c'est ça.
Parce qu'à 15 ans, on va encore pleurer dans les jupes de la PP contre laméchanteprofpagentille.
Il y en a qui n'ont vraiment honte de rien...

Les plus honteux devraient être ces PP qui font de la vie de classe chaque semaine ou presque et laissent les gosses dégouliner leurs pleurnichailleries en se pensant leurs amis, leurs thérapeutes, leurs parents, que sais-je ? des gens bien ?

De toute façon, ça se retourne contre eux souvent. J'ai souvenance , il y a une douzaine d'années d'une pp en lycée qui est venue me dire que je traumatisais ces pauvres chérubins de première STG , que c'était trop dur, qu'il fallait leur faire du facile. Elle m'a aussi démonté la collègue de l'année précédente. Au bout d'un moment, je lui ai demandé si elle avait quand même le temps de faire de l'espagnol au milieu de tout ça étant donné qu'il serait dommage de priver ses élèves du seul enseignement de qualité qui leur était dispensé. Elle est repartie vexée et ne m'a plus parlé. Moî, j'ai fait une mise au point avec les élèves avec lesquels tout s'est très bien déroulé tout le le reste de l'année. Au conseil de classe, elle est arrivée remontée contre cette classe "horrible" , et j'ai été stupéfaite (et amusée) d'apprendre qu'ils lui mettaient le bazar...