Re: Faire redoubler?

Ninakari, les conseils de Provence sont judicieux et pleins de bon sens. En revanche, refuser un redoublement sous prétexte que l'établissement ne s'engagerait pas à fournir une aide individualisée c'est ridicule et absurde.

Fantômette a écrit:Ninakari, les conseils de Provence sont judicieux et pleins de bon sens. En revanche, refuser un redoublement sous prétexte que l'établissement ne s'engagerait pas à fournir une aide individualisée c'est ridicule et absurde.

A peu près aussi absurde que de faire refaire une année à un gamin sans rien changer ni dans la pédagogie ni dans l'aide qu'il peut recevoir.
Si c'est pour refaire la même chose (en plus il aura retenu des trucs alors il aura encore davantage de raisons de ne pas bosser puisqu'il aura déjà des connaissances dans de nombreuses matières), je ne vois pas en quoi le fait de redoubler le ferait progresser. Il va s'ennuyer et au final, je ne suis pas sure qu'il fera une meilleure 5e que celle qu'il aurait pu faire en y accédant directement après une seule 6e.
Parce que c'est à ce moment là seulement qu'on peut juger de la réussite d'un redoublement : pas lors du redoublement, mais lors du passage à l'année supérieure.

Sans vouloir entrer dans le débat redoublement ou pas, il y a, à ma connaissance, de l'accompagnement éducatif avec au minimum un volet aide aux devoirs (puisque c'est ce point là, le travail personnel, qui semble être difficile) qui existe dans tous les établissements. Personne n'y est refusé, sauf comportement incompatible avec l'activité et à tout mes conseils de classe je l'ai entendu proposé aux élèves péchant dans le domaine du travail perso.
Pourquoi n'y avez-vous pas fait appel ?

milasaintanne a écrit:

Fantômette a écrit:Ninakari, les conseils de Provence sont judicieux et pleins de bon sens. En revanche, refuser un redoublement sous prétexte que l'établissement ne s'engagerait pas à fournir une aide individualisée c'est ridicule et absurde.

A peu près aussi absurde que de faire refaire une année à un gamin sans rien changer ni dans la pédagogie ni dans l'aide qu'il peut recevoir.
Si c'est pour refaire la même chose (en plus il aura retenu des trucs alors il aura encore davantage de raisons de ne pas bosser puisqu'il aura déjà des connaissances dans de nombreuses matières), je ne vois pas en quoi le fait de redoubler le ferait progresser. Il va s'ennuyer et au final, je ne suis pas sure qu'il fera une meilleure 5e que celle qu'il aurait pu faire en y accédant directement après une seule 6e.

Un élève qui redouble ne refait pas exactement la même chose, la même année, avec les mêmes profs justement. Il peut avoir plus facilement accès à un même contenu (ou à peu près) avec des méthodes différentes. Et s''il redouble, c'est précisément parce que ses connaissances sont fragiles ou insuffisantes. Quand bien même il aurait déjà des connaissances sur un cours, cela peut l'aider à avoir une confiance en lui qu'il n'avait pas, même de la maturité et c'est aussi indispensable au progrès. Je le constate - encore- cette année avec un élève doublant de 6e, que j'avais d'ailleurs déjà l'année dernière. Il a considérablement progressé, pourtant avec les mêmes méthodes Smile

. Bien sûr on ne peut pas faire d'un cas une généralité.
Il va de soi qu'une aide individualisée (et pas du bricolage) peut être un vrai plus lors d'un redoublement, nécessaire dans certains cas, pas indispensable dans tous. Cela dépend de beaucoup de choses.

Mais ce gamin qui redouble fait-il correctement son travail?
Les devoirs sont-ils toujours faits?
Les leçons toujours apprises?
est-il attentif en classe?

Parce que si les réponses sont négatives... je ne vois pas l'intérêt du soutien, ni des cours particuliers.

