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- Marie LaetitiaBon génie
T'es mignon, toi...Chertea a écrit:Ok les parents ne peuvent pas les aider pour les devoirs... mais ça ne les empêche pas d'apprendre à l'école (leurs profs ne sont pas leurs parents) et d'aller chercher des informations sur internet...
Le problème de ces enfants-là ce n'est pas le contexte socio-familial mais leur mentalité (c'est mal vu d'être intelligent et d'avoir des bonnes notes, aucune ambition, aucun travail), c'est ça leur problème.
- CherteaNiveau 9
Elyas a écrit:Chertea a écrit:Thalia de G a écrit:Chertea, merci ! J'ai, enfin, trouvé l'explication.
oh encore un commentaire vague qui ne veut rien dire.
Personne ne m'a expliqué EXACTEMENT, CONCRETEMENT en quoi leur contexte socio-familial les empêche de travailler.
Vis un petit peu, acquiers un peu d'expérience et écoute un peu plus ce qui se passe, tu comprendras très vite.
un autre commentaire vague qui n'explique absolument rien...
- CherteaNiveau 9
Rosanette a écrit:Eh bien c'est chouette Chertea, tu es méritant.
Dommage que ça t'empêche de comprendre que certains gamins (ça va bien au-delà des questions de "cité" et de "non-francophonie des parents" même si ce sont des paramètres lourds) ont un environnement de travail chez eux qui est difficile. Quand en 6e, des élèves à qui tu fais acheter un livre font les yeux ronds et te demandent ensuite ce qu'ils vont bien pouvoir en foutre, c'est difficile de tenir le discours selon lequel tous les gosses sont égaux devant la réussite scolaire et l'accès au savoir. Sauf bien sûr à dire que ces sales morveux de 6e n'ont aucune ambition et préfèrent reproduire des schémas d'échec.
C'est quoi un environnement de travail difficile? Un élève qui n'a pas de domicile fixe, ça évidemment c'est un environnement très difficile. La plupart des élèves en REP/ZEP ont un toit, de quoi manger, des parents qui ont envie que leur enfant réussisse... je ne vois pas ce qui les empêche de travailler à moins que leurs parents les empêchent de faire leurs devoirs par exemple.
- ElyasEsprit sacré
Chertea a écrit:Elyas a écrit:Chertea a écrit:Thalia de G a écrit:Chertea, merci ! J'ai, enfin, trouvé l'explication.
oh encore un commentaire vague qui ne veut rien dire.
Personne ne m'a expliqué EXACTEMENT, CONCRETEMENT en quoi leur contexte socio-familial les empêche de travailler.
Vis un petit peu, acquiers un peu d'expérience et écoute un peu plus ce qui se passe, tu comprendras très vite.
un autre commentaire vague qui n'explique absolument rien...
Ce n'était pas un commentaire mais un conseil de quelqu'un qui a enseigné cinq ans à Sarcelles et a connu deux épisodes d'émeutes ultra-médiatisées. Après, tu fais ce que tu veux, c'est toi qui enseignes dans tes classes. Avec une telle opinion sur les élèves, ceux-ci vont te le rendre au centuple.
- CherteaNiveau 9
Frisouille a écrit:Ce serait super (= que tu t'en sois tiré malgré les difficultés), si ces épreuves que tu as dû affronter ne te faisaient afficher un mépris évident pour les autres qui s'en sortent moins bien. Cette arrogance mal placée ne te rend pas sympathique.Chertea a écrit:Tamerlan a écrit:En fait ils ne sont pas foutus de comprendre (Thrasy et Elyas) que naître et vivre dans des conditions de m... fournit naturellement une immense énergie positive et le ressort naturel pour être tranquille en classe et s'en sortir !
Si tu vis dans des conditions de merde, tu n'as pas envie d'en sortir? Si tu vois tes parents qui ont des problèmes d'argent, une vie misérable, ça te motive pas pour faire mieux qu'eux?
J'ai eu beaucoup de problèmes quand j'étais plus jeune et encore maintenant (des problèmes que la plupart des jeunes de mon âge n'ont pas), ça ne m'a pas empêché d'avoir mon bac ou mon master.
