- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Bonsoir,
Vous allez me dire, rien n’est plus subjectif que le souvenir que l’on peut garder d’un itinéraire particulier. Une modeste voie de zone industrielle prend des allures de sentier lumineux quand la personne que l’on aime éperdument est assise à vos côtés, après des semaines d’attente.
De même, j’ai mémoire d’une route en pays Helvète, serpentant à deux mille mètres d’altitude et réputée pour être une des plus belles d’Europe, que j’ai parcourue les yeux embués de larmes et dont l’évocation même me plonge encore dans une tristesse infinie.
Subjectif donc, mais aussi l’occasion de partager vos plus beaux itinéraires.
Photos et digressions obligatoires…
Allez, je commence ?
:acf: S-I-L
Vous allez me dire, rien n’est plus subjectif que le souvenir que l’on peut garder d’un itinéraire particulier. Une modeste voie de zone industrielle prend des allures de sentier lumineux quand la personne que l’on aime éperdument est assise à vos côtés, après des semaines d’attente.
De même, j’ai mémoire d’une route en pays Helvète, serpentant à deux mille mètres d’altitude et réputée pour être une des plus belles d’Europe, que j’ai parcourue les yeux embués de larmes et dont l’évocation même me plonge encore dans une tristesse infinie.
Subjectif donc, mais aussi l’occasion de partager vos plus beaux itinéraires.
Photos et digressions obligatoires…
Allez, je commence ?
:acf: S-I-L
- caperucitaGuide spirituel
- cristalExpert spécialisé
La première fois que je suis partie en vacances avec mon petit copain
(aujourd'hui mon mari). 7 heures de route inoubliables.
(aujourd'hui mon mari). 7 heures de route inoubliables.
- linedelocGrand sage
Celle qui me ramène en Bretagne...
- sandGuide spirituel
- CavaGrand sage
Magnifique Sand!
Je me souviens m'être baladée dans ce coin ... il y a un moment déjà!
Je garde de bons souvenirs de ces balades début juillet lorsque l'île est encore fréquentable ou aux vacances de Pâques.
Merci Sand!
Je me souviens m'être baladée dans ce coin ... il y a un moment déjà!
Je garde de bons souvenirs de ces balades début juillet lorsque l'île est encore fréquentable ou aux vacances de Pâques.
Merci Sand!
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Dia dhuit,
Montez ma petite passagère, je vous en prie.
Laissez-vous aller au fond de votre siège, installez-vous confortablement.
Vos doigts effleurent le cuir champagne, le bois précieux les attire irrésistiblement.
Ce soir, c’est moi qui conduis.
Où allons-nous ? Nulle part…ça tombe bien, ainsi nous ne nous perdrons pas.
Mais vous repartirez la tête pleine d’images, d’histoires et de rencontres.
Ecoutez : Entendez-vous le fracas des vagues à l’assaut des rochers, et la musique, omniprésente ?
Sentez-vous l’odeur âcre du feu de tourbe ?
Failte !
Vous êtes arrivée.
Pour y parvenir, l’avion est un moyen beaucoup trop rapide, l’approche de ce pays doit être progressive. Il ne reste donc qu’une solution, le ferry, et mon bolide a le pied marin.
Accoster par mauvais temps n’est jamais dramatique ; le vent soufflant de l’Atlantique balaiera en un clin d’œil ces nuages importuns. Ici, il n’est pas rare de voir se succéder toutes les saisons en une même journée. Retrouver la terre ferme vous met l’âme en fête, le voyage ne fait que commencer.
Laissant Rosslare Harbour derrière nous, je quitte les « grands axes » : se perdre dans la campagne est un régal ; routes étroites, sinueuses, très peu fréquentées en cette période mais où le mouton est prioritaire, et une incroyable courtoisie, omniprésente, inconcevable pour un automobiliste venu de France, d’inattendus saluts de la main que nous rendons volontiers.
Du coin de l’œil, je constate avec amusement que vous avez retiré vos chaussures, vos orteils perdus dans l’épaisseur du tapis de laine claire, petits pois dans leur gousse. Nous glissons sur l’asphalte, tout n’est que luxe, calme et volupté.
