L'UPS demande l'interdiction de la calculatrice au primaire.

L'Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques vient de publier son avis sur les projets de programme de mathématiques.
http://www.cfem.asso.fr/actualites/cfem2.pdf
(Le nom du fichier, ni le texte ne mentionnent l'UPS mais le lien est présenté comme ça: http://www.cfem.asso.fr/actualites/nouveau-programmes-math-2015 )

On peut noter ceci:

Calcul posé et calcul instrumenté

Le calcul posé doit être pratiqué intensivement au long des cycles 2 à 4.

Le poids excessif du calcul instrumenté dans les pratiques actuelles est une des principales raisons de l'innumérisme. Nous souhaitons que ce type de calcul ne commence qu'en fin de cycle 3, alors que les premiers automatismes sont bien acquis, également qu'il fasse l'objet d'un cadrage précis.

Enfin une des associations pour le dire clairement!

Bravo!!!

Enfin un peu de bon sens!

Qui a dit que calcul instrumenté implique nécessairement calculatrice ? Cela peut très bien désigner le boulier, par exemple.

JPhMM a écrit:Qui a dit que calcul instrumenté implique nécessairement calculatrice ? Cela peut très bien désigner le boulier, par exemple.

En version soroban, ça ne serait pas idiot.

En effet.

Soroban ? innumérisme ? Où suis-je tombée ?

Plus sérieusement, j'ai l'impression que le calcul mental, c'est pas évident en collège. Préjugé ou réalité ?

C'est comme le reste, il faut le faire régulièrement, donner des techniques, qu'ils les apprennent, qu'on le pratique.

En n'autorisant pas la calculatrice, ils font appel plus souvent au calcul mental.

J'en fais aussi souvent que possible.
Pas plus tard qu'aujourd'hui par exemple, avec les 6e :

8% de 7
10% de 6
1% de 240
25% de 12

etc.

L'une de mes collègues en fait toutes les semaines, avec les 6èmes et 5èmes. Pour les autres niveaux, je ne saurais dire !

Alors l'un d'entre vous peut-il me dire pourquoi les 6è ont tant de mal à passer une note sur 10 en note sur 20 mentalement ? Ou pourquoi mes 4è doivent réfléchir pour me donner un siècle (2 premiers chiffres + 1 ! ) ?

On peut discuter des points ça et là mais l'ensemble du texte respire le bon sens....est-ce vraiment si difficile à admettre de la part de ceux qui aspirent à nous diriger?

AsarteLilith a écrit:Soroban ? innumérisme ? Où suis-je tombée ?

Plus sérieusement, j'ai l'impression que le calcul mental, c'est pas évident en collège. Préjugé ou réalité ?

Ben pourquoi ?

Elève j'en ai fait du primaire jusqu'en 3ème...
En collège, à chaque interro de maths, il y avait tout d'abord du calcul mental.

AsarteLilith a écrit:Alors l'un d'entre vous peut-il me dire pourquoi les 6è ont tant de mal à passer une note sur 10 en note sur 20 mentalement ? Ou pourquoi mes 4è doivent réfléchir pour me donner un siècle (2 premiers chiffres + 1 ! ) ?

Sans doute parce que la frontière n'est pas claire...il doit y avoir "la méthode du calcul mental" , ce que demande le prof de maths, dans l'arène du prof de maths et la "méthode de la calculatrice" que l'on emploie dans la vraie vie et sans laquelle on est perdu hors du cours de maths....pas sur d'ailleurs que tous soient convaincus les deux "méthodes" (avec calcul mental juste, je précise) donnent le même résultat.

J'exagère à peine mais le contexte me semble très important dans toute activité humaine et à fortiori dans les apprentissages.

1. Au minimum parce qu'ils n'ont pas compris qu'ils doivent utiliser la proportionnalité pour passer de note sur 10 à note sur 20.
2. Parce qu'Auguste (63 av JC - 14 ap JC) n'a pas vécu 77 ans. :lol:  Plus sérieusement, à cause des anniversaires, par exemple. On a 17 ans au terme de 17 années révolues, mais on est au 18e siècle au terme de 17 centaines d'années révolues. Tout est dans le statut du zéro donc, et dans la différence entre un instant et un intervalle. Un anniversaire est un instant, un siècle un intervalle.

C'est rigolo, j'ai "fait" Auguste ce matin avec mes 5èmes (calcul avec les relatifs...)

C'est comme cela que je me retrouve en seconde , quand j'évoque un auteur antique et ses dates de naissance et mort, avec de plus en plus d'élèves qui me sortent : mais madame, c'est pas possible ! il est mort avant d'être né...

AsarteLilith a écrit:j'ai l'impression que le calcul mental, c'est pas évident en collège. Préjugé ou réalité ?

C'est comme le ski ou le vélo

J'utilise le boulier (j'ai un CE1), mais comme support visuel concret davantage que comme "instrument de calcul".
Pour le calcul mental, ou le calcul méthodique, toujours à mon humble échelle, j'ai l'impression qu'on n'enseigne pas de méthode, or, le calcul mental ne se pratique pas de la même façon que le calcul posé.

