- Samuel DMNiveau 6
Lettre ouverte
Que pensez-vous de ce dernier paragraphe ?
Bernard Egger a écrit:
Pour l’APMEP, l’école doit être capable de former aussi bien des citoyens avertis que des spécialistes, voire des experts. Nous analysons cette réforme comme l’émergence d’un nouveau collège recentré sur la formation du citoyen. Ce fut longtemps le rôle dédié à l’école primaire et au certificat d’études. Mais aujourd’hui, les exigences sociales de formation se sont accrues. Le collège est donc tout désigné comme continuateur de l’école primaire pour assurer entre autres la formation mathématique du citoyen du XXIème siècle. Ce passage doit s’accompagner selon nous dans de très brefs délais d’une réforme conséquente du lycée dans laquelle des mathématiques plus expertes retrouveraient pleinement leur place au sein de séries scientifiques renforcées (en termes de contenus et d’horaires). A notre grand regret, l’articulation entre l’école du socle (premier degré et collège) et celle qui aura en charge de former des utilisateurs de mathématiques plus spécialisées est souvent absente des discours officiels. Elle n’est pas évoquée dans le texte de la réforme du collège. Selon nous, une future réforme du lycée devra se donner comme priorité de répondre au problème que pose le changement de point de vue entre deux sortes de mathématiques dont les objectifs sont évidemment très différents.
Que pensez-vous de ce dernier paragraphe ?
- BalthazaardVénérable
salut
"Nous analysons cette réforme comme l’émergence d’un nouveau collège recentré sur la formation du citoyen"
Déjà quand on fait preuve d'un tel aveuglement pleinement assumé dès le début, cela donne peu envie de disserter sur le reste....alors je n'en pense rien, qu'il continuent et reposent en paix.
"Nous analysons cette réforme comme l’émergence d’un nouveau collège recentré sur la formation du citoyen"
Déjà quand on fait preuve d'un tel aveuglement pleinement assumé dès le début, cela donne peu envie de disserter sur le reste....alors je n'en pense rien, qu'il continuent et reposent en paix.
- MoonchildSage
Dans ce dernier paragraphe, le président de l'APMEP semble réclamer que l'on commence enfin au lycée un travail qui était auparavant initié au collège ; après tout c'est assez logique vu que "les exigences sociales de formation se sont accrues".
L'ensemble de ce texte est plutôt amusant : finalement l'APMEP se plaint d'avoir obtenu les réformes qu'elle a toujours demandées ; ça pourrait presque être considéré comme une crise de lucidité tardive si les réserves émises concernaient autre chose que les conditions d'applications.
L'ensemble de ce texte est plutôt amusant : finalement l'APMEP se plaint d'avoir obtenu les réformes qu'elle a toujours demandées ; ça pourrait presque être considéré comme une crise de lucidité tardive si les réserves émises concernaient autre chose que les conditions d'applications.
- ycombeMonarque
Le bureau de l'APMEP tente de sauver la face, mais c'est plus pitoyable qu'autre chose.
C'est l'histoire la plus ridicule que j'aie jamais entendue sur les programmes.
Euh… comment dire? Ça va être souple en 6e ou en 3e de se retrouver avec des gamins qui auront à faire les deux dernières années du cycle en une seule, parce qu'ils sont allés plus lentement les deux premières années. Et comme ils ne redoubleront pas, il faudra qu'ils aillent deux fois plus vite. Les plus lents qui doivent finir plus vite que les autres, c'est ça le bénéfice?
Cette phrase a l'air de laisser croire que la réduction d'une demi-heure se fait pour abonder les EPI. Non, non, M. Egger. Cette réduction est gratuite, et les EPI viendront réduire un peu plus le peu qu'il reste.La réduction d’une demi-heure de l’horaire hebdomadaire disciplinaire ne sera pas acceptable si elle n’est pas accompagnée d’un cadrage clair des EPI et de ressources permettant au professeur de mathématiques de prendre toute sa place dans ce dispositif.
