"Avec vous j'arrive à apprendre, mais pas avec les autres"

C'est ce que m'a sorti un de mes élèves de 4e, quand je lui demandais pourquoi il y avait un tel écart entre ses notes de français et de latin (matières que j'enseigne) et les autres disciplines, avant le conseil de classe.

Comment comprendre ? Cette phrase m'a laissée perplexe.

Tu as créé un lien particulier d'être humain à être humain ?
Tu as posé un regard particulier sur lui, ne le traitant pas d'emblée comme un échec ambulant ? Tu lui as donné l'appui dont il avait besoin à ce moment-là de sa jeune vie ?
Il est secrètement amoureux de sa prof de latin (un grand classique, non ?) ?

Peu importe la raison, ce genre de phrase montre une certaine immaturité (normale en 4e pour moi !) mais il faut lui expliquer clairement qu'il doit travailler pour lui, pour sa fierté personnelle, pas pour toi.

Mais tu peux tout de même être fière de toi avec un contentement tout intérieur.
On n'a pas si souvent des compliments.

Sans me jeter des fleurs, quand j'ai des retours (d'élèves ou de parents) sur la manière dont j'enseigne, j'ai toujours droit à beaucoup de compliments.

Après, cette remarque m'étonnait dans la bouche de cet élève-là en particulier, parce que c'est un gentil, plutôt intelligent : ça me surprenait qu'il évoque à demi-mots des "difficultés de compréhension" dans les autres matières, alors que chez moi, ça roule et qu'il est en tête de classe. C'est plutôt une "excuse" de mauvais élève.

Sans me jeter des fleurs, je me jetterais bien quelques fleurs quand même

DesolationRow a écrit:Sans me jeter des fleurs, je me jetterais bien quelques fleurs quand même

Tu me trouves orgueilleuse ? Ce n'est pas ce que je voulais laisser paraitre. Je suis contente d'avoir des retours positifs (je précise bien : quand j'en ai, ce n'est pas tous les jours non plus), c'est tout.

marjolie.june a écrit:

DesolationRow a écrit:Sans me jeter des fleurs, je me jetterais bien quelques fleurs quand même

Tu me trouves orgueilleuse ? Ce n'est pas ce que je voulais laisser paraitre. Je suis contente d'avoir des retours positifs (je précise bien : quand j'en ai, ce n'est pas tous les jours non plus), c'est tout.

Mais du coup quelle était la question?

Reine Margot a écrit:Mais du coup quelle était la question?

Qu'est-ce qui se cache derrière une remarque pareille ? Le "je vous aime bien", j'y avais pensé.

Ben, soit il t'aime bien soit ta méthode lui convient (ou les deux).

Prends-le comme c'est : une belle preuve que des fois on touche des élèves en bien. Depuis la 6ème j'ai une petite élève qui m'aime bien et dit qu'avec moi elle apprend bien, que je suis douce et souriante et que ça lui donne envie de faire des efforts. Et là je me dis que je ne suis pas si inutile que ça. ^^

C'es toujours agréable les retours positifs !!

Pourtant, je ne suis pas toujours douce et souriante. Par moments, je suis sacrément autoritaire et je donne de la voix !

Ca t'a mise mal à l'aise ou ça t'a fait plaisir ce que t'a dit l'élève ?

Sei a écrit:Ca t'a mise mal à l'aise ou ça t'a fait plaisir ce que t'a dit l'élève ?

Ni l'un ni l'autre, ça m'a étonné de sa part. Pour moi c'est un gentil/bon élève, et j'étais surprise de lire certaines appréciations dans son bulletin (comportement déplacé + plus de travail personnel), et également surprise de sa remarque.

J'ai du mal à croire que la remarque t'ait laissée simplement dans l'étonnement, sans autre émotion, mais admettons.

Je me suis demandé, en lisant ton message, si ce n'était pas toi qui avait parlé, il y a quelque temps, de ta tendance à t'intéresser tout particulièrement à un élève de la classe. On retrouve ici la même fascination pour un phénomène d'identification. Tu peux te questionner sur les motivations de l'élève, mais tu peux aussi te demander pourquoi tu veux tant comprendre ce qu'il se joue pour l'élève.

Sei a écrit:J'ai du mal à croire que la remarque t'ait laissée simplement dans l'étonnement, sans autre émotion, mais admettons.

Je me suis demandé, en lisant ton message, si ce n'était pas toi qui avait parlé, il y a quelque temps, de ta tendance à t'intéresser tout particulièrement à un élève de la classe. On retrouve ici la même fascination pour un phénomène d'identification. Tu peux te questionner sur les motivations de l'élève, mais tu peux aussi te demander pourquoi tu veux tant comprendre ce qu'il se joue pour l'élève.

Si, tu as raison, c'était bien moi, mais ce n'est pas du tout le même élève. Mais tu as raison, il faut que je me pose des questions, c'est sûr, mais mes questionnements ne m'empêchent nullement d'être professionnelle avec les élèves.

Ah ! mais je ne doute pas une seconde que tu es une bonne enseignante, bien sûr ! Désolée si j'ai pu laisser entendre ça ! Cela se joue ailleurs.

Oui, j'avais compris que ce n'était pas le même élève.