[Sondage] Informatique dans le programme de mathématiques

utilisateur a écrit:Enseignant la technologie en collège, je fais de la programmation avec les élèves. On utilise des cartes arduino pour commander l'allumage de LED, on peut commander plein d'autres choses d'ailleurs. La "programmation" se fait à l'aide d'une interface graphique par blocs. Ce que l'on écrit est un algorithme qui est ensuite traduit en code automatiquement. C'est simple, vraiment. Les élèves aiment beaucoup et s'investissent dans ces activités.

J'ai pas l'impression qu'ils parlent de ce genre de programmation dans les programmes... Les exemples qu'ils donnent me semblent plus compliqués. Et ils parlent de boucles itératives, par exemple, et je connais des lycéens qui bloquent là-dessus...
Mais bref, ce que je leur reproche c'est que ça va prendre un temps énorme au détriment d'autres choses bien plus importantes. Et 80-90% des profs de maths ne sont pas formés à cela, en plus...

Les élèves ont déjà un niveau algébrique et logique catastrophique en arrivant au lycée : le moindre calcul les déroute et le moindre raisonnement non évident leur apparaît comme de la magie. Ils n'ont aucune initiative possible du fait de leurs fragilités dans le meilleur des cas, incompétences pour la majorité des élèves.

On veut prendre des heures disponibles en maths pour leur faire faire de la programmation ? C'est une aberration. Je n'ai rien contre la programmation, j'en ai fait bien avant que ce ne soit au programme et cela continue à m'amuser, mais je constate que bien des élèves peinent face à des algorithmes qui me semblaient évidents. La notion de variable est une nouveauté et tranche face à la même notion en mathématiques. On passe beaucoup de temps à éviter la polysémie, à expliquer qu'une lettre n'a qu'une seule signification et là, brutalement, une lettre change de valeur régulièrement : beaucoup d'élèves sont perdus et se retrouve en situation magique, incompréhensible.

Bref : la programmation est une matière supplémentaire, un outil pour les maths (j'utilise l'algorithme étendu d'Euclide pour montrer Bézout mais ce n'est pas de la programmation, sans doute parce que la variable devient une suite...). Ou alors il faudra utiliser un langage sans variable, de type fonctionnel, mais je ne suis pas sûr qu'on gagne en compréhension...

leskhal a écrit:On passe beaucoup de temps à éviter la polysémie, à expliquer qu'une lettre n'a qu'une seule signification et là, brutalement, une lettre change de valeur régulièrement : beaucoup d'élèves sont perdus et se retrouve en situation magique, incompréhensible.

Une astuce qui aide un peu : utiliser des mots entiers pour les variables, ou au pire des lettres capitales (mais vu que beaucoup ne font pas de différence entre capitales et autres...).

Pout info, aux questions d'actualité des journées de l'APMEP, Laurent Chéno, IG, a confirmé que le programme était conçu autour de Scratch.
Il a montré un sujet zéro de DNB, dans lequel l'exo de "programmation" consistait à prédire l'affichage d'un programme Scratch donné, parmi quatre propositions (des triangles rectangles isocèles). Dessin fait avec répétition, à la Logo.

ben2510 a écrit:Pout info, aux questions d'actualité des journées de l'APMEP, Laurent Chéno, IG, a confirmé que le programme était conçu autour de Scratch.
Il a montré un sujet zéro de DNB, dans lequel l'exo de "programmation" consistait à prédire l'affichage d'un programme Scratch donné, parmi quatre propositions (des triangles rectangles isocèles). Dessin fait avec répétition,  à la Logo.

Le début est en contradiction avec tout ce que j'ai pu entendre depuis des années. Surtout ne jamais donner de préconisations logicielles pour une activité et là, on conçoit un programme à partir d'un logiciel. On marche sur la tête.

C'est comme si on concevait la partie géométrie du programme en se basant sur GeoGebra.

On ne va donc pas enseigner l'informatique ou l'algorithmique mais on va apprendre aux élèves à se servir de Scratch. Sans intérêt.