Pour être capable de déceler le mathématisable, il fait être sacrément à l'aise avec les méthodes mathématiques utilisables, ce qui incompatible avec la baisse des horaires et les allègements de programme, aussi cette partie tient plus du vœu pieu que d'autre chose: «ça pourrait être bien si…», mais tout le monde sait très bien que le «si» ne sera pas réalisable.Les EPI doivent pouvoir devenir, entre autres, le laboratoire naturel des mathématiques du citoyen, c’est-à-dire le lieu où l’on apprend aux élèves à déceler ce qui est mathématisable dans les situations du monde, puis à les conduire à une mathématisation pertinente.
Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l'Innovation ! », « l'Innovation ! », « l'Innovation ! » mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien.Chacun peut se rendre compte qu’un enseignement identique pour tous ne rend pas l’école plus égalitaire. L’innovation pédagogique est sans doute l’une des réponses les mieux adaptées pour permettre à des publics très diversifiés d’atteindre les mêmes objectifs par des chemins différents.
Poncif des tenants des cycles.Une programmation des apprentissages sous la forme de cycles de trois ans devrait permettre une meilleure prise en compte du rythme d’acquisition de chaque élève. En mathématiques, dans un premier temps, elle n’éliminera pas une déclinaison annuelle des programmes, mais elle en assouplira considérablement la mise en œuvre. Nous pouvons aisément imaginer le bénéfice d’un tel fonctionnement quand les élèves l’auront vécu durant les trois années du cycle.
C'est l'histoire la plus ridicule que j'aie jamais entendue sur les programmes.
Euh… comment dire? Ça va être souple en 6e ou en 3e de se retrouver avec des gamins qui auront à faire les deux dernières années du cycle en une seule, parce qu'ils sont allés plus lentement les deux premières années. Et comme ils ne redoubleront pas, il faudra qu'ils aillent deux fois plus vite. Les plus lents qui doivent finir plus vite que les autres, c'est ça le bénéfice?
Faire croire qu'on va pouvoir faire dans les 3 ans du lycée dans une filière scientifique ce qui commençait auparavant en 5e/4e et s'étalait jusqu'à la terminale, c'est assez ridicule. Surtout qu'avec les allègements de programme, les élèves qui vont rentrer au lycée seront à des années-lumière du travail des mathématiques «plus spécialisées».A notre grand regret, l’articulation entre l’école du socle (premier degré et collège) et celle qui aura en charge de former des utilisateurs de mathématiques plus spécialisées est souvent absente des discours officiels. Elle n’est pas évoquée dans le texte de la réforme du collège. Selon nous, une future réforme du lycée devra se donner comme priorité de répondre au problème que pose le changement de point de vue entre deux sortes de mathématiques dont les objectifs sont évidemment très différents.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
J'ajoute que l'APMEP aurait pu envisager de profiter de sa lettre pour demander que les mathématiques soient incluses dans les disciplines prioritaires pour les dédoublements. Il y a quelques arguments qui auraient pu plaider en faveur de cette démarche, comme l'introduction de la programmation dans les programmes de mathématiques ou les résultats très faibles de la moitié des élèves en troisième.
Caramba ! Encore raté !
Caramba ! Encore raté !
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- MoonchildSage
Cet argument a la force de conviction d'un "tout le monde sait bien que...".ycombe a écrit:Poncif des tenants des cycles.Une programmation des apprentissages sous la forme de cycles de trois ans devrait permettre une meilleure prise en compte du rythme d’acquisition de chaque élève. En mathématiques, dans un premier temps, elle n’éliminera pas une déclinaison annuelle des programmes, mais elle en assouplira considérablement la mise en œuvre. Nous pouvons aisément imaginer le bénéfice d’un tel fonctionnement quand les élèves l’auront vécu durant les trois années du cycle.
C'est l'histoire la plus ridicule que j'aie jamais entendue sur les programmes.