Par ailleurs je ne suis guère versée dans ces questions mais il existe des phénomènes de reproduction des schémas sociaux que l'on est amené à fréquenter dans sa cellule familiale. Un gosse qui voit ses parents au chômage aura quelques difficultés à envisager de grandes études (manque de réseau et de connaissances des attentes du système). encore une fois je ne voudrais pas dire de bêtise, mais garde donc un peu de considération pour les gamins à qui tu enseignes.
J'ai travaillé en REP, j'ai donc côtoyé ce type d'élèves, j'ai aussi rencontré une grande partie des parents. Je ne suis pas arrogant, j'ai constaté moi-même la situation, c'est tout. J'ai vu comment se comportait ce type d'élèves, j'ai aussi vu des parents démunis qui ne savaient plus comment s'y prendre pour gérer leur enfant et les faire travailler.
- RosanetteEsprit éclairé
[quote="Chertea"]
Ce qui de fait peut arriver (petits frères sœurs dont il faut s'occuper, espace de vie exigu où il n'est pas possible de créer un climat de travail calme)... Il faut vraiment en arriver à ce degré d'exemple concret pour éviter le discours "tu as un toit sur la tête alors sors-toi les doigts du cul petit !"
Bien sûr qu'il est bon de les secouer et de leur rappeler qu'ils sont dans un pays où l'école est gratuite, où les bibliothèques sont gratuites, où tous les outils sont LÀ pour qu'ils réussissent... Ca n'empêche pas d'avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître que certains facteurs sociaux peuvent peser lourds, c'est une évidence.
Rosanette a écrit:Eh bien c'est chouette Chertea, tu es méritant.
La plupart des élèves en REP/ZEP ont un toit, de quoi manger, des parents qui ont envie que leur enfant réussisse... je ne vois pas ce qui les empêche de travailler à moins que leurs parents les empêchent de faire leurs devoirs par exemple.
Ce qui de fait peut arriver (petits frères sœurs dont il faut s'occuper, espace de vie exigu où il n'est pas possible de créer un climat de travail calme)... Il faut vraiment en arriver à ce degré d'exemple concret pour éviter le discours "tu as un toit sur la tête alors sors-toi les doigts du cul petit !"
Bien sûr qu'il est bon de les secouer et de leur rappeler qu'ils sont dans un pays où l'école est gratuite, où les bibliothèques sont gratuites, où tous les outils sont LÀ pour qu'ils réussissent... Ca n'empêche pas d'avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître que certains facteurs sociaux peuvent peser lourds, c'est une évidence.
- Marie LaetitiaBon génie
Chertea a écrit:Rosanette a écrit:Eh bien c'est chouette Chertea, tu es méritant.
Dommage que ça t'empêche de comprendre que certains gamins (ça va bien au-delà des questions de "cité" et de "non-francophonie des parents" même si ce sont des paramètres lourds) ont un environnement de travail chez eux qui est difficile. Quand en 6e, des élèves à qui tu fais acheter un livre font les yeux ronds et te demandent ensuite ce qu'ils vont bien pouvoir en foutre, c'est difficile de tenir le discours selon lequel tous les gosses sont égaux devant la réussite scolaire et l'accès au savoir. Sauf bien sûr à dire que ces sales morveux de 6e n'ont aucune ambition et préfèrent reproduire des schémas d'échec.
C'est quoi un environnement de travail difficile? Un élève qui n'a pas de domicile fixe, ça évidemment c'est un environnement très difficile. La plupart des élèves en REP/ZEP ont un toit, de quoi manger, des parents qui ont envie que leur enfant réussisse... je ne vois pas ce qui les empêche de travailler à moins que leurs parents les empêchent de faire leurs devoirs par exemple.
Tu as travaillé en REP...
Et tu n'as jamais vu de situations où les gamins grandissent en manquant d'un cadre affectif stable, de parents qui tiennent bien leur rôle, sans céder, sans les couver, sans chercher à compenser leur propre enfance difficile.
Tu n'as jamais vu d'enfants qui grandissent dans des familles où l'école est un souvenir trop douloureux. Ou encore dans d'autres familles où jamais un livre n'est ouvert. Tu n'as jamais vu de gamins qui grandissent seuls dans la rue, parce que personne ne les attend à heure fixe à la maison.
Je me demande bien ce que tu as vu en REP.
Pas la même chose que beaucoup de collègues, en tout cas.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CherteaNiveau 9
Marie Laetitia a écrit:Chertea a écrit:Rosanette a écrit:Eh bien c'est chouette Chertea, tu es méritant.
