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- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Bonjour,
Du bilan de mes entraînements pour les oraux qui commencent maintenant dans dix jours, je vous liste toutes les remarques qui sont revenues venant de cinq personnes différentes (et ici entremêlées) :
-"Pas assez éloquent/théâtral", "renfermé", "distant", "trop timide", "froid", "voix monocorde, sans intonations", "discours désaffecté", "on a l'impression que tu t'ennuies dans ce que tu dis", "attitude d'élève présentant un exposé au lycée et non d'un professeur", "sans présence réelle" "tu mets une barrière entre toi et nous qui t'écoutons" (ça j'imagine que c'est pour éviter de dire "sans charisme" qui serait un peu vexant).
En fait, je ne suis pas vraiment froid, c'est juste parce que je me concentre sur mon propos pour le mener à bien, de bien expliquer les points importants en y insistant, donc réaliser simultanément une prestation théâtrale, c'est trop m'en demander, clairement.
J'avoue que (la fatigue aidant) ces remarques (auxquelles j'ai encore eu droit aujourd'hui) commencent à m'atteindre moralement car mes élèves en cours particuliers ne me disent pas ça, au contraire! On m'a déjà dit que j'arrivais à donner du relief aux textes que je faisais étudier et pareil pour les notions.
Après j'imagine bien qu'être devant une classe ce n'est pas pareil...
Mais je fais de mon mieux et particulièrement aujourd'hui, c'est pour ça que ça me fait un peu mal de m'en être encore pris "plein la gueule" (pas vraiment, ça restait bienveillant mais bon) à ce niveau là alors que je fais un maximum d'efforts. De ce fait, ça fait un peu mal d'entendre qu'on est "enfermé dans sa bulle" et qu'on met "un filtre entre soi et les auditeurs".
J'en viens à douter d'être fait pour être prof si ce que ces personnes disent est vrai mais en même temps je ne vois pas bien ce qui justifierait que d'étudiants on nous demande soudain de nous métamorphoser en acteurs oscarisables...
D'un autre côté, j'avoue que cela m'étonne car j'ai plusieurs connaissances qui sont loin d'être extravertis qui ont eu le concours...
Bref, c'est un scepticisme doublé d'un léger agacement qui me pousse à écrire ceci pour receuillir des avis.
Du bilan de mes entraînements pour les oraux qui commencent maintenant dans dix jours, je vous liste toutes les remarques qui sont revenues venant de cinq personnes différentes (et ici entremêlées) :
-"Pas assez éloquent/théâtral", "renfermé", "distant", "trop timide", "froid", "voix monocorde, sans intonations", "discours désaffecté", "on a l'impression que tu t'ennuies dans ce que tu dis", "attitude d'élève présentant un exposé au lycée et non d'un professeur", "sans présence réelle" "tu mets une barrière entre toi et nous qui t'écoutons" (ça j'imagine que c'est pour éviter de dire "sans charisme" qui serait un peu vexant).
En fait, je ne suis pas vraiment froid, c'est juste parce que je me concentre sur mon propos pour le mener à bien, de bien expliquer les points importants en y insistant, donc réaliser simultanément une prestation théâtrale, c'est trop m'en demander, clairement.
J'avoue que (la fatigue aidant) ces remarques (auxquelles j'ai encore eu droit aujourd'hui) commencent à m'atteindre moralement car mes élèves en cours particuliers ne me disent pas ça, au contraire! On m'a déjà dit que j'arrivais à donner du relief aux textes que je faisais étudier et pareil pour les notions.
Après j'imagine bien qu'être devant une classe ce n'est pas pareil...
Mais je fais de mon mieux et particulièrement aujourd'hui, c'est pour ça que ça me fait un peu mal de m'en être encore pris "plein la gueule" (pas vraiment, ça restait bienveillant mais bon) à ce niveau là alors que je fais un maximum d'efforts. De ce fait, ça fait un peu mal d'entendre qu'on est "enfermé dans sa bulle" et qu'on met "un filtre entre soi et les auditeurs".
J'en viens à douter d'être fait pour être prof si ce que ces personnes disent est vrai mais en même temps je ne vois pas bien ce qui justifierait que d'étudiants on nous demande soudain de nous métamorphoser en acteurs oscarisables...
D'un autre côté, j'avoue que cela m'étonne car j'ai plusieurs connaissances qui sont loin d'être extravertis qui ont eu le concours...
Bref, c'est un scepticisme doublé d'un léger agacement qui me pousse à écrire ceci pour receuillir des avis.
- Touche pas à ma SEGPANiveau 9
Oui, cela joue pour les oraux. Il y a des points attribués au niveau de langue, à l'aisance, la prestance, ce que les rapports de jury appellent "les qualités de communication". Néanmoins cela ne fait pas tout non plus. Le fond des propos joue bien évidemment davantage.
Bonne chance ! Ne décourage pas !
Bonne chance ! Ne décourage pas !
- DimkaVénérable
Hey !
Bref, les conclusions que j’en ai tirées :
- en fait, on s’en fiche. Le jour des vrais oraux, j’ai fait pire que jamais dans le genre je parle à mes chaussures, alors que c’était déjà la catastrophe en colles. Et bien, ça ne m’a pas empêché d’avoir de très bonnes notes à l’oral. Il semblerait donc que mieux vaut avoir un contenu solide que faire une bonne performance orale.
- si tes profs n’ont que cela à te dire, ou du moins si c’est la critique majeure, c’est donc plutôt bon signe.
- faire du théâtre ne sert à RIEN. J’ai réussi à faire des trucs, en théâtre, que je n’avais jamais fait, mais c’est resté strictement circonscrit à l’atelier de théâtre.
- en ce qui te concerne, on peut supposer qu’il y a le stress lié à l’épreuve : on n’est pas comme un prof faisant cours, quand on passe un oral déterminant pour le reste de sa vie, et qui plus est un oral très formaté en particulier pour la gestion du temps, le sérieux, le rapport au « public » (jury et pas élèves…).
- cela dit, j’imagine que ce n’est pas une raison pour se foutre de ces critiques : c’est mieux d’être un peu orateur. Et puis peut-être que tous les jurys ne sont pas comme en histoire-géo.
