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- maherNiveau 1
Bonjour,
Un petit message pour vous livrer mon sentiment suite aux résultats du Bac, tombés hier.
Dans ma classe de Term ES, sur 35 élèves, seule 1 est au rattrapage. C'est excellent me direz-vous ?
Et bien non, puisque fin avril, lors du Bac blanc, plus d'un tiers de ces mêmes élèves étaient au rattrapage (10) ou collés (3).
Et bien non, puisque mi juin lors du conseil de classe, les moyennes annuelles donnaient encore 12 élèves au rattrapage ou collés.
Et bien non, puisque cela remet en cause les notes de l'ensemble de l'équipe enseignante durant l'année : une équipe enseignante qui n'est donc plus crédible.
Que les choses soient claires : je suis content pour ces élèves qui n'y sont pour rien.
Mais quand un élève passe une année à ne rien faire, avec 6.8 de moyenne et obtient le bac sans la repêchage, il y a un souci.
Mais quand 11 élèves ont une moyenne annuelle inférieure à 10 ont le bac sans rattrapage (voire avec mention AB !), il y a un souci.
Mais quand des élèves gagnent tous 1 à 2 points de moyenne sur l'épreuve par rapport à leur moyenne annuelle, il y a un souci.
Mais quand des élèves obtiennent le bac grâce aux options facultatives (sport, musique, théâtre, cinéma, langues régionales), il y a un souci.
Je précise : je ne suis pas contre ces disciplines, bien au contraire, mais lorsqu'elles ne sont que des options facultatives (et non une section suivie depuis la 6° comme les sports études, les classes musique ou cinéma) comment peuvent-elles donner autant de points et permettre à des élèves de décrocher le bac ? On se retrouve dans des situations ubuesques où le candidat de ES, par exemple, n'a pas la moyenne (7-9) en SES, Maths, Histoire, Philo et LV1 mais obtient le bac grâce à un 20 en EPS facultatif + 18 en Breton, Occitan ou Basque sans oublier un 15 ou 16 en TPE ! Quelle orientation crédible peut-il envisager dans le supérieur ?
Conséquences ?
- On finalise l'idée qu'ils peuvent avoir le bac sans effort alors même que certains (les plus fragiles) ne viennent même pas aux résultats tant ils sont persuadés qu'ils ne l'auront pas !
- On multiplie les mentions sans qu'elles reflètent le niveau réel des élèves (le nombre des mentions TB est tout simplement hallucinant !)
- On leur laisse croire que les études supérieures sont "faciles" puisque tous (ou presque) y accèdent. Plus difficile sera la chute !
- On (nous les enseignants) passe pour des incompétents qui notent trop sèchement durant l'année. Bref, notre travail est remis en cause, décrédibilisé.
Bref, vous l'aurez compris, je suis démoralisé car quoique l'on fasse ou dise nos Terminales auront tous le bac in fine sur une ou deux années...
Un petit message pour vous livrer mon sentiment suite aux résultats du Bac, tombés hier.
Dans ma classe de Term ES, sur 35 élèves, seule 1 est au rattrapage. C'est excellent me direz-vous ?
Et bien non, puisque fin avril, lors du Bac blanc, plus d'un tiers de ces mêmes élèves étaient au rattrapage (10) ou collés (3).
Et bien non, puisque mi juin lors du conseil de classe, les moyennes annuelles donnaient encore 12 élèves au rattrapage ou collés.
Et bien non, puisque cela remet en cause les notes de l'ensemble de l'équipe enseignante durant l'année : une équipe enseignante qui n'est donc plus crédible.
Que les choses soient claires : je suis content pour ces élèves qui n'y sont pour rien.
Mais quand un élève passe une année à ne rien faire, avec 6.8 de moyenne et obtient le bac sans la repêchage, il y a un souci.
Mais quand 11 élèves ont une moyenne annuelle inférieure à 10 ont le bac sans rattrapage (voire avec mention AB !), il y a un souci.