Euh… comment dire? Ça va être souple en 6e ou en 3e de se retrouver avec des gamins qui auront à faire les deux dernières années du cycle en une seule, parce qu'ils sont allés plus lentement les deux premières années. Et comme ils ne redoubleront pas, il faudra qu'ils aillent deux fois plus vite. Les plus lents qui doivent finir plus vite que les autres, c'est ça le bénéfice?
Mais bon, c'est l'ensemble de ce texte qui repose sur des mythes pédagogistes :
Peut-il vraiment en être autrement ? En réalité, pour les autres disciplines les mathématiques ne sont que de simples outils (EPI c'est tout !) ; dès qu'on essaie des les inclure dans une approche interdisciplinaire, elles perdent immédiatement ce qui caractérise leur approche spécifique : la démarche hypothético-déductive abstraite. Il n'y a que par le biais d'un travail d'épistémologie qu'une approche interdisciplinaire pourrait conserver la spécificité des mathématiques, mais cela demande un niveau qui dépasse largement celui du lycée.Bernard Egger a écrit:Si l’interdisciplinarité est une revendication ancienne de notre association, il faut reconnaître que les mathématiques n’y ont pas toujours trouvé leur place dans le passé. Elles y ont été souvent cantonnées à un rôle d’outils pour les autres disciplines.
Pure hypocrisie : "publics très diversifiés" signifie ici que certains accumulent d'énormes lacunes depuis plusieurs années ; le seul moyen d'atteindre "les mêmes objectifs" est alors d'aligner ces objectifs communs à ce qui est accessible aux plus faibles. Quant aux différents chemins c'est une fable, à moins de parler de la mise en place de différentes filières et d'admettre que, grâce à des passerelles, certains de ceux qui ont un niveau plus faible - pas tous - arriveront au même point que les meilleurs mais en plus de temps.Bernard Egger a écrit:L’innovation pédagogique est sans doute l’une des réponses les mieux adaptées pour permettre à des publics très diversifiés d’atteindre les mêmes objectifs par des chemins différents.
Voeu pieux : même en réduisant les effectifs des classes, nous pratiquons un enseignement de groupe : nous ne pourrons jamais être des précepteurs.Bernard Egger a écrit:La nécessité d’une approche plus individualisée de l’élève ne fait aucun doute. Elle est en filigrane dans le texte de la réforme. Mais est-elle réellement possible avec des classes trop chargées ? Une des conditions essentielles pour que l’enseignant puisse être disponible pour chacun de ses élèves est qu’il n’en ait pas trop. Une diminution progressive du nombre maximum d’élèves par classe nous semble une mesure propice à favoriser la réussite de cette réforme.
- badinNiveau 7
Je trouve ce texte très confus, l'apmep semble pour cette réforme mais ses adhérents se sont révoltés, on fait alors une mise au point: on est pour mais on est contre, dur, dur de contenter tout le monde!!!
Cela devient un gloubiboulga indigeste au possible.
Ou alors c'est moi: l'âge vous comprenez!
Cela devient un gloubiboulga indigeste au possible.
Ou alors c'est moi: l'âge vous comprenez!
- Samuel DMNiveau 6
Oui, je suis assez d'accord avec vous. Ce qui me semble important c'est que les convictions d'autrefois sont aujourd'hui quelque peu ébranlées par les doutes de la base. Le problème c'est que cette petite prise de conscience est faite beaucoup trop tard...
- ycombeMonarque
Le problème, c'est surtout qu'elle ne semble pas vraiment sincère. Ils commencent par défendre la réforme…Samuel DM a écrit:Oui, je suis assez d'accord avec vous. Ce qui me semble important c'est que les convictions d'autrefois sont aujourd'hui quelque peu ébranlées par les doutes de la base. Le problème c'est que cette petite prise de conscience est faite beaucoup trop tard...
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ben2510Expert spécialisé
Au moins Bernard Egger arrête de tourner autour du pot et annonce clairement que le bureau national soutient cette réforme. Les textes précédents étaient d'un vide sidérant (la locution qui me vient à l'esprit est "tortiller du cul").
