- EmlynsNiveau 1
Bonjour,
Future khâgneuse, en Ulm, je me trouve face à un fait très gênant : une culture en philosophie générale assez faible. Je n'ai lu qu'une quinzaine de livres cette année en me concentrant sur Kant et Descartes. Or l'épreuve orale commune est générale et j'ai peur de manquer de munitions. Mais lesquelles choisir ? Vaut-il mieux ficher des synthèses générales ou découvrir un ou deux autres auteurs ? J'ai repris un manuel de terminale (le gros ellipses rouge et noir) ainsi que les repères de Muglioni. Ayant fini cela, je ne suis plus à court d'idée, bien au contraire mais j'ai peur de m'éparpiller : envie de lire Wittgenstein, de combler mes lacunes en esthétique, de m'attaquer à Hegel, de finir ma lecture kantienne...
Auriez-vous quelques titres à me conseiller pour parfaire mes connaissances en philosophie générale intelligemment ? Dans quelle mesure peut-on souffrir de lacunes dans certains champs philosophiques ?
Future khâgneuse, en Ulm, je me trouve face à un fait très gênant : une culture en philosophie générale assez faible. Je n'ai lu qu'une quinzaine de livres cette année en me concentrant sur Kant et Descartes. Or l'épreuve orale commune est générale et j'ai peur de manquer de munitions. Mais lesquelles choisir ? Vaut-il mieux ficher des synthèses générales ou découvrir un ou deux autres auteurs ? J'ai repris un manuel de terminale (le gros ellipses rouge et noir) ainsi que les repères de Muglioni. Ayant fini cela, je ne suis plus à court d'idée, bien au contraire mais j'ai peur de m'éparpiller : envie de lire Wittgenstein, de combler mes lacunes en esthétique, de m'attaquer à Hegel, de finir ma lecture kantienne...
Auriez-vous quelques titres à me conseiller pour parfaire mes connaissances en philosophie générale intelligemment ? Dans quelle mesure peut-on souffrir de lacunes dans certains champs philosophiques ?
- ParménideNeoprof expérimenté
Salut
Je vois que tu te poses des questions assez semblables de celles que je me pose depuis plusieurs années (je suis en préparation pour le CAPES) et j'en ai beaucoup discuté avec les membres du forum.
Disons que d'une manière générale, il faut acquérir une culture philosophique qui s'efforce de couvrir tous les champs. Bien sur il est impossible d'être omniscient, mais il est important de faire en sorte de n'être démuni sur rien. Faire dans la diversité c'est bien mais il ne faut jamais perdre de vue que la qualité doit l'emporter sur la quantité.
Je pense qu'il est important de se concentrer sur de l'ultra-classique en tout premier lieu : Platon, Aristote, Descartes, Kant, Hegel. Pour ensuite se pencher sur des auteurs de "seconde zone" ou plus exotiques.
Kant et Hegel sont très polyvalents. N'hésite pas à les travailler à fond !
Je vois que tu te poses des questions assez semblables de celles que je me pose depuis plusieurs années (je suis en préparation pour le CAPES) et j'en ai beaucoup discuté avec les membres du forum.
Disons que d'une manière générale, il faut acquérir une culture philosophique qui s'efforce de couvrir tous les champs. Bien sur il est impossible d'être omniscient, mais il est important de faire en sorte de n'être démuni sur rien. Faire dans la diversité c'est bien mais il ne faut jamais perdre de vue que la qualité doit l'emporter sur la quantité.
Je pense qu'il est important de se concentrer sur de l'ultra-classique en tout premier lieu : Platon, Aristote, Descartes, Kant, Hegel. Pour ensuite se pencher sur des auteurs de "seconde zone" ou plus exotiques.
Kant et Hegel sont très polyvalents. N'hésite pas à les travailler à fond !
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- Reine MargotDemi-dieu
DesolationRow a écrit:(je suis soudainement pris d'un vertige)
+1 :lol: :lol: :lol:
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- pamplemousses4Expert
:shock:
Et le "de seconde zone", vraiment, il faut oser...
Et le "de seconde zone", vraiment, il faut oser...
- Spoiler:
- On te prie de bien vouloir nous excuser, Emlyns, toi qui viens d'arriver sur Néo, c'est juste qu'on se connaît un peu les uns les autres, pour avoir déjà pas mal, comment dire... papoté.
- ParménideNeoprof expérimenté
pamplemousses4 a écrit::shock:
Et le "de seconde zone", vraiment, il faut oser...