Mais quand des élèves gagnent tous 1 à 2 points de moyenne sur l'épreuve par rapport à leur moyenne annuelle, il y a un souci.
Mais quand des élèves obtiennent le bac grâce aux options facultatives (sport, musique, théâtre, cinéma, langues régionales), il y a un souci.
Je précise : je ne suis pas contre ces disciplines, bien au contraire, mais lorsqu'elles ne sont que des options facultatives (et non une section suivie depuis la 6° comme les sports études, les classes musique ou cinéma) comment peuvent-elles donner autant de points et permettre à des élèves de décrocher le bac ? On se retrouve dans des situations ubuesques où le candidat de ES, par exemple, n'a pas la moyenne (7-9) en SES, Maths, Histoire, Philo et LV1 mais obtient le bac grâce à un 20 en EPS facultatif + 18 en Breton, Occitan ou Basque sans oublier un 15 ou 16 en TPE ! Quelle orientation crédible peut-il envisager dans le supérieur ?
Conséquences ?
- On finalise l'idée qu'ils peuvent avoir le bac sans effort alors même que certains (les plus fragiles) ne viennent même pas aux résultats tant ils sont persuadés qu'ils ne l'auront pas !
- On multiplie les mentions sans qu'elles reflètent le niveau réel des élèves (le nombre des mentions TB est tout simplement hallucinant !)
- On leur laisse croire que les études supérieures sont "faciles" puisque tous (ou presque) y accèdent. Plus difficile sera la chute !
- On (nous les enseignants) passe pour des incompétents qui notent trop sèchement durant l'année. Bref, notre travail est remis en cause, décrédibilisé.
Bref, vous l'aurez compris, je suis démoralisé car quoique l'on fasse ou dise nos Terminales auront tous le bac in fine sur une ou deux années...
- leyadeEsprit sacré
Allez, haut les cœurs, ce n est pas ton travail et ta notation qui sont décrédibilisés, les élèves ne sont pas dupes, c est le bac qui est bradé, ça oui.
_________________
Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- ysabelDevin
leyade a écrit:Allez, haut les cœurs, ce n est pas ton travail et ta notation qui sont décrédibilisés, les élèves ne sont pas dupes, c est le bac qui est bradé, ça oui.
Bien sûr...
D'ailleurs je le dis toujours à mes élèves : ils auront leur bac, on leur donne. D'ailleurs honte sur celui de la classe qui le ratera ! Mais le mur, ils le trouveront après le bac, dans les études supérieures.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- JaneMonarque
Ou l'inverse... J'ai autour de moi des exemples d'élèves médiocres, s'étant fait suer au lycée, et qui se sont révélés être des étudiants brillants, parce qu'ils avaient trouvé leur voie. Bon, me direz-vous, ce n'est pas la norme non plus...
- Spoiler:
- Ce qui n'empêche pas le bac d'être bradé :lol: :lol:
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- maherNiveau 1
ysabel a écrit:leyade a écrit:Allez, haut les cœurs, ce n est pas ton travail et ta notation qui sont décrédibilisés, les élèves ne sont pas dupes, c est le bac qui est bradé, ça oui.
Bien sûr...
D'ailleurs je le dis toujours à mes élèves : ils auront leur bac, on leur donne. D'ailleurs honte sur celui de la classe qui le ratera ! Mais le mur, ils le trouveront après le bac, dans les études supérieures.
D'accord avec vous 2 mais doit-on pour autant laisser la situation perdurer ?
- maherNiveau 1
Jane a écrit:Ou l'inverse... J'ai autour de moi des exemples d'élèves médiocres, s'étant fait suer au lycée, et qui se sont révélés être des étudiants brillants, parce qu'ils avaient trouvé leur voie. Bon, me direz-vous, ce n'est pas la norme non plus...