Chez nous, on refuse un tas de demande de redoublement au motif que l'élève n'a rien fait pour mériter une 2e chance. (J'avoue, ce sont des cas assez désespérés....)

sand a écrit:Parfois, il faut bien admettre qu'un maintien en primaire aurait été utile à l'enfant.

Chez nous aussi les parents ont le dernier mot.
Le nombre de redoublements ("maintien dans le cycle" en langage châtié) par élève est limité, ensuite on les envoie au collège poursuivre leurs humanités (il faut dire que certains auraient fondé une famille bien avant d'être en état de quitter notre giron protecteur).

Very Happy

Ne te justifie pas Daiphi, on sait bien que vous n'avez pas le dernier mot pour les redoublements comme pour les orientations en Segpa. Nous pareil, et quand on croise nos collègues du lycée, on le leur rappelle...

Bonjour,

Si je fais la synthèse de toutes ces réponses, je constate que les avis divergent et que le redoublement n'est utile que si l'élève et la famille l'accepte auquel cas cela ne serait pas profitable.

Or dans mon cas, moi je le comprends et ne le considère pas comme une sanction mais mon enfant oui ! et là est le pb !

Pour Minnie, mon enfant fait son travail, ses devoirs, apprend ses leçons (lorsqu'il sait qu'il y a un contrôle) mais ne les relit pas systématiquement !
D'après son prof principal et de français, il a du mal à maintenir son attention longtemps et à tendance à décrocher (il a tjrs eu ce pb depuis l'école primaire).
J'aurais préféré le redoublement en primaire, en CM2 ses résultats en français était très corrects mais j'avoue qu'il n'a presque pas étudié la compréhension des textes et l'expression écrite ( c'est justement là où ça pêche !) Et en anglais, ben c'est malheureux à dire mais il n'en ont pas fait du tout !

Voilà un peu le bilan qui ne me rassure pas mais qui je n'est pas désespérant non plus ! enfin merci pour vos conseils

Il faut réserver le redoublement aux cas utiles. Un élève de bonne volonté mais en difficultés ou un élève qui a eu des soucis de santé et qui a loupé une partie de l'année...
Chez nous, on n'est pas friands du redoublement car ils sont souvent synonymes d'échec. Pour exemple, j'ai deux élèves de 4è qui ont redoublé et cette année leurs résultats ne sont pas mieux que l'année dernière. Les élèves ne sont pas plus motivés. Bref, pas concluant!

ninakari a écrit:Bonjour,

Si je fais la synthèse de toutes ces réponses, je constate que les avis divergent et que le redoublement n'est utile que si l'élève et la famille l'accepte auquel cas cela ne serait pas profitable. Non: si la famille accompagne l'enfant, le suit et l’encourage. L'élève ne l'accepte que s'il n'a pas le choix.

Or dans mon cas, moi je le comprends et ne le considère pas comme une sanction mais mon enfant oui ! et là est le pb !

Je vous ai déjà répondu: n'attendez pas de votre enfant qu'il pense comme un adulte. Laissez-le vivre sa vie d'enfant et prenez, vous, vos responsabilités d'adulte. Vous ne pouvez pas vous dissimuler derrière l'avis de votre fils. C'est aux parents de prendre la décision.

Pour Minnie, mon enfant fait son travail, ses devoirs, apprend ses leçons (lorsqu'il sait qu'il y a un contrôle) mais ne les relit pas systématiquement ! Surveillez-vous ses devoirs? Lui imposez-vous de bien relire ses leçons? Un enfant un peu immature ne peut se débrouiller seul.
D'après son prof principal et de français, il a du mal à maintenir son attention longtemps et à tendance à décrocher (il a tjrs eu ce pb depuis l'école primaire).
J'aurais préféré le redoublement en primaire (c'est donc peut-être encore rattrapable en 6e, plus après, à mon avis), en CM2 ses résultats en français était très corrects mais j'avoue qu'il n'a presque pas étudié la compréhension des textes et l'expression écrite ( c'est justement là où ça pêche !) Et en anglais, ben c'est malheureux à dire mais il n'en ont pas fait du tout ! Pour l'anglais, tant mieux! Un bon départ vaut souvent mieux qu'une mauvaise initiation proposée par des gens de bonne volonté mais mal formés. En tout cas, si votre fils peine en 6e, ça ne va pas s'arranger miraculeusement en 5e.

