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- Benji-XNiveau 8
vousnousils a écrit:Les concours de professeurs 2015 n’ont pas permis de pourvoir 23% des postes ouverts dans le secondaire, selon les calculs des syndicats de la FSU, pour lesquels il est urgent de revaloriser les salaires et de recruter plus en amont dans les études.
Tous concours confondus (Agrégation, Capes, Capeps –sport–, CPE…), ce sont 4.912 postes qui ne sont pas pourvus à cette session, indiquent mardi dans un communiqué commun le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, le SNU.EP-FSU (enseignement professionnel) et le Snep-FSU (éducation physique). Ce chiffre est susceptible d’augmenter après élimination des doublons, un même candidat pouvant réussir plusieurs concours, précisent-ils.
http://www.vousnousils.fr/2015/07/07/pres-dun-quart-des-postes-de-profs-non-pourvus-aux-concours-du-secondaire-syndicats-572367
- User17706Bon génie
Oui, c'est probable qu'au bout du compte on s'approchera des 25%, une fois les doublons éliminés.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Il faut présenter la chose comme la ministre ne manquera pas de le faire : les trois quarts des postes ont été pourvus.
- InvitéPPPNiveau 8
Et il est piquant de rappeler que le nombre de postes ouverts aux concours 2015 a été présenté comme en augmentation de 29% par rapport à 2014, soit un peu plus que tout ceux qui ne seront pas pourvus au final.
Augmentation dont on faisait mine d'espérer en haut lieu qu'elle contrecarrerait la crise du recrutement.
Augmentation dont on faisait mine d'espérer en haut lieu qu'elle contrecarrerait la crise du recrutement.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Quand un métier n'intéresse plus, il est logique d'en augmenter l'offre...
Tout le monde sait bien quelle est la seule solution pour sortir de cette impasse. Mais personne ne le fait.
Tout le monde sait bien quelle est la seule solution pour sortir de cette impasse. Mais personne ne le fait.
- henrietteMédiateur
Sans doute au moins déjà 5 000 postes non pourvus, donc.
Et la réforme qui prévoit d'en créer 4 000.
Logique.
Et la réforme qui prévoit d'en créer 4 000.
Logique.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Pierre-HenriHabitué du forum
Le ministère part du principe que le nombre de candidats accompagne le nombre de postes, avec un léger décalage. C'était vrai à une époque, en d'autres circonstances, mais je ne suis pas persuadé que cela soit encore le cas aujourd'hui. D'abord, à cause du recrutement au niveau master et du pataquès autour des formations. Ensuite, parce que les conditions de travail se sont encore dégradées. Enfin, parce qu'insister sur la pédagogie éloigne du métier ceux qui aiment leur discipline. Ces derniers préfèrent passer d'autres concours (patrimoine, action culturelle...) voire chercher un travail alimentaire et poursuivre leur passion en amateurs.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pierre-Henri a écrit:Le ministère part du principe que le nombre de candidats accompagne le nombre de postes, avec un léger décalage.
Ils se fourrent le doigt dans l’œil. Une des premières chose qu'on nous demande sur les études d'histoire en général, c'est "quels sont les débouchés hors enseignement?" T'as beau répondre qu'il y a des postes en ce moment et que les concours sont assez accessibles, on nous enverra toujours balader.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Ils se fourrent le doigt dans l’œil. Une des premières chose qu'on nous demande sur les études d'histoire en général, c'est "quels sont les débouchés hors enseignement?" T'as beau répondre qu'il y a des postes en ce moment et que les concours sont assez accessibles, on nous enverra toujours balader.
Pareil en lettres. "Tout sauf prof" est le mantra de nombre d'étudiants. On les comprend. Même pour quelqu'un qui adore la littérature et la culture, il existe nombre d'autres carrières plus intéressantes. De plus en plus, par exemple, des candidats littéraires vont en école de commerce pour travailler dans l'édition ou le spectacle -- on est plus proche de la vie artistique en étant comptable ou chargé de relations publiques dans un théâtre qu'en s'épuisant face à des collégiens. La fonction publique territoriale et le tourisme nous taillent aussi de vastes croupières. Mieux vaut rédiger les brochures d'un beau site classé que de se taper des copies de brevet.
D'un côté, c'est rassurant, il existe encore des jeunes qui s'intéressent à la culture et à la vie de l'esprit. Seulement, l'éducation nationale ne les intéresse plus. Alors que, jadis, l'enseignement était signe qu'on parvenait à vivre de sa passion pour la culture (rare privilège, véritablement élitiste), il est devenu aujourd'hui l'inverse : la preuve qu'on a abandonné ce rêve et qu'on s'est rabattu sur un emploi médiocre.