- Spoiler:
Ce qui n'empêche pas le bac d'être bradé :lol: :lol:
Des élèves médiocres mais qui se sont faits suer au lycée : ils bossaient donc ? Là, je t'assure que j'ai eu des élèves d'un niveau très faible, en particulier en Français, qui ont peu bossé et qui obtiennent le bac. Combien arriveront à décrocher au moins un Bac + 2 ? Il est là le souci. Au lieu de les envoyer dans le mur des études supérieures, il aurait été préférable de les orienter vers d'autres filières plus courtes mais plus professionnalisantes. Sur tous ces élèves qui ont passé une année de terminale entre 8 et 11 de moyenne, combien trouveront du boulot dans le secteur d'activités de leur bac et de leurs études supérieures ?
- Benji-XNiveau 8
maher a écrit:Jane a écrit:Ou l'inverse... J'ai autour de moi des exemples d'élèves médiocres, s'étant fait suer au lycée, et qui se sont révélés être des étudiants brillants, parce qu'ils avaient trouvé leur voie. Bon, me direz-vous, ce n'est pas la norme non plus...
- Spoiler:
Ce qui n'empêche pas le bac d'être bradé :lol: :lol:
Des élèves médiocres mais qui se sont faits suer au lycée : ils bossaient donc ? Là, je t'assure que j'ai eu des élèves d'un niveau très faible, en particulier en Français, qui ont peu bossé et qui obtiennent le bac. Combien arriveront à décrocher au moins un Bac + 2 ? Il est là le souci. Au lieu de les envoyer dans le mur des études supérieures, il aurait été préférable de les orienter vers d'autres filières plus courtes mais plus professionnalisantes. Sur tous ces élèves qui ont passé une année de terminale entre 8 et 11 de moyenne, combien trouveront du boulot dans le secteur d'activités de leur bac et de leurs études supérieures ?
Ils arriveront bien à avoir une licence dans une des matières des sciences humaines.
- AshtrakFidèle du forum
Ce n'est pas que l'on doive laisser la situation perdurer, c'est que l'on a pas le choix !
Il fut un temps où la sélection se faisait au certificat d'études ; puis vint le temps du brevet. Ensuite, ce fut le temps du baccalauréat. Aujourd'hui, nous sommes à la sélection de Licence (L3). Et demain, ce sera en Master, lorsque 50% de la classe d'âge aura un diplôme Bac +3.
Faire des études pour décrocher un job intéressant ne sera plus longtemps la voie. Il faudra réfléchir différemment.
Il fut un temps où la sélection se faisait au certificat d'études ; puis vint le temps du brevet. Ensuite, ce fut le temps du baccalauréat. Aujourd'hui, nous sommes à la sélection de Licence (L3). Et demain, ce sera en Master, lorsque 50% de la classe d'âge aura un diplôme Bac +3.
Faire des études pour décrocher un job intéressant ne sera plus longtemps la voie. Il faudra réfléchir différemment.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- TiberiusNiveau 8
Avec de tels pourcentages de réussite, on se rapproche dangereusement de scores Staliniens...
- AshtrakFidèle du forum
Benji-X a écrit:
Ils arriveront bien à avoir une licence dans une des matières des sciences humaines.
Lorsque je lis ce genre de remarque, je saigne un peu des yeux. Car je n'ai pas l'impression que les querelles de clocher doivent être mises au centre du débat. Mais bon, j'imagine que c'est humain
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- JaneMonarque
maher a écrit:Jane a écrit:Ou l'inverse... J'ai autour de moi des exemples d'élèves médiocres, s'étant fait suer au lycée, et qui se sont révélés être des étudiants brillants, parce qu'ils avaient trouvé leur voie. Bon, me direz-vous, ce n'est pas la norme non plus...
