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- SulfolobusÉrudit
J'y suis personnellement assez opposée. Beaucoup de disciplines nécessitent l'étude d'autres discipline en pré-requis : le risque d'introduire des troncs communs si tôt dans la formation est de "former" des gens dans une discipline donnée sans leur avoir au préalable donner les pré-requis nécessaires pour vraiment aller loin dans leur discipline. Je préfère le système en filière qui assurent de donner des bases qui devraient dans un monde idéal être solides à tous ceux qui en auront besoin.Proposition n° 1 : Prolonger dans le second cycle du secondaire la logique d’un socle commun de plusieurs matières fondamentales assorties d’options, et recourir à des pédagogies différenciées en fonction des formes d’intelligence.
Pourquoi pas en effet un équivalent des CPES tournées vers la voie pro. Néanmoins, si elle est nécessaire, pourquoi ne pas simplement modifier le bac pro pour qu'il prépare vraiment au BTS ? Si c'est la réduction en 3 ans le problème, pourquoi simplement ne pas revenir en arrière ?Proposition n° 3 : Introduire une année facultative de transition entre le baccalauréat professionnel et le BTS afin de répondre aux besoins de remédiation des élèves de lycées professionnels inscrits en BTS et fragilisés par la réduction à trois ans du baccalauréat professionnel.
Où comment dire que l'enseignement reçu pendant une année n'a finalement aucune importance...Proposition n° 4 : Faciliter les changements de série au sein des filières générales et technologiques et les passages vers la voie professionnelle en soutenant le développement des stages-passerelles.
Je ne sais pas où ils ont fumé leur déficit en scientifique et en chercheurs. J'ignorais que le CNRS et les universités avaient du mal à recruter. Non vraiment.Proposition n° 6 : En attendant de mettre en place un enseignement modulaire, reconstituer une véritable série scientifique à destination des élèves se préparant à des études et une carrière scientifiques, afin d’enrayer la baisse du niveau en mathématiques dans le supérieur et le déficit de recrutement de scientifiques et des chercheurs.
Je passe sur la proposition 7
Mais à quoi servent les conseillers d'orientation ?Proposition n° 8 : Rapprocher les établissements d’enseignement du monde professionnel en impliquant davantage les enseignants, afin de renforcer l’efficacité du parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel (PIIODMEP) proposé aux élèves.
Proposition n° 9 : Renforcer, lors de leur formation initiale et continue, l’information des futurs enseignants sur les filières du supérieur et les métiers, afin de leur permettre d’exercer pleinement auprès des élèves leur rôle de conseil en matière d’orientation.
Bon en soit je veux bien. Il est où votre protocole et votre analyse statistique d'échantillonnage ?Proposition n° 10 : Assurer un suivi de la mise en œuvre des conventions entre les lycées disposant de formations d’enseignement supérieur et les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, afin d’évaluer l’impact de ces conventions sur la réussite des poursuites d’études et des réorientations, sur le développement des passerelles, ainsi que sur l’évolution des pratiques des enseignants et les rapprochements pédagogiques.
Ah bah déjà que beaucoup de lycéens ne comprennent rien à APB...Proposition n° 11 : Transformer le portail d’admission post-bac en outil d’alerte et en instrument de réorientation pour améliorer son efficacité dans la construction d’un parcours de formation. Développer dans l’application une procédure anticipée permettant d’intégrer les vœux des lycéens de première afin d’orienter éventuellement leurs choix vers des filières assurant de meilleurs débouchés.
Et puis c'est quoi cette histoire de débouchés ? Vous croyez qu'ils ne sont pas au courant ?
Protocole ? Analyse prévue ? Viabilité de l'analyse ?Proposition n° 12 : Expérimenter dans plusieurs académies la mise en place de conseils d’orientation lycée-supérieur afin dans un premier temps d’examiner les souhaits atypiques d’inscription dans le supérieur.
C'est moi ou ça existe déjà ?Proposition n° 14 : Créer des guichets uniques spécialisés dans l’orientation à destination des différents publics et implanter une culture et des pratiques professionnelles communes à travers la formation des personnels
Proposition n° 16 : Instituer, après la phase d’expérimentation prévue dans la proposition n° 12, des conseils d’orientation lycée-supérieur dans chaque lycée, réunissant les équipes pédagogiques des lycéens et des représentants des principales formations publiques du supérieur qui forment les débouchés naturels du lycée concerné, se réunissant au moins une fois par an pour se prononcer sur les vœux d’affectation émis par les élèves de classe de terminale.
Mais pourquoi expérimenter si on connait déjà la réponse ???!!!!
Celle-là je l'adore !!
Ah bah oui : déjà que de mon temps, fallait se lever de bonne heure pour avoir un RDV (vue la demande), si en plus ils doivent passer la moitié de leur temps à l'université...Associer plus étroitement les conseillers d’orientation à la mise en œuvre du service public régional de l’orientation, en leur confiant notamment une mission de relais entre les antennes d’orientation unifiée et les lycéens. Encourager les pratiques où les conseillers d’orientation partagent leur temps de service, à parts égales, au sein des lycées et des établissements du supérieur.
C'est sûr que les entreprises vont accueillir à bras ouverts des stagiaires qui n'ont pas encore eu de formation.Proposition n° 18 : Expérimenter la constitution de réseaux d’entreprises partenaires d’orientation des lycées, afin que ces établissements bénéficient d’interlocuteurs réguliers dans le cadre de l’orientation et pour offrir des stages aux élèves dont les familles ne bénéficient pas des réseaux rationnels qui conditionnent fréquemment aujourd’hui la qualité des stages accomplis.
Si on pouvait s'immerger dans un travail de recherche sans formation universitaire, pourquoi donc les chercheurs ont-ils fait des études ?Proposition n° 19 : Encourager les universités à proposer aux lycéens des actions de découverte les plus approfondies possibles, au-delà de la nécessaire généralisation des journées portes-ouvertes, par exemple grâce à des stages d’immersion dans des travaux de recherche ou grâce aux suivis de cours à l’université.
Demander aux bénéficiaires de ces actions, lorsqu’ils s’engagent ensuite dans la voie ainsi découverte, d’assumer une mission de relais auprès des lycéens par des tutorats valorisés dans leurs cursus.
Si on pouvait suivre des cours à l'université sans le bac, pourquoi donc demander ce diplôme pour l'entrée à l'université ?
Je veux bien qu'on développe les JPO, qu'on facilitent les contacts entre étudiants du supérieur et lycéens, qu'on demande à un universitaire de venir présenter l'université, à un prof de prépa la prépa, à un prof d'IUT l'IUT... mais suivre des cours ? s'immerger dans un travail de recherche ? Sérieusement ??!!
Et puis quoi encore.Proposition n° 25 : Ne pas introduire de sélection à l’entrée des universités, qui n’aurait pour effet que de priver certains élèves de toute perspective d’entrée dans le supérieur en grossissant le flux déjà trop élevé des « décrocheurs » et nierait l’inéluctable besoin de maturation des choix d’une partie des bacheliers.
Ça pour le coup, je trouve que c'est intéressant. C'est pas toujours facile de trouver ce genre d'information. J'y aurais rajouté les mentions au bac et l'origine géographique des demandes et des intégrés.Astreindre les formations sélectives à une obligation de publication précise des critères et des modalités de sélection appliqués et des prérequis exigés, en fournissant sur APB des statistiques sur les cursus antérieurs des étudiants retenus et sur les probabilités de réussite et d’insertion professionnelle associées à chaque profil d’élève (type de bac, formation initiale, rôle de l’alternance).
C'est gentil la pluridisciplinarité, c'est même très bien. Mais si c'est bien fait, ça fait des filières très exigeantes donc incompatible avec l'absence de sélection. Si c'est mal fait, ça ne sert qu'à saper le disciplinaire. Du coup, j'ai du mal à voir où ils vont.Proposition n° 26 : Préserver le mouvement de rationalisation des intitulés de licences et ancrer la pluridisciplinarité en concrétisant le principe d’une spécialisation progressive, permettant le cas échéant une orientation plus tardive.
Mais monsieur, je serai ravie de pouvoir donner de nombreuses synthèses à mes étudiants de licence. Oui vraiment. C'est idéal pour vraiment appréhender les connaissances reçues et justement comme son nom l'indique pour les mélanger, les synthétiser, les comprendre. Mais vous voyez, le problème c'est qu'une synthèse c'est 30 minutes minimum de correction par copie. Alors bon, vue la charge d'enseignement des Maitres de conférence et le nombre d'étudiants, c'est pas possible. Mais si vous nous donnez les moyens, comptez sur nousProposition n° 28 : Substituer à la logique de récitation des savoirs et à la place prépondérante du cours magistral en licence une logique d’apprentissage, fondée sur les acquis des étudiants et non sur la simple juxtaposition des contenus d’enseignement. Solliciter plus intensément les expériences pédagogiques les plus efficaces[s] comme la pédagogie de projet[/s]. Encourager la constitution d’équipes pédagogiques. Mettre en place des dispositifs personnalisés de rattrapage des prérequis, méthodologiques et académiques.