Au détour d’une route, improbable rencontre avec une foule vociférante : contraints à l’immobilité nous admirons le geste, précis, mille fois répété du lanceur de road bowling. La boule d’acier se perd dans les fourrés, les spectateurs hurlants s’amusent de votre air médusé.
Nous ne sommes pas pressés, ici le temps n’existe pas.
Première étape, Beara est sans doute la plus sauvage des cinq péninsules. Côtes verdoyantes émaillées de baies de sable blanc.
Pour qui n’aime pas tenir un volant, la coastal drive n’est pas une sinécure, mais chacun de ses détours est un émerveillement.
Prenons la direction de Killarney. Nous sommes en octobre, l’invasion touristique de l’été n’a pas laissé de traces.
Au sommet, c’est un miracle de la nature qui s’offre à nos yeux ; Lady’s View , dans une lumière d’apothéose.
Je ne m’arrêterai pas à Killarney, la ville manque singulièrement d’intérêt. La dernière péninsule nous attend, au détour de la route côtière aux virages et descentes vertigineux.
En fin d’après-midi, nous atteignons Dingle , la plus déchiquetée des cinq péninsules, la plus septentrionale d’Europe aussi.
Elle présente toutes les rudesses d’une terre extrême. Une multitude de pierres levées défient le temps, l’espace. Nous sommes ici en Gaeltacht, dernier rempart de la langue et des traditions celtiques contre l’invasion anglaise.
Vous êtes lasse. C’est ici que finit notre voyage, il n’y a pas meilleur endroit pour faire halte.
Là vivent des Hommes attachants, courageux et débordants de sincérité, un peuple dans lequel je retrouve mes racines de rebelle et mon ignorance superbe de toute discipline organisée.
Ici, je ne suis plus citoyen Britannique.
Dénicher une country house est chose facile, cette demeure de charme, so cosy, sera notre refuge pour la nuit. Le contact avec les propriétaires s’établit dans l’instant ; l’histoire des Français se mêle à la leur, vos longues guerres successives contre l’Anglais vous rendent immanquablement sympathique aux yeux de nos hôtes. Ce soir, je serai discret quant à mes propres origines, il est des instants de grâce qu’on ne doit pas troubler.
La soirée s’offre à nous.
Nous choisissons un pub, guidés par le son du bodhran et des uilleann pipes.
Les seisiuns ont ceci de particulier que les musiciens ne supportent aucune contrainte d’horaire ou de discipline. C’est l’essence même de la culture Irlandaise.
Vous dévorez votre homard à pleines dents, je vous observe en souriant, petit bonheur à garder pour les jours de grisaille.
Les quelques tentatives de natifs pour élever la vigne relevant de la pure excentricité, nous passons commande de breuvages indigènes. Symbole du rapprochement Franco-Irlandais, nous partageons un Black Velvet, moitié Guinness moitié Champagne.
Contre toute attente, c’est divin.
Au fil de la soirée, notre tablée s’agrandit, le patron lui-même finit par nous rejoindre. Ce soir, votre accent vous rend exotique.
Ce n’est que tard dans la nuit que nous quittons l’établissement, avec le sentiment de ne plus être des clients, mais des amis.
Demain ? Non, nous n’irons pas plus loin.
Notre voyage se termine ici, au bout du monde, dans la partie la plus septentrionale d’Europe, là où la nature a gagné la partie.
Il est ici une magie, sur cette côte que les vents de l’Atlantique balaient sans relâche.
Un peu de votre cœur restera ici, là où les houles se brisent sur Slea Head. Vous pouvez me croire sur parole, j’y ai laissé le mien tout entier.
Slan,
S-I-L
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Montez ma petite passagère, je vous en prie.
Laissez-vous aller au fond de votre siège, installez-vous confortablement.
Vos doigts effleurent le cuir champagne, le bois précieux les attire irrésistiblement.
Ce soir, c’est moi qui conduis.
Où allons-nous ? Nulle part…ça tombe bien, ainsi nous ne nous perdrons pas.
Mais vous repartirez la tête pleine d’images, d’histoires et de rencontres.
Ecoutez : Entendez-vous le fracas des vagues à l’assaut des rochers, et la musique, omniprésente ?
Sentez-vous l’odeur âcre du feu de tourbe ?
Failte !