- Spoiler:
Ce qui n'empêche pas le bac d'être bradé :lol: :lol:
Des élèves médiocres mais qui se sont faits suer au lycée : ils bossaient donc ? Là, je t'assure que j'ai eu des élèves d'un niveau très faible, en particulier en Français, qui ont peu bossé et qui obtiennent le bac. Combien arriveront à décrocher au moins un Bac + 2 ? Il est là le souci. Au lieu de les envoyer dans le mur des études supérieures, il aurait été préférable de les orienter vers d'autres filières plus courtes mais plus professionnalisantes. Sur tous ces élèves qui ont passé une année de terminale entre 8 et 11 de moyenne, combien trouveront du boulot dans le secteur d'activités de leur bac et de leurs études supérieures ?
Non, ils ne bossaient pas :lol: :lol: Je peux te citer l'exemple d'une connaissance qui a brillamment réussi des études de droit (magistrature au final) alors qu'il avait fait une scolarité poussive (abonné aux appels, bac au rattrapage avec le maximum de points à remonter); d'une autre (bac S au rattrapage aussi) qui a fini son M2 (fac de sciences) major et prépare son doctorat... Mais comme je l'ai dit, ce sont des cas à la marge. Pour le reste, je n'ai pas dit que je n'était pas d'accord !
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- JaneMonarque
Ashtrak a écrit:Benji-X a écrit:
Ils arriveront bien à avoir une licence dans une des matières des sciences humaines.
Lorsque je lis ce genre de remarque, je saigne un peu des yeux. Car je n'ai pas l'impression que les querelles de clocher doivent être mises au centre du débat. Mais bon, j'imagine que c'est humain
+1
Il existe un salut hors des sciences scientifiques :lol: :lol:
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- Pierre-HenriHabitué du forum
ysabel a écrit:
Bien sûr...
D'ailleurs je le dis toujours à mes élèves : ils auront leur bac, on leur donne. D'ailleurs honte sur celui de la classe qui le ratera ! Mais le mur, ils le trouveront après le bac, dans les études supérieures.
La surnotation continue à l'université. Le vrai mur est plutôt l'accès à l'emploi, quand ils se retrouvent face à un recruteur qui a 150 CV sur son bureau, et aucune raison de les surévaluer.
Quand j'étais au chômage, je me rappelle de réunions ahurissantes avec des intervenants invités par le Pôle Emploi. Ces personnes (chefs d'entreprises, DRH) se déplaçaient pour expliquer aux demandeurs d'emplois comment améliorer leurs chances de décrocher un job. A toutes ces réunions, j'ai vu des candidats dans la salle papoter, jouer avec leurs téléphones portables, rigoler, se payer la tête de l'orateur, lui témoigner du mépris... bref, se comporter comme beaucoup de nos élèves.
Heureusement pour eux, ces recruteurs n'ont pas d'inspecteurs, pas de notes du bac à gonfler, pas de pédagos qui les invitent à la bienveillance, pas de ministres qui veulent du chiffre. Ceux qui les traitent mal dégagent. Mais les malpolis ne comprennent pas. Ils s'estiment victimes d'une injustice, du grand complot capitaliste, de la méchanceté des patrons. Après avoir passé 15 ou 20 ans sur les bancs de l'école, après avoir obtenu le brevet, le bac, un BTS, une licence... ils n'ont pas la moindre idée de ce que "travailler" veut dire. Le concept leur est tellement étranger qu'ils ne comprennent pas pourquoi les recruteurs les envoient paître.
- David30Niveau 9
Finalement, pourquoi faire des réformes ? Le système fonctionne bien, très bien même, la réussite est au rendez vous, la ministre fait donc des réformes pour casser ce qui fonctionne !
- maherNiveau 1
Jane a écrit:maher a écrit:Jane a écrit:Ou l'inverse... J'ai autour de moi des exemples d'élèves médiocres, s'étant fait suer au lycée, et qui se sont révélés être des étudiants brillants, parce qu'ils avaient trouvé leur voie. Bon, me direz-vous, ce n'est pas la norme non plus...