" Le poids excessif du calcul instrumenté dans les pratiques actuelles est une des principales raisons
de l'innumérisme. Nous souhaitons que ce type de calcul ne commence qu'en fin de cycle 3..."

:shock: ça fait des années que j'enseigne, je suis passée par un tas d'écoles, je n'ai jamais vu un enseignant de cycle 2 utiliser la calculette en classe.... Et même au CE2 et au CM1, c'est rare. D'ailleurs, prenez n'importe quel fichier de maths (très utilisé en primaire surtout en double niveau), il n'y a qu'une seule double page consacrée à la calculette sur l'année entière.
Sur ces mêmes fichiers, le calcul mental est préconisé au quotidien, sous des formes différentes, et même les collègues qui n'utilisent pas de fichier en font beaucoup et souvent...
Après pour le calcul mental, utilise-t-on la bonne méthode, c'est un autre débat...

En stage en CM2 dans une école RPE +, le PEMF interdisait aux apprenants d'utiliser leur calculatrice.

Je me demande quand même quelles sont les sources du cfem ?
Et je ne comprends pas comment il peut y avoir un tel fossé entre nos pratiques au quotidien et l'image qui en est donnée au secondaire... (Ce n'est pas la première fois que je le constate sur ce forum). Il y a vraiment un manque de communication et d'échange préjudiciable à tous.

Laura Ingalls a écrit:Je me demande quand même quelles sont les sources du cfem ?
Et je ne comprends pas comment il peut y avoir un tel fossé entre nos pratiques au quotidien et l'image qui en est donnée au secondaire... (Ce n'est pas la première fois que je le constate sur ce forum). Il y a vraiment un manque de communication et d'échange préjudiciable à tous.

Je ne sais pas quelles sont tes pratiques, pour ce que je constate en tant qu'enseignant de sixième (et parent d'élèves), l'usage de la calculatrice est généralisé au primaire. Le résultat est que maintenant, seuls une petite minorité d'élèves est à l'aise avec les calculs écrits, ce qui n'est pas étonnant. Les seuls exercices qui demandent du calcul écrit sont des exercices "de calcul posé", pour les applications sous forme de problèmes on sort les machines…

Histoire de ne pas vexer que les PE, j'en ai autant pour le secondaire, je vois les élèves de troisièmes qui étaient bons en calcul en sixième sortir la calculatrice pour trouver les diviseurs de 21…

L'UPS regroupe des profs de spé, endroit où les calculatrices sont interdites. Ils voient des élèves qui étaient assez bons en maths peiner sur des calculs basiques, je pense qu'ils n'ont pas besoin d'études pour demander l'interdiction de la calculatrice.

Des études de fond  sur les effets de la calculatrice, je n'en connais pas en France. Il y a eu une étude aux USA qui montraient une corrélation entre la faiblesse des résultats en maths et l'usage de la calculatrice, et une autre corrélation entre la catégorie sociale des parents et l'usage de la calculatrice. Elle indiquait aussi que les élèves déclarent systématiquement une utilisation de la calculatrice supérieure à celle déclarée par leurs enseignants.

ycombe a écrit:

Laura Ingalls a écrit:Je me demande quand même quelles sont les sources du cfem ?
Et je ne comprends pas comment il peut y avoir un tel fossé entre nos pratiques au quotidien et l'image qui en est donnée au secondaire... (Ce n'est pas la première fois que je le constate sur ce forum). Il y a vraiment un manque de communication et d'échange préjudiciable à tous.

Je ne sais pas quelles sont tes pratiques, pour ce que je constate en tant qu'enseignant de sixième (et parent d'élèves), l'usage de la calculatrice est généralisé au primaire. Le résultat est que maintenant, seuls une petite minorité d'élèves est à l'aise avec les calculs écrits, ce qui n'est pas étonnant. Les seuls exercices qui demandent du calcul écrit sont des exercices "de calcul posé", pour les applications sous forme de problèmes on sort les machines…

Histoire de ne pas vexer que les PE, j'en ai autant pour le secondaire, je vois les élèves de troisièmes qui étaient bons en calcul en sixième sortir la calculatrice pour trouver les diviseurs de 21…

L'UPS regroupe des profs de spé, endroit où les calculatrices sont interdites. Ils voient des élèves qui étaient assez bons en maths peiner sur des calculs basiques, je pense qu'ils n'ont pas besoin d'études pour demander l'interdiction de la calculatrice.

Des études de fond  sur les effets de la calculatrice, je n'en connais pas en France. Il y a eu une étude aux USA qui montraient une corrélation entre la faiblesse des résultats en maths et l'usage de la calculatrice, et une autre corrélation entre la catégorie sociale des parents et l'usage de la calculatrice. Elle indiquait aussi que les élèves déclarent systématiquement une utilisation de la calculatrice supérieure à celle déclarée par leurs enseignants.

Je crois que ça dépend des académies et, plus localement encore, des enseignants...