Je me doutais que ça allait faire réagir. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai pris la peine de mettre des guillemets. Personnellement, je considère qu'il existe une gradation dans l'importance des auteurs, non pas dans l'absolu, mais du point de vue des attendus aux concours. Loin de moi l'idée d'établir une échelle de valeurs en général !
Sinon, je ne vois pas ce que j'ai pu écrire de choquant dans mon message...:shock:
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- EmlynsNiveau 1
Ce n'était pas l'objet de ma question qui est une question de mesure; celle-ci était vague. Lorsque je parle de philosophie générale, je ne parle pas d'une espèce de culture fourre-tout et obsédée par son extension mais d'une culture précise et nourrie dans chaque champ.
En esthétique ma culture se borne au minimum (Kant et la Poétique), soit j'explore chaque champ précisément soit je continue un travail sur les auteurs et à me spécialiser uniquement là où mes affinités se portent. Je préfère la seconde solution car sûrement la seule réellement formatrice intellectuellement. Mais dans le cadre des oraux, je trouve que la première approche a sa pertinence. Dès lors, deux approches de travail se dessinent et ma question s'ouvre
Je n'ai pas choisi Kant et Descartes pour leur "polyvalence" ou par académisme mais par amour profond pour leurs démarches intellectuelles.
Désolé, ma question est peut-être peu fondée et motivée par l'angoisse en cette période intensive.
En esthétique ma culture se borne au minimum (Kant et la Poétique), soit j'explore chaque champ précisément soit je continue un travail sur les auteurs et à me spécialiser uniquement là où mes affinités se portent. Je préfère la seconde solution car sûrement la seule réellement formatrice intellectuellement. Mais dans le cadre des oraux, je trouve que la première approche a sa pertinence. Dès lors, deux approches de travail se dessinent et ma question s'ouvre
Je n'ai pas choisi Kant et Descartes pour leur "polyvalence" ou par académisme mais par amour profond pour leurs démarches intellectuelles.
Désolé, ma question est peut-être peu fondée et motivée par l'angoisse en cette période intensive.
- ParménideNeoprof expérimenté
C'est une question vraiment difficile. Et chaque personne faisant de la philosophie apportera sa propre réponse.
Je dirais que le plus efficace est probablement d'allier le travail des auteurs et des notions. Et de toujours trouver un équilibre. Et ça c'est très dur, j'en sais quelque chose
Je dirais que le plus efficace est probablement d'allier le travail des auteurs et des notions. Et de toujours trouver un équilibre. Et ça c'est très dur, j'en sais quelque chose
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- PépèreNiveau 4
Les Leçons de Métaphysique allemande de Jacques Rivelaygue peuvent vraiment aider à se constituer une culture philosophique solide (avec les ouvrages abordés à portée de main, bien sûr).
- PanturleNiveau 8
Emlyns a écrit:
Future khâgneuse
Une culture philosophique solide et étendue, ça s'acquiert au fil d'un temps infiniment long. Rien ne sert de courir, c'est même déconseillé : on rate la moitié du paysage et on s'essouffle. Pourquoi ne pas te laisser guider par les indications de lecture rencontrées durant l'année ? Ça fera déjà un gros chantier. Tu auras d'autres cours par la suite, donc d'autres lectures conseillées/exigées. À côté de cela, bien sûr, il ne faut pas hésiter à explorer ce qui t'attire singulièrement, si tu en as le temps. (La petite heure de Wittgenstein avant de dormir, ça n'a pas de prix.)
Le meilleur conseil que je puisse te donner : beaucoup relire ce que tu crois déjà connaître.
EDIT: d'autant plus que l'année de khâgne s'articule autour d'un programme, en philo comme en spé philo. Bien bosser cette bibliographie précise, c'est déjà pas mal !
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- CroustibaptNiveau 7
Tout en gardant à l'esprit que le concours d'Ulm est un concours généraliste. De ce fait, ça ne laisse pas beaucoup de temps de travailler la philosophie en tant que telle, entre l'Histoire, les Lettres, les Langues ... A mon époque (entre 2004 et 2007), mon professeur nous faisait bosser à fond quelques livres (Ethique de Spinoza, Méditations métaphysiques, et un Platon dont je ne me souviens plus) réutilisables pour de très nombreux sujets. N'étant pas philosophe pour deux sous, j'avais travaillé quelques dizaines de passages très précisément pour pouvoir les recaser, et ça m'a permis de limiter les dégats (9 la première fois, 9 la deuxième fois, 15 aux Chartes).