- Spoiler:
Ce qui n'empêche pas le bac d'être bradé :lol: :lol:
Des élèves médiocres mais qui se sont faits suer au lycée : ils bossaient donc ? Là, je t'assure que j'ai eu des élèves d'un niveau très faible, en particulier en Français, qui ont peu bossé et qui obtiennent le bac. Combien arriveront à décrocher au moins un Bac + 2 ? Il est là le souci. Au lieu de les envoyer dans le mur des études supérieures, il aurait été préférable de les orienter vers d'autres filières plus courtes mais plus professionnalisantes. Sur tous ces élèves qui ont passé une année de terminale entre 8 et 11 de moyenne, combien trouveront du boulot dans le secteur d'activités de leur bac et de leurs études supérieures ?
Non, ils ne bossaient pas :lol: :lol: Je peux te citer l'exemple d'une connaissance qui a brillamment réussi des études de droit (magistrature au final) alors qu'il avait fait une scolarité poussive (abonné aux appels, bac au rattrapage avec le maximum de points à remonter); d'une autre (bac S au rattrapage aussi) qui a fini son M2 (fac de sciences) major et prépare son doctorat... Mais comme je l'ai dit, ce sont des cas à la marge. Pour le reste, je n'ai pas dit que je n'était pas d'accord !
Pas de souci, je te comprends ! Mais ce sont surtout des exceptions, comme tu l'écris. D'ailleurs, chaque année, on a des élèves qui se révèlent lors des épreuves du bac mais ils représentant 1 élève en difficultés sur 10 pas plus ? A quand le retour à une "vraie" sélection ?
Ou comme ces élèves de 3° qui passent en Seconde sans en avoir le niveau, qui jurent qu'ils vont bosser pendant l'été (bah évidemment t'as rien foutu de l'année et tu vas bosser au bord de la piscine !?!) pour qui tu acceptes le passage et qui, in fine, perdent 2 pts de moyenne en fin de Seconde. Sur 10, il y a toujours 1 ou 2 élèves qui "se révèlent" mais la "jurisprudence" reste la même : en fin de Seconde, c'est redoublement, filières technologiques ou réorientation vers le professionnel.
- maherNiveau 1
+Ashtrak a écrit:Ce n'est pas que l'on doive laisser la situation perdurer, c'est que l'on a pas le choix !
Il fut un temps où la sélection se faisait au certificat d'études ; puis vint le temps du brevet. Ensuite, ce fut le temps du baccalauréat. Aujourd'hui, nous sommes à la sélection de Licence (L3). Et demain, ce sera en Master, lorsque 50% de la classe d'âge aura un diplôme Bac +3.
Faire des études pour décrocher un job intéressant ne sera plus longtemps la voie. Il faudra réfléchir différemment.
100% d'accord !
- leskhalNiveau 9
Il y a un nouveau glissement.
Certains établissements, et pas des plus nuls, alignent progressivement leurs notes internes sur les notes du bac, histoire de mieux placer leurs élèves sur APB.
Nous avons eu quelques réunions houleuses cette année, notre CDE voulant faire remonter les notes de maths pour mieux concurrencer ces établissements. Je signale que je suis dans un établissement plutôt réputé, qui fait venir des élèves de loin, mais que beaucoup de parents préfèrent désormais des établissements moins prestigieux mais qui procurent de meilleurs dossiers APB.
Bref : tout est dans les notes, puisque les compétences acquises se valent, quel que soit le lycée, vu le niveau abyssal du bac.
Certains établissements, et pas des plus nuls, alignent progressivement leurs notes internes sur les notes du bac, histoire de mieux placer leurs élèves sur APB.
Nous avons eu quelques réunions houleuses cette année, notre CDE voulant faire remonter les notes de maths pour mieux concurrencer ces établissements. Je signale que je suis dans un établissement plutôt réputé, qui fait venir des élèves de loin, mais que beaucoup de parents préfèrent désormais des établissements moins prestigieux mais qui procurent de meilleurs dossiers APB.