On m’a dit la même chose, et pire encore (des profs ont carrément suggéré que j’étais autiste… ) : de l’avis de tous mes profs, c’était le principal problème, et ils présentaient ça comme un obstacle majeur. J’ai même fait un an d’atelier théâtre d’impro, pour corriger ça. Par ailleurs, en ce qui me concerne, j’ai vraiment une voix monocorde, et j’oublie parfois que je parle pour m’adresser à quelqu’un d’autre, alors que ça me semble bien moins rédhibitoire en ce qui te concerne. Pour tout dire, sur les notes qui me servent de support d’oral, j’écris en marge ce que je dois faire, et en particulier regarder le jury, parler fort, accentuer certains mots.Zarathoustra-Educateur a écrit:-"Pas assez éloquent/théâtral", "renfermé", "distant", "trop timide", "froid", "voix monocorde, sans intonations", "discours désaffecté", "on a l'impression que tu t'ennuies dans ce que tu dis", "attitude d'élève présentant un exposé au lycée et non d'un professeur", "sans présence réelle" "tu mets une barrière entre toi et nous qui t'écoutons" (ça j'imagine que c'est pour éviter de dire "sans charisme" qui serait un peu vexant)
Bref, les conclusions que j’en ai tirées :
- en fait, on s’en fiche. Le jour des vrais oraux, j’ai fait pire que jamais dans le genre je parle à mes chaussures, alors que c’était déjà la catastrophe en colles. Et bien, ça ne m’a pas empêché d’avoir de très bonnes notes à l’oral. Il semblerait donc que mieux vaut avoir un contenu solide que faire une bonne performance orale.
- si tes profs n’ont que cela à te dire, ou du moins si c’est la critique majeure, c’est donc plutôt bon signe.
- faire du théâtre ne sert à RIEN. J’ai réussi à faire des trucs, en théâtre, que je n’avais jamais fait, mais c’est resté strictement circonscrit à l’atelier de théâtre.
- en ce qui te concerne, on peut supposer qu’il y a le stress lié à l’épreuve : on n’est pas comme un prof faisant cours, quand on passe un oral déterminant pour le reste de sa vie, et qui plus est un oral très formaté en particulier pour la gestion du temps, le sérieux, le rapport au « public » (jury et pas élèves…).
- cela dit, j’imagine que ce n’est pas une raison pour se foutre de ces critiques : c’est mieux d’être un peu orateur. Et puis peut-être que tous les jurys ne sont pas comme en histoire-géo.
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- Spoiler:
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Merci!
En fait j'ai juste l'impression de ne pas pouvoir fournir une réflexion de qualité si je dois en plus penser à mon attitude en même temps ; cognitivement ça fait trop et je trouve en effet que les gens sont un peu lourds là-dessus même si c'est aussi leur rôle de le dire. Disons qu'il faut respecter la personnalité de chacun et c'est un trait de personnalité chez moi que de ne pas aimer être critiqué lorsque j'estime avoir fait de sérieux efforts. Mais bon, j'en ferais encore davantage les jours J.
Mais 'à choisir je préfère garder mon sang-froid et rester concentré sur mon propos pour aller au bout de ma leçon/ de mon explication de texte. Vu les conditions de concours, c'est déjà énorme...
En fait j'ai juste l'impression de ne pas pouvoir fournir une réflexion de qualité si je dois en plus penser à mon attitude en même temps ; cognitivement ça fait trop et je trouve en effet que les gens sont un peu lourds là-dessus même si c'est aussi leur rôle de le dire. Disons qu'il faut respecter la personnalité de chacun et c'est un trait de personnalité chez moi que de ne pas aimer être critiqué lorsque j'estime avoir fait de sérieux efforts. Mais bon, j'en ferais encore davantage les jours J.
Mais 'à choisir je préfère garder mon sang-froid et rester concentré sur mon propos pour aller au bout de ma leçon/ de mon explication de texte. Vu les conditions de concours, c'est déjà énorme...
- DimkaVénérable
Oui, mais c’est un concours de prof, ça semble logique qu’on s’intéresse un peu aux compétences de transmission et de communication du candidat. Les élèves respectent assez peu la personnalité du prof, s’ils s’emmerdent, ils le font savoir.
Mais ceci est également très théorique, puisqu’un oral de concours n’est pas un cours.
Bref, tout ça pour dire que de mon point de vue, les remarques sont assez « normales », mais que dans ton cas, je ne crois pas que tu doives t’inquiéter outre mesure quant à tes capacités à être prof.
Mais ceci est également très théorique, puisqu’un oral de concours n’est pas un cours.
Bref, tout ça pour dire que de mon point de vue, les remarques sont assez « normales », mais que dans ton cas, je ne crois pas que tu doives t’inquiéter outre mesure quant à tes capacités à être prof.
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- Spoiler:
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
D'accord merci.
Peut-être qu'en philo, il y a aussi plus de gens "théâtral" qu'ailleurs et que du coup j'apparais particulièrement fade en comparaison, je n'en sais rien.
Je me concentrerai sur la "présence" et même sur la "présence pure", ça me paraît la critique la plus philosophico-théologique des critiques que j'ai reçues parce qu'elle permet effectivement de mêler le fond à la forme - pour moi ça fait sens de dire qu'un prof de philosophie doit "se rendre présent" par son propos, on peut par exemple lui donner une dimension phénoménologique si le sujet s'y prête.
Bon sinon, pour rattacher ça à la philo, je crois que toutes ces critiques du corps me déplaisent assez aussi parce qu'elles instaurent des normes pour les corps, or je pense que c'est prendre les choses dans le mauvais sens, ce sont les corps qui doivent fonder les normes et non pas l'inverse. Je crois vraiment qu'il faut arrêter de dire "comment on doit se tenir", "comment on doit parler" pour paraître ouvert/engageant/sociable/séduisant ou je ne sais quoi et apprendre à voir la grâce dans la singularité expressive de chacun (ça demande beaucoup plus d'ouverture, c'est vrai).
Je sais que ce n'est pas une réflexion pertinente par rapport à un concours de recrutement de l'éducation nationale mais je parle en général pour le coup et pour expliquer pourquoi ce genre de remarquent tendent à m'agacer. J'aimerais bien renverser ces devoirs-être instaurés qui aliènent nos corps (j'entends ici par "corps" tout ce qui relève de la communication externe, tant la posture, les expressions faciales que la voix) en leur prescrivant des attitudes comme étant les bonnes.
Peut-être qu'en philo, il y a aussi plus de gens "théâtral" qu'ailleurs et que du coup j'apparais particulièrement fade en comparaison, je n'en sais rien.
Je me concentrerai sur la "présence" et même sur la "présence pure", ça me paraît la critique la plus philosophico-théologique des critiques que j'ai reçues parce qu'elle permet effectivement de mêler le fond à la forme - pour moi ça fait sens de dire qu'un prof de philosophie doit "se rendre présent" par son propos, on peut par exemple lui donner une dimension phénoménologique si le sujet s'y prête.
Bon sinon, pour rattacher ça à la philo, je crois que toutes ces critiques du corps me déplaisent assez aussi parce qu'elles instaurent des normes pour les corps, or je pense que c'est prendre les choses dans le mauvais sens, ce sont les corps qui doivent fonder les normes et non pas l'inverse. Je crois vraiment qu'il faut arrêter de dire "comment on doit se tenir", "comment on doit parler" pour paraître ouvert/engageant/sociable/séduisant ou je ne sais quoi et apprendre à voir la grâce dans la singularité expressive de chacun (ça demande beaucoup plus d'ouverture, c'est vrai).