Edité. Désolé Thalia.
Edité. Désolé Thalia.
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Discipline & Bonté
- ParménideNeoprof expérimenté
Croustibapt a écrit:Parménide a écrit:Disons que d'une manière générale, il faut acquérir une culture philosophique qui s'efforce de couvrir tous les champs.
- Spoiler:
Parménide donnant des conseils de lecture... de livres qu'il n'a jamais lus ...
Je n'ai conseillé aucun ouvrage précis, seulement des auteurs !
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"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
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- EMEL MARYSENiveau 3
Je peux proposer un site (ENT de l'académie de Créteil ) où j'ai mis en ligne un certain nombre de ressources :http://lagora.ac-creteil.fr/
J'ai également mis en ligne sur le site de l'académie de Besançon une biblio :http://philosophie.ac-besancon.fr/concours/
Maryse Emel
J'ai également mis en ligne sur le site de l'académie de Besançon une biblio :http://philosophie.ac-besancon.fr/concours/
Maryse Emel
- EmlynsNiveau 1
Merci à tous pour vos conseils. La patience et l'intériorisation sont sûrement les meilleurs conseillers. Je travaillerai donc les auteurs en continuant à creuser ceux que j'ai déjà lu et en allant butiner dans un philosophe contemporain. Effectivement, nous avons un programme bien quadrillé pour le tronc commun écrit et la spé écrit et oral. Je travaille ça depuis la publication des programmes à l'aide d'une bibliographie satisfaisante trouvée sur internet. C'est pour cela que préparer l'oral commun m'aide à me ,"détendre ", fini le cadre ultra imposé.
- klaus2Habitué du forum
Je me permets juste un mot en tant que germaniste, après quelques interventions ici : Si des oeuvres traduites de l'allemand ne sont pas claires, ne pensez pas tout de suite que c'est l'allemand qui est en faute (à part le nébuleux Heidegger) : On a vu bien des extraits présentés ici traduits n'importe comment à partir d'un allemand assez compréhensible. Donc cherchez d'autres traductions !
voir par exemple la page 5 de : https://www.neoprofs.org/t87365p80-heidegger-existential-existentiel
voir par exemple la page 5 de : https://www.neoprofs.org/t87365p80-heidegger-existential-existentiel
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Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- EmlynsNiveau 1
Bonjour,
M'étant lancé dans quelques commentateurs en vue de l'écrit, je me suis pris d'envie de lire un commentaire sur Kant. Est-ce que le Lebrun est une bonne idée (Kant sans kantisme) ?
De même, pour l'épreuve de commentaire de texte, en feuilletant les rapports et le Choulet, je crois comprendre qu'on peut faire appel à nos connaissances pour éclairer le texte. Est-ce bien cela ?
Mes excuses de vous ennuyer avec tout cela mais je sais très bien que je n'aurai pas de cours ni de méthode ni de contenu l'année prochaine donc je préfère m'avancer !
Merci klaus2, ce doit être un sacré atout de pouvoir lire Husserl dans le texte...
M'étant lancé dans quelques commentateurs en vue de l'écrit, je me suis pris d'envie de lire un commentaire sur Kant. Est-ce que le Lebrun est une bonne idée (Kant sans kantisme) ?
De même, pour l'épreuve de commentaire de texte, en feuilletant les rapports et le Choulet, je crois comprendre qu'on peut faire appel à nos connaissances pour éclairer le texte. Est-ce bien cela ?
Mes excuses de vous ennuyer avec tout cela mais je sais très bien que je n'aurai pas de cours ni de méthode ni de contenu l'année prochaine donc je préfère m'avancer !
Merci klaus2, ce doit être un sacré atout de pouvoir lire Husserl dans le texte...
- User17706Bon génie
Pour Kant, ce Lebrun-là ne me paraît pas spécialement recommandable comme premier commentaire. On conseille très souvent les Leçons de métaphysique allemande de Jacques Rivelaygue chez Grasset (est-ce repris en poche ? possible, je ne sais).
Je crois que je ne comprends pas vraiment la question sur l'explication de texte. Un exemple?
Je crois que je ne comprends pas vraiment la question sur l'explication de texte. Un exemple?
- klaus2Habitué du forum
de rien, vraiment... C'est aussi un grand atout d'avoir un esprit assez abstrait pour pouvoir vraiment comprendre la philosophie.. ce qui n'est pas mon cas. Je me limite en français à Blaise Pascal, qui est d'ailleurs presque impossible à comprendre en traduction allemande, tellement il est français... (comment on traduit l'esprit de finesse ? das intuitive Denken..)Merci klaus2, ce doit être un sacré atout de pouvoir lire Husserl dans le texte...