Bref : tout est dans les notes, puisque les compétences acquises se valent, quel que soit le lycée, vu le niveau abyssal du bac.
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- ElyasEsprit sacré
Sélection ou évaluation réelle du niveau ? Un concours sélectionne, un diplôme valide un niveau. Le bac devrait-il être un concours ?
- maherNiveau 1
Pierre-Henri a écrit:ysabel a écrit:
Bien sûr...
D'ailleurs je le dis toujours à mes élèves : ils auront leur bac, on leur donne. D'ailleurs honte sur celui de la classe qui le ratera ! Mais le mur, ils le trouveront après le bac, dans les études supérieures.
La surnotation continue à l'université. Le vrai mur est plutôt l'accès à l'emploi, quand ils se retrouvent face à un recruteur qui a 150 CV sur son bureau, et aucune raison de les surévaluer.
Quand j'étais au chômage, je me rappelle de réunions ahurissantes avec des intervenants invités par le Pôle Emploi. Ces personnes (chefs d'entreprises, DRH) se déplaçaient pour expliquer aux demandeurs d'emplois comment améliorer leurs chances de décrocher un job. A toutes ces réunions, j'ai vu des candidats dans la salle papoter, jouer avec leurs téléphones portables, rigoler, se payer la tête de l'orateur, lui témoigner du mépris... bref, se comporter comme beaucoup de nos élèves.
Heureusement pour eux, ces recruteurs n'ont pas d'inspecteurs, pas de notes du bac à gonfler, pas de pédagos qui les invitent à la bienveillance, pas de ministres qui veulent du chiffre. Ceux qui les traitent mal dégagent. Mais les malpolis ne comprennent pas. Ils s'estiment victimes d'une injustice, du grand complot capitaliste, de la méchanceté des patrons. Après avoir passé 15 ou 20 ans sur les bancs de l'école, après avoir obtenu le brevet, le bac, un BTS, une licence... ils n'ont pas la moindre idée de ce que "travailler" veut dire. Le concept leur est tellement étranger qu'ils ne comprennent pas pourquoi les recruteurs les envoient paître.
L'habitude de beaucoup d'élèves moyens voire faibles d'obtenir ce qu'ils veulent ne les prépare pas au monde réel. J'ai l'exemple d'une élève qui n'a rien fait de l'année, demande une réorientation vers une filière technologique et dans un autre bahut et qui l'obtient sans commission ni négociations : le message qui lui est transmis c'est "pas de souci ma cocotte, fais ce que tu veux, tu auras ce qu tu voudras que tu aies bossé ou pas ! ".
- JaneMonarque
maher a écrit:Jane a écrit:maher a écrit:
Des élèves médiocres mais qui se sont faits suer au lycée : ils bossaient donc ? Là, je t'assure que j'ai eu des élèves d'un niveau très faible, en particulier en Français, qui ont peu bossé et qui obtiennent le bac. Combien arriveront à décrocher au moins un Bac + 2 ? Il est là le souci. Au lieu de les envoyer dans le mur des études supérieures, il aurait été préférable de les orienter vers d'autres filières plus courtes mais plus professionnalisantes. Sur tous ces élèves qui ont passé une année de terminale entre 8 et 11 de moyenne, combien trouveront du boulot dans le secteur d'activités de leur bac et de leurs études supérieures ?
Non, ils ne bossaient pas :lol: :lol: Je peux te citer l'exemple d'une connaissance qui a brillamment réussi des études de droit (magistrature au final) alors qu'il avait fait une scolarité poussive (abonné aux appels, bac au rattrapage avec le maximum de points à remonter); d'une autre (bac S au rattrapage aussi) qui a fini son M2 (fac de sciences) major et prépare son doctorat... Mais comme je l'ai dit, ce sont des cas à la marge. Pour le reste, je n'ai pas dit que je n'était pas d'accord !