Je sais que ce n'est pas une réflexion pertinente par rapport à un concours de recrutement de l'éducation nationale mais je parle en général pour le coup et pour expliquer pourquoi ce genre de remarquent tendent à m'agacer. J'aimerais bien renverser ces devoirs-être instaurés qui aliènent nos corps (j'entends ici par "corps" tout ce qui relève de la communication externe, tant la posture, les expressions faciales que la voix) en leur prescrivant des attitudes comme étant les bonnes.
- WonderWomanBon génie
Zarathoustra-Educateur a écrit:Merci!
En fait j'ai juste l'impression de ne pas pouvoir fournir une réflexion de qualité si je dois en plus penser à mon attitude en même temps ; cognitivement ça fait trop et je trouve en effet que les gens sont un peu lourds là-dessus même si c'est aussi leur rôle de le dire. Disons qu'il faut respecter la personnalité de chacun et c'est un trait de personnalité chez moi que de ne pas aimer être critiqué lorsque j'estime avoir fait de sérieux efforts. Mais bon, j'en ferais encore davantage les jours J.
Mais 'à choisir je préfère garder mon sang-froid et rester concentré sur mon propos pour aller au bout de ma leçon/ de mon explication de texte. Vu les conditions de concours, c'est déjà énorme...
:shock: waouh !
ça se voit que tu as été blessé !
Tu fais sans doutes des efforts, mais parfois les efforts que l'on fait ne sont pas visibles par la personne en face car l'objectif n'est pas atteint.
A l'oral pour un concours de prof, il me semble assez évident qu'il faille penser à son attitude. Qqun qui est replié sur lui-même, qui marmonne dans sa barbe, qui semble timide, c'est assez rédhibitoire.
Le jury va d'ailleurs -peut-être- te poser des questions pièges pour voir comment tu réagis, car faire cours, c'est comme un théâtre d'impro. Les élèves posent des questions auxquelles on ne s'attend pas, qui déstabilisent, et ils 'sentent' les gens mal dans leur peau, ne font pas de cadeaux.
Alors autant à l'écrit, la réflexion de qualité est importante, autant à l'oral, la posture l'est aussi.
En tous cas, je conseille à mes élèves, lorsqu'ils vont passer un oral, de bien se camper sur leurs deux pieds (à largeur de bassin), de se tenir droit et de regarder tous les membres du jury. De parler fort et d'une voix claire.
Après les signes de nervosité ne sont, à priori, pas disqualifiants (j'avais vu une étude là-dessus, que ça augmente même le capital sympathie) ; mais on pense plus à des bégaiements ou des hésitations...
Mais je crois qu'il faut montrer qu'on n'est pas là par hasard, qu'on ne doute pas du bien fondé de sa place là (du coup, on se montre, on ne se cache pas derrière ses notes...), on se pose en conquérant.
Il parait que si on prend 5 min une pose de superhéros, ça booste la confiance en soi. Testé et approuvé en cours.
Edit; tu as posté pdt que j'écrivais :
Je crois vraiment qu'il faut arrêter de dire "comment on doit se tenir", "comment on doit parler" pour paraître ouvert/engageant/sociable/séduisant ou je ne sais quoi.
Pourtant, la communication non verbale est assez universelle, au niveau du langage corporel. Tu ne peux pas réinventer l'eau chaude parce que tu as eu des remarques qui ne vont pas dans ton sens.
Qqun qui ne sourit pas, on n'a pas envie d'aller vers lui. Qqun qui est vouté, on dirait qu'il porte la misère du monde sur ses épaules, idem, on l'évite.
Et puis moi qui suis un peu dure de la comprenure parfois, je hais les gens qui marmonnent et parlent doucement, je dois faire des efforts intenses pour les comprendre et ça me soule. Si tu vas faire un oral, tu veux mettre toutes tes chances de ton côté, non ?
Allez, courage !
_________________
Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- OrlandaFidèle du forum
Zarathoustra-Educateur a écrit:D'accord merci.
Peut-être qu'en philo, il y a aussi plus de gens "théâtral" qu'ailleurs et que du coup j'apparais particulièrement fade en comparaison, je n'en sais rien.
Je me concentrerai sur la "présence" et même sur la "présence pure", ça me paraît la critique la plus philosophico-théologique des critiques que j'ai reçues parce qu'elle permet effectivement de mêler le fond à la forme - pour moi ça fait sens de dire qu'un prof de philosophie doit "se rendre présent" par son propos, on peut par exemple lui donner une dimension phénoménologique si le sujet s'y prête.
Bon sinon, pour rattacher ça à la philo, je crois que toutes ces critiques du corps me déplaisent assez aussi parce qu'elles instaurent des normes pour les corps, or je pense que c'est prendre les choses dans le mauvais sens, ce sont les corps qui doivent fonder les normes et non pas l'inverse. Je crois vraiment qu'il faut arrêter de dire "comment on doit se tenir", "comment on doit parler" pour paraître ouvert/engageant/sociable/séduisant ou je ne sais quoi et apprendre à voir la grâce dans la singularité expressive de chacun (ça demande beaucoup plus d'ouverture, c'est vrai).
Je sais que ce n'est pas une réflexion pertinente par rapport à un concours de recrutement de l'éducation nationale mais je parle en général pour le coup et pour expliquer pourquoi ce genre de remarquent tendent à m'agacer. J'aimerais bien renverser ces devoirs-être instaurés qui aliènent nos corps (j'entends ici par "corps" tout ce qui relève de la communication externe, tant la posture, les expressions faciales que la voix) en leur prescrivant des attitudes comme étant les bonnes.
Et pourtant, Blaise l'a bien dit: "Que le prédicateur vienne à paraître, si la nature lui a donné une voix enrouée et un tour de visage bizarre, que son barbier l’ait mal rasé, si le hasard l’a encore barbouillé de surcroît, quelques grandes vérités qu’il annonce, je parie la perte de la gravité de notre sénateur."
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
C'est vrai qu'après un message comme celui-ci, il faut du courage!
Non, je plaisante, j'ai fait le topic après tout.
Parler dans ma barbe et de manière incompréhensible, comme le soulignait Dimka (qui a déjà conversé avec moi en IRL) ce n'est effectivement pas mon cas et je pense pouvoir dire que c'est objectif.
Je soulignais le caractère un peu arbitraire et excessif de ces remarques répétitives et je me demandais pourquoi on en faisait une telle obsession alors que justement ça ne m'a jamais posé problème en cours particuliers et que moi-même je suis tolérant envers l'attitude corporelle des gens, si plus tard, lorsque j'exercerais mon métier (je mets au conditionnel car c'est encore hypothétique) je vois un jeune qui se tient d'une manière un peu singulière lors d'un exposé, je ne vais pas lui faire une remarque désagréable pour autant.
La fragilité et la différence, ça peut être très beau et très authentique aussi. Dire que les gens qui n'ont pas la bonne attitude corporelle n'ont pas "voix au chapitre", je trouve ça discriminant.