Dommage que ça t'empêche de comprendre que certains gamins (ça va bien au-delà des questions de "cité" et de "non-francophonie des parents" même si ce sont des paramètres lourds) ont un environnement de travail chez eux qui est difficile. Quand en 6e, des élèves à qui tu fais acheter un livre font les yeux ronds et te demandent ensuite ce qu'ils vont bien pouvoir en foutre, c'est difficile de tenir le discours selon lequel tous les gosses sont égaux devant la réussite scolaire et l'accès au savoir. Sauf bien sûr à dire que ces sales morveux de 6e n'ont aucune ambition et préfèrent reproduire des schémas d'échec.
C'est quoi un environnement de travail difficile? Un élève qui n'a pas de domicile fixe, ça évidemment c'est un environnement très difficile. La plupart des élèves en REP/ZEP ont un toit, de quoi manger, des parents qui ont envie que leur enfant réussisse... je ne vois pas ce qui les empêche de travailler à moins que leurs parents les empêchent de faire leurs devoirs par exemple.
Tu as travaillé en REP...
Et tu n'as jamais vu de situations où les gamins grandissent en manquant d'un cadre affectif stable, de parents qui tiennent bien leur rôle, sans céder, sans les couver, sans chercher à compenser leur propre enfance difficile.
Tu n'as jamais vu d'enfants qui grandissent dans des familles où l'école est un souvenir trop douloureux. Ou encore dans d'autres familles où jamais un livre n'est ouvert. Tu n'as jamais vu de gamins qui grandissent seuls dans la rue, parce que personne ne les attend à heure fixe à la maison.
Je me demande bien ce que tu as vu en REP.
Pas la même chose que beaucoup de collègues, en tout cas.
Non j'ai vu - dans la plupart des cas- des parents inquiets de la scolarité de leur enfant et qui souhaitaient vraiment voir leur enfant réussir. J'ai vu aussi pas mal de parents qui n'arrivaient plus à gérer leur enfant.
J'ai surtout vu des élèves sans aucun respect pour les adultes ni leurs camarades. Des élèves qui ne travaillent pas du tout.
- Dadoo33Grand sage
Elyas a écrit:Chertea a écrit:Elyas a écrit:Chertea a écrit:
oh encore un commentaire vague qui ne veut rien dire.
Personne ne m'a expliqué EXACTEMENT, CONCRETEMENT en quoi leur contexte socio-familial les empêche de travailler.
Vis un petit peu, acquiers un peu d'expérience et écoute un peu plus ce qui se passe, tu comprendras très vite.
un autre commentaire vague qui n'explique absolument rien...
Ce n'était pas un commentaire mais un conseil de quelqu'un qui a enseigné cinq ans à Sarcelles et a connu deux épisodes d'émeutes ultra-médiatisées. Après, tu fais ce que tu veux, c'est toi qui enseignes dans tes classes. Avec une telle opinion sur les élèves, ceux-ci vont te le rendre au centuple.
+1
- frecheGrand sage
Chertea a écrit:Elyas a écrit:Chertea a écrit:Ok les parents ne peuvent pas les aider pour les devoirs... mais ça ne les empêche pas d'apprendre à l'école (leurs profs ne sont pas leurs parents) et d'aller chercher des informations sur internet...
Le problème de ces enfants-là ce n'est pas le contexte socio-familial mais leur mentalité (c'est mal vu d'être intelligent et d'avoir des bonnes notes, aucune ambition, aucun travail), c'est ça leur problème.
On peut avoir une description de ces enfants-là, s'il te plaît.
Les enfants dont les parents ne parlent pas bien français / qui vivent dans la cité / dont les parents n'ont pas eu leur bac... bref ce dont on était en train de discuter.
:shock: :shock: :shock:
- MalagaModérateur
Chertea a écrit:Ok les parents ne peuvent pas les aider pour les devoirs... mais ça ne les empêche pas d'apprendre à l'école (leurs profs ne sont pas leurs parents) et d'aller chercher des informations sur internet...
Le problème de ces enfants-là ce n'est pas le contexte socio-familial mais leur mentalité (c'est mal vu d'être intelligent et d'avoir des bonnes notes, aucune ambition, aucun travail), c'est ça leur problème.
