Valéry Giscard d’Estaing : « Le collège unique a été conçu comme l’antichambre du lycée »

Le Monde a écrit:Il est le père du « collège unique », même si l’on continue, quarante ans après sa création, de parler de la « réforme Haby » – du nom du ministre de l’éducation de l’époque. Pour Le Monde, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing dit tout le mal qu’il pense de la réforme du « collège 2016 », lancée au printemps par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. « Mettre les élèves en difficulté au centre de ce système me semble une erreur capitale », analyse-t-il. Il fait également le lien entre les polémiques actuelles et les débats, animés, que sa réforme a pu susciter au milieu des années 1970.

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Trois observations :

Dans ma circonscription, les parents me confiaient leur aspiration émouvante à ce que leurs enfants accèdent, eux aussi, au lycée.

Ce témoignage est une belle illustration de l'analyse de Prost : le collège unique est l'expression d'une aspiration à l'élévation sociale des catégories les plus défavorisées ; à ce titre, c'est un acquis auquel nul gouvernement ne peut toucher.

Or j’avais, à travers le parcours de mon frère, l’expérience du système américain où les niveaux successifs (école, collège, lycée…) sont bien distincts mais imbriqués les uns dans les autres. Cela m’a inspiré, dans mon projet de rendre notre système éducatif meilleur

Et c'est comme cela que nous nous retrouvons avec un système éducatif aussi performant que celui des USA.

Enfin, ce qu'oublie de dire VGE, c'est qu'il a conforté une politique d'immigration ciblant des populations beaucoup moins éduquées que nos voisins européens (sauf Belgique). Lorsque les parents n'ont pas fait d'étude, ou très peu, les enfants ont plus de mal à l'école, cela n'étonnera personne. Une partie de nos difficultés actuelles viennent de là.

Le discours ministériel des dix dernières années affirme que le collège conçu comme "petit lycée" n'est pas adapté à 2/3 des élèves du collège : il est surprenant de voir que VGE revendique ce titre de "petit lycée" (ou "antichambre du lycée"). Cela revient à opposer un collège "adossé" au lycée à un collège "adossé" à l'école. Depuis que les instituteurs sont devenus "professeurs des écoles", les professeurs sont sommés de devenir "instituteurs des collèges". Ce déplacement du centre de gravitation touche aussi le lycée qui penche vers le collège, et l'université qui s'adosse désormais au lycée (et non plus l'inverse).

C'est une excellente mise au point qui répond à la Ministre, quand elle compare les opposants à la Réforme 2016 à ceux qui refusaient la fusion des CES et des CEG.

guennec a écrit:Le discours ministériel des dix dernières années affirme que le collège conçu comme "petit lycée" n'est pas adapté à 2/3 des élèves du collège : il est surprenant de voir que VGE revendique ce titre de "petit lycée" (ou "antichambre du lycée"). Cela revient à opposer un collège "adossé" au lycée à un collège "adossé" à l'école. Depuis que les instituteurs sont devenus "professeurs des écoles", les professeurs sont sommés de devenir "instituteurs des collèges". Ce déplacement du centre de gravitation touche aussi le lycée qui penche vers le collège, et l'université qui s'adosse désormais au lycée (et non plus l'inverse).

Dans les faits, c'est quoi un instituteur du collège?

Benji-X a écrit:Dans les faits, c'est quoi un instituteur du collège?

Bin, c'est quelqu'un qui fait des EPI. L'instituteur du collège, il est censé pouvoir tout faire et tout savoir. D'ailleurs bientôt on l'appellera EPI-sait tout.

jaybe a écrit: D'ailleurs bientôt on l'appellera EPI-sait tout.

:lol:

Benji-X a écrit:

guennec a écrit:Le discours ministériel des dix dernières années affirme que le collège conçu comme "petit lycée" n'est pas adapté à 2/3 des élèves du collège : il est surprenant de voir que VGE revendique ce titre de "petit lycée" (ou "antichambre du lycée"). Cela revient à opposer un collège "adossé" au lycée à un collège "adossé" à l'école. Depuis que les instituteurs sont devenus "professeurs des écoles", les professeurs sont sommés de devenir "instituteurs des collèges". Ce déplacement du centre de gravitation touche aussi le lycée qui penche vers le collège, et l'université qui s'adosse désormais au lycée (et non plus l'inverse).

Dans les faits, c'est quoi un instituteur du collège?

Par exemple : un professeur bivalent (on en a un peu parlé), un professeur de technologie à qui on demande de faire SVT et sciences physiques, un épéiste en tout genre (genre d'escrimeur, qui s'escrime à "mettre en place" des EPI, parce que c'est la loi, et la loi c'est la loi), un professeur qui doit apprendre à lire (à écrire, à compter, etc.) à des élèves de collège qui ne le savent pas, un professeur qui doit savoir "gérer l'hétérogénéité", un professeur qui ne compte pas ses (18) heures, un professeur par vocation, un professeur passionné, un hussard noir de la République adepte de pédagogie active. Dans les faits c'est toi et moi.

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