J'avoue m'être toujours demandé si un nain ou une personne défigurée se pointait aux épreuves de l'agrégation et du capes, il serait discriminé par le jury (oui j'ai décidé de polémiquer un peu). Ou encore quelqu'un qui a une maladie déformante qui le rend tout tordu.
Je me suis toujours fait la réflexion aussi que les gens qui pratiquent la philosophie sont plutôt beaux et bien faits (tradition platonicienne?).
Moi je viens mettre un peu de monstruosité dans toute cette perfection.
Je n'appelle justement pas me focaliser sur ce genre de questions mettre toutes les chances de mon côté, si je vais passer un oral c'est pour donner le meilleur de moi-même et pas essayer desespérément d'être ce que je ne suis pas, autant aller bâtir des chateaux en Espagne.
Non, je plaisante, j'ai fait le topic après tout.
Parler dans ma barbe et de manière incompréhensible, comme le soulignait Dimka (qui a déjà conversé avec moi en IRL) ce n'est effectivement pas mon cas et je pense pouvoir dire que c'est objectif.
Je soulignais le caractère un peu arbitraire et excessif de ces remarques répétitives et je me demandais pourquoi on en faisait une telle obsession alors que justement ça ne m'a jamais posé problème en cours particuliers et que moi-même je suis tolérant envers l'attitude corporelle des gens, si plus tard, lorsque j'exercerais mon métier (je mets au conditionnel car c'est encore hypothétique) je vois un jeune qui se tient d'une manière un peu singulière lors d'un exposé, je ne vais pas lui faire une remarque désagréable pour autant.
La fragilité et la différence, ça peut être très beau et très authentique aussi. Dire que les gens qui n'ont pas la bonne attitude corporelle n'ont pas "voix au chapitre", je trouve ça discriminant.
J'avoue m'être toujours demandé si un nain ou une personne défigurée se pointait aux épreuves de l'agrégation et du capes, il serait discriminé par le jury (oui j'ai décidé de polémiquer un peu). Ou encore quelqu'un qui a une maladie déformante qui le rend tout tordu.
Je me suis toujours fait la réflexion aussi que les gens qui pratiquent la philosophie sont plutôt beaux et bien faits (tradition platonicienne?).
Moi je viens mettre un peu de monstruosité dans toute cette perfection.
WonderWoman a écrit:Si tu vasfairepasser un oral, tu veux mettre toutes tes chances de ton côté, non ?
Je n'appelle justement pas me focaliser sur ce genre de questions mettre toutes les chances de mon côté, si je vais passer un oral c'est pour donner le meilleur de moi-même et pas essayer desespérément d'être ce que je ne suis pas, autant aller bâtir des chateaux en Espagne.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- InvitéPPPNiveau 8
Zarathoustra éducateur a écrit :
"Je me concentrerai sur la "présence" et même sur la "présence pure", ça me paraît la critique la plus philosophico-théologique des critiques que j'ai reçues parce qu'elle permet effectivement de mêler le fond à la forme - pour moi ça fait sens de dire qu'un prof de philosophie doit "se rendre présent" par son propos, on peut par exemple lui donner une dimension phénoménologique si le sujet s'y prête.
Bon sinon, pour rattacher ça à la philo, je crois que toutes ces critiques du corps me déplaisent assez aussi parce qu'elles instaurent des normes pour les corps, or je pense que c'est prendre les choses dans le mauvais sens, ce sont les corps qui doivent fonder les normes et non pas l'inverse. Je crois vraiment qu'il faut arrêter de dire "comment on doit se tenir", "comment on doit parler" pour paraître ouvert/engageant/sociable/séduisant ou je ne sais quoi et apprendre à voir la grâce dans la singularité expressive de chacun (ça demande beaucoup plus d'ouverture, c'est vrai).
Je sais que ce n'est pas une réflexion pertinente par rapport à un concours de recrutement de l'éducation nationale mais je parle en général pour le coup et pour expliquer pourquoi ce genre de remarquent tendent à m'agacer. J'aimerais bien renverser ces devoirs-être instaurés qui aliènent nos corps (j'entends ici par "corps" tout ce qui relève de la communication externe, tant la posture, les expressions faciales que la voix) en leur prescrivant des attitudes comme étant les bonnes".
Drôle d'impression avec ce post et certains commentaires :
https://www.youtube.com/watch?v=NzlG28B-R8Y
A mon avis, être naturel et attentif à tes interlocuteurs t'aidera aussi sur le fond, pour éviter de tomber dans un discours mystico-conceptuel que des élèves ne recevront jamais, mais alors jamais, et devant lequel des jurys, pour cette raison même, seront également sceptiques. Nan, sérieux, tu peux m'expliquer le premier paragraphe ? Ca veut dire quoi ?
Ah, sinon pour le type d'oral apprécié, malheureusement le truc compétent lu à voix basse passe toujours mieux qu'un truc expressif mais discutable. Notre compétence commence d'abord par le fond, la maîtrise disciplinaire.
Un prof mauvais orateur à l'oral du concours ne sera pas forcément un mauvais prof. Un type mauvais en philosophie, si.
"Je me concentrerai sur la "présence" et même sur la "présence pure", ça me paraît la critique la plus philosophico-théologique des critiques que j'ai reçues parce qu'elle permet effectivement de mêler le fond à la forme - pour moi ça fait sens de dire qu'un prof de philosophie doit "se rendre présent" par son propos, on peut par exemple lui donner une dimension phénoménologique si le sujet s'y prête.
Bon sinon, pour rattacher ça à la philo, je crois que toutes ces critiques du corps me déplaisent assez aussi parce qu'elles instaurent des normes pour les corps, or je pense que c'est prendre les choses dans le mauvais sens, ce sont les corps qui doivent fonder les normes et non pas l'inverse. Je crois vraiment qu'il faut arrêter de dire "comment on doit se tenir", "comment on doit parler" pour paraître ouvert/engageant/sociable/séduisant ou je ne sais quoi et apprendre à voir la grâce dans la singularité expressive de chacun (ça demande beaucoup plus d'ouverture, c'est vrai).
Je sais que ce n'est pas une réflexion pertinente par rapport à un concours de recrutement de l'éducation nationale mais je parle en général pour le coup et pour expliquer pourquoi ce genre de remarquent tendent à m'agacer. J'aimerais bien renverser ces devoirs-être instaurés qui aliènent nos corps (j'entends ici par "corps" tout ce qui relève de la communication externe, tant la posture, les expressions faciales que la voix) en leur prescrivant des attitudes comme étant les bonnes".
Drôle d'impression avec ce post et certains commentaires :
https://www.youtube.com/watch?v=NzlG28B-R8Y
A mon avis, être naturel et attentif à tes interlocuteurs t'aidera aussi sur le fond, pour éviter de tomber dans un discours mystico-conceptuel que des élèves ne recevront jamais, mais alors jamais, et devant lequel des jurys, pour cette raison même, seront également sceptiques. Nan, sérieux, tu peux m'expliquer le premier paragraphe ? Ca veut dire quoi ?