Sans même développer ce que d'autres ont déjà dit, rien que ça, le fait que dans certains établissements, il est mal vu d'être un bon élève, c'est déjà un sacré handicap. Être plus fort que la pression du groupe est une chose bien difficile à l'adolescence.
Et cela peut déjà se voir à l'échelle d'un établissement où parfois, la composition des classes font qu'on arrive aux conseils de classe en réalisant que telle classe parvient à tirer les élèves plus faibles vers le haut ou qu'à l'inverse, dans telle autre classe, on a une dynamique très négative.
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- CherteaNiveau 9
Dadoo33 a écrit:Quelle virulence dans tes propos!!! :shock:
Mon année en REP était horrible - voiture rayée, insulté par les élèves ("fils de p...", "ta mère"), manque de respect constant de la part des élèves, donc désolé de ne pas être tendre avec ces élèves. Et pour avoir discuté avec pas mal de parents, je suis convaincu qu'une partie importante du problème vient de la mentalité des élèves et non un sois-disant "sort" ou "handicap imaginaire"
Là je suis dans un lycée "normal" et j'ai l'impression de revivre et faire un métier différent - élèves polis et respectueux, je prends enfin du plaisir à aller travailler.
- CherteaNiveau 9
Malaga a écrit:Chertea a écrit:Ok les parents ne peuvent pas les aider pour les devoirs... mais ça ne les empêche pas d'apprendre à l'école (leurs profs ne sont pas leurs parents) et d'aller chercher des informations sur internet...
Le problème de ces enfants-là ce n'est pas le contexte socio-familial mais leur mentalité (c'est mal vu d'être intelligent et d'avoir des bonnes notes, aucune ambition, aucun travail), c'est ça leur problème.
Sans même développer ce que d'autres ont déjà dit, rien que ça, le fait que dans certains établissements, il est mal vu d'être un bon élève, c'est déjà un sacré handicap. Être plus fort que la pression du groupe est une chose bien difficile à l'adolescence.
Et cela peut déjà se voir à l'échelle d'un établissement où parfois, la composition des classes font qu'on arrive aux conseils de classe en réalisant que telle classe parvient à tirer les élèves plus faibles vers le haut ou qu'à l'inverse, dans telle autre classe, on a une dynamique très négative.
C'est exactement ce que je suis en train de dire, c'est un problème de mentalité. Que ce soit mal vu d'être bon élève n'a rien à voir avec le contexte socio-familial.
- RosanetteEsprit éclairé
Chertea a écrit:Dadoo33 a écrit:Quelle virulence dans tes propos!!! :shock:
Mon année en REP était horrible - voiture rayée, insulté par les élèves ("fils de p...", "ta mère"), manque de respect constant de la part des élèves, donc désolé de ne pas être tendre avec ces élèves. Et pour avoir discuté avec pas mal de parents, je suis convaincu qu'une partie importante du problème vient de la mentalité des élèves et non un sois-disant "sort" ou "handicap imaginaire"
Là je suis dans un lycée "normal" et j'ai l'impression de revivre et faire un métier différent - élèves polis et respectueux, je prends enfin du plaisir à aller travailler.
Et donc en REP tout le monde a décidé de se lever du pied gauche un beau matin et d'adopter une mentalité pourrie.
Dans les contrées normales, les enfants sont naturellement polis et respectueux - et n'allez pas dire qu'on trouve des gamins respectueux en REP malheureux !
- DimkaVénérable
C’est dommage de pourrir un topic où quelqu’un demande de l’aide avec des considérations de comptoir… :|
Bon courage, vivi1982 et Sei !
Bon courage, vivi1982 et Sei !
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- Spoiler:
- JézabelNiveau 10
Chertea a écrit:Rosanette a écrit:Eh bien c'est chouette Chertea, tu es méritant.
Dommage que ça t'empêche de comprendre que certains gamins (ça va bien au-delà des questions de "cité" et de "non-francophonie des parents" même si ce sont des paramètres lourds) ont un environnement de travail chez eux qui est difficile. Quand en 6e, des élèves à qui tu fais acheter un livre font les yeux ronds et te demandent ensuite ce qu'ils vont bien pouvoir en foutre, c'est difficile de tenir le discours selon lequel tous les gosses sont égaux devant la réussite scolaire et l'accès au savoir. Sauf bien sûr à dire que ces sales morveux de 6e n'ont aucune ambition et préfèrent reproduire des schémas d'échec.
