FO : Nouvelle charrette de licenciements d’enseignants fonctionnaires stagiaires dans l'Académie de Créteil ?

Pendant mon année de stage, j'ai dû mettre sous le boisseau ma préoccupation constante pour l'orthographe de mes élèves en éducation prioritaire.

Salammb0 a écrit:Vous trouvez cela scandaleux et vous avez raison. Pourtant, je pense qu'il faut vraiment avoir mis les pieds dans un ESPE nouvelle mouture pour mesurer TOUTE l'ampleur de la bêtise d'une telle décision. Je parle de l'ESPE de Paris notamment, mais je me permets de généraliser, et de croire qu'il en est de même dans tous les ESPE. Après tout, il s'agit ici de l'ESPE de Créteil.
Comment peut-on laisser à l'ESPE un tel pouvoir? Les sciences de l'éducation priment donc le disciplinaire? Des stagiaires ayant fait leurs preuves en sont donc réduits à s'incliner devant le caprice d'une bande d'incompétents?

L'ESPE est une aberration, la bêtise incarnée, une énorme blague. Leurs dysfonctionnements sont complètement incroyables. Notes perdues, totalement inventées, cours surréalistes, en complet décalage avec la réalité, décisions arbitraires, exigences aussi chronophages qu'inutiles... Lorsqu'aucun de ces incompétents ne fut en mesure de me renseigner sur un point du règlement, j'ai demandé à voir le règlement des études voté au CA : personne n'a été en mesure de me le communiquer. Comment une école qui a vocation à former les enseignants de demain peut-elle aussi peu respecter les étudiants -encore élèves- que nous sommes ?

Je concède néanmoins que certains cours ont été intéressants cette année : les rares cours disciplinaires. Faut-il s'en étonner ? Les sciences de l'éducation sont-elles à ce point déficitaires en étudiants qu'il faille en forcer d'autres à suivre un tel cursus?
Je les déteste, je les hais.

Je confirme, non en tant que stagiaire, mais en tant qu'ex- tuteur d'étudiants pré-concours (master). J'ai vu les courses folles qu'on impose à des stagiaires pour des réunions à présence obligatoire, les paperasses, rapports, qu'on leur fait faire pour rien, sans lien avec le disciplinaire (lequel , réduit à la portion congrue , est méprisé, voire critiqué. J'ai entendu des propos à prendre le armes sur la lecture analytique et le danger des explications professorales ) , la culpabilisation qu'on leur inculque, j'ai assisté à des réunions de "cadrage" avec power point où l'on se pince pour s'assurer qu'on est éveillé devant les préoccupations kafkaïennes et déconnectées.
En plus, même pas foutus de bien recenser correctement le nom des tuteurs et le transmettre à la paierie , qui attendent toujours l'obole prévue.

A mon avis, les incapables qui peuplent ces officines (par la grâce de la cooptation) sont sur la défensive, veulent justifier leur existence et leur pouvoir, et sont plus royalistes que le roi dans l'idéologie malfaisante. Dans leur bulle, ils ne voient même pas qu'il n'y a plus de candidats, qu'on devrait chouchouter ceux qui deviennent encore enseignants.
Là-dessus , on peut aussi tomber sur des tuteurs qui ont le syndrome de l'enfant battu devenu parent frappeur, ou du fayot congénital qui en saquant son stagiaire montre son "implication" et dit, en creux , que toutes ces vilaines choses que fait le méchant stagiaire, il ne les fait pas , lui.

J'ai eu un seul contact avec l'IUFM de Paris, il y a quelques années, pendant mon contrat doctoral : une séance de trois heures de "docimologie", assurée par l'inénarrable directeur des Cahiers Pédagogiques. Constante macabre, violence psychologique infligée par les notes, bienveillance, bla bla bla. J'ai eu le tort d'intervenir pour demander, grosso modo, si on était obligés de croire à tout ce qu'il racontait, qui me paraissait purement idéologique et sans grand fondement. Je me suis vu répondre, tout aussi grosso modo, que je serais un mauvais enseignant qui ne comprendrait rien aux élèves.

Hors-sujet : Je ne suis allé à aucune autre des réunions de l'IUFM, profitant du fait que c'était l'année de mise en place du système de validation de l'agrégation pour les contrats doctoraux, et j'ai envoyé une magnifique lettre à la fin de l'année, expliquant toutes les raisons pour lesquelles il serait scandaleux qu'ils ne me valident pas mon concours (par exemple, je leur ai écrit qu'il était ridicule qu'ils exigent de moi que je participe à deux jours sur "comment faire un CV", puisque je pouvais directement leur faire parvenir mon CV ; idem sur "comment utiliser une bibliothèque", puisque je leur adressais la liste des bibliothèques européennes où j'avais consulté des manuscrits), etc. Ils ne m'ont pas répondu, mais j'ai été titularisé.