Messieurs, combien de MOOCs avaient vous suivi ?Poursuivre le mouvement de croissance de la plate-forme publique France université numérique (FUN) en élargissant le champ des cours en ligne (MOOC) et en intégrant des formations interactives à destination des enseignants eux-mêmes.
Je vais vous dire une chose : j'en ai suivi une dizaine et s'il y a bien un truc que j'ai compris, c'est que c'est très performant pour donner une culture générale, pas pour offrir une formation de qualité (sauf dans de très très rares domaines). En un mot, arrêtez de fantasmer sur les MOOCs.
Gné ? Pourquoi faire des tests quand on a les résultats du bac et les dossiers du secondaire ? À part, pour donner du travail inutile aux MdC, je vois pas l'intérêt...Proposition n° 30 : Repérer rapidement les élèves aux lacunes les plus importantes en systématisant l’organisation de tests de positionnement en ligne pour tous les nouveaux entrants en licence.
Vous payez combien ?Généraliser et valoriser dans les cursus le tutorat par un étudiant du niveau supérieur, en particulier pour accompagner les nouveaux bacheliers dans l’entrée dans le nouveau monde qu’est le supérieur.
Je suis plutôt pour l'idée. Sauf qu'un truc me chagrine : les MdC sont légèrement surbookés. Vous comptez en embaucher beaucoup dans le futur ?Mettre en œuvre, sur le fondement des tests de positionnement, un double tutorat immédiat d’orientation (confié aux services compétents de l’université) et pédagogique (confié à une équipe référente d’enseignants), mettant à la disposition des étudiants, sur une base personnalisée, des ressources choisies et structurées accessibles en ligne et des exercices interactifs d’auto-évaluation et garantissant l’organisation d’entretiens réguliers avec le tuteur.
Et le bac ? Il est pas supposé servir à prouver que l'étudiant a déjà ces compétences ?Mettre à la disposition de tous les étudiants en licence dans toutes les universités des modules spécifiques d’acquisition des compétences méthodologiques nécessaires au suivi des études supérieures et à l’insertion, en besoin en confiant leur organisation au centre pour le développement pédagogique de la communauté ou de l’association.
Une CPES en somme...Créer dans toutes les COMUE et associations d’établissement au moins une unité de remédiation destinée aux bacheliers aux acquis très fragiles les plus motivés, proposant une année ou un semestre de préparation à l’enseignement supérieur dotés d’un encadrement important et assurant un accompagnement très personnalisé des élèves (sollicitant notamment l’ensemble des aides existantes pour le suivi des études, comme le logement étudiant, les bourses, etc.). Permettre aux autres étudiants de licence d’accéder à des modules spécifiques de rattrapage dans ces unités spécialisées. Ces unités auraient pour vocation de rassembler des enseignants du secondaire, en particulier du lycée professionnel, et du supérieur, afin en particulier que les premiers soient mieux sensibilisés aux exigences de l’enseignement supérieur. Au terme d’une période d’expérimentation, évaluer l’opportunité de généraliser cette pratique en l’intégrant au cursus proposé par les lycées professionnels.
Oh dear, we are in trouble.Proposition n° 32 : Prévoir que les enseignants-chercheurs bénéficient systématiquement de formations, initiales et continues, dans les ESPE.
Encourager les universités à recourir beaucoup plus largement aux rémunérations forfaitaires prévues par la législation pour les activités d’enseignement innovantes ou approfondies, en récompensant en particulier l’engagement dans le travail d’équipe. Augmenter le poids des performances pédagogiques dans l’affectation des moyens publics aux universités régie par le système SYMPA.
Pitié !! À votre avis, quel pourcentage d'enseignants du secondaire est capable de donner des vrais cours de licence ? Et quel pourcentage de MdC a envie d'aller au lycée ?Proposition n° 33 : Pour faire émerger une culture commune de l’enseignement du cycle bac – 3/bac + 3, multiplier les échanges de service entre les enseignants du secondaire et les enseignants-chercheurs, sous la forme de mises à disposition dans le cadre de conventions conclues entre les lycées et les universités. Valoriser convenablement ces échanges dans les carrières des intéressés.
Sachant que la grande force des CPGE c'est une classe = un prof, sachant que le travail d'enseignant en CPGE est incompatible avec celui de chercheur, sachant que de nombreux MdC n'ont pas l'agrégation (et que certains profs de CPGE n'ont pas de doctorat), est-ce que cette proposition est un troll ?Encourager des mobilités, temporaires et réversibles, permettant aux enseignants certifiés et, en particulier, agrégés d’enseigner dans le premier cycle des universités et aux enseignants-chercheurs d’enseigner dans les lycées, notamment dans les CPGE. À cette fin, prendre en compte l’utilité sociale de ces mobilités dynamiques dans la valorisation des carrières des enseignants concernés.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
e-Wanderer a écrit:Dans mon département, 2 personnes. On n'est pas dans un IUT…Cripure a écrit:
On congédierait déjà la masse des universitaires qui n'ont jamais fait de recherche depuis le jour de leur recrutement...
D'ailleurs, l'évaluation de la recherche est déjà menée (par le CNU et par l'HCERES) et ça n'a jamais abouti au licenciement d'un glandeur ! L'évaluation sert à déterminer qui, parmi les gens qui bossent, a le plus droit à un congé ou une promotion. On gère la pénurie, dans ce sens-là, et c'est bien tout.
Et l'évaluation de l'enseignement, c'est pour quand?
Pour répondre à une sympathique collègue, oui j'ai été en fac (en licence 3) et c'était souvent d'un ennui terrifiant, particulièrement les cours magistraux. Pleins de "grands" profs se contentaient de nous resservir leur manuel de premier cycle, page par page.
Par la suite, j'ai eu des témoignages d'anciens élèves, devenus étudiants, et franchement, on perçoit chez certains EC qu'il n'y a vraiment pas une grande motivation à faire cours. Je suis partisan d'une évaluation, par les pairs et les étudiants et de développer d'autres formes que le seul cours magistral.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- e-WandererGrand sage
Je maintiens qu'il y a des universitaires qui ont une médaille du CNRS, c'est le cas d'un bon copain qui est MCF (et qui enseigne en licence). Idem pour les IUF, qui enseignent en L1 comme leurs collègues (en tout cas, c'est ce que je constate chez moi).
Je prenais l'exemple de l'ancien français, parce que justement la phonétique historique, quoiqu'elle soit une discipline spécialisée, n'est pas réservée au Master mais fait typiquement partie du cursus de licence de LM (en L2 chez nous), et je maintiens que n'importe qui ne peut pas juger de la méthode adoptée pour ce genre d'enseignement : il faut être vraiment spécialiste. Je pourrais dire la même chose des cours d'histoire de la langue française que je dispense : en L1/L2/L3, on révise les bases, mais on enseigne aussi (heureusement) quelques petites choses nouvelles.
Pour savoir ce que l'on garde d'une matière aussi vaste pour un cours d'initiation, il faut tout de même avoir une bonne vue d'ensemble. Si je choisis par exemple d'illustrer mon cours en parlant du subjonctif ou de l'anaphore pronominale plutôt que de l'article ou de la dislocation, j'ai sans doute mes raisons : on peut discuter de ces choix, mais entre gens sérieux, pas avec un gus de l'ESPE, ni même avec un inspecteur ou un IG qui ne connaît pas bien ces problèmes. On s'efforce de rendre ces sujets accessibles aux étudiants, mais il faut vraiment avoir navigué sérieusement sur ces eaux-là pour pouvoir avoir le recul d'une discussion sur la manière d'enseigner. Même chose pour un cours de syntaxe, même élémentaire : est-ce que j'introduis une dose de Le Goffic ou de Wilmet, à quel endroit, jusqu'à quel point de complexité ? etc.
Il y a aussi, j'y reviens, le problème de la légitimité liée aux publications et aux diplômes. Imaginez, puisque son nom a été prononcé, que vous alliez voir un cours de Pierre Jourde et que vous estimiez qu'il procède mal pour enseigner la littérature française contemporaine. Vous aurez peut-être raison, mais pour pouvoir avancer une telle critique, il va falloir que vous soyez vous-même sacrément armé, sinon on vous rira au nez. Si vous allez voir Pierre Hermé et que vous critiquez sa manière de faire les macarons, il faut que vous ayez fait vous-même sacrément vos preuves.