Pas de souci, je te comprends ! Mais ce sont surtout des exceptions, comme tu l'écris. D'ailleurs, chaque année, on a des élèves qui se révèlent lors des épreuves du bac mais ils représentant 1 élève en difficultés sur 10 pas plus ? A quand le retour à une "vraie" sélection ?
Ou comme ces élèves de 3° qui passent en Seconde sans en avoir le niveau, qui jurent qu'ils vont bosser pendant l'été (bah évidemment t'as rien foutu de l'année et tu vas bosser au bord de la piscine !?!) pour qui tu acceptes le passage et qui, in fine, perdent 2 pts de moyenne en fin de Seconde. Sur 10, il y a toujours 1 ou 2 élèves qui "se révèlent" mais la "jurisprudence" reste la même : en fin de Seconde, c'est redoublement, filières technologiques ou réorientation vers le professionnel.
Certains sont passés cette année avec 5 de moyenne dans les matières "principales" maths-français-HG-anglais (pour éviter l'appel parce qu'avec la techno, les arts plastiques, la musique, l'EPS, ils étaient presque à 10 ). Les profs avaient refusé le passage, le CDE l'a accepté. Bon courage aux collègues du lycée !
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- lisette83Érudit
Il y a un nouveau glissement.
Certains établissements, et pas des plus nuls, alignent progressivement leurs notes internes sur les notes du bac, histoire de mieux placer leurs élèves sur APB.
Nous avons eu quelques réunions houleuses cette année, notre CDE voulant faire remonter les notes de maths pour mieux concurrencer ces établissements. Je signale que je suis dans un établissement plutôt réputé, qui fait venir des élèves de loin, mais que beaucoup de parents préfèrent désormais des établissements moins prestigieux mais qui procurent de meilleurs dossiers APB.
Bref : tout est dans les notes, puisque les compétences acquises se valent, quel que soit le lycée, vu le niveau abyssal du bac
+1 et nous en faisons partie !
Certains établissements, et pas des plus nuls, alignent progressivement leurs notes internes sur les notes du bac, histoire de mieux placer leurs élèves sur APB.
Nous avons eu quelques réunions houleuses cette année, notre CDE voulant faire remonter les notes de maths pour mieux concurrencer ces établissements. Je signale que je suis dans un établissement plutôt réputé, qui fait venir des élèves de loin, mais que beaucoup de parents préfèrent désormais des établissements moins prestigieux mais qui procurent de meilleurs dossiers APB.
Bref : tout est dans les notes, puisque les compétences acquises se valent, quel que soit le lycée, vu le niveau abyssal du bac
+1 et nous en faisons partie !
- AshtrakFidèle du forum
Elyas a écrit:Sélection ou évaluation réelle du niveau ? Un concours sélectionne, un diplôme valide un niveau. Le bac devrait-il être un concours ?
Le problème, c'est que le bac n'est plus un diplôme qui valide un niveau. Car sans le niveau on l'obtient. Or, il est présenté comme tel. De plus, quand je parlais de sélection, je voulais dire qu'il existe un niveau d'études qui, par le passé et encore un peu aujourd'hui, interdit de croire qu'on va l'atteindre sans se bouger. Une sorte de porte qui peut rester fermée. A l'entrée du Master en 2014, on pouvait sélectionner les étudiants ; en 2015, cela devient quasiment impossible. Cette sélection à l'entrée n'existe pratiquement plus.
Or, si l'on pouvait ensuite noter le niveau et accepter l'idée que le taux de réussite du diplôme est de 25%, cela ne poserait pas de pb. Sauf que cela, personne ne l'accepte : ni le ministère, ni les présidents d'université (en général), ni les parents, ni les étudiants.
