- SibylleNeoprof expérimenté
Voici ce que le SNALC a déclaré au CSE :
Madame la Ministre,
Vos réformes sont magnifiques. Elles sont formidablement bien articulées les unes aux autres. Elles
composent un tout parfaitement cohérent. Pour un peu, on dirait une œuvre d'art.
Le souci, Madame la Ministre, c'est que cet ensemble n'est splendide que sur le papier. Mais les
collègues que nous représentons vivent dans le monde réel, un monde de chair et de sang, en trois
dimensions, et non dans le monde plat de vos décrets et arrêtés.
Dans votre monde, la réforme du collège résout tous les problèmes, propose du latin pour tous,
invite à une interdisciplinarité joyeuse et à un accompagnement au plus près des besoins de chacun. Dans
le nôtre, elle accroît les inégalités, propose moins de latin (voire pas de latin du tout), contraint à mettre en
œuvre des projets tellement encadrés et corsetés qu'ils en deviennent bureaucratiques, et impose de
l'accompagnement en classe entière en lieu et place des heures d'enseignement.
Dans votre monde, les programmes de cycle permettent à chaque élève de progresser à son
rythme, guidé sur de multiples parcours pleins d'ambition. Dans le nôtre, ils sont un atroce casse-tête, un
mille-feuilles sur lequel on a rajouté tellement de couches qu'il est en train de s'affaisser sous son propre
poids. Et leur mise en place simultanée l'an prochain donne des envies d'aller voir ailleurs s'il existe des
métiers où l'on traite mieux les gens.
Dans votre monde, la réforme de l'évaluation donne confiance aux élèves, leur fait surmonter leurs
échecs et acquérir un socle commun de près de 200 compétences différentes, ce que ne permettait
jusqu'alors pas la méchante « notation-sanction », appliquée au fer rouge par des bourreaux sadiques.
Dans le nôtre, elle constitue un double travail dont l'intérêt pour chacun — collègues, élèves, parents —
est nul.
Madame la Ministre, nous comprenons l'envie de réformer l'ensemble du système qui vous anime.
Nous comprenons moins de ne pas retrouver dans les textes que l'on nous présente les annonces que vous
faites dans les médias, mais c'est sûrement un détail. Nous tenons simplement à vous signaler qu'avant
d'accélérer, il faut regarder où l'on va. Or présentement, on va dans le mur, et ce dernier se rapproche à
très grande vitesse.
Madame la Ministre, la pédale de frein est à gauche de l'accélérateur : n'hésitez donc pas à appuyer
dessus.
https://snalc.fr/uploads/documents/national/70ce75199c6b808abf5bc491fa96e36dcde7e431.pdf
Madame la Ministre,
Vos réformes sont magnifiques. Elles sont formidablement bien articulées les unes aux autres. Elles
composent un tout parfaitement cohérent. Pour un peu, on dirait une œuvre d'art.
Le souci, Madame la Ministre, c'est que cet ensemble n'est splendide que sur le papier. Mais les
collègues que nous représentons vivent dans le monde réel, un monde de chair et de sang, en trois
dimensions, et non dans le monde plat de vos décrets et arrêtés.
Dans votre monde, la réforme du collège résout tous les problèmes, propose du latin pour tous,
invite à une interdisciplinarité joyeuse et à un accompagnement au plus près des besoins de chacun. Dans
le nôtre, elle accroît les inégalités, propose moins de latin (voire pas de latin du tout), contraint à mettre en
œuvre des projets tellement encadrés et corsetés qu'ils en deviennent bureaucratiques, et impose de
l'accompagnement en classe entière en lieu et place des heures d'enseignement.
Dans votre monde, les programmes de cycle permettent à chaque élève de progresser à son
rythme, guidé sur de multiples parcours pleins d'ambition. Dans le nôtre, ils sont un atroce casse-tête, un
mille-feuilles sur lequel on a rajouté tellement de couches qu'il est en train de s'affaisser sous son propre
poids. Et leur mise en place simultanée l'an prochain donne des envies d'aller voir ailleurs s'il existe des
métiers où l'on traite mieux les gens.
Dans votre monde, la réforme de l'évaluation donne confiance aux élèves, leur fait surmonter leurs
échecs et acquérir un socle commun de près de 200 compétences différentes, ce que ne permettait
jusqu'alors pas la méchante « notation-sanction », appliquée au fer rouge par des bourreaux sadiques.
Dans le nôtre, elle constitue un double travail dont l'intérêt pour chacun — collègues, élèves, parents —
est nul.
Madame la Ministre, nous comprenons l'envie de réformer l'ensemble du système qui vous anime.
Nous comprenons moins de ne pas retrouver dans les textes que l'on nous présente les annonces que vous
faites dans les médias, mais c'est sûrement un détail. Nous tenons simplement à vous signaler qu'avant
d'accélérer, il faut regarder où l'on va. Or présentement, on va dans le mur, et ce dernier se rapproche à
très grande vitesse.
Madame la Ministre, la pédale de frein est à gauche de l'accélérateur : n'hésitez donc pas à appuyer
dessus.
https://snalc.fr/uploads/documents/national/70ce75199c6b808abf5bc491fa96e36dcde7e431.pdf
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