Insultes et menaces d'un élève...

Pierre-Henri a écrit:

roxanne a écrit:C'et vrai qu'une heure d'insultes ça me laisse perplexe.

Oui, c'est une erreur de gestion de classe, de garder en classe un élève qui passe l'heure à t'insulter. Maintenant, s'agit pas de lui en faire le reproche. Juste de le lui expliquer, afin qu'elle sache comment agir si l'événement se reproduit. Je ne vois pas trop où est le problème avec ça.

Après, personne n'a, même de loin, suggéré que le professeur fût coupable de quoi que ce soit, dans l'événement qui s'est produit.

Bref, on se calme...

Quand vous avez un môme qui commence à vous hurler dessus et à vous menacer de mort, on peut être en état de choc et ne pas savoir comment réagir. Et comment exclure un élève qui refuse de vous écouter, de sortir, qui se contente de vous crier dessus ? Même une exclusion nécessite un minimum de calme et de consentement de la part de l'élève.

Personnellement, je ne remettrais plus les pieds dans un établissement où il m'arriverait un truc pareil. J'ai déjà démissionné pour beaucoup moins que ça, à vrai dire, et ma carrière n'en a quasiment pas souffert. Au contraire, d'une certaine façon, j'y ai acquis une réputation de professionnel sérieux qui n'accepte pas n'importe quoi. En lettres modernes, la pénurie de professeurs compétents est telle qu'on finit toujours par vous rappeler.

Pierre-Henri a écrit:Quand vous avez un môme qui commence à vous hurler dessus et à vous menacer de mort, on peut être en état de choc et ne pas savoir comment réagir.

D'où l'intérêt de lui expliquer comment agir une éventuelle prochaine fois. Une fois encore, je ne vois pas ce qui te gène avec ça.

Pierre-Henri a écrit:Et comment exclure un élève qui refuse de vous écouter, de sortir, qui se contente de vous crier dessus ? Même une exclusion nécessite un minimum de calme et de consentement de la part de l'élève.

Si un élève refuse de sortir, on arrête le cours et on envoie un élève appeler quelqu'un à la vie scolaire, éventuellement CPE ou CDE. Dans le pire des cas, on passe un coup de fil avec son portable pour que quelqu'un rapplique rapidement.

Ce sont des menaces de mort répétées devant témoins. L'exclusion définitive me semble inévitable : sinon il faut attendre quoi pour une exclusion définitive ? Qu'il passe aux actes ? C'est inimaginable que tu puisses le recroiser dans l'établissement...

Bonjour Camomilles,

Tu peux t'appuyer sur l' "Autonome de solidarité" ( qui assure les professeurs dans un cadre juridique qui leur est réservé, moyennant une petite cotisation annuelle), si tu ne tiens pas à te rendre au commissariat. Mais il semblerait que tu te sentes très désemparée dans ton établissement pour avoir supporté cela pendant une heure, sans faire appel à qui que ce soit. Garde le cap !

Bon weekend,

Polie.

"Les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables des crimes, délits ou contraventions dont ils ont été reconnus coupables, dans des conditions fixées par une loi particulière qui détermine les mesures de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation dont ils peuvent faire l'objet.

Cette loi détermine également les sanctions éducatives qui peuvent être prononcées à l'encontre des mineurs de dix à dix-huit ans ainsi que les peines auxquelles peuvent être condamnés les mineurs de treize à dix-huit ans, en tenant compte de l'atténuation de responsabilité dont ils bénéficient en raison de leur âge."  > article 122-8 du Code pénal

Il n'y a pas de questions à se poser pour ma part : c'est la plainte directement, peu importe que ce m***** n'ai que 13 ans.

Bon courage pour faire face à tout cela.

Dame Tartine

Thalia de G a écrit:

"je vais te niquer, je vais te niquer" mais aussi "***, je vais la tuer, je vais la tuer, ça me donne envie de la frapper, je vais la frapper".

= menaces, donc dépôt de plainte et demande  de protection juridique du fonctionnaire (d'autres Neos ont ça sous le coude). Il est très facile de trouver avec google
On ne peut pas refuser ta plainte.

+ mesures internes comme celles dont parle Goa.

+ 1
Il faut demander le conseil de discipline par courrier remis au CDE + PP de la classe avant qu'une autre sanction ne soit appliquée. Ton CDE devra te répondre de façon argumentée s'il refuse le CD. Rapport concernant l'élève qui sera porté au dossier scolaire car même si cette fois il passe à travers les mailles du filet, au prochain dérapage, il risque de ne pas y couper.

Chers tous,

Merci pour vos réponses.
En fait, j'ai essayé de le faire sortir, cela a été impossible. Il m'a dit : "je reste pour faire chier".
J'ai envoyé un message via pronote à la vie scolaire pour que quelqu'un vienne le chercher, personne n'est venu.
J'ai demandé à un élève d'aller chercher un des CPEs, aucun n'était disponible...
L'incident s'est produit à 8 h et je n'ai pu en parler qu'à 11 h...
Heureusement, les autres élèves sont restés exemplaires.

