- RuthvenGuide spirituel
Petite question aux latinistes, je lis dans un texte de Georges Bataille :
"Les matérialistes classiques n'ont même pas vraiment substitué la cause au devoir être (le quare au quamobrem, c'est-à-dire le déterminisme au destin, le passé au futur)."
Bataille distingue apparemment quare et quamobrem avec les séries suivantes :
- cause / quare / déterminisme / passé
- devoir-être / quamobrem / destin / futur
Je n'ai pas l'impression qu'ici quare ait une valeur instrumentale ; il me semble plutôt qu'il distingue une cause motrice (éventuellement efficiente) et une cause finale (éventuellement formelle); y a-t-il cette nuance en latin ? (Le Gaffiot n'est pas d'une grande aide sur ce point).
Merci pour vos lumières.
"Les matérialistes classiques n'ont même pas vraiment substitué la cause au devoir être (le quare au quamobrem, c'est-à-dire le déterminisme au destin, le passé au futur)."
Bataille distingue apparemment quare et quamobrem avec les séries suivantes :
- cause / quare / déterminisme / passé
- devoir-être / quamobrem / destin / futur
Je n'ai pas l'impression qu'ici quare ait une valeur instrumentale ; il me semble plutôt qu'il distingue une cause motrice (éventuellement efficiente) et une cause finale (éventuellement formelle); y a-t-il cette nuance en latin ? (Le Gaffiot n'est pas d'une grande aide sur ce point).
Merci pour vos lumières.
- User5899Demi-dieu
N'ayant pas la moindre idée des enjeux du débat, je vais me borner à du très terre à terre : quare / qua re, ablatif instrumental, causal ; quamobrem / quam ob rem, ob+acc, projection, but, motivation. On pourrait distinguer "pourquoi" de "pour quoi". Maintenant, le latin classique emploie peu quamobrem et les exemples cicéroniens montrent qu'il ne perçoit pas ce que je viens d'écrire
Il faudrait un corpus de latin tardif qui, j'en suis sûr, se révélerait plus pertinent. Parce que son espèce d'évidence ("substituer la cause au devoir être, le quare au quamobrem", pour moi, c'est juste :shock:
Désolé
Il faudrait un corpus de latin tardif qui, j'en suis sûr, se révélerait plus pertinent. Parce que son espèce d'évidence ("substituer la cause au devoir être, le quare au quamobrem", pour moi, c'est juste :shock:
Désolé
- IphigénieProphète
comme Cripure, je reste dubitative sur la nuance...
Il me semble, peut-être, sans certitude aucune, qu'il donne à quare le rôle d'annoncer une conséquence (par quoi il résulte que) et à quamobrem celui de rappeler la cause (à cause de quoi), ce qui semble être ce que tu dis en termes plus philosophiques, Ruthven...
Mais je ne suis moi-même que peu convaincue d'avoir compris...D'ailleurs, ben non, en relisant il dit l'inverse: quare marque pour lui le déterminisme (peut-être est-ce là la fonction consécutive- et quamobrem le futur , mais je ne vois pas bien pourquoi ... donc :lol:
Il me semble, peut-être, sans certitude aucune, qu'il donne à quare le rôle d'annoncer une conséquence (par quoi il résulte que) et à quamobrem celui de rappeler la cause (à cause de quoi), ce qui semble être ce que tu dis en termes plus philosophiques, Ruthven...
Mais je ne suis moi-même que peu convaincue d'avoir compris...D'ailleurs, ben non, en relisant il dit l'inverse: quare marque pour lui le déterminisme (peut-être est-ce là la fonction consécutive- et quamobrem le futur , mais je ne vois pas bien pourquoi ... donc :lol:
- RuthvenGuide spirituel
Merci beaucoup ! La justification que vous proposez correspond exactement à ce qu'il avance ; il doit avoir en tête un usage tardif ou médiéval (en bon chartiste). Il essaie de montrer que le matérialisme classique prescrit une rationalité a priori à l'univers (science) si bien qu'il demeure lui aussi pris dans une forme de finalisme et qu'en ce sens il ne se différencie pas de l'idéalisme.
- DesolationRowEmpereur
Franchement, en latin tardif, je ne vois pas de nuance notable dans l'emploi des deux.
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