- charlygpNiveau 9
Bonjour,
à la rentrée, je serai en collège et j'aurai notamment une classe de 6e. Je suis à la recherche du texte « Glaucus et Scylla » in Légendes de la mer de Bernard Clavel. Le texte suivant m'intéresserait aussi : Odile Gandon, Dictionnaire de la mythologie grecque et latine (De « Quand le héros arrive au seuil de la grotte où vit Méduse, le monstre est fort heureusement endormi. » à « Puis, retirant son casque, il apparaît à Andromède... qui lui tombe dans les bras. Et c’est sur un mariage, célébré dans l’allégresse, que s’achève le second exploit de Persée ».).
Certains reconnaîtront des textes issus d'une séquence disponible sur internet. Je ne sais pas ce qu'ils valent et j'aimerais bien les consulter pour voir si je peux travailler dessus.
Quelqu'un les aurait-il en format PDF ou word ?
à la rentrée, je serai en collège et j'aurai notamment une classe de 6e. Je suis à la recherche du texte « Glaucus et Scylla » in Légendes de la mer de Bernard Clavel. Le texte suivant m'intéresserait aussi : Odile Gandon, Dictionnaire de la mythologie grecque et latine (De « Quand le héros arrive au seuil de la grotte où vit Méduse, le monstre est fort heureusement endormi. » à « Puis, retirant son casque, il apparaît à Andromède... qui lui tombe dans les bras. Et c’est sur un mariage, célébré dans l’allégresse, que s’achève le second exploit de Persée ».).
Certains reconnaîtront des textes issus d'une séquence disponible sur internet. Je ne sais pas ce qu'ils valent et j'aimerais bien les consulter pour voir si je peux travailler dessus.
Quelqu'un les aurait-il en format PDF ou word ?
- KikiHabitué du forum
Glaucus, qui était né à Anthédon1, s'était installé au bord de la mer pour y exercer le métier de pêcheur. Il mena la vie commune à tous les pêcheurs, jusqu'au jour où il lui arriva une étrange aventure. Ayant tiré sa barque sur la plage, il déchargea un panier plein de beaux poissons qu'il déposa sur le sol pour les vendre. Pêchés de la nuit, bien entendu, les poissons étaient morts depuis des heures. Or, à peine Glaucus avait-il fini de les ranger par ordre de grandeur, qu'ils se mirent tous à frétiller, à sauter, à se tordre si bien qu'ils eurent tous regagné la mer avant que le pêcheur puisse intervenir.
« Ça alors, se dit-il. Voilà qui n'est pas ordinaire ! »
Il réfléchit un moment, puis, persuadé que l'herbe du rivage avait le pouvoir de donner la vie et la force, il en mangea une poignée. Les femmes venues acheter du poisson et qui le virent alors furent effrayées. En effet, dès qu'il eut absorbé l'herbe, Glaucus se coucha par terre et se mit à frétiller, à se tortiller, à faire des bonds vers la mer. Et, tandis qu'il se livrait à ces exercices surprenants, son corps se métamorphosait. Ses deux jambes soudées l'une à l'autre devenaient une queue de poisson, son torse se couvrait d'écailles, ses mains se muaient en nageoires, ses cheveux et sa barbe prenaient la couleur et la consistance des algues. Les femmes n'étaient pas revenues de leur étonnement, que déjà Glaucus avait disparu, emporté par le reflux des vagues.
Glaucus nagea longtemps, jusqu'aux rochers qui bordent l'île de Délos2 où il s'installa dans une grotte sous-marine. [...]
Un matin de printemps où le ciel était pur et la mer infiniment calme, Glaucus aperçut Scylla qui se baignait dans une crique3 où les vagues avaient déposé du sable aussi blond que ses cheveux et aussi soyeux que sa peau. Dès qu'il la vit, Glaucus en fut amoureux. Il s'approcha pour lui demander de l'épouser, mais il était si laid avec ses cheveux verts et son corps couvert d'écailles que la nymphe4 Scylla prit peur et s'enfuit vers l'intérieur de l'île. Incapable de la poursuivre, il se mit à implorer5 :
« Viens. Ne me fuis pas. Je ne veux que ton bonheur. Je t'aime. Je saurai te rendre heureuse ! »
Mais sa voix rauque avait quelque chose du rugissement d'un monstre, et plus il criait, plus la nymphe effrayée bondissait de rocher en rocher.
