- JohnMédiateur
Dissertation Littérature française Agrégation interne : Victor Hugo, Hernani et Ruy Blas
Sujet : Se présentant comme "l'auteur de ce livre ", Victor Hugo écrit dans la préface de Cromwell :
"A Dieu ne plaise qu'il (l'auteur) aspire à être de ces hommes, romantiques ou classiques, qui font des ouvrages dans leur système, qui se condamnent à n'avoir jamais qu'une forme de l'esprit, à toujours prouver quelque chose, à suivre d'autres lois que celles de leur organisation et de leur nature. L'oeuvre artificielle de ces hommes-là, quelque talent qu'ls aient d'ailleurs, n'existe pas pour l'art. C'est une théorie, non une poésie."
Vous confronterez cette citation à votre lecture personnelle de Ruy Blas et Hernani.
Dissertation Littérature française Agrégation externe : Victor Hugo, Hernani et Ruy Blas
"L'intériorité se renverse, et c'est le masque et la théâtralisation qui représentent contre la profondeur mensongère la véracité du moi. Le lieu du Moi n'est pas situé ailleurs que dans l'apparence carnavalesque. Pas de" profondeur" cachée, mais un dire-vrai étalé, offert à tous les yeux, exhibitionniste, celui du moi qui ne peut être récupéré qu'accepté dans la provocation de sa monstruosité. Le moi dramatique chez Hugo réside dans cette acceptation, dans le fait qu'il n'existe que dans ce qu'il montre, c'est-à-dire le monstre [...]"
Anne Ubersfeld, Le Roi et le Bouffon, 2001
Dissertation Littérature comparée Agrégation externe : Destinées féminines dans le roman naturaliste
" la femme en littérature n'est ni paysage ni effigie et l'on n'en connait pas de vue; on n'en connait que des images où elle n'est point seule mais entourée d'un appareil de circonstances, de situations, de comparses; c'est-à-dire, soit des types proposés à la reconnaissance, soit des allusions proposées à l'imaginaire, tous caractères d'un objet indissolublement sacré et susceptible de possession."
Dans quelle mesure ces lignes d'un critique contemporain éclairent-elles votre lecture de Nana, de Tess d'Urberville et d'Effi Briest?
Sujet : Se présentant comme "l'auteur de ce livre ", Victor Hugo écrit dans la préface de Cromwell :
"A Dieu ne plaise qu'il (l'auteur) aspire à être de ces hommes, romantiques ou classiques, qui font des ouvrages dans leur système, qui se condamnent à n'avoir jamais qu'une forme de l'esprit, à toujours prouver quelque chose, à suivre d'autres lois que celles de leur organisation et de leur nature. L'oeuvre artificielle de ces hommes-là, quelque talent qu'ls aient d'ailleurs, n'existe pas pour l'art. C'est une théorie, non une poésie."
Vous confronterez cette citation à votre lecture personnelle de Ruy Blas et Hernani.
Dissertation Littérature française Agrégation externe : Victor Hugo, Hernani et Ruy Blas
"L'intériorité se renverse, et c'est le masque et la théâtralisation qui représentent contre la profondeur mensongère la véracité du moi. Le lieu du Moi n'est pas situé ailleurs que dans l'apparence carnavalesque. Pas de" profondeur" cachée, mais un dire-vrai étalé, offert à tous les yeux, exhibitionniste, celui du moi qui ne peut être récupéré qu'accepté dans la provocation de sa monstruosité. Le moi dramatique chez Hugo réside dans cette acceptation, dans le fait qu'il n'existe que dans ce qu'il montre, c'est-à-dire le monstre [...]"
Anne Ubersfeld, Le Roi et le Bouffon, 2001
Dissertation Littérature comparée Agrégation externe : Destinées féminines dans le roman naturaliste
" la femme en littérature n'est ni paysage ni effigie et l'on n'en connait pas de vue; on n'en connait que des images où elle n'est point seule mais entourée d'un appareil de circonstances, de situations, de comparses; c'est-à-dire, soit des types proposés à la reconnaissance, soit des allusions proposées à l'imaginaire, tous caractères d'un objet indissolublement sacré et susceptible de possession."