Ah, sinon pour le type d'oral apprécié, malheureusement le truc compétent lu à voix basse passe toujours mieux qu'un truc expressif mais discutable. Notre compétence commence d'abord par le fond, la maîtrise disciplinaire.
Un prof mauvais orateur à l'oral du concours ne sera pas forcément un mauvais prof. Un type mauvais en philosophie, si.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
philophilophilo a écrit:
Ah, sinon pour le type d'oral apprécié, malheureusement le truc compétent lu à voix basse passe toujours mieux qu'un truc expressif mais discutable. Notre compétence commence d'abord par le fond, la maîtrise disciplinaire.
Un prof mauvais orateur à l'oral du concours ne sera pas forcément un mauvais prof. Un type mauvais en philosophie, si.
Voilà qui tend à mettre tout le monde d'accord et aussi je tairais là mes élucubrations philosophiques obscures.
- PanturleNiveau 8
Qui emportera l'agrément du jury entre un showman qui ne sait pas de quoi il parle et un grand timide faisant vraiment de la philosophie ? Je crois (et espère) que le contenu l'emportera toujours sur la mise en scène. Et c'est (dans une mesure, certes, faible) valable aussi devant les élèves : quoi de plus lassant, à long terme, qu'un prof théâtral mais incompétent ?
Cela dit, les rapports de jury insistent sur les réquisits propres à l'épreuve orale (et à l'exercice de l'enseignement) : être audible, mettre en avant la structure de son exposé, ne pas être "aliéné" (je cite) par ses notes. Comme dans l'étude du vivant, il y a une irréversibilité propre à l'épreuve orale, contrairement à l'écrit qui peut être relu (même s'il ne faut pas trop en attendre de son lecteur). Mieux vaut prendre en compte cette irréversibilité et faire en sorte que l'exposé laisse la meilleure empreinte possible dans l'esprit du jury. Mais, à mon avis, encore une fois, une belle analyse du paragraphe 59 de la Critique de la faculté de juger laisse une meilleure empreinte qu'un candidat ayant brassé du vent avec autant de force que le moulin dudit paragraphe... (C'est peut-être un moulin à eau :gratte: )
- Spoiler:
- Un exemple contemporain de l'incommensurabilité du contenu et de la mise en scène : les cours de Quentin Meillassoux :lol:
Cela dit, les rapports de jury insistent sur les réquisits propres à l'épreuve orale (et à l'exercice de l'enseignement) : être audible, mettre en avant la structure de son exposé, ne pas être "aliéné" (je cite) par ses notes. Comme dans l'étude du vivant, il y a une irréversibilité propre à l'épreuve orale, contrairement à l'écrit qui peut être relu (même s'il ne faut pas trop en attendre de son lecteur). Mieux vaut prendre en compte cette irréversibilité et faire en sorte que l'exposé laisse la meilleure empreinte possible dans l'esprit du jury. Mais, à mon avis, encore une fois, une belle analyse du paragraphe 59 de la Critique de la faculté de juger laisse une meilleure empreinte qu'un candidat ayant brassé du vent avec autant de force que le moulin dudit paragraphe... (C'est peut-être un moulin à eau :gratte: )
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Un message qui redonne le sourire.
Je n'ai jamais assisté à un cours de Q.M mais c'est dans mon planning de l'année prochaine.
Je m'en vais lire ce paragraphe 59.
J'ai souvent besoin de me torturer avec des questions futiles pour vérifier qu'elles le sont effectivement.
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Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- pamplemousses4Expert
Zarathoustra,
encouragements pour ces moments fatidiques!!
Dans les remarques qui t'ont été faites, puisqu'il me paraît comme tu le disais toi-même difficile de "faire l'acteur" en pareilles circonstances, il me semble qu'il faut retenir tout de même, peut-être, le reproche implicite de manque de clarté, de défaut de pertinence du propos (le mot, assez impropre, qui me vient, est celui d'acuité, tu vois ce que je veux dire?): en soulignant des difficultés dans la transmission, la communication, ne se prononçaient-ils pas, en fait, sur l'intérêt qu'il y avait à suivre ton oral? Parce qu'on titille mieux l'attention de son auditoire s'il sait très précisément ce qui se joue, et s'il est excité, dans l'attente intellectuelle de ce qui vient.
Parce qu'autant tu ne vas pas te réinventer pour t'accorder à des exigences corporelles arbitraires, je suis d'accord, parce qu'autant tu ne vas pas du jour au lendemain modifier ta diction (et encore, tu peux y faire attention), d'accord aussi, et je veux croire que les jurys ne sont pas dupes de ces postures oscarisables,
autant si la remarque concerne quelque chose comme la valeur argumentative du propos, elle redevient audible et peut te faire progresser. Et s'il y a "ennui, distant, sans présence réelle", c'est peut-être parce qu'il te faut dramatiser les enjeux conceptuels, donner davantage le sentiment que tu prends à bras le corps ton problème, de manière plus incarnée. Et je dis cela, non pas en t'appelant à jouer au prof-cercle-des-poètes-disparus: c'est conceptuellement qu'on peut être plus engagé, pas uniquement en faisant des pôôses théâtrales.
En fait, ce que je retiendrais surtout de tout ce qui t'a été signalé, c'est ça: "discours désaffecté". Là, d'un point de vue strictement philosophique, je comprends quelque chose: n'être ni uniquement un historien de la philosophie qui lise ses notes, ni seulement un érudit, (et ce ne sont pas là des insultes, hein, j'ai pas dit ça!), mais quelqu'un qui s'attelle personnellement à une difficile tâche, bonsangdebonsoirdezut, démêler ce problème qui était noté sur le petit bout de papier tiré au sort. Et le faire vraiment.
Ok, c'est un oral de concours terriblement intimidant, mais c'est surtout 6 ou 7h de profonde réflexion qui se donnent à voir. Nourries par des années de travail, que tu incarnes. (que je suis même sûre que tu incarnes déjà, tu n'en serais pas là sinon!) Qu'on les voie!
encouragements pour ces moments fatidiques!!
Dans les remarques qui t'ont été faites, puisqu'il me paraît comme tu le disais toi-même difficile de "faire l'acteur" en pareilles circonstances, il me semble qu'il faut retenir tout de même, peut-être, le reproche implicite de manque de clarté, de défaut de pertinence du propos (le mot, assez impropre, qui me vient, est celui d'acuité, tu vois ce que je veux dire?): en soulignant des difficultés dans la transmission, la communication, ne se prononçaient-ils pas, en fait, sur l'intérêt qu'il y avait à suivre ton oral? Parce qu'on titille mieux l'attention de son auditoire s'il sait très précisément ce qui se joue, et s'il est excité, dans l'attente intellectuelle de ce qui vient.