Retour au sujet : j'ai gardé de ces trois heures un mépris sans fond pour : l'IUFM, les Cahiers pédagogiques, les Sciences de l'éducation, et le Ministère.

Parti comme tu étais, s'ils ne t'avaient pas titularisé, ils auraient entendu parler de toi, je suppose...
Mais ils savent très bien qu'il est hors de question de ne pas titulariser celui qui a les moyens de se défendre.

Celadon a écrit:Parti comme tu étais, s'ils ne t'avaient pas titularisé, ils auraient entendu parler de toi, je suppose...
Mais ils savent très bien qu'il est hors de question de ne pas titulariser celui qui a les moyens de se défendre.

C'est peut-être sur cet aspect des choses que je souhaite me défendre.
Je viens de recevoir un mail de mon directeur de mémoire qui tente de me faire renoncer à la soutenance in extremis ces prochains jours, et qui tente de me faire plier en raison de mon état( je suis enceinte).

Annabel Lee a écrit:

Celadon a écrit:Parti comme tu étais, s'ils ne t'avaient pas titularisé, ils auraient entendu parler de toi, je suppose...
Mais ils savent très bien qu'il est hors de question de ne pas titulariser celui qui a les moyens de se défendre.

C'est peut-être sur cet aspect des choses que je souhaite me défendre.
Je viens de recevoir un mail de mon directeur de mémoire qui tente de me faire renoncer à la soutenance in extremis ces prochains jours, et qui tente de me faire plier en raison de mon état( je suis enceinte).

Depuis quand la grossesse est-elle une maladie/incapacité à travailler ??
Même la période du congé de maternité est considérée comme position d'activité.

Daphné a écrit:

Annabel Lee a écrit:

Celadon a écrit:Parti comme tu étais, s'ils ne t'avaient pas titularisé, ils auraient entendu parler de toi, je suppose...
Mais ils savent très bien qu'il est hors de question de ne pas titulariser celui qui a les moyens de se défendre.

C'est peut-être sur cet aspect des choses que je souhaite me défendre.
Je viens de recevoir un mail de mon directeur de mémoire qui tente de me faire renoncer à la soutenance in extremis ces prochains jours, et qui tente de me faire plier en raison de mon état( je suis enceinte).

Depuis quand la grossesse est-elle une maladie/incapacité à travailler ??
Même la période du congé de maternité est considérée comme position d'activité.

C'est ce que j'ai rétorqué( en filigrane) par mon mail de réponse, qui indique notamment : "Il est évident que, dorénavant, je ne souhaite pas être victime d'une nouvelle discrimination, en rapport avec l'état de grossesse, cette fois-ci."

Ceci étant, j'ai bien peur, avec la vague de chaleur qui s'annonce, que ces messieurs de l'ESPE en profitent pour me dire que je ne peux pas passer l'examen.

Pour l'anecdote, j'étais moi-même enceinte lors de mon année de stage. Mais c'est une longue histoire. :lol:

Pour ma part, je n'aurais titularisé aucun des formateurs de l'ESPE si j'avais eu la chance de les inspecter.

DesolationRow a écrit:J'ai eu un seul contact avec l'IUFM de Paris, il y a quelques années, pendant mon contrat doctoral : une séance de trois heures de "docimologie", assurée par l'inénarrable directeur des Cahiers Pédagogiques. Constante macabre, violence psychologique infligée par les notes, bienveillance, bla bla bla. J'ai eu le tort d'intervenir pour demander, grosso modo, si on était obligés de croire à tout ce qu'il racontait, qui me paraissait purement idéologique et sans grand fondement. Je me suis vu répondre, tout aussi grosso modo, que je serais un mauvais enseignant qui ne comprendrait rien aux élèves.

Hors-sujet : Je ne suis allé à aucune autre des réunions de l'IUFM, profitant du fait que c'était l'année de mise en place du système de validation de l'agrégation pour les contrats doctoraux, et j'ai envoyé une magnifique lettre à la fin de l'année, expliquant toutes les raisons pour lesquelles il serait scandaleux qu'ils ne me valident pas mon concours (par exemple, je leur ai écrit qu'il était ridicule qu'ils exigent de moi que je participe à deux jours sur "comment faire un CV", puisque je pouvais directement leur faire parvenir mon CV ; idem sur "comment utiliser une bibliothèque", puisque je leur adressais la liste des bibliothèques européennes où j'avais consulté des manuscrits), etc. Ils ne m'ont pas répondu, mais j'ai été titularisé.