Dans quelle mesure ces lignes d'un critique contemporain éclairent-elles votre lecture de Nana, de Tess d'Urberville et d'Effi Briest?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Scarabee15Habitué du forum
Bon, c'est là qu'on voit que je ne suis vraiment pas de la même spécialité que vous... ce texte me laisse rêveuse...
- Reine MargotDemi-dieu
c'est déja passé les écrits de l'externe?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
décidément le tandem hugo-ubersfeld fait des étincelles...il ne serait pas reconduit l'an prochain lui? j'aimerais bien moi.
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- InvitéInvité
sinon jamais deux sans trois! les classiques vont avoir leur auteur dans les jours qui viennent! Alors Viau, Bonaventure, Voltaire?
- Reine MargotDemi-dieu
Farnace a écrit:Pour un troisième sujet Hugo ?
c'est que c'est l'auteur sur lequel je me sentais le plus à l'aise. Si c'est voltaire ça m'épargnera le pavé...
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- InvitéInvité
Ah.... mais tu ne connais pas le programme de l'an prochain..il peut y avoir un super auteur que tu adores!
- JohnMédiateur
J'ai ajouté le sujet de comparée dans le post ci-dessus.
A noter que cette année, il était tiré d'un article de l'Encyclopédie Universalis, rédigé par un écrivain et un cinéaste.
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- magloreNiveau 3
Hugo est tombé deux fois??? Je ne savais pas... En classique c'est Viau qui est tombé...
- InvitéeHrÉrudit
En interne, si le DP est reconduit, je crains qu'il ne tombe...si seulement il pouvait passer à la trappe :|
- magloreNiveau 3
heather a écrit:En interne, si le DP est reconduit, je crains qu'il ne tombe...si seulement il pouvait passer à la trappe :|
je pense qu'il y a de grandes chances qu'il reste... Mais je ne sais pas si tu as passé l'agreg cette année, en tout cas, ce n'est pas inintéressant à étudier...
- InvitéeHrÉrudit
Non je n'ai jamais passé l'interne, j'ai lu le DP il y a quelques années, je trouve ça très "casse-gueule".
- Reine MargotDemi-dieu
disons qu'il y a quand même de grands thèmes voltairiens, ce qui est difficile c'est la structure en alphabet, et aussi ne pas tomber dans les clichés...
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- magloreNiveau 3
marquisedemerteuil a écrit:disons qu'il y a quand même de grands thèmes voltairiens, ce qui est difficile c'est la structure en alphabet, et aussi ne pas tomber dans les clichés...
Oui, ce que j'ai aimé dans l'étude c'est la problématique de l'ordre et de désordre qui t'oblige à voir l'oeuvre un peu comme un parcours à reconstituer...
- JohnMédiateur
Dissertation Littérature française Agrégation externe : Victor Hugo, Hernani et Ruy Blas
"L'intériorité se renverse, et c'est le masque et la théâtralisation qui représentent contre la profondeur mensongère la véracité du moi. Le lieu du Moi n'est pas situé ailleurs que dans l'apparence carnavalesque. Pas de" profondeur" cachée, mais un dire-vrai étalé, offert à tous les yeux, exhibitionniste, celui du moi qui ne peut être récupéré qu'accepté dans la provocation de sa monstruosité. Le moi dramatique chez Hugo réside dans cette acceptation, dans le fait qu'il n'existe que dans ce qu'il montre, c'est-à-dire le monstre [...]"
Anne Ubersfeld, Le Roi et le Bouffon, 2001
Je rappelle à ce propos la préface du livre de René Pommier intitulé "Assez décodé !" :
"L'intériorité se renverse, et c'est le masque et la théâtralisation qui représentent contre la profondeur mensongère la véracité du moi. Le lieu du Moi n'est pas situé ailleurs que dans l'apparence carnavalesque. Pas de" profondeur" cachée, mais un dire-vrai étalé, offert à tous les yeux, exhibitionniste, celui du moi qui ne peut être récupéré qu'accepté dans la provocation de sa monstruosité. Le moi dramatique chez Hugo réside dans cette acceptation, dans le fait qu'il n'existe que dans ce qu'il montre, c'est-à-dire le monstre [...]"