De même, Freud est assez facile à comprendre en allemand, et bien difficile à lire en français, où il devient un auteur ésotérique.
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Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- EmlynsNiveau 1
Si dans le texte, l'auteur fait appel à un concept pouvant être éclairé par une autre distinction de son oeuvre ou qu'il a déjà utilisé le concept dans un autre passage. Peut-on se servir de cette connaissance de l'oeuvre pour éclairer la spécificité et la détermination conceptuelle présente dans le passage ?
De même passant un an sur deux oeuvres, si le passage dialogue avec un autre auteur, je suppose que l'on veut faire référence à cette auteur pour rendre intelligible le débat philosophique.
J'irai jeter un oeil à ces Leçons que l'on m'a déjà conseillées plus haut.
De même passant un an sur deux oeuvres, si le passage dialogue avec un autre auteur, je suppose que l'on veut faire référence à cette auteur pour rendre intelligible le débat philosophique.
J'irai jeter un oeil à ces Leçons que l'on m'a déjà conseillées plus haut.
- User17706Bon génie
Oui, bien sûr : rien de ce qui peut éclairer le texte n'est proscrit. On conseille d'avoir la main légère, dans la mesure où l'on part du principe que nulle page n'est réductible à une autre page.
- LevincentNiveau 9
Emlyns,
La question de l'acquisition d'un savoir général en philosophie est problématique sur le court terme. Sur la durée, il est évident qu'un étudiant régulier en philosophie va voir ses connaissances gagner à la fois en extension et en profondeur, mais lorsqu'il s'agit de préparer un examen ou un concours, donc en temps limité, il faut bien choisir entre approfondir et consolider ce qu'on connaît déjà, et découvrir de nouvelles choses. Etant moi-même en préparation pour l'agrégation, je découvre qu'il n'est pas facile d'arbitrer entre ces deux options, qu'on voudrait idéalement remplir de manière égale.
Pour ma part, j'approfondis autant que possible le programme, mais je m'efforce aussi de me livrer à des séances de bachottage pour combler les lacunes que j'ai. Pour ça, j'ai le Ducat et le Zarader (Les grandes notions de la philosophie). Le Ducat a l'avantage de proposer un choix très riche de textes sur les différentes notions de la philosophie, mais je trouve que le Zarader, moins riche en textes, traite mieux la partie cours. Les notions sont présentées sous un angle problématique, contrairement au Ducat qui fait plutôt un résumé sous forme de questions-réponses. Le Zarader a aussi l'avantage de proposer des sujets de dissertation avec une esquisse de correction, et les textes sont commentés. Je dirais donc que ces deux manuels peuvent être utiles.
J'ai également eu recours à quelques Que sais-je ? pour approcher des domaines que je connaissais peu, voire pas du tout, ce qui m'a fait faire quelques progrès. Je conseillerais également de lire de temps en temps un philosophe que tu ne connais pas du tout, et qui te fait envie. Mais en définitive, il n'y a pas de réponse toute faite à ton interrogation, à part celle-ci : il faut travailler beaucoup et régulièrement.
La question de l'acquisition d'un savoir général en philosophie est problématique sur le court terme. Sur la durée, il est évident qu'un étudiant régulier en philosophie va voir ses connaissances gagner à la fois en extension et en profondeur, mais lorsqu'il s'agit de préparer un examen ou un concours, donc en temps limité, il faut bien choisir entre approfondir et consolider ce qu'on connaît déjà, et découvrir de nouvelles choses. Etant moi-même en préparation pour l'agrégation, je découvre qu'il n'est pas facile d'arbitrer entre ces deux options, qu'on voudrait idéalement remplir de manière égale.
Pour ma part, j'approfondis autant que possible le programme, mais je m'efforce aussi de me livrer à des séances de bachottage pour combler les lacunes que j'ai. Pour ça, j'ai le Ducat et le Zarader (Les grandes notions de la philosophie). Le Ducat a l'avantage de proposer un choix très riche de textes sur les différentes notions de la philosophie, mais je trouve que le Zarader, moins riche en textes, traite mieux la partie cours. Les notions sont présentées sous un angle problématique, contrairement au Ducat qui fait plutôt un résumé sous forme de questions-réponses. Le Zarader a aussi l'avantage de proposer des sujets de dissertation avec une esquisse de correction, et les textes sont commentés. Je dirais donc que ces deux manuels peuvent être utiles.
