Avantages et inconvénients du statut de Titulaire Remplaçant en primaire

Bonjour à tous,

Le mois de janvier étant déjà bien avancé, les premières réunions syndicales visant à informer les PES de leur(s) future(s) mutation(s) sont organisées dans mon département. J'ai assisté à l'une d'entre elles hier après-midi : j'y ai appris beaucoup de choses intéressantes mais pas toujours très rassurantes  :| ... La question qui me préoccupe le plus est celle du statut de TR, que j'hésite à demander l'an prochain (à moins qu'il ne me soit attribué automatiquement). Afin de m'éclaircir les idées, j'essaie de peser le pour et le contre d'une telle situation :

(+)
- Moins de responsabilités et de préparation matérielle (progressions / programmations, organisation de la classe, rencontres avec les parents, bulletins...), ce qui n'est pas négligeable lorsque l'on débute dans le métier, que l'on manque d'assurance et que l'on sort de deux années nerveusement éprouvantes...
- Un travail très formateur, étant donné qu'on est amené à enseigner à tous les niveaux, de la maternelle au CM2 (voire en SEGPA ?), dans des écoles plus ou moins difficiles, et qu'on découvre les pratiques des collègues que l'on remplace : je vois cela comme une forme de "compagnonnage enseignant"    ;
- Un travail qui permet de "s'endurcir" devant des classes difficiles, sans en avoir la responsabilité à long terme ;
- Un travail qui laisse l'esprit relativement libre, du moins dans le cas de remplacements ponctuels : pas de cours à préparer le soir ou pendant les vacances ;
- Possibilité de prendre la "température" des écoles du secteur, ce qui permet d'éviter, par la suite, les nids de vipères (et il y en a...).

(-)
- Un travail frustrant qui n'offre pas la possibilité de s'investir à fond dans son métier ;
- Plus de problèmes de discipline, les élèves ne considérant pas toujours le remplaçant comme un / une maître(sse) à part entière ;
- Un travail très angoissant au début, lorsqu'on est contacté le jour même du remplacement et qu'il faut alors improviser une journée de classe ;
- Beaucoup de travail de "bricolage", du moins au début, pour pouvoir "survivre" une journée face à tout type de public ;
- Possibilité d'être envoyé partout, en élémentaire comme en maternelle (ce qui me serait personnellement très difficile), et même en ITEP : si le remplacement ne dure que quelques jours, pourquoi pas, mais s'il s'agit d'un remplacement longue durée ...

Si vous avez déjà eu l'occasion de faire des remplacements dans le primaire, vos remarques me permettront de compléter / nuancer cette liste, que j'ai établie d'après les témoignages des TR que j'ai pu rencontrer dans mon école depuis la rentrée. D'avance, un grand merci !

Tu as tout bien résumé.

J'ajouterais simplement que tout le monde ne le vit pas de la même manière.

C'est exactement ça.

A ajouter dans la colonne des + tout de même, l'ISSR (prime pour les remplaçants), qui peut parfois faire pencher la balance.

Sinon, effectivement, tu peux être amenée à remplacer de la PS au spécialisé et suivant ton département, les distances peuvent être assez longues.
Si tu es sur un remplacement long, tu auras quand même la responsabilité de la classe (livrets à remplir, rendez-vous parents, réunions et projets en tout genre...).

Pour éviter d'avoir à improviser, il faut se préparer des journées types sur tous les niveaux pour différents moments de l'année. Ce que je faisais, c'est que je commençais toujours la journée en cycle 3 par exemple par du calcul mental et par une lecture avec questions. J'avais fait une trentaine de photocopies dans mon école de rattachement et je reconstituais mon stock dans les écoles où je passais au fur et à mesure.
Ça me laissait le temps de chercher les progressions et le cahier journal dans la classe et à défaut (souvent !) de prendre le cahier du jour des élèves pour embrayer sur une séance de révisions de la notion en cours en maths et en français. J'avais quelques manuels sur moi pour piocher des exercices dedans. Si j'étais appelée à rester, je préparais une nouvelle leçon pour le lendemain.
L'après-midi, une séance d'EPS, une séance d'arts visuels, une chanson et la journée est bouclée. Les enfants ont travaillé et toi tu n'es pas en panique.

Pour les maternelles, j'avais des séances avec des jeux autour d'albums et des choses faciles à mettre en place quel que soit le matériel de la classe.