Vous êtes arrivée.
Pour y parvenir, l’avion est un moyen beaucoup trop rapide, l’approche de ce pays doit être progressive. Il ne reste donc qu’une solution, le ferry, et mon bolide a le pied marin.
Accoster par mauvais temps n’est jamais dramatique ; le vent soufflant de l’Atlantique balaiera en un clin d’œil ces nuages importuns. Ici, il n’est pas rare de voir se succéder toutes les saisons en une même journée. Retrouver la terre ferme vous met l’âme en fête, le voyage ne fait que commencer.
Laissant Rosslare Harbour derrière nous, je quitte les « grands axes » : se perdre dans la campagne est un régal ; routes étroites, sinueuses, très peu fréquentées en cette période mais où le mouton est prioritaire, et une incroyable courtoisie, omniprésente, inconcevable pour un automobiliste venu de France, d’inattendus saluts de la main que nous rendons volontiers.
Du coin de l’œil, je constate avec amusement que vous avez retiré vos chaussures, vos orteils perdus dans l’épaisseur du tapis de laine claire, petits pois dans leur gousse. Nous glissons sur l’asphalte, tout n’est que luxe, calme et volupté.
Au détour d’une route, improbable rencontre avec une foule vociférante : contraints à l’immobilité nous admirons le geste, précis, mille fois répété du lanceur de road bowling. La boule d’acier se perd dans les fourrés, les spectateurs hurlants s’amusent de votre air médusé.
Nous ne sommes pas pressés, ici le temps n’existe pas.
Première étape, Beara est sans doute la plus sauvage des cinq péninsules. Côtes verdoyantes émaillées de baies de sable blanc.
Pour qui n’aime pas tenir un volant, la coastal drive n’est pas une sinécure, mais chacun de ses détours est un émerveillement.
Prenons la direction de Killarney. Nous sommes en octobre, l’invasion touristique de l’été n’a pas laissé de traces.
Au sommet, c’est un miracle de la nature qui s’offre à nos yeux ; Lady’s View , dans une lumière d’apothéose.
Je ne m’arrêterai pas à Killarney, la ville manque singulièrement d’intérêt. La dernière péninsule nous attend, au détour de la route côtière aux virages et descentes vertigineux.
En fin d’après-midi, nous atteignons Dingle , la plus déchiquetée des cinq péninsules, la plus septentrionale d’Europe aussi.
Elle présente toutes les rudesses d’une terre extrême. Une multitude de pierres levées défient le temps, l’espace. Nous sommes ici en Gaeltacht, dernier rempart de la langue et des traditions celtiques contre l’invasion anglaise.
Vous êtes lasse. C’est ici que finit notre voyage, il n’y a pas meilleur endroit pour faire halte.
Là vivent des Hommes attachants, courageux et débordants de sincérité, un peuple dans lequel je retrouve mes racines de rebelle et mon ignorance superbe de toute discipline organisée.
Ici, je ne suis plus citoyen Britannique.
Dénicher une country house est chose facile, cette demeure de charme, so cosy, sera notre refuge pour la nuit. Le contact avec les propriétaires s’établit dans l’instant ; l’histoire des Français se mêle à la leur, vos longues guerres successives contre l’Anglais vous rendent immanquablement sympathique aux yeux de nos hôtes. Ce soir, je serai discret quant à mes propres origines, il est des instants de grâce qu’on ne doit pas troubler.
La soirée s’offre à nous.
Nous choisissons un pub, guidés par le son du bodhran et des uilleann pipes.
Les seisiuns ont ceci de particulier que les musiciens ne supportent aucune contrainte d’horaire ou de discipline. C’est l’essence même de la culture Irlandaise.
Vous dévorez votre homard à pleines dents, je vous observe en souriant, petit bonheur à garder pour les jours de grisaille.
Les quelques tentatives de natifs pour élever la vigne relevant de la pure excentricité, nous passons commande de breuvages indigènes. Symbole du rapprochement Franco-Irlandais, nous partageons un Black Velvet, moitié Guinness moitié Champagne.
Contre toute attente, c’est divin.
Au fil de la soirée, notre tablée s’agrandit, le patron lui-même finit par nous rejoindre. Ce soir, votre accent vous rend exotique.