Parce qu'autant tu ne vas pas te réinventer pour t'accorder à des exigences corporelles arbitraires, je suis d'accord, parce qu'autant tu ne vas pas du jour au lendemain modifier ta diction (et encore, tu peux y faire attention), d'accord aussi, et je veux croire que les jurys ne sont pas dupes de ces postures oscarisables,
autant si la remarque concerne quelque chose comme la valeur argumentative du propos, elle redevient audible et peut te faire progresser. Et s'il y a "ennui, distant, sans présence réelle", c'est peut-être parce qu'il te faut dramatiser les enjeux conceptuels, donner davantage le sentiment que tu prends à bras le corps ton problème, de manière plus incarnée. Et je dis cela, non pas en t'appelant à jouer au prof-cercle-des-poètes-disparus: c'est conceptuellement qu'on peut être plus engagé, pas uniquement en faisant des pôôses théâtrales.
En fait, ce que je retiendrais surtout de tout ce qui t'a été signalé, c'est ça: "discours désaffecté". Là, d'un point de vue strictement philosophique, je comprends quelque chose: n'être ni uniquement un historien de la philosophie qui lise ses notes, ni seulement un érudit, (et ce ne sont pas là des insultes, hein, j'ai pas dit ça!), mais quelqu'un qui s'attelle personnellement à une difficile tâche, bonsangdebonsoirdezut, démêler ce problème qui était noté sur le petit bout de papier tiré au sort. Et le faire vraiment.
Ok, c'est un oral de concours terriblement intimidant, mais c'est surtout 6 ou 7h de profonde réflexion qui se donnent à voir. Nourries par des années de travail, que tu incarnes. (que je suis même sûre que tu incarnes déjà, tu n'en serais pas là sinon!) Qu'on les voie!
- Spoiler:
- J'espère n'avoir pas été indélicate, j'veux vraiment pas faire ma maline, hein... Tout ça n'est vraiment pas facile.
- pamplemousses4Expert
Bon, les copains ont tout dit entre temps mieux que moi!
- InvitéPPPNiveau 8
Je pense que l'on peut faire la part de choses et les dire simplement : oui, il y a un art oratoire nécessaire pour enseigner. Au minimum, celui-ci consiste à :
- parler suffisamment fort,
- savoir regarder ceux à qui l'on s'adresse,
marquer de la voix les mots, certaines syllabes,
- marquer des temps, des pauses,
- accompagner son propos du type pertinent d'expression orale et gestuelle (se servir de ses bras, par exemple, ne pas rester planter comme un piquet ou un gamin pris en faute, tétanisé par le directeur de l'école).
Il y a donc une certaine théâtralité dans l'exercice professoral, qui n'est théâtral que lors de l'épreuve du concours et des premiers entraînements. Dans la circonstance d'un cours professé devant une classe d'adolescents, cette théâtralité est naturelle et nécessaire. Calmons-nous, il ne s'agit que de la voix et de quelques gestes, pas de vanter ad nauseam les mérites du "divin Platon", ou de proclamer, le manteau long et les yeux rouges que "Dieu est mort". Il ne s'agit que de savoir s'exprimer devant un public, avec mesure et, en tant qu'enseignant, respect de la langue française et de la dignité de la pensée, ce qui là encore ne veut pas dire intellectualisme creux et prétentieux, mais sérieux et solidité du propos tenu.
Quand un candidat est critiqué parce qu'il a l'attitude d'un étudiant et non d'un professeur, c'est à mon avis la meilleure critique qu'il peut recevoir et la plus justifiée. Si un candidat est investi de la justesse voire de la vérité de ce qu'il dit, s'il sait de quoi il parle, alors il n'y a pas de raison qu'il éprouve des complexes à s'approprier son discours, qu'il ne le tienne de manière assurée et responsable, et qu'il n'ait, ipso facto, l'air d'un professeur plutôt que d'un gamin pris en faute .
Tout cela s'apprend assez vite avec l'expérience du métier, je ne jette pas la pierre à ceux qui n'en ont aucune : dans ce cas-là, il est franchement difficile d'être bon à l'oral du point de vue de la forme. Mais comme je viens de le dire, la forme découle du fond : si on est à l'aise sur le fond, l'aisance oratoire vient d'elle-même. Les mauvaises attitudes orales viennent d'abord à mon sens du fait que les candidats ne sont pas sûrs de la solidité de ce qu'ils vont dire, ou savent que cela ne marche pas et ne l'assument pas (le cas contraire est inquiétant) , ou craignent le plus souvent de manière illégitime que cela ne correspondra pas à ce que les jurys attendent.
Bref, il y a une grande dimension de psychologie dans l'exercice et il faut se donner les moyens d'en remontrer un peu à un jury, de ne pas se laisser impressionner. D'autant plus qu'il y a un entretien après la prestation initiale ... Je rajoute encore que si l'on se pose la question de savoir in abstracto s'il vaut mieux un exemple ou une référence classique sur tel ou tel sujet, je répondrais suivant ce que je viens de développer que le seul critère pour en décider c'est la force de conviction du résultat sur des professeurs expérimentés qui ne demandent qu'à être convaincus.
ZEduc, ne prends pas trop mal mon propos, puisque tu passes des épreuves dans dix jours je te souhaite bon courage et je suis sûr que tu réussiras. Mais bien souvent l'étudiant en philo, parfois brillant mais presque toujours très jeune, est encore un peu trop dans la conceptualité et l'intellectualisation gratuites, et cela peut donner des choses qui ont de quoi faire sourire, à l'oral ou ailleurs. Je redemande l'explic' de texte du §1 de ton message un peu plus haut. (A prendre avec humour, aucune méchanceté de ma part).
Je me souviens d'une collègue que j'ai entendu définir le rôle du professeur de philo en terme d'être de l'étant . Je ne saurais retrouver ici son propos (et pour cause !), mais je crois qu'à un certain moment il est sain qu'un professeur aborde les élèves et sa pratique de manière simple et un peu naturelle. Si cela peut commencer dès l'oral du concours, tant mieux, et m'est avis que le jury s'en réjouira aussi.
- parler suffisamment fort,
- savoir regarder ceux à qui l'on s'adresse,
marquer de la voix les mots, certaines syllabes,
- marquer des temps, des pauses,
- accompagner son propos du type pertinent d'expression orale et gestuelle (se servir de ses bras, par exemple, ne pas rester planter comme un piquet ou un gamin pris en faute, tétanisé par le directeur de l'école).
Il y a donc une certaine théâtralité dans l'exercice professoral, qui n'est théâtral que lors de l'épreuve du concours et des premiers entraînements. Dans la circonstance d'un cours professé devant une classe d'adolescents, cette théâtralité est naturelle et nécessaire. Calmons-nous, il ne s'agit que de la voix et de quelques gestes, pas de vanter ad nauseam les mérites du "divin Platon", ou de proclamer, le manteau long et les yeux rouges que "Dieu est mort". Il ne s'agit que de savoir s'exprimer devant un public, avec mesure et, en tant qu'enseignant, respect de la langue française et de la dignité de la pensée, ce qui là encore ne veut pas dire intellectualisme creux et prétentieux, mais sérieux et solidité du propos tenu.