Pour les cycle 2, c'est plus difficile, mais on arrive aussi à avoir des choses prêtes.

C'est intéressant et formateur, mais comme atrium te l'a dit, certaines personnes aiment beaucoup ces postes et d'autres détestent ça.

Les CP, même avec de l'expérience, ça peut être bien galère sur une journée.

Oui, c'est vrai, c'était LE niveau dans lequel je détestais remplacer.

J'ai été brigade pendant 5 ans et je me suis régalée. Mais j'étais brigade formation donc remplacement court et prévu.
Il faut que cela plaise mais je trouve cela foramteur pour un débutant notamment.

mimielaclasse a écrit:J'ai été brigade pendant 5 ans et je me suis régalée. Mais j'étais brigade formation donc remplacement court et prévu.
Il faut que cela plaise mais je trouve cela foramteur pour un débutant notamment.

Comme toi et pendant plus de 15 ans.

Avoir une grande capacité d'adaptation
Ne pas se formaliser si on ne t'adresse pas la parole...

En effet, c'est un poste que certains adorent et d'autres détestent... moi je détestais ça. Zil pendant 3 ans, j'en étais malade de ne pas savoir le matin où j'allais, de ne pas savoir ce que j'allais faire... Je suis horriblement casanière, j'aime la routine et je suis affreusement timide (si si si, IRL, je suis terriblement timide).
Cependant, j'ai trouvé cela formateur :
- On voit plein de fonctionnements (C'est plus riche que la formation initiale), de niveaux (et découvrir que non non non, le CM2, c'est pas possible, mais que bon dieu, le CP c'est top), d'écoles (pratique quand on fait ses voeux au mouvement.)
- On apprend à s'organiser vite, à improviser, s'adapter et que, bon, même sans fiches de prep détaillées et cahier journal minuté, ben, la classe va tourner.
- On apprend les routes du département et les plans des villes à 50km à la ronde.

Merci pour tous vos témoignages   ! L'aventure de TR ne me tentait absolument pas avant le début de mon stage (avant que je ne sois confrontée à la réalité du métier   ) : comme Volubilys, je redoute l'inconnu, le ronron quotidien me rassure mais, manquant aussi cruellement d'assurance (tendance à la dévalorisation...), je pense que me faire violence pendant deux ou trois ans me permettrait de m'endurcir et de gagner de l'expérience, car la perspective d'être, dès la rentrée prochaine, seule maîtresse à bord d'une classe autre que le CE2 (voire multi-niveaux ), dans un environnement plus ou moins sensible, m'effraie de plus en plus... J'aimerais beaucoup tester la classe unique dans un petit village paumé mais je préfèrerais que ce soit l'aboutissement de ma carrière, lorsque je me serai frottée à tous les niveaux (si, d'ici là, quelques remplacements sur de tels postes n'ont pas terni la belle image d’Épinal que je m'en fais...).

mimielaclasse a écrit:J'ai été brigade pendant 5 ans et je me suis régalée. Mais j'étais brigade formation donc remplacement court et prévu.
Il faut que cela plaise mais je trouve cela formateur pour un débutant notamment.

Qu'est-ce que "brigade formation" ? Peut-on demander à n'effectuer que des remplacements courts ? Auquel cas, c'est ce que j'aimerais faire car effectivement, si l'on tombe sur un remplacement long, on cumule les inconvénients des situations de TR et de poste fixe...

Les brigades formations étaient des remplaçants qui ne remplaçaient que les enseignants partant en formation (ou toute absence courte prévue à l'avance), c'est a dire que ses remplacements étaient planifié à l'avance avec possibilité de contacter la personne que l'on remplaçait. Le remplaçant savait donc où il allait et ce qu'il allait faire.

Mais ça n'existe plus depuis longtemps.

Tiens, je me suis engueulée à ce sujet avec le mari d'une cousine qui est PE et qui trouvait scandaleux que son remplaçant pour deux jours n'ait pas respecté à la à lettre ses instructions et même qu il avait failli appeler l'inspectrice pour le dénoncer.

Oh, ça c'est un collègue rudement sympa dis donc. :shock: Il y a encore des remplaçants qui acceptent d'aller dans sa classe?

Quel dommage que ce statut n'existe plus, cela m'aurait bien convenu...

Volubilys a écrit:Il y a encore des remplaçants qui acceptent d'aller dans sa classe?

On peut refuser de faire un remplacement ?

