Les petits "trucs" qui font que ...

Pluiedetoiles a écrit:Je ne sais pas si c'est ce que tu attends, mais voici en vrac quelques idées :

- je ne fais jamais de mauvaises surprises, ils sont toujours prévenus de mes décisions, et des sanctions qui peuvent tomber : par exemple : "la prochaine fois que tu te balances sur cette chaise, tu termineras le cours à genoux, d'accord ? Maintenant, c'est à toi de choisir " Pas de contrôle surprise non plus.

- j'utilise beaucoup l'humour et l'autodérision : aux élèves timides, qui ont des petites voix, je murmure "par pitié, parle plus for, tu sais bien que je suis vieille et sourde !"

- Je fais très souvent des petites "entrevues" à la fin de mon cours, pour faire le point avec certains élèves. Je trouve que c'est vraiment très efficace, et ça me permet de mieux les connaître. Un année, ça m'a même permis d'apprivoiser un élève trèèèèèèès agressif et violent.

- Je valorise dès que possible.

- J'essaye de ne pas être rancunière. "J'oublie" les erreurs commises, et je laisse leur chance aux élèves pénibles.

- Je fais parfois des propositions sur le contenu du cours, ou la modalité des évaluations, en attendant d'eux qu'ils justifient leurs demandes.

- Je suis sûre de moi. Je n'ai pas peur d'eux. Jamais. (ça peut paraître stupide, mais pourtant, c'est vraiment primordial)

- J'essaye de tenir compte de leurs difficultés en cours, je donne des astuces pour apprendre, parfois il m'est arrivé d'expliquer comment gérer son temps, ses repas et son sommeil à la maison ... Mais je suis exigeante quant au contenu. J'attends aussi que chacun progresse à son niveau.

- Je focalise mes efforts sur les élèves les plus difficiles.

- Je veille à ne jamais humilier, mais parfois, je "clashe" les élèves qui prennent trope place en classe, et qui n'arrivent pas à fermer leurs becs.


Peux-tu donner des exemples de ce que tu as lu comme "ruses" ?

Bon, c'est vrai qu'en lycée, je ne différencie pas vraiment les attentes (sauf avec des très bons). Mais à part ce point, je suis entièrement d'accord avec ces pratiques. Elles sont faciles à mettre en oeuvre et elles me semblent très efficaces (et parfaitement compatibles avec un exercice pas démago du métier).

Ronin a écrit:Je préfère Refondementation. Si avec ça j'obtiens pas un doctorat en sciences de l'éduc', c'est à désespérer de Nadine Morano !

Oh pinaise, zêtes prêt pour la Dgesco et sa cellule de com' !

J'ai appris ça auprès de vieux instits barbus. Des fous. Ils pratiquaient la dictée et l'analyse grammaticale, faisaient bosser les gamins jusqu'au dernier jour et croyait que l'école sert à apprendre et à former des citoyens éclairés. Heureusement, depuis, la science des IUFM et des ESPE a fait disparaître ces dangereux ermites. Mais j'ai gardé cette technique secrète. Par nostalgie, je crois. Oups, je risque les camps là, non ?

Non, vous finirez ninja dans les bois, parce que c'est la classe !

J'ai hâte. Pour quelques beaux stylos-plumes, je suis prêt à servir la matrice le marché le totalitarisme mou le ministère.

Quand je pense que votre IEN se doute même pas qu'elle pourrait acheter la paix sociale à si bon compte...

Oh, elle. Elle ne sait même pas faire ses lacets.

Perso, je leur conseille de ne pas trop bousculer mon Chi.  Quand j'ai le Chi qui fait Wah-Wah, je mords...

C'est comme le TGCMQP mais en plus physique quoi. :p

Asha Kraken a écrit:

Ronin a écrit:Je préfère Refondementation. Si avec ça j'obtiens pas un doctorat en sciences de l'éduc', c'est à désespérer de Nadine Morano !

Oh pinaise, zêtes prêt pour la Dgesco et sa cellule de com' !

Refonditude serait tout de même plus joli, plus léger, plus frais et permettrait une rime (non, non, pas pauvre) avec bravitude.

J'en profite pour vous livrer ma crainte concernant l'année prochaine (je serai dans un collège qui risque de ne pas être tendre et doux) : avez-vous des trucs quand la classe arrive complètement énervée, si excitée que les élèves n'entendent pas le prof ? Le tout sachant que je ne sais pas passer de savon, je me débrouille toujours autrement… ?

TGCMQP ? Ta Gueule C'est Moi Qui Parle ? Malpoliche Herrelis ! ^^

Laepixia a écrit:TGCMQP ? Ta Gueule C'est Moi Qui Parle ? Malpoliche Herrelis ! ^^

IL faut faire un pendu ?

Je les fais rester dans le couloir un moment, puis je passe dans le rang, demandant calmement à chacun de se préparer à entrer en cours.

Puis ils rentrent un à un, en saluant (sinon je les prends par l'anse du cartable et ils repassent et doivent dire bonjour)

Ensuite, ils restent debout jusqu'à ce que j'ai le silence. Les carnets doivent être sur la table. En cas de trop grands excitation, tous les carnets sont sur mon bureau.

Je ne peux pas hausser le ton, sinon, je me sens ridicule, et dans ce genre de situation, mieux vaut garder son calme.

Il m'est aussi arrivé de tous les faire ressortir de la classe, pour qu'il entrent dans le calme.

Laepixia a écrit:TGCMQP ? Ta Gueule C'est Moi Qui Parle ? Malpoliche Herrelis ! ^^

Un point pour Laepixia !