Ce n’est que tard dans la nuit que nous quittons l’établissement, avec le sentiment de ne plus être des clients, mais des amis.
Demain ? Non, nous n’irons pas plus loin.
Notre voyage se termine ici, au bout du monde, dans la partie la plus septentrionale d’Europe, là où la nature a gagné la partie.
Il est ici une magie, sur cette côte que les vents de l’Atlantique balaient sans relâche.
Un peu de votre cœur restera ici, là où les houles se brisent sur Slea Head. Vous pouvez me croire sur parole, j’y ai laissé le mien tout entier.
Slan,
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- sandGuide spirituel
Justement, je dois y aller cet été, Shakespeare !
- PasseroseNeoprof expérimenté
- AudreyOracle
Shakespeare-in-love a écrit:Dia dhuit,
Montez ma petite passagère, je vous en prie.
Laissez-vous aller au fond de votre siège, installez-vous confortablement.
Vos doigts effleurent le cuir champagne, le bois précieux les attire irrésistiblement.
Ce soir, c’est moi qui conduis.
Où allons-nous ? Nulle part…ça tombe bien, ainsi nous ne nous perdrons pas.
Mais vous repartirez la tête pleine d’images, d’histoires et de rencontres.
Ecoutez : Entendez-vous le fracas des vagues à l’assaut des rochers, et la musique, omniprésente ?
Sentez-vous l’odeur âcre du feu de tourbe ?
Failte !
Vous êtes arrivée.
Pour y parvenir, l’avion est un moyen beaucoup trop rapide, l’approche de ce pays doit être progressive. Il ne reste donc qu’une solution, le ferry, et mon bolide a le pied marin.
Accoster par mauvais temps n’est jamais dramatique ; le vent soufflant de l’Atlantique balaiera en un clin d’œil ces nuages importuns. Ici, il n’est pas rare de voir se succéder toutes les saisons en une même journée. Retrouver la terre ferme vous met l’âme en fête, le voyage ne fait que commencer.
Laissant Rosslare Harbour derrière nous, je quitte les « grands axes » : se perdre dans la campagne est un régal ; routes étroites, sinueuses, très peu fréquentées en cette période mais où le mouton est prioritaire, et une incroyable courtoisie, omniprésente, inconcevable pour un automobiliste venu de France, d’inattendus saluts de la main que nous rendons volontiers.
Du coin de l’œil, je constate avec amusement que vous avez retiré vos chaussures, vos orteils perdus dans l’épaisseur du tapis de laine claire, petits pois dans leur gousse. Nous glissons sur l’asphalte, tout n’est que luxe, calme et volupté.
Au détour d’une route, improbable rencontre avec une foule vociférante : contraints à l’immobilité nous admirons le geste, précis, mille fois répété du lanceur de road bowling. La boule d’acier se perd dans les fourrés, les spectateurs hurlants s’amusent de votre air médusé.
Nous ne sommes pas pressés, ici le temps n’existe pas.
Première étape, Beara est sans doute la plus sauvage des cinq péninsules. Côtes verdoyantes émaillées de baies de sable blanc.
Pour qui n’aime pas tenir un volant, la coastal drive n’est pas une sinécure, mais chacun de ses détours est un émerveillement.
Prenons la direction de Killarney. Nous sommes en octobre, l’invasion touristique de l’été n’a pas laissé de traces.
Au sommet, c’est un miracle de la nature qui s’offre à nos yeux ; Lady’s View , dans une lumière d’apothéose.
Je ne m’arrêterai pas à Killarney, la ville manque singulièrement d’intérêt. La dernière péninsule nous attend, au détour de la route côtière aux virages et descentes vertigineux.
En fin d’après-midi, nous atteignons Dingle , la plus déchiquetée des cinq péninsules, la plus septentrionale d’Europe aussi.
Elle présente toutes les rudesses d’une terre extrême. Une multitude de pierres levées défient le temps, l’espace. Nous sommes ici en Gaeltacht, dernier rempart de la langue et des traditions celtiques contre l’invasion anglaise.
Vous êtes lasse. C’est ici que finit notre voyage, il n’y a pas meilleur endroit pour faire halte.