Retour au sujet : j'ai gardé de ces trois heures un mépris sans fond pour : l'IUFM, les Cahiers pédagogiques, les Sciences de l'éducation, et le Ministère.

Ah! la docimologie ! Quand je repense à ma "formation", c'est une des premières choses qui me vient à l'esprit, quand je pense perte de temps, enfumage, le matraquage idéologique. C'est bien de ça qu'il s'agit, car on sort sans aucune solution (le mot formé sur le grec n'est là que pur donner l'apparence d'une science), c'st un prétexte pour déverser tous les slogans : violence de l'école, arbitraire de la notation , incapacité de l'enseignant à savoir noter, etc. Et ça marche effectivement par séances de trois heures :shock:


Il faut supprimer les ESPE, ce remède pire que le mal, mettre les stagiaires en situation , mais pas avec un seul tuteur, avec tous les membres de l'équipe de l'établissement à tour de rôle sur plusieurs niveaux , un avis collégial évitant les apprentis- dictateurs et la malveillance . Et si des formations s'avèrent vraiment nécessaires, à la fac si c'est disciplinaire, localement si c'est autre chose.

Luigi_B a écrit:Pour l'anecdote, j'étais moi-même enceinte lors de mon année de stage. Mais c'est une longue histoire. :lol:

Ah oui ???????? :lol: :lol: :lol:

Luigi_B a écrit:Pour l'anecdote, j'étais moi-même enceinte lors de mon année de stage. Mais c'est une longue histoire. :lol:

Je suis prof de lettres et j'adooooorrre les longues histoires et les histoires longues ( si tu as le temps, en MP si tu veux...)

Vous faites peur ! Je connais au moins 5 jeunes qui passent les oraux de concours et seront, si admis, à Paris-Créteil-Versailles, et à l'ESPE de Paris pour le M2...
Finalement, il faut leur dire de ne pas fêter leur CAPES ou leur CRPE au moment où ils sont admis, mais d'attendre un an, et la titularisation.
En clair, une fois admis, et stagiaire, le chemin de croix commence.

Mais je ne mets pas en cause vos témoignages, hélas !

Honchamp a écrit:Vous faites peur ! Je connais au moins 5 jeunes qui passent les oraux de concours et seront, si admis, à Paris-Créteil-Versailles, et à l'ESPE de Paris pour le M2...
Finalement, il faut leur dire de ne pas fêter leur CAPES ou leur CRPE au moment où ils sont admis, mais d'attendre un an, et la titularisation.
En clair, une fois admis, et stagiaire, le chemin de croix commence.

Mais je ne mets pas en cause vos témoignages, hélas !

J'ai des camardes de mon ESPE qui passent l'admissibilité du concours supplémentaire de Créteil. Heureusement qu'il y a encore un filtre...

Benji-X a écrit:
J'ai des camardes de mon ESPE qui passent l'admissibilité du concours supplémentaire de Créteil. Heureusement qu'il y a encore un filtre...

C'est le concours des morts-vivants, chez toi !

Spoiler:

Bon, cette fois-ci, c'est cuit, l'ESPE a eu ma peau.
Et le syndicat pense que j'aurai encore des ennuis l'an prochain.
Un formateur m'a donné une note, alors que j'étais absente à la validation...
A bon lecteur, salut !

Annabel Lee tu dois te défendre !!! Tu n'étais pas là, tu ne dois pas avoir de note, le formateur a fait une faute professionnelle !!!! Depuis quand on note les absents ? C'est du f***age de goule tout ça ! Ton syndicat ne peut pas t'aider à leur faire la peau ? Tu n'as rien d'autre pour gonfler le dossier ?

Quelle hypocrisie !
C'est lamentable, n'y a t'il que FO qui réagisse ?
Oui, ils les embaucheront ensuite contractuels payés en bons alimentaires !

Alors si le syndicat pense que tu aurAS ENCORE des ennuis l'an prochain...
Foutage de g de part et d'autre quoi.

Honchamp a écrit:Vous faites peur ! Je connais au moins 5 jeunes qui passent les oraux de concours et seront, si admis, à Paris-Créteil-Versailles, et à l'ESPE de Paris pour le M2...
Finalement, il faut leur dire de ne pas fêter leur CAPES ou leur CRPE au moment où ils sont admis, mais d'attendre un an, et la titularisation.
En clair, une fois admis, et stagiaire, le chemin de croix commence.