Voilà un peu le bilan qui ne me rassure pas mais qui je n'est pas désespérant non plus ! enfin merci pour vos conseils

cath5660 a écrit:Oui...Car qu'est-ce qu'on fait d'élèves qui arrivent en LP à 14 ans 1/2!

Déjà ils n'ont pas la maturité à laquelle on était habitué en lycée pro (et les élèves en échec sont souvent plus immatures que les autres) et je ne vous raconte pas le plaisir pour leur trouver un stage...C'est mission quasi-impossible alors qu'avec le bac pro 3 ans, ça devient obligatoire!

Prof en lycée pro dans le tertiaire, je confirme que c'est encore pire qu'avant avec le nouveau bac pro 3 ans : les élèves nous arrivent de 3 ème en sachant à peine lire et écrire mais surtout comme ils sont très jeunes, sont très mal orientés, n'ont jamais redoublé.

Les périodes en stage virent maintenant au cauchemar.
Ce fut très difficile de tous les caser en entreprise, et le bilan pour certains est très négatif, certains élèves n'ont pas le comportement adéquat minimum que l'on demande dans le milieu des entreprises : bien se tenir, suivre des consignes, être ponctuel, savoir bien s'exprimer...certains n'y arrivent même pas !!

Avant, ils restaient 4 ans en formation : BEP 2 ans + sélection sur dossier scolaire pour les BAc pro...maintenant, on doit garder tous les élèves sur 3 ans...Quelle hypocrisie, ils auront sûrement leur bac pro car tout se fait en CCF mais je sais pertinemment qu'après c'est la case chômage pour la plupart vu qu'ils n'ont pas du tout le profil pour travailler dans le secteur pro où ils se trouvent!!

Mes élèves les plus faibles l'étaient depuis le primaire...c'est à ce niveau que l'éducation nationale doit agir..après ce sera très difficile..

macassa a écrit:
Mes élèves les plus faibles l'étaient depuis le primaire...c'est à ce niveau que l'éducation nationale doit agir..après ce sera très difficile..

Déjà en primaire, 25% de largués, 50% de moyens, 25% de bons (à 5 ou 10% près selon les années ou les écoles).
Et ce ne sont pas les méthodes X ou Y qui y changeront quoique ce soit, si ce n'est à la marge.
Avis personnel fondé sur une carrière de plusieurs dizaines d'années. Wink

Et quand, en plus, on s'est fait un malin plaisir à larguer à fond les largués avec des méthodes à la gomme dès la GS, qu'on a moyenné les moyens en ne leur demandant que le quart de ce qu'ils auraient pu fournir et qu'on a dramatiquement découragé les bons en ne leur proposant jamais rien de tangible, on obtient les 6° catastrophes dont on nous rebat les oreilles.

Remarquez, c'est à double tranchant ce que je vais dire. Je connais des écoles où les largués arrivent lecteurs, scripteurs, calculeurs à l'entrée en 6° et sont refusés à l'orientation SEGPA car jugés trop bons. Les moyens passent pour des cracks et déçoivent finalement leurs professeurs parce que les fruits ne tiennent pas les promesses des fleurs, surtout quand, en plus, ils se font ramasser et sont sommés d'apprendre à mettre les soustractions dans la division parce qu'à cause d'eux, les autres élèves ne comprennent pas.
Quant aux bons, s'ils ne sont pas trop démotivés parce qu'on leur demande, ils attendent patiemment la Seconde pour enfin se trouver confrontés à la difficulté. Après quatre ans d'arrêt, ça passe ou ça casse, hélas.

doublecasquette a écrit:Et quand, en plus, .............. hélas.

Il est évident que je suis en parfait accord avec tout cela. Faire redoubler? - Page 3 2252222100