Quand un candidat est critiqué parce qu'il a l'attitude d'un étudiant et non d'un professeur, c'est à mon avis la meilleure critique qu'il peut recevoir et la plus justifiée. Si un candidat est investi de la justesse voire de la vérité de ce qu'il dit, s'il sait de quoi il parle, alors il n'y a pas de raison qu'il éprouve des complexes à s'approprier son discours, qu'il ne le tienne de manière assurée et responsable, et qu'il n'ait, ipso facto, l'air d'un professeur plutôt que d'un gamin pris en faute .
Tout cela s'apprend assez vite avec l'expérience du métier, je ne jette pas la pierre à ceux qui n'en ont aucune : dans ce cas-là, il est franchement difficile d'être bon à l'oral du point de vue de la forme. Mais comme je viens de le dire, la forme découle du fond : si on est à l'aise sur le fond, l'aisance oratoire vient d'elle-même. Les mauvaises attitudes orales viennent d'abord à mon sens du fait que les candidats ne sont pas sûrs de la solidité de ce qu'ils vont dire, ou savent que cela ne marche pas et ne l'assument pas (le cas contraire est inquiétant) , ou craignent le plus souvent de manière illégitime que cela ne correspondra pas à ce que les jurys attendent.
Bref, il y a une grande dimension de psychologie dans l'exercice et il faut se donner les moyens d'en remontrer un peu à un jury, de ne pas se laisser impressionner. D'autant plus qu'il y a un entretien après la prestation initiale ... Je rajoute encore que si l'on se pose la question de savoir in abstracto s'il vaut mieux un exemple ou une référence classique sur tel ou tel sujet, je répondrais suivant ce que je viens de développer que le seul critère pour en décider c'est la force de conviction du résultat sur des professeurs expérimentés qui ne demandent qu'à être convaincus.
ZEduc, ne prends pas trop mal mon propos, puisque tu passes des épreuves dans dix jours je te souhaite bon courage et je suis sûr que tu réussiras. Mais bien souvent l'étudiant en philo, parfois brillant mais presque toujours très jeune, est encore un peu trop dans la conceptualité et l'intellectualisation gratuites, et cela peut donner des choses qui ont de quoi faire sourire, à l'oral ou ailleurs. Je redemande l'explic' de texte du §1 de ton message un peu plus haut. (A prendre avec humour, aucune méchanceté de ma part).
Je me souviens d'une collègue que j'ai entendu définir le rôle du professeur de philo en terme d'être de l'étant . Je ne saurais retrouver ici son propos (et pour cause !), mais je crois qu'à un certain moment il est sain qu'un professeur aborde les élèves et sa pratique de manière simple et un peu naturelle. Si cela peut commencer dès l'oral du concours, tant mieux, et m'est avis que le jury s'en réjouira aussi.
- PanturleNiveau 8
philophilophilo a écrit:définir le rôle du professeur de philo en terme d'être de l'étant.
L'être de l'étang
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- WonderWomanBon génie
Rolalala, tu ne serais pas un peu ?Zarathoustra-Educateur a écrit:C'est vrai qu'après un message comme celui-ci, il faut du courage!
Non, je plaisante, j'ai fait le topic après tout.
Parler dans ma barbe et de manière incompréhensible, comme le soulignait Dimka (qui a déjà conversé avec moi en IRL) ce n'est effectivement pas mon cas et je pense pouvoir dire que c'est objectif.
Je soulignais le caractère un peu arbitraire et excessif de ces remarques répétitives et je me demandais pourquoi on en faisait une telle obsession alors que justement ça ne m'a jamais posé problème en cours particuliers et que moi-même je suis tolérant envers l'attitude corporelle des gens, si plus tard, lorsque j'exercerais mon métier (je mets au conditionnel car c'est encore hypothétique) je vois un jeune qui se tient d'une manière un peu singulière lors d'un exposé, je ne vais pas lui faire une remarque désagréable pour autant.
La fragilité et la différence, ça peut être très beau et très authentique aussi. Dire que les gens qui n'ont pas la bonne attitude corporelle n'ont pas "voix au chapitre", je trouve ça discriminant.
J'avoue m'être toujours demandé si un nain ou une personne défigurée se pointait aux épreuves de l'agrégation et du capes, il serait discriminé par le jury (oui j'ai décidé de polémiquer un peu). Ou encore quelqu'un qui a une maladie déformante qui le rend tout tordu.
Je me suis toujours fait la réflexion aussi que les gens qui pratiquent la philosophie sont plutôt beaux et bien faits (tradition platonicienne?).
Moi je viens mettre un peu de monstruosité dans toute cette perfection.WonderWoman a écrit:Si tu vasfairepasser un oral, tu veux mettre toutes tes chances de ton côté, non ?
Je n'appelle justement pas me focaliser sur ce genre de questions mettre toutes les chances de mon côté, si je vais passer un oral c'est pour donner le meilleur de moi-même et pas essayer desespérément d'être ce que je ne suis pas, autant aller bâtir des chateaux en Espagne.
J'ai un peu le sentiment que tu te dis moche pour te désengager d'une prestation orale "éloquente", pour reprendre tes termes. "Pas ma faute, chuis moche". Mais bon, la psycho de comptoir, c'est pas sur ce topic, anyway.
Tant mieux. Je ne te visais pas, je pensais aux oraux professionnels de mes élèves et de ce qui nous avais posé pb. Une bonne chose pour toi.Parler dans ma barbe et de manière incompréhensible, comme le soulignait Dimka (qui a déjà conversé avec moi en IRL) ce n'est effectivement pas mon cas et je pense pouvoir dire que c'est objectif.
Tu ne peux quand même pas comparer une situation où tu seras seul face à 25 (si tu as de la chance) à 30 voire plus élèves à un cours particulier. La relation n'est pas la même. La posture n'est pas la même. Rien n'est pareil.je me demandais pourquoi on en faisait une telle obsession alors que justement ça ne m'a jamais posé problème en cours particuliers
Good for you ! Sérieusement, c'est très bien, la tolérance.que moi-même je suis tolérant envers l'attitude corporelle des gens,
Le jury est-il là pour être tolérant ?
Les élèves, en tous cas ceux que je vois, sont des monstres d'intolérance.
Hé bien, c'est heureux, car tu n'es plus élève, mais lui l'est ; que tu dois être bienveillant envers lui, et que lui s'en fiche (je grossis le trait à dessein)je vois un jeune qui se tient d'une manière un peu singulière lors d'un exposé, je ne vais pas lui faire une remarque désagréable pour autant.
Et ce n'est pas son métier, de faire passer des savoirs par l'oral.
Et qu'appelles-tu désagréable ?
Si on te dit que tu as l'air timide, ou de t'ennuyer, ou... comment faudrait-il te le dire pour que ça ne soit pas désagréable ? J'ai un poil l'impression que tu ne voulais pas entendre que tes prestations pouvaient être améliorées.