Là vivent des Hommes attachants, courageux et débordants de sincérité, un peuple dans lequel je retrouve mes racines de rebelle et mon ignorance superbe de toute discipline organisée.
Ici, je ne suis plus citoyen Britannique.
Dénicher une country house est chose facile, cette demeure de charme, so cosy, sera notre refuge pour la nuit. Le contact avec les propriétaires s’établit dans l’instant ; l’histoire des Français se mêle à la leur, vos longues guerres successives contre l’Anglais vous rendent immanquablement sympathique aux yeux de nos hôtes. Ce soir, je serai discret quant à mes propres origines, il est des instants de grâce qu’on ne doit pas troubler.
La soirée s’offre à nous.
Nous choisissons un pub, guidés par le son du bodhran et des uilleann pipes.
Les seisiuns ont ceci de particulier que les musiciens ne supportent aucune contrainte d’horaire ou de discipline. C’est l’essence même de la culture Irlandaise.
Vous dévorez votre homard à pleines dents, je vous observe en souriant, petit bonheur à garder pour les jours de grisaille.
Les quelques tentatives de natifs pour élever la vigne relevant de la pure excentricité, nous passons commande de breuvages indigènes. Symbole du rapprochement Franco-Irlandais, nous partageons un Black Velvet, moitié Guinness moitié Champagne.
Contre toute attente, c’est divin.
Au fil de la soirée, notre tablée s’agrandit, le patron lui-même finit par nous rejoindre. Ce soir, votre accent vous rend exotique.
Ce n’est que tard dans la nuit que nous quittons l’établissement, avec le sentiment de ne plus être des clients, mais des amis.
Demain ? Non, nous n’irons pas plus loin.
Notre voyage se termine ici, au bout du monde, dans la partie la plus septentrionale d’Europe, là où la nature a gagné la partie.
Il est ici une magie, sur cette côte que les vents de l’Atlantique balaient sans relâche.
Un peu de votre cœur restera ici, là où les houles se brisent sur Slea Head. Vous pouvez me croire sur parole, j’y ai laissé le mien tout entier.
Slan,
S-I-L
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J'adore ton texte.
- ThalieGrand sage
Un voyage La Ciotat-Douardenez par les petites routes en 3 jours. Inoubliable ! Nîmes-Les Cévennes-Les belles routes du Cantal-St Flour-Châtel-Guyon-La Châtre de Georges Sand, j'en oublie...
- Reine MargotDemi-dieu
- Hermione0908Modérateur
Quand je rentre dans mes Vosges, il y a un endroit sur la route où l'on voit MES montagnes, celles qui me disent "tu arrives". Ça me met immanquablement le sourire aux lèvres.
Il y a aussi la route qui passe à travers la Pannonie, et qui débouche ensuite sur le Balaton. J'ai l'impression de rentrer chez moi quand j'ai ma première vue du lac depuis la route.
Il y a aussi la route qui passe à travers la Pannonie, et qui débouche ensuite sur le Balaton. J'ai l'impression de rentrer chez moi quand j'ai ma première vue du lac depuis la route.
- AudreyOracle
Une de mes routes préférées, c'est celle qui me permet de voir ça...
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Et même si la distance est courte autour de la baie de Naples, on en profite longuement... la seule fois de ma vie où je remercie les bouchons, c'est en direction de Sorrento ..
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Et même si la distance est courte autour de la baie de Naples, on en profite longuement... la seule fois de ma vie où je remercie les bouchons, c'est en direction de Sorrento ..
- DHMonarque
celle qui me ramène auprès de mes filles et de mon chéri. Je ne la fais que depuis peu mais je l'aime. Je prendrai une photo à l'occaz. La capagne à perte de vue.
- Invité19Esprit sacré
les routes de l'Ecosse... dans la région des lochs notamment.
Et les routes de mon Limousin natal, avec mon meilleur ami côté passager.
Et les routes de mon Limousin natal, avec mon meilleur ami côté passager.
- Invité5Expert
La route pour faire Mimizan/ Bayonne avec mes copines il y a 2 ans début août
On partait à l'aventure... (le retour était plus dur )
On partait à l'aventure... (le retour était plus dur )
- ChoupsyFidèle du forum
La route de la Vallée de la mort faite en février dernier avec mon homme...Un endroit merveilleux où l'on a pu écouter le silence et profiter d' un paysage improbable, digne des plus grands films...Une journée émouvante aux larmes!