Or quand on voit le niveau des jeunes collègues qu'on recrute aujourd'hui comme MCF, je vois mal comment les pédagogues de l'ESPE pourraient venir leur faire des remarques sans risquer immédiatement de sombrer dans le ridicule. On parle tout de même d'une "discipline" où il suffit d'une vague synthèse et de 30 articles relatant des expériences d'observation de classe pour passer une HDR (j'ai expertisé des dossiers de sciences de l'éduc' pour le CNU ou pour le compte du CS de mon université, je vois à peu près à quoi ça ressemble)… En face, juste pour passer MCF, vous aurez de jeunes trentenaires classés dans les 10 premiers à l'agreg ou à l'ENS, avec une thèse de folie, 2 ou 3 organisations de colloques, une dizaine d'articles sérieux et non redondants, souvent une expérience de l'international… Car c'est à ce niveau qu'on recrute aujourd'hui dans mon domaine de spécialité. Je participe très prochainement à un jury de thèse, et ce que j'ai lu est d'une qualité absolument étourdissante. Je peux vous garantir que pour faire des remarques à quelqu'un comme ça, il faut avoir du biscuit et j'y ai passé quelques journées cet été… Je n'ai jamais vu ce jeune collègue enseigner, mais je n'ai absolument aucun doute sur ses qualités de pédagogue ni sur sa compétence disciplinaire. J'aimerais avoir les mêmes certitudes sur le collègue de l'ESPE ou sur l'IPR / l'IG que cette réforme propose de lui envoyer.
Je prenais l'exemple de l'ancien français, parce que justement la phonétique historique, quoiqu'elle soit une discipline spécialisée, n'est pas réservée au Master mais fait typiquement partie du cursus de licence de LM (en L2 chez nous), et je maintiens que n'importe qui ne peut pas juger de la méthode adoptée pour ce genre d'enseignement : il faut être vraiment spécialiste. Je pourrais dire la même chose des cours d'histoire de la langue française que je dispense : en L1/L2/L3, on révise les bases, mais on enseigne aussi (heureusement) quelques petites choses nouvelles.
Pour savoir ce que l'on garde d'une matière aussi vaste pour un cours d'initiation, il faut tout de même avoir une bonne vue d'ensemble. Si je choisis par exemple d'illustrer mon cours en parlant du subjonctif ou de l'anaphore pronominale plutôt que de l'article ou de la dislocation, j'ai sans doute mes raisons : on peut discuter de ces choix, mais entre gens sérieux, pas avec un gus de l'ESPE, ni même avec un inspecteur ou un IG qui ne connaît pas bien ces problèmes. On s'efforce de rendre ces sujets accessibles aux étudiants, mais il faut vraiment avoir navigué sérieusement sur ces eaux-là pour pouvoir avoir le recul d'une discussion sur la manière d'enseigner. Même chose pour un cours de syntaxe, même élémentaire : est-ce que j'introduis une dose de Le Goffic ou de Wilmet, à quel endroit, jusqu'à quel point de complexité ? etc.
Il y a aussi, j'y reviens, le problème de la légitimité liée aux publications et aux diplômes. Imaginez, puisque son nom a été prononcé, que vous alliez voir un cours de Pierre Jourde et que vous estimiez qu'il procède mal pour enseigner la littérature française contemporaine. Vous aurez peut-être raison, mais pour pouvoir avancer une telle critique, il va falloir que vous soyez vous-même sacrément armé, sinon on vous rira au nez. Si vous allez voir Pierre Hermé et que vous critiquez sa manière de faire les macarons, il faut que vous ayez fait vous-même sacrément vos preuves.
Or quand on voit le niveau des jeunes collègues qu'on recrute aujourd'hui comme MCF, je vois mal comment les pédagogues de l'ESPE pourraient venir leur faire des remarques sans risquer immédiatement de sombrer dans le ridicule. On parle tout de même d'une "discipline" où il suffit d'une vague synthèse et de 30 articles relatant des expériences d'observation de classe pour passer une HDR (j'ai expertisé des dossiers de sciences de l'éduc' pour le CNU ou pour le compte du CS de mon université, je vois à peu près à quoi ça ressemble)… En face, juste pour passer MCF, vous aurez de jeunes trentenaires classés dans les 10 premiers à l'agreg ou à l'ENS, avec une thèse de folie, 2 ou 3 organisations de colloques, une dizaine d'articles sérieux et non redondants, souvent une expérience de l'international… Car c'est à ce niveau qu'on recrute aujourd'hui dans mon domaine de spécialité. Je participe très prochainement à un jury de thèse, et ce que j'ai lu est d'une qualité absolument étourdissante. Je peux vous garantir que pour faire des remarques à quelqu'un comme ça, il faut avoir du biscuit et j'y ai passé quelques journées cet été… Je n'ai jamais vu ce jeune collègue enseigner, mais je n'ai absolument aucun doute sur ses qualités de pédagogue ni sur sa compétence disciplinaire. J'aimerais avoir les mêmes certitudes sur le collègue de l'ESPE ou sur l'IPR / l'IG que cette réforme propose de lui envoyer.
- e-WandererGrand sage
Les pairs ont autre chose à faire, franchement. Et les étudiants, la plupart du temps, n'ont pas les qualités requises. Je veux bien qu'ils évaluent mon cours de syntaxe, mais je souhaiterais d'abord que 50% ne confondent pas un adjectif avec un adverbe, ou un COD avec un sujet inversé.Collier de Barbe a écrit:
Et l'évaluation de l'enseignement, c'est pour quand?
Pour répondre à une sympathique collègue, oui j'ai été en fac (en licence 3) et c'était souvent d'un ennui terrifiant, particulièrement les cours magistraux. Pleins de "grands" profs se contentaient de nous resservir leur manuel de premier cycle, page par page.
Par la suite, j'ai eu des témoignages d'anciens élèves, devenus étudiants, et franchement, on perçoit chez certains EC qu'il n'y a vraiment pas une grande motivation à faire cours. Je suis partisan d'une évaluation, par les pairs et les étudiants et de développer d'autres formes que le seul cours magistral.
Pour ce qui est du cours magistral, c'est en voie de disparition. En tout cas dans mon UFR. On pratique essentiellement le TD, avec évaluation par contrôle continu (ce qui pose aussi quelques problèmes, car on perd un temps fou : quand sur les 12 séances de cours du semestre vous en perdez 2 en examen et 2 en correction, il reste peu de temps pour avancer… Sans même parler des matières évaluées à l'oral : c'est un défilé permanent, et un bazar sans nom quand les collègues en mai/juin sont sollicités par les comités de sélection, les jurys de concours, le CNU, les colloques etc. On peut emporter avec soi un paquet de copies, mais quand on doit faire passer à l'oral 40 étudiants par TD, c'est autre chose !).
- e-WandererGrand sage
Merci Sulfolobus pour cet examen détaillé des articles du rapport. Nous réagissons globalement de la même façon. Je serais juste un peu plus ouvert sur les échanges entre enseignants-chercheurs et CPGE : dans ma ville, les collègues de prépa nous invitent de temps à autre, et je trouve intéressant que leurs élèves soient sensibilisés à d'autres méthodes et à d'autres regards, précisément en lien avec notre travail de recherche. C'est d'autant plus important en SHS que la plupart rejoindront l'université après la prépa. En tout cas, à chaque fois que j'ai eu cette occasion, j'ai trouvé l'expérience intéressante.
En revanche, la proposition consistant à faire assister les lycéens (avant le bac) à des travaux de recherche spécialisée, c'est absolument absurde. S'ils se pointent aux réunions de mon équipe, il faudrait déjà qu'ils soient très à l'aise en latin. :lol:
En revanche, la proposition consistant à faire assister les lycéens (avant le bac) à des travaux de recherche spécialisée, c'est absolument absurde. S'ils se pointent aux réunions de mon équipe, il faudrait déjà qu'ils soient très à l'aise en latin. :lol:
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
e-Wanderer a écrit:Les pairs ont autre chose à faire, franchement. Et les étudiants, la plupart du temps, n'ont pas les qualités requises. Je veux bien qu'ils évaluent mon cours de syntaxe, mais je souhaiterais d'abord que 50% ne confondent pas un adjectif avec un adverbe, ou un COD avec un sujet inversé.Collier de Barbe a écrit:
Et l'évaluation de l'enseignement, c'est pour quand?