J'ai appris ce matin que mon chef d'établissement allait demander un conseil de discipline. Je suis aussi allée au commissariat pour porter plainte car il avait déjà essayé l'année dernière à deux reprises de frapper ses enseignants...

Ma plainte a été reçue en tout cas, je ne sais pas s'il y aura des suites.

Courage, ce n'est jamais facile.

D'accord, donc là il y a une faute de ton administration, les CPE ne sont pas dispos quand un élève menace?
S'il y a conseil, tu restes très circonstanciée. Les autrs élèves n'ont pas suivi, c'est l'essentiel. Ils sont même sûrement ravis qu'il dégage.

Tu as fait tout ce qu'il fallait faire

Camomillles, sur le moment, les équipes autour de toi n'ont pas été à la hauteur...
Courage à toi, tu as mis en route ce qu'il fallait.

Bon, déjà, ton cde te soutient et a pris la bonne décision en demandant un conseil de discipline qui, j'espère, décidera d'une exclusion définitive.
On verra ce qu'il adviendra te ta plainte, mais au moins il reste une trace écrite...

polie2046 a écrit:Bonjour Camomilles,

Tu peux t'appuyer sur l' "Autonome de solidarité" ( qui assure les professeurs dans un cadre juridique qui leur est réservé, moyennant une petite cotisation annuelle), si tu ne tiens pas à te rendre au commissariat. Mais il semblerait que tu te sentes très désemparée dans ton établissement pour avoir supporté cela pendant une heure, sans faire appel à qui que ce soit. Garde le cap !

Bon weekend,

Polie.

Absolument. Tu as fait ce qu'il fallait. 🌸

Je suis rassurée Camomillles !

Excellent weekend,

Polie.

Attention, a priori si une action judiciaire est engagée il est impossible pour le CDE de lancer une procédure disciplinaire en même temps...

Tatane78 a écrit:Attention, a priori si une action judiciaire est engagée il est impossible pour le CDE de lancer une procédure disciplinaire en même temps...

Ça n'a rien à voir.

Provence a écrit:

Tatane78 a écrit:Attention, a priori si une action judiciaire est engagée il est impossible pour le CDE de lancer une procédure disciplinaire en même temps...

Ça n'a rien à voir.

Il faut lire les textes:

"2 - Articulation entre procédure disciplinaire et procédure pénale

Les procédures pénales et disciplinaires sont indépendantes.

La sanction prononcée sur le terrain disciplinaire n'est pas exclusive d'une qualification pénale des faits susceptible de justifier, éventuellement, la saisine du juge pénal. La décision du conseil de discipline ne porte pas atteinte à la présomption d'innocence. La circonstance que le procureur de la République décide de ne pas donner suite à la plainte déposée contre un élève ne prive pas l'administration de la possibilité d'engager une procédure disciplinaire. Il appartient dans ce cas à l'administration, sous le contrôle du juge administratif, d'apprécier si les faits reprochés à l'intéressé sont matériellement établis et susceptibles de donner lieu au prononcé d'une sanction disciplinaire. Néanmoins, il n'existe pas une étanchéité absolue entre la procédure pénale et la procédure disciplinaire. Le Conseil d'État considère en effet que si la qualification juridique retenue par le juge pénal ne lie pas l'administration, les faits qu'il constate et qui commandent nécessairement le dispositif de son jugement s'imposent à elle. Il n'en va pas de même, en revanche, d'un jugement de relaxe qui retient que les faits reprochés ne sont pas établis ou qu'un doute subsiste sur leur réalité. Un jugement de relaxe n'empêche donc pas qu'une sanction disciplinaire soit prononcée à l'encontre d'un élève, dès lors que l'administration est capable de démontrer la matérialité des fautes justifiant une sanction disciplinaire."

circulaire n° 2014-059 du 27-5-2014

C'est bien ce que je dis, non?

nitescence a écrit:Ce sont des menaces de mort répétées devant témoins. L'exclusion définitive me semble inévitable : sinon il faut attendre quoi pour une exclusion définitive ? Qu'il passe aux actes ? C'est inimaginable que tu puisses le recroiser dans l'établissement...

pourtant...

WonderWoman a écrit:

nitescence a écrit:Ce sont des menaces de mort répétées devant témoins. L'exclusion définitive me semble inévitable : sinon il faut attendre quoi pour une exclusion définitive ? Qu'il passe aux actes ? C'est inimaginable que tu puisses le recroiser dans l'établissement...

pourtant...

Pour moins que ça (des insultes racistes), on a menacé l'année dernière de se mettre en grève si on ne convoquait pas un conseil de discipline et celui-ci a prononcé l'exclusion définitive à l'unanimité.

Provence a écrit:C'est bien ce que je dis, non?

Oui, je venais en renfort