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- OlympiasProphète
https://twitter.com/ckrep/status/613238195250143232 Voilà l'avis de l'UNSA :lol:
- ben2510Expert spécialisé
:gratte:
La recherche de la vérité n'est pas la motivation première de cette dame.
J'avoue avoir du mal à comprendre ce genre de fonctionnement.
La recherche de la vérité n'est pas la motivation première de cette dame.
J'avoue avoir du mal à comprendre ce genre de fonctionnement.
- BalthazaardVénérable
L'ambition (à tous les sens que l'on peut donner au terme sauf celle qui est purement intériorisée) explique souvent beaucoup de choses incompréhensibles à ceux qui en sont dépourvus
- Samuel DMNiveau 6
Si la majorité silencieuse des adhérents prenait les choses en mains, nous n'en serions pas là... Quoi que si le mode de fonctionnement est calqué sur la FIFA, on est mal barrés...
- ycombeMonarque
Je recopie un message que je viens de laisser sur le fil du forum de l'APMEP consacré à la publication de la circulaire:
http://www.apmep.fr/spip.php?page=message&id_forum=8759#forum8771
http://www.apmep.fr/spip.php?page=message&id_forum=8759#forum8771
DM pour l’enseignement de la programmation ?
Ils ont toujours le mot pour rire ces IPR ! Quels joyeux boutes-en-train !
Plus sérieusement, sans heures prises sur les marges, pour faire 18h il faudra :
1 classe de 6e et 4 classes de 5e/4e/3e -> 18h30
6 classes de 5e/4e/3e -> 21h
Sans classe de 6e, 5 classes ne suffisent plus à remplir 18h. Classe ou demi-classe en plus, conseils de classe et réunion parents/profs en plus, et bien sûr des DS/DM en moins pour les enfants puisqu’avec 30 élèves de plus et moins d’heures, la fréquence des évaluation va baisser.
Je tiens à remercier solennellement le bureau de l’APMEP pour son soutien à la qualité des conditions de travail des enseignants de mathématiques.
La ligne de l’APMEP est une honte pour l’enseignement des mathématiques. Il est scandaleux que l’APMEP ait une ligne à l’opposé de l’académie des sciences, de l’UPS, de la commission inter-IREM collège et soit, mis à part les syndicats réformistes prêts à négocier le prix des chaînes en cas de retour à l’esclavage, seule à soutenir cette réforme.
J’espère au moins pour eux que les membres du bureau y trouvent un avantage personnel dans leur carrière. Cela aurait le mérite d’expliquer rationnellement cette position.
J’appelle l’ensemble des adhérents de l’APMEP à rendre leur carte. Une absence d’association de professeurs de mathématiques serait moins pire que la situation actuelle avec l’APMEP.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Ramanujan974Érudit
J'ai l'impression que le bureau de l'APMEP se fiche de nos remarques.
Je leur ai envoyé 2 mails et je n'ai pas eu de réponse.
Ca fait 12 ans que je suis membre, j'aurais espéré un peu plus d'égards...
Je leur ai envoyé 2 mails et je n'ai pas eu de réponse.
Ca fait 12 ans que je suis membre, j'aurais espéré un peu plus d'égards...
- ycombeMonarque
Mon message s'adresse plus aux membres de l'APMEP qu'aux membres de sa direction.
Pour ce qui est de la direction, je ne me fais aucune illusion sur la possibilité de la faire bouger.
Pour ce qui est de la direction, je ne me fais aucune illusion sur la possibilité de la faire bouger.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- verdurinHabitué du forum
C'est la beauté, et l'intérêt, du suffrage indirect.ycombe a écrit:Mon message s'adresse plus aux membres de l'APMEP qu'aux membres de sa direction.
Pour ce qui est de la direction, je ne me fait aucune illusion sur la possibilité de la faire bouger.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
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