Pour répondre à une sympathique collègue, oui j'ai été en fac (en licence 3) et c'était souvent d'un ennui terrifiant, particulièrement les cours magistraux. Pleins de "grands" profs se contentaient de nous resservir leur manuel de premier cycle, page par page.
Par la suite, j'ai eu des témoignages d'anciens élèves, devenus étudiants, et franchement, on perçoit chez certains EC qu'il n'y a vraiment pas une grande motivation à faire cours. Je suis partisan d'une évaluation, par les pairs et les étudiants et de développer d'autres formes que le seul cours magistral.
Pour ce qui est du cours magistral, c'est en voie de disparition. En tout cas dans mon UFR. On pratique essentiellement le TD, avec évaluation par contrôle continu (ce qui pose aussi quelques problèmes, car on perd un temps fou : quand sur les 12 séances de cours du semestre vous en perdez 2 en examen et 2 en correction, il reste peu de temps pour avancer… Sans même parler des matières évaluées à l'oral : c'est un défilé permanent, et un bazar sans nom quand les collègues en mai/juin sont sollicités par les comités de sélection, les jurys de concours, le CNU, les colloques etc. On peut emporter avec soi un paquet de copies, mais quand on doit faire passer à l'oral 40 étudiants par TD, c'est autre chose !).
Les pairs peuvent évaluer la recherche, relire et critiquer des articles voir des livres mais pas un cours? il y a la une contradiction...
Pour les étudiants, on peut tout à fait leur demander si le cours est clair, compréhensible, si le prof semble disposer à leur réexpliquer des points du cours, etc. Encore une fois, cela se pratique dans de nombreux pays et ça aide.
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CdB
@AbbeCordillere
- e-WandererGrand sage
L'accumulation des tâches tue le métier… Evaluer la recherche + les cours, ça commence à faire beaucoup (surtout si ça ne débouche sur rien, comme dans le secondaire ou en CPGE, où les mauvais profs continuent de sévir).
Et évaluer la recherche, on peut le faire de chez soi. Pour évaluer un cours, il faut se déplacer, souvent loin (d'autant que si ça se fait avec des gens des environs, on hurlera encore au copinage).
Quant aux étudiants, je ne sais pas si les gens à qui j'ai mis 2/20 en syntaxe seront très bienveillants dans l'évaluation de mon cours. Mais si identifier le groupe attribut dans "l'automne est la saison des champignons" est hors de portée d'un étudiant de lettres, je crois qu'on peut mettre la clé sous la porte. Sans parler des étudiants d'arts du spectacle qui sèchent la moitié des cours de versification parce que c'est moins sexy et ludique qu'un atelier de mise en scène et qui écrivent encore le vers "VER" en fin de semestre (je suis bien content de ne plus le faire, ce cours-là, tiens !).
Et évaluer la recherche, on peut le faire de chez soi. Pour évaluer un cours, il faut se déplacer, souvent loin (d'autant que si ça se fait avec des gens des environs, on hurlera encore au copinage).
Quant aux étudiants, je ne sais pas si les gens à qui j'ai mis 2/20 en syntaxe seront très bienveillants dans l'évaluation de mon cours. Mais si identifier le groupe attribut dans "l'automne est la saison des champignons" est hors de portée d'un étudiant de lettres, je crois qu'on peut mettre la clé sous la porte. Sans parler des étudiants d'arts du spectacle qui sèchent la moitié des cours de versification parce que c'est moins sexy et ludique qu'un atelier de mise en scène et qui écrivent encore le vers "VER" en fin de semestre (je suis bien content de ne plus le faire, ce cours-là, tiens !).
- gainzNiveau 8
e-Wanderer a écrit:Je maintiens qu'il y a des universitaires qui ont une médaille du CNRS, c'est le cas d'un bon copain qui est MCF (et qui enseigne en licence). Idem pour les IUF, qui enseignent en L1 comme leurs collègues (en tout cas, c'est ce que je constate chez moi).
Je prenais l'exemple de l'ancien français, parce que justement la phonétique historique, quoiqu'elle soit une discipline spécialisée, n'est pas réservée au Master mais fait typiquement partie du cursus de licence de LM (en L2 chez nous), et je maintiens que n'importe qui ne peut pas juger de la méthode adoptée pour ce genre d'enseignement : il faut être vraiment spécialiste. Je pourrais dire la même chose des cours d'histoire de la langue française que je dispense : en L1/L2/L3, on révise les bases, mais on enseigne aussi (heureusement) quelques petites choses nouvelles.
Pour savoir ce que l'on garde d'une matière aussi vaste pour un cours d'initiation, il faut tout de même avoir une bonne vue d'ensemble. Si je choisis par exemple d'illustrer mon cours en parlant du subjonctif ou de l'anaphore pronominale plutôt que de l'article ou de la dislocation, j'ai sans doute mes raisons : on peut discuter de ces choix, mais entre gens sérieux, pas avec un gus de l'ESPE, ni même avec un inspecteur ou un IG qui ne connaît pas bien ces problèmes. On s'efforce de rendre ces sujets accessibles aux étudiants, mais il faut vraiment avoir navigué sérieusement sur ces eaux-là pour pouvoir avoir le recul d'une discussion sur la manière d'enseigner. Même chose pour un cours de syntaxe, même élémentaire : est-ce que j'introduis une dose de Le Goffic ou de Wilmet, à quel endroit, jusqu'à quel point de complexité ? etc.
Il y a aussi, j'y reviens, le problème de la légitimité liée aux publications et aux diplômes. Imaginez, puisque son nom a été prononcé, que vous alliez voir un cours de Pierre Jourde et que vous estimiez qu'il procède mal pour enseigner la littérature française contemporaine. Vous aurez peut-être raison, mais pour pouvoir avancer une telle critique, il va falloir que vous soyez vous-même sacrément armé, sinon on vous rira au nez. Si vous allez voir Pierre Hermé et que vous critiquez sa manière de faire les macarons, il faut que vous ayez fait vous-même sacrément vos preuves.
Or quand on voit le niveau des jeunes collègues qu'on recrute aujourd'hui comme MCF, je vois mal comment les pédagogues de l'ESPE pourraient venir leur faire des remarques sans risquer immédiatement de sombrer dans le ridicule. On parle tout de même d'une "discipline" où il suffit d'une vague synthèse et de 30 articles relatant des expériences d'observation de classe pour passer une HDR (j'ai expertisé des dossiers de sciences de l'éduc' pour le CNU ou pour le compte du CS de mon université, je vois à peu près à quoi ça ressemble)… En face, juste pour passer MCF, vous aurez de jeunes trentenaires classés dans les 10 premiers à l'agreg ou à l'ENS, avec une thèse de folie, 2 ou 3 organisations de colloques, une dizaine d'articles sérieux et non redondants, souvent une expérience de l'international… Car c'est à ce niveau qu'on recrute aujourd'hui dans mon domaine de spécialité. Je participe très prochainement à un jury de thèse, et ce que j'ai lu est d'une qualité absolument étourdissante. Je peux vous garantir que pour faire des remarques à quelqu'un comme ça, il faut avoir du biscuit et j'y ai passé quelques journées cet été… Je n'ai jamais vu ce jeune collègue enseigner, mais je n'ai absolument aucun doute sur ses qualités de pédagogue ni sur sa compétence disciplinaire. J'aimerais avoir les mêmes certitudes sur le collègue de l'ESPE ou sur l'IPR / l'IG que cette réforme propose de lui envoyer.
ben moi si!!
Très franchement, un étudiant en L1 n'en a rien a cirer de ces chercheurs supers balaises avec un CV long comme un bras. Il veut juste un bon pédagogue (ce
qui n'est bien sur pas incompatible) et ça, on peut l'évaluer, et je pense que ça ne ferait pas de mal à certains....
- e-WandererGrand sage
OK, mais alors donnant-donnant : on nous donne le droit de sélectionner nos étudiants, de prendre ceux qui ont véritablement le niveau requis pour assister à des cours de niveau post-bac, et de constituer des groupes de niveau homogène. Vous verrez, ça se passera tout de suite mieux.
- gainzNiveau 8
je ne suis pas contre du tout,bien au contraire!
Plutôt qu'un tirage au sort....
Plutôt qu'un tirage au sort....
- e-WandererGrand sage
C'est surtout que le niveau très faible de nombreux étudiants de L1 déstabilise beaucoup de nombreux collègues.
