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- Presse-puréeGrand sage
C'est à mon sens la seule solution pour éviter de se faire enfler des heures par ces trucs.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
philbog a écrit:
ça tombe bien je me suis fadé hier 6 articles de la Bulle.
Je ne connais rien aux Sciences de l'éducation. Je n'en tire ni honte ni fierté: je ne suis que le produit de mes aspirations et de la formation que l'on m'a donnée (très classique, Maîtrise d'histoire, un peu d'IUFM où j'ai beaucoup baillé l'année du CAPES, une formation "sur le tas" une fois le CAPES obtenu, l'IUFM a eu la correction de s'attacher aux problèmes concrets, donc pas de formation pédagogique).
A chaque fois que je me fais violence, et tente de m'autoformer à la pédagogie, la lecture d'un ouvrage (le dernier "Faire l'école, faire la classe" de Meirieu) provoque en moi ce picotement de l'oeil dont Maurice Druon parlait au début de "Tistou les pouces verts". Ou alors l'inlassable envie de faire toute autre chose. Le premier mot qui me vient à l'esprit est "désincarnation": dans les livres, on nous apprend à enseigner à une classe désincarnée, à des élèves qui n'existent pas.
Je suis loin d'être assez savant en Sciences de l'éducation (ni honte, ni fierté) pour pouvoir critiquer de façon légitime le travail de Mme Bulle. Mais j'ai eu le bonheur d'y retrouver quelque chose qui ressemble à ce que je vis (dans les situations initiales exposées) et des pistes de réflexion limpides. C'est déjà ça.
La phobie de l'échec scolaire
Ces études montrent que les facteurs qui favorisent la réussite des élèves et s’avèrent avoir les effets les moins discriminants sur les résultats des enfants issus des milieux défavorisés sont les suivants : l’exigence académique des cursus, la qualité du corps enseignant (liée à son niveau de recrutement et à sa reconnaissance sociale), la personnalité du chef d’établissement ainsi que la clarté des objectifs. Cette clarté des objectifs se traduit par le caractère explicite des exigences et des normes, la visibilité des règles de fonctionnement et des critères de réussite[5]
L'article, qui date de 2009, pourrait très bien être bêtement instrumentalisé pour rejeter "en bloc" la réforme du collège, et on pourrait lui reprocher de caresser un peu trop une certaine partie des enseignants dans le sens du poil.
Mais quand on s'est tapé des milliers de pages de BO indigestes (coucou l'EMC !), on apprend à apprécier la clareté des propos. Surtout si ledit propos part d'un constat que l'on fait chaque jour au travail. Vous pouvez à présent fustiger ma paresse intellectuelle, après tout, je ne suis QUE professeur de collège.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
C'est exactement ce que je ressens vis-à-vis de cette réforme du collège, de cette institution, de ce pays et de ce monde.Elyas a écrit:Ouaip, je suis comme ça. Suite à certaines désillusions, j'ai décidé que la voie no stress était la plus viable dans ce monde.
Elyas a écrit:
Ensuite, peu de gens le comprennent, mais il faut voir toutes les pédagogies comme des outils. On ne met pas une vis dans un mur avec un marteau. Pareil, le constructivisme n'est peut être pas la meilleure solution pour expliquer les multiplications avec les nombres relatifs. En revanche, pour découvrir et comprendre le cycle des saisons, c'est pas mal.
(...)
Ensuite, on nie souvent dans le débat un truc très important, essentiel : l'effet-prof. Un prof à l'aise dans une démarche pédagogique sera infiniment meilleur qu'un prof faisant un truc qui ne lui correspond pas. Premières victimes : les élèves. C'est pour ça que ces anathèmes et dogmes sur les démarches pédagogiques me semblent toujours louches. On sent toujours la tentation d'imposer à autrui ce qu'on pense juste.