Al9 a écrit:

ben2510 a écrit:Pout info, aux questions d'actualité des journées de l'APMEP, Laurent Chéno, IG, a confirmé que le programme était conçu autour de Scratch.
Il a montré un sujet zéro de DNB, dans lequel l'exo de "programmation" consistait à prédire l'affichage d'un programme Scratch donné, parmi quatre propositions (des triangles rectangles isocèles). Dessin fait avec répétition,  à la Logo.

Le début est en contradiction avec tout ce que j'ai pu entendre depuis des années. Surtout ne jamais donner de préconisations logicielles pour une activité et là, on conçoit un programme à partir d'un logiciel. On marche sur la tête.

C'est comme si on concevait la partie géométrie du programme en se basant sur GeoGebra.

On ne va donc pas enseigner l'informatique ou l'algorithmique mais on va apprendre aux élèves à se servir de Scratch. Sans intérêt.

Entièrement d'accord. C'est pitoyable.
Ça me rappelle le BASIC en français qui fut utilisé quelques temps sur je ne sais plus quel matériel. C'est vraiment du grand n'importe quoi ces lubies mises en pratique.

Quand les pédagos comprendront-ils qu'en pédagogie comme en amour, les meilleurs fantasmes sont ceux qu'on ne réalise pas ?

ben2510 a écrit:Pout info, aux questions d'actualité des journées de l'APMEP, Laurent Chéno, IG, a confirmé que le programme était conçu autour de Scratch.
Il a montré un sujet zéro de DNB, dans lequel l'exo de "programmation" consistait à prédire l'affichage d'un programme Scratch donné, parmi quatre propositions (des triangles rectangles isocèles). Dessin fait avec répétition,  à la Logo.

Il s'est fait huer ou les adhérents de l'APMEP sont aussi malades que leurs dirigeants ?

ycombe a écrit:

ben2510 a écrit:Pout info, aux questions d'actualité des journées de l'APMEP, Laurent Chéno, IG, a confirmé que le programme était conçu autour de Scratch.
Il a montré un sujet zéro de DNB, dans lequel l'exo de "programmation" consistait à prédire l'affichage d'un programme Scratch donné, parmi quatre propositions (des triangles rectangles isocèles). Dessin fait avec répétition,  à la Logo.

Il s'est fait huer ou les adhérents de l'APMEP sont aussi malades que leurs dirigeants ?

Dans mes bras!

Tous les matheux de France et de Navarre sont chez moi !!!!!!

Toi, tu es de Laon, on dirait !
Il y a 500 profs de maths sur 50000.
Et encore, je n'ai pas compté les instits.

Le sondage est fermé (j'arrive trop tard   ) . Mais pour ma part , avec le peu de recul que j'ai , je pense qu'on a déjà suffisamment à faire en "mathématiques dures" pour avoir à se rajouter de l'informatique . Qu'en est-il de la formation des enseignants déjà en poste qui ont commencé à enseigner bien avant que l'informatique ne fasse partie intégrante des licences de Maths? Pourquoi ne pas créer une discipline "Algorithmique"? ah oui il n'y a plus de sous ! C'est bien gentil de vouloir diversifier les contenus, encore faut-il se donner les moyens de les mettre en œuvre.
Donc pour le coup j'aurais voté "Oui, si on me garantit un dédoublement."

voili voilou

Pour répondre à toutes les personnes qui se demandent pourquoi l'enseignement de l'informatique doit être confié aux collègues de math à défaut de professeur d'informatique plutôt qu'à la techno, voici ce qu'on lit dans les documents d'accompagnement de technologie pour la rentrée prochaine :

IG de STI a écrit:L’informatique et la programmation ne peuvent être enseignées hors d’un contexte
technologique.

Heureusement, les collègues de technologie ne sont pas en général dans cette mouvance, mais voilà le signal donné par leur IG ; on peut difficilement envisager plus stupide.

e1654d a écrit:
Heureusement, les collègues de technologie ne sont pas en général dans cette mouvance, mais voilà le signal donné par leur IG ; on peut difficilement envisager plus stupide.

C'est pas malin de dire ça : ils vont encore le prendre comme un défi

Il y a effectivement un concours chez les IG et IPR de STI.
Et la compétition est féroce ; l'émulation est terrible, et les conneries sortent à une vitesse hallucinante.