Anne Ubersfeld, Le Roi et le Bouffon, 2001
Je rappelle à ce propos la préface du livre de René Pommier intitulé "Assez décodé !" :
Parmi tous les innombrables ouvrages censés faciliter une "approche" des textes littéraires qu'ils ne font, en réalité, que compliquer et que retarder, les trois volumes de Mme Ubersfeld intitulés Lire le théâtre, sont sans doute ceux que les étudiants utilisent le plus. Cette lecture leur est, en effet, présentée comme indispensable par de nombreux enseignants qui, pour la plupart sans doute, s'ils ont un jour essayé de s'y mettre, l'ont très rapidement abandonnée, comme beaucoup me l'ont avoué. Et on les comprend, car la prose pesante et jargonnante de Mme Ubersfeld est particulièrement rebutante. Mais alors ils ne devraient pas en recommander la lecture à leurs étudiants. Car ils vont perdre beaucoup de temps à lire ou à essayer de lire un ouvrage qui ne peut rien leur apporter. Outre qu'on y trouve de fâcheuses erreurs qui montrent que Mme Ubersfeld n'a parfois qu'une connaissance très approximative d'œuvres pourtant fort célèbres, outre qu'elle propose des interprétations erronées qui témoignent de bien peu d'intelligence des textes, sa principale, sa véritable spécialité, c'est de dire très longuement et obscurément, à grand renfort de jargon et de schémas, des choses tellement évidentes que jamais personne avant elle n'avait éprouvé le besoin de les dire, et l'on ressent parfois le besoin de se frotter les yeux pour s'assurer qu'on a bien lu ce qu'on a lu. C'est le cas avec l'explication aussi savante que désarmante que Mme Ubersfeld nous propose du fameux : “ Prends un siège, Cinna ”, explication qu'il est fortement recommandé de ne lire qu'après avoir pris la précaution de s'asseoir, et, pour plus de sûreté encore, de s'asseoir par terre. On y apprend tout d'abord que, et cela pour se conformer aux volontés de l'auteur qui tient absolument à ce que tous les acteurs les respectent scrupuleusement, on y apprend donc que l'acteur qui joue le rôle du personnage qui dans la pièce s'appelle Auguste, doit, en prononçant ces mots, s'adresser à l'acteur qui joue le rôle du personnage qui s'appelle Cinna. On y apprend ensuite qu'en même temps, et toujours pour se conformer aux volontés de l'auteur, le même acteur doit, mais sans en avoir l'air, faire en sorte d'être entendu des spectateurs, et c'est là, un point tout fait capital, puisque le théâtre obéit à la loi de “ la double énonciation ”, comme l'a démontré Mme Ubersfeld, découverte à laquelle son nom restera pour toujours attaché. Mais Mme Ubersfeld ne nous laisse pas le temps de digérer vraiment ces deux révélations si surprenantes qu'elle nous en assène une troisième : en faisant dire à Auguste : “ Prends un siège, Cinna ”, l'auteur, qui décidément pense à tout, a aussi voulu faire comprendre au metteur en scène qu'il devait prendre ses dispositions pour qu'il y eût un siège sur la scène. Certes c'est une forme d'humour tout à fait classique, je la pratique à l'occasion, que d'énoncer des lapalissades sur le ton le plus sérieux et le plus sentencieux. Et Mme Ubersfeld pourrait être une adepte de ce type d'humour, auquel cas, son livre offrirait quelques très grandes réussites. Mais il suffit d'avoir lu quelques pages de Mme Ubersfeld pour être tout à fait sûr qu'il n'en est rien. Mme Ubersfeld est aussi peu portée à faire de l'humour que ne le furent Moïse ou Mahomet.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- DewerNiveau 1
Est-ce que ça signifie qu'on pouvait critiquer ce que dit Anne Ubersfeld? Qu'elle est selon vous la marge de critique possible dans une dissertation de concours?
En tout cas bravo pour avoir trouvé cette citation.
En tout cas bravo pour avoir trouvé cette citation.
- JohnMédiateur
Est-ce que ça signifie qu'on pouvait critiquer ce que dit Anne Ubersfeld?
Dans une certaine mesure, oui, mais pas comme René Pommier, sinon on se fait allumer.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
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