- SessiExpert
Shakespeare-in-love a écrit:Dia dhuit,
Montez ma petite passagère, je vous en prie.
Laissez-vous aller au fond de votre siège, installez-vous confortablement.
Vos doigts effleurent le cuir champagne, le bois précieux les attire irrésistiblement.
Ce soir, c’est moi qui conduis.
Où allons-nous ? Nulle part…ça tombe bien, ainsi nous ne nous perdrons pas.
Mais vous repartirez la tête pleine d’images, d’histoires et de rencontres.
Ecoutez : Entendez-vous le fracas des vagues à l’assaut des rochers, et la musique, omniprésente ?
Sentez-vous l’odeur âcre du feu de tourbe ?
Failte !
Vous êtes arrivée.
Pour y parvenir, l’avion est un moyen beaucoup trop rapide, l’approche de ce pays doit être progressive. Il ne reste donc qu’une solution, le ferry, et mon bolide a le pied marin.
Accoster par mauvais temps n’est jamais dramatique ; le vent soufflant de l’Atlantique balaiera en un clin d’œil ces nuages importuns. Ici, il n’est pas rare de voir se succéder toutes les saisons en une même journée. Retrouver la terre ferme vous met l’âme en fête, le voyage ne fait que commencer.
Laissant Rosslare Harbour derrière nous, je quitte les « grands axes » : se perdre dans la campagne est un régal ; routes étroites, sinueuses, très peu fréquentées en cette période mais où le mouton est prioritaire, et une incroyable courtoisie, omniprésente, inconcevable pour un automobiliste venu de France, d’inattendus saluts de la main que nous rendons volontiers.
Du coin de l’œil, je constate avec amusement que vous avez retiré vos chaussures, vos orteils perdus dans l’épaisseur du tapis de laine claire, petits pois dans leur gousse. Nous glissons sur l’asphalte, tout n’est que luxe, calme et volupté.
Au détour d’une route, improbable rencontre avec une foule vociférante : contraints à l’immobilité nous admirons le geste, précis, mille fois répété du lanceur de road bowling. La boule d’acier se perd dans les fourrés, les spectateurs hurlants s’amusent de votre air médusé.
Nous ne sommes pas pressés, ici le temps n’existe pas.
Première étape, Beara est sans doute la plus sauvage des cinq péninsules. Côtes verdoyantes émaillées de baies de sable blanc.
Pour qui n’aime pas tenir un volant, la coastal drive n’est pas une sinécure, mais chacun de ses détours est un émerveillement.
Prenons la direction de Killarney. Nous sommes en octobre, l’invasion touristique de l’été n’a pas laissé de traces.
Au sommet, c’est un miracle de la nature qui s’offre à nos yeux ; Lady’s View , dans une lumière d’apothéose.
Je ne m’arrêterai pas à Killarney, la ville manque singulièrement d’intérêt. La dernière péninsule nous attend, au détour de la route côtière aux virages et descentes vertigineux.
En fin d’après-midi, nous atteignons Dingle , la plus déchiquetée des cinq péninsules, la plus septentrionale d’Europe aussi.
Elle présente toutes les rudesses d’une terre extrême. Une multitude de pierres levées défient le temps, l’espace. Nous sommes ici en Gaeltacht, dernier rempart de la langue et des traditions celtiques contre l’invasion anglaise.
Vous êtes lasse. C’est ici que finit notre voyage, il n’y a pas meilleur endroit pour faire halte.
Là vivent des Hommes attachants, courageux et débordants de sincérité, un peuple dans lequel je retrouve mes racines de rebelle et mon ignorance superbe de toute discipline organisée.
Ici, je ne suis plus citoyen Britannique.
Dénicher une country house est chose facile, cette demeure de charme, so cosy, sera notre refuge pour la nuit. Le contact avec les propriétaires s’établit dans l’instant ; l’histoire des Français se mêle à la leur, vos longues guerres successives contre l’Anglais vous rendent immanquablement sympathique aux yeux de nos hôtes. Ce soir, je serai discret quant à mes propres origines, il est des instants de grâce qu’on ne doit pas troubler.