On est bien sûr préparé à une discordance assez forte entre la spécialisation extrême de nos travaux de recherche et le spectre beaucoup plus large des cours que nous dispensons. Il y a inévitablement quelque chose d'un peu schizophrène chez l'enseignant-chercheur, et je ne m'en plains pas (cet aller-retour permanent entre recherche de haute tenue et vulgarisation/transmission fait une bonne part de l'intérêt du métier, de la complémentarité des tâches. C'est aussi une façon de réfléchir au sens de ce que l'on fait). Mais on ne s'attend pas forcément à donner des cours d'un niveau aussi faible (parfois, dans mon domaine, de niveau école primaire ou collège !). Sans les excuser, je comprends que certains collègues se sentent assez peu investis en L1/L2.
Je crois donc que si déjà on avait un public un minimum trié (il s'agit tout de même théoriquement d'enseignement supérieur !), des classes homogènes (sinon c'est plus compliqué de cibler ce qu'on doit faire en cours), les missions seraient plus claires et les enseignants-chercheurs plus motivés pour enseigner en licence.
On est bien sûr préparé à une discordance assez forte entre la spécialisation extrême de nos travaux de recherche et le spectre beaucoup plus large des cours que nous dispensons. Il y a inévitablement quelque chose d'un peu schizophrène chez l'enseignant-chercheur, et je ne m'en plains pas (cet aller-retour permanent entre recherche de haute tenue et vulgarisation/transmission fait une bonne part de l'intérêt du métier, de la complémentarité des tâches. C'est aussi une façon de réfléchir au sens de ce que l'on fait). Mais on ne s'attend pas forcément à donner des cours d'un niveau aussi faible (parfois, dans mon domaine, de niveau école primaire ou collège !). Sans les excuser, je comprends que certains collègues se sentent assez peu investis en L1/L2.
Je crois donc que si déjà on avait un public un minimum trié (il s'agit tout de même théoriquement d'enseignement supérieur !), des classes homogènes (sinon c'est plus compliqué de cibler ce qu'on doit faire en cours), les missions seraient plus claires et les enseignants-chercheurs plus motivés pour enseigner en licence.
- SulfolobusÉrudit
On en revient toujours au même point : la non-sélection à l'entrée de l'université tue l'université.
On s'y prend comme on veut, on retombe toujours dessus.
Sinon, pour l'évaluation par les élèves, faut le faire avant l'examen. Et cadrer un peu ce qu'on évalue (quitte à laisser des commentaires libres).
On s'y prend comme on veut, on retombe toujours dessus.
Sinon, pour l'évaluation par les élèves, faut le faire avant l'examen. Et cadrer un peu ce qu'on évalue (quitte à laisser des commentaires libres).
- AscagneGrand sage
parfois, dans mon domaine, de niveau école primaire ou collège !
Tout à fait, et cela représente une perte de temps (et d'argent) pour tout le monde...
On en revient toujours au même point : la non-sélection à l'entrée de l'université tue l'université.
Sans doute faut-il s'occuper de la question du bac, du caractère propédeutique (au supérieur) ou non de la terminale (je pense à la terminale générale), avant de pouvoir trancher de ce côté-là.
En ce qui concerne l'évaluation des cours à la fac mais aussi d'autres propositions indiquées, j'ai l'impression que les titulaires, maîtres de conférences et professeurs, ont déjà un grand nombre de tâches à accomplir dans un contexte fort complexe (je pense par exemple à ce que représente la recherche de financement des projets) où certaines difficultés chronophages rencontrées sont sans doute de nature artificielle (je veux dire par là qu'on pourrait simplifier).
Sulfolobus a écrit:"Proposition n° 30 : Repérer rapidement les élèves aux lacunes les plus importantes en systématisant l’organisation de tests de positionnement en ligne pour tous les nouveaux entrants en licence."
Gné ? Pourquoi faire des tests quand on a les résultats du bac et les dossiers du secondaire ? À part, pour donner du travail inutile aux MdC, je vois pas l'intérêt...
En effet.
quitte à laisser des commentaires libres
"Le cours est trop exigeant". "Le prof nous demande de lire une grammaire française, non mais oh." :lol:
Plus sérieusement, je crois que c'est assez compliqué comme sujet...
- KimberliteExpert
Nous n'avons pas suivi le même genre de fac... en sciences, les profs ne "resservent pas leur manuel". Ils font de vrais cours, mais bien moins chiants que ceux de lycée, parce qu'ils ont une approche plus "vivante" (enfin ça a été ma perception du truc). Je ne dis pas que tout était parfait... je reconnais avoir eu quelques mauvais profs: le pire et le plus poussiéreux venait d'une autre fac pour nous faire des cours... et en dehors de ces cours, il s'occupait d'une filière préparant au CAPESCollier de Barbe a écrit:e-Wanderer a écrit:Dans mon département, 2 personnes. On n'est pas dans un IUT…Cripure a écrit:
On congédierait déjà la masse des universitaires qui n'ont jamais fait de recherche depuis le jour de leur recrutement...
D'ailleurs, l'évaluation de la recherche est déjà menée (par le CNU et par l'HCERES) et ça n'a jamais abouti au licenciement d'un glandeur ! L'évaluation sert à déterminer qui, parmi les gens qui bossent, a le plus droit à un congé ou une promotion. On gère la pénurie, dans ce sens-là, et c'est bien tout.
Et l'évaluation de l'enseignement, c'est pour quand?
Pour répondre à une sympathique collègue, oui j'ai été en fac (en licence 3) et c'était souvent d'un ennui terrifiant, particulièrement les cours magistraux. Pleins de "grands" profs se contentaient de nous resservir leur manuel de premier cycle, page par page.
Par la suite, j'ai eu des témoignages d'anciens élèves, devenus étudiants, et franchement, on perçoit chez certains EC qu'il n'y a vraiment pas une grande motivation à faire cours. Je suis partisan d'une évaluation, par les pairs et les étudiants et de développer d'autres formes que le seul cours magistral.
Mais, globalement, pour moi, la fac a été une sorte de révélation par rapport à ce que j'avais eu comme cours avant: on n'avait pas un savoir figé comme dans un livre, mais le format du cours magistral bien fait, par des personnes sachant de quoi elles parlaient, m'a semblé bien plus vivant. En biologie végétale, une prof nous montrait combien la distinction végétal/animal comportait une zone de flou. Un autre prof nous parlait des dernières découvertes sur le mécanisme de la photosynthèse et arrivait à rendre intéressante la valse des électrons (bien chiante à apprendre... mais c'était nécessaire). Même un vieux prof plein de tics de langage et lent nous a en fait appris plein de trucs sur les parasites qui m'ont servi ensuite et étaient passionnants (la douve du foie qui manipule le comportement des fourmis...).
De plus, le format du cours magistral suppose la prise de notes: l'auditeur est considéré comme un adulte capable de retranscrire l'information sans que l'on lui la dicte...
Donc, parce que dans certaines disciplines, d'après ce que tu dis, on a apparemment une culture de l'enseignement différente, tu es partisan d'emmerder les chercheurs en sciences qui font leur job malgré tous les bâtons que l'on leur met déjà dans le roues?
La recherche française est vraiment mal barrée...
J'ai lu avant que les chercheurs de "pointe" n'enseigneraient pas aux premières années... j'ai pourtant vu le contraire pour pas mal d'entre eux, et aussi vu enseigner en premières années des chercheurs en fin de carrière, qui avaient été d'excellents chercheurs mais souhaitaient ensuite se consacrer plus à l'enseignement.
K
PS: les fautes de français, ça pique les yeux...
_________________
- Spoiler:
- RoninMonarque
Pareil mais pas en sciences. Je regrette la fac
_________________
- SulfolobusÉrudit
Ça revient un peu au même, non ?Ascagne a écrit:
On en revient toujours au même point : la non-sélection à l'entrée de l'université tue l'université.
Sans doute faut-il s'occuper de la question du bac, du caractère propédeutique (au supérieur) ou non de la terminale (je pense à la terminale générale), avant de pouvoir trancher de ce côté-là.
[/quote]quitte à laisser des commentaires libres
"Le cours est trop exigeant". "Le prof nous demande de lire une grammaire française, non mais oh." :lol:
Plus sérieusement, je crois que c'est assez compliqué comme sujet...
On m'a souvent répondu ça. Je ne l'ai pas observé. Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas exister ou même que ça ne sera pas commun. Mais à mon sens, avant d'exclure l'idée, une petite expérience peut être intéressante.