Persuadé qu'il ne parviendrait jamais à la séduire, Glaucus s'en fut trouver Circé qui était la plus célèbre des magiciennes. [...] Tout le monde la craignait, car on savait qu'elle détenait des secrets terrifiants.
La laideur de Glaucus lui plut beaucoup. Elle lui proposa aussitôt de faire de lui le plus riche et le plus puissant des dieux, mais Glaucus répondit :
« Tu es très aimable. Mais malheureusement pour toi, je suis amoureux de Scylla, et je viens précisément te demander de m'aider à la séduire. »
L'enchanteresse6 parut tout d'abord très fâchée, puis, après un moment de réflexion, elle dit : « C'est entendu, puisque tu y tiens, je vais te donner un philtre7 d'amour, et je puis t'assurer qu'elle n'y résistera pas. »
Elle fit allumer un feu sur lequel elle plaça un chaudron en or. Dans ce chaudron, elle mit à bouillir des entrailles d'albatros, des yeux de rat musqué, de la cendre d'os de buffle, une pincée de poivre rouge, une rose blanche et trois petits cailloux luisants. Lorsque la décoction fut prête, elle la goûta, eut l'air de la trouver excellente, la versa dans un bocal qu'elle remit à Glaucus en lui disant :
« Tu videras le contenu du bocal dans l'eau de la crique où ta belle vient se baigner, puis tu te cacheras derrière un rocher et tu attendras. »
Glaucus s'en alla tout heureux et, ayant versé le philtre dans la mer, il se mit à guetter. Son attente fut de courte durée, car Scylla, plus belle que jamais, apparut dès le premier rayon du jour. Elle rejeta ses longs cheveux derrière son dos, [...] puis, d'un bond gracieux, elle plongea.
Alors Glaucus assista à un spectacle qui le glaça d'épouvante. Ce fut comme si toute l'eau de la crique entrait soudain en ébullition. L'éruption soudaine d'un volcan sous-marin n'eût pas provoqué davantage de remous. Le beau bleu transparent des flots fit place à un gris boueux, d'énormes bulles crevèrent la surface, des vagues de plus de trois mètres se formèrent pour se heurter l'une l'autre avant d'aller
fouetter les rochers et la plage dans un jaillissement d'écume jaunâtre. Après quelques minutes de cette tempête inexplicable, un monstre parut à la surface et se mit à pousser des hurlements terrifiants. Le monstre prit pied sur le sable et Glaucus put le détailler un peu mieux. Il avançait lourdement sur douze pattes velues et armées de griffes acérées. De son corps difforme partaient six cous très longs qui portaient six têtes aux yeux rouge sang. Les six gueules ouvertes laissaient voir une triple rangée de dents pareilles à celles des loups. Les hurlements continuaient, rappelant la voix des plus fortes tempêtes. Ils devinrent plaintifs et douloureux lorsque le monstre, se penchant vers la tunique blanche restée sur le sable, la déchira de ses griffes et de ses crocs.
Songeant à tout le mal qu’on lui avait dit de Circé, Glaucus comprit qu’elle s’était vengée de lui en métamorphosant celle qu’il aimait.
« Glaucus et Scylla », Légendes de la mer de Bernard Clavel.
« Ça alors, se dit-il. Voilà qui n'est pas ordinaire ! »
Il réfléchit un moment, puis, persuadé que l'herbe du rivage avait le pouvoir de donner la vie et la force, il en mangea une poignée. Les femmes venues acheter du poisson et qui le virent alors furent effrayées. En effet, dès qu'il eut absorbé l'herbe, Glaucus se coucha par terre et se mit à frétiller, à se tortiller, à faire des bonds vers la mer. Et, tandis qu'il se livrait à ces exercices surprenants, son corps se métamorphosait. Ses deux jambes soudées l'une à l'autre devenaient une queue de poisson, son torse se couvrait d'écailles, ses mains se muaient en nageoires, ses cheveux et sa barbe prenaient la couleur et la consistance des algues. Les femmes n'étaient pas revenues de leur étonnement, que déjà Glaucus avait disparu, emporté par le reflux des vagues.
Glaucus nagea longtemps, jusqu'aux rochers qui bordent l'île de Délos2 où il s'installa dans une grotte sous-marine. [...]