- e-WandererGrand sage
Ce que je constate dans mon université est qu'il y a toujours autant d'étudiants en Master de lettres, mais qu'ils choisissent d'autres voies : édition, journalisme, métiers des bibliothèques, administration culturelle, concours administratifs, conception de sites web… D'ailleurs ils trouvent un emploi rapidement (à plus de 90% dans les 6 mois suivant l'obtention du Master, selon les statistiques officielles) et s'en déclarent satisfaits (à 80%). En prépa CAPES, il y a 4 fois moins d'étudiants qu'il y a 10 ans.
- ysabelDevin
Bah, c'est logique : Bac + 5, un concours, risque d'être envoyé n'importe où et un salaire pour débuter à peine supérieur au smic, il y a de quoi décourager toutes les bonnes volontés.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- RogerMartinBon génie
+1000 et même constat que Marcel K et e-Wanderer, à la Sorbonne les licences "appliquées" sont florissantes.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- EnaecoVénérable
ysabel a écrit:Bah, c'est logique : Bac + 5, un concours, risque d'être envoyé n'importe où et un salaire pour débuter à peine supérieur au smic, il y a de quoi décourager toutes les bonnes volontés.
Euh......la t'y vas un peu fort.
Dès ma titularisation, j'avais un salaire au dessus de celui de mes parents qui ne sont pourtant pas au SMIC.
Je me fais plus de souci pour mon salaire de fin de carrière en comparaison à l'avancement du privé, mais c'est quand même dur de se plaindre d'un salaire de néo-tit'...
Pour le reste, je suis d'accord...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
SMIC: 1135,99€
Premier salaire d'un certifié: 1325€
Premier salaire d'un certifié: 1325€
- Pierre-HenriHabitué du forum
Je ne suis même pas convaincu que ce soit une question d'argent. Ou alors, il faudrait augmenter les salaires dans des proportions incompatibles avec la situation budgétaire du pays. Personnellement, quand je lis les témoignages de nombre de professeurs, je refuserais de travailler dans des conditions pareilles, même si on augmentait le salaire de façon significative.
- JennyMédiateur
Enaeco a écrit:ysabel a écrit:Bah, c'est logique : Bac + 5, un concours, risque d'être envoyé n'importe où et un salaire pour débuter à peine supérieur au smic, il y a de quoi décourager toutes les bonnes volontés.
Euh......la t'y vas un peu fort.
Dès ma titularisation, j'avais un salaire au dessus de celui de mes parents qui ne sont pourtant pas au SMIC.
Je me fais plus de souci pour mon salaire de fin de carrière en comparaison à l'avancement du privé, mais c'est quand même dur de se plaindre d'un salaire de néo-tit'...
Pour le reste, je suis d'accord...
Pour un bac+5 et concours, je ne trouve pas ça terrible… Je pense que ça joue dans la non-attractivité du métier.
- e-WandererGrand sage
Oui, je pense que les conditions de travail en établissement difficile constituent le premier repoussoir. Ensuite, à égalité, les conditions de mutation (parce qu'il n'est jamais évident de devoir prendre un poste à 500 km de chez soi) et le salaire – ces deux facteurs étant parfois cumulatifs, notamment en cas de mutation forcée en région parisienne, à la frontière suisse etc.Pierre-Henri a écrit:Je ne suis même pas convaincu que ce soit une question d'argent. Ou alors, il faudrait augmenter les salaires dans des proportions incompatibles avec la situation budgétaire du pays. Personnellement, quand je lis les témoignages de nombre de professeurs, je refuserais de travailler dans des conditions pareilles, même si on augmentait le salaire de façon significative.
- RoninMonarque
premier salaire de PE : 1279 euros. Même pas 20 % de plus que le smic.
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- Pierre-HenriHabitué du forum
e-Wanderer a écrit:
Oui, je pense que les conditions de travail en établissement difficile constituent le premier repoussoir. Ensuite, à égalité, les conditions de mutation (parce qu'il n'est jamais évident de devoir prendre un poste à 500 km de chez soi) et le salaire – ces deux facteurs étant parfois cumulatifs, notamment en cas de mutation forcée en région parisienne, à la frontière suisse etc.
Il y a une noblesse dans la modestie des revenus -- je suis persuadé que les littéraires la recherchent, par rapport à ceux qui font l'ENA ou HEC. Pour ma part, je n'ai pas honte de ma 107 d'occase et de ma petite chambre, même à mon âge de tempes grisonnantes. Au contraire, c'est preuve que je ne me suis pas compromis, que j'ai mené une vie libre.