Je ne vais pas vous mentir : j'ai des UEs entières de cours qui sont des copiers-coller de textbooks (même plan de chapitre, même schémas, même illustration, mêmes exemples, même progression...). Cours réalisés par des maitres de conférences.Nous n'avons pas suivi le même genre de fac... en sciences, les profs ne "resservent pas leur manuel". Ils font de vrais cours, mais bien moins chiants que ceux de lycée, parce qu'ils ont une approche plus "vivante" (enfin ça a été ma perception du truc). Je ne dis pas que tout était parfait... je reconnais avoir eu quelques mauvais profs: le pire et le plus poussiéreux venait d'une autre fac pour nous faire des cours... et en dehors de ces cours, il s'occupait d'une filière préparant au CAPES Rolling Eyes
Alors certes pas tous, loin de là. J'ai aussi eu de nombreux cours brillants, intelligents et qui valaient à eux seuls le détour. Mais j'ai eu trop de cours copier/coller pour que je le vois comme négligeable. Encore, une fois, ça ne veut pas dire que mon expérience est généralisable, mais de là à dire qu'en sciences, ça ne se fait pas, c'est un peu fort de café. Accessoirement, je pense qu'en sciences, ça passe d'autant mieux qu'il est rare que la formation pousse les étudiants à ouvrir les textbooks : ils ne s'en rendent bien souvent pas compte.
- SulfolobusÉrudit
C'est en effet peut-être plus adapté aux SHS qu'aux sciences. Dans la prépa où j'ai étudié, ils invitaient des professeurs d'université (au sens large) pour des conférences un peu extra-scolaire : je trouvais l'idée intéressante : d'une part, ça nous permettait de voir autre chose que des cours classique et d'autres part ça nous ouvrait sur d'autres disciplines si on le souhaitait. Enfin, les universitaires intervenaient beaucoup lors des khôlles ce qui était toujours très enrichissant.e-Wanderer a écrit:Merci Sulfolobus pour cet examen détaillé des articles du rapport. Nous réagissons globalement de la même façon. Je serais juste un peu plus ouvert sur les échanges entre enseignants-chercheurs et CPGE : dans ma ville, les collègues de prépa nous invitent de temps à autre, et je trouve intéressant que leurs élèves soient sensibilisés à d'autres méthodes et à d'autres regards, précisément en lien avec notre travail de recherche. C'est d'autant plus important en SHS que la plupart rejoindront l'université après la prépa. En tout cas, à chaque fois que j'ai eu cette occasion, j'ai trouvé l'expérience intéressante.
- RendashBon génie
KinetteKinette a écrit:
PS: une de mes anciennes profs de biologie végétale qui nous avait aussi donné des cours de biochimie m'expliquait il y a déjà quelques années qu'on commençait à leur demander de faire des cours "ludiques". Je ne vois pas trop comment on peut faire du "ludique" (du moins en restant efficace) quand le sujet est par exemple les différents acides aminés existant et leur formule chimique...
Facile!
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- AscagneGrand sage
Ça revient un peu au même, non ?
Non, si je me fie à la diversité des avis que j'ai pu lire sur cette question.
On m'a souvent répondu ça. Je ne l'ai pas observé. Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas exister ou même que ça ne sera pas commun. Wink Mais à mon sens, avant d'exclure l'idée, une petite expérience peut être intéressante.
Je ne suis pas contre les expériences ; en ce qui concerne l'évaluation par les étudiants, encore faut-il présenter des justifications sur son intérêt et ses finalités, puisqu'il s'agit d'un domaine très différent de l'évaluation par les collègues, pairs et supérieurs ; certes, mon expérience encore très restreinte (135 heures pour le moment, environ, en licence) ne me pousse pas à considérer la première comme très intéressante.
Comment l'étudiant qui, arrivé au bout du premier semestre de latin pour grands débutants, n'a toujours pas intégré des éléments de base de grammaire française, va-t-il évaluer le cours d'un enseignant qui aura consenti à des rappels, mais pas à transformer complètement son TD en cours de remédiation ? Par exemple.
- e-WandererGrand sage
Et s'ils n'aiment pas le pain, qu'ils mangent de la bioch'.Rendash a écrit:KinetteKinette a écrit:
PS: une de mes anciennes profs de biologie végétale qui nous avait aussi donné des cours de biochimie m'expliquait il y a déjà quelques années qu'on commençait à leur demander de faire des cours "ludiques". Je ne vois pas trop comment on peut faire du "ludique" (du moins en restant efficace) quand le sujet est par exemple les différents acides aminés existant et leur formule chimique...
Facile!
- GrypheMédiateur
Merci Lefteris.
- JPhMMDemi-dieu
J'ai envie de pleurer...LISTE DES RECOMMANDATIONS
Proposition n° 1 : Prolonger dans le second cycle du secondaire la logique d’un socle commun de plusieurs matières fondamentales assorties d’options, et recourir à des pédagogies différenciées en fonction des formes d’intelligence.
Proposition n° 2 : Développer la polyvalence dans les établissements publics locaux d’enseignement pour diversifier l’offre et favoriser la réussite scolaire ; la coexistence des trois voies de formation encourage la mixité sociale et facilite la mise en place de passerelles qui fluidifient le dispositif d’enseignement.
Proposition n° 3 : Introduire une année facultative de transition entre le baccalauréat professionnel et le BTS afin de répondre aux besoins de remédiation des élèves de lycées professionnels inscrits en BTS et fragilisés par la réduction à trois ans du baccalauréat professionnel.
Proposition n° 4 : Faciliter les changements de série au sein des filières générales et technologiques et les passages vers la voie professionnelle en soutenant le développement des stages-passerelles.
Proposition n° 5 : Simplifier l’organisation du baccalauréat et alléger son coût en concentrant les épreuves finales sur un nombre limité de matières fondamentales et en instituant un contrôle continu sur les options. Améliorer sa qualité certificative en introduisant des seuils éliminatoires et en portant lors de l’évaluation une attention particulière à l’acquisition des compétences nécessaires à la poursuite d’études supérieures.
Proposition n° 6 : En attendant de mettre en place un enseignement modulaire, reconstituer une véritable série scientifique à destination des élèves se préparant à des études et une carrière scientifiques, afin d’enrayer la baisse du niveau en mathématiques dans le supérieur et le déficit de recrutement de scientifiques et des chercheurs.
Proposition n° 7 : Redynamiser l’accompagnement personnalisé, notamment en améliorant la formation des enseignants à la démarche de suivi individualisé et en mettant en place à leur intention des outils de détection des besoins des élèves. Adapter l’organisation du temps de service des enseignants à leur mission de suivi individualisé des élèves.
Diffuser les bonnes pratiques facilitant la transition entre le secondaire et le supérieur et visant à assurer l’égalité des chances : cordées de la réussite pour les bacheliers professionnels se destinant au BTS ; apprentissage des codes et des méthodes de travail exigés dans l’enseignement supérieur.
Proposition n° 8 : Rapprocher les établissements d’enseignement du monde professionnel en impliquant davantage les enseignants, afin de renforcer l’efficacité du parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel (PIIODMEP) proposé aux élèves.
Proposition n° 9 : Renforcer, lors de leur formation initiale et continue, l’information des futurs enseignants sur les filières du supérieur et les métiers, afin de leur permettre d’exercer pleinement auprès des élèves leur rôle de conseil en matière d’orientation.
Proposition n° 10 : Assurer un suivi de la mise en œuvre des conventions entre les lycées disposant de formations d’enseignement supérieur et les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, afin d’évaluer l’impact de ces conventions sur la réussite des poursuites d’études et des réorientations, sur le développement des passerelles, ainsi que sur l’évolution des pratiques des enseignants et les rapprochements pédagogiques.
Proposition n° 11 : Transformer le portail d’admission post-bac en outil d’alerte et en instrument de réorientation pour améliorer son efficacité dans la construction d’un parcours de formation. Développer dans l’application une procédure anticipée permettant d’intégrer les vœux des lycéens de première afin d’orienter éventuellement leurs choix vers des filières assurant de meilleurs débouchés.
Proposition n° 12 : Expérimenter dans plusieurs académies la mise en place de conseils d’orientation lycée-supérieur afin dans un premier temps d’examiner les souhaits atypiques d’inscription dans le supérieur.
Proposition n° 13 : Réaliser un premier bilan de la mise en place du service public régional de l’orientation, notamment s’agissant de son efficacité dans la lutte contre le décrochage scolaire et l’aide au retour en formation initiale des jeunes non qualifiés.
Proposition n° 14 : Créer des guichets uniques spécialisés dans l’orientation à destination des différents publics et implanter une culture et des pratiques professionnelles communes à travers la formation des personnels
Proposition n° 15 : Effectuer un audit des principales formations privées délivrant des diplômes non reconnus par l’État, en rendant publics leurs coûts et leurs performances réelles d’insertion
Proposition n° 16 : Instituer, après la phase d’expérimentation prévue dans la proposition n° 12, des conseils d’orientation lycée-supérieur dans chaque lycée, réunissant les équipes pédagogiques des lycéens et des représentants des principales formations publiques du supérieur qui forment les débouchés naturels du lycée concerné, se réunissant au moins une fois par an pour se prononcer sur les vœux d’affectation émis par les élèves de classe de terminale.