C'est quoi un environnement de travail difficile? Un élève qui n'a pas de domicile fixe, ça évidemment c'est un environnement très difficile. La plupart des élèves en REP/ZEP ont un toit, de quoi manger, des parents qui ont envie que leur enfant réussisse... je ne vois pas ce qui les empêche de travailler à moins que leurs parents les empêchent de faire leurs devoirs par exemple.
J'ai vécu - et ai été scolarisée - en cité HLM et je vais te répondre.
Quand une famille vit à 7 dans un T4, que les grands doivent s'occuper des petits et de la maison, quand ça braille tout le temps, quand les parents sont trop dépassés pour avoir un oeil sur leurs gamins qui préfèrent traîner dans le quartier, quand seul le père a un boulot (et encore, en intérim), bien que la famille soit francophone (quand elle ne l'est pas c'est encore plus difficile), oui il est très dur pour les gamins de s'en sortir.
A 12 ans rares sont les gamins qui ont assez de maturité pour se dire "il faut que je fasse mes devoirs au lieu de sortir". Si les parents n'ont pas la possibilité de surveiller leur travail, on ne peut pas rendre les gosses responsables de leur échec. C'est un problème social, comme ça a déjà été évoqué par certains.
Les profs sont là pour TOUS les enfants, y compris ceux qui ne sont pas aidés par le contexte familial.
- SeiGrand Maître
Merci Dimka.
Sinon, j'avais dit que je donnerais des nouvelles : le père n'est pas venu au rendez-vous.
Sinon, j'avais dit que je donnerais des nouvelles : le père n'est pas venu au rendez-vous.
- CherteaNiveau 9
Jézabel a écrit:Chertea a écrit:Rosanette a écrit:Eh bien c'est chouette Chertea, tu es méritant.
Dommage que ça t'empêche de comprendre que certains gamins (ça va bien au-delà des questions de "cité" et de "non-francophonie des parents" même si ce sont des paramètres lourds) ont un environnement de travail chez eux qui est difficile. Quand en 6e, des élèves à qui tu fais acheter un livre font les yeux ronds et te demandent ensuite ce qu'ils vont bien pouvoir en foutre, c'est difficile de tenir le discours selon lequel tous les gosses sont égaux devant la réussite scolaire et l'accès au savoir. Sauf bien sûr à dire que ces sales morveux de 6e n'ont aucune ambition et préfèrent reproduire des schémas d'échec.
C'est quoi un environnement de travail difficile? Un élève qui n'a pas de domicile fixe, ça évidemment c'est un environnement très difficile. La plupart des élèves en REP/ZEP ont un toit, de quoi manger, des parents qui ont envie que leur enfant réussisse... je ne vois pas ce qui les empêche de travailler à moins que leurs parents les empêchent de faire leurs devoirs par exemple.
J'ai vécu - et ai été scolarisée - en cité HLM et je vais te répondre.
Quand une famille vit à 7 dans un T4, que les grands doivent s'occuper des petits et de la maison, quand ça braille tout le temps, quand les parents sont trop dépassés pour avoir un oeil sur leurs gamins qui préfèrent traîner dans le quartier, quand seul le père a un boulot (et encore, en intérim), bien que la famille soit francophone (quand elle ne l'est pas c'est encore plus difficile), oui il est très dur pour les gamins de s'en sortir.
A 12 ans rares sont les gamins qui ont assez de maturité pour se dire "il faut que je fasse mes devoirs au lieu de sortir". Si les parents n'ont pas la possibilité de surveiller leur travail, on ne peut pas rendre les gosses responsables de leur échec. C'est un problème social, comme ça a déjà été évoqué par certains.
Les profs sont là pour TOUS les enfants, y compris ceux qui ne sont pas aidés par le contexte familial.
Dans l'exemple que tu as donné, je suis complètement d'accord que l'environnement de l'élève ne l'aide pas du tout... mais une famille qui vit a 7 dans un appart ce n'est pas hyper courant non plus...
Tu as vécu en cité HLM donc avec le "sort" et l'"énorme handicap" et pourtant tu as un Master et un métier, comment cela se fait-il?
- Alex.BNiveau 8
Chertea, si tu parles de la mentalité des élèves, cette mentalité ne leur est pas innée, elle provient bien d'un cadre, transmis par les parents, la famille, les amis, etc. Donc a priori, du contexte social des élèves.