Je connais des remplaçants qui refusaient certaines écoles car ils étaient sur ces postes depuis longtemps et s'entendaient fort bien avec la secrétaire de circo. (Etrangement, c'était toujours les jeune remplaçants qu'on envoyait dans les écoles pourries)
Mais bon, avec la réorganisation du service de remplacement, ça doit être plus difficile maintenant.

roxanne a écrit:Tiens, je me suis engueulée à ce sujet avec le mari d'une cousine qui est PE et qui trouvait scandaleux que son remplaçant pour deux jours n'ait pas respecté à la à lettre ses instructions et même qu il avait failli appeler l'inspectrice pour le dénoncer.

Oui, ces collègues là existent. Il en existe aussi qui sont scandalisés que 2 jours après la fin de ton remplacement tu ne sois pas disponibles pour accompagner le soir leur classe à un concert.

Heureusement, ils sont rares. En 12 ans de brigade, j'ai plus souvent eu des remerciements ou des compliments des collègues que des reproches.

Inconvénient: la directrice d'une des écoles les plus pourrie dure de ma circonscription me réclamait systématiquement en cas d'absence d'un de ses adjoints et l'inspecteur m'avait attribué le rôle de TR "pompier de service" (sic!)

Ces dernières années, avec le manque de remplaçants (Merci, Sarko), les critiques sur les TR (bande de feignasses) ont eu tendance à se raréfier, il me semble.

La secrétaire de ma circonscription est une dame adorable, la TR rattachée à mon école m'a dit un jour qu'on pouvait aller la voir pour lui dire qu'on préférait être envoyé en élémentaire plutôt qu'en maternelle par exemple, mais ils manquent tellement de remplaçants dans la circonscription qu'on n'a pas toujours le choix, malheureusement...

Les syndicalistes que j'ai rencontrés jeudi dernier m'ont confirmé que, dans mon département, le classement au concours est encore pris en compte pour la première affectation à l'issue de l'année de stage. Cela pourrait me donner un bel avantage par rapport aux autres si je visais un poste précis mais j'hésite malheureusement à le faire pour toutes les raisons évoquées plus haut : inexpérience, manque de confiance en moi et peur de tomber dans un nid de vipères (élèves ou collègues). La TR de mon école m'a cité un jour le cas d'une école dans laquelle les collègues s'entendent si mal (ou plutôt se détestent si copieusement) qu'ils ont chacun un territoire bien délimité dans la cour et se tournent le dos pendant les récréations (elle a même surpris quelques gestes obscènes échangés en catimini ). Je veux bien croire qu'il soit rare que les relations se détériorent à ce point dans une école, n'empêche que cela laisse songeur...

atrium a écrit:

roxanne a écrit:Tiens, je me suis engueulée à ce sujet avec le mari d'une cousine qui est PE et qui trouvait scandaleux que son remplaçant pour deux jours n'ait pas respecté à la à lettre ses instructions et même qu il avait failli appeler l'inspectrice pour le dénoncer.

Oui, ces collègues là existent. Il en existe aussi qui sont scandalisés que 2 jours après la fin de ton remplacement tu ne sois pas disponibles pour accompagner le soir leur classe à un concert.

Heureusement, ils sont rares. En 12 ans de brigade, j'ai plus souvent eu des remerciements ou des compliments des collègues que des reproches.

Inconvénient: la directrice d'une des écoles les plus pourrie dure de ma circonscription me réclamait systématiquement en cas d'absence d'un de ses adjoints et l'inspecteur m'avait attribué le rôle de TR "pompier de service" (sic!)

Ces dernières années, avec le manque de remplaçants (Merci, Sarko), les critiques sur les TR (bande de feignasses) ont eu tendance à se raréfier, il me semble.

Oui, c'est clair que c'est "dangereux" d'avoir une trop bonne réputation ! On se retrouve vite sur les remplacements les plus pourris !

Murr, pour les gestes obscènes ! Parfois, je me dis que ce métier rend c**... A force de côtoyer des mômes toute la journée, on devient vite complètement puéril.

Oui, je ne pensais pas que l'on pût surprendre un comportement si déplacé au sein d'une école... Quand on pense qu'il émane de personnes censées se comporter en adultes responsables :shock: ... J'espère que j'aurai la sagesse de m'arrêter avant d'en arriver à de telles extrémités :lol: !

Les enseignants sont des êtres humains, c'est tout...