J'ai également eu recours à quelques Que sais-je ? pour approcher des domaines que je connaissais peu, voire pas du tout, ce qui m'a fait faire quelques progrès. Je conseillerais également de lire de temps en temps un philosophe que tu ne connais pas du tout, et qui te fait envie. Mais en définitive, il n'y a pas de réponse toute faite à ton interrogation, à part celle-ci : il faut travailler beaucoup et régulièrement.
- JPhMMDemi-dieu
A votre avis, pour acquérir une première vue globale suffisamment exhaustive de la philosophie, vaut-il mieux privilégier une approche chronologique, du type "histoire de la philosophie et de ces concepts", une approche thématique, ou autre ?
(Je ne parle évidemment pas d'une vue globale qui serait le fruit d'une fréquentation des textes pendant des dizaines d'années)
(Je ne parle évidemment pas d'une vue globale qui serait le fruit d'une fréquentation des textes pendant des dizaines d'années)
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LevincentNiveau 9
JPhMM a écrit:A votre avis, pour acquérir une première vue globale suffisamment exhaustive de la philosophie, vaut-il mieux privilégier une approche chronologique, du type "histoire de la philosophie et de ces concepts", une approche thématique, ou autre ?
Ce dont je me suis aperçu en découvrant la philosophie, c'est que les idées ne tombent pas du ciel et s'inscrivent toujours dans une chronologie, un cadre, un contexte, une histoire. L'histoire de la philosophie permet de comprendre cela, et de mieux cerner la spécificité et l'enjeu de certaines pensées. Par exemple, on peut trouver aujourd'hui que certaines propositions de Descartes vont de soi, mais en étudiant l'histoire de la philosophie, on s'aperçoit que sa démarche était révolutionnaire par rapport à la scolastique ambiante. Se passer de l'approche historique me semble donc impensable, mais ne réduire la philosophie qu'à une histoire est réducteur, car cela risque de cacher comment des pensées antiques peuvent encore nous parler aujourd'hui. Bref, je n'ai pas de réponse à ta question, sans doute parce que "une première vue globale suffisamment exhaustive de la philosophie", c'est ce que même les spécialistes de la discipline aimeraient obtenir !
- User17706Bon génie
Je résiste à l'idée qu'il faudrait acquérir une première vue globale suffisamment exhaustive.
De toute façon, la définition même de la philosophie pose des problèmes aux limites. (Zhuang Zi, c'est de la philosophie? j'aurais tendance à répondre par l'affirmative; Lao Zi? par la négative.) Les Principia mathematica, c'est de la philosophie? Darwin, c'en est? dans les deux cas je tends à répondre positivement. Mais c'est une position qui me rend minoritaire.
D'un point de vue historique et même éventuellement conceptuel, avoir une idée de ce qui, en France jusqu'aux années, disons, 1960, passe pour «la tradition», c'est une bonne porte d'entrée. Après, il faut être conscient des limites de cette conception et de ce qu'elle exclut, parfois volontairement, parfois sans y prendre garde, et aussi de ce qu'elle monte en épingle et qui, peut-être, demain ne sera plus considéré comme très important.
Mais de toute façon la question est posée par quelqu'un qui montre tous les indices d'une culture philosophique déjà remarquable
De toute façon, la définition même de la philosophie pose des problèmes aux limites. (Zhuang Zi, c'est de la philosophie? j'aurais tendance à répondre par l'affirmative; Lao Zi? par la négative.) Les Principia mathematica, c'est de la philosophie? Darwin, c'en est? dans les deux cas je tends à répondre positivement. Mais c'est une position qui me rend minoritaire.
D'un point de vue historique et même éventuellement conceptuel, avoir une idée de ce qui, en France jusqu'aux années, disons, 1960, passe pour «la tradition», c'est une bonne porte d'entrée. Après, il faut être conscient des limites de cette conception et de ce qu'elle exclut, parfois volontairement, parfois sans y prendre garde, et aussi de ce qu'elle monte en épingle et qui, peut-être, demain ne sera plus considéré comme très important.
Mais de toute façon la question est posée par quelqu'un qui montre tous les indices d'une culture philosophique déjà remarquable
- Obligation professeurs de philosophie vis-à-vis culture générale et expression BTS
- Selon le café pédagogique, l'inspection générale de philosophie s'est rendue coupable de discrimination machiste.
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