Sei : lors de ma formation à l'ESPE l'an dernier, on nous a parlé de ce genre de rendez-vous, et comme quoi il était bien de proposer un sorte de contrat que tu établis conjointement avec les parents, l'élève et éventuellement la vie scolaire. Ce contrat détermine alors des objectifs à atteindre sur le cours et le long terme, mais définit aussi des sanctions si besoin. Le père ne s'est pas montré, mais peut-être pourrais-tu convier cet élève à un rendez-vous avec le/la CPE, le/la PP et que vous établissiez une charte de bonne conduite, avec l'élève, qu'il s'engage à respecter.
Je partage tout de même ma petite expérience mais d'après ce que je lis elle ne s'appliquera pas ici : j'ai eu un élève difficile, qui devenait limite insolant avec le temps, mais relativement bon en anglais. Un jour je l'ai viré et lui ai dit qu'il n'était plus le bienvenue dans ma salle avant qu'il ne s'excuse et que son cahier soit à jour. Il n'est pas venu deux cours, et était donc considéré comme exclu de classe et allé chez la vie sco, et le troisième cours, il est venu avec une lettre dans laquelle il revenait sur son comportement et s'excusait. L'attitude a, après ça, un peu changer, et je pense que ça avait permis de recréer du lien avec l'élève.
Tout ça pour dire que un élève seul est bien moins effrayant qu'un élève avec 28 autres dans la classe pour le soutenir. La discussion en fin d'heure est bien souvent la meilleure solution il me semble, et faire rédiger des choses aux élèves pour qu'ils comprennent et réfléchissent à leurs erreurs peut peut-être être intéressant dans certains cas.
(tout ceci est bien évidemment encore très neuf pour moi, et je suis peut-être à côté de la plaque, auquel cas, je m'en excuse!)
Sei : lors de ma formation à l'ESPE l'an dernier, on nous a parlé de ce genre de rendez-vous, et comme quoi il était bien de proposer un sorte de contrat que tu établis conjointement avec les parents, l'élève et éventuellement la vie scolaire. Ce contrat détermine alors des objectifs à atteindre sur le cours et le long terme, mais définit aussi des sanctions si besoin. Le père ne s'est pas montré, mais peut-être pourrais-tu convier cet élève à un rendez-vous avec le/la CPE, le/la PP et que vous établissiez une charte de bonne conduite, avec l'élève, qu'il s'engage à respecter.
Je partage tout de même ma petite expérience mais d'après ce que je lis elle ne s'appliquera pas ici : j'ai eu un élève difficile, qui devenait limite insolant avec le temps, mais relativement bon en anglais. Un jour je l'ai viré et lui ai dit qu'il n'était plus le bienvenue dans ma salle avant qu'il ne s'excuse et que son cahier soit à jour. Il n'est pas venu deux cours, et était donc considéré comme exclu de classe et allé chez la vie sco, et le troisième cours, il est venu avec une lettre dans laquelle il revenait sur son comportement et s'excusait. L'attitude a, après ça, un peu changer, et je pense que ça avait permis de recréer du lien avec l'élève.
Tout ça pour dire que un élève seul est bien moins effrayant qu'un élève avec 28 autres dans la classe pour le soutenir. La discussion en fin d'heure est bien souvent la meilleure solution il me semble, et faire rédiger des choses aux élèves pour qu'ils comprennent et réfléchissent à leurs erreurs peut peut-être être intéressant dans certains cas.
(tout ceci est bien évidemment encore très neuf pour moi, et je suis peut-être à côté de la plaque, auquel cas, je m'en excuse!)
- SeiGrand Maître
Tu n'es pas à côté de la plaque et je te remercie beaucoup d'essayer de m'aider. Cependant, là, je découvre la REP dure, et toutes ces solutions de bon sens doivent être réinventées. Depuis la rentrée, j'hallucine devant certains de mes élèves. C'est au-delà de ce que je sais gérer (et j'ai déjà rencontré des élèves difficiles). Je dois apprendre.
- piescoModérateur
Dimka a écrit:C’est dommage de pourrir un topic où quelqu’un demande de l’aide avec des considérations de comptoir… :|
Bon courage, vivi1982 et Sei !
+1
Sei a écrit:Merci Dimka.
Sinon, j'avais dit que je donnerais des nouvelles : le père n'est pas venu au rendez-vous.