Voilà, c'est exactement comme ça que je vois le métier. Avoir plusieurs cordes à son arc, pour faire travailler un maximum d'élèves, quels que soient leurs "niveaux" initiaux. Et en terme de "pédagogie", l'ennemi c'est le dogmatisme, d'où qu'il vienne. Il faut un cadre national, clair, concis et strict. A l'intérieur de ce cadre: liberté et responsabilité totale pour les enseignants.
Par contre, pourrais-tu m'en dire (un peu) plus là-dessus ?
Elyas a écrit:
c'est un refus d'apprentissage par stratégie de conformisme (cf Boimare)
- Presse-puréeGrand sage
ycombe a écrit:C'est le conseil pédagogique qui décide quelles disciplines sont impliquées pour chaque niveau. L'EPI n'est pas un choix laissé à l'enseignant.philbog a écrit:Et celui qui ne veut pas faire d'interdisciplinarité c'est à dire croiser sa discipline avec celle d'un collègue, travailler ensemble etc... et bien il ne fait pas d'EPI! C'est comme le mariage pour tous..on oblige personne mais laissons aux autres le droit de faire ce qu'ils pensent pertinent!
Et rappelons le merveilleux cas des profs de LC, dont tout le monde se fout, qui DOIVENT absolument en passer par les EPI pour enseigner la discipline pour laquelle ils ont été formés et recrutés.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Ronin a écrit:Elyas, reconnais que l'IUFM/ESPE ne forme qu'à UN modèle et interdit d'expérimenter les autres. C'est ainsi que chez les PE, pendant quinze ans, il a n'a été question que du socio-constructivisme et interdiction de faire autre chose, les programmes de 2002 constituant une référence absolue, une bonne part de la hiérarchie recommandant de ne pas suivre les programmes de 2008, de "droite" pour poursuivre avec le socio-constructivisme.
Pour les PE, c'est le cas.
Pour les PLC, il reste des IPR et des formateurs attachés à leur spécificité disciplinaire, qui sont moins invasifs que les IEN ou que certains collègues qui se la pètent sur twitter, par exemple en se moquant de l'écran d'ordinateur d'une collègue.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
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- Presse-puréeGrand sage
Sinon, rappelons que la pédagogie, a priori, se rattache toujours à des contenus à enseigner. Donc, ce qui peut avoir de l'intérêt pour des contenus scientifiques, pour des disciplines spécifiques... peut être totalement contre-productif pour des contenus culturels et d'autres disciplines. Mais la pédagogie (enfin, celle à la mode) se montre comme un Grand Tout capable de s'appliquer à n'importe quel objet.
Or, il se trouve que pour les contenus à enseigner de la discipline "lettres", ceux qui sont aux décisions depuis une bonne trentaine d'années se sont trompés. Sous l'effet notamment de la séquence et de la narratologie appliquée à l'enseignement secondaire (je ne me permettrais pas, humble prof du secondaire, de remettre en cause la narratologie, je constate simplement que son application à l'enseignement secondaire a créé des problèmes et entrainé un certain dégoût de la littérature), la discipline est depuis en crise et les résultats, tant en maîtrise de la langue qu'en connaissances littéraires et artistiques sont en baisse.
Pourquoi, alors, faire confiance voire simplement écouter ceux qui échouent depuis trente ans?
Or, il se trouve que pour les contenus à enseigner de la discipline "lettres", ceux qui sont aux décisions depuis une bonne trentaine d'années se sont trompés. Sous l'effet notamment de la séquence et de la narratologie appliquée à l'enseignement secondaire (je ne me permettrais pas, humble prof du secondaire, de remettre en cause la narratologie, je constate simplement que son application à l'enseignement secondaire a créé des problèmes et entrainé un certain dégoût de la littérature), la discipline est depuis en crise et les résultats, tant en maîtrise de la langue qu'en connaissances littéraires et artistiques sont en baisse.
Pourquoi, alors, faire confiance voire simplement écouter ceux qui échouent depuis trente ans?
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