Un matin de printemps où le ciel était pur et la mer infiniment calme, Glaucus aperçut Scylla qui se baignait dans une crique3 où les vagues avaient déposé du sable aussi blond que ses cheveux et aussi soyeux que sa peau. Dès qu'il la vit, Glaucus en fut amoureux. Il s'approcha pour lui demander de l'épouser, mais il était si laid avec ses cheveux verts et son corps couvert d'écailles que la nymphe4 Scylla prit peur et s'enfuit vers l'intérieur de l'île. Incapable de la poursuivre, il se mit à implorer5 :
« Viens. Ne me fuis pas. Je ne veux que ton bonheur. Je t'aime. Je saurai te rendre heureuse ! »
Mais sa voix rauque avait quelque chose du rugissement d'un monstre, et plus il criait, plus la nymphe effrayée bondissait de rocher en rocher.
Persuadé qu'il ne parviendrait jamais à la séduire, Glaucus s'en fut trouver Circé qui était la plus célèbre des magiciennes. [...] Tout le monde la craignait, car on savait qu'elle détenait des secrets terrifiants.
La laideur de Glaucus lui plut beaucoup. Elle lui proposa aussitôt de faire de lui le plus riche et le plus puissant des dieux, mais Glaucus répondit :
« Tu es très aimable. Mais malheureusement pour toi, je suis amoureux de Scylla, et je viens précisément te demander de m'aider à la séduire. »
L'enchanteresse6 parut tout d'abord très fâchée, puis, après un moment de réflexion, elle dit : « C'est entendu, puisque tu y tiens, je vais te donner un philtre7 d'amour, et je puis t'assurer qu'elle n'y résistera pas. »
Elle fit allumer un feu sur lequel elle plaça un chaudron en or. Dans ce chaudron, elle mit à bouillir des entrailles d'albatros, des yeux de rat musqué, de la cendre d'os de buffle, une pincée de poivre rouge, une rose blanche et trois petits cailloux luisants. Lorsque la décoction fut prête, elle la goûta, eut l'air de la trouver excellente, la versa dans un bocal qu'elle remit à Glaucus en lui disant :
« Tu videras le contenu du bocal dans l'eau de la crique où ta belle vient se baigner, puis tu te cacheras derrière un rocher et tu attendras. »
Glaucus s'en alla tout heureux et, ayant versé le philtre dans la mer, il se mit à guetter. Son attente fut de courte durée, car Scylla, plus belle que jamais, apparut dès le premier rayon du jour. Elle rejeta ses longs cheveux derrière son dos, [...] puis, d'un bond gracieux, elle plongea.
Alors Glaucus assista à un spectacle qui le glaça d'épouvante. Ce fut comme si toute l'eau de la crique entrait soudain en ébullition. L'éruption soudaine d'un volcan sous-marin n'eût pas provoqué davantage de remous. Le beau bleu transparent des flots fit place à un gris boueux, d'énormes bulles crevèrent la surface, des vagues de plus de trois mètres se formèrent pour se heurter l'une l'autre avant d'aller
fouetter les rochers et la plage dans un jaillissement d'écume jaunâtre. Après quelques minutes de cette tempête inexplicable, un monstre parut à la surface et se mit à pousser des hurlements terrifiants. Le monstre prit pied sur le sable et Glaucus put le détailler un peu mieux. Il avançait lourdement sur douze pattes velues et armées de griffes acérées. De son corps difforme partaient six cous très longs qui portaient six têtes aux yeux rouge sang. Les six gueules ouvertes laissaient voir une triple rangée de dents pareilles à celles des loups. Les hurlements continuaient, rappelant la voix des plus fortes tempêtes. Ils devinrent plaintifs et douloureux lorsque le monstre, se penchant vers la tunique blanche restée sur le sable, la déchira de ses griffes et de ses crocs.
Songeant à tout le mal qu’on lui avait dit de Circé, Glaucus comprit qu’elle s’était vengée de lui en métamorphosant celle qu’il aimait.
« Glaucus et Scylla », Légendes de la mer de Bernard Clavel.
- KikiHabitué du forum
Il manque quelques lignes mais tu peux déjà te faire une idée de qualité littéraire du texte de Clavel.
Je n'ai pas le livre mais on le trouve facilement en bibliothèque municipale ou dans un bon CDI. C'est un classique.
Je n'ai pas le livre mais on le trouve facilement en bibliothèque municipale ou dans un bon CDI. C'est un classique.
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