Associer plus étroitement les conseillers d’orientation à la mise en œuvre du service public régional de l’orientation, en leur confiant notamment une mission de relais entre les antennes d’orientation unifiée et les lycéens. Encourager les pratiques où les conseillers d’orientation partagent leur temps de service, à parts égales, au sein des lycées et des établissements du supérieur.
Demander aux lycéens de motiver leur premier vœu d’orientation en préparant un dossier d’orientation. Former les élèves, dès la classe de seconde, dans le cadre du PIIOMEP, à la maîtrise des outils nécessaire à la constitution de ce dossier (recherche d’information, sélection des voies, rédaction des lettres de motivation, etc.), qui sont aussi des compétences nécessaires pour l’insertion.
Proposition n° 17 : Faire mieux correspondre l’implantation des services unifiés de l’orientation à la cartographie du décrochage scolaire.
Encourager l’ONISEP à développer son offre d’information sur l’orientation par le recours aux nouvelles formes de communication (chat, avatar en ligne, etc.). Lui assigner une mission d’orientation prioritaire des publics les plus défavorisés et éloignés des circuits traditionnels d’information, par l’usage d’outils adaptés et l’organisation d’actions dans les zones d’éducation prioritaires.
Proposition n° 18 : Expérimenter la constitution de réseaux d’entreprises partenaires d’orientation des lycées, afin que ces établissements bénéficient d’interlocuteurs réguliers dans le cadre de l’orientation et pour offrir des stages aux élèves dont les familles ne bénéficient pas des réseaux rationnels qui conditionnent fréquemment aujourd’hui la qualité des stages accomplis.
Proposition n° 19 : Encourager les universités à proposer aux lycéens des actions de découverte les plus approfondies possibles, au-delà de la nécessaire généralisation des journées portes-ouvertes, par exemple grâce à des stages d’immersion dans des travaux de recherche ou grâce aux suivis de cours à l’université.
Demander aux bénéficiaires de ces actions, lorsqu’ils s’engagent ensuite dans la voie ainsi découverte, d’assumer une mission de relais auprès des lycéens par des tutorats valorisés dans leurs cursus.
Proposition n° 20 : Afin d’offrir aux lycéens des modèles de parcours de réussite et de freiner les phénomènes de désertion par les meilleurs bacheliers de certaines universités de proximité pourtant aptes à leur fournir un cursus de licence de qualité avant le choix de masters plus spécialisés ou plus prestigieux, mettre en place des « maillages lycée-supérieur » tissant un réseau entre chaque lycée et les principaux établissements d’enseignement supérieur qui forment leurs débouchés traditionnels.
Ces réseaux, en garantissant un suivi régulier de la qualité des parcours et de l’insertion des anciens élèves et en fournissant le cadre d’un dialogue régulier entre les acteurs des deux mondes, auraient vocation à éclairer les choix d’orientation des lycéens et à renforcer la cohérence des enseignements entre les deux cycles.
Proposition n° 21 : Persévérer dans la politique pertinente, et donnant de réels résultats, des affectations prioritaires des bacheliers professionnels en STS et des bacheliers technologiques en IUT.
Amplifier l’effort dans les IUT.
L’accompagner d’une indispensable adaptation des programmes et des méthodes, sans la brusquer afin de ne pas détériorer la qualité reconnue de ces formations.
Prévoir des dispositifs de soutien en direction de ces publics dont les chances de réussite, quoique bonnes, demeurent inférieures à celles des bacheliers généraux.
Continuer et amplifier le travail d’appariement entre les lycées professionnels et les STS se situant dans le même domaine de spécialité, dans une logique de champ des métiers, afin que l’affectation prioritaire soit cohérente et offre aux élèves concernés des voies de réussite et d’insertion éprouvées.
Proposition n° 22 : Veiller au maintien d’une offre de formation supérieure professionnelle équilibrée sur les territoires, la présence d’une structure proche du lycée d’origine étant souvent déterminante dans le choix des bacheliers aux résultats les plus fragiles de s’engager dans des études supérieures.
Encourager la mobilité géographique, en particulier des bacheliers professionnels et technologiques afin que la poursuite d’étude dans les STS et les IUT, renforcée par les affectations prioritaires, se fasse selon des parcours cohérents et dans les formations les plus valorisées, dans une logique de champ des métiers. À cette fin, augmenter la valorisation de la mobilité dans la détermination du montant des bourses d’études lorsqu’elle correspond à un parcours cohérent entre le lycée et le supérieur, et mieux informer les publics ciblés des divers dispositifs d’aide à leur disposition, par exemple en promouvant des actions en lycée d’étudiants « ambassadeurs » de ces formations.
Garantir le succès de l’affectation prioritaire dans les filières sélectives des meilleurs bacheliers en renforçant l’information des enseignants et des lycéens sur ce dispositif très en amont du baccalauréat.
Encourager le rééquilibrage en termes de mixité sociale des filières sélectives publiques en assignant des objectifs plus ambitieux d’intégration d’élèves boursiers accompagnée d’incitations financières.
Proposition n° 23 : Associer pleinement l’enseignement supérieur au développement de la formation continue, afin de lutter contre l’obsession sociale du diplôme initial, de donner de réelles secondes chances, de mieux prendre en compte dans les formations initiales les objectifs de qualification professionnelle et d’employabilité, et d’encourager les universités à diversifier leur ingénierie pédagogique. À cet effet, fixer l’objectif que tous les diplômes délivrés par l’enseignement supérieur doivent avoir dans les dix ans leur équivalent en formation continue.
Proposition n° 24 : Poursuivre et évaluer le mouvement de conventionnement entre les lycées et les grandes filières de l’enseignement supérieur, aujourd’hui obligatoire pour les lycées dotés de STS et de CPGE, en veillant à ce que ces conventions prévoient des passerelles, jouant dans les deux sens, permettant aux étudiants en échec précoce de se réorienter le plus rapidement possible, en particulier dès le premier semestre de la première année d’enseignement supérieur.
Accompagner ces réorientations de modules de rattrapage et de mises à niveau, déployés le plus en amont possible de la formation, de préférence dans la formation d’accueil et, le cas échéant, en alternance.
Assigner aux universités une mission de réorientation des publics en échec avéré et précoce, dûment évaluée et assortie d’indicateurs de performance intégrés au calcul des dotations publiques.
Proposition n° 25 : Ne pas introduire de sélection à l’entrée des universités, qui n’aurait pour effet que de priver certains élèves de toute perspective d’entrée dans le supérieur en grossissant le flux déjà trop élevé des « décrocheurs » et nierait l’inéluctable besoin de maturation des choix d’une partie des bacheliers.
Endiguer le mouvement de multiplication des licences « sélectives » en posant le principe que la sélection sur dossier n’est admissible que (1) lorsque des prérequis sont absolument indispensables et ne peuvent être rattrapés (écoles musicales par exemple) ou (2) lorsque les parcours sélectifs sont associés à des parcours de même mention non sélectifs, et à la condition que les étudiants de cette deuxième voie puissent en cours d’année, sur le fondement de leurs résultats, intégrer la première.
Astreindre les formations sélectives à une obligation de publication précise des critères et des modalités de sélection appliqués et des prérequis exigés, en fournissant sur APB des statistiques sur les cursus antérieurs des étudiants retenus et sur les probabilités de réussite et d’insertion professionnelle associées à chaque profil d’élève (type de bac, formation initiale, rôle de l’alternance).
Consacrer une session des commissions académiques des formations post-bac au bilan annuel des opérations de sélection afin que les acteurs des lycées soient informés de l’évolution des exigences retenues par les formations sélectives.
Encourager le développement des « parcours accompagnés » et des « parcours sécurisés » en particulier menant aux grandes écoles pour les lycéens issus des territoires défavorisés ou aux origines modestes, par la voie de partenariat entre les établissements d’enseignement supérieur et les lycées (notamment les CPGE) concernés.
Confier au conseil d’orientation lycée-supérieur chargé d’examiner les vœux de tous les futurs bacheliers une mission d’alerte, signalant les choix d’orientation qui posent de fortes difficultés en termes de chance de réussite, et une mission de recommandations alternatives lorsqu’un cursus paraît mieux adapté au projet professionnel du lycéen. Laisser toutefois le dernier mot à l’élève, en déclenchant parallèlement les dispositifs d’accompagnement personnalisé dans les établissements d’accueil où sa réussite apparaît aléatoire.