Mais je ne mets pas en cause vos témoignages, hélas !

J'essaie d'analyser comment on est arrivé là, et je me dis que c'st le cauchemar pédagogiste qui se met en place. C'est à mon avis un changement  total de perspective, qui va dans le sens des gens qui veulent détruire les concours et embaucher à l'essai , arguant de cette idée (éminemment fausse et hypocrite ) que le concours "valide" une deuxième fois ce que la fac a validé.
 Plus le concours était difficile, moins on  emm... dait les stagiaires, estimant qu'un  bon enseignant  est avant tout un spécialiste compétent de sa discipline, et que l'expérience l'aidera à la faire passer.  Il paraît que fut un temps, les agrégés étaient même  titularisés d'office, c e qui est symbolique d'un état d'esprit.

Plus le concours devient accessible, faute de candidats, plus on torture les profs apprenants, sans même se rendre compte que ce genre de pratiques, tout comme le sinistre ridicule dont sont couverts les IUFM/ESPE, contribue  au rejet de ce métier.

C'est l'idéologie pédagogiste, très exactement , si je fais le lien  entre toutes les déclarations fracassantes de certains tristes sires à qui l'on offre tribune permanente en matière d'enseignement, et toutes les horreurs que j'ai moi-même entendues (bientôt 10 ans, mais le ver était largement dans le fruit) : trop savoir est dangereux, les disciplines ne sont pas le plus important, les élèves en savent autant que les enseignants, mais différemment, les savoir -être priment sur les connaissances... je laisse à d'autres le soin de compléter la liste   .

Ce qui est particulièrement inadmissible, c'est que des gens eux-mêmes certifiés ou agrégés, ayant passé des concours et ne pouvant donc y croire sincèrement  reprennent ce crédo , inhumain pour leur stagiaires,  pour être dans la mouvance idéologique  et conserver leur fromage.

Malheureusement, je ne vois aucune piste.
Mon syndicat non plus d'ailleurs.
Lui, prédit que je ne serai pas titularisée en 2016... On veut ma peau.
Peut-être démissionnerai-je après mon congé maternité...
Dire que j'étais si heureuse d'avoir eu le concours classée au premier décile ...

J'ai quand même envoyé un mail demandant si les notes relatives à l'UE seraient annulées l'an prochain...

Celadon a écrit:Alors si le syndicat pense que tu aurAS ENCORE des ennuis l'an prochain...
Foutage de g de part et d'autre quoi.

Dossier trop lourd.
Mon CDE a passé l'année à écrire des pages et des pages sur moi.
J'ai eu droit à une sanction
Comme CDE et validations à l'ESPE sont liés...

Annabel Lee a écrit:Malheureusement, je ne vois aucune piste.
Mon syndicat non plus d'ailleurs.
Lui, prédit que je ne serai pas titularisée en 2016... On veut ma peau.
Peut-être démissionnerai-je après mon congé maternité...
Dire que j'étais si heureuse d'avoir eu le concours classée au premier décile ...

J'ai quand même envoyé un mail demandant si les notes relatives à l'UE seraient annulées l'an prochain...

Non mais il faut te battre, quelle que soit l'issue, et d'autant plus qu'elle paraît désespérée. Si des faits sont faux, il faut recourir, aller au TA, faire valoir l'acharnement...

Les convocations sont déjà parties pour ces dates vous pensez? On les reçoit où normalement ?

Lefteris a écrit:

Annabel Lee a écrit:Malheureusement, je ne vois aucune piste.
Mon syndicat non plus d'ailleurs.
Lui, prédit que je ne serai pas titularisée en 2016... On veut ma peau.
Peut-être démissionnerai-je après mon congé maternité...
Dire que j'étais si heureuse d'avoir eu le concours classée au premier décile ...

J'ai quand même envoyé un mail demandant si les notes relatives à l'UE seraient annulées l'an prochain...

Non mais il faut te battre, quelle que soit l'issue, et d'autant plus qu'elle paraît désespérée. Si des faits sont faux, il faut recourir, aller au TA, faire valoir l'acharnement...

J'aimerais tant... j'ai déjà abandonné les recours pour le blâme...
Là, c'est plus flagrant, j'étais absente à une validation du second semestre et je n'ai pas signé une autre validation...
J'étais en arrêt de travail.