Un nouvel appel pour lui dire qu'il a sans doute oublié ce premier rdv, et proposition d'un autre? (tu verras ainsi s'il a juste oublié, ce qui peut arriver, ou s'il n'a aucune envie de te voir).
- SeiGrand Maître
J'ai vu mon élève (croisé par hasard dans le bureau du PA, après un gros problème en cours avec un autre collègue, pourquoi ne suis-je pas surprise ?). Il m'a dit son père ne pouvait pas venir, et qu'il était chargé de me le dire. Je le crois, on a eu du mal à trouver un RV, nos horaires ne correspondent pas. Mais oui, je rappellerai, ou laisserai un mot dans le carnet. J'ai des problèmes d'audition, et quand la liaison est mauvaise au téléphone (ce qui était le cas), j'ai du mal à bien entendre, ce qui complique encore les choses.
- InvitéInvité
Bon courage Sei, je suis en REP cette année et je découvre aussi. On pourra se donner des conseils et venir en piocher ici ou là!
- SeiGrand Maître
Merci Corailc. N'hésite pas à me contacter, en cas de coup de blues, aussi !
Moi, j'ai pris une décision pour tenir cette année : faire l'amour, faire du yoga, lire, danser le tango, travailler la grammaire (il est noté dans l'intro de la GMF qu'on ne lit pas une grammaire comme un roman, mais moi si !)… tout ça, ça m'appartient. Les élèves ne peuvent pas me l'enlever.
Moi, j'ai pris une décision pour tenir cette année : faire l'amour, faire du yoga, lire, danser le tango, travailler la grammaire (il est noté dans l'intro de la GMF qu'on ne lit pas une grammaire comme un roman, mais moi si !)… tout ça, ça m'appartient. Les élèves ne peuvent pas me l'enlever.
_________________
"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- CherteaNiveau 9
Alex.B a écrit:Chertea, si tu parles de la mentalité des élèves, cette mentalité ne leur est pas innée, elle provient bien d'un cadre, transmis par les parents, la famille, les amis, etc. Donc a priori, du contexte social des élèves.
Sei : lors de ma formation à l'ESPE l'an dernier, on nous a parlé de ce genre de rendez-vous, et comme quoi il était bien de proposer un sorte de contrat que tu établis conjointement avec les parents, l'élève et éventuellement la vie scolaire. Ce contrat détermine alors des objectifs à atteindre sur le cours et le long terme, mais définit aussi des sanctions si besoin. Le père ne s'est pas montré, mais peut-être pourrais-tu convier cet élève à un rendez-vous avec le/la CPE, le/la PP et que vous établissiez une charte de bonne conduite, avec l'élève, qu'il s'engage à respecter.
Je partage tout de même ma petite expérience mais d'après ce que je lis elle ne s'appliquera pas ici : j'ai eu un élève difficile, qui devenait limite insolant avec le temps, mais relativement bon en anglais. Un jour je l'ai viré et lui ai dit qu'il n'était plus le bienvenue dans ma salle avant qu'il ne s'excuse et que son cahier soit à jour. Il n'est pas venu deux cours, et était donc considéré comme exclu de classe et allé chez la vie sco, et le troisième cours, il est venu avec une lettre dans laquelle il revenait sur son comportement et s'excusait. L'attitude a, après ça, un peu changer, et je pense que ça avait permis de recréer du lien avec l'élève.
Tout ça pour dire que un élève seul est bien moins effrayant qu'un élève avec 28 autres dans la classe pour le soutenir. La discussion en fin d'heure est bien souvent la meilleure solution il me semble, et faire rédiger des choses aux élèves pour qu'ils comprennent et réfléchissent à leurs erreurs peut peut-être être intéressant dans certains cas.
(tout ceci est bien évidemment encore très neuf pour moi, et je suis peut-être à côté de la plaque, auquel cas, je m'en excuse!)
Je ne pense pas que les parents ou la famille d'un élève lui disent que c'est bien de foutre le bordel en cours, que l'école ne sert à rien etc. Comme j'ai dit, j'ai rencontré beaucoup de parents en REP et la plupart était soucieux de leur enfant et voulait vraiment les voir réussir leurs études.
Quoi qu'il en soit, ce topic montre bien que prof en REP/ZEP c'est un tout autre métier. Il devrait y avoir un concours réservé à ce type d'établissement.
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