Je crois que je n'ai jamais réussi à avoir une heure de silence avec mes cinquièmes cette année. Ni à les empêcher de se balancer.

J'ai essayé tous les trucs.

Dès qu'il y en avait un qui l'ouvrait, son prénom apparaissait au tableau. Dès la première récidive, c'était un verbe à conjuguer à tous les temps de l'indicatif pour le lendemain. Je crois qu'il y en a qui sont devenus super fortiches en conjugaison.

Rien n'y a fait.

Vers la fin de l'année, le volume est monté de plus en plus. J'ai arrêté les verbes, j'ai directement collé ou appelé les parents.

Rien n'y a fait.

J'ai retiré les chaises et fait rester debout ceux qui se balançaient, s'agitaient, se levaient, se roulaient par terre (oui oui). Au dernier cours, j'en avais cinq debout.

Rien n'y a fait.

J'ai exigé d'avoir le silence et le calme complet à chaque début de cours, avant de les autoriser à s'asseoir. J'ai perdu cinq, dix minutes par cours. Puis ils recommençaient leur brouhaha infernal à peine assis. Parfois, je devais les refaire lever, recommencer. Autoriser à s'asseoir uniquement les rangs calmes. Une fois, ils sont arrivés tellement surexcités en cours que j'ai dû les faire ressortir. Faire cinq minutes de dressage dans le couloir avant d'avoir un rang ordonné et silencieux. Faire entrer. Attendre que chacun soit au garde-à-vous près de sa chaise avant de s'asseoir. Le bavardage est reparti. Recommencer. Les sentir sur des charbons ardents, entendre des phrases fuser. Essayer cette technique vue sur le forum : "Tout le monde ferme les yeux. On respire. On se détend." Les voir rire nerveusement, se plaindre qu'ils n'aiment pas fermer les yeux, intervenir, brailler à nouveau. Recourir à l'arme ultime : "Bien. Prenez une feuille. Dictée."

Toute l'année, j'ai été froide, revêche, cassante, autoritaire, et dieu sait que j'ai du mal avec ça. Ca n'a jamais fonctionné : un simple "tais-toi" les faisait hurler, ravis, j'étais la Brice de Nice de la casse (oui, juste pour "tais-toi").

Rien n'y a fait.

Juste à la dernière seconde, j'aurai dû les enguirlander : la seule classe de tout le collège capable de se casser en braillant sans même dire "au revoir madame, bonnes vacances", devinez qui c'est ?

Des fois, quand ça veut pas...

Sinon, pour les deux doigts de la table, je vais directement claquer des doigts sous le nez du contrevenant, j'aime assez les voir faire de petits bonds de terreur parce que tout à leur conversation ils ne m'ont pas vue approcher

Pluiedetoiles a écrit:Je ne sais pas si c'est ce que tu attends, mais voici en vrac quelques idées :

- je ne fais jamais de mauvaises surprises, ils sont toujours prévenus de mes décisions, et des sanctions qui peuvent tomber : par exemple : "la prochaine fois que tu te balances sur cette chaise, tu termineras le cours à genoux, d'accord ? Maintenant, c'est à toi de choisir " Pas de contrôle surprise non plus.

- j'utilise beaucoup l'humour et l'autodérision : aux élèves timides, qui ont des petites voix, je murmure "par pitié, parle plus for, tu sais bien que je suis vieille et sourde !"

- Je fais très souvent des petites "entrevues" à la fin de mon cours, pour faire le point avec certains élèves. Je trouve que c'est vraiment très efficace, et ça me permet de mieux les connaître. Un année, ça m'a même permis d'apprivoiser un élève trèèèèèèès agressif et violent.

- Je valorise dès que possible.

- J'essaye de ne pas être rancunière. "J'oublie" les erreurs commises, et je laisse leur chance aux élèves pénibles.

- Je fais parfois des propositions sur le contenu du cours, ou la modalité des évaluations, en attendant d'eux qu'ils justifient leurs demandes.

- Je suis sûre de moi. Je n'ai pas peur d'eux. Jamais. (ça peut paraître stupide, mais pourtant, c'est vraiment primordial)

- J'essaye de tenir compte de leurs difficultés en cours, je donne des astuces pour apprendre, parfois il m'est arrivé d'expliquer comment gérer son temps, ses repas et son sommeil à la maison ... Mais je suis exigeante quant au contenu. J'attends aussi que chacun progresse à son niveau.

- Je focalise mes efforts sur les élèves les plus difficiles.

- Je veille à ne jamais humilier, mais parfois, je "clashe" les élèves qui prennent trope place en classe, et qui n'arrivent pas à fermer leurs becs.


Peux-tu donner des exemples de ce que tu as lu comme "ruses" ?

C'est ennuyeux d'être obliger de leur consagrer tant de temps et d'énergie, au détriment des autres. Mais il faut être réaliste, si on veut la paix ...

Pluiedetoiles a écrit:Je les fais rester dans le couloir un moment, puis je passe dans le rang, demandant calmement à chacun de se préparer à entrer en cours.

Puis ils rentrent un à un, en saluant (sinon je les prends par l'anse du cartable et ils repassent et doivent dire bonjour)

Ensuite, ils restent debout jusqu'à ce que j'ai le silence. Les carnets doivent être sur la table. En cas de trop grands excitation, tous les carnets sont sur mon bureau.

Je ne peux pas hausser le ton, sinon, je me sens ridicule, et dans ce genre de situation, mieux vaut garder son calme.

Il m'est aussi arrivé de tous les faire ressortir de la classe, pour qu'il entrent dans le calme.

Merci Pluiedetoiles.