En revanche, être traité comme un moins que rien par un CdE, un inspecteur, un pédago, servir de défouloir social à des petits caïds dans l'indifférence de la hiérarchie, me voir accusé sans fin d'être un "bourgeois", un "élitiste", un "réac", un "ancien bon élève" (une grave indignité, apparemment), ça non, pas question, et certainement pas sans rendre coup pour coup.
- InvitéPPPNiveau 8
Salaire de base du certifié (ne parlons pas du PE !) absolument misérable, à relativiser par rapport aux vacances et à la sécurité de l'emploi cependant.
Reste aussi un tout petit peu du prestige, au moins pour l'agreg, et un tout petit peu de vocation.
En dehors de ça, que les jeunes aillent tout de suite après la licence ailleurs, je les comprends, et c'est quand même largement une question de fric, vu ce que cela coûte de vivre à Paris, par exemple. Or quand on voit que certains ont déjà monté une entreprise alors qu'ils sont en terminale, ou que beaucoup subsistent grâce à de petits business en tout genres, aller trimer entre cinq à dix ans pour le pompon décrit plus haut, ça ne peut plus intéresser grand monde.
Reste aussi un tout petit peu du prestige, au moins pour l'agreg, et un tout petit peu de vocation.
En dehors de ça, que les jeunes aillent tout de suite après la licence ailleurs, je les comprends, et c'est quand même largement une question de fric, vu ce que cela coûte de vivre à Paris, par exemple. Or quand on voit que certains ont déjà monté une entreprise alors qu'ils sont en terminale, ou que beaucoup subsistent grâce à de petits business en tout genres, aller trimer entre cinq à dix ans pour le pompon décrit plus haut, ça ne peut plus intéresser grand monde.
- User17706Bon génie
Je partage cette évaluation de la situation. Bon, le décalage en question, on peut l'observer, était d'environ quatre ans (soit la durée des études, à l'époque). De sorte qu'il est encore un tout petit peu trop tôt pour crier défaite, si j'ose dire, mais bon, les arguments listés ci-dessus me paraissent très forts, en faveur du pronostic pessimiste.Pierre-Henri a écrit:Le ministère part du principe que le nombre de candidats accompagne le nombre de postes, avec un léger décalage. C'était vrai à une époque, en d'autres circonstances, mais je ne suis pas persuadé que cela soit encore le cas aujourd'hui. D'abord, à cause du recrutement au niveau master et du pataquès autour des formations. Ensuite, parce que les conditions de travail se sont encore dégradées. Enfin, parce qu'insister sur la pédagogie éloigne du métier ceux qui aiment leur discipline. Ces derniers préfèrent passer d'autres concours (patrimoine, action culturelle...) voire chercher un travail alimentaire et poursuivre leur passion en amateurs.
Oui. Le phénomène est légèrement moins sensible en philosophie, j'imagine, mais il est réel.Pierre-Henri a écrit:Pareil en lettres. "Tout sauf prof" est le mantra de nombre d'étudiants. On les comprend.Marcel Khrouchtchev a écrit:
Ils se fourrent le doigt dans l’œil. Une des premières chose qu'on nous demande sur les études d'histoire en général, c'est "quels sont les débouchés hors enseignement?" T'as beau répondre qu'il y a des postes en ce moment et que les concours sont assez accessibles, on nous enverra toujours balader.
- User21714Expert spécialisé
Ronin a écrit:premier salaire de PE : 1279 euros. Même pas 20 % de plus que le smic.
Avec bac+5...
- InvitéPPPNiveau 8
En philo, je dirais qu'il y a d'une part l'intérêt très fort que suscite la matière et les conditions privilégiées de son enseignement, ainsi qu'un certain prestige, contrebalancé par la difficulté des concours, du fait du nombre de postes et de la matière elle-même. On peut pas comparer les 1000 postes en anglais ou en maths et les 23 au Capes de philo les pires années et 50 d'ordinaire. Pour l'agreg, c'est un peu moins marqué.
- User17706Bon génie
D'un autre côté, une grosse majorité des étudiants que j'ai connus (eus) au cours des 15 dernières années ont bifurqué, en général avant même les concours. Donc oui, il y a un intérêt voire une passion que peut susciter la matière, les conditions de son enseignement y semblent (et y sont) moins dégradées si l'on compare à la plupart des autres disciplines, mais d'un autre côté, une grosse grosse proportion des étudiants qui s'inscrivent en fac de philo n'envisagent pas de devenir prof (en tout cas pas de philo). Une proportion non négligeable et constante devient P.E.
- Benji-XNiveau 8
Thierry30 a écrit:Ronin a écrit:premier salaire de PE : 1279 euros. Même pas 20 % de plus que le smic.
Avec bac+5...
Je gagnais autant en faisant de la mise en rayon chez Auchan.
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