En effet. Mais ça n'est pas la question, ou bien ?La fragilité et la différence, ça peut être très beau et très authentique aussi
Tu conviendras que l'attitude corporelle, et un handicap physique, sont deux choses différentes.Dire que les gens qui n'ont pas la bonne attitude corporelle n'ont pas "voix au chapitre", je trouve ça discriminant.
J'avoue m'être toujours demandé si un nain ou une personne défigurée se pointait aux épreuves de l'agrégation et du capes, il serait discriminé par le jury
Tu peux agir sur le premier, tandis que sur le 2e...
J'avais une élève atteinte de nanisme lors de mon année de stage. Elle avait une prestance et un maintien extraordinaires, elle dégageait beaucoup de positivité, d'énergie. On aurait pu dire que c'était une personne lumineuse.
Ton attitude corporelle, tu peux la travailler. Des petites trucs tous simples comme je te le disais dans mon 1er post. ça s'entraine, ça se travaille.
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- LevincentNiveau 9
De ce que j'ai pu voir aux oraux, je dirais que le ton monocorde n'est pas rédhibitoire, même si on préfère toujours un discours enjoué et dynamique (mais n'est pas Jankélévitch qui veut...). En revanche, ce qui peut être un handicap, c'est de parler trop vite à cause du stress. Ça rend vraiment très difficile de suivre, et on imagine que si le jury décroche deux minutes il peut rater des points importants de l'argumentation. Par conséquent, j'aurais tendance à dire que si tu articules bien et que tu restes intelligible, tu ne seras pas trop pénalisé et qu'il ne faut pas te focaliser à outrance sur ce poin.
Ce qui est agréable en revanche, c'est lorsque le candidat prend soin de répéter ou de reformuler certains points clé de son argumentation. Ne pas hésiter à préparer à l'écrit ce genre de moments de répétition.
Peut-être que cela peut aider aussi : j'ai déjà vu, en entreprise, des gens peu à l'aise à l'oral préparer leurs discours écrits avec différentes tailles de police. Plus le passage est important, plus il est écrit gros. Ou alors, si cela pose des problèmes par rapport à l'écriture manuscrite, souligner/surligner avec différentes couleurs.
Ce qui est agréable en revanche, c'est lorsque le candidat prend soin de répéter ou de reformuler certains points clé de son argumentation. Ne pas hésiter à préparer à l'écrit ce genre de moments de répétition.
Peut-être que cela peut aider aussi : j'ai déjà vu, en entreprise, des gens peu à l'aise à l'oral préparer leurs discours écrits avec différentes tailles de police. Plus le passage est important, plus il est écrit gros. Ou alors, si cela pose des problèmes par rapport à l'écriture manuscrite, souligner/surligner avec différentes couleurs.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
WonderWoman a écrit:
J'ai un peu le sentiment que tu te dis moche pour te désengager d'une prestation orale "éloquente", pour reprendre tes termes. "Pas ma faute, chuis moche". Mais bon, la psycho de comptoir, c'est pas sur ce topic, anyway.
Oui c'est de la psychologie de comptoir (même pas en fait ou de la très mauvaise) puisqu'elle procède d'une interprétation sans fondement dans la mesure où la citation en gras n'est pas une citation de moi mais extrapolée par vous, j'ai dit "je viens apporter un peu de monstruosité" non pas au sens de la laideur mais plutôt de la différence au sens "être ce que je suis" et non pas ce que la société attend de moi.
Mais c'est révélateur à plus d'un titre de votre personnalité que vous associez monstre à laid plutôt qu'à différent, en revanche (si vous voulez de la bonne psychologie de comptoir, en voici ).
(Bon, c'est vrai que j'avais parlé "des beaux jeunes gens" qui rappellent ceux des dialogues de Platon mais ça allait avec cette question de l'éloquence et du talent d'orateur)
En tant que philosophe existentialiste, je m'engage jusqu'au bout de ma démarche et je ne sépare pas l'existence de la philosophie même dans un concours de l'éducation nationale. Je ne suis pas arrivé jusque là pour renoncer à ce que je suis.
Mon meilleur ami me dit toujours que je suis une sorte de kantien de l'existentialisme "fais en sorte que ton action puisse toujours être érigée en une maxime existentielle".
Merci à tous les autres, j'ai lu attentivement vos messages. Je me sens plutôt serein en fait.
J'ai décidé le programme suivant : cinéma non-stop jusqu'aux épreuves + un peu de lecture et révisions des notions de terminales dans les grandes lignes.
- InhumaineNiveau 8
Eh bien, tu es effectivement très confiant alors, pour avoir ce type de programme à 10 jours des oraux
Peut-être est-ce pour cela que les commentaires des autres t'ont contrarié ? Tu ne veux pas avoir à te soucier d'une nouvelle problématique, ça empiéterait sur tes sorties ciné
(je te taquine, effectivement c'est bien de se détendre, mais parfois réviser fait baisser le stress et rend plus sûr de soi encore)
Peut-être est-ce pour cela que les commentaires des autres t'ont contrarié ? Tu ne veux pas avoir à te soucier d'une nouvelle problématique, ça empiéterait sur tes sorties ciné
(je te taquine, effectivement c'est bien de se détendre, mais parfois réviser fait baisser le stress et rend plus sûr de soi encore)
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
C'est vrai, je vai tâcher de concilier les deux
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- InvitéPPPNiveau 8
Dix jours de ciné avant les oraux ... Mmmm ... Si tu veux mon avis, je dirais plutôt exercices oraux de remémoration et de formulation d'idées, de concepts, de thèse ... Ou entraînements aux entretiens avec des amis. Mais je ne me risquerais pas à cramer dix jours pour un enjeu comme celui-là.
Là où le conseil habituel sur le fait de ne plus travailler quelques jours avant vaut, c'est sur l'acquisition de connaissances nouvelles. En effet, cela ne sert plus à rien et l'on est incapable de les ressortir à l'oral.
Par contre, le temps de prépa est très limité et je crois que l'on gagne toujours à travailler ses plans, ses analyses conceptuelles, etc. A ta place, je ferais des plans de leçon, d'explication de texte, tranquille pour entretenir le truc.
Un coureur du 100m va-t-il au cinéma dix jours avant sa course ?
Là où le conseil habituel sur le fait de ne plus travailler quelques jours avant vaut, c'est sur l'acquisition de connaissances nouvelles. En effet, cela ne sert plus à rien et l'on est incapable de les ressortir à l'oral.
Par contre, le temps de prépa est très limité et je crois que l'on gagne toujours à travailler ses plans, ses analyses conceptuelles, etc. A ta place, je ferais des plans de leçon, d'explication de texte, tranquille pour entretenir le truc.
Un coureur du 100m va-t-il au cinéma dix jours avant sa course ?
- PanturleNiveau 8
Tiens, t'as pas des films sur "la logique et l'épistémologie" ?
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