Bref, le bac n'est pas un concours MAIS ce n'est pas non plus un diplôme (qui valide un niveau). C'est simplement une coquille vide, qui ressort plus de la tradition qu'autre chose. Il n'a aucune valeur au sein des entreprises et aucune valeur pour le supérieur, si ce n'est celui d'être obligatoire.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- sookieGrand sage
Experience personnelle et pas de prof (mais évidemment je vis cela aussi du côté prof) :
Mon fils vient d'avoir son bas STMG, sans avoir bossé, en ayant la moyenne quasi nul part au 3ème trimestre (sauf en sport)
Évidemment, je suis contente qu'il l'ait : il a 20 ans ( il a redoublé la 3ème et la 1ère, profil d'élève intelligent mais br***eur, y a pas d'autre mot)
Et que va-il faire ? Licence AES (le plus fort taux d'échec à la fac)
Ce n'est absolument pas ce qu'il voulait faire mais vu ses bulletins il n'a été pris dans aucun BTS demandé.(là il a commencé à comprendre que c'était peut-être nécessaire de bosser)
Voila pourquoi tous ces élèves se retrouvent en fac, c'est par ce qu'ils ne sont pas pris ailleurs.
Il n'est absolument pas motivé et n'a aucune idée de ce qu'il pourrait faire comme métier avec cette formation
Quand il explique ce qu'est AES à la famille, il dit "rien que le nom c'est déjà ch****"
Et je lui ai dit que cela ne se passera pas comme au lycée, qu'il se fera retamer au 1er semestre s'il ne travaille pas.
Pas la peine de vous dire qu'après les angoisses de cette année pour le bac, je suis déjà inquiète de la suite de ses études.
Mon seul espoir, c'est qu'il découvre que cela lui plait et qu'il trouve une motivation pour bosser (les quelques exemples donnés par certains montrent que cela peut arriver)
Mon fils vient d'avoir son bas STMG, sans avoir bossé, en ayant la moyenne quasi nul part au 3ème trimestre (sauf en sport)
Évidemment, je suis contente qu'il l'ait : il a 20 ans ( il a redoublé la 3ème et la 1ère, profil d'élève intelligent mais br***eur, y a pas d'autre mot)
Et que va-il faire ? Licence AES (le plus fort taux d'échec à la fac)
Ce n'est absolument pas ce qu'il voulait faire mais vu ses bulletins il n'a été pris dans aucun BTS demandé.(là il a commencé à comprendre que c'était peut-être nécessaire de bosser)
Voila pourquoi tous ces élèves se retrouvent en fac, c'est par ce qu'ils ne sont pas pris ailleurs.
Il n'est absolument pas motivé et n'a aucune idée de ce qu'il pourrait faire comme métier avec cette formation
Quand il explique ce qu'est AES à la famille, il dit "rien que le nom c'est déjà ch****"
Et je lui ai dit que cela ne se passera pas comme au lycée, qu'il se fera retamer au 1er semestre s'il ne travaille pas.
Pas la peine de vous dire qu'après les angoisses de cette année pour le bac, je suis déjà inquiète de la suite de ses études.
Mon seul espoir, c'est qu'il découvre que cela lui plait et qu'il trouve une motivation pour bosser (les quelques exemples donnés par certains montrent que cela peut arriver)
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- leyadeEsprit sacré
Sookie c est quoi AES ?
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- ylmExpert spécialisé
Le bas valide bien un niveau. Ras des pâquerettes le niveau, pour celui qui l'a à 10/12 sur 20, mais un niveau quand même.Ashtrak a écrit:Elyas a écrit:Sélection ou évaluation réelle du niveau ? Un concours sélectionne, un diplôme valide un niveau. Le bac devrait-il être un concours ?
Le problème, c'est que le bac n'est plus un diplôme qui valide un niveau.
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- Faut-il faire signer et donc lire notre dossier RAEP à notre chef d'établissement ?
- Quelle argumentation développer quand on nous attaque sur notre métier et notre statut de fonctionnaire ?
- Un message de notre président dans notre messagerie académique
- De la non crédibilité de l'enseignant
- Retrouver de la crédibilité
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