La soirée s’offre à nous.
Nous choisissons un pub, guidés par le son du bodhran et des uilleann pipes.
Les seisiuns ont ceci de particulier que les musiciens ne supportent aucune contrainte d’horaire ou de discipline. C’est l’essence même de la culture Irlandaise.
Vous dévorez votre homard à pleines dents, je vous observe en souriant, petit bonheur à garder pour les jours de grisaille.
Les quelques tentatives de natifs pour élever la vigne relevant de la pure excentricité, nous passons commande de breuvages indigènes. Symbole du rapprochement Franco-Irlandais, nous partageons un Black Velvet, moitié Guinness moitié Champagne.
Contre toute attente, c’est divin.
Au fil de la soirée, notre tablée s’agrandit, le patron lui-même finit par nous rejoindre. Ce soir, votre accent vous rend exotique.
Ce n’est que tard dans la nuit que nous quittons l’établissement, avec le sentiment de ne plus être des clients, mais des amis.
Demain ? Non, nous n’irons pas plus loin.
Notre voyage se termine ici, au bout du monde, dans la partie la plus septentrionale d’Europe, là où la nature a gagné la partie.
Il est ici une magie, sur cette côte que les vents de l’Atlantique balaient sans relâche.
Un peu de votre cœur restera ici, là où les houles se brisent sur Slea Head. Vous pouvez me croire sur parole, j’y ai laissé le mien tout entier.
Slan,
S-I-L
Tu nous fait voyager, SIL! Ca me rappelle ma lecture de la Presqu'île. Julien Gracq, sors de ce corps! En tout cas, c'est une belle idée de topic, ça permet de se souvenir que prendre la route n'est pas toujours une plaie, comme c'est le cas pour beaucoup d'entre nous en ce moment.
_________________
- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- DaphnéDemi-dieu
Celle qui mène à mon " Home, sweet home. "
- doctor whoDoyen
- InvitéeHrÉrudit
- SessiExpert
Les routes de montagne dans le Connemara. J'avais 16 ans et j'étais bluffée. C'était au mois d'août et il pleuvait des trombes, mais j'avais conscience de tant de beauté!
Et puis, l'autre route, la plus marquante, fut un long cheminement (dans tous les sens du terme) de plusieurs semaines à travers l'Ombrie, "en pèlerin et en étranger" comme dirait Yourcenar. Je me rappelle cette soirée à Spello, village natal présumé de Properce au pied du Monte Subasio, où nous étions rompus d'avoir crapahuté toute la journée dans les collines sur des chemins de cailloux, et sous un soleil de plomb. Il y avait une petite fête de village. Nous y sommes allés pour nous changer les idées mais sans l'intention d'y participer réellement. Et puis, l'ambiance, les gens, la musique, l'été, la joie... Allez, une danse! Oui, mais j'ai vraiment trop mal aux pieds... Au diable les chaussures! Pieds nus, ça ira mieux! Je vois que de leur côté, mes amis font pareil. Au final, nous avons fait la fermeture du bal!
Et puis, l'autre route, la plus marquante, fut un long cheminement (dans tous les sens du terme) de plusieurs semaines à travers l'Ombrie, "en pèlerin et en étranger" comme dirait Yourcenar. Je me rappelle cette soirée à Spello, village natal présumé de Properce au pied du Monte Subasio, où nous étions rompus d'avoir crapahuté toute la journée dans les collines sur des chemins de cailloux, et sous un soleil de plomb. Il y avait une petite fête de village. Nous y sommes allés pour nous changer les idées mais sans l'intention d'y participer réellement. Et puis, l'ambiance, les gens, la musique, l'été, la joie... Allez, une danse! Oui, mais j'ai vraiment trop mal aux pieds... Au diable les chaussures! Pieds nus, ça ira mieux! Je vois que de leur côté, mes amis font pareil. Au final, nous avons fait la fermeture du bal!
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- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- MusyneNiveau 10
Pas de belles routes pour ma part, mais une pensée pour S-I-L dont j'ai trouvé le texte très chouette ! J'adorerais visiter l'Irlande, cela m'a encore davantage donné envie
_________________
Plus tard, peut-être !
Muse Inn : un bout de chez moi.
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