Proposition n° 26 : Préserver le mouvement de rationalisation des intitulés de licences et ancrer la pluridisciplinarité en concrétisant le principe d’une spécialisation progressive, permettant le cas échéant une orientation plus tardive.
Enrichir les modules de licences par le développement d’offres de formations plus directement professionnalisantes, notamment en association avec les IUT, préparant les étudiants qui le souhaitent à l’entrée en troisième année dans une licence professionnelle.
Proposition n° 27 : Assurer aux étudiants de licence qui ne souhaitent pas poursuivre leurs études des débouchés professionnels directs, notamment en encourageant et en préparant l’entrée dans les licences professionnelles, très performantes dans l’insertion en particulier grâce à leur capacité d’adaptation aux besoins du marché du travail induite par leur co-construction avec les entreprises.
Tirer parti de l’apparition de cette possibilité d’accéder à un nouveau « perchoir » sécurisé, immédiatement professionnalisant, pour attirer un flux plus important d’élèves en licence aptes à continuer leurs études afin d’augmenter le nombre de titulaires de masters, indispensables à la montée en gamme de l’économie.
Encourager les échanges entre les IUT et les universités, notamment pour nourrir l’offre de modules professionnalisants optionnels en licence.
Évaluer la mise en place des conseils de perfectionnement réunissant représentants des enseignants-chercheurs, des étudiants et du monde socioprofessionnel pour émettre des avis sur l’adéquation des formations avec les besoins professionnels, désormais obligatoires dans chaque licence.
Constituer à côté des commissions académiques des formations post-bac des groupes opérationnels lui adjoignant des représentants du monde professionnel et de la région, chargés d’examiner l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins prévisibles du marché du travail, sur le fondement notamment des travaux du CREFOP. Leur rattacher des observatoires académiques des formations et de l’insertion.
Proposition n° 28 : Substituer à la logique de récitation des savoirs et à la place prépondérante du cours magistral en licence une logique d’apprentissage, fondée sur les acquis des étudiants et non sur la simple juxtaposition des contenus d’enseignement. Solliciter plus intensément les expériences pédagogiques les plus efficaces comme la pédagogie de projet. Encourager la constitution d’équipes pédagogiques. Mettre en place des dispositifs personnalisés de rattrapage des prérequis, méthodologiques et académiques.
Conforter le cadrage national de promotion de la réforme pédagogique dans le supérieur (mise en place du conseil d’orientation et de suivi de la rénovation pédagogique, organisation de journées annuelles de l’innovation pédagogique, valorisation des initiatives d’excellence en formations innovantes, attribution de prix nationaux, etc.) en rédigeant un guide des meilleures pratiques diffusé à l’ensemble des lycées et des établissements d’enseignement supérieur.
Poursuivre le mouvement de croissance de la plate-forme publique France université numérique (FUN) en élargissant le champ des cours en ligne (MOOC) et en intégrant des formations interactives à destination des enseignants eux-mêmes.
Créer dans chaque COMUE ou association d’université un centre pédagogique fédérant les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) et les structures préexistantes au sein des établissements, chargé de piloter la formation initiale et continue des enseignants et enseignants-chercheurs, d’animer la réflexion et la diffusion des bonnes pratiques, de promouvoir l’innovation et d’apporter une assistance opérationnelle aux équipes éducatives.
Proposition n° 29 : Accompagner le mouvement d’appariement de tous les lycées aux principaux établissements supérieurs de leur aire de débouchés traditionnels d’un dialogue pédagogique structuré et régulier entre les équipes du secondaire et celles du supérieur, sous la forme par exemple de journées pédagogiques lycée-supérieur organisées chaque semestre.
Proposition n° 30 : Repérer rapidement les élèves aux lacunes les plus importantes en systématisant l’organisation de tests de positionnement en ligne pour tous les nouveaux entrants en licence.
Généraliser et valoriser dans les cursus le tutorat par un étudiant du niveau supérieur, en particulier pour accompagner les nouveaux bacheliers dans l’entrée dans le nouveau monde qu’est le supérieur.
Mettre en œuvre, sur le fondement des tests de positionnement, un double tutorat immédiat d’orientation (confié aux services compétents de l’université) et pédagogique (confié à une équipe référente d’enseignants), mettant à la disposition des étudiants, sur une base personnalisée, des ressources choisies et structurées accessibles en ligne et des exercices interactifs d’auto-évaluation et garantissant l’organisation d’entretiens réguliers avec le tuteur.
Procéder à une évaluation, y compris par les bénéficiaires, de la pertinence de l’assistance fournie par l’équipe pédagogique.
Proposition n° 31 : Généraliser la possibilité d’accomplir le cycle de licence en plus de trois ans, sans incidence sur les bourses étudiantes dès lors que le parcours proposé est suivi assidûment et réussi.
Mettre à la disposition de tous les étudiants en licence dans toutes les universités des modules spécifiques d’acquisition des compétences méthodologiques nécessaires au suivi des études supérieures et à l’insertion, en besoin en confiant leur organisation au centre pour le développement pédagogique de la communauté ou de l’association.
Encourager l’offre de modules de rattrapage dédiés à des publics présentant des fragilités particulières.
Créer dans toutes les COMUE et associations d’établissement au moins une unité de remédiation destinée aux bacheliers aux acquis très fragiles les plus motivés, proposant une année ou un semestre de préparation à l’enseignement supérieur dotés d’un encadrement important et assurant un accompagnement très personnalisé des élèves (sollicitant notamment l’ensemble des aides existantes pour le suivi des études, comme le logement étudiant, les bourses, etc.). Permettre aux autres étudiants de licence d’accéder à des modules spécifiques de rattrapage dans ces unités spécialisées. Ces unités auraient pour vocation de rassembler des enseignants du secondaire, en particulier du lycée professionnel, et du supérieur, afin en particulier que les premiers soient mieux sensibilisés aux exigences de l’enseignement supérieur. Au terme d’une période d’expérimentation, évaluer l’opportunité de généraliser cette pratique en l’intégrant au cursus proposé par les lycées professionnels.
Proposition n° 32 : Prévoir que les enseignants-chercheurs bénéficient systématiquement de formations, initiales et continues, dans les ESPE.
Encourager les universités à recourir beaucoup plus largement aux rémunérations forfaitaires prévues par la législation pour les activités d’enseignement innovantes ou approfondies, en récompensant en particulier l’engagement dans le travail d’équipe. Augmenter le poids des performances pédagogiques dans l’affectation des moyens publics aux universités régie par le système SYMPA.
Proposition n° 33 : Pour faire émerger une culture commune de l’enseignement du cycle bac – 3/bac + 3, multiplier les échanges de service entre les enseignants du secondaire et les enseignants-chercheurs, sous la forme de mises à disposition dans le cadre de conventions conclues entre les lycées et les universités. Valoriser convenablement ces échanges dans les carrières des intéressés.
Encourager des mobilités, temporaires et réversibles, permettant aux enseignants certifiés et, en particulier, agrégés d’enseigner dans le premier cycle des universités et aux enseignants-chercheurs d’enseigner dans les lycées, notamment dans les CPGE. À cette fin, prendre en compte l’utilité sociale de ces mobilités dynamiques dans la valorisation des carrières des enseignants concernés.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- laMissSage
Merci Lefteris !
JPhMM je lis vite faite en essayant de ne pas pleurer.
JPhMM je lis vite faite en essayant de ne pas pleurer.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- pamplemousses4Expert
Et les profs du supérieur vont pleurer avec nous...
- laMissSage
LISTE DES RECOMMANDATIONS
Proposition n° 2 : Développer la polyvalence dans les établissements publics locaux d’enseignement pour diversifier l’offre et favoriser la réussite scolaire ; la coexistence des trois voies de formation encourage la mixité sociale et facilite la mise en place de passerelles qui fluidifient le dispositif d’enseignement.
Je n'ai pas la force de tout lire, ce soir.
Simplement, je me permets de mettre cette partie en gras, à mettre en lien avec les EPI, et les reconversions pseudo bivalentes forcées, suivez mon regard. Bonne nuit.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- Pat BÉrudit
Non mais... bon... y'a aussi quelques trucs sensés au milieu de tout ce bazar... quelques-uns... si si, cherchez bien...
Mais plus on avance en lecture plus c'est pire...
Forte allergie à la n°28... mais y'en a que je n'ai lu qu'en diagonale...
Mais plus on avance en lecture plus c'est pire...
Forte allergie à la n°28... mais y'en a que je n'ai lu qu'en diagonale...
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