Le nouveau livre d'Alain Viala

C'est le Professeur Alain Viala qui a créé, en collaboration avec des enseignants, inspecteurs et autres conseillers, les programmes que nous appliquons en ce moment au lycée - ainsi que le bac qui leur est lié.

Alain Viala vient de publier un nouveau livre, intitulé La culture littéraire, qui semble avoir pour but de répondre aux principales questions sur le fait littéraire et notre enseignement : Qu'est-ce que « la culture littéraire ? » - Pourquoi faire des études « littéraires » ? - Quelle(s) connaissance(s) procure le « littéraire » ?

En voici la présentation par l'éditeur et le sommaire :

Lettres ou sciences, on n'en pense pas moins, ni autrement, mais on envisage des objets différents. L'ouvrage donne les moyens de discerner ces objets et de tracer ainsi les itinéraires de connaissance qu'appelle et propose la culture littéraire.



Table des matières

Préambule. — L'âge des Lettres

Aux lecteurs

Première partie. — Petit organon littéraire
I. Lettres ou sciences, on n'en pense pas moins
II. L'espace du littéraire
III. Plaisirs et savoirs : le prisme littéraire
IV. Enjeux : littéraire, pour quoi faire ?

Deuxième partie. — Contenus
Introduction. Des canons littéraires
I. Corpus des écrivains et oeuvres de langue française
II. Auteurs d'autres langues
III. La Pensée
IV. Les Arts
V. Mouvements, Écoles, courants

Troisième partie. — Démarches : le littéraire interroge le monde
I. Littérature, langue et style
II. Le littéraire et le social
III. Le temps : le littéraire et l'histoire
IV. Littérature et pensée
V. Sensibilités : le littéraire, les arts et l'imaginaire

Quatrième partie. — Pratiques
I. Lire des oeuvres
II. Expliquer et interroger les textes
III. Commenter
IV. Argumenter, disserter, délibérer

Alain Viala est professeur à l'Université d'Oxford (chaire de Lettres Françaises) et professeur émérite à l'Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Co-fondateur du Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l'Histoire du Littéraire (EHESS-Paris III), il a publié notamment Naissance de l'écrivain (Minuit, 1985), Racine (Seghers, 1990), Lettre à Rousseau sur l'intérêt littéraire (Puf, 2006), La France galante (Puf, 2008) et, en collaboration, Le dictionnaire du littéraire (Puf, 2002).

Tu l'as lu, John ? Si oui, tu en conseilles la lecture ?

Il paraît qu'il est plutôt pas mauvais (Viala. Le livre, je n'en sais rien). Ma formatrice IUFM était littéralement amoureuse de lui. Mais les programmes qu'il a rédigé sont tous simplement à chier.

John a écrit:C'est le Professeur Alain Viala qui a créé les programmes que nous appliquons en ce moment au lycée - ainsi que le bac qui leur est lié.

... et il m'a confié, il y a trois ans, qu'il regrettait d'avoir mis au point des programmes "inapplicables" (!). Personnellement, je le trouve un peu sévère avec lui-même.
De plus, il ne faut pas oublier que ces programmes ont été revus en 2007, en modifiant l'esprit.

J'ai lu cet ouvrage encore tout chaud sur les étals des libraires. Il est très bon (même s'il est vraiment destiné à des débutants en littérature), comme d'ailleurs toute la nouvelle collection "Licence" en train de paraître aux PUF. Je recommande particulièrement Littératures du Moyen Age , qui est bien davantage qu'un livre d'initiation, ainsi qu'une petite Lumière pour les étudiants de terminale/licence 1 et 2/DUT/IEP/Prépa... : Philosophie contemporaine, par Roger Pouivet. Un bonheur !

Personnellement, je suis très content que ces programmes soient inappliquables. Ils sont contestables non pas à cause d'une ambition excessive, mais de parti-pris scientifiques et philosophiques douteux : le textualisme, une vision rhétorique de la littérature, la remise en cause du principe même d'une hiérarchie des oeuvres et des textes. Ces quelques points sont sans doute acceptables et utilisables au niveau de la recherche, mais leur valeur pédagogique est faible, voire néfaste.

Les programmes Viala sont au-dessous de tout et impossibles à appliquer. Le choix de procéder par "objets d'étude" aux dépens de la chronologie aboutit chez les élèves à des confusions incroyables ; en clair, ils arrivent en hypokhâgne en mélangeant tout. Quant aux "genres et registres" dont on leur bourre le mou, les étudiants n'ont pas la moindre idée de ce que c'est, confondant pathétique, tragique et dramatique, voyant de l'apologue et du biographique partout, et j'en passe. Bref, il faut tout reprendre à zéro, comme si les élèves n'avaient jamais fait de français - parce qu'avec de tels programmes, effectivement, ils n'ont jamais vraiment fait de français.
En revanche, ce qu'écrit Viala est souvent très bien, en particulier sa "Naissance de l'écrivain" au XVIIeme siècle. Je suis moins convaincue par sa bio de Racine, "Racine ou la stratégie du caméléon".
Bref, globalement, l'approche "sociologie littéraire" qui est la sienne est très riche pour le post-bac, mais inopérante, inefficace et contre-productive pour le secondaire. Quand elle est jointe au travail en séquences et au décloisonnement systématique, c'est la fin des haricots...

CherCollègue a écrit:

John a écrit:C'est le Professeur Alain Viala qui a créé les programmes que nous appliquons en ce moment au lycée - ainsi que le bac qui leur est lié.

... et il m'a confié, il y a trois ans, qu'il regrettait d'avoir mis au point des programmes "inapplicables" (!). Personnellement, je le trouve un peu sévère avec lui-même.
De plus, il ne faut pas oublier que ces programmes ont été revus en 2007, en modifiant l'esprit.

J'ai lu cet ouvrage encore tout chaud sur les étals des libraires. Il est très bon (même s'il est vraiment destiné à des débutants en littérature), comme d'ailleurs toute la nouvelle collection "Licence" en train de paraître aux PUF. Je recommande particulièrement Littératures du Moyen Age , qui est bien davantage qu'un livre d'initiation, ainsi qu'une petite Lumière pour les étudiants de terminale/licence 1 et 2/DUT/IEP/Prépa... : Philosophie contemporaine, par Roger Pouivet. Un bonheur !

Euh... hormis un changement d'OE en 1ère, rien n'a changé... c'est toujours aussi nul !

Ysabel : la réforme de la réforme a diversifié les supports d'enseignement. Davantage de presse